Dans le port de Berk Town, île officiellement sous la coupe du gouvernement mondial, venait d’accoster un nouveau navire à l’effigie de la mouette, un de plus pour beaucoup mais avec un passager un peu différent des contingents de soldat que l’on rencontrait habituellement. Ce navire aurait été passablement en retard sur le Nagami en temps normal mais le révolutionnaire avait été retardé par son voyage à Mars. Enfin ça, les gouvernementaux n'en savaient rien.

???

Il ne faisait pas de doute qu’il s’agissait là d’un homme cérébral plutôt que d’un tas de muscle débile comme la marine en comptait des milliers dans ces rangs. Apparemment perdu pour ses premiers pas sur cette île inconnue, l’homme en blouse blanche regardait sans cesse de droite à gauche sans trop savoir par où aller. Puis finalement, il décida d’avancer petit à petit et posa un premier pied sur la passerelle qui permettait de rejoindre le ponton de bois depuis le pont du navire. A peine avait-il débuté sa descente qu’un oiseau pour le moins étrange vint se poser sur son épaule.

-  Jerry, je veux une topographie complète des lieux dans trente minutes maximum, pas plus. Et fais attention aux gros oiseaux, j’ai pas envie qu’on appelle mes supérieurs parce que tu as encore détruit la faune volatile d’une île.    

Sans attendre la moindre seconde, et sous le regard admiratif des enfants présents sur le port, le petit oiseau mécanique s’envola en direction du cœur de l’île en restant à une altitude assez basse : il devait éviter d’être pris en chasse par d’autres prédateurs aériens… Finalement, il disparut assez rapidement de la vision des enfants qui se ruèrent sur le nouvel arrivant.

-   Monsieur ! Monsieur ! Tu l’as eu où ton super oiseau-robot !!!?  

Devant l’impatience, la candeur et l’empressement de toute cette jeune génération, l’illustre inconnu se contenta d’ébouriffer les cheveux de l’une des petites têtes blondes avant de leur répondre, à tous, et de faire un passer un message patriote.

-   Ah je l’ai pas acheter ou trouver les enfants, c’est moi qui l’ai fabriqué mon petit Jerry. Si vous rejoignez le gouvernement mondial et offrez vos vies au service de l’ordre mondial alors vous aurez peut-être la chance d’avoir des armes encore meilleures un jour ! Des supers animaux robots !  

Sans préciser davantage, le jeune brun faisait ici référence à la section scientifique dont il rêvait de devenir un membre, ne serait-ce qu’honoraire  mais dont il n’avait jamais encore eu la chance. En attendant, il bidouillait ses propres créations robotiques et vaquait à ses passe-temps comme, notamment, une petite chose plus qu’illégale : la recherche des ponéglyphes et la découverte de leur contenu.

Quoiqu’il en soit, il avança encore un peu en direction de la ville avant de se rappeler quelque chose : quel idiot !

-   Cherry ! Marty ! Ramenez-vous !  

L’instant suivant, deux silhouettes à apparence humaine et entièrement cachées sous de longues capes brunes descendirent du navire pour rejoindre leur supérieur. Marchant toutes deux d’un pas régulier, l’une était massive, vraiment massive. Plus de deux mètres de haut, une carrure digne des plus grands catcheurs, un pas lourd : une brute se cachait sous cette cape. L’autre était beaucoup plus petite, plus mesurée et surtout, semblait bien plus agile dans ses déplacements, plus féline. Les deux encapuchonnés rejoignirent donc le gouvernemental fraichement arrivé et le trio reprit sa marche vers le premier bar qu’ils trouveraient sur la route avec un but particulièrement simple : trouver des infos ! Une dizaine de minutes plus tard, le trio ressortirait du bar avec, pour le seul à la face visible, une petite et grise mine.

-  Bon, j’espère que Jerry aura eu plus de chance ! En attendant, on va continuer à faire le tour des zones d’affluence pour essayer de dégoter des infos. Marty, tu restes avec moi. Cherry, monte sur le plus haut des bâtiments et installe toi en attendant de nouveaux ordres. Et t’attaques pas, même pas des oiseaux chiants ou des chats errants. Marre de me faire engueuler à chaque sortie moi.  

Le trio se sépara et le duo poursuivit ses recherches quelques instants supplémentaires.

Les fantômes du maudit se mirent donc en route à travers l’île pour chercher les informations tant recherchées par leur maître. Le premier fantôme put facilement remarquer quelques hommes de la marine au sein du village de l’île choisie par le Nagami pour explorer les environs et obtenir des informations. De cette façon, le petit malin incorporel put donc repérer une douzaine de soldat, des bleus à première vue mais pas un seul pirate. De la même façon, s’il put remarquer la présence de plusieurs navires à l’effigie de la mouette, il ne s’attarderait surement pas sur un homme à blouse blanche suivi d’une silhouette encapuchonnée.  Par contre, le fantôme ne manquerait pas de voir quelque chose d’intéressant, quelque chose qui le verrait lui aussi : une autre silhouette cachée sous une cape debout sur le toit de ce qui semblait être la mairie de ce village : le point d’observation le plus haut.

S’agissant du second fantôme, il n’eut pas autant de chance que le premier et ne remarqua rien de bien intéressant pour l’heure. Nous étions en pleine journée mais déjà le soleil avait tiré sa révérence sur cette île connue pour son ensoleillement plus qu’éphémère.  Difficile d’y voir quelque chose en pleine journée lorsque l’ombre se faisait partout.

Les troisièmes et quatrièmes fantômes reviendraient quant à eux avec des nouvelles sympathiques mais problématiques : l’île était parsemée de forêt au relief difficile qui créait naturellement de nombreuses grottes et cavités. Si le Nagami avait l’avantage de savoir que le vieux chercheur avait élu domicile dans une grotte, il n’avait pas d’idées sur sa localisation précise et pour cela, il allait devoir trouver de l’aide ou des informations. Ce constat topographique, il n’eut pas besoin de ses émissaires pour le dresser car déjà ses premières questions trouvaient des réponses auprès des premiers commerçants croyant à son histoire de spéléologie. Ce fut donc le forgeron qui lui répondit le premier, propos qui seraient confirmés par le joailler et autres commerçants.

-  Eh bah mon gars, c’est toi qu’en a de la chance ! L’île est truffée de trou et on trouve un peu de tout mais beaucoup de rien. Y’a des clochards qui vivent là-dedans, quelques pierres précieuses, des filons de métal… Enfin tu vois bien quoi… Un peu de tout. Ca arrive que les soldats de la marine fassent un tour en-dedans pour voir mais ils trouvent jamais trop rien d’intéressant. Ils foutent juste des clodos dehors. Enfin, tu vas t’amuser à tout explorer, je pense même qu’il y a des endroits que personne a jamais trouvé.  

Mais alors qu’il se baladerait entre deux commerces, un jeune homme, pour ne pas dire un enfant, viendrait l’interpeler pour l’attirer à l’écart de toute oreille trainante.

-  Peu courant pour un révolutionnaire primé de se balader en quête d’une grotte en prétextant être un spéléologue, n’est-ce pas Monsieur Nagami.    

Le gamin semblait particulièrement s’amuser de la situation et affichait un sourire mesquin.

-  Ne vous inquiétez pas, je suis un révolutionnaire moi aussi, je suis membre du mouvement de l’île. Pourquoi vous cherchez une grotte Monsieur Nagami ?    

???

Un petit appareil sonna au bras du scientifique du gouvernement et bientôt ce dernier porta une sorte d’écouteur à son oreille.

-   Oui Cherry, j’écoute.    

Il oscilla de la tête tout en découvrant les informations fournies par sa camarade postée en hauteur, elle n’avait rien trouvé de vraiment utile à proprement parlé sur le fond de l’objectif mais elle avait remarqué quelque chose d’inhabituel : un fantôme. Peu commun sur une île de ce genre de croiser dans les airs un fantôme.

-  Je vois, je vais m’occuper de ça, descend et rejoins-nous, Jerry ne devrait pas tarder et en attendant, on va aller demander aux locaux ce qu’ils ont à nous donner comme infos.  

En parlent de locaux, il visait ici non pas les civils mais bel et bien les soldats : ils ne devaient pas ignorer la présence d’un chercheur renégat et avait peut-être récupéré des papiers importants, ou des renseignements sur la topographie de l’île tout du moins.

Le gamin encore inconnu écouta patiemment les paroles du Nagami et notamment le but de sa recherche. Ainsi donc, il cherchait un homme qui avait pu vivre dans une grotte, un vieux s’il fallait interpréter le qualificatif de « sénile » et qui avait laissé sur l’île des informations susceptibles d’intéresser le révolutionnaire au chapeau de grenouille. Evidemment, l’information ainsi glanée intéressa aussi le petit qui fit mine de réfléchir un instant avant de jeter un sourire en coin au verdâtre se trouvant devant lui. Dans ce sourire, il n’y avait pas seulement de la malice mais aussi une bonne touche de sadisme, quelque chose de très rare chez un enfant de cet âge apparemment déjà bien marqué par sa courte vie. Il fit encore mine de réfléchir quelques instants et interrompit alors le suspens pour satisfaire la curiosité du primé.

-  Je m’appelle Tod Boycot.  

Ce nom n’était pas un nom totalement inconnu dans le monde de la révolution pour la simple et bonne raison qu’il s’agissait là d’un nom faisant l’objet d’une petite affichette tamponnée du sceau à l’effigie de la mouette. Si Kitchiro ne l’avait peut-être jamais vu, la tête de ce gamin était effectivement mise à prix pour la somme presque dérisoire de 11 Millions de Berrys. Evidemment, si la grenouille ne s’en rappelait pas, il ne pourrait pas savoir que ce gosse avait fait la une locale il y a peu pour avoir vaincu à lui seul deux lieutenants de la marine et pour avoir permis la libération de quelques soldats révolutionnaires, de la bleusaille utile néanmoins.

Quoiqu’il en soit, et après avoir dévoilé son identité à son collègue recherché, le jeunot entreprit de répondre à la question qui devait brûler les lèvres du pauvre chercheur. En réalité, Tod était un atout indéniable dans le sens où, s’il n’avait que onze ans, il était un natif de l’île et la connaissait donc particulièrement bien. Il n’ignorait pas la présence de multiples grottes et en avait lui-même exploré un nombre plus que conséquent, s’abritant parfois dans quelques-uns d’entre elles pour la nuit. Il n’avait cependant jamais trouvé de planque un tant soit peu organisée ou habitant des informations capitales ou seulement utiles. Malgré tout, s’il ne pouvait rien lui dire de plus au sujet de la planque de Redfield, il connaissait quelqu’un qui avait la science infuse, ou un très bon réseau à tout le moins et qui pourrait les aider, contre rétribution.

-  Je connais quelqu’un qui sait beaucoup de choses, par contre, il ne donne pas ses informations, il les vend. Ça t’intéresse ?    

Si le révolutionnaire acceptait, le petit Tod lui demanderait alors de le suivre jusqu’à une petite maison partiellement détruite et qui cachait, en réalité, l’entrée d’un petit réseau sous-terrain abritant le marché noir de l’île. Plus actif qu’en surface, les galeries regorgeaient d’activités et de produits en tout genre proposés aussi bien par des forbans que par des hors-la-loi ; on y croisait aussi quelques révolutionnaires cherchant à rassembler quelques fonds pour la cause, même s’il fallait vendre à des ordures.

-  On arrivera bientôt. Dis-moi, t’as de quoi le payer j’espère, sinon on va repartir bredouille et ma réputation va en prendre un coup. Enfin, ça je m’en fiche un peu, je suis un des seuls primés par ici.    

***

Dans le ciel, les fantômes de Kitchiro vaquaient à leurs occupations respectives. Et si trois et quatre ne ramèneraient aucune informations pertinentes pour l’heure, toutes les grottes se ressemblant et étant apparemment vides ou habitées par un ours ou une portée de chats sauvages, le fantôme numéro un ne fit pas mieux en survolant la ville. S’il repassait sur le point le plus élevé de la ville, il verrait que la figure encapuchonnée ne s’y trouvait plus, seul changement dans ce paysage ô combien commun. Le numéro deux, en arrivant enfin à la stèle d’histoire pourrait remarquer la présence de quelques personnes rassemblées au tour de la stèle, des pèlerins sans doute. Aux alentours se trouvaient également quelques cavités creusées dans la roche mais les explorer lui prendrait un peu de temps.

***

La marine, présente sur Berk Town, n’avait qu’une autorité limitée par la présence du consensus des maires. Les soldats, et le colonel Entête bataillait quotidiennement avec les maires pour obtenir plus de prérogatives, contre davantage de garanties de protection, bien évidemment. Lorsque notre jeune scientifique arriva donc à la base de fortune présente sur l’île, il ne fut pas accueilli par le colonel, encore absent mais par un lieutenante qui le salua en remarquant les galons qu’il portait sous sa blouse.

-  A vos ordres commandant !  

Habitué à cette rigueur militaire qu’il n’appréciait pas spécialement, le commandant en question invita son interlocuteur à se détendre et se présenta lui, ainsi que les raisons de sa présence sans même chercher à expliquer la présence de ses deux accompagnateurs.

-  Commandant Rotral, je viens vous voir en quête d’information sur la topographie de l’île et sur la localisation de la base d’un criminel récemment appréhendé.    

Le commandant fut alors invité à entrer en compagnie de ses suivants et fut mené aux archives sans plus de délai. Si la marine bénéficiait de la moindre information quant à la présence passée du chercheur en langage perdu, elle se trouvait là-bas. Dans les airs, un petit oiseau robot arpentait les nuages, les yeux braqués sur le sol de Berk Town pour trouver quelque chose. N’ayant rien à se mettre sous la plume, il décida de faire demi-tour et de retourner auprès de son maître pour récupérer de nouveaux ordres.

Lorsqu’il parla d’argent, le petit Tod ne put qu’afficher un nouveau sourire légèrement sadique à l’attention de son cher compagnon de route. La personne chez qui il emmenait le maudit des fantômes n’était pas une personne vénale ou intéressé par l’argent, on le qualifiait plus facilement de collectionneur ou d’amateur de chose rare. Pourtant, ne voulant pas lui gâcher la surprise, et s’amusant clairement de la candeur du Nagami, il ne dévoila pas la nature des demandes habituelles du vendeur d’informations. Quant à ce qu’il en était de l’éventuel gain pour Berk Town ou la révolution locale, là aussi Tod était plus mesuré et moins emballé que la majorité des membres de sa faction aurait pu l’être. La vie de révolutionnaire actif était une vie difficile et usante, peu importait finalement l’âge des rebelles. En l’occurrence, le jeune Boycot ne faisait pas exception et avait déjà vécu son lot de drame, alors même qu’il n’oeuvrait pour l’heure que sur la petite île de Berk Town : bien loin de la réelle ferveur et agitation révolutionnaire.

Son rêve à lui, c’était de combattre pour la mémoire d’Arias et pour les comptes des grands noms de son ère. Les frères Kichiko, le duo Eken-Mivi, l’antipathique Oulanov, la fédératrice Inquisition ou encore l’ombrageuse Yoko : ils s’agissaient de personnes ou d’organisation qu’il rêvait de rencontrer. Mais cela, il se garda bien de le dire à quiconque, entrainant ses aptitudes et faisant ses armes sur sa petite île en attendant.

Sa vie criminelle fut par ailleurs le nouveau sujet abordé par l’homme au couvre-chef aquatique, et notamment les faits ayant justifié la mise à prix de sa tête, à seulement onze ans. La question amusa encore plus le jeune homme qui se mit à rire comme un grand et qui dévisagea son interlocuteur d’un nouveau regard dérangeant.

    - Pas grand chose en réalité. Quelques gouvernementaux avaient fait l’erreur de capturer arbitrairement un groupe de présumés révolutionnaires, bon certes ils l’étaient. En temps normal, j’y serais aller à défaut de quelqu’un d’autre sur le coup mais ce coup-là les mouettes avaient mis la main sur ma grande soeur. J’ai mal accepté la chose et j’y suis allé moi-même, seul. J’ai dérouillé deux lieutenants et libérer les collègues avant d’organiser leur fuite vers des terres où ils ne seraient pas connus. J’ai voulu faire pareil pour moi, mais le jour du départ, ma tête a été mise à prix. Quitte à être reconnu, autant que je reste ici. Si j’étais parti avec les autres, je n’aurais été qu’un souci pour eux. Donc depuis, j’embête la marine du Berk Town.

Il avança encore de quelques pas en se remémorant les adieux avec sa soeur, celle qui l’avait élevé depuis son plus jeune âge était en sécurité grâce à lui : il en tirait une certaine fierté.

    - Ah et ma prime, pas grand chose non plus : 11 Millions de berrys. Mais bon, j’ai bon espoir de vite faire mieux lorsque j’aurai rejoint le grand bain. Y’a que des petits poissons ici.

Alors, reprenant le silence et laissant le Nagami se faire à l’idée que son accompagnant de l’heure était définitivement bien trop mûr pour un gosse de onze ans, Tod le mena dans les tréfonds du réseau sous-terrain, de petite taille dans tous les cas, pour finalement parvenir à une zone où la lumière se faisait plus rare. Les activités marchandes n’avaient plus cours et seule une porte solide au fond d’un boyau rocheux faisait face au duo de visiteur.

    - Bon c’est là. Méfie toi, il parait sénile mais en fait il a toute sa tête le vieux fou. Je t’accompagne.
       
Si Kitchiro refusait, il serait quand même accompagné, Tod n’était pas une jeune personne qui acceptait facilement la négative. Poussant donc la porte, celle-ci s’ouvrit sur une salle de taille modeste au milieu de laquelle se trouvait un bureau. Derrière celui-ci, un fauteuil retourné ne laissait voir de son occupant que deux mains posés sur les accoudoirs, des mains usées par le temps et parsemées de rides. Puis une voix, rauque et profonde, elle aussi marqué par les affres des âges.

    - Tod, que puis-je pour toi et Kitchiro Nagami ?

Il ne s’était pas retourné, n’avait pas vu les arrivants mais savait parfaitement de qui il s’agissait. Il était un maître de l’information alors rien de plus normal finalement.

Les soldats en poste au sein de la base marine avaient été prévenus par le commandant Rotral : s’ils voyaient un oiseau robotique, on évitait de lui tirer dessus. Non seulement cela aurait fait gâcher des balles aux forces du gouvernement mais cela aurait également pu énerver le petit volatile qui n’était finalement commode qu’avec son créateur. Aussi, lorsque les vigies virent le bout de ferraille en question voler dans leur direction, tous gardèrent leurs armes au sol et laissèrent le piaf pénétrer l’enceinte de la base pour rejoindre son maître dans la salle d’archive. Une info que le fantôme encore présent en ville pourrait transmettre à son maître bien sûr celui-ci ignore tout du scientifique en question.

Sans se retourner, le maître en information de l’île de Berk Town, et un peu le taulier du marché noir local, écouta attentivement les réclamations du Nagami et commença à tirer un tableau dans sa tête et de chercher dans ses souvenirs légèrement embrumés par l’âge. Pourtant, comme avait pu le dire Tod, ce vieux fou n’avait pas perdu une once de sagesse et se rappelait parfaitement de tous les moments de sa vie, et de toutes les informations qu’il avait pu voir passer. Comme quoi, la mémoire eidétique, à long terme, était une arme particulièrement redoutable pour quiconque souhaite s’enrichir ou exercer un minimum de pouvoir. Il réfléchit donc quelques instants et commença à répondre sur les banalités avant de retrouver l’info qu’il cherchait dans un cerveau aussi rempli que le sien.

    - Pour qui tu travailles ? Je le sais oui, Badland Outlaws, Zeke Lundren. Un personnage détestable si tu veux mon avis mais bon... il a des moyens alors pourquoi pas.  Quant à la raison de ta venue, j’avais quelques pistes mais aucune certitude, je dois l’avouer. Conquête de notre belle Berk Town, alliance avec le leader local de la révolution, chasse au gouvernemental : il pouvait y avoir beaucoup de chose mais ça... J’avoue que je ne m’y attendais pas et j’ai dû aller chercher l’information loin dans mon esprit.

Il avait trouvé, enfin. Logique, intelligent et surtout beaucoup trop informé sur de multiples sujets et depuis des décennies, le vieux avait fait les liens entre la présence de Kitchiro sur l’île et dans son bureau, la présence du gradé scientifique de la marine qui venait d’arriver aussi, la précédente demande du Nagami et, évidemment la personne qu’il ciblait sans vouloir en dire le nom. Souriant, le visage et le corps toujours caché par le dossier de son fauteuil, le vieux se délectait de sa position de supériorité apparente et gratifia seulement son éventuel client d’un constat implacable.

    - L’information, c’est le pouvoir. L’information se diffuse, l’information n’a pas de corps et survit à tout. Elle se vend à prix d’or ou se garde jalousement sans que personne ne puisse rien y faire. Lorsque l’on atteint un certain âge dans ce métier, l’on a été victime d’à peu près tout. Tentatives de meurtre, tortures, pressions, assassinats de membres de sa famille. Au final, un vieil informateur tel que moi ne peut qu’attendre la mort en profitant de la vie, dispensant comme bon lui semble les secrets d’une vie.

Se retournant alors pour faire face à son interlocuteur, le vieil homme à l’allure un peu folle jeta un regard rapide à Tod à qui il s’adressa spécifiquement.

    - Si Kitchiro Nagami en a les moyens, nous allons aborder des sujets... épineux. Soit tu sors, soit tu paies.

Tod afficha alors de nouveau ce sourire si spécial qui plaisait énormément au vieux fou qui voyait en ce gosse un futur titan de la révolution, ou de toute autre cause qu’il déciderait de rejoindre. Le gosse lui posa alors une question simple et orientée.

    - Les informations que tu vas donner, si je les ai, c’est susceptible de faire grossir ma prime ?

Le vieux se mit alors à rire aux éclats, un rire dément contrastant largement avec la voix rauque et posée de ce personnage haut en couleur. Se libérant finalement de son rire, il lui confirma que les informations débattues n’étaient pas des choses que le gouvernement apprécierait. Alors, sans l’ombre d’une hésitation, le jeunot s’avança et disposa un curieux livret sur le bureau de l’ancêtre.

    - Serait-ce ???

Le gamin se contenta de confirmer d’un signe de la tête.

    - Parfait, tu peux rester.

Reportant enfin son attention sur le Nagami, il compléta son analyse et établit une sorte de devis.

    - Avant de commencer, sache que l’argent n’est pas une priorité pour moi, loin de là. Cependant, ma petite fille aura bientôt atteint la majorité et j’aimerais lui offrir un beau navire, qu’elle puisse écumer les mers avec ses amis. Pour l’information sur les gouvernementaux, j’accepterai donc de l’argent. Aux vues des récentes informations dont je dispose, mon prix sera plus élevé qu’à l’accoutumé pour ce genre de renseignements. Pour toi, pour cette info, disons 35 Millions de berrys : le prix d’un beau galion. Par contre, je te garantie que l’information te sera utile, surtout pour ce que tu recherches.

Il prit une pause et attrapa un vers d’eau présent sur son bureau, à son âge l’hydratation était un facteur important. Puis, comme si de rien n’était, il lâcha un nom, nom que Kitchiro connaissait et pour lequel Tod avait déjà payé.

    - Pour ce vieux fou de Redfield, je ne connais pas l’endroit exacte de sa planque mais je peux te donner quelques... indications. Grâce à cela, tu pourrais prendre un ascendant dans la course qui a débuté mais pour une information de cette valeur, je crains que les moyens financiers ne suffisent plus. Que ferais-je de quelques milliards à mon âge ? Enfin, de quelques milliards de plus. Alors dis moi, Nagami, que vas-tu me proposer ?

La réalité et la fiction étaient deux choses différentes que le vieux maniait avec habilité. En réalité, il savait très exactement où était la grotte tant recherchée, mais des années plus tôt, il avait promis à son vieil ami Richard de ne jamais en dévoiler l’endroit exact. Simplement de fournir une piste qui permettrait à une personne digne de découvrir ses travaux. Il n’avait jamais trouvé cette personne digne parmi le peu de candidats qui étaient venus le voir mais aujourd’hui, il n’y avait plus de temps à perdre. Alors, s’il proposait quelque chose d’intéressant, l’informateur miserait sur Nagami.

«Relique Du passé»

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la scène était un cliché à elle toute seule. J'étais face à un bureau, mon acolyte à mes côtés devant un fauteuil occupé par un homme d'un certain âge qui ne se décidait pas à se retourner pour échanger avec moi. Au lieu de cela il préférait repasser en revue les informations me concernant. J'avais l'impression que lui et Tod c'était passé le mot à mon sujet. Oui je faisais partie des Badlands Outlaws cela n'était pas un secret et occupé une fonction utile et importante. J'en avais les droits et devoirs qui correspondaient à ma tâche, j'avais accès à un réseau de sentinelle et de taupe, de l'argent à profusion cependant je devais avoir des résultats. Augmenter ma prime et obtenir des documents m'aidant à a lecture des Anciennes Stèles étaient l'un de mes objectifs et Zeke en serait bien content. Certes il était parfois étrange voir flippant au premier abord mais au fond il était un bon allié et toujours plus sûr que d'autres sur Grand Line.... même dans la révolution elle-même. Je préférais avoir 100 fois un scientifique fou comme Zeke plutôt qu'un gosse de plus en plus flippant à mes côtés. Ce dernier voulait savoir si les informations qu'on allait échanger lui permettrait d'avoir un bonus de prime... alors que c'est cette même prime qu'il la empêchait de rejoindre sa sœur. Je ne put m’empêcher de lui faire remarquer :

C'est ta prime qui t'a empêcher de vivre avec ta sœur pour ne pas lui mettre une cible sur le dos à elle aussi. Pourtant tu en veut plus ? Si ta prime augmente de trop ta famille deviendra un point de pression, une faiblesse. Et je sais de quoi je parle. Je ne veux pas mêler un enfant, même fort et mature dans cette histoire. A moins que tu ne soit plus agé que tu en a l'air ?

Voilà c'était dis ? Est t'il un vampire pour avoir combattu deux lieutenants avec un corps d'enfant ? Et il savait désormais que j'étais réticent à l'idée d’impliqué  un mineur dans ma quête de savoir.
Finalement, le vieux homme se décida à se retourner en jouant de grand air. Il sortit un speech à propos de l'information. L'information c'était le pouvoir, je le savais que trop bien. Mais lui avait déjà subis toutes les attaques possibles durant sa longue vie, il était désormais paré à tout et prêt à partir avec ses secrets. Implicitement il m'indiquait qu'une forme de pression ne marcherait avec lui. Je doute qu'il est déjà goûté à l'effroi et la déprime de mes fantômes en boucle durant des jours et des jours. Cependant j'étais la pour marchander au départ, pas le torturer.
Le garçon paya le droit de rester et de potentiellement augmenter sa prime avec un carnet qui intéressa grandement le vieux homme. Durant un instant ma main se posa sur mon fouet, l'idée de m'en saisir pour vérifier le contenu me traversa l'esprit. Finalement je me ravisa et opta pour la voie diplomatique :

Qu'est que ce carnet contient de si intéressant pour lui permettre de risquer sa vie pour augmenter une prime qui un jour ou l'autre le tuera ? Si je me bats aujourd'hui et endosse le rôle et le travail actuel c'est pour éviter que les générations suivantes est à faire les mêmes choix et horreurs. Sinon les victimes hier seront les bourreaux de demain et le cycle n'aura pas de fin. Pousser un enfant à prendre des risques est ridicule enfin bon si il aime ça .. je ne peux plus rien faire


Concernant le marché, il voulait la modique somme de 35 millions de Berrys pour sa fille et une chose en plus pour des informations concernant les documents de Richard Redfield qu'il avait l'air de connaître.

Je me doutais que vous connaissiez Richard Redfield. Il est ou était comme vous . Très protecteur sur les secrets d'histoires et garder jalousement tout ses biens. Cependant le Cipher Pol 9 lui est tombé dessus car il n'a pas su nous … ou me faire confiance suffisamment. Ou alors il était prêt à faire l’ultime sacrifice pour ses idéos et ses secrets. Pour votre fille, je peux faire un geste selon les informations, elle peut également profiter de la protection des Badlands Outlaws ainsi que ses infrastructures tels que celles de Whiskey Peaks ou Meka Island. Cependant si l'information est : qu'il y a un gradé de la section scientifique ou accompagné d'un scientifique possédant une machine volante apparemment intelligente, je suis déjà au courant.... mais pour le reste je suis preneur.

Je devais maintenant réfléchir à une proposition autre que de l'argent pour l'emplacement des documents... quelques choses de précieux, autant que les écrits de Redfield :

Je peux vous fournir les copies des documents de Redfield de Lunas... après avoir eu ceux de Berk Town, les informations nettes valent plus chers que des informations brutes et sans précisions. Sinon je peux vous m'arranger à se que votre protégé de Tod soit à l'abri de tout, avec sa sœur si il le souhaite. Ou même l'aide à reprendre votre île. Après tout cela reviendra à échanger de l'information contre du pouvoir.... chose équivalente. Mais si vous avez une autre proposition je suis ouvert à la discussion et la négociation. Mais le temps presse.

Codage de gaki sur Epicode

résumé + négociation:

_________________

La Révolution est en marche

suis le mouvement ou écarte toi !

Le jeunot primé dévisagea tout à coup la grenouille après l’intervention qui le ciblait personnellement. Plus un regard sadique mais davantage teinté d’incompréhension et d’infantilité traversa les yeux de plus jeune intervenant de ce bureau. Sa prime l’avait séparé de sa sœur ? Oui, il s’agissait là d’un fait plus que logique, mais pourquoi souhait-il en avoir davantage plutôt que de tout faire pour se faire oublier ? La réponse lui paraissait pourtant évidente. Alors, d’une voix caractéristique d’un être de son âgé, il répondit avec une maturité que peu de jeunes gens acquéraient en-dessous de la trentaine bien tassée.

-  Tu ne comprends pas Kitchiro Nagami, ma prime est effectivement la chose qui m’a séparé de ma sœur, certes. Par contre, là où tu fais fausse route c’est sur mes intentions de fond. Je ne vais pas le cacher, je souhaite voir ma prime exploser pour devenir une menace réelle pour les autres, pour les alliés du gouvernement. De cette façon, je serai craint. Je n’ai que onze ans, je te le confirme à nouveau, pourtant je suis grand pour comprendre qu’une prime élevée me permettra de vivre avec ma famille, seuls les plus grands adversaires prendraient alors le risque de s’en prendre à moi et alors, ma famille serait en danger, pas plus qu’elle ne l’est aujourd’hui. Pour perdre les onze millions sur ma tête je devrais rendre service au gouvernement, plutôt mourir. Alors, je vise les sommets.

La réponse se voulait claire mais était en réalité un peu bancale. Tout dépendait finalement l’acception que l’on pouvait avoir du pouvoir. Kitchiro semblait y voir une source d’ennuis et de convoitise alors que Tod y voyait une source de tranquillité. Probablement avaient-ils tous les deux un peu raison.

Enfin, l’attention se détourna rapidement de Tod pour finalement revenir au vieux, outil principal de l’éventuelle réussite du Nagami.

-  Tu ne comprends décidemment rien Nagami, tu prends les évidences pour des preuves concrètes alors qu’elles peuvent parfois être trompeuses. S’agissant de ce carnet, son contenu ne regarde que mon client et moi-même, il s’agissait d’une chose que je souhaitais obtenir depuis un certain temps et que Tod se refusait à me transmettre. Je dois donc te remercier de l’y avoir poussé. En guise de remerciements, je vais t’offrir une information, pas l’une de celles que tu désirais mais bien une de celles qui te sera utile. Si la prime de Tod n’est que de onze millions, c’est uniquement car les gradés étaient des lieutenants. S’ils avaient été des commandants ou des colonels sa prime aurait été plus conséquente car, il aurait probablement gagné de la même façon. Les apparences sont trompeuses Kitchiro Nagami, ne l’oublie pas.

Prenant alors une nouvelle gorgée d’eau, le vieux remit ses idées en bonne marche. Son client au chapeau atypique venait de le bombarder de possibilités de paiement et à son âge on devait bien prendre un peu de temps pour mettre tout ça en ordre.

-  S’agissant de l’information sur la marine de l’île, mon offre est à prendre ou à laisser. Aucune réduction, aucun aménagement, non remboursée en cas de connaissance préalable de mon interlocuteur, pour des raisons évidentes. S’agissant de tes propositions d’aménagements, je ne crois pas en ton patron et son réseau non plus. Ma fille, mère de la jeune femme à qui tu vas offrir un navire, a eu l’extrême intelligence de tomber folle amoureuse d’un homme puissant et de le faire lui-même tomber amoureux. Fidèle, mon gendre est fortuné et a un réseau intéressant. Ma petite fille ne risque donc pas grand-chose sur les mers, surtout lorsque l’on connait sa meilleure amie et seconde, un monstre cette gamine, elle me fait froid dans le dos.   Trente-cinq millions donc, à prendre ou à laisser.  

S’agissant de l’autre information, de la plus importante pour le chercheur de ponéglyphes, le vieux sembla réfléchir un peu plus, peser le pour et le contre. Certaines propositions valaient la peine d’être considérées alors que d’autres ne valaient que très peu, voire rien, aux yeux de l’informateur. Il compila donc tout cela dans sa tête, traita avec les données de sa vie et répondit sur un ton calme et posé.

-  Bien que Tod ne me soit pas antipathique et qu’il soit un bon jeune, je ne vendrais aucune information pour assurer sa sauvegarde. Il n’est pas l’un de mes enfants et n’a donc qu’une valeur relative à mes yeux. De plus, ce jeune fou est parfaitement capable de se défendre tout seul. L’aide pour reprendre cette île ? Je n’en veux pas. La diriger ? Encore moins. Je suis passablement vieux mon cher ami, alors prendre la régence de ma belle Berk Town, non merci. Mes enfants n’habitent pas ici, je ne suis pas révolutionnaire, pas hors-la-loi non plus, alors pense bien que le destin de cette île après mon trépas ne m’intéresse absolument pas. Pour les copies des carnets de ce vieux Richard, cela mérite d’être considéré. Mais manque de chance, malgré mon réseau, je ne connais aucune personne ayant été initié à l’art que Redfield maitrisait. Plus encore, le secret que renferment les stèles que tu souhaites traduire me semble être une information que je ne veux tout simplement pas détenir. Je suis un bon marchand mais pas un aliéné. Je vais donc devoir repousser tes propositions.  

Puis, devant l’invitation de Kitchiro à formuler ses propres demandes, le vieux prit encore le temps de fouiller dans ses souvenirs les plus profonds. Il n’aimait pas proposer, il était le vendeur, pas l’acheteur. Et s’il était bien informé il ne pouvait pas tout savoir du patrimoine des personnes avec qui il traitait. Pourtant, quelques pistes naquirent dans son esprit, rien de bien défini.

-   Tod te l’a probablement dit, je suis un collectionneur avide de choses nouvelles. J’ai d’abord pensé à solliciter le dragon que tu montes mais j’en possède déjà un que j’ai offert l’an passé à mon plus vieux neveu, donc non. Ensuite, j’ai pensé à te demander un fruit du démon, mais là aussi je n’y vois aucun intérêt. Les êtres que je considère comme proches sont soit suffisamment   puissants, soit suffisamment protégé, soit les deux, donc non. Ce que je veux…

Soudain, une étincelle de génie illumina le visage du vieux fou.

-  Tu l’auras compris, je ne porte pas ton patron dans mon cœur. Si je ne suis pas révolutionnaire ou gouvernemental, je trouve que ce monde est parsemé de fléau comme Konan, Ren Tao ou Sayouri Taka. A mon sens, ton boss fait partie de ses… problèmes. Aussi, ma demande sera simple. Comme je te l’ai dit l’information, c’est le pouvoir, je connais une personne à qui je dois un… service, qui serait très heureux d’en apprendre davantage sur les affaires de ce cher Lundren. Donc, ce que je souhaite contre les informations que tu cherches sera des informations capitales pouvant porter atteinte à ton boss Nagami. Acceptes-tu ?    

La demande était lancée.  Quel prix Kitchiro Nagami serait-il prêt à payer pour des informations lui donnant une longueur d’avance ?

La dernière prise de parole du Nagami amusait encore un peu plus Tod qui se garda cette fois de toujours plus étirer ce sourire pervers qu’il affichait envers et contre tous. Après tout, il lui avait dit déjà plusieurs fois et le créateur de fantôme ne l’écoutait pas : il devait être pris au sérieux. Concrètement, si Tod devait perdre la vie, il estimait que les chances que le Kitchiro lui survive de nulles à quasi-nulles. Après tout, que pourrait faire un simple stratège s’il se retrouvait face à des forces armées. Sur ce point, le Boycot se méprenait, Kitchiro avait sans doute des capacités offensives mais étaient-elles plus grandes que les siennes ? Seul l’avenir leur dirait.

- T’en fais pas pour moi Kitchiro Nagami, si je meurs, tu retrouveras pas ma sœur pour lui dire et au moins, si tu dis vrai, elle sera en sécurité. Ton plan, je l’écouterai, s’il me plait pas, je m’en passerai mais t’inquiètes, je te laisserai le mettre en pratique et échouer avant de rentrer dans la danse.  

Sous contrôle, non le jeunot ne l’était certainement pas ; un peu calmé et coopératif, on pouvait effectivement le qualifié de tel. D’ailleurs, ce jeune homme était content, il avait plein d’informations utiles : ponéglyphes, Richard Redflied, le siège numéro 2 de mars etc… Il se trouvait réellement au bon endroit, au bon moment.

De l’autre côté du bureau, et lorsque Kitchiro commença à dévoiler les informations, le vieux le coupa. Il n’en apprit alors pas davantage et demanda au révolutionnaire d’attendre.

- Ah la jeunesse, vous êtres toujours si pressés, ma petite-fille est comme toi. Elle voulait une épée en granit marin, autant te dire que j’ai dû remuer ciel et terre pour la trouver, sale gosse. Enfin, elle est tellement mignonne.  

L’espace d’un instant, il s’arrêta là et regarda le Nagami dans les yeux, comme s’il attendait quelque chose alors qu’il était en réalité celui qui menait la tendance. Il fut finalement « rappelé à l’ordre » par un raclement de gorge bruyant de la part de Tod qui lui, malgré son jeune âge, ne perdait pas le fil.

- Ah oui, excusez-moi. Nagami, comprends bien que dans un métier comme le mien le mensonge est la pire des choses, celle qui remplit une information de vices, et cela, je ne peux le tolérer. Sais-tu pourquoi l’on me considère comme l’un des meilleurs ? Parce que chez moi, le mensonge n’a pas sa place. Comment puis-je m’en assurer ? Et bien car, comme toi, j’ai consommé un fruit du démon… Quel dommage quand même, moi qui était un si bon nageur… Enfin… J’ai donc consommé le fruit du contractant, un paramecia qui me permet de rédiger des contrats qui, comme tout contrat, revêt une force obligatoire. Si l’une des parties ne remplit pas son obligation, elle subit un destin… funeste.  

Tendant alors la main devant lui, l’ancêtre fit apparaitre un parchemin stylisé et une plume d’oie noire. D’abord vierge, le bout de papier se remplit d’écriture sans même que la plume ne soit sollicitée.

- Nous avons donc dit mes informations sur la marine locale et du Richard Redfield contre tes informations sur le siège de Mars, deuxième édition et un service ultérieur à mon encontre ou au profit de l’un de mes alliés qui n’ira pas contre ton éthique, ton organisation ou tes alliés. Très bien, les clauses me semblent bonnes et notre accord correct. Si cela te convient, prend la plume et signe en bas de la page. Puis tu pourras reprendre tes explications.  

Une fois qu’il aurait signé, le contrat se replierait et disparaitrait, la grenouille pourrait alors reprendre ses explications comme précédemment et susciter un sourire de la part de l’informateur. Ainsi donc, Syrilia était morte, intéressant. Pourtant, l’information qui alluma un sourire mirifique sur le visage du vieux fut celle qui concernait l’ancienne révolutionnaire devenue prisonnière puis membre de la suicid squad : Harlock Zora.

- Oh, ainsi donc la chère révolutionnaire si fidèle à Arias a décidé de tourner ses armes contre le monde, intéressant, très intéressant. Je saurai faire bonne usage de cette information. Qui donc se trouvait avec vous lors de ce siège ? Quelles personnalités ?  

Une fois que le révolutionnaire aurait livré toutes ses informations, le vieux pourrait lui aussi s’y mettre et remplir sa part du contrat maudit.

-  Bien, je te remercie pour ces informations. Voici donc les miennes. S’agissant de la marine, cela concerne effectivement le savant que tu as pu voir arriver accompagné plus tôt dans la journée. Sache qu’à l’heure où nous parlons, ce jeune homme est en train de feuilleter les  archives de la marine pour trouver une information sur les affaires de l’homme que tu recherches si ardemment et, plus important, il trouvera. Très prochainement si ce n’est pas déjà fait… Ce jeune homme est un commandant de la marine, il s’appelle Kaheki Rotral et sa renommée est évaluée à la somme de 38 Millions de berrys. De ce que j’en sais, c’est un prodige en robotique qui souhaite intégrer la section scientifique et qui s’intéresserait aux ponéglyphes. Usage personnel ou collecte pour le compte du gouvernement, ça je ne le sais pas. Voici donc ma première information, Kitchiro Nagami, la quête dans laquelle tu t’es lancé est une course et tu n’es pas le seul sur la ligne de départ.  

Le vieux s’arrêta alors et prit une nouvelle gorgée d’eau, les yeux fixés dans ceux du seigneur des fantômes, il faisait monté le suspense et s’amusait de la situation et possiblement de la réaction de Kitchiro. Reposant son verre maintenant vide, il se servit de nouveau mais ne fit pas patienter son auditoire plus longtemps.

- Pour l’information tant recherchée, la marine contient dans des archives locales l’indication selon laquelle Richard Redfield vivait apparemment sur la côté Ouest de l’île et que sa tanière comportait deux entrées pour qu’il puisse s’enfuir en cas de problème. Ces informations sont partiellement exactes. Tout d’abord, la tanière de Redfield possède effectivement deux entrées mais l’une d’entre elles est une petite crique à fleur de falaise. Difficile à trouver certes mais plus simple que le dédale de grotte qui se trouve sur cette île. Enfin, la cachette de Richard ne se trouve pas à l’Ouest de l’île mais plein Sud. Cherche donc une crique au fil de l’eau au sud de l’île et tu auras une chance de trouver tes documents.  

Le vieux n’en savait pas plus, enfin, il ne pouvait en dire plus. Mentait-il pour autant ? Non, il appliquait seulement les clauses du contrat qu’il avait un jour signé avec son vieil ami Richard Redfield…

***

Si les trois fantômes qui tournaient autour de la base ne risquaient apparemment rien et qu’ils virent entrer leur frère dans la base, celui-ci, en approchant de la zone de disparition des victimes, les suivit dans l’outre-monde. Phénomène inexplicable, un endroit de la base semblait immunisée face aux intrusions de ce type.