Le regard frémissant de L’éternel se porta sur les deux rebelles osant outrepasser sa démonstration violente. Il parvenait à freiner sa folie, prenant petit à petit l’habitude de ces crises ces derniers temps. L’ordre de Bêta atteignit ses oreilles. Il inspira avant de se lancer vers les demoiselles dans un silence des plus morbides alors que ses propres membres tremblaient frénétiquement sous les pulsions psychiques de la folie du mathématicien. Il roula au sol, comme s’il allait passer sous les jambes de la première. Arrivant accroupi au-moment ou la soldate passait au-dessus de lui, il plongea sa machette entre les jambes de la demoiselle, la lame ressortant au niveau du ventre. De là, il dessina un arc de cercle pour ramener son arme devant lui, tranchant l’intestin de la demoiselle pour finalement ressortir par la fesse. Les deux orifices n’en formaient désormais plus qu’un s’étendant un peu plus haut que ce qui était concevable. Se relevant en faisant un pas en avant, Aggaddon enfonça son arme dans le poumon gauche de la succube pour venir trancher la colonne vertébrale en rejoignant l’autre poumon. Il amena son bras sur l’épaule de la pauvre demoiselle sans même faire attention si elle vivait encore. Posant sa main sous le menton, il leva cette partie du corps aussi qu’il était en possible, amenant tout le crâne dans une rotation pour que les yeux de la condamnée soit dirigé vers le point zénithale. De là, il vrilla la tête de quatre vingt dix degrés autour d’un axe vertical, rompant ainsi le cou de la guerrière certainement déjà morte avant cela.

Il se retourna pour tournoyer sur lui-même et accepta la lame qui avait fondu sur lui pendant qu’il déversait ses pulsions destructrices la première pauvre âme. Il s’empara du bras du nouveau jouet pour lui tordre d’un coup sec et spontané. Il déploya alors sa jambe pour que son frapper de plein fouet le visage de la harpie avant de venir entailler les deux parties du corps affreux qui pendait à la poitrine, au niveau des deux petites ronds d'où pouvait jaillir du lait. Il ouvrit rapidement le ventre de la soldate en se moquant de ses gesticulations pour le moins vaine afin de plonger sa main dans ce corps. Il vint triturer le foie avec sa main, puis il y plongea sa lame pour qu’elle remonte jusqu’au diaphragme. Il poussa comme il pouvait sur le pommeau pour que la pointe remonte la trachée et ressorte par la bouche. Il récupérerait alors son arme par-là, dégoulinante de substance sanguinolente et visqueuse. Il tomba à genou en haletant, tentant de reprendre le dessus, serrant les poings pour lutter contre sa folie intérieure. Il lâcha un hurlement à moitié avalé avant de se mordre la langue et de se relever en tremblotant pour se diriger à un rythme erratique vers Omicron.

-Ravi de… te rencontrer… Omicron… siffla le Médixès d’une manière presque décérébré avant d’avoir pleinement repris possession de ses moyens. On se tape la causette ?

Ca manière de parler trahissait sa lutte intérieur pour garder le contrôle de lui même. En temps normal, jamais il ne se serait exprimé de la sorte. Dans sa tête régnait un chaos difforme des plus compromettant qui avait battu son plein durant toute la réalisation de ces actions. Un spectacle digne d'une consommation de drogue à vraie dire, sans véritable sens... Enfin, laissons chacun juge de cela. Tout du moins, si quelqu'un y trouvait un sens, c'est qu'il n'était pas vraiment sain d'esprit.

Le rythme de chacun de ses pas était hasardeux. Il distançait d’abord le semi-géant avant de passer derrière lui, repassant devant en titubant avant de s’arrêter net et reprendre une démarche plus ou moins naturelle. C’était se dont il avait besoin pour reprendre ses esprits après avoir réussi à repousser la folie qui s’était emparé de lui. Malgré tout ses efforts, il avait franchi la limite. Heureusement, cela n’avait pas eu de conséquence trop inattendue et il était revenu à lui plus rapidement qu’à l’habitude. Néanmoins, cette fois ci il avait des motivations et une pression permanente qui l’avait contraint à se maîtriser, qu’en serait-il pour le reste. Comment le spectre de son passé, réveillant le véritable lui qu’une personnalité forgée dans l’horreur et la folie avait remplacé, pourrait-il être contenu si une telle nécessité psychologique ne régissait pas son esprit au moment de la projection dans les souvenirs ?

Dans un silence absolu, Mr L écouta les paroles de l’agent supérieur de Dead End, opinant du chef de temps à autres. Cela lui faisait donc un quatrième escargophone et le troisième rien que pour ses opérations en temps que L’éternel : un escargophone all seas avec modificateur de voix, une version miniature de ce dernier ne pouvant communiquer qu’avec les environs augmentant ainsi la discrétion ainsi que ce nouveau Den Den Mushi spécial de l’organisation secrète. Ce qui l’intéressait pas mal était la proposition d’aide que lui soumettait le semi-géant. Pouvoir faire appel aux autres membres pour les utiliser en tant qu’alliés dans bien des contextes différents serait un avantage non négligeable. Pourrait-il en user pour le moment de la conquête du marquisat de Médixès ? Entre le soutien de l’Inquisition, ses compagnons de Paradise et ses alliés bientôt réunis chez la Comtesse de l’autre côté de l’île de Nortis, il avait déjà rassemblé beaucoup de forces. Il se sentait confiant désormais. Ce constat était sans appel. Il était prêt à passer à l’assaut. Dès son retour à North Blue, il pourrait lancer son plan. Peut-être devrait-il attendre la chute d’Akothopis, son aîné, avant de faire appel à Dead-End pour que l’ultime affrontement sur Nortis ait lieu au baronnet de Mazda où régnait le colonel de la Marine désirant capturé Aggaddon. Malheureusement, cela pourrait l’exposer à un rapprochement entre sa véritable identité et l’agent de la pègre de North Blue qu’il incarner actuellement.

-Je vous informerait immédiatement lorsque mon retour à North Blue sera programmé. Pour ce qui est de l’île, j’ai des affaires à régler à Las Camp si cela ne vous dérange pas de m’y amener. Sinon, vous pouvez me déposez à Saint Johns. Je n’ai aucune question. Merci.

Sans plus de cérémonie, le Médixès se mura dans le silence le plus totale, attendant de voir Bêta les rejoindre et éventuellement se faire gronder pour son intervention durant l’entrevue et peut-être l’excès de violence dans lequel il s’était lancé, ne sachant pas réellement jusqu’où il était allé durant ce laps de temps. Cette mission avait pour le moins était original comparé à ce que L’éternel avait l’habitude de faire.