Personne ne savait pourquoi ce bâtiment s’étendait si profondément dans le ciel et pourtant il était visible à des kilomètres de distance dès la mer. Ce lieu n’était pas comme les autres car il était le melting-plot de plusieurs communautés, de plusieurs groupuscules qui s’affairaient à cet endroit qui pourrait être comparé à l’Archipel Shabaody sur Paradise, la Tour de Burj Babil… Même la météo aux alentours ne permettaient pas de véritablement savoir si c’était un symbole d’espoir ou de désespoir ce que représentait cette tour, elle était là tel un phare dans l’obscurité et un abri pour tout ceux s’aventurant sur le Nouveau Monde. Si les navires approchaient de l’étage 41 pour pouvoir aborder et commencer à fréquenter les lieux c’est dans le District des Brumes que l’action se déroulait désormais.

En effet cet endroit était mal fréquenté et de très nombreuses personnes convoitaient les parts de marchés ou plutôt des endroits qui avaient été repris par des personnes un peu moins importantes. En effet cela faisait presque bientôt trois années complètes que la Triade des Rires du Tao avait désormais été démantelé par Lidy Olsen laissant pour les plus opportunistes des points d’intérêts pour tout simplement récupérer de la clientèle ainsi que de s’adapter au nouveau paysage du marché. Après de multiples analyses ainsi que de veilles informationnelles sur le lieu qu’était Burj Babil, cela avait pris pour les plus éminentes organisations de la Pègre plus de temps que prévu pour saisir l’opportunité de capturer ses points d’intérêts et donc notamment le lieu que la Triade utilisait à l’époque comme tour d’opération dans le Nouveau Monde.

C’est ainsi qu’il était là du haut de ce manoir à regarder à travers la fenêtre en train d’attendre, il le savait ses informateurs l’avaient renseigné depuis quelques jours. Il avait refusé à maintes et maintes reprises les invitations du Nightmare Cartel mais aussi les invitations pour collaborer avec la Montagne d’Or.  Il refusait car cela voudrait également dire qu’il pourrait perdre sa place dans le Califat Marchand, place qu’il avait pris du temps à obtenir en tant qu’étranger. Il était là donc en train d’observer les rues en train de s’agiter, il le savait ils allaient revenir à l’assaut. Il fallait qu’il survive lui et son organisation…

The Boogeyman,
Héritier des commerces de la Triade sur Burj Babil

Naaji Nam’feraam, Beshi Al-Ya'qoob
Ouvrière de Burj Babil, Garde du 284e étage

Asmita débarqua au dernier étage, découvrant l’imposante ville-chantier qui renaissait tout juste suite à l’achèvement du 283e étage deux ans plus tôt. Les baraquements s’intégraient aux échafauds et autres structures servant à préparer le schéma du nouvel étage. Des tentes étaient disposés à certains endroits, faisant offices d’abris en cas de tempête de sable céleste, un des rares phénomènes météorologiques du Nouveau Monde qui épargnaient les navires, ou de dortoirs pour certains ouvriers. Un bâtiment différent se distinguait de la masse de constructions éphémère en bois et torchis, à savoir un véritable petit donjon fait de tôles entourant l’un des piliers majestueux qui serviraient à supporter le poids du futur 285e étage et en répartir le poids. C’était certainement dans cette structure que les architectes et notamment l’architecte en chef, véritable figure de maire dans ce chantier, décidaient des mesures à prendre pour la construction et répartissaient le travail aux contre-maîtres s’occupant de la main d’œuvre.

Mais ce qui ressortait pleinement dans ce premier aperçu de l’étage, c’était le dévouement ahurissant des ouvriers à la construction. Travaillant en rythme, se coordonnant, transportant des quantités de pierres assez impressionnantes, taillant le marbre, toutes ces petites mains s’adonnaient corps et âmes à cela. Ils ne semblaient pas vouloir s’arrêter en dépit de la sueur qui perlait sur tout leur corps, phénomène accentué par le Soleil brûlant qui embrassait toute la zone. À se rapproche du Soleil, Icare vit ses ailes brûler, et à l’évidence cette chaleur céleste était particulièrement perceptible aujourd’hui à Burj Babil. Est-ce qu’un jour la tour s’effondrerait sous son propre poids à force de construire encore et toujours par-dessus ? Seul le destin pouvait le dire. Les corps luisant formaient ainsi une symphonie visuelle s’entremêlant dans un théâtre de gestes frénétiques. C’était presque… entraînant. Une telle cohésion, une telle harmonie, faisait presque de ces travaux un art auquel on aimerait s’adonner soit même pour contribuer au grand œuvre de Burj Babil. Cette implication était d’ailleurs telle qu’Asmita pourrait remarque qu’un homme armé qui était visiblement un militaire, peut-être un garant de la sécurité des ouvriers, participait aux travaux avec la même dévotion que les véritables ouvriers qui par leurs compétences expertes avançaient néanmoins bien plus vite que lui.

Fazil ibn Musa
8ème membre de l’Assemblée des Trente du Califat Marchand

Déambulant au cœur même de la Madinat as-Salam, dans le fameux Palais Abbhassid, Yzis et Agon parvinrent finalement devant un immense ensemble d’étale magnifié par des tentures et tapis faisant des jeux de couleurs on ne peut plus artistiques. Il était assurément certain que le propriétaire de ce commerce était suffisamment riche pour décoré à foison celui-ci en dépit de sa surface qui atteignait sans peine celle d’un marché hebdomadaire d’un petit village. Et pour cause, le marchand qui tenait les lieux, et était présent aujourd’hui sur l’étal, n’était autre que la 8ème fortune du Califat Marchand de Burj Babil. Si l’Assemblée des Trente désignait le Calife, il demeurait l’organe de gouvernement majeur des étages principaux de l’île-Tour. En tant qu’argyrocratie, le Califat Marchand reposait sur une sorte de compétition permanente entre les grandes familles de la ville : plus une famille avait d’argent, plus elle avait de pouvoir dans le gouvernement, et ainsi les membres de l’Assemblée des Trente étaient classés en fonction de leurs richesses qui indiquaient également leur niveau de responsabilité et de capacités décisionnelles à l’échelle de la ville. L’argent faisait loi à Burj Babil et même ses plus hautes personnalités demeuraient soumis à une pression constante afin de conserver leurs privilèges et leur pouvoir. Et il fallait dire que Fazil ibn Musa, chef de la famille ibn Musa depuis cinq ans maintenant, rencontrait certaine difficulté qui lui faisait crainte de passer 9ème membre de l’Assemblée d’ici peu. Passer sous la 10ème place serait synonyme d’une perte considérable d’influence et cela représenterait un véritable déshonneur pour lui-même et sa famille, le conduisant certainement à devoir se retirer au profit de son cadet pour que ce dernier tente une nouvelle ascension dans la hiérarchie de la ville.

-Les vicissitudes trouvant leurs racines au District des Brumes sont de plus en plus nombreuses, pestait le marchand dont la fortune s’élevait à plusieurs centaines de milliards de berry.

Quiconque passait dans les environs pouvait voir sa mine inquiète et sa discussion avec un étrange inconnu encapuchonné.

-Ces nouveaux venus dans l’Assemblée des Trente bénéficient forcément de rentrées d’argent illégales en lien avec la pègre. Mon seigneur, si vous exposez leurs malversations et parvenez à les faire exiler de Burj Babil, vous éliminerez la concurrence qui nuit à vos affaires.

Ahmad Al-Ma'muniyya
24ème membre de l’Assemblée des Trente du Califat Marchand

Si un des membres de la Couronne décidait de passer son chemin pour continuer, il arriverait ensuite sur le stand d’un autre membre très important de l’aristocratie marchande de la cité. Après tout, même si la famille Al-Ma’muniyya étaient dans le fond de l’Assemblée des Trente, les trente familles en question représentaient déjà le haut du panier d’une bonne centaines de grandes familles de négociants qui se confrontaient dans cette lutte commerciale perpétuelle. À l’inverse de Fazil, Ahmad Al-Ma’muniyya semblait bien détendu et profitait d’une copieuse collation tout en observant ses employés servir les clients. Etonnamment, le nombre de clients semblait bien moins important que chez son homologue des ibn Musa, pourtant Ahmad était bien plus décontracté. C’était à se demander pourquoi cette situation n’inquiétait pas davantage cette figure émergente ayant intégré l’Assemblée des Trente il y a tout juste deux ans, évinçant à ce moment-là la famille Al-Ya'qoob qui avait peiné à conserver la 30ème place des années durant.

Naaji Nam’feraam, Beshi Al-Ya'qoob
Ouvrière de Burj Babil, Garde du 284e étage

-Travaillez.

Beshi Al-Ya'qoob, l’un des malencontreux héritiers de la famille déchu de la dernière place du Conseil des Trente par Ahmad Al-Ma'muniyya, écouta sans sembler véritablement saisir les paroles de la femme étrangère. Son regard était particulier. Ce n’est pas véritablement qu’il ne comprenait pas ce qu’elle disait, mais il y a avait comme un petit air dément dans le regard. Quelques insolations devaient frapper de temps en temps, cela ne serait pas surprenant après tout vu les conditions et l’exposition prolongé des travailleurs et gardes qui travaillaient. Néanmoins, il sembla bien saisir que Asmita souhaitait contribuer à la grandeur et à la tâche immémorial d’érection de Burj Babil, une mission d’autant plus sacré qu’elle était la raison d’être tant de la tour que de la ville chantier. Un jour, elle s’effondrerait peut être sous son propre poids, mais il semblait pourtant que tout avait été préparé pour supporter l’une des constructions les plus élevés que l’humain ait jamais produite.

-Tenez.

Alors qu’elle n’avait pas encore terminé sa phrase, Beshi tendit un marteau à son interlocutrice et désignant un groupe de travail du doigt où une quarantaine d’ouvriers s’attelaient à tailler et sculpter des blocs qui serviraient à former des murs et des colonnes qui supporteraient le poids des futures étages supérieurs. Finalement, Asmita fit montre de sa malédiction. L’Al-Ya’qoob exilé dans ces hauteurs écarquilla les yeux face aux capacités surprenantes de la demoiselle gouvernementale. D’autres personnes assistant à la scène, comme Naaji, applaudirent en rythme, presque aussi coordonné que dans le travail. Sans ajouter un mot, des bras se levèrent justement en direction de l’endroit où étaient rassemblés des masses de pierre prêtes à être assemblés pour former un des futurs murs porteurs, épais de plusieurs mètres.

-Au travail !

Ils ne répondaient pas dans l’immédiat à la question de savoir si l’Architecte-en-chef pouvait la recevoir, mais peut-être était-il justement par là. En tout cas, Asmita commençait à sentir cette envie irrépressible de contribuer. Avec quelques efforts simples elle parvenait à garder l’esprit clair, néanmoins ces outils, ces pierres, ces gens qui travaillaient avec dévotion dégageaient pour ainsi dire une envie communicative. Comment ne pas aider tout ce beau monde ? D’ailleurs peut-être que trouver l’Architecte-en-chef serait plus rapide en commençant par travailler ?  

Fazil ibn Musa
8ème membre de l’Assemblée des Trente du Califat Marchand

Voyant l’étranger s’approcher, Fazil chercha à reprendre de la confiance afin de se montrer commerçant. Les tracas personnels ne devaient pas avoir de conséquences apparentes pour les clients sinon cela risquait d’en faire fuir certains et de donner une mauvaise image à l’enseigne par manque de sociabilité. L’image des entreprises était très importante à Burj Babil, comme dans toute société basée sur l’entreprise et la richesse, l’argyrocratie étant une forme certaine de ploutocratie.

-Bienvenue très cher au Bazar de la famille ibn Musa.

Yzis en vint donc à poser sa question, ce qui eut tendance à faire plisser les yeux au riche négociant qui ne tarda pas à profiter de l’occasion qui se présentait à lui. Il ignorait la qualité dudit employeur, mais il valait mieux prendre les devants peu importe la richesse qui pouvait se cacher derrière l’individu qui visiblement en connaissait assez peu sur les figures les plus éminentes du Califat.

-Vous n’êtes pas très au fait de Burj Babil il me semble non ? Doutez-vous de ma fortune ? Enfin je plaisante très cher ! Dites-moi tout, qui représentez-vous ? Je ne reçois pas de rendez-vous d’affaire important en plein marché, mais nous pouvons fixer un rendez-vous chez moi plus tard si vous le désirez. En attendant ledit rendez-vous, étant donné que vous pourrez comprendre que je ne peux pas cessez mes affaires en cours pour vous recevoir immédiatement, je peux mettre à votre disposition un guide qui saura vous présentez notre noble cité et vous fournir les informations qu’il y a à savoir sur celle-ci ?

Ahmad Al-Ma'muniyya
24ème membre de l’Assemblée des Trente du Califat Marchand

Ahmad arqua un sourcil. Cet individu venait lui parler à lui ? Le patron ? Il n’avait pas le sens du respect ? Ce ne pouvait être qu’un étranger qui ne connaissait pas l’importance de traiter correctement ceux se situant plus en amont dans la hiérarchie des richesses de la cité, afin d’éviter de se couper de leur influence ou de s’attirer leurs foudres. Il en fallait du courage en tant que client pour venir embêter l’un des membres du Conseil des Trente comme s’il s’agissait d’un simple vendeur. Néanmoins, il était là aussi important de faire bonne figure et de ne pas saborder sa réputation en affichant une amabilité de façade. Ravalant ainsi la grimace qui avait faillit apparaître sur son visage, l’Al-Ma'muniyya descendit le regard vers cet étrange individu au visage masqué qui l’alpaguait. À moins qu’il s’agisse d’une ruse d’un concurrent ? Quel plan tramaient encore les autres membres du conseil ? Lui qui était un habitué notoire des complots financiers serait-il la cible d’une opération d’un autre marchand ?

-Nous ne sommes pas un restaurant, mais nous fournissons en effet la nourriture et les boissons de certains restaurants de la ville, comme le Petit Tajinier ou le Shawarma Ma-muniyya. Si vous souhaitez simplement en manger, je peux vous y faire conduire. Si vous souhaiter récupérer une partie des stocks, nous pouvons vous faire goûter à nos spécialités afin que vous puissiez choisir et mes hommes s’occuperont de charger les marchandises directement sur votre navire.

Alors qu’il claqua des doigts, un des suivants du riche marchand lui apporta rapidement un vase aux motifs colorés dont le suivant enleva le couvercle. Plongeant sa main dans la cavité, Ahmad en sortit quelques feuilles.

-Voici par exemple de la menthe Thaï, une plante native de la plaine des épices de Ta no Kuni. Il s’agit néanmoins ici d’une variété plus noble de cette plante qui est cultivé et consommé à la cour royale de Ta no Kuni. Bien entendu, si vous n’avez pas l’argent pour commander des produits de luxe, nous avons également de la menthe à un prix plus abordable et dans des quantités plus importantes.

Ahmad n’avait passer aucun partenariat ou contrat avec des marchands de Ta no Kuni, alors plusieurs de ses comparses marchands s’interrogeaient sur l’origine de certaines de ses marchandises comme cette menthe Thaï.

Naaji Nam’feraam, Beshi Al-Ya'qoob
Ouvrière de Burj Babil, Garde du 284e étage

Les travailleurs de l’extrême, zombifiés par le travail s’échangèrent des regards fasse à la magique transformation de pierres en mur. Ils observèrent avec intérêt la créature rocheuse et s’en approchaient petit à petit.

-Statue.

Visiblement, étant donné qu’elle était faite de pierre, le matériau avec lequel ils travaillaient, ils souhaitaient travaillés instinctivement sur cette chose qui venait de les aider. Avaient-ils encore assez de niveau de conscience pour être raisonnés, pour comprendre qu’elle n’était pas juste un amas de pierre mais une créature ? Néanmoins, puisqu’elle parla, les ouvriers réagirent à ce qui était dit. Leur regard se tourna en direction d’un groupe situé plus loin. Au milieu des ouvriers qui travaillaient, un homme travaillant tout aussi intensément se démarquer par sa tenue.

Abû al-Abbâs Al-Muʿtas̩im
Architecte-en-chef de la ville-chantier de Burj Babil

La tenue de cuir qui lui servait presque de cuirasse arborait les motifs de l’ancestrale lignée des Al-Mu’tasim. Selon la légende, leurs ancêtres faisaient partis des premiers bâtisseurs de Burj Babil et depuis la place des Al-Mu’tasim dans la ville-chantier était assuré par cette légitimité, ce prestige familiale. Dès l’enfance, l’ainé était ainsi éduquer à l’architecture et aux métiers du bâtiment dans la pure tradition de l’île afin d’un jour reprendre le flambeau. Ainsi, la majorité des Architecte-en-chef des quatre derniers siècles étaient des ressortissants de cette famille. L’âge d’Abû al-Abbâs était le signe de sa grande expérience et des années passées à préparer les plans des étages en construction. Pourtant, à l’heure actuel, ce fier intellectuel qui dessinait avec acharnement à la règle et au compas en temps normal semblait ici mue par la même volonté que tous les autres personnes se trouvant actuellement au sommet. Était-ce quelque chose de normal ? Le fruit d’une malédiction ? Une maladie ? Un facteur autre comme le cristal rouge de l’Empire Kalhatien ? Le mystère était entier. Était-ce à Asmita de percer ce mystère ? Quelqu’un pouvait-il seulement y parvenir avant de finir comme tout ceux ici présents ?

En tout cas, Asmita avait tout juste pu savoir où se trouvait le patron que les ouvriers et gardes qui l’entouraient utilisaient leurs burins et leurs marteaux pour entailler la roche formant la chair de la double de pierre de la ressortissante de la famille Archer. Ils travaillaient son corps comme si elle était un matériau de construction comme les autres.

Fazil ibn Musa, Abdel ibn Musa
8ème membre de l’Assemblée des Trente du Califat Marchand et son cousin

-Dialo Compagnie ? La compagnie de Dialo Fusion n’est-ce pas ? Bien entendu que nous savons qui vous représenter. Ce n’est pas car nous sommes sur le Nouveau Monde que nous ignorons les grandes puissances commerciales d’Outre-Redline, bien au contraire même, il est important de rester informé. C’est un honneur de pouvoir accueillir l’ambassadeur d’une telle société. Je vous accueillerais ce soir chez moi si cela vous dit afin de parler plus en détail des points qui vous intéressent, potentiellement de partenariat et de la manière dont nous pourrions traiter ensemble. En attendant, mon cousin peut vous guider et répondre à vos premières questions.

C’est ainsi que ce dernier fit son apparition. Il était en retrait plusieurs mètres plus moins jusqu’alors. Il s’inclina devant celui qui d’étranger était devenu un honorable partenaire commercial en quelques phrases.

-Je suis Abdel ibn Musa. Je vais vous guider dans notre belle ville si vous le désirer. Commençons par ici si vous le voulez bien. Alors vous vous posiez des questions sur le Califat Marchand selon ce que j’ai entendu. Nous disposons de plusieurs similarité avec le fonctionnement de la Guilde Marchande du royaume de Trader, mais avec des différences tout de même. En effet, seul une personne habitant à Burj Babil peut faire intégrer sa société au Califat Marchand. Contrairement à la Guilde Marchande, nous formons un Etat donc il n’est pas possible de traiter cela comme une simple association d’entreprise classique, l’enjeu de la citoyenneté est important dans notre fonctionnement. Les lois qui définissent les fonctionnements du Califat Marchand sont donc les mêmes que les lois civiles, l’administration est la même et ainsi de suite. Ceux qui dirigent le Califat Marchand sont rassemblés dans l’Assemblée des Trente. Pour y siéger il faut être l’une des 30 plus grandes fortunes personnelles de Burj Babil. Ainsi, ce n’est pas la valeur de la société qui compte mais bien les richesses de chaque famille marchande.

Abdel esquivait les détails concernant les rouages précis des fonctionnements afin de conserver certains secrets. L’information est le pouvoir, alors il ne fallait pas donner toutes les clés à ces partenaires étrangers, simplement de quoi comprendre la situation et faire confiance à leurs partenaires locaux. Cela, associé aux lois régissant le Califat, expliquait pourquoi aucune société étrangère n’avait de représentant officiel à l’Assemblée des Trente. Bien sûr, les familles marchandes collaboraient et traitaient avec ces grandes entreprises étrangères, parfois presque comme si elles en étaient membres, mais sur le papier ces familles demeuraient des entreprises indépendantes. Ce système permettait d’empêcher ces grandes entreprises étrangères de s’accaparer Burj Babil qui était le carrefour commercial essentiel du Nouveau Monde. Ces restrictions étaient essentielles pour ne pas être asservis. Après tout, Burj Babil n’avait que sa position géographique comme avantage pour exister sur la scène internationale et se construire : étant une construction artificielle, il n’existait aucunes ressources endémiques. Certains avaient bien tentés de faire un peu d’agricultures sur les terrasses des étages supérieures, mais les productions n’étaient pas suffisantes. Le commerce était donc essentielle pour vivre ici, expliquant l’entremêlement symbiotique du politique et de l’économique.

-L’Assemblée des Trente élit tous les 6 ans un Calife qui représente l’Assemblée et l’île. Puisque les membres de l’Assemblées sont triés en leur sein en fonction de leurs richesses, dans une forme de classement permanent mis en avant par la Bourse de Burj Babil permettant de suivre l’évolution, on pourrait penser que c’est la première fortune de Burj Babil qui se fait élire Calife Marchand. Pourtant ce n’est pas souvent le cas puisque le Calife Marchand à la charge de traiter avec l’ensemble de la population et que c’est donc ce dernier qui essuie les critiques du peuple. Il est rare par conséquent que le Calife Marchand soit très populaire, sans parler que son pouvoir demeure limité par les décisions de l’Assemblée des Trente qui dispose d’un droit de véto sur la majorité de ses décisions.

Il s’agissait donc des grandes lignes du fonctionnement de l’Etat de Burj Babil qui avaient été exposé par Abdel à mesure qu’ils s’éloignaient de Fazil qui les observaient de loin. D’un geste de la main, la 8ème fortune de la « Madinat as-Salam » demanda à un homme armé surveillant le marché d’approcher.

Absou al-Med
Membre de la Garde ibn Musa

Celui-ci était l’un des gardes personnels de la famille ibn Musa. Si Eko Taka assurait la protection de Burj Babil dans la géopolitique du Nouveau Monde, c’était ces gardes personnelles de l’Assemblée des Trente qui faisaient la loi en ville. L’autorité de la garde personnelle était corrélée à celle de celui qu’elles protégeaient et cela se manifestaient par leurs armures qui suivaient un modèle unique. En effet, le niveau de décoration et d’apparat le plus élever correspondait à celui des trois plus grandes fortunes de Madinat as-Salam. Le reste des dix premières fortunes avaient également des armures d’une splendeur impeccable, comme l’illustrait l’armure d’Absou al-Medi, mais avec des matériaux moins prestigieux que pour les trois premiers. Entre la 11ème et la 20ème place, il persistait quelques détails sur les armures tandis qu’entre la 21ème et 30ème place les armures pouvaient paraître plutôt banale.

-Vas-demander au Syndicat des informations sur Dialo Companie. Je dois confirmer mes souvenirs sur leur sujet avant de pouvoir traiter avec eux.

S’inclinant en guise d’hommage, Absou s’en alla disparaître dans les allées du District des Brumes.

Ahmad Al-Ma'muniyya
24ème membre de l’Assemblée des Trente du Califat Marchand

Le client étranger ne semblait pas satisfait du produit proposé. Cela risquait d’agacer Ahmad qui n’était pas le plus patient et commercial des marchands.

-Etant donné que cela est réservé à la cour royale de Tano, ce n’est pas un produit très connu justement, ce qui fait sa rareté. Concernant les plantes à thé, nous pouvons pour proposer quelques petits florilèges exotiques préparés ou d’autres ingrédients uniques afin de composer vous-même votre thé. Pour les épices, nos gammes présentent certaines venant des quatre coins des Blues, de Grandline et du Nouveau Monde.

Ush Al-Miya, Aminal Taraak
Membres de la Garde Al-Ma'muniyya

Il claqua dans ses mains et de deux de ses hommes s’approchèrent en portant dans une caisse l’ensemble de ce qui avait été demandé par le client.

-Avez-vous tous l’argent sur vous ou disposez-vous d’une lettre de change ?

Vint alors la question de l’exportation et de l’importation qui sembla surprendre l’éminent marchand tant la réponse lui semblait évidente, puisqu’après tout il était un natif d’ici.

-À Burj Babil, les produits des six océans se rencontrent. C’est justement par notre place dans les circuits commerciaux existants que nous tirons une grande partie de notre richesse. C’est d’ici que les marchandises provenant de Grandline et des Blues partent vers le reste du Nouveau Monde non-gouvernemental et inversement c’est par ici qu’ils passent pour partir au-delà de Grandline.

En faire une généralité était en vérité faux, puisque de tous temps quelques alternatives existaient comme la Ligue Nauclère qui avait réussis par le passé à expédier d’Akropolis à Raijin Island des marchandises sans passer par la Tour du Maëlstrom, mais dans la globalité les réseaux commerciaux historiques du Nouveau Monde passaient en effet tous par Burj Babil. Cela était d’ailleurs valable tant pour le commerce légal que pour le commerce interlope, expliquant la forte présence de pègre tout comme pour Raijin Island et Shabaody.

-Les entreprises assurant les trajets entre ici et le début du Nouveau Monde, et s’assurant de faire le relai avec le reste du monde, existent depuis longtemps très cher. Sans eux, nous n’aurions pas atteint de tels fortunes. Nous serions bien le carrefour commercial du Nouveau Monde, mais c’est notre place dans la redistribution des marchandises de l’Outre-Redline qui a assurer à Burj Babil de devenir l’une des plus grandes places commerciales de la planète. La différence avec la Guilde Marchande c’est que nous ne cherchons pas à nous étendre par la pègre. Puisque nous sommes déjà hors des territoires gouvernementaux, nous disposons de beaucoup plus d’options pour continuer d’accroître notre influence sans avoir à recourir à de tels procédés.

Personne ne parlaient de Burj Babil comme une grande puissance politique ou militaire, mais leur rôle dans les financements de certaines opérations était certains. Certaines têtes de la cité pouvaient tirer des ficelles jusqu’à l’autre bout du Nouveau Monde sans bouger de Burj Babil simplement par leurs décisions sur le placement de leur argent.

-Je peux vous donner certains contacts dans le District des Brumes si vous le désirez.

Naaji Nam’feraam, Beshi Al-Ya'qoob, Abû al-Abbâs Al-Muʿtas̩im
Population ouvrière du 284e étage

La horde d’ouvriers s’interrompit face au miracle de la transformation autoformée de l’étage qui s’achevait de lui-même dans une œuvre colossale qui remplaçait des années de boulot de la troupe de constructeurs. La surprise fut bien perceptible au fin fonds de leurs cœurs, mais leurs réactions ne semblait pas véritablement suivre. Les mots que l’étrange voix porta s’immisça également dans l’âme des travailleurs compulsifs qui commencèrent alors à élever la voix, non en signe de prosternation, mais de protestation.

-On nous vole notre travail !

-Notre vie n’a plus de sens !

-Œuvrons !

Eux qui vivaient uniquement pour cette tâche sans fin, eux qui construisaient pierre après pierre l’édifice tranchant les cieux, refusaient qu’on ne leur enlève leur raison de vivre. Si la tour se construisait par elle-même, que pouvait-il faire ? A quoi servait-il ? La construction de Burj Babil était leur mission et on la leur volait. On s’emparait de leurs espoirs, de leurs rêves, de leurs motivations, on les broyaient pour se les réappropriés. « Burj Babil est moi. » Oui c’était bien un vol affirmé et volontaire. Quelle ignominie.

Une partie des ouvriers retournait s’afférer à travailler sur les murs qui venaient d’être construit afin d’en sculpté les détails architecturaux manquant, une autre se dirigeait vers les différents campements et installations provisoires afin de tous désinstallés et remonter le matériel à l’étage supérieur via les escaliers afin d’entamer la construction du nouvel étage sous peu et le dernier groupe quand à lui cherchait un moyen de s’approcher d’Asmita pour contester ce patronnât qui venait de leur arracher une grande partie de leur honneur et de leur vie, quand bien même il était difficile de savoir le niveau de conscience d’eux-mêmes dont ils disposaient en l’état vu leur frénésie constructive.

Abdel ibn Musa
Cousin du 8ème membre de l’Assemblée des Trente du Califat Marchand

-Vous avez de la finesse commerciale dans le sang, releva Abdel. En vérité cela existe déjà. Plusieurs membres du Conseil des Trente sont en fait des interfaces entre le Califat et des entreprises étrangères qui financent ces membres du Conseil. VMS, Galley-La, Dosukoi… Ces grandes sociétés ont investis dans des locaux qui ont pu s’élever dans la société et gagner leur place. On pourrait croire que cela pourrait permettre à ces entreprises étrangères de contrôler comme des pions les marchands pour en faire ce qu’ils veulent, mais c’est bien mal connaître le Conseil des Trente. Si la hiérarchie de la richesse est indépassable, politiquement, ce n’est pas le plus riche qui décide mais l’ensemble de l’Assemblée. Certes certaines voix comptent plus que d’autres, mais la collégialité permet d’éviter trop d’ingérences. Cela reviendrait trop cher aux entreprises étrangères d’essayer de soudoyer la majorité du Conseil afin de faire prendre des décisions dans leur sens. Pour être franc, c’est arrivé une fois par le passé. La New Sky Reality avait dilapidé des fortunes pour infléchir une décision sur les taxes concernant ses marchandises et était parvenu à obtenir gain de cause, mais la société fit faillite deux ans plus tard, devant continuellement abreuver les marchands pour éviter qu’ils ne reviennent sur la décision. Comble de l’ironie, l’argent tiré de ces pots-de-vin a permis à huit familles du Conseil des Trente de racheter les boutiques de New Sky Reality sur toute la planète.

En somme, tenter d’interférer dans les affaires c’était sous-estimé l’égoïsme et l’arrogance des commerçants de Burj Babil qui n’hésitaient pas à se servir de fonds qu’on leur versait pour se retournait contre d’autres. Cela ne se limitait pas aux étrangers, puisque cette pratique était issue de leurs tendances de jeux politiques. Combien de familles avaient versés de l’argent à des camarades afin de se maintenir au pouvoir et furent trahis par ces alliés qui profitaient de l’occasion pour s’élever un peu plus haut. Plus que partout ailleurs, la fidélité n’existait pas dans la société de Burj Babil.

-Je peux vous parler d’expérience. J’avais reçu de l’argent des Victoria Industries de Steam Rock City qui voulaient m’aider à prendre de l’importance dans ma famille. Malheureusement, ma sœur m’a ruiné en quelques semaines pour m’évincer des décisions familiales. Depuis, je ne suis plus qu’un serviteur de mon cousin.

Un silence de quelques instants s’installa, puis il reprit.

-C’est pour cela que les organisations criminelles ont en tout cas en général plus de chance dans leur manière d’influer sur les politiques de la ville. Cela reste très difficile en raison de l’instabilité du pouvoir et des mouvements financiers de la ville, mais les organisations criminelles se battent dans Burj Babil afin de remporter la guerre du blanchiment d’argent et de l’écoulement du commerce interlope pour en faire une marchandise légale pouvant être exporté et revendu sur le territoire gouvernementale. La période actuelle est d’ailleurs très riche d’enseignement également sur les guerres intestines de la pègre.

À la question qui fut ensuite posée, la réponse était pour le moins évidente.

-Je peux vous en vendre un. Les 10 premiers membres du Conseil des Trente disposent d’un accès à un fabricant d’Eternal Pose d’une qualité supérieure qui ne vend à personne d’autre qu’à eux. Je peux donc vous vendre l’un de ceux qu’il a fabriqué.

Cela dévoilait ainsi que l’artisanat de Burj Babil lui-même s’était entremêlé avec le système politique, les artisans travaillant en exclusivité pour des marchands importants et ne créant pas leurs propres boutiques.

-Burj Babil ne dispose d’aucune ressource, nous devons tous faire importer pour manufacturer sur place des objets ou nous achetons matières premières, ou plaçons des taxes sur les marchandises transitant par chez nous…  Mais à vrai dire, il est plus rentable de vendre aux marchands de Burj Babil des matières premières que de payer les taxes pour aller les vendre ailleurs.

Ils pouvaient se le permettre par leur position stratégique. Pour accroître leur offre, les entreprises du Califat Marchand poussaient ainsi à la vente en mettant des taux exorbitant sur certaines cargaisons.

-Par conséquent, si vous voulez nous fournir, toutes matières premières supplémentaires seront les biens venus. Cela inclut également tous produits alimentaires et les textiles qui sont très prisés. Pour l’anecdote, la légende veut qu’aux premières générations d’habitants de l’île, on payait en aliments.

Abdel s'arrêta soudain alors qu'un frémissement parcourait tout Burj Babil.

-Hm ? Qu'est ce qu'il se passe ? On dirait que quelque chose s'est produit au sommet ? Que font-ils là haut ?

Ahmad Al-Ma'muniyya
24ème membre de l’Assemblée des Trente du Califat Marchand

-En effet, nous sommes au croisement des voies, au croisement des Mondes, au croisement des civilisations, au croisement des richesses.

D’un hochement de tête, Ahmad autorisa ses gardes à transporter les marchandises jusqu’au navire décrit par Agon qui était bien loin hors de la vision du gouvernemental, vu la masse de population qui arpentait la plus grande place marchande de plein pied du monde.

-Pourquoi pas. Nous ne disons jamais non à une opportunité d’accroître nos stocks de marchandises. Nous n’avons pas de problèmes pour les écouler, je vous le garantie. Si vous désirez accroître les flux du commerce de dial dans nos mers, je serai ravi de vous conseiller… Contre une rétribution à la hauteur des conseils donnés bien entendu.

Tout comme Agon changeait, Ahmad se montrait plus franche sur le fait qu’on ne gagnerait pas ses services sans le payer. Ce serait bien la même chose chez n’importe quel autre marchand de ce Califat Marchand où l’argent faisait la loi, la sociabilité, le temps, l’espace, le savoir et tout le reste.

-Les Empires Pirates et autres entités politiques disposent de leurs lois commerciales propres. Hadès, Erika et Eko ont les leurs qui diffèrent en bien des points. Tengen laisse le commerce plus libre de son côté. La Ligue Egéenne de Milon dont vous avez peut être entendu parler dispose également d’une législation très poussés sur l’économie bleu. La Révolution du Nouveau Monde a ses propres pratiques qui s’y additionne. Il existe des coutumes au sein des organisations hors-la-loi. Par-dessus le marché, certains endroits stratégiques parviennent à imposer leurs propres lois par-dessus celles des forces politiques majeurs, comme notre Califat Marchand qui a fait pression pour obtenir des Taka une autonomie complète en la matière. Enfin, il demeure également quelques traditions anciennes, voire des « rites » commerciaux datant de l’époque où le Nouveau Monde avait été uni par le légendaire Barbe de Morts.

Il donnait des informations globales, mais pas de détails. Les véritables informations précieuses, les mentions de lois, d’exemples concrets, nécessiteraient assurément de payer cet individu qui au sein des Trente était encore plus cupide et avare que ses confrères.

-Alors demandez « L’ Œil des Marais » à cette adresse, conclut Ahmad quand à une personne à rencontrer au District des Brumes avant d’écrire rapidement sur un papier qu’il tendait à son interlocuteur. J’espère que vous saurez me remercier pour ce geste avant de vous en aller.

Après tout, maintenant ses hommes savaient quel était le navire de cet individu et il ne faudrait que quelques manœuvres pour faire clouer le vaisseau à quai par les Douanes. Inventer un motif ne serait pas plus compliquer que pour lorsqu’il avait couler les affaires de Musha Al-Binazz qui croupissait aujourd’hui, enchaîné à un boulet, dans les profondeurs abyssales de l’océan.

-J’ai malheureusement trop à faire ici, et il serait mal vu que j’y accompagne un étranger. Les autres marchands pourraient mal le prendre vous comprenez… Après tout, le District des Brumes est le quartier de cet étage de Burj Babil où siègent les organisations criminelles et les commerces un peu louche. C’est un très bon endroit où se cacher.

Les grosses organisations de la Pègre pouvaient disposer de bases cacher à des étages supérieures de l’immense tour, bon nombres étant presque déserts.

Naaji Nam’feraam, Beshi Al-Ya'qoob, Abû al-Abbâs Al-Muʿtas̩im
Population ouvrière du 284e étage

Au milieu du brouhaha contestataire, la raison n’avait plus sa place. Les ouvriers fonçaient en meute en direction des deux clones, prêt à s’en prendre à ces derniers afin de réclamer leurs indemnités, leur travail, leur âme, leur vie. Il était impossible désormais d’entendre ce qu’ils disaient véritablement, c’était une masse informe de mouvement de foule qui piétina même l’un des leurs qui mourut sur le coup. Incapables de réfléchir, ils se laissaient entrainés par la folie et n’entendaient plus que leurs propres voix à cause du tumulte qu’Asmita avait généré. Même cette dernière, qui avait tenté de prendre physiquement de la distance avec le sommet, pouvait sentir que son niveau d’envie de participer à la construction était gravement remonté, atteignant le point où il était avant qu’elle n’utilise sa malédiction pour s’en aller un peu plus tôt. Avoir participer avec tant de déploiement de pouvoir à l’effort de construction en créant autant de parties d’étages avait accélérer le processus et raffermit l’effet du lien maudit existant entre la maudite et ses manifestations, achevant d’en faire un pont qui faisait s’écouler l’envie irrépressible de construire. Entre la foule qui ne l’écoutait plus, ne semblait plus réfléchir, et ses propres pensées qui se brouillaient progressivement, sa dernière annonce de devenir à jamais la tour pour continuer à construire pouvait bien se réaliser.

Abdel ibn Musa
Cousin du 8ème membre de l’Assemblée des Trente du Califat Marchand

-Il est tout à fait possible d’acquérir des parts au marché de la bourse qui se trouve plus loin. Il suffit de trouver là-bas un actionnaire vendant les siennes.

La question qui suivit était tout à fait révélatrice de la méconnaissance des entreprises du Nouveau Monde.

-Victoria Industries est la plus importante société de Steam Rock City, dirigé par le maire actuelle un peu comme la Galley-La voit parfois son patron être le maire de la ville. Victoria Industries posséde la majorité des usines de Steam Rock City et est en charge du fonctionnement, de la défense et de la sécurité de leur ville. Ils sont spécialisés dans la production métallurgique de systèmes d’ingénierie : l’horlogerie est leur domaine d’origine, mais ils sont présent aussi dans les secteurs de la tuyauterie, sur les installations énergétiques, des outils de précisions, des pièces bruts d’ingénierie…

Les ingénieurs du Nouveau Monde se fournissait généralement là, étant donné qu’il s’agissait de l’île la plus renommée de ce point de vue sur cet océan. Pas étonnant qu’elle soit la patrie de plusieurs membres de la Division Scientifique et même de l’Etoile qui en était le représentant.

-Ô je vois, vous avez donc besoin de rester particulièrement dans la légalité, souriait Abdel. C’est en effet particulièrement intéressant. Nos quantités de terres sont limités, mais si nous parvenons à négocier auprès du Califat un nouvel emplacement de jardin artificiel pour notre famille, nous pourrions développer ces plantes plus facilement alors.

Il ne le mentionnait pas, mais il était évident qu’en ayant accès à de pareil ressources, les ibn Musa pourraient accroître leur fortune. Peut-être cela serait suffisant pour combler la mise en difficulté généré par certains marchands ambitieux traitant trop intensément avec la pègre, voire peut-être enfin réussir à remonter dans la hiérarchie des Trente.

-C’est véritablement hallucinant comme botanique ! commenta-t-il. Il faudra impérativement que je le montre à Fazil. C’est une opportunité qui ne se refuse pas. J’espère que notre collaboration avec votre entreprise pourra donc se poursuivre.

Les tremblements qui avaient secoué tout Burj Babil étaient ensuite la source de nouvelles interrogations de l’étranger.

-Les ouvriers de la ville-chantier qui continue de construire Burj Babil. À vrai dire, c’est une société en elle-même, complètement détaché du Califat Marchand. Nous n’avons que peu de liens avec eux. Nous gardons un œil dessus en essayant de surveiller le coin, mais la plupart du temps nous y envoyons des exilés et des bannis de notre ville, ou parfois il s’agit de personnes qui veulent eux-mêmes se cacher ou se faire oublier qui s’y rendent. Néanmoins, il ne s’agit pas pour autant d’un camp de travail forcé à ciel ouvert. Nous ne leur imposons rien : ils ont leurs propres coutumes et lois et ils nous achètent à bons prix les matériaux de construction qu’ils utilisent et qu’on leur livre. Néanmoins, ces derniers temps, ils ont l’air étrange… Leurs réactions sont étrange selon les livreurs et l’émissaire qui était leur parler au nom des Trente… Et là, je ne sais pas ce qui a bien pu secouer tout Burj Babil à ce point, il faut un événement majeur pour faire cela. Je suis sûr que le Calife ne vas pas tarder à dépêcher des troupes pour aller voir s’il peut aller apporter son aide pour quelque chose où si ce qu’il se passe là-haut menace le Califat. C’est déjà arriver il y a trois siècle qu’une guerre éclate entre nos étages et la ville-chantier, mais c’est très rare. Il faut se préparer à toutes éventualités pour garantir la stabilité de nos demeures, de notre patrie.

Il souffla un bon coup.

-C'est pas le moment avec l'intensification de la présence criminel dans Burj Babil. Il y a déjà des combats armés entre ressortissant d'organisations différentes de ce que j'ai entendu. Ce n'est pas le moment de rajouter d'autres choses de ce type...

Ahmad Al-Ma'muniyya
24ème membre de l’Assemblée des Trente du Califat Marchand

-Je peux faire préparer un accord si cela vous convient bien entendu. Vous n’aurez car repasser plus tard pour le vérifier et que l’on prête serment, ou faire remarquer des closes qui ne vous conviennent pas pourque l’on puisse les faire changer.

Agon se montra curieux très rapidement face aux histoires du Nouveau Monde.

-Ô. À vrai dire, je ne connais pas grand-chose à la question, je ne suis pas historien où quelque chose dans le genre. Ce que la majorité des marchands instruits, tel que moi, savons, c’est qu’il y a longtemps Barbe de Morts créa un empire pirate qui s’étala sur presque tout le Nouveau Monde et que c’est à sa mort qu’il fut partagé en quatre entre ses fils. C’est depuis cette époque qu’on parlerait de « yonkou » d’après ce que l’on m’a appris. Et puisqu’il l’empire unifiait tout le Nouveau Monde, il était possible de légiférer sur tout le Nouveau Monde. Ainsi, si vous trouvez des coutumes commerciales qui se pratiquent partout dans le Nouveau Monde, c’est certainement que vous êtes face à quelque chose qui remonte à cette époque lointain. N’ayant pas beaucoup voyagé moi-même, je ne pourrais pas véritablement vous donner d’exemple, mais les capitaines qui travaillent pour moi doivent en avoir, même s’ils ne connaissent pas forcément Barbe de Morts.

Il hocha ensuite la tête.

-En effet, nous disposons d’une autonomie appréciable et qui fait de nous un pays tout à fait unique au sein des Empires Pirates.

Cela fait, la discussion tourna bientôt court et Agon pu disparaître dans le District des Brumes où chacun des Trente avaient leurs contacts, quand bien même certains ne l’utilisaient que peu. La lutte au sein de la pègre pour tenir une position importante à Burj Babil ne datait pas d’hier et certains locaux avaient plus de scrupules que d’autres à traiter avec ces groupes de l’ombre aux activités pas toujours très nettes.

” L'Œil des Marais ”
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Quand il eut prononcé le nom, la porte de la demeure s’ouvrit suffisamment pour laisser entré Agon. Celle-ci se referma derrière lui et l’homme se trouvant derrière fit un geste du bras pour indiquer à l’étranger la direction vers laquelle se rendre. S’enfonçant dans ce qui pourrait être une cave, le gouvernemental se retrouva nez à nez avec un individu aux multiples tatouages qui siégeait au milieu de la pièce, entre des tables d’où émaner des odeurs étranges et dont s’élever des fumées enivrantes de différentes couleurs à cause de liquides turquoises en ébullitions dans des erlenmeyers.

-Que me voulez-vous ?

मुक्त योद्धा , प्रेम्णः वृकः
शूलवाहकाः des Premiers Niveaux

Le noir des profondeurs était pourfendu par les rayons de lumières émanant de certaines des roches dans les murs. Le couloir s’étendait jusqu’à un tournant de chaque côté. Au milieu des pierres, quelques algues étranges, à la couleur noire, avaient poussés entre les pierres. À leur sommet, des roses violettes dégageaient une odeur nauséabonde et peu attirante. Autour de ces végétaux inconnus, deux individus albinos se tournèrent vers la personne qui sortait du plafond. D’un coup d’un seul, ils sortirent leurs armes et les pointèrent vers celle qui ne leur ressemblait pas. Pour eux qui provenaient d’un peuple à la peau et à la chevelure blanche, l’albinisme étant devenu la normalité pour cette civilisation enfermé loin du soleil et du reste du monde, voir simplement la chevelure noire d’Asmita les inquiétait énormément. C’était une menace inconnue qui allait certainement menacer leur existence.

-त्वं कः असि ? demanda l’homme.

-किमर्थं अस्मान् आक्रमणं कर्तुं आगच्छसि राक्षस | ajouta la femme à ses côtés.

Ils se tenaient tout deux prêts à attaquer, mais leur langage était incompréhensible pour Asmita. Couper du reste du monde pendant des générations, la langue que pratiquait ces habitants des tréfonds de Burj Babil n’avait rien avoir avec la langue commune actuelle. Elle contenait d’ailleurs davantage de rémanence de langue commune d’il y a un millénaire, de celles que parlaient les gens à l’époque où Burj Babil commençait tout juste à être construite. Si Asmita voulait essayer de rester un peu ici, il lui faudrait trouver un moyen pour palier à la barrière du langage entre eux.

Abdel ibn Musa
Cousin du 8ème membre de l’Assemblée des Trente du Califat Marchand

-Très bien, suivez-moi. Les parts des quinze premières entreprises restent rarement longtemps à la vente et ne sont pas souvent mise en vente, je ne suis pas certains que vous pourrez en obtenir. Néanmoins, je crois que Natee Shinam cherche à vendre deux de ses parts du commerce des Al-Shawih.

Abdel commença conduisit donc son interlocuteur jusqu’à ladite place marchande et le laisserait regarder les parts qui étaient mise en vente actuellement. En effet, il y a plusieurs parts de l’entreprise de la famille Al-Shawih, la 29ème famille dans la hiérarchie. On trouvait également des parts des familles Al-Siwah, se trouvant à la 19ème place actuellement, et celle de la famille Montouhotep, située à la 25ème place depuis que Ahmad était passé devant eux. Finalement, il y avait aussi des parts d’une dizaine d’entreprises familiales n’appartenant pas aux Trente.

-Un représentant de Victoria Industries vient de temps à autres à Burj Babil renégocier des accords avec certaines familles, mais j’ai en effet également le numéro d’un cadre supérieur de leur entreprise que je peux vous donner en remerciement pour ces graines. Cet échange de bons procédés signe dans les règles de l’art un accord commun entre les deux sociétés que nous représentons.

Quand la question en revint à la ville-chantier, l’étranger se montra particulièrement intéressé.

-Haha, nous ne nous en soucions pas vraiment pour dire vrai. Nous naissons dans cette tour et nous grandissons avec cela au-dessus de notre tête. C’est notre quotidien et nous apprenons à vivre ainsi. Il n’y a donc pas de raison pour nous d’avoir peur. Mais vous avez raisons, il s’agit d’ouvriers très qualifiés, exceptionnels peut-être. Il arrive que certains d’entre eux descendent en effet et viennent travaillé plus bas dans la tour. Mon cousin en employa un pour rénover la demeure familiale notamment. De plus… Il faut dire que si nous exilons et bannissons certaines personnes là-bas, la réciproque est vraie. Les ouvriers bannis ou exilés descendent à nos étages et cherchent du travail. Certains travaillent alors pour les groupes de pègre tandis que d’autres se contentent des petits boulots. Actuellement, il y a même un groupe entier de renégats qui se trouve au 45ème étage et qui ont décider de former leur propre entreprise plutôt que de se mettre aux services des autres marchands de Burj Babil. Ils veulent leur indépendance à ce que j’ai compris. Je les connais bien car ils ont déjà collaboré avec le Syndicat.

Il se gratta la barbe.

-Apparemment, ils travaillent presque comme des dégénérés et ne pensent plus à rien d’autres que construire. Le premier émissaire à en parler se demandait si ce n’était pas juste une insolation collective, mais à force cela fait se poser des questions.

Si Yzis voulait passer son appel, il devait indiquer à son guide s’il souhaitait que ce dernier s’éloigne ou parte durant l’appel.

” L'Œil des Marais ”
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-Des tonnes de dials… Intéressant ma foi. Vous pourriez desservir certaines des îles sur la route conduisant à Burj Babil en effet. Steam Rock City et Tesstown notamment.

Il s’arrêta un instant pour observer son interlocuteur, le jugeant de toute sa hauteur.

-Si mes oreilles ont bien entendus, c’est Ahmad Al-Ma'muniyya qui vous a envoyé auprès de moi n’est-ce pas ? Bien, bien, je suis ravi que nous puissions traiter avec Dialo Fusion Company. C’est un honneur très cher. J’espère que votre camarade qui a rencontré la famille ibn Musa pourra également conclure ses affaires par un petit passage ici après que Abdel lui ait fait faire le tour des lieux.

Un sourire chaleureux vint se dessiner sur son visage. Gagné la confiance de son interlocuteur était important et se faire passer pour fiable était très important. Peut-être que cet étranger aurait peur en voyant que l’Œil des Marais connaissait déjà beaucoup de choses à son sujet, néanmoins cela visait à accroître le processus de mise en confiance pour montrer que ces éléments ne gênaient pas l’individu retranché dans sa demeure.

-Laissez-moi passer un appel alors.

L’homme tatouée composa un numéro sur un den den mushi relié à un escargophone blanc.

-Allo Monocle de Lune, je ne te dérange pas ?

Sevastiana Beatty « Monocle de Lune », Honji Olozetta “Sandale de Paille”
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-Je suis avec un autre des nôtres. Pourquoi donc Œil des Marais ?

-J’ai ici un représentant de Dialo Fusion Company qui souhaiterait nous payer le transport de plusieurs tonnes de dial de Shabaody jusqu’à Burj Babil. Es-ce que deux de tes navires seraient disponibles ?

-Dialo Fusion Company ? réagit irrépressiblement Honji Olozetta avant de se taire à nouveau.

-Ma foi… C’est intéressant. Je suis chez Sandale de Paille avec plusieurs navires et je pourrais en envoyer deux à Shabaody assuré et protéger le transport des marchandises en effet. Il me faudrait les dimensions précises que ce volume de marchandises représentent pour que je puisse vous calculer le coût du transport. Es-ce que vous avez une idée cher client du volume que cela pourrait représenter ?

D’un geste du bras, l’Œil des Marais convia Agon à s’exprimer.

मुक्त योद्धा , प्रेम्णः वृकः
शूलवाहकाः des Premiers Niveaux

Les deux guerriers du peuple des Premiers Niveaux s’échangèrent un regard. Que pouvez bien être cette personne inconnue. Le fait que ses cheveux aient une couleur leur semblait être une grave anomalie, mais au moins sa peau était aussi blanchâtre qu’eux. Était-ce un des leurs qui était parvenu à changer la couleur de ses cheveux ? Et les mots qu’elle prononçait vinrent semer encore un peu plus de confusion. Les mots qu’elle employait avait un sens, mais étaient arrangé d’une drôle de manière à leurs oreilles, un défaut de grammaire et peut-être aussi une orthographe divergente de ce que eux connaissaient. Existait-il des tribus dans les étages supérieurs qui parlaient ce dialecte ? Il fallait dire que le peuple des Premiers Niveaux avaient pour limites de leur compréhension du monde que les quatre premiers étages de la tour et ce depuis longtemps. Quelques aventuriers avaient tentés des expéditions au-dessus, mais même l’aventure légendaire de celui qui aurait atteints le 15ème niveau avait vu le trépas du leader de l’opération. Depuis, les dangers qui hantaient ces couloirs faisaient craindre à la population albinos qu’un jour cet enfer qui pour eux était céleste s’abattrait sur eux. Cloîtrait dans un monde de ténèbres, l’altérité n’existait pas chez eux puisqu’ils se pensaient être la seule et unique humanité peuplant le cosmos.

-त्वं न अस्माकं राजा। répliqua la femme.

-अस्याः स्त्रियाः राजनाम कथं भवेत् ? किं ऊर्ध्वतलयोः एतावन्तः असभ्याः जनजातयः सन्ति ? s’interrogea l’homme.

Les mots suivant indiquaient au moins désormais clairement que la personne ne maîtrisait pas leur langage. Couper ainsi les mots donnait plus l’air d’un imbécile. Après tout, n’ayant jamais rencontré de locuteur d’un autre langage, ils ne savaient pas à quoi pouvait ressembler quelqu’un apprenant une autre langue. Le seul comparatif possible pour eux était un enfant apprenant leur langue et comparé un adulte à un enfant induisait un manque de capacité mentale.

-अतः उपरि अज्ञाताः बहवः जनजातयः सन्ति। सा बैंगनीशिरसापेक्षया अस्माकं सदृशी अधिका दृश्यते तत् निश्चितम्, परन्तु किं वयं अस्मिन् तथाकथितस्य राजजीवस्य विश्वासं कर्तुं शक्नुमः? lança l’homme à sa camarade.

-एतत् वयं स्वयमेव व्याख्यातुं न शक्नुमः। तां सार्वभौमस्य समीपम् आनयामः। भवन्तः अवगच्छन्ति ? वयं भवता सह गमिष्यामः। एकं वैरं इशारं कृत्वा त्वं हता भविष्यसि।

Abdel ibn Musa
Cousin du 8ème membre de l’Assemblée des Trente du Califat Marchand

-Il faut que l’on s’approche de l’échoppe pour cela. Je n’ai pas les Pose sur moi, mais dès que nous y serons je vous les donnerai.

Le gouvernemental se posa finalement sur les parts à acheter, poussant le guide à réfléchir à haute voix.

-Les parts des familles des Trente sont des valeurs sûres il est certains. Néanmoins, cela peut impliqué de devoir attendre longtemps avant de les revendre et donc de récupérer les bénéfices dessus. Concernant une analyse de la tendance actuelle. La situation des Al-Shawih est instable à cause d’Ahmad Al-Ma'muniyya qui empiète sur leurs activités et tente de saborder les relations des Al-Shawih. Ils risquent de passer à la 30ème place d’ici deux ou trois mois. Les Montouhotep quant à eux sont également visé par Al-Ma’muniyya puisqu’ils ont échangés il y a peu entre la 24ème et la 25ème place. Ahmad est un véritable loup et il ne se contente pas d’écraser ses cibles jusqu’à leur prendre leur place, il tente de remplacer les Trente qui lui sont inférieure par des marchands qui lui seraient plus favorables. Il est clair qu’il a pour ambition finale d’atteindre les dix premières places, voire le sommet. Ce sont dont les Al-Siwah qui sont les plus à l’abri de ses magouilles pour l’instant. Néanmoins, il est à noter que les Montouhotep ont reçu le soutien du Syndicat qui empêche malgré tout Ahmad d’agir comme il le souhaite. Ils devraient donc conserver la 25ème place au moins pour les deux prochaines années je pense. Les Al-Siwah étaient à la 17ème place il y a dix ans, néanmoins ils sont arrivés au terme du déclin et devraient pouvoir regagner leur ancien rang durant la décennie à venir.[/b]

La question des ouvriers semblait vraiment intéressé cet étranger.

-Dans ce cas, je peux vous conduire à l’échoppe, vous transmettre l’Eternal Pose et le Trilog pose que vous voulez acheter, puis je vous conduirais à un de mes contacts du Syndicat qui saura certainement où se trouve le chef de ce groupe. Et concernant ceux au sommet, je ne pourrais pas vous en dire davantage pour étayé votre pensée. Vous pourriez en discuter avec l’un des médecins du Califat si vous le désirez, mais nous nous ne penchons pas trop sur la question au Conseil des Trente.

Cela exposé, le guide fit comme il l’avait annoncé, ramenant l’étranger à l’échoppe pour récupérer les Poses, puis se dirigea vers le District des Brumes pour conduire Yzis jusqu’à deux représentants du fameux Syndicat.

Branka la Hacheuse, Thurford le Bricoleur
Membres du Syndicat des Parias

Pénétrant dans une ruelle avec de nombreux étales aux toiles trouées et salles, vendant pour certaines des babioles de peu de valeurs et pour d’autres faisant du recel de biens volées, Abdel conduisit le représentant de Dialo Fusion Company jusqu’à deux nains qui discutaient au bout de l’impasse. Les nains en question s’étaient tu dès que les deux individus en provenance du cœur de l’étage avaient dépassé l’avant-dernière étale. Ils saluèrent le riche marchand d’un hochement de menton et détaillèrent du regard l’étranger.

-Branka, Thurford, je suis ravi de vous voir. J’espère que votre dernière expédition s’est bien passé.

-Nous avons récupérer les ressources que notre client voulait et nous avons réussis à éliminer l’un des derniers camps de la Triade dans les profondeurs de la tour, expliqua Branka. Nous avons réussi à glaner des informations auprès des mercenaires capturés, et il semblerait que les alliés d’Ahmad ce soit emparés de certaines positions qui pourraient induire un futur assaut sur l’une des bases de Konan. Les troupes de la Mafia perdent en terrain contre la Montagne d'Or. Si la guerre entre les organisations prend fin, cela veut dire que nous pourrions à nouveau être pris pour cible par eux d’ici quelques mois. Pouvez-vous transmettre ces informations à votre famille ?

-Ce sera fait, néanmoins nous sommes ici car cet homme souhaiterait savoir où se trouve le groupe d’ouvriers exilés de la ville-chantier.

-Oh je vois, répliqua Thurford en se caressant la barbe. Nous les avons employés justement durant l’expédition et ils nous ont permis de renforcés les défenses du camp que nous avons capturé. Je peux vous conduire à eux… Mais si vous souhaitez loués leur service, il faudra nous payer une taxe au passage vu qu’ils ont décidés de se mettre sous notre protection.

Sevastiana Beatty « Monocle de Lune », Honji Olozetta “Sandale de Paille”
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-Je vois, vu la distance, la prime de risque et les quantités, que dites vous d’un transport pour un petit milliard de berry ? Si vous vendez en moyenne vos dials à un million, cela fait seulement un dixième de l’ensemble des ventes, ce n’est pas si cher payé.

Agon pouvait déployer ses talents de négociateur pour essayer de faire baisser le prix demandé.

-Dans notre milieu, la discrétion est importante, que ce soit pour protéger l’identité des clients que pour sécuriser les routes par lesquelles nous passons aux dates conservé. Je peux vous accorder que l’International Vivre Card Society a déjà travaillé avec moi, mais étant donné que les services des compagnies d’escorte navale s’apparente à du mercenariat, la grande majorité des entreprises refusent de dévoiler publiquement une relation avec un domaine d’activité illégale aux yeux du Gouvernement Mondial.

Bien entendu, par cela, elle évitait aussi de dévoilait tous les trafics et marchandises illicites qu’elle avait eu à transporter au fil de ses années d’activité. En tant que membre du Réseau, chaque information valait de l’or et les secrets étaient légions même entre les membres. D’ailleurs, l’Œil des Marais n’avait pas la moindre idée de la personne avec qui Monocle de Lune se trouvait à l’autre bout du fil.

-Vous pouvez également vous douter que je travaille avec Ahmad Al-Ma'muniyya si vous avez rencontré l’Œil des Marais et d’autres familles de Burj Babil passent aussi par moi. Je possèdent certaines parts de leurs entreprises au passage. Cela fait plus de dix ans que je suis dans le milieu alors je peux vous certifier que mon expérience est assez large et que je suis une des meilleures dans le domaine de l’escorte navale. À ce titre, mon temps est précieux. Si vous souhaitez faire affaire avec nous, je vous prierai de vous dépêcher car on m’attends à Elbaf d’ici peu et je dois encore passé par Titanomakhia.

Ce n’était absolument pas vrai, mais, par ces fausses destinations, elle induisait les capacités d’escorte de sa compagnie. Le cas de savoir ce que faire avec la Dialo Fusion Company était important, vu les relations connus par les Murmures entre cette société et le royaume céleste de Ghetis Archer. Si un accord était accepté par ces derniers, cela pourrait servir à mener en bateau l’amirauté concernant le Réseau, et pour cela elle devait en discuter avec les autres membres hauts placés du Réseau et peut-être même que la personne derrière le réseau devrait en personne réfléchir à la question. La Beatty ignorait tout de Dario après tout.

मुक्त योद्धा , प्रेम्णः वृकः
शूलवाहकाः des Premiers Niveaux

Les deux guerriers conduisirent l’étrangère dans les longs et immenses couloirs des premiers niveaux de Burj Babil. Le style architectural semblait vraiment primitif et simpliste comparé aux étages récents. Dans un sens, la tour pouvait faire office de témoin de l’histoire de l’architecture sur tous les siècles de son existence. De plus, grâce aux sources souterraines qui permettait d’abreuvé le peuple albinos, des plantes avaient réussis à pousser dans ces ténèbres éclairés par quelques pierres lumineuses. Ne bénéficiant pas de la photosynthèse par l’absence de rayons solaires, cette flore avait une couleur allant du violet au noire, certaines plantes bioluminescente émettant cependant parfois une faible lumière bleu. Des animaux, quelques petits rongeurs ou d’autres silhouettes plus difficilement identifiables dans les ténèbres, arpentaient les couloirs, à l’état pour ainsi dire sauvage. Après de nombreuses minutes, grâce aux mots qu’elle comprenait des conversations des deux soldats l’escortant, Asmita pu comprendre qu’une grande salle qu’elle traversait, remplis de vaches ayant des cornes violettes lumineuses et étant rouges et vertes au lieu de blanches et noires, était une sorte d’élevage. Quelques bâtiments sommaires construit avec des amoncellements de briques fait de la même matière que les parois environnement montraient l’anthropisation des lieux. Cela était donc un signe qu’ils s’approchaient du village. En effet, quelques minutes plus tard, Asmita arriva dans une salle large de plus de cent mètres qui était effectivement une ville. Les maisons étaient géométriques et archaïques dans leur conception, démontrant l’ancienneté de ces constructions. Les albinos, tous aussi blancs de la peau à la chevelure, se rassemblaient dans les rues afin d’observer l’étrangeté, la créature de foire, que deux de leurs chasseurs ramenaient vers la place centrale où un individu imposant par ses trois mètres de haut arqua les sourcils en voyant ce cortège arrivé. On l’avait informé lorsqu’ils étaient arrivées au village, mais voir cela de ses yeux était différent.

गलियारेषु स्वामी, बाणशूटरस्य पुत्रः
महान् ग्रामप्रमुखः des Premiers Niveaux

- किं प्रचलति ? अत्र किं करोषि ? किमर्थं त्वं अस्माकं भित्तिषु आगच्छसि ?

Abdel ibn Musa
Cousin du 8ème membre de l’Assemblée des Trente du Califat Marchand

-Puisque les parts sont en nombre fixe et qu’il y a des règles spécifiques pour en créer de nouvelles, en effet il faut venir régulièrement pour avoir accès à des actions d’une société en particulier. D’ailleurs, quand vous voudrez revendre vos parts, il faudra de la même manière venir ici les revendre.

Abdel accompagnerait Yzis dans ses démarches en lui expliquant quelques formalités administratives spécifiques de Burj Babil, formalités qui étaient de plus différente entre des investisseurs étrangers et locaux, montrant bien comment les habitants de Burj Babil étaient favorisés dans le système comparativement aux étrangers.

Branka la Hacheuse, Thurford le Bricoleur
Membres du Syndicat des Parias

Yzis aurait pu avoir la réponse à certaine de ses questions en les demandant à Abdel, qui d’ailleurs pensait que l’absence de réaction lorsqu’il avait parlé du Syndicat avait pour raison le fait qu’il connaissait déjà cette institution. Il n’avait pas pensé que le Syndicat des Parias était pourtant une organisation existant uniquement sur Burj Babil. Le lien avec la VMS était certainement lié à leur condition de nains, mais en vérité le Syndicat était un héritage de la fameuse Horde des Tréfonds. C’est justement quand la Horde des Tréfonds s’attacha à la VMS pour devenir en quelque sorte l’armée privée de l’entreprise commerciale que certains réfractaires quittèrent la Horde pour fonder leur propre groupe ailleurs. S’installant au carrefour du Nouveau Monde dans l’optique de décider où lancer leur activité, l’indécision les conduisit à rester sur place et à accepter dans leurs rangs d’autres renégats et parias, peu importe leur provenance. Si aux yeux du Gouvernement Mondial ils seraient peut-être perçu comme un groupe hors-la-loi, selon les lois de Burj Babil ils étaient dans la légalité et cela faisait d’eux la seule alternatives aux organisations de la pègre pour les marchands locaux qui voulaient contrôler l’information, récupérer des marchandises particulières etc. La différence étant que le Syndicat prenait ces marchandises à la pègre pour les restitués en les réintégrant dans le système légal de Burj Babil.

-En effet. Il est loin d’être le seul des Trente à travailler avec des organisations de la pègre. Et non il ne travaille pas avec les reliquats de la Triade, si j’ai bien compris c’est que les mercenaires de la Triade capturés avaient des informations sur les bases liés au Réseau avec lequel collabore Ahmad, expliquait Abdel.

-Pour vous la faire, les organisations criminelles les plus importantes ont toutes pied-à-terre à Burj Babil, commença à expliquer Branka. Ils se battent régulièrement entre eux pour essayer de gagner plus de terrains en leur faveur, que ce soit pour organisés leurs trafics en multipliant leurs bases dans la tour ou en augmentant leur nombre de collaboration avec des marchands locaux. Dans ce cadre, le Syndicat représente un danger pour eux vu que nous sommes ceux qui les affrontons pour les membres des Trente qui tiennent à la légalité du commerce. Il est impossible de mettre fin à cette guerre perpétuelle : éliminer tous les membres d’une organisation influente et celle-ci enverra des lieutenants plus forts pour retrouver sa place et reprendre leurs rivalités. Le soucis étant qu’une guerre plus importante a lieu dans la pègre depuis plusieurs années entre une puissance multipolaire nommée Réseau et Konan d’Himitsu Shima qui perd en puissance, notamment à cause de Ren Tao qui semble bien décider à le vaincre. Cela fait qu’en ayant un rival de moins sur l’échiquier, les forces de ce Réseau se reconcentreront bientôt encore plus sur nous.

-Il y aussi le Nightmare Cartel qui a fait son apparition, mais ils n’ont pas encore autant de terrain que la Triade et Konan en avaient dans Burj Babil il y a quatre ou cinq ans et n’est donc pas encore un rival suffisant pour concentrer ce Réseau sur eux plutôt que sur nous, rajouta l’autre nain. Si vous désirez nous aider pour empêcher Ahmad et le Réseau de grandir à Burj Babil, vous pourriez nous financer pour que nous menions notre combat dans de meilleures conditions et avec du meilleur matériel.

-Notre famille craint beaucoup Ahmad, avoua Abdel.

-Il y a une décennie, il n’était rien. Je me souviens encore de lui, mendiant dans ces ruelles du District des Brumes, avoua Thurford. Nous ne savons pas comment ce Réseau a réussi à faire de lui quelqu’un de si puissant et influent. La Montagne d’Or, le nom qui semble être donné à ceux qui se chargent des trafics dans ce Réseau bien que tout cela ne sont que des théories, disposent de réserves d’or considérable il semblerait… Mais la richesse est loin de faire tout à Burj Babil. Sans soutiens politiques, sans relations, sans information, sans intelligence et sans prestige on perd rapidement l’argent donné, déclara-t-il en lançant un regard à Abdel qui toussa. Pourtant, au rythme où vont les choses, d’ici quelques années Ahmad sera un des hommes les plus influents et les mieux informés de Burj Babil. C’est insensé. De mon vivant, je n’ai jamais une ascension si impressionnante.

-Vous êtes un étranger et la Dialo Fusion Company semble avoir certains contact bien placés dans la Marine… enchérit Branka. Si jamais vous obtenez des informations sur la Montagne d’Or, cela pourrait peut-être nous aider également pour empêcher qu’Ahmad se forme une clientèle, au sens de clientélisme, qui s’étendraient jusqu’au Conseil des Trente. Il n’a qu’un seul « vassal » au sein du Conseil pour l’instant, mais si ce chiffre augmente les choses seront trop compliqués. Je n’oserais demander quelque chose d’aussi dangereux, mais démanteler cette partie du Réseau serait certainement la meilleure chose à faire. Sur cette Montagne d’Or, Luthor Gate « Steel Businessman », un baron de la mafia, semble en être un élément important : il est primé à presque 400.000.000B. L’ancien membre de la Triade, Honji Olozetta collabore également avec eux d’après certaines sources mais cela n’est pas certain. Enfin, François Tismount, un ancien capitaine pirate, pourrait également en faire partie, mais nous n’avons que son nom et son ancien avis de recherche à son sujet.

Finalement, ils en revinrent aux ouvriers.

-Hmmmm. S’ils acceptent de vous suivre et de quitter Burj Babil et le Syndicat, nous ne les retiendrons pas. Mais il nous faudra qu’eux ou vous nous dédommage pour la perte que leur départ représente pour nous s’ils restent travailler chez vous. Leurs ouvrages étaient bien utile pour améliorer nos système défensif, maugréa le Bricoleur. L’un d’entre eux, leur chef, est un architecte autodidacte. C’est car il souhaitait justement s’affirmer comme architecte que les architectes l’ont expulsés, ayant peur de se faire remplacer et renverser par un nouvel arrivant. Il n’a donc pas de formation classique et s’est formé par la pratique. Mais pour notre part, nous ne quitterons pas Burj Babil au-delà du temps d’escorter nos camarades. Cela a prit du temps pour que nous parvenions à nous faire accepter des autorités de Burj Babil et nous n’avons pas bénéfice à nous exporter ailleurs : la VMS et la Horde des Tréfonds sont bien au-dessus de nous, nous ne pourrions pas rivaliser. Ici nous avons un équilibre : la VMS ne s’y intéresse pas car il n’y a pas de ressources à extraire d’après eux et nous sommes apprécier des puissants de la ville comme alternative à la pègre. Nous nous plaisons ici, la puissance ou la richesse ne sont pas ce à quoi nous aspirons : nous voulons simplement vivre comme nous l’entendons.

Sevastiana Beatty « Monocle de Lune », Honji Olozetta “Sandale de Paille”
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Agon ne semblait pas s’être interrogée plus que cela sur le choix d’une entreprise par son interlocutrice. Pourquoi la hors-la-loi qui manifestait clairement son désir de garder l’identité de ses clients secrets avait lâché si facilement un nom si important ? Etait-ce simplement pour dire qu’elle pouvait travailler avec des gros poissons ? Où y avait-il une autre raison derrière ce choix ?

-Cela dépend le type de commerce. Certains géants apprécient certaines marchandises spécifiques et inversement certains sont prêt à faire sortir de leurs pays d’autres marchandises pour gagner de l’argent. Les voyages jusque là-bas sont rares, donc il faut que chaque traversée en vaut la peine.

L’escargophone afficha ensuite un grand sourire malicieux.

-Voyons… Avez-vous oublié mon métier ? Pensez-vous que je vende des objets qui pourraient nuire à mon commerce ? Pour que les gens acceptent de me confier leurs marchandises ou leurs protections, il faut qu’ils aient du mal à atteindre leurs destinations : faciliter l’accès à une destination serait ruiner mes perspectives commerciales, même pour une île comme Titanomakhia.

Elle secoua ensuite la tête de côté.

-Vous êtes bien curieux très cher représentant de Dialo Fusion Company. Je suis désolé, je n’ai pas mémorisé votre faux nom. Sachez que la curiosité est un très vilain défaut dans le milieu dans lequel vous avez pénétré. J’espère néanmoins que ce cher Dialo Fusion en personne sera convaincu par ces possibilités de développement.

L’Œil des Marais répliqua ensuite aussi bien qu’il put.

-Il y a une assurance qui peut être émise en effet.

-C’est la pratique usuel dans le milieu, assura Monocle de Lune. On l’a oublié dans le reste du monde avec l’amélioration des techniques de navigation, mais jadis tous les déplacements étaient si risqués que l’assurance maritime était la norme pour chaque voyage au-delà de l’île voisine.

-Je verrai les détails avec Ahmad concernant l’assurance et la revente, assura l’Œil des Marais.

-Pour ma part, une fois que j’aurais récupéré et compléter les documents, dois-je faire parvenir lesdits documents directement à Len Tao ? demanda finalement la criminelle à l’autre bout du fil.

गलियारेषु स्वामी, बाणशूटरस्य पुत्रः
महान् ग्रामप्रमुखः des Premiers Niveaux

-अहमस्मि गलियारेषु स्वामी, बाणशूटरस्य पुत्रः दीर्घवंशात् शासकः इति नाम्ना अहम् अत्र प्रभारी अस्मि ।

Le chef du village plissait les yeux régulièrement, essayant de comprendre la prononciation des mots de l’étrangère. Asmita et sa lignée avaient conservé une tradition de noms issue de ce langage très ancien, néanmoins elle avait donc appris à en devenir locuteur à partir d’une base textuelle et pas véritablement par des personnes maîtrisant véritablement l’intonation et les tons. De ce fait, si ses mots détachés en version écrite serait parfaitement compréhensible, parfois dans ses paroles à l’oral, le ton ou la prononciation de certaines syllabes rendait la compréhension opaque. Il fallut de ce fait la faire répéter certains mots, comme « peau », avant que les albinos ne comprennent celui-ci.

-उपरितनतलयोः अपि अधिकाः भिन्नाः राक्षसाः सन्ति? अतः, तत्र उपरि नरकं वा ?

Lorsqu’elle affirma venir des murs, tous s’échangèrent des regards. Asmita comprenait qu’ils parlaient d’un « Esprit de la Pierre », qui la désignait sûrement-elle. Ils la prenaient non pour une humaine mais pour une créature folklorique. Lorsqu’elle affirma être la Pierre et se dédoubla, le choc fut terrible. Une grande partie de la population s’agenouilla et se prosterna devant ce qu’ils prenaient pour une des incarnations de l’élément naturelle au centre de leur religion et culture. Le souverain quant à lui tomba sur son postérieur, les yeux écarquillé, plaça une main devant-lui en étant béat de rencontrer pour la première fois une créature mythique. Il se plaça également à genoux et se posta comme porte-parole de son peuple qui récitaient des prières.

- पियरे, वयं भवन्तं सर्वदा आराधयामः। अस्माकं ग्रामस्य रक्षणं कुरुत। अस्माकं पादयोः अधः स्थितः शिला अस्मान् मृत्युं पातु। वयं पृथिव्याः गभीरतायाः यथासम्भवं समीपे अनन्तकालं यावत् स्थातुम् इच्छामः। भवतः आशीर्वादं ददातु। उपरितः राक्षसान् अस्मान् नाशयितुं निवारयतु। वर्णस्य जनानां कृते अस्मान् रक्षतु।

Branka la Hacheuse, Thurford le Bricoleur
Membres du Syndicat des Parias

-Avec du matériel et des équipements, en tout cas des ressources. Cela peut même être des ressources de construction pour entretenir et améliorer nos bases. Un peu d’argent pourrait aussi nous être utile pour essayer de recruter de nouveaux membres, la majorité des fonds que nous recevons de nos alliés du Califat nous servent à obtenir des informations sur la pègre et trouver des cibles, à payer parfois des mercenaires pour nous assister ou pour maintenir certains privilèges que nous avons à Burj Babil, évoqua Branka.

-Nous en savons beaucoup car le Syndicat n’a pas de chef. Nous sommes tous au même niveau et nous nous réunissons pour prendre des décisions démocratiquement, expliqua son collègue. La dernière position de Luthor Gate que nous connaissons remonte à il y a quatre mois lorsqu’il a écrasé un groupe criminel de South Blue et récupérer l’ensemble de leur commerce. Nous n’avons pas réussi à obtenir de nouvelles de lui depuis, seulement de certains criminels que nous pensons être ses possibles subalternes. Concernant Honji, nous pensions jusqu’à il y a peu qu’il travaillait encore pour la Triade, mais nos prisonniers semblent formels sur le fait qu’ils pensent avoir été abandonnés par ces grandes figures. Quand à l’avis de recherche du capitaine Tismount, le voici.

-Tuer Ahmad serait simplement repousser le problème. Un autre prendrait sa place. Nous préférons le conserver et garder un œil sur lui plutôt qu’avoir à identifier celui qui le remplacerait. S’il monte trop, nous finirons par être contraint de tenter quelque chose, mais pour l’heure c’est encore gérable. En menant certaines de ses actions, il se dévoile. Nous n’aurions jamais su ses liens avec Luthor Gate si Ahmad n’avait pas rencontré ce dernier afin d’entrer au Conseil des Trente.

-Assez discuté de tout cela, nous vous dirons les chiffres qu’il nous faudra une fois que vous aurez rencontré les ouvriers. Suivez-nous.

Le binôme de nains conduisit Yzis hors du District des Brumes et grimpèrent même deux étages avant de se diriger vers un coin reclus. En pénétrant dans la salle, il semblait que les lieux étaient prévu pour servir de forges à l’origine. Un groupe d’une dizaine d’hommes se trouvait au milieu de la pièce, autour d’un feu. Branka pointa du doigt l’homme imposant armé d’un énorme marteau qui se trouvait au centre.

ʾUmayyah ibn ʿAbd Šams
Chef du groupe d'ouvriers renégats de la ville-chantier

-Hmmmm. Qui êtes-vous ? Que se passe-t-il les gars ?

-C’est quelqu’un qui a du travail pour vous, entama Thurford.

Sevastiana Beatty « Monocle de Lune », Honji Olozetta “Sandale de Paille”
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-Pardonnez mon caractère s’il ne vous convient pas, il faudra vous en accommoder.

Quant à la réponse au sujet de la position de Len Tao, le fait que son interlocuteur en parle avec tant d’assurance amusait la mercenaire navale qui néanmoins se força à paraître déconfite pour que l’escargophone rende l’expression voulue. En vérité, elle le savait parfaitement et il n’y avait aucune difficulté pour le Réseau de faire entrer ou sortir des documents de Marineford. Elle ne savait absolument pas comment cela fonctionnait, mais certaines informations provenant du saint des saints, de la Marine comme de Marijoa, n’auraient pas pu atteindre les Vaisseaux Fantômes autrement. Elle n’avait eu accès qu’à des documents indiquant des routes et des ordres de missions de certains officiers gouvernementaux, mais elle se doutait bien que le Réseau disposait de bien d’autres informations.

-Nous ferons de notre mieux en tout cas.

Elle se força d’autant plus à garder une mine déconfite quand Agon évoqua le lien entre l’entreprise et la Couronne de manière explicite. Elle en arrivait au stade de la conversation qui était véritablement le plus important. Les histoires de dial et de berrys n’étaient que la partie courante, une négociation sans grand intérêt.

-Ne nous confondez pas non plus avec cet incapable de Ren Tao et le Nightmare Cartel. Ses forces ont beau malmener la mafia, Konan saura rebondir comme il se doit, soyez en certains étant donné le manque flagrant d’organisation de ce Ren Tao. Même si nous n’avons pas nos entrées à Marijoa, cela ne saurait tarder et compensera les pertes enregistrés.

Elle attendit ensuite que la réponse lui parvienne sur l’endroit où les papiers devraient être envoyés. Jetant des coups d’œil à son camarade, ce dernier avait prit du temps à comprendre à quoi elle jouait mais il hochait enfin la tête. Si le contre-amiral Agon se laissait influencé, ce serait fort intéressant de suivre l’évolution des actions de la Dialo Fusion Company… Néanmoins, les informations qu’Yzis Archer avait pu récolter en étant conduit au Syndicat pouvaient compromettre ce qui avait été tenté ici. Néanmoins, elle n’avait rien à y perdre en soit vu par qui elle prévoyait de passer pour s’occuper de transporter la marchandise. Finalement, une réponse fut donnée.

-C’est notée. Voulez-savoir autre-chose ? Il faut que je parte rapidement comme je vous l’ai dit.

Si Agon mettait fin à l’appel, il pouvait décider de ce qu’il ferait ensuite.