Plus le temps passait et plus Organia trouvait un profond plaisir à coopérer avec cet homme-poisson répondant au mélodieux nom de « Mangetête ». Il n’était pas de la haute noblesse, mais sa façon de se présenter avait un certain naturel, alors la demoiselle déclara :

- Ne vous inquiétez pas, pour ma part je suis la dernière représentante de ma famille, j’ai pensé qu’elle représenterait une collection indémodable de robe… Et j’ai eu raison de le faire !

Dit-elle en souriant à l’homme assez gentiment.

Elle eut un petit rire en le voyant rassembler les humains pour finalement les poser devant d’autres civils ? Avait-il oublié l’effervescence violente dans laquelle ils étaient ? Cela était fort probable. Néanmoins, la demoiselle n’en dirait rien. Néanmoins, elle appréciait le fait qu’il est notifié son passage au tutoiement.

- Le psychopathe ? Hemsley ? C’est un voleur assez connu, je crois que sa prime avoisine les dix millions, je ne sais plus.

Organia semblait désormais très à l’aise avec le requin, le suivant gentiment dans l’immeuble que le requin franchi sans difficulté. Bien au contraire il verrait les hommes stupéfaits de tomber sur un homme-requin, si bien que la cible se ferait avaler en secouant les jambes dans tous les sens avant que son corps n’éclate, libérant une flopée de sang sur le corps du requin, mais aussi au sol. Créant un léger cri chez les habitants, non pas par la peur du sang, puisqu’ils en vivaient, mais par la façon de procéder.

Malgré tout, ils eurent un souffle d’espoir, le « braconnier-compteur » prenant de suite son arme à feu pour vider son chargeur douze coups en direction de la tête du poisson ! Le troisième, quant à lui, partit en courant hurlant « Un requin vampire ! Un requin vampire ! »

Wut ?

En parvenant à terrasser le braconnier, Lemmy pourrait arriver au deuxième étage, où il tomberait cette fois-ci sur une bonne dizaine de braconniers morts ? Il n’y avait en fait que le fuyard au sommet. Une situation fort étrange, mais Organia rétorquerait.

- Hm des vampires ont peut-être pris la domination sur cet étage, montons directement au dernier étage.

Lemmy pourrait disposer du dernier braconnier apeuré comme il le désirait, tandis qu’en montant au dernier étage, il tomberait sur cet homme… Une taille longiligne, une longue chevelure grisonnante, non pas signe de l’âge, mais plutôt une « malchance génétique », cet homme était assez connu dans l’underground des Seas Blues, tout en ayant une faible prime. Il s’agissait de Kasagi la Pie. Un voleur méritant qui travaillait principalement pour la Guilde Marchande, cela n’était pas un secret dans l’underground, mais peut-être qu’il s’agissait d’un mystère pour Lemmy.


Il verrait ainsi Kasagi égorgé un braconnier, tandis qu’autour de lui trônait cinq autres cadavres de braconniers.

- Hm, je vois… Vous pensiez réellement pouvoir récupérer autant de vampires sans que nous nous en mêlions ? Quelle erreur. Les affaires sont les affaires. Vous comptez me déranger ?

Déclara Kasagi, en tournant lentement son regard vers Lemmy.


Au même moment, Mawu commençait à voir les premiers échecs de Tokuto, sa stratégie semblait fonctionnée à merveille et le Toku en faisait les frais, de plus sa façon originale de se protéger des vampires était à saluer. Bientôt, elle pourrait ainsi jouer les acrobates, voyant ainsi chaque vampire tomber un à un dans l’étage du dessous, de façon plus ou moins violente selon les cas…

Néanmoins, alors qu’elle était tranquillement postée sur son perchoir, Mawu verrait d’un coup un immense laser bleuté fusé vers elle et le toit ! Elle aurait logiquement le temps de sauter hors du toit, mais devrait se réceptionner comme elle le pouvait.

Que se passerait-il pour ce qui était touché par le laser ?
Le sommet du bâtiment et une bonne partie du premier étage serait littéralement transpercer, calciner avant de fuser dans le ciel !

L’individu responsable de cet assaut ce trouvait au pied du bâtiment, tenant un bazooka sur son épaule, tandis qu’il tirait sur sa cigarette dont la fumée remontait afin de lui piquer l’œil.

- Putain de cornue… J’vais la fumer.

Cette arme n’était que peu connue même à l’échelle du monde, mais il s’agissait d’un Burn-Bazooka, un bazooka mêlant un aroma-dial et un pyro-dial, provoquant une détonation de flammes concentrée. Malheureusement pour tous les vampires carbonisés.

Si Mawu portait l’œil, elle verrait probablement un des hommes de Mark, entrain de couper les multiples tentacules qui obstruaient Toku qui ne cessait de se tordre dans tous les sens. Il était différenciable, par sa coiffure plaquée tout comme Mark. Cela permit ainsi à Toku de reprendre sa plaidoirie, les propos qu’il tenait n’étant guère important, puisqu’il alimentait simplement la haine en vérité, afin de maintenir la zizanie. Demeurant le plus mobile possible, il pensait que cela était la meilleure façon de se mettre à l’abri.

Ainsi, les habitants recommençaient à gentiment se quereller, tandis que l’affrontement entre Mawu et Mark semblait se profiler. La question étant combien, d’hommes Mark avait actuellement dans la foule ? Cette foule dans laquelle l’homme au bazooka s’introduisit, afin que la demoiselle le perde de vue.

Son âme avait été paralysée par l’hypnose pendant, longtemps, la faisant errer entre deux feux. Cependant, la petite Deirdre pouvait sentir un adoucissement, une amélioration dans son état, reprenant de plus en plus conscience une fois en face du bar où Mark Slith avait commencé ses méfaits.

Avait-elle agressé des civils vampires ? Avait-elle tué des civils ? Seule elle le savait, mais elle se trouvait désormais en face de ce bar. Si elle y pénétrait elle verrait ainsi une trentaine de vampires, tous attachés, tandis que deux hommes gardaient les lieux, l’un ayant deux armes à feux, l’autre ayant deux gros gantelets.

Comment agirait-elle ?


Peut-être aussi bien que la Tontatta qui prit le temps de canaliser les assauts entre civils et gardes… Enfin, le mot bien était à relativiser. Bien entendu, elle ne calmerait pas une hypnose simplement avec une mauvaise odeur. En revanche, elle perturbait bel et bien et les affrontements. Le temps de battement permettait à certains gardes de reprendre l’ascendant sur leur adversaire, tandis qu’il permettait à d’autres « agresseurs » de prendre l’assaut sur les gardes qui les importunaient.

Elle avait choisi une action généralisée plutôt que minutieuse, d’où ce résultat.

Projeter du gaz de façon massive n’était peut-être pas la solution la plus optimale en plein air, les braconniers n’allaient pas rester dans le gaz et s’y asphyxier, bien entendu ils en sortaient en toussant, d’autres le chassaient autant que possible et oui certains se faisaient prendre dans le gaz, mais le nombre restait minime.

Comme il avait été déclaré, c’est bel et bien plusieurs dizaines de braconniers qui étaient alignés, alors penser pouvoir tous les gérer aussi aisément était un excès de zèle de la part de la Tontatta. Si elle parvint effectivement à trancher le pied d’un braconnier, elle s’était déjà faite remarquer avec son premier jet de gaz, ainsi, un homme tira de suite sur elle ce qui était manifestement une balle explosive. Cela pouvait paraître « précis », mais en vérité ce genre de balles était assez classique en ce monde. Ainsi, la tontatta sera brisée en plein enchainement, subissant de grosses brûlures, non pas dues à la puissance de la balle, mais bien par rapport à la taille de son corps par rapport à l’explosion qui était bien plus grande qu’elle. Etre petite n’avait pas que de bon côté, ayant notamment ce dangereux désavantage d’exposer en permanence l’ensemble du corps. Encore plus pour une logia imprudente. Elle serait probablement morte si un individu comme Lemmy l’avait écrasé comme Hemsley, mais cela avec du haki.

Elle se ferait donc éjecter par l’explosion, alors que plusieurs braconniers commenceraient à tirer vers elle. Les balles avaient beau être normales, elles aussi pouvaient faire exploser le gaz, donc elles aussi pouvaient brûler la tontatta où l’éliminer purement et simplement. Il lui faudrait donc éviter cette rafale sans nom !

Elle pouvait comptabiliser environ trente braconniers au total, lui montrant bien la difficulté de sa situation, la majorité d’entre eux étant désormais orientés vers elle. Zack Hemsley avait bien réfléchi sa fuite au final, lui qui était partie avec désarroi. Drakphine allait devoir être plus « fine » désormais.

Il était bon pour cette noble de voir à quel point Lemmy savait s’occupait d’elle. Il lui montrait là le comportement d’un gentleman vertueux et elle appréciait cela. Il comprenait son sens de la mode, lui décrochant même un petit sourire. Organia paraissait alors toute joyeux et cela ne cessa d’augmenter en voyant Lemmy la protéger si bien. Ainsi, elle vint assez gentiment lui retirer les balles, dévoilant de longs ongles qui vinrent aisément les extraire.

- Je suis tellement touché par ce genre de compliment que j’en oublie mes principes, Organia, plus connue sous le nom de Bouchère des Caves. Mon nom de famille n’importe plus vraiment depuis que j’en suis l’unique représentante. Je possède quelques entreprises de luxes en tout genre. Je suis une femme d’affaire assez exigeante.

Même couvert de sang, Lemmy était en vérité assez rassurant pour des vampires, certains se demandant même s’il était réellement un vampire-homme-poisson. Cela ne serait pas étonnant et expliquait bien des choses. Ils seraient effectivement bien plus à l’abri en ces lieux, alors ils l’écoutèrent.

Par la suite la demoiselle remonterait sur l’épaule du requin sans faire attention au sang.

- Je suis une bouchère, nettoyer le sang sur les vêtements m’est aisé, après tout je travaille parfois sur des ressources très juteuses.

En revanche, Lemmy constaterait une chose assez étonnante lorsqu’enfin il put discuter avec Kasagi. Il commença de suite à manipuler sa dague dans sa main, comme prêt à lancer l’assaut.

- Et donc tu te présentes gentiment à moi accompagner de cette femme ? Ignores-tu dont qui tu soutiens ? Une des plus ambitieuses traders de l’underground ?

Déclara Kasagi.

- Cesse de me flatter tu veux, la Guilde Marchande n’aura jamais mes services.

Répondit Organia en riant…

Lemmy était, malgré lui, pris dans une sorte d’affrontement où il n’était qu’une cible involontaire… Et pour cause, il le verrait dès l’instant où Kisagi disparaîtrait un instant, avant de réapparaître au flanc de Lemmy pour tenter de lui enfoncer sa dague dans les côtes ! D’une pirouette, il mettrait ensuite un coup de pied retourné afin d’écarter le colosse tout en sortant sa dague de sa chaire si elle avait pénétré.

Organia, commençant à sortir du tissu de sa robe, tandis que la Pie retirait trois petits couteaux qu’il tiendrait entre les doigts de sa main libre, avant de directement les projeter vers Lemmy. Cependant, ce fut le tissu d’Organia qui tournoya devant le requin afin de repousser les couteaux… La minute d’après Kasagi serait en l’air, fondant en plongée vers Lemmy, le pied bien décider à lui fracasser le nez de requin.



C’est à ce même moment qu’Havelock semblait enfin décidé à entrer en scène, alors que Mawu redescendait, Mark chargea l’homme au sabre de la suivre rapidement avant de s’occuper d’elle personnellement !

Néanmoins, alors que son homme de main venait de partir, Mark fut surpris par une puissante vibration qui « foudroya » d’une douleur sans pareil, l’éjectant juste après, tandis que l’homme vint à cracher un liquide carmin.

- Putain il sort d’où lui ?

Mark relevant le bazooka pour projeter directement un jet de flammes sur Havelock à une distance qui rendait clairement cela plus dangereux ! Manifestement Mark ne pouvait pas tirer son laser de feu à l’heure actuelle, mais il avait encore le bénéfice de son lance flamme ! Commençant à tournoyer autour de lui pour brûler également les civils afin qu’ils fusent un peu dans tous les côtés.

Néanmoins, les cris des brûlés couvraient un la voix de Tokuto, réduisant l’impact de l’hypnose.

En parallèle, dès l’instant où Mawu commença à pousser le meuble, un gros coup de pied fut mis dans la porte, l’homme se révélant en frappant de suite le meuble avant de tenter de le contourner ! S’il y parvenait, alors il entamera un échange de coups de sabre avec elle, enchaina découpe horizontale, verticale et latérale.

- Pourquoi tu viens empêcher nos commerces ?  On te paie pour empêcher les braconniers de faire leur vie ?

C’est dans ce parallèle presque salvateur et poétique que la croix constantine vint se dresser dans le ciel face aux braconniers. Ils comprenaient alors ce qu’ils risquaient de vivre, plusieurs  commençant déjà à s’écarter, le feu s’effondra malgré tout sur eux et la plèbe.

La croix de Saint-Constantin s’érigeait en cette image punitive, ce pouvoir impitoyable que représentait le Gouvernement Mondial, cette force juste et absolue ! Un pouvoir sans pareil qui venait embraser le monde ! Les hérétiques !
Les cris entremêlés des civils et des braconniers, à la différence que les braconniers pouvaient courir pour fuir le feu et pas les civils attachés.

Malgré tout, il s’agirait du moment que Drakphine pourrait saisir pour briser les chaînes, pendant que les braconniers, en déroute, tentaient d’éteindre le feu sur leur corps. Quand bien même la Cipher Pol imprimait sa marque sur les civils, elle les sauvait par la même occasion, un mal pour un bien en somme. Elle devrait cependant extraire les civils de ce déluge de flammes dont ils ne pourraient s’enfuir, ainsi que les protéger, car les braconniers reviendraient après coup c’était une certitude.


Le Cipher Pol tenait là de puissantes recrues grâce à leurs malédictions de type logia et Deirdre le prouvait en se faufilant habilement dans le bar. Même si son corps avait subis une hypnose assez sévère, elle avait pu s’en remettre. Cependant, elle sous-estimait grandement l’ennemi et pour cause, lorsqu’elle se matérialisa derrière lui en tentant de lui briser la nuque, elle fit face à une étonnante résistance de sa part. Après tout, il fallait la force nécessaire pour faire cela…

Les gantelets de l’homme allant saisir le bras de la logia qui constaterait que le gantelet venait de saisir son « vrai » bras et le brûlait à la façon d’une marque au fer rouge ! L’homme se balancerait alors en avant pour tenter de la jeter juste devant lui !

Son acolyte pointerait assez rapidement la demoiselle avec son revolver et elle constaterait avec la même surprise que l’arme cracha une gerbe de flammes qui risquait de la brûler violemment.

C’était donc ça la force de Mark Slith et ses hommes ? Un ensemble d’armes possédant des systèmes de dials ? Des gantelets pourvus de heat-dials afin de brûler au contact, un canon aroma-jet-pyro dial et là un pistolet à pyro-dial. L’essor de la vente de de dials avait de bon côté, mais parfois ce bon côté allait à la pègre…

Néanmoins Deirdre possédait un fruit puissant, quand bien même le feu était son ennemi, elle avait encore d’autres alternatives pour vaincre ses ennemis.

Dans l'immeuble où se trouve Lemmy :

Fondant sur son ennemi, la pluie de dents fut une averse si intense qu’elle fit frémir La Pie. Il cherchait une échappatoire en voyant le requin ouvrir la gueule, et tira une de ses dagues à laquelle un fil était attaché, et tenta de s’extraire, en vain. Une pluie d’os s’enfonça dans la chair de sa jambe, et il hurla de douleur et d’injures. Ses sourcils se soulevèrent sous la surprise tandis qu’Organia observait les cadavres sur le sol. Elle semblait s’être désintéressé complètement de Kasagi, considérant ce dernier sûrement comme mort. Il frémit à la simple idée de finir dans la gueule de ce mastodonte, voyant encore le sang qui lui couvrait une partie du corps. Ce n’était pas le sien, en tout cas pas totalement.

- La Guilde Marchande peut t’offrir une grosse somme, se précipita Kasagi en serrant les dents. Je peux négocier, elle peut te donner des avantages hors du commun. Une fois que tu seras parti d’ici, cette femme va t’oublier.
- Ce n’est pas aimable de ta part d’être aussi bavard, rétorqua la jeune femme en s’approchant du corps d’une des personnes à terre. Je me demande bien comment vous avez eu vent de ce qu’il se passe ici, soupira-t-elle finalement. Qu’importe, ce seront leurs affaires, pas les miennes. Très cher, tuez-le, s’il-vous-plaît.

Elle observerait Kasagi, et si Lemmy le tuait, elle le regarderait avec un air attendri. Ce petit primé n’était rien, et en même temps elle aurait sûrement pu le garder en vie pour d’autres raisons. Les braconniers assassinés sur le sol avaient sûrement dû périr en un instant, et l’espoir était à nouveau né chez ceux qui s’étaient retrouvés emprisonnés ici. Pour autant, personne n’était encore libre de ses mouvements.

- J’utiliserai sa peau à lui pour me faire une nouvelle robe. On dit que ce sont les personnes butées qui ont la peau la plus dure, ajouterait-elle si Lemmy hésitait.

En revanche, s’il attaquait Kasagi, ce dernier tenterait de s’éloigner en titubant. Ses dents avaient déchiqueté la chair de sa jambe, la rendant inutilisable pour des semaines. Il s’appuyait ainsi sur la force d’une seule d’entre elle. Pourtant, si le requin fermait sa gueule sur lui, le poignarderait à plusieurs reprises sur l’épaule en essayant de se faire recracher grâce à la douleur… Même s’il périssait ici, périrait-il seul ?

Une fois l’homme bouffé ou épargné, s’il réussissait à convaincre « La Bouchère », celle-ci dirait d’un ton intéressé :

- Je m’occupe de ce bâtiment, il doit encore rester d’autres civils à aider. Faîtes bien attention à vous.

En ville :

Mark était en train de galérer, c’était le seul terme qu’il trouvait dans cette situation. Il en avait sa claque des surprises sur des missions basiques comme celles-ci, heureusement son escouade de dials était sûrement en bonne position. Il n’y avait que lui qui était comme ça, avec un gars qui lui collait aux basques. S’il avait eu le Haki de l’Observation, il aurait pu noter les mouvements de l’opposant, mais ce n’était pas le cas. Il avait juste ses armes, et c’était tout. Souvent, c’était largement suffisant.

Les bâtiments donnaient l’avantage à ceux qui les utilisaient à bon escient, rien de plus. C’était sûrement ce que Haverlock avait compris… Cependant c’était si le combat venait à durer. Pendant qu’il faisait le tour des bâtiments, le comportement de Mark changea et ce dernier s’élança à l’opposé de la direction où il se trouvait précédemment, comme s’il cherchait une issue de secours. Il se retournerait alors et le canon de son lance-flamme menacerait à nouveau son opposant… Du moins, c’était ce qu’il croyait, mais il ne le verrait pas. Haverlock était caché à ce moment-là, et Mark se contenterait de fuir, de sorte à mettre de la distance… Ou du moins l’espérait-il.

L’odeur de chair brûlée continuerait à s’élever dans les airs, et les hurlements incessants n’arracheraient pas même un soupir au mercenaire.

Sur le toit d'un bâtiment :

Mawu s’était retrouvé face à un pauvre adversaire qui n’eut pas le choix que de capituler devant elle. Il n’était pas assez fort pour mettre un terme à cette situation. La maîtresse des tentacules ferait gicler le sang contre le mur, à côté de la porte. L’intrus n’avait eu aucune chance, n’étant de toute évidence pas quelqu’un capable de tenir tête à une telle personne. Ainsi, elle pourrait observer sur les toits la situation actuelle de la ville.

Des vagues d’humains et de vampires s’entrechoquaient, avec une vigueur certaine mais moindre qu’auparavant. Elle pourrait voir de sa hauteur des calèches qui se trouvaient à l’orée de la ville, et qui avaient déjà commencé à partir, cependant des bâtiments l’empêchaient de voir ce qui se trouvait à l’intérieur. Des hommes se dirigeaient vers celles-ci, accompagnés de personnes enchainées, mais disparaissaient régulièrement derrière des bâtiments. Elle devrait se rapprocher pour voir de qui il s’agissait, et ce qu’ils faisaient là.


Dans la ville :

L’idée de Drakphine n’était pas sans intérêt, cependant son niveau de tranche ne lui permettait pas de détruire les chaines à la seule force de son arme. Elle pourrait cependant utiliser du gaz très concentré pour les détruire à la place, ce qui reviendrait au même. Le désavantage d’un Logia restait que son fruit du démon limitait sa capacité à utiliser d’autres armes, et les meilleurs sabreurs étaient inévitablement des personnes sans malédiction. Alors même qu’elle libérerait les civils, certains étaient déjà trop brûlés pour bouger seuls et requéraient l’aide de certains de leurs camarades. L’odeur de chair brûlée envahissait aussi cette partie de la ville, mais les braconniers semblaient s’en remettre.

L’un d’entre eux pointa son arme en direction de l’aspirante au Cipher Pol 7, et tirerait. Un déflagration se propagerait dans la limite de la zone du gaz, mais le souffle pousserait des civils fuyants sur le sol. Au centre de ce carnage provoqué par la Logia se trouveraient plusieurs cadavres de braconniers qui n’avaient pas résisté.

Cependant, s’étant écarté quelques instants auparavant, un homme dont le fleuret fendrait l’air s’approcherait de la jeune femme. En temps normal, il n’aurait pas pu la blesser, mais la lame avait été drastiquement chauffée au point qu’elle en dégageait suffisamment pour blesser la logia. Un heat-dial au sol indiquerait à la jeune femme que cette bombe à retardement était en réalité un délai pour elle, puisqu’il avait sûrement pris le temps qu’il fallait pour faire cela… Et qu’elle finirait par refroidir rapidement. En attendant, le coup d’estoc menaçait la jeune femme explosive.

Dans un bar de la ville :

Le Cipher Pol, l’art de l’assassinat. Les ennemis de Deirdre étaient plus nombreux, mais elle possédait deux atouts. Le premier était son fruit du démon, le second son début de maîtrise du Rokushiki. Les agents entraînés à cet art avaient de belles années devant, et représentaient l’avenir des services de l’agence chargée de la traque des primés, exceptionnellement détachée sur des missions de surveillance lors de la Rêverie. Les lieux cloisonnés avaient l’avantage de lui permettre de prendre l’avantage sur ses ennemis sans qu’ils ne puissent fuir.

L’homme armé d’un pistolet ne s’attendait pas à une telle réaction, et il ne vit pas l’assaut venir correctement. Le Shigan transperça l’homme qui tient sa jugulaire perforée. Il cracha du sang et s’effondra. Son collègue en avait cependant profité pour s’approcher, et s’approcha de Deirdre par derrière, dans le but de profiter de son mouvement de bras, le moment où elle retirait le Shigan, pour la saisir d’une main et lui enfoncer un poing chauffé de l’autre. L’assaut ne la tuerait pas, et ne la mettrait pas hors combat, cependant un combattant au corps à corps aurait plus de réflexes que son adversaire. Il fallait parfois savoir prendre un coup pour en rendre un plus violent.

Dans l'immeuble où se trouve Lemmy :

Kasagi La Pie était mort sans avoir pu atteindre son objectif. La Guilde Marchande dans son ombre aurait le souvenir de sa disparition, même si un mercenaire n’était finalement qu’une pièce utilisable dans une machine à grippe. Les chances de victoire dépendaient de la personne qui anticipait, manipulait au-dessus d’eux et attrapait la peluche pour l’envoyer au bon endroit. Qui était la personne au-dessus ? L’absence de ponte donnait l’impression d’un mouvement isolé, mais Organia le savait : les Administrateurs avaient très certainement organisé ce coup-là par un quelconque miracle. Cela signifiait aussi qu’ils avaient envoyé une information délayée à la marine pour qu’elle arrive sur place jusqu’ici…

Se tournant vers le mégalodon, la couturière de chair l’écouta sagement sans broncher. Elle se tenait droite, un doigt fermé contre sa joue. Ses yeux luisaient d’une forme d’admiration pour le monstre tout en déplorant l’impossibilité d’utiliser la peau du visage de leur ennemi plus tard. Enfin, au moins celle du torse, des bras et d’une des jambes étaient en utilisables. Elle pourrait s’en faire un complément pour une nouvelle robe…

Un sourire – sincère ou non, cela était soumis à débat – parut sur les lèvres de la jeune femme quand il lui demanda son numéro pour aller prendre un thé. Elle sortit d’une de ses poches de chair un papier lui-même fait à partir de la peau d’une femme-chat. Il avait fallu enlever les poils et le tanner, mais le résultat donnait l’impression qu’il s’agissait d’un vrai papier, à l’exception de la texture semblable à celle des peaux de vaches utilisées comme tapis dans certains salons. Quelle barbarie.

L’encre spéciale adhérait parfaitement au morceau d’épiderme, alors qu’il aurait pu avoir des difficultés à s’imprégner sans gorger.

- Je vois que vous réfléchissez, cher ami. On m’a demandé effectivement un service, et j’ai répondu présente. Je ne suis pas une professionnelle de la diversion, mais tel était l’un de mes rôles dans cette opération. Je me suis prise d’affection pour vous, et je pense qu’il est préférable que nous nous quittions ici en bon terme. Si vous souhaitez poursuivre sur South Blue quelques membres de la Guilde Marchande, je me ferai un plaisir de vous donner leur localisation. Que vous les livriez à la marine ou non après coup n’est pas un soucis.

Elle lui proposait d’éliminer sa concurrence, en échange d’un réseau d’informations faciles à obtenir. Il n’y avait même plus besoin de chercher. Autour d’eux, les cadavres des braconniers étaient encore proprement installés sur le sol grâce au professionnalisme de Kasagi. Organia se passa une main dans ses longs cheveux de jais, et les envoya vers l’arrière. Elle s’attendait à présent à ce que Lemmy parte d’ici pour qu’elle puisse faire ce qu’elle avait à y faire.

- Maintenant, si vous voulez bien vous excuser.

Ils étaient après tout tous les deux des prédateurs au sommet de leur chaine alimentaire.


Au niveau des calèches :

Les calèches étaient légions et portaient le symbole d’une famille disparue depuis longtemps. L’apparition de Mawu sembla affoler les cochers qui étaient en train de grincer les dents : ils avaient obéi à Madame Organia dans le but de s’attirer ses faveurs, mais aucun d’entre eux n’était un combattant émérite. Il s’agissait ici des derniers moyens de transports, les grandes pontes étant parties quelques instants auparavant dans les transports que la femme-chèvre n’avait pas pu arrêter. Même cet étrange homme à la chevelure rose s’était barré, laissant le chaos de la ville derrière lui…

Les vampires et les humains commençaient d’ailleurs à reprendre progressivement leurs esprits, même si il faudrait sûrement une heure supplémentaire pour que tout se résolve. Les affrontements étaient moins virulents, ce qui permettait d’offrir un instant de répit aux personnes qui hurlaient dans les rues en déplorant la mort d’un de leurs amis. La cible principale, responsable de ce massacre, avait disparu. Cependant ce n’était pas le cas de tout le monde car pendant que Mawu était en train d’agir et de diriger vers elle toute la haine des équidés, un homme qui avait fui venait de finir de charger son canon et le pointait en sa direction sans qu’elle s’en aperçoive.

Si seulement Haverlock ne s’était pas contenté de ne pas la suivre. Le tir condensé de plasma s’érigerait en direction de la jeune femme. La vitesse de l’assaut pourrait sûrement tuer n’importe quel soldat, mais la femme-chèvre trouverait sûrement un moyen de l’esquiver au dernier moment, bien au-dessus du soldat lambda des terres des Blues. L’assaut était cependant loin d’être la seule chose amènerait le Slith à agir, puisqu’il s’élancerait en direction de la femme-chèvre, peut-être blessée sur l’un de ses membres, tirerait avec son lance-flamme dans le but de la brûler, quitte à brûler la calèche déjà pleine de personnes à l’intérieur.


Dans la ville :

Il arrêta de bouger pendant qu’il voyait la petite opposante s’élever dans les airs sous son regard ahuri. Sa mâchoire se bloqua, et il ferma les poings. « Putain », se dit-il en pensant que cette pensée n’était pas très gracieuse et digne d’un voleur au doigté de fée comme lui. Son fleuret ne ferait plus un mouvement, de peur de déclencher une explosion qui le tuerait en même temps, et la chaleur finirait par s’arrêter. Il sentirait sa conscience s’évanouir, et si tel était l’objectif de Drakphine, il finirait par mourir. Elle n’avait eu aucune difficulté à agir.

Soudain, elle entendrait un escargophone sonner à proximité. Un civil s’approcherait d’elle, un air un peu inquiet sur le visage…

- C’est pour vous, je crois, dirait-il en le tendant vers la jeune femme tontatta.

Si cette dernière acceptait de le saisir, elle entendrait une voix qui ne lui était pas familière, mais dont la rumeur de sa réputation était peut-être déjà arrivée à ses oreilles :


Klaus Von Mittermatch, "Le Traqueur".
Agent d'élite du Cipher Pol 7, renommé à 50.000.000 B.

- Agent d’élite du Cipher Pol 7, Klaus Von Mittermatch à l’appareil. Est-ce bien l’Aspirante du Cipher Pol 7 Drakphine ? Confirmez votre matricule.

Une fois qu’elle aurait confirmé son matricule, il continuerait dans ce qu’il voulait lui dire.

- Les renforts arrivent, gérez la population sur place pour la calmer, ou arrêtez les autres membres de l’assaut qui se trouvent au niveau des calèches qui sortent de la ville. Je répète, les priorités sont d’obtenir quelques-uns des ennemis en vie pour pouvoir extraire des informations, et de sécuriser les civils.

Il raccrocherait si elle n’avait rien à rajouter, et la laisserait se diriger vers les calèches qu’elle pourrait repérer aisément de là où elle était. Comment avait-il eu accès à ces informations ? Les Cipher Pol avaient leurs informateurs, souvent des personnes qui n’en touchaient pas une en combat mais qui étaient de bonnes sources d’informations.

Dans le bar où se trouve Deirdre :

L’homme mourut. La poussière se propagea dans son corps sans qu’il puisse y faire quoique ce soit. Il aurait pu avancer, mais Deirdre avait réussi à le prendre par surprise. Son visage se crispa, et il tomba au sol, convulsant puis s’arrêtant petit à petit de bouger. Le bâtiment dans lequel elle se trouvait possédait quelques personnes qui étaient attachées, mais une fois qu’elle aurait commencé à les libérer, si c’était là un de ses objectifs, elle entendrait un escargophone sonner à proximité.

Tous se regarderaient, et si elle décrocherait elle entendrait le même message que Drakphine avait entendu. Les calèches étaient encore à suffisamment proches pour qu’elle les atteigne rapidement. Peut-être y trouverait-elle quelque chose d’intéressant. Des braconniers, accompagnés de vampires capturés, qui finissaient à peine leur travail dans la ville arriveraient là-bas quelques instants plus tard, et commenceraient sûrement à lancer des assauts sur Mawu… Sauf si deux héroïnes des Cipher Pol décidaient de s’interposer.

Les calèches n’étaient jamais le moyen de transport le plus confortable. La Montagne d’Or avait cependant accepté la demande d’Organia d’utiliser celles qu’elle avait totalement financé. L’une des plus riches personnes des Blues était présente ce jour-ci sur cette île, et personne ne profiterait de sa fortune tristement obtenue. Même Elvia, dont le sang-froid était pourtant improbable dans cette situation, avait un frisson en pensant à tout ce que cette femme avait obtenu sur le dos d’autres hors-la-lois. La trader était sûrement l’une de ses alliés les plus vicieuses et pourtant une de celle en qui elle pouvait avoir confiance.

- A quoi penses-tu ? Demanda une voix agréable inspirant la confiance.

Le regard dur de la jeune femme se dirigea vers son interlocuteur, assis sur le siège en face d’elle. Ils avaient pris une calèche pour deux alors qu’une dizaine de personnes entassées pouvaient y tenir. C’était pour leur propre confort.

- Si tu utilises encore ce pouvoir sur moi, tu pourras prier pour que ta langue ne soit pas arrachée à l’arrivée.
- Oh, doucement.

L’Illustre tenta de calmer sa furibonde accompagnatrice, cependant il déglutit quand il pensa à ce qu’elle pouvait vraiment faire en mettant sa menace à exécution. Sa langue était l’un des ses outils de travail, il ferait mieux de la garder bien à sa place. Il désactiva son pouvoir, et fit d’une voix plus grave, presque caverneuse :

- Où en est l’opération ?
- Nous avons évacué environ cent-trente vampires avec les premiers moyens de transports. Il en reste soixante-dix mais nous avons déjà le quota, le reste est de la gourmandise.

Les dizaines de vampires encore en ville seraient sûrement amenés d’ici quelques temps. Elvia ne savait pas qu’une certaine femme-chèvre férue de tentacules avait bloqué les dernières calèches, et que Organia seule ne ramènerait qu’une dizaine d’esclaves en utilisant sa porte de sortie. Les braconniers restants n’auraient sûrement pas la joie de partager un moment de célébration pour la réussite, certes pas absolue, de cette mission.


Lemmy venait de partir. Elle regarda son large dos s’éloigner, et eut une pointe de regret. Elle aurait aimé l’emmener avec elle, mais il n’était peut-être pas encore prêt à embrasser les ténèbres qu’elle-même avait épousées. C’était un monde où il n’y avait pas de retour possible. Ses yeux se posèrent sur les cadavres des braconniers, et elle alla y récolter rapidement ce qui devait disparaître, avant détruire leurs visages et de ramasser de Kasagi. Elle le donna à un des vampires qui était enchainé, et celui-ci se leva :

- Je… Ne nous tuez pas, pitié…

Il commençait à reprendre conscience de ce qui se passait autour de lui. Elle lui sourit avec un air angélique, malgré ses habits de chair qui semblaient par moment pomper le sang dans les vaisseaux qui servaient de coutures.

- Ne vous en faîtes pas, venez avec moi. Je vais vous emmener là où personne ne pourra plus vous faire de mal. Suivez-moi.

La plupart des vampires hésitèrent : elle n’avait pas les pouvoirs de l’Illustre. Pourtant, personne ne voulait la contrarier. Les mâchoires tendues, des larmes aux yeux, les uns et les autres suivirent la Bouchère qui s’échappa par une autre route que celle de ses collègues, sa « porte de sortie » qu’elle avait prévu en cas de dérapage. Un homme l’attendait là-bas et lui fit un baise-main tandis qu’elle montait dans une sorte de wagon dans lequel montèrent les vampires. Les barreaux se fermèrent sur eux et leur liberté.

- Avançons avant que les gouvernementaux n’arrivent.

Elle tournerait un dernier regard vers l’opposé de la ville où se trouvait sûrement Lemmy. Un sourire sur ses lèvres, presque tendre, se forma pour cet imbécile :

- J’espère que vous me contacterez bientôt, mon ami.

Le wagon tiré par deux chevaux d’une race du Nouveau Monde quitta la ville.


Mark n’eut pas le temps de réagir à l’assaut de l’adversaire. Il ne se doutait pas qu’elle était aussi puissante, et s’il avait réussi à tenir tête au lâche plus tôt, c’était une autre histoire quand l’adversaire avait un pouvoir aussi spectaculaire. Les tentacules l’ébahirent, mais ce qui vint se ficher dans son épaule lui fit plus peur encore. Son bras n’était pas sectionné, cependant la douleur entrait en lui de manière si virulente qu’il lâcha son arme au sol.

- Espèce de… !

Il n’eut pas le temps de réagir plus. Un coup de corne vint bientôt l’assommer, et il finirait au sol. Un air abruti sur le visage, cet homme n’était à présent plus une menace et toutes ses possessions reviendraient sûrement à la chasseuse de prime. Plusieurs hommes s’élanceraient alors en direction de Mawu, mais aucun ne serait de taille à la mettre en pièces.


Zarann Wallander, "New Wallander".
Vice-Amiral Suppléant de North Blue, Renommé à 94.950.000 B.
Les combats dureraient encore quelques dizaines de minutes, les braconniers offrant une résistance redoutable face aux membres du Cipher Pol et aux chasseurs de primes. Les alarmes de la ville finiraient par retentir, et tout le vovoïde serait en alerte, pour une raison différente cette fois-ci. Cette alarme signifiait : « Troupes marines en approche, coopérez. ». Les calèches arrêtées n’avaient jamais réussies à repartir, et des civils affolés seraient enfermés à l’intérieur si personne n’était venu les libérer. L’une des figures emblématiques de l’amirauté de North Blue finirait par apparaître, et les marines qui le suivaient déferleraient sur la ville telle des fourmis qui colonisaient le cadavre d’un animal pour y trouver les denrées à exploiter.

- Zarann, les calèches ont été arrêtées en partie. Il va falloir faire un recensement des…
- C’est le boulot du Cipher Pol, blaguerait-il avant d’ordonner à ses hommes de commencer le travail.

Grâce à l’intervention des différents acteurs du terrain, les ennemis n’étaient plus qu’en petit nombre. Quelques escarmouches seraient encore nécessaires, mais l’arrivée des gouvernementaux aiderait à équilibrer la balance. Les soldats viendraient finalement en aide à ceux qui se trouvaient près des calèches, et le Vice-Amiral s’approcherait de la scène en dévisageant ceux qui se trouvaient ici.

- Quelqu’un peut-il m’expliquer la situation ? J’aimerais réunir les témoignages.

Il s’adressait principalement à Mawu et à Lemmy, car les deux aspirants du Cipher Pol 7 seraient déjà pris à partie par une autre figure qu’ils avaient eu à l’escargophone quelques dizaines de minutes plus tôt.


Klaus Von Mittermatch, "Le Traqueur".
Agent d'élite du Cipher Pol 7, renommé à 50.000.000 B.
L’Agent d’élite du Cipher Pol 7 s’était posé sur un toit et avait commencé à observer la situation. Son véritable boulot commençait ici : il allait devoir étudier les rapports et traquer les primés qui se seraient enfui. C’était là l’objectif de cette branche du Gouvernement. Pourtant, quand il avait été contacté quelques instants plus tôt après avoir donné son rapport, on lui avait demandé quelque chose de… particulier. Son regard se porta sur les deux femmes et il s’approcherait d’elles une fois leurs combats terminés :

- Félicitations pour votre intervention. Nous allons pouvoir procéder différemment à partir de maintenant. Drakphine, Deirdre, venez avec moi.

Il les amènerait à l’écart de l’agitation. La marine allait prendre le relais, à présent, et la déferlante de soldats donnerait l’occasion aux Aspirants de se reposer.

- Toutes les deux, votre travail a été intéressant, cependant vos méthodes sont bien brutales. Nous possédons déjà des éléments similaires aux vôtres, et vous êtes prometteuses… Mais je vous annonce officiellement la reconstitution du Cipher Pol 9. J’ai eu un appel, et ils voudraient vous récupérer. Si vous décidez de les rejoindre, vous y serez Aspirantes. En revanche, si vous restez dans le Cipher Pol 7, nous vous ferons nommer Agentes dans notre agence.

La proposition était honnête mais intéressée : l’Agent d’élite voulait s’assurer de ne pas perdre son temps. Cependant, la branche du Cipher Pol 9 était à nouveau reconstituée, et les deux jeunes femmes avaient été entraînées sur l’île de Guanhao par le passé, ce qui signifiait que les assassins avaient déjà investis du temps dans ces personnes et connaissaient leur potentiel… Au point de vouloir le récupérer.

Qu’importe leur réponse, cependant, car elles avaient le choix. Et une fois ce choix fait, l’Agent d’élite les inviterait à partir de l’île ou à continuer l’enquête sur place pour l’aider à attraper des primés en fuite.