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Maître-Jeu
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Dim 12 Mai - 14:05


Personne ne savait pourquoi ce bâtiment s’étendait si profondément dans le ciel et pourtant il était visible à des kilomètres de distance dès la mer. Ce lieu n’était pas comme les autres car il était le melting-plot de plusieurs communautés, de plusieurs groupuscules qui s’affairaient à cet endroit qui pourrait être comparé à l’Archipel Shabaody sur Paradise, la Tour de Burj Babil… Même la météo aux alentours ne permettaient pas de véritablement savoir si c’était un symbole d’espoir ou de désespoir ce que représentait cette tour, elle était là tel un phare dans l’obscurité et un abri pour tout ceux s’aventurant sur le Nouveau Monde. Si les navires approchaient de l’étage 41 pour pouvoir aborder et commencer à fréquenter les lieux c’est dans le District des Brumes que l’action se déroulait désormais.

En effet cet endroit était mal fréquenté et de très nombreuses personnes convoitaient les parts de marchés ou plutôt des endroits qui avaient été repris par des personnes un peu moins importantes. En effet cela faisait presque bientôt trois années complètes que la Triade des Rires du Tao avait désormais été démantelé par Lidy Olsen laissant pour les plus opportunistes des points d’intérêts pour tout simplement récupérer de la clientèle ainsi que de s’adapter au nouveau paysage du marché. Après de multiples analyses ainsi que de veilles informationnelles sur le lieu qu’était Burj Babil, cela avait pris pour les plus éminentes organisations de la Pègre plus de temps que prévu pour saisir l’opportunité de capturer ses points d’intérêts et donc notamment le lieu que la Triade utilisait à l’époque comme tour d’opération dans le Nouveau Monde.

C’est ainsi qu’il était là du haut de ce manoir à regarder à travers la fenêtre en train d’attendre, il le savait ses informateurs l’avaient renseigné depuis quelques jours. Il avait refusé à maintes et maintes reprises les invitations du Nightmare Cartel mais aussi les invitations pour collaborer avec la Montagne d’Or.  Il refusait car cela voudrait également dire qu’il pourrait perdre sa place dans le Califat Marchand, place qu’il avait pris du temps à obtenir en tant qu’étranger. Il était là donc en train d’observer les rues en train de s’agiter, il le savait ils allaient revenir à l’assaut. Il fallait qu’il survive lui et son organisation…

[Pillage] Appel d'Offres Boogey10
The Boogeyman,
Héritier des commerces de la Triade sur Burj Babil



La Couronne : Je vous laisse écrire votre arrivée à Burj Babil comme vous le décidez.
Jiva / Ed / Chapter : Si vous êtes intéressés par le RP vous pouvez déjà vous rendre dans le District des Brumes (si vous souhaitez le rejoindre)

Je répondrais dans une semaine. A l'issue de ce RP la pègre du Nouveau Monde pourra vous ouvrir ou vous fermer ses portes have fun.
Maître-Jeu
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Ghetis Archer
Amiral Kurohebi
Ghetis Archer
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Amiral Kurohebi
Jeu 16 Mai - 20:15

Serpent Noir

Ore Wa Kurohebi Da !





L’aventure reprenait enfin pour l’unité « Nouveau Monde » de La Couronne !  Il n’y avait pas à dire, l’équipage avait bien évolué depuis ces deux dernières années. L’existence même d’un groupe sur le Nouveau Monde était quelque chose d’assez improbable.

Pour autant hormis une incursion en plein Wa No Kuni se soldant par la capture d’un Nébula, ils étaient restés relativement calmes. Pour cause Yzis avait calmé son ardeur, ne cherchant désormais qu’à capturer Nesméa afin de boucler son tour du Nouveau Monde. Néanmoins, il faisait chou blanc sur sa piste et le CP7 ne lui avait pas assigné de nouvelle proie. De ce fait, la vie n’était redevenue qu’une aventure pour lui.  

De son côté, Agon avait toujours soif d’affrontement et de renommée, mais cela dans l’unique but de devenir Vice-Amiral. Il était devenu Contre-Amiral depuis deux années déjà, à la suite de la capture de Vindex.

Vindex, Nestorius et Lahire, il s’agissait-là des trois captures importantes du groupe. Cela paraissait encore maigre aux yeux de celle qui les avait rejoints durant ces deux années : Asmita Raja. Soupirant, ce fut à l’approche du Maelström vers lequel pointait le Trilog Pose que cette dernière se mis à espérer un peu d’action.

Le reste de l’équipage se voulait plus tranquille et moins centré sur des objectifs précis.

La timonière Hua Min mettrait alors le cap vers l’île tout en coordonnant l’ensemble de l’équipage avant de traverser l’un des aqueducs permettant de pénétrer l’île par son  41ème étage, tandis qu’Yzis prendrait la parole.

[Pillage] Appel d'Offres Pnj_yz10
Yzis Archer, Agent d’élite du Cipher Pol 7, renommé à 80 millions de berrys.

- Le Burj Babil… J’en avais entendu parler pendant ma jeunesse à Hunter Island… C’est sans doute la chose la plus étrange du Nouveau Monde… Une construction que seul Ghetis pourrait apprécier.
- Beaucoup de murs en effet… Que du mur même. Dirait Agon.
- Mais je ne sais pas grand-chose de ce lieu, sinon qu’il s’agit d’une tour en construction permanente. La rumeur voudrait que les architectes de l’île soient particulièrement qualifiés.
- De potentiels ouvriers pour concevoir ma Prison Céleste dans ce cas ?
Renchérirait Asmita.

[Pillage] Appel d'Offres Eee67d10
Asmita Raja Archer, agent d’élite du Cipher Pol 5

- Tu n’en loupes pas une toi !
- Nous sommes aussi dans le Nouveau Monde pour recruter des membres de choix après tout ! C’est ainsi que nous avons recruté Olivia par exemple.
- Elle n’a pas tort… Le Ciel aurait bien besoin d’artisans de leur calibre.
- Oh non pas toi aussi Agon !
Dirait Yzis.
- Allez ne perdons pas plus de temps et répartissons nous les rôles. Nous sommes désormais en plein territoire Yonkou, la rigolade est terminée… Une erreur et nous mourrons tous… Surtout qu’il s’agit du territoire d’Eko Taka qui a probablement une dent contre Agon et Yzis. Dirait Pride en rejoignant le trio sur le pont.

[Pillage] Appel d'Offres Pridea10
Pride, Membre de la Division Scientifique, Pôle Cybernétique
Bien avant que l’île ne soit visible, l’équipage de La Couronne avait été contraint de troquer ses voiles contre de simples voiles blanches afin de passer inaperçu. La majorité des membres avaient opté pour des tenues du quotidien y compris les matelots.

Ajustant son chapeau de rubans, Yzis partirait accompagné d’un Agon ayant repris sa tenue d’antan, celle masquant la moitié de son visage et d’une Asmita qui n’avait pas à se cacher, faute de renommée.

[Pillage] Appel d'Offres Pnj_ag11
Agon Akem, Contre-Amiral de la Marine, renommé à 135 millions de berrys.

Le navire s’engouffrerait ainsi jusqu’au port de « l’île » ou plutôt le « port du 41ème étage » ! Le trio quitterait doucement le navire, tandis que la plus grande cité marchande du monde se présentait à eux :

Madinat as-Salam.

Néanmoins, à peine Yzis et Agon eurent-ils foulé le sol de l’île qu’Asmita fusionna avec celle-ci, les abandonnant d’office pour sonder les lieux.

- On se rejoint au dernier étage !

Kayoi

Une fois fusionnée entièrement dans son élément, Asmita pouvait passer d'un point à un autre de sa masse élémentaire à une grande vitesse, faisant penser à un déplacement instantanée proche d'un Soru plus rapide. Le Burj Babil constituait pour elle un terrain de jeu sans pareil. Ce lieu lui rappelait le Mont Olympus d’High West, bien que ce dernier était largement plus grand, puisqu’il piquait le ciel lui-même. Ainsi, la Raja se dirigeait directement vers le 283ème étage du Burj !

- Elle va encore se la jouer perso tu vas voir. Dirait Yzis tout en s’étirant pour entamer une petite ronde de l’île au côté d’Agon.

- Dis-toi qu’elle fera un bon repérage.

Ainsi, c’est tranquillement que le duo se dirigerait vers le Palais Abbhassid, la halle centrale où se trouvaient, semble-t-il, les plus intéressantes marchandises, tandis qu'Yzis sentait Dratgon se balader dans sa chevelure.

Pendant ce temps sur le navire s’afférait Belmont, le long-bras charpentier. Il s’occupait de rafistoler le navire, alors qu’Olivia Alrinach commençait  confectionner l’Eternal Pose du Burj Babil, tranquille ment assise à une table positionnée sur le pont gazonné du navire. Hua Min en profitait pour arroser les fleurs à Pop Green poussant sur le pont, ainsi que vérifier l’état des quelques arbres. Pride s’occupait des malades sur le pont, tandis que Madi s’occupait des animaux dans la cale.

-->
La Couronne
Awful


Résumés:

Inventaire:

_________________
[Pillage] Appel d'Offres 45495_s

Vente sur dans le ciel et livraison dans tout Grand Line : Ici

Spoiler:
Ghetis Archer
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Jiva
Jiva
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Sam 18 Mai - 20:20





Contre-Nature



Quelques heures plus tôt, Burj Babil - 41ème étage


« N’oublie pas ce que t’es ! Tu n’es qu’un esclave, pire que tout, tu n’es qu’une loque ! »

Les paroles de l’avant-veille le ramenèrent de son absence, ses yeux parcoururent le reflet translucide renvoyé par la porte vitrée. Il se dévisagea un temps, sa tignasse ébouriffée, sa balafre ceignant un œil qu’il préférait clos, ses lèvres scellées dans une expression faussement affable. L’énergumène parcourut l’un des nombreux costumes qu’on lui avait confectionnés pour au mieux sied sa fonction, celui-ci était son préféré : le nœud orange fantaisiste, les épaulettes rembourrées pour fausser sa carrure, le vert-canard qui le ramenait à ses seuls souvenirs d’être-libre.

Le spot s’alluma à l’instant où la porte s’ouvrit. La lumière s’abattit au centre de la pièce, découpant la funeste exposition présentée à l’invité. Une jeune femme menottée à une chaise, pieds et poings liés à celle-ci.

-Road ?

[Pillage] Appel d'Offres Tuq0[Pillage] Appel d'Offres 6kyh
Lock ; Road Kamelot

La voix de l’homme cueillit son esprit, perçant le lourd silence dans lequel elle avait été plongée. La dénommée cogita un instant, des pas rythmant ses réflexions, pour finalement mettre un visage sur cette voix : elle l’avait entendue tant de fois pourtant, mais difficile pour elle de la considérer au premier mot. Après tout, un décor quotidien ne se constatait plus, peu d’attention n’y était prêté : il s’agissait d’un acquis, une chose passive et indéboulonnable.  

-Lock, c’est toi ? Lock !

Les yeux de la brune s’écarquillèrent, sa mine semblant s’éclaircir à l’esquisse de cette gracieuse nouvelle. Il était là, son majordome. Il l’avait retrouvée par elle ne savait quel miracle et allait la tirer de cette situation.

-Vite, dépêche-toi de me défaire de ses liens. On va retrouver cette folle qui m’-

Non.

Toute sa joie tomba comme de la peau brulée lorsque, dans le faisceau de lumière, entrèrent son pantin accompagnée d’une silhouette encapuchonnée qui n’annonçait bon augure. Le premier porta un sceau, l’autre une lance à la pointe étincelante.

Incertitude. Le battant se délogea à ses tempes. Soudain, la panique s’abattit à nouveau sur la marchande. Son homme à tout faire,  avait-il été contraint de suivre ses ravisseurs ?

-Qu’est-ce que tu fous Lock ? S’étonna la brune.
-Dés…

Ses iris papillonnèrent ne sachant où conduire son attention : déceler le visage terrée dans l’ombre de la capuche, décrypter l’émotion trahie par les traits de Lock, comprendre ce qu’était cette fumée se dégageant du sceau qu’il portait…

-Déso…

Ses pieds s’agitèrent frénétiquement, les menottes s’entrechoquant aux barreaux de la chaise. Les plaies à ses chevilles s’approfondirent à mesure des frottements, bientôt le sang s’écoula jusqu’à ses talons.

-Désolé Road !

Le borgne porta le sceau à sa hauteur, ses bras tremblotait dangereusement. Road y décela de l’incertitude, plus que tout de la faiblesse. Elle connaissait l’énergumène, on lui avait achetée pour son septième anniversaire alors qu’il n’était qu’un moins que rien. Elle lui avait donné une identité, un rôle et surtout des responsabilités. Une position que tout esclave aurait aimé au moins avoir la chance de pourvoir. Ce type gérait ses affaires avec elle, il la connaissait par cœur et réciproquement. Jamais, jamais il n’aurait pu…

-Qu’est-ce que tu fous ! Arrête de suite et je te promets que je ne te changerai pas ! Dépêche-toi de-

Un hurlement la prit lorsque l’huile chaude éclaboussa son torse pour s’écouler jusqu’à ses cuisses.

-Je… Je ne suis plus à toi Road.  Je suis…

Le briquet s’alluma dans les ténèbres masquant jusqu’alors sa seconde main. Il fut lancé, tourbillonnant jusqu’à sa cible.

-Elle m’a dit que je pouvais l’être… être bien plus qu’un homme libre ! Elle m’a dit que je pouvais être un pi-

Combustion.

La chaleur monta d'un cran, les flammes alimentèrent des râles qui empêchèrent Lock d'entendre sa propre voix. Ses battements incessants martelèrent ses tempes, il ne s’entendit plus penser et passa en pilotage automatique.

D’un trait de lumière, une jambe valsa hors du brasier jusque dans ses bras.

-T'en es un, ouais. Fais le. Lui ordonna celui qui l’avait conduit en  ce lieu en essuyant sa lance de sa cape.
-Je… je suis…

Il chercha son mot, sa bouche s’ouvrant en grand, sa langue et ses maxillaires frémissaient. Avait-il ce qu’il fallait, pour se libérer de sa condition ? Le majordome se sentit floué, il n’aurait jamais cru être à ce point démuni si près de la réussite. Et pourtant, Lock le savait : sa nouvelle vie n’aurait pu débuter sans ce sacrifice.

___

La succursale avait été investie quelques jours après son arrivée. Son intérieur lui rappelait celui d'une cabine : tout de planches de bois, au milieu une table rectangulaire parsemée de cire coagulée, des fauteuils usés par le temps dans l'un desquels elle était engoncée. La lumière chancelante des bougies trônant au plafond éclairait à peine le lieu, rendant sa lecture plus irritante qu'elle ne l'était déjà.

-Si t'as pu utiliser ça contre quelqu'un, considère qu'on peut le retourner contre toi.

La voix nasillarde du senior trancha ses pensées, la forçant à replier sa paume et ainsi clore le livre. Elle gratta sa couverture de son pouce, sentant la gravure de son titre sous son doigt. Trois lettres qu'elle devinait encore, un titre bien simple qui l'avait happée lorsqu'on lui proposa un tas d'ouvrages : «V.I.E.».

-Si la raclure qui te servait d'ami s'est tirée, qu'est-ce qui te fait penser qu'un illustre inconnu trouvé au hasard dans un bar restera à tes côtés jusqu'aux sommets ? La promesse d'un raccourci devrait suffire à lui faire changer de camp. Tire une croix de-
--jours pas ?

Un bruit soudain la ramena à la réalité de sa situation. Son regard parcourut le visage de Perce au moment où il se découvrit de sa capuche. Il se posa ensuite sur l'expression de dégoût de l'autre gus' qui peinait à zieuter les broches partiellement carbonisées tout juste bazardées sur le bureau. Ce dernier ne prit la peine de s'asseoir et continua sur sa lancée, visiblement ennuyé de la situation.

[Pillage] Appel d'Offres Scam[Pillage] Appel d'Offres Oiun
Percelance ; Husdon Heath

-Dans ce cas, ne crois-tu pas préférable que je le recherche plutôt que de servir de nounou à l'autre ? C'est quand même mon camarade !
-S'tu veux m'prendre mon job, cause moi direct'ment. J'l'ai d'jà dit : j'connais mieux le type qui l'a mis sur l'coup. J'pourrais facilement l'ret'trouver, votre bonhomme. Mais faudra accepter mon offre, hein ?

L'autre avait rétorqué du tac au tac, rappelant sa plus-value dans ce miteux endroit. Elle l'avait récemment rencontrée avec Basil : un balafré en costard qui, selon son acolyte, aurait pu leur permettre de concrétiser l'une de ses ambitions. Il était différent d'eux, c'était un mercenaire. Un type dont la loyauté allait à son compte en banque, forcément un type à qui on ne pouvait faire que peu confiance. C'était qu'en ce bas monde, il était naïf de penser que les sommes étaient finies.  

-C'bien c'que j'pensais ! Bon, j'y vais moi. Quand tu m'reverras, prépares toi à respecter ta part. Finit-il d'un ton acerbe.

Un raclement de chaise plus tard et la porte fut claquée derrière lui. Les joues roussies du lancier indiquait à son interlocutrice qu'il se sentait insulté. L'échange n'était pas allé en son sens et il ne comprenait certainement pas sa position à elle, pourquoi n'avait-elle pas soutenu sa position ? La situation lui était trouble, certainement. C'était une affaire différente des autres, une affaire que seul des rats éhontés et sournois pouvaient gérer. Des fouines prêtes à manger dans n'importe quelle main pour satisfaire leur appétit. Son livre se rouvrit à la même page, l'un de ces yeux parcourut à nouveau le texte avant de se porter sur le marque-page qu'elle préleva.

-Oh. Tu vas lui faire confiance jusqu'au bout? Lui revint le vieillard sans perdre une occasion de l'énerver.

Le papier cartonné fut tendu à Percelance. Il l'examina avant de s'énerver de plus belle, mais l'objet fut plus intrigant qu'escompté. Y était encrées plusieurs inscriptions, des lettres et des chiffres qui dans cette situation formaient une autre énigme. Était-ce là le véritable plan de Basil ?

-«PDG» ? A quoi ça rime ?

Le cuisinier chercha un indice dans le regard de celle qui lui faisait face. Il l'auscultait péniblement, son réflexe initial était de se défaire de cette lecture, prenant une pose soulignant son assurance. Un simple geste permit de souffler les flammes fébriles au-dessus de leurs têtes. L'obscurité lui masqua ainsi Percelance, en faveur du vieillard qui apparut une nouvelle fois devant elle pour lui renvoyer son propre reflet. Elle le traversa en se levant avant même qu'il ne put prendre parole.

[Pillage] Appel d'Offres Rslg

-Nous ne sommes pas des mercenaires.

Un autre raclement de chaise, des pas et le perturbant son d'une mastication outrageusement bruyante.

-Merci, Perce.


___


191

« Je reste là, à fixer la porte close. Sa fidélité force le respect et, bien que nos opinions puissent diverger, il n’hésite jamais à se plier à ma volonté. Je devrais m’en satisfaire, j’imagine, pour autant cela me paraît trop beau pour être vrai. En l’état le lien me rattachant à lui ne tient qu’à sa loyauté envers moi. C’est sûrement là mon erreur, ne pas avoir cherché d’autres points d’attache ou levier.

Peut-être ai-je été naïf d’extirper ce type de sa basse situation pour l’élever au statut de bras droit. Bientôt ses réflexions quant à mes ambitions se feront plus profondes, et, lorsqu’il commencera à trop réfléchir je crains devoir décider ce qui compte le plus pour moi : la valeur de ce second pour contrôler mon organisation, ou bien ma propre maîtrise de celle-ci et de l’ensemble de mes hommes.

Que devrais-je faire ? Un second m’est indispensable. Si je n’ai pas une telle personne à qui faire connaître mes désirs et lui faire confiance pour réaliser le nécessaire afin de les exécuter, comment pourrais-je conserver la hauteur indispensable à l’accomplissement de mes ambitions ?

Le remplacer par un être plus fiable ? Un type avec lequel j’aurais plus que de la loyauté prise pour acquise ?

Une fidélité indéfectible. Une qui ne saurait être trahie. Impossible à remettre en question.

J’ai lu un jour qu’une action simple permet parfois d’altérer l’ensemble des valeurs d’une personne. Le remettre en question, la bazarder face à une glace qui le confronte au soi qu’elle était juste avant de commettre ce qu’elle aurait estimé d’irréparable. A ce moment deux options s’offrent à elle. Accepter le changement et avancer en capitalisant sur ce dernier, c’est-à-dire s’interdire tout retour en arrière. Autrement, sombrer dans les regrets et ne devenir qu’une vulgaire ombre parmi une masse amorphe. Une masse vouée à n’être, au mieux, que du décor.

En étant à l’initiative de ce changement, j’obtiendrais certainement plus que de la loyauté. Car celle-ci sera intimement liée à la nature nouvelle de cette personne. Elle sera sa base, le ciment de notre relation.

Serait-ce seulement suffisant ? Devrais-je essayer ? Devrais-je me trouver un nouveau second ? Suis-je déjà capable de me débarrasser de lui ?

Suis-je capable de tuer Judal ?»


___
Présent, Burj Babil - 41ème étage


Les tonalités de l'escargophone se noyèrent dans le silence. C'était la quatrième fois ce quart d'heure.

Pénible constat. Pénible incertitude. Pénible flottement.

La silhouette drapée d'ombres s'était engagée dans le District des Brumes plus tôt. L'ambiance différait de ses attentes, mais semblait lui seoir, étant presque familière. Des façades par moment aguichantes, par d’autres délabrées, se relayaient dans un chaos organisé. Les rues y étaient étroites, poussant la foule à se masser devant certains points d’intérêts, laissant des ruelles sombres et exigües, coupe-gorge, presque désertées. Les rayons du Soleil filtraient péniblement au travers des parois de la tour, rendant une lumière ocre presque étouffante pour certains, chaleureuses pour ceux habitués à nager dans ces eaux criminelles. Chaque âme ici avait une affaire à mener, donner pour recevoir, sinon prélever quand besoin s'en faisait. C'était une dynamique classique de ce monde : l'Underground. Un terme qui sonnait de plus en plus creux dans la bouche de beaucoup, mais avait toujours le don d'en faire rire certains : ces gens se bataillaient un soi-disant trône dans une place souterraine, lieu exigu et clos où liberté était parodiée par le pouvoir.

Certains sur le chemin de l'ombre se détournaient un instant pour la reluquer en louchant. Ses bras semblaient anormalement longs, pour une petite taille. Ses mains arrivaient carrément à la fin de sa longue cape. Lorsque la lumière les touchait, elle se reflétait dans leur pâleur avant de se fondre dans les ténèbres de son vêtement. Cette personne, long-bras albinos ou qu'importait, s'arrêtait par moment pour reluquer quelques enseignes, jamais assez pour interagir avec autrui. Puis, au bout de maintes enjambées, se présentait à elle une bâtisse qui dénotait pas mal avec le râtelier dans lequel elle évoluait jusqu'alors.

Pause.

Un putain de manoir, ça ? On était loin des constructions gothiques, sinon vampiriques, qu'elle escomptait. La façade était particulièrement entretenue, trop propre sur elle-même à son goût. On semblait plus proche d'une description de château de nobles que d'un lieu hanté par des criminels.

Trop tard, elle avait assez perdu de temps : son index rentra en bouche, tandis qu'elle accéléra le pas. Elle allait vérifier d'elle-même de quoi il en retournait. Le temps filait et jamais elle n'aurait accepté l'idée de s'être lancée sur une fausse piste. Sa marche résolue était doublée de vigilance : si les criminels qu'elle recherchait étaient bien là, auraient-ils tenté quoique ce soit pour l'empêcher de toquer à leur porte ? Ils pouvaient toujours tenter, elle aurait su les recevoir. Mais, en l'occurrence, la situation semblait tourner à l'opposée pour ces scélérats.


La Triade ou autre, on allait la recevoir et l'entendre.



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Edward Lawrence
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Dim 19 Mai - 16:00


Appel d'offre

Début 1510 ~ Burj Babil - Cœur du Nouveau Monde




La lumière vacillante de l’éclairage partiel projetait des ombres mouvantes sur les épais murs de béton du District des Brumes. Au 41e étage de Burj Babil, l’immense marché noir se déployait dans un labyrinthe de ruelles étroites et d’étals encombrés où claironnaient les cris des marchands avides, comme pressés de se délester de leurs marchandises douteuses. Sous la devanture de l’une des boutiques illégales se trouvait un homme, les épaules voutées et le dos avachi contre la vitre poussiéreuse, observant sans réellement regarder les nuisibles qui grouillaient en ces lieux mal famés. Contrairement à ses comparses, l’homme ne faisait aucun zèle, et semblait comme perdu dans ses pensées, comme déconnecté de ce monde cupide et morbide auquel il appartenait.  

Khabib allait devenir riche.

Cette seule pensée lui donnait le vertige. Dans les prochaines heures, il gagnerait bien plus d’argent qu’au cours des vingt dernières années. Une somme fabuleuse, payée comptant et livrée en main propre.

Une nouvelle vie et ses nouvelles perspectives s’ouvraient à lui. Bientôt, il pourrait offrir à sa femme tout ce qu’elle désirait : des vêtements, une villa, une alliance de diamant pour remplacer le minuscule anneau de fer doré qu’elle portait depuis leur mariage. Il emmènerait leurs deux enfants au parc d’attractions de l’archipel Shabondy.

Dès qu’il aurait l’argent, il déménagerait. Il abandonnerait les deux pièces exiguës qu’il occupait avec sa famille dans les bas-fonds du 40e étage, au sein de l’un des quartiers les plus peuplés, pour s’installer dans un endroit plus tranquille, plus aéré, plus spacieux. Peut-être même sur une autre île, après tout, pourquoi pas ? Ils pourraient contempler le ciel tous les jours, respirer le vent frais, profiter d’un soleil chaleureux la journée puis compter les étoiles une fois la nuit tombée. Et tant d’autres choses auxquelles ils ne pouvaient aspirer tant qu’ils demeureraient prisonniers de cette tour.

Khabib se redressa quelque peu et fit quelques pas, faisant osciller sa tête vers la droite, puis quelques instants plus tard, vers la gauche. Il serra dans sa main tremblante une enveloppe légèrement froissée, tandis qu’il continuait à scruter nerveusement les environs. Il avait conscience des risques qu’il prenait en partageant les informations sensibles qui s’y trouvaient, et qui lui valaient de trahir certains de ses semblables, de ses collègues. De ses amis, même.

Pour autant, le mot trahir était un peu fort, et ce n’était pas tant la désagréable découverte de son acte bas qui l’inquiétait. Non, ce qu’il appréhendait, c’était que ces informations puissent tomber dans de mauvaises mains et qu’on l’en tienne pour responsable : de par leur sensibilité, il était tout à faire concevable de les utiliser pour…

Il chassa ces affabulations de son esprit, il n’était qu’un pion remplaçable dans cette immense fourmilière qu’était Burj Babil, il n’y avait pas lieu de songer à des choses qui le dépassaient totalement ni au sort de hauts placés qui baignaient dans l’abondance et qui n’avaient cure de son propre sort. Ni même de sa propre existence, sans doute. Cela valait bien de s’offrir une belle retraite dorée, loin de cette prison. C’était là un bien moindre mal.



Et ce fut alors qu’il le vit.

Sa tête trônant au-dessus des autres.

Des cheveux noir de jais, des balafres éclatantes, un rictus aussi béant qu’inquiétant, celui des mauvais jours. De larges épaules qui semblaient tomber vers l’arrière, comme s’il toisait le monde. Enveloppées dans un épais manteau d’une fourrure taciturne. Et doté d’un regard plus incandescent que dix soleils.

Que faisait-il là ? Pourquoi lui ? Pourquoi maintenant ?



Khabib fut pris de vertiges. Il était comme irrémédiablement captivé par cette apparition inopinée. Le géant s’avançait parmi la foule, dans un rythme tout aussi hypnotique : son corps semblait osciller de haut en bas, comme rythmé par chacune de ses foulées, qui revêtaient presque un aspect solennel, irrémédiable. Il continua de l’observer, comme hypnotisé par sa marche impétueuse.

Edward Lawrence, Nébula mais surtout Latrodectus pour la Dangereuse. Un désastre. De la sueur dévala les pentes caverneuses de l’observateur. La présence de cet homme sur Burj Babil n’augurait rien de bon. Comment avait-il passé les sécurités sans être repéré ? Car sinon, comment expliquer que Kozawa-sama et ses hommes le laisserait ainsi vagabonder sur leur territoire ?

Khabib serra de plus belle l’enveloppe comme dans l’espoir d’évacuer le surplus de stress qui le dévorait. C’était typiquement le genre de personnes qui ne devait surtout pas mettre la main sur ce type d’informations.

Il se força à ne pas céder à la panique totale, cet homme en particulier était extrêmement dangereux. Sa réputation était exécrable, sa présence, annonciatrice de désastres et de cataclysme. Un tueur de masse, voilà ce qu’il était. S’il venait à se déchainer… alors personne ici ne serait en sécurité.

Et puis, peu à peu, la foule commença à se dissiper telle la brume qui se dévoilait et laissa apparaitre deux autres hommes aux côtés du Nébula. L’un, de très grande taille lui aussi, à mi-chemin entre le monstre et l’humain, et l’autre… Oh l’autre était sans doute le plus monstrueux.

Josh.

Simple primé à 29 millions de Berrys. Soit moins de 6 fois que la somme qui avait été convenue lors de l’arrangement. Un pirate de pacotille. C’était ce qu’il avait voulu croire. Il avait été négligent, sans doute aveuglé par la coquette somme qu’on lui avait agitée sous le nez comme une vulgaire carotte. Il avait donc précipité le deal avec ce Josh sorti de nulle part et qui ne semblait être personne de bien dangereux.

Mais Josh était avec Edward Lawrence.

Et donc, avec la Dangereuse. Et lui, il serait le traitre qui avait pactisé avec l’ennemi, troquant des informations contre un confort illusoire, éphémère. L’informateur songea un instant à prendre la fuite, à protéger ces informations, à protéger ses maitres, pourtant… il songea à l’inégalité qui régnait ici, au manque de considération à l’égard de ses semblables, et puis à sa famille pour lesquels il venait de se risquer à souhaiter une meilleure vie…

Cet instant de doute le fit vaciller. Il croisa le regard de la calamité qu’il se refusait encore d’offrir son service. Et se fit alors consumer par ses pupilles embrasées.

Dès lors, le temps sembla se figer. Le monde perdit de ses couleurs. Edward Lawrence était grand. Immense même. Et à mesure qu’il s’approchait inlassablement, il semblait grandir davantage. Si bien que le monde semblait se réduire à chacun de ses pas. Comme si rien d’autre n’avait d’importance. Comme s’il écrasait tout. L’informateur se décomposait. Son corps devenait lourd. Il était paralysé. Il distingua les plumes qui flottaient légèrement au-dessus des apparats du forban. Il suffoquait. Plus aucun son ne lui parvenait. Il était pris au piège. Impuissant.

Il avait péché. Par appât du gain. Mais les gens comme lui n’étaient sans doute pas destinés à s’élever, après tout. Ainsi, il faisait face à un placide constat. Qui était-il pour prétendre le contester ?

Edward Lawrence était venu prendre.


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Mer 19 Juin - 2:59


Le Burj Babil constituait un axe d’une importance capitale au sein du Nouveau Monde. Il constituait la plus grande place marchande de ce monde et offrait donc une économie fleurissante. Le Cœur du Nouveau Monde constituait la zone au sein de laquelle les Empereurs exerçaient leur pleine domination, mais paradoxalement il constituait aussi la zone où les Nébulas pouvaient évoluer !

On y retrouvait Honeycomb la capitale de l’Empire d’Hadès Tenryon, San Tulum la capitale de l’Empire d’Erika Orato et Akropolis terre de convoitise pour tous les pirates du Nouveau Monde.

Ainsi, le Burj Babil et Nhots-vor’ot, la terre des esclaves, constituaient les grandes îles marchandes de cet océan de tous les possibles.

Au sein du Burj Babil la « loi » était faite par l’Assemblée des Trente du Califat Marchand. Le leader de cette assemblée était un Calife élu pour six ans. En vérité ce poste allait principalement aux familles les plus influentes de l’île et donc, assez souvent aux familles les plus riches. L’argent faisait la loi au sein du Burj et conserver ses ressources constituait donc un besoin vital pour quiconque tenait à sa position au sein du  Califat Marchand.

Par sa position d’héritier des commerces de la Triade, le  Boogeyman n’était que le 28ème membre de l’Assemblée des Trente du Califat Marchand. Pourtant, il était bien plus en danger que le 29ème et le 30ème. En effet, ses commerces étaient bien plus en danger que les autres, car leur perte d’influence était plus importante. En bourse, cela s’assimilerait au début d’une chute des cours.

Ce fut pour cette raison que…

    - Hellow, Toi aussi tu viens pour l’appel d’offres ?
Dirait la jeune femme à l’ombre qui poussait la porte du manoir un peu avant qu’elle n’ait l’intention de le faire.

[Pillage] Appel d'Offres Baron210
Edge Runner, Styliste.

Peu après l’ouverture de la porte, des domestiques salueraient les deux individus en leur souhaitant la bienvenue.

Bienvenue à l’Appel d’Offres du Croque-Mitaine.

Esquissant un sourire Edge saluerait l’ombre, avant de pénétrer dans le couloir qui l’attendait, avant de finir dans une grande salle où différent sièges avaient été disposés en face d’un escalier centrale, au pied duquel se trouvait un pupitre de conférencier.

S’il y avait quelques têtes de-ci de-là, la tête la plus notable serait probablement celle de

[Pillage] Appel d'Offres Baron111
Dan Belfort, Trader

Il était principalement connu dans le monde de la pègre pour son talent à investir dans les commerces lucratifs afin d’y posséder des parts avantageuses. Sa présence dans ce lieu indiquait assurément le potentiel des commerces du Croque-Mitaine. Néanmoins Dan brillait également pour son talent à revendre des commerces juteux, ce qui n’aidait pas à connaître sa position claire.

Tout le monde semblait se mettre en place, des domestiques s’occupant de nourrir ceux qui le désiraient, on retrouvait quelques agents de sécurité qui communiquaient entre eux sur la logistique de l’évènement.

Si l’Ombre le désirait elle pourrait questionner Edge Runner pour plus d’informations ou entamer une discussion avec Dan. De même elle pourrait se contenter de prendre place.


Pendant ce temps, un individu au corps étonnamment longiligne et à la peau laiteuse se déplaçait dans les rues du Burj Babil.

[Pillage] Appel d'Offres Baron311
Dragos Bathory, fils légitime d’Arkhidamos Bathory

Par le lien direct de son père avec l’Empire d’Erika Orato, le jeune Dragos connaissait assez bien les individus appartenant à la flotte d’Erika et notamment ceux ayant fait connaître leur nom. Ainsi, alors qu’il se dirigeait vers le manoir, il ne put que remarquer Edward Lawrence.

Se dirigeant vers le Nebula presque par automatisme, il se devait lui communiquer l’information « capitale » du jour.

    - Eh bien Edward Lawrence, serais-tu venu pour l’Appel d’Offres du Croque-Mitaine ? Je suis Dragos, fils d’Arkhidamos Bathory, enchanté.
Tout en prononçant cette phrase le vampire, d’environ deux mètres, pointerait le manoir tranchant avec le décor.

    - C’est l’occasion d’absorber les reliquats de la Triade, Drashisishi.
Dirait-il en esquissant un sourire malicieux.



Je répondrais dans une semaine. A l'issue de ce RP la pègre du Nouveau Monde pourra vous ouvrir ou vous fermer ses portes have fun.
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Edward Lawrence
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Mer 19 Juin - 21:53


Appel d'offre

Début 1510 ~ Burj Babil - Cœur du Nouveau Monde




La transaction n’avait pas trainé. Josh avait déposé la mallette sans prendre le temps de l’ouvrir tout en rappelant la somme convenue. Là où certains se seraient risqués à vouloir en vérifier le contenu, Khabib était bien trop réprimé par l’effroi que lui inspirait l’immense pirate pour oser remettre en doute sa bonne foi. Il marchait sur un fil : au moindre faux pas, il se savait condamné. Alors, il était forcé de croire en sa chance. Pourrait-il y arriver ? Au bout de ses rêves.

C’était tout ou rien, au final.

Alors, Josh s’était saisi de l’enveloppe, et l’avait de suite transmise à son effroyable capitaine qui semblait satisfait. L’affaire était conclue. Aussi simplement. Et Khabib put repartir sain et sauf. Et riche.

Il s’empressa alors de tourner à un coin de rue, puis à un autre, fuyant d’éventuels regards indiscrets. Puis, il entrouvrit l’attaché-case pour en vérifier le contenu. Des liasses de billets soigneusement entreposées… Il referma aussitôt son trésor, laissant la jubilation parasiter son esprit. Il avait réussi, désormais, il ne manquerait plus jamais de rien.

Il tourna les talons et se précipita pour retrouver les siens. Ensemble, ils iraient alors vers sa nouvelle vie.

Celle où tous les rêves leur seraient permis.

[...]




Alors qu’ils avaient bifurqué en direction de la destination suggérée parmi les détails qui ornaient la feuille de papier dépliée, le houleux trio de forbans fut hélé par une silhouette pour le moins inopinée.

« Eh bien, enchanté également Dragos, fils d’Arkhidamos. Je te présente Sasaki, fils de Norton, et Josh, fils de… »


Il marqua une courte pause, comme s’il cherchait l’information nécessaire pour compléter sa phrase.

« … personne. »


Se contenta-t-il de conclure soudainement sous les yeux d’un Sasaki qui eut toutes les peines du monde à réprimer un éclat de rire, manquant ainsi presque de s’étouffer, tandis que Josh semblait désabusé.

Et sans doute même un peu offensé par ces insinuations qui le dissociaient et qui l’excluaient du contingent formé par les trois autres criminels. Il n’était en effet pas le fils d’une quelconque sommité, il était vrai, et n’avait hérité de rien qui aurait pu lui donner un quelconque avantage dans sa vie. Il était effectivement le fils de personne et il était parti de rien, c’était un fait. Pourtant, il se surprit à y puiser un puissant sentiment de fierté. Oui, mais contrairement à eux, il s’était fait tout seul.

« J’ai entendu dire qu’il se tramait des trucs dans le coin, alors je suis venu me divertir. Mais je t’avoue que je ne m’attendais pas vraiment à ce que les hommes de l’Aveugle laissent deux visages connus comme les nôtres se balader tranquillement sur leur territoire. »


Josh tiqua lorsqu’il entendit cette remarque et ne put s’empêcher de se demander où il voulait en venir… Après tout, il s’agissait là d’une conversation entre le fils du plus grand marchand d’esclaves du monde et celui qui avait proclamé jadis vouloir être le plus grand marchand d’armes du monde. Leur présence n’était pas anodine, et ce contact avait toutes les raisons de cristalliser bien des inquiétudes. Josh en était persuadé : Ed avait quelque chose derrière la tête.

Était-ce là en référence à ce fameux appel où il s’était fait éconduire par l’Impératrice lorsqu’il avait vivement suggéré la prise de Burj Babil ? Comment expliquer un tel revirement dans son comportement belliqueux et conquérant ? Qu’y avait-il ici pour freiner la femme la plus puissante du monde ?

La question de l’héritier des Bathory était pertinente : qu’est-ce qui avait réellement conduit Edward Lawrence à s’attarder sur cette île ? Si Josh était au fait de la plupart de leurs desseins, il savait pertinemment qu’il demeurait d’insidieuses idées dont le tout aussi insidieux Nébula gardait le secret.

Ils se dirigeraient alors vers le manoir, tandis que Sasaki, resté un peu en retrait aux côtés de Josh, se fendrait de quelques élucubrations douteuses, comme soudainement galvanisé par le sujet, comme si cela revêtait pour lui une importance particulière.

« J’avoue, c’est un peu comme sur l’archipel Totland… Genre ils contrôlent pas leurs frontières… alors ouais n’importe qui peut y entrer. Et une fois à l’intérieur bah… tu fais comme chez toi, tu vois ? Et puis tu t’installes, tu te répands. Limite tu remplaces leurs structures par les tiennes. Genre imagine tu rachètes tous leurs commerces et tu t’appropries leur économie… Et puis un jour… pouf ! ça devient chez toi. »

« Donc tu ferais quoi ? Fermer les frontières ? Contrôler qui entre et qui sort un peu comme à Jaya ? Tu penses que c’est suffisant ? »

« Je pense qu’il faudrait en plus une sorte de mouvance, une cohésion collective. Un peuple fier, qui adhère au principe et qui est prêt à défendre ses frontières. Genre on appellerait ça le Mouvement National. Ou le Rassemblement Interne. »

« Ouais fin… En tant que pirates, c’est aussi nous les étrangers, hein. Laisse ce genre d’inepties pour les révolutionnaires, et concentrons-nous plutôt sur ce qu’il y a à prendre. Comme par exemple, cet appel d’offres… »


La remarque eut le mérite de recentrer Sasaki sur leur objectif initial et lui remémora au passage un fait étrange qu’il ne put s’empêcher de faire également remarquer à son capitaine, alors qu'ils s'apprêtaient à entrer dans le manoir.  

« Ed ! Mais attends… mais du coup ça veut dire que t’avais pas besoin de claquer deux cents boules pour choper l’info puisqu’au final Dragos Bathory nous a filé le tuyau… »




Un petit silence vint accompagner son constat, comme s’il avait mis le doigt sur un fait pertinent et non avenu par celui qui était prétendument calculateur. Il leva alors son index et se mit à l’agiter doucement, comme s’il cherchait à s’appuyer sur une réponse invisible.

« Cet argent… n’a pas été employé dans cet unique but. Tout comme il n’y a pas toujours qu’une conséquence lorsqu’une action est entreprise. Ainsi, tu peux estimer que cet argent a été gaspillé… mais il m’a bien permis d’acquérir une chose unique, aussi belle qu’éphémère… Et donc inestimable. »


Commença-t-il dans une tirade teintée de mystères, presque onirique et qu’il semblait avoir improvisé comme pour éviter de se faire prendre à revers.

« Il vous suffit de tendre l’oreille… et d’ici quelques instants, vous pourrez en saisir l’essence et vous en délecter. L’une des merveilles que l’argent permet d’acheter ! »


Ajouterait-il solennellement Et puis, quelques courts instants plus tard, sa prophétie se réalisa. Une explosion retentit à quelques pâtés de maison de là et troubla quelque peu la relative quiétude des lieux.

[...]

Et ainsi, Khabib arriva au bout de ses rêves.


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Introduction


Burj Babil - 41ème étage – Manoir

[Pillage] Appel d'Offres D4px
Foul Moon
Le chasseur maladroit

-Tu m’as bien niqué.

Son masque se reflétait dans la liqueur sis dans le verre dévisagé. Là, planté au milieu de l’affluence grandissante, il était la constante se démarquant des variables. Son regard s’était figé depuis un moment, le réceptacle était encore à moitié vide lorsqu’il fut laissé pour seul. Le liquide avait été dilapidé, comme son estime de lui-même. Moon avait réalisé un faux-pas, plutôt un écart. Celui-là, il aurait dû le cadrer… l’avait-il fait ? Bien sûr que non. Pourquoi l'aurait-il fait ?

Une question, puis une autre. Un centilitre après le suivant.

Pourquoi encore s’était-il laissé tenter par cet écart ? il avait déjà oublié. Le Foul avait pourtant bien conscience du plan d’action à suivre pour remonter la pente. Avancer vers cet objectif défini au préalable. Plus que tout, conscience des actions à éviter car elles ne l’auraient que retardé sinon éloigné de ce but. Mettre donc en péril cette mission qu'il avait convenu de suivre avec son camarade de beuverie. Un véritable frère qui lui promit de s'élever ensemble.

Et, pourtant, il en encore était là.  Un misérable verre à la main. Son pauvre reflet à sa surface en substitut d'acolyte. Il se rappelait cette ligne de conduite qu'on lui avait dit de tenir. Une ligne sur laquelle il s’efforçait à s’avancer précairement tel un funambule. A l’extrémité se trouvait son objectif, la distance l’en séparant inestimable : tantôt elle lui paraissait proche, à d’autres moments c’était tout le contraire. Et autour… Seigneur, autour.

Du vide. Le néant. Les ténèbres.

Un écart pouvait le faire stagner, c’était un fait. Aussitôt réalisé, celui-ci convoquait le vent et repoussait son avancée de plusieurs mètres. De ça, le masqué s’était déjà habitué : il savait composer avec ces rafales minimes qui le déstabilisaient de temps à autre sans pour autant lui faire perdre équilibre. Faire le choix d’un écart, un plaisir de quelques minutes à défaut d’heures, se miner éphémèrement et devoir écoper les conséquences sur deux ou trois jours pour revenir au point initial. Le standard hebdomadaire, l’éternel recommencement.

Sa boucle sans fin.  

Mais si quelqu’un venait à tester cette limite ? Et si… et si… et si au lieu de se faire repousser, on perdait l’équilibre ? Quel vent l’aurait pu ? Quel était l’écart de trop ? Quelle en aurait été la conséquence ?

-Immonde. Déglutit-il son verre en zieutant les membres mi-calcinés mi-rongés à ses pieds. Que quelqu'un les dégage, j'y suis pour rien j'le jure.

Pourquoi se poser toutes ces questions, d’ailleurs ? D’un point de vue extérieur, ça n’avait aucun sens : faire ce genre d’écart, c’était un acte commun qui se devait d’être bénin. Mais… le malheur était là, le cadre défini et une fois qu’on en avait conscience et que l’on se prétendait en mission on se devait de prendre ce truc au sérieux. C’était un pacte intime et c'était pire qu'en celui-ci s'étendait à un autre. Puisque l’on souhaitait évoluer alors on se devait de se restreindre.

Se restreindre ?

Un conflit interne se créait donc. Une bataille pouvant rendre meilleur, héroïque, mais aussi détruire. Au lieu de rester dans l’inconscience et n’être qu’un passager, sans fait épique dans son quotidien, il s’agissait de se bâtir son propre mythe : son odyssée, plutôt son ascension. Cela venait forcément avec son lot d’inconforts et d’incertitudes. Après tout, vouloir s’élever revenait à accepter le risque de chuter. Serait-ce enfin là son fameux appel de l'aventure ?  

« T’es vraiment con, toi. » lui avait-on soufflé.

A cette pensée il ricana, planta son verre vide sur le plateau que tenait un servant, puis se dirigea vers la personne qu’on lui avait indiquée. Une asperge dénotant avec tout le reste. Sa gueule lui disait quelque-chose, il n’était pas débile. C’était un foutu Nébula, pire que tout une bombe à retardement.

-Eh, le trois-mètres.

Il dévisagea le balafré brièvement, c’était rare pour lui de voir un type de la même taille mais bien plus fin. On aurait dit des cure-dents de géant. Pourquoi ça devait être lui ? Qu’avait-il vraiment de spécial ? Qu’importait, on l’avait niqué sur un stupide pari et il préférait agir ainsi que de se risquer à un d…

-On m’a dit de te refiler ça en espérant que tu le lises. Sa main gauche avait tirée un cahier dans sa main droite.

Sur celui-ci était accolé une page jaunie, noircie de mots.

___

371


« Demain je vais mourir.

C’est la seule chose qui me vient, ce soir. Peut-être cela trahit un espoir inconscient que j’ai. Que ma vie prenne fin. Que cette course effrénée se termine.

Comme tous avant, Eve est morte.

Elle aurait été contre ce que je m’apprête à faire. Elle avait changé depuis qu’elle portait notre enfant. Elle souhaitait que je me range, que je sois moins exposé et espérait qu’à terme on m’oublie. Je crains qu’elle n’ait pas survécue à mon rêve. Cette malédiction qui m’habite, celle d’avoir un jour osé convertir l’onirique en réalité.

L’ambition.

Demain tout prendra certainement fin. Je me sens à bout de souffle, plus que tout : morcelé. Mes actions sont comme mes textes les récapitulant : incohérentes et mauvaises.

Que je me range ? Que je bazarde tout aux oubliettes sous prétexte de bâtir autre chose que ma propre légende ?

West Blue sera bientôt mienne. Mon nom la hante déjà. Et demain sera décidé de si je meurs ou de si je poursuis mon ascension. Si tel est le cas, alors je deviendrais ce que l’on souhaitait. Autrement, je serais juste tué et bazardé dans les méandres. Si tel est le cas, je suis ravi que ce le soit sur cette île où nos trajectoires se sont croisées.

Demain peut-être m’érigerais-je en une étoile, autrement sa poussière.

J’aurais aimé échanger avec toi. C’est terrible. Là, à ce moment charnière, où mes regrets s’abattent en pluie, tu es le seul avec lequel j’ai envie de converser.

De partager mon ressenti. Ma crainte. Mon excitation.

Surtout que tu puisses m’aider à répondre à cette question qui me suit. Est-ce juste de tout sacrifier pour la simple réalisation d’un rêve ?

Que tu me dises que tu me comprends.

Qu’ici je ne suis seul. »


___

Le Nebula aurait alors pu découvrir le cahier duquel avait été tiré cette page. Un carnet écorné, à la couverture ténébreuse où se distinguait par relief son nom : « V.i.e ». Il aurait pu le feuilleter, découvrir par endroit des textes et gribouillis, des pages blanches torturées, d’autres déchirées, par moment des tâches ocres, d’autres écarlates. Une fois que l’Edward aurait accepté ce présent, son interlocuteur aurait ajouté.

-On m’a dit de te remettre ça, aussi.

Une enveloppe sur laquelle lui était adressée une question.

« The Hunters' Hunt ? »

S'il l'ouvrait, il aurait pu tirer son contenu et le déplier puis l'effeuiller.

___

Burj Babil - 41ème étage – Quelque-part
[Pillage] Appel d'Offres 2vpj
Basil Baxter
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Qu’est-ce que tu pensais bien pouvoir accomplir ?

Changer de nature ? Muer vers quelque-chose de plus noble ? De plus appréciable, plutôt enviable ?

T’es qu’une loque. Plus que ça, t’es pitoyable. Comment as-tu pu croire un instant t’être tiré de ta condition ? Toi, t’ériger aux sommets ? Toi, sortir de la mêlasse dans laquelle t’es baigné ?

Toi, devenir le protagoniste ?

Soyons honnêtes l’un l’autre. N’aie pas honte d’être transparent et de l’admettre ici. C’est entre toi et moi. Personne ne sera mis au courant.

T’espérais vraiment changer ?

Regarde-toi. Rampant dans une pauvre ruelle. Les passants te dévisagent. Poser leurs yeux sur toi leur fout la honte. T’es qu’une petite larve pour eux, un pouilleux qui s’est fait remettre à sa place. Un type qui ne devrait pas sortir le jour, plutôt se terrer dans les recoins sombres en espérant jamais n’être remarqué.

Alors, où est passée cette assurance éphémère ? Celle que t’affichait face à ces criminels que t’essayait de rouler. Où est passée ta fierté ?

Bahahaha. Tu te mords les lèvres, c’est là ta réponse ? Ta langue effleure le sang qui les macule, ce goût métallique qui le parcourt. Il s’écoule sur ton menton, celui qui frotte au sol.

Pourquoi rampes-tu toujours ? Pourquoi tes jambes tremblent-elles encore ? Ce type qui t’a écrasé d’un regard, il est parti depuis belle lurette. Il t’a même sûrement oublié à l’heure qu’il est.  Tu n’es pas quelqu’un de mémorable, ce n’est pas nouveau.

Alors pourquoi, dis-le-moi, pourquoi es-tu en train de chialer ?

Ce ne doit pas être une surprise. Ce n’est pas la première fois que tu te fais remettre à ta place par l’ordre des choses. Tu le sais bien, non ? Toi, t’es né misérable et tu le resteras. Tu n’es voué qu’à être un plot décoratif. Un alcoolique meublant une taverne. Un dépressif posé sur un banc. Une petite merde plantée dans un parc. Le second plan. Le non relevé. L’oubliable. Plus encore, lorsqu’on te remarque qu’une pensée nous vient : « ça craint ».

Tu crains.

Alors, qu’est-ce qui te chiffonnes ?

Sois franc avec moi et arrête de chouiner.

Défait ce nœud dans ta gorge. Assume ta condition.

Libère toi donc et réponds moi. Qu’est-ce que t’es, Baz’ ?

« Bazboy, t’es quoi toi ? »

Hein ?

« Bah, toi, moi. On est quoi ? »

Je…

Ce que je suis, hein ?

Je suis désolé.

Je suis si désolé.

Un bruit de pas arrête ton avancée. Ton chef racle le sol pour se redresser.

Des pieds.

-Jiv…

Pire que ça…

___
Burj Babil - 41ème étage – Manoir


Maintes figures s'étaient rangées dans cette salle, patientant en silence ou manigançant. Toutes plantées devant ce pupitre,  attendant cette prise de parole qui aurait débuté cette enchère.

-Tu vas l'ouvrir c't'env...

Un pupitre.

-Salut.


Un pupitre. Une silhouette.

Une silhouette arrachant à sa tête le voile noir qui la recouvrait jusqu'alors. Un drap bazardé par-dessus une portion de l'escalier derrière elle, s'enlaçant par son bord à une rambarde pour s'ériger en bannière.

D'une seule et même teinte. Cette abjecte couleur.

Celle des pirates.

-J’ai une offre à vous faire.

[Pillage] Appel d'Offres Cxp9
Jiva, primée à 204.000.000B
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-Je...

Le souffle de Moon se vit être coupé. Là, à l’autre bout de la pièce, plantée derrière le pupitre, c'était celle qui s'était jouée de lui juste avant. Il n'avait jusqu'alors pas calculé, mais il s'agissait de la capitaine de son camarade de débauche.

« Camarade »

L'avait-on utilisé ? Ce terme avait-il vraiment sens ? Et alors, sa mission ? Celle qu'il s'était donné en accord avec ce type dont l'intégrité parut être remise en question.

Qu'avait commis Moon ? Qu'avait-il fait pour cette femme ?

Qu'avait-elle, par son biais, filé à l'autre Nébula ?



Vu HRP avec Ed concernant son arrivée dans le manoir

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Jiva
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Mar 25 Juin - 21:12
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Il suit.

Trois hommes, et un écho. Il suit.

Est-ce ce qu’il a toujours fait ? Est-ce ce qu’il fera toujours ? Peut-être. Sans doute. Certainement. Cela ne l’inquiète pas. Il n’est pas de ceux que la honte ronge. Ceux dont l’existence n’est que fuite en avant. Ceux qui se refusent, inlassablement, à prendre la place qui leur a été attribuée – et par là même échouent à remplir leur rôle.

Il suit. C’est la mission qui lui a été confiée, et il la porte haut. Il la revendique. Il s’en vanterait, s’il y avait quelqu’un pour l’écouter.

Il suit. À distance respectable, sans connexion. On lui montre le chemin, mais il n’est pas là. Un écho.

Il suit. Et il sourit. Un rictus cruel, avide, affamé. Et sous le rictus, un second. Lui aussi suit. Nul doute, nulle crainte, nulle envie. Tout est si simple, sous le masque. Tout est si évident.

Dans un fin gant de cuir, sa main s’appuie fermement sur le manche d’une longue pelle d’acier noir, qui à chaque pas martèle le pavé en un bruit de métal. Il s’appuie, mais se tient droit, sûr. Plus droit qu’il ne l’a été depuis longtemps.

[Pillage] Appel d'Offres LtRFCUt
Big Bear
Chasseur de Renomée primé à 80.000.000B


___


Je trace le pavé au rythme des basses. Mon menton bat la cadence, j’suis dans un autre espace. Tu décroches pas les yeux quand j’arrive dans la place. Non, attends. Tu sens tes g’noux trembler en fixant la menace. Euh… C’est l’prodige qui est là, tu t’le prends dans la face ? Faudra que tu repasses ? Avant qu’tu trépasses ?

Putain, je l’ai perdu.

Je tire sur le fil que j’enroule dans ma poche. Le son de la ville a l’air un peu vide, faudrait y rajouter deux ou trois couches pour remplir tout ça, c’est morne là. Un gros forgeron pour taper l’enclume, un vieux corbeau qui croasse sur une corniche, un pauvre gars qui se fait tabasser dans une ruelle, je sais pas, faudrait pas grand-chose pour compléter tout ça, y mettre un peu d’âme. Faudrait que je leur explique.

L’intérieur, c’est pas mieux. Ca chuchote ici, ça gueule là-bas, ça explose plus loin, mais zéro cohésion. Zéro écoute. C’est pas un orchestre, c’est un foutoir. Ca manque d’un maestro. Je lance un regard à la grande perche au masque d’ours qui tambourine le sol. Lui au moins, il essaye de mettre un rythme. Il connaît, il comprend. Il a pas la présence, par contre.

Mais y en a un qui l’a. Il est juste là, et ça remplit déjà la pièce. Attends de voir ce que ça va être quand il décide de parler. Je suis soufflé. Est-ce qu’il a le sens du rythme ? J’espère. God, j’espère. On a quand même beaucoup misé là-dessus.

Je m’approche, je balance le pas, je fais le fier. Je dois faire la moitié de sa taille, pas loin, mais je bombe le torse, je me laisse pas abattre. Plus j’avance, plus je lève la tête. Truc de fou. Je le fixe, je fais une qui montre que je suis pas impressionné. Je crois.

[Pillage] Appel d'Offres WDZZErx
Miracle « D » Big

Ma voix sonne pas trop excité ? Je maîtrise. Ca part pas en aigu, tout roule.

Je tends le poing.

-Holy macaroni. Edward Friggidy Lawrence. Mad respects, my dude. J’ai lu tout ce que le vieux a écrit on you. Check this!

Close enough.

___

Elle prend place. Les yeux globuleux s’inclinent sur la gauche. Le sourire semble s’élargir.

Une offre ?

-Je prends !

Délicieux.





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"Avant moi rien n'était, nul ne fut enfanté,
Hors les êtres crées d'éternelle substance,
Et moi je suis comme eux, car j'ai l'éternité,
Vous qui passez le seuil, laissez toute espérance."

Dante Alighieri, La Divine Comédie
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Sam 29 Juin - 22:00


Il était vrai  qu’on pouvait se demander de façon assez légitime si le Lawrence avait eu raison de payer pour une information dont disposait le Bathory. D’un autre côté l’information avait beau être utile, elle n’était probablement pas « suffisamment » intéressante pour qu’Arkhidamos  pense à la transmettre directement à l’Araignée Erika.

De ce fait le brun avait bien fait d’user de son propre réseau. Dragos n’était que la confirmation de la pertinence des informations du Lawrence.

[Pillage] Appel d'Offres Baron311
Dragos Bathory, fils légitime d’Arkhidamos Bathory


    - The Boogeyman, de son nom de mafieux, est un homme assez taciturne à première vue. Pour autant, il est certain qu’il ait été amené à souffrir afin de fonder son affaire. Les étages modernes du Burj Babil sont dirigés par le Califat Marchand et le Boogeyman en est le 28ème membre... Bien qu’on compte 30 membres et qu’il est donc avant-avant dernier, cela reste une belle performance pour un inconnu de cette île avec des ressources limitées.


Venant caresser son menton avec l’index et le pouce, Dragos reprendrait.

    - Néanmoins, il ne pourra pas éternellement tenir cette place en s’appuyant sur les ruines de la Triade. Il est nécessaire qu’il évolue. S’il venait à fusionner avec un organisme suffisamment puissant, le Boogeyman pourrait se hisser à un meilleur rang au fil des années… Contrôler les commerces du Burj Babil revient à contrôler le Burj. Eko a beau possédé l’île, la Pègre y joue un grand rôle.


Sous ses airs un peu clownesques ou ridicules, Dragos avait la tête bien pleine. Ne pouvait pas se présenter sous le titre de « fils légitime » qui voulait bien. Dragos était une pierre importante du pilier Bathory, puisqu’il dirigerait un jour Nhost s’il poursuivait sur sa lancée.  

    - Vous vous en doute, l’intérêt pour moi est de fournir le Burj Babil en esclaves. Cette activité est minoritaire ici.


En utilisant la plus grande place marchande du monde comme lieu de vente, Dragos pouvait espérer créer la seconde plaque tournante de l’esclavagisme dans le Nouveau Monde.

Toujours souriant il pénètrerait donc dans les lieux aux côtés d’Edward Lawrence et ses acolytes.

[Pillage] Appel d'Offres Baron210
Edge Runner, Styliste.

L’arrivée sur le podium de Jiva fit sourire Edge Runner qui ne tarda à applaudir son arrivée improbable tout en se levant.

    - Let’s Get It ! Une proposition avant le Croque-Mitaine c’est parfait ça ! Dis-nous tout.

Cette femme était un véritable symbole de la musique électro-rock, elle avait déjà participé à plusieurs concerts de Raki Goshuushou dont elle avait enregistré les musiques avec plusieurs dials, afin de les écouter quand elle voulait. On croirait presque entendre de la musique lorsqu’elle parlait.

[Pillage] Appel d'Offres Baron111
Dan Belfort, Trader

    - Non merci…


Dan n’attendait que l’arrivée du Boogeyman et l’arrivée de Jiva ne l’arrangeait pas. Pour autant, contrairement à Edge Runner, il connaissait cette jeune femme… Du moins son avis de recherche.
Et tandis que Jiva s’exprimait, un homme descendrait de l’atelier latéral gauche. Ce dernier permettait d’accéder à l’escalier principal au pied duquel était le pupitre.

Néanmoins, sa cigarette à la bouche, l’homme reste le login de la rambarde dudit escalier latéral. Sa main portée à son visage pour mieux aspirer la fumée de la cigarette, il soufflerait celle-ci par le haut.

    - Nous t’écoutons.


[Pillage] Appel d'Offres Boogey10
The Boogeyman,
Héritier des commerces de la Triade sur Burj Babil





Vous disposez d'une semaine à compter de lundi, même si vous pouvez répondre avant si vous le souhaitez.[/quote]
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Edward Lawrence
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Lun 1 Juil - 22:13


Appel d'offre

Début 1510 ~ Burj Babil - Cœur du Nouveau Monde




Un corridor insipide menant à une vaste pièce. De ses deux lucarnes opposées s’extirpaient deux escaliers qui allaient s’échouer sur une même plateforme centrale sur laquelle trônait un pupitre, là où semblaient se focaliser la plupart des regards. Regards d’invités qui s’étaient rassemblés vers le centre du hall, face à cet escalier qui semblait vous ouvrir ses bras comme pour vous inviter à gravir ses marches.

Qu’attendaient-ils pour prendre place au sommet ?

La question s’évapora aussitôt, balayée par l’interruption inopportune d’un cloporte venu ramper jusqu’à toi.

Un cahier ?

Pourquoi pas, après tout.

Pas d’intentions hostiles à ton égard, et puis, surtout, un cahier n’avait jamais tué personne.

Alors, tes doigts glissèrent sur sa devanture jaunie jusqu’à se refermer autour de sa tranche. Une fois en ta possession, le bouquin te sembla étrangement lourd. Un frisson discret te parcourut, comme si s’était opposé à ton épiderme le souffle glacial d’un damné s’étant évadé de l’au-delà.

Tu marquas une courte hésitation, comme pour te donner le temps de trouver une explication rationnelle à ce curieux phénomène. Ce carnet s’était-il ankylosé des 21 grammes insufflés par la plume de son auteur ? De son encre s’écoulait sa mémoire dans un murmure qui te semblait audible, bien que ses traits te demeurassent invisibles. Aussi prévisible qu’imperceptible.

Tes yeux allèrent irrémédiablement s’empoisonner au venin qui noircissait sa devanture, dans une tournure d’autant plus familière.

La première supplique te glaça le sang.

Tristesse.

Tout était lié. Pourtant à travers ton être, ce tout demeurait morcelé. Comme si ton âme s’évertuait à en éparpiller les morceaux.

Les morceaux de n…

Solitude.

Tu poursuivis ta quête frénétique, dévorant chaque palabre qui ne manquait pas de faire tambouriner ton âme contre son obséquieuse prison. L’avidité te gagnait. Et chaque mot te rapprochait de l’inéluctable. De cette ombre de laquelle tu avais été isolé.

Désespoir.

Tes yeux s’en décrochèrent brutalement tandis que tes veines s’injectèrent de leur venin brulant.

Mais surtout… colère.

Tu tentas d’extirper les vapeurs de ta rancœur hors de ton être qui ne demandait qu’à se consumer.

Oui, Eve était morte.

Comme tu l’avais prévu. Comme tu l’avais espéré.

Tes muscles se contractèrent, ankylosés d’une rage plus brulante que mille volcans.

Si Eve était morte alors…

Tu libéras ton haki, happant toutes les voix qui par leur résonance, cultivaient cette offense, alimentaient ta démence.

À tes yeux emplis de haine, aucune de ces voix n’avait d’importance, ainsi toutes seraient réduites au silence.

Toutes.

Et ton aura meurtrière débordante se signalerait à quiconque aurait son attention portée sur toi.

Ce livre de mort.

Un cahier n’avait jamais tué personne ?

Jamais un cahier n’aura tué autant de personnes.

Toutes ces existences seraient effacées dans un souffle.

Ton souffle.

Au nom de celui qui n’en portait pas, lui qui était à bout de…

Souffle. Une odeur mêlant salpêtre et souffre.

Souffle, coupé, lorsqu’ils te furent arrachés.

Souffrance, de ceux qui étaient partis les premiers, souffrance de ceux qui les laissaient partir en premier.

Souffle rance de cette vie déversant mort sans connivence.  

Sous feu lancé contre ceux qui imploraient ta clémence et fait de…

Effet de souffle, dans le brasier de tes peines, sans que tu ne pusses jamais en manquer.

Souffle second, lorsque s’envoleraient les cendres de tes tourments, portées par un nouveau… souffle.

Comme celui de ce vieil homme prêt à rendre son tout dernier… souffle.

Souffle de vie à l’agonie, sous l’effigie d’un vieillard à l’agonie.

Tu portas ta main par-dessus ton faciès, comme pour réprimer le lent soupir qui s’évadait de ton carcan jusqu’alors embrasé, emportant toute la rage qui alimentait ton feu intérieur.

Un frisson vint exhaler tes ultimes ardeurs, te ramenant à une quiétude funeste, comme si la mort elle-même t’avait effleuré, éteignant tes pulsions meurtrières. Ou plutôt les échos funestes qui te notifiaient de la présence impromptue de cet être décati.

Le seul homme sur cette terre dont, en cet instant, tu aurais voulu voir la vie se prolonger.

Eden Chapter.

[...]

D’un geste souple, tu glissas le cahier à l’intérieur de ton manteau, près de l’organe que ses écrits avaient su raviver.

La voix du colporteur se signifia à toi, insistante. Devais-tu souffler ce cloporte d’un revers ou juste l’écraser ?

La curiosité sembla l’emporter de peu sur le reste, bien que son premier présent demeurât en tout point exécrable.

Des mots évocateurs.

Des mots qui auraient dû suffire à recoller les morceaux. Te faire prendre conscience ce qui était en train de se produire.  

Mais tu t’obstinais à demeurer aveugle face à l’inéluctable et sourd face aux échos irrémédiables.

Tes doigts glissèrent alors dans l’antre jusqu’à se saisir des sombres desseins qui s’y terraient. Tes pupilles s’y fondirent immédiatement, dévorant chaque centimètre qui façonnait ces pièces à conviction.

Des convictions.

Un hurluberlu te tendit son poing. Pas pour te frapper, mais pour te saluer. Un autre insecte, qui prétendait te connaitre. Ces nuisibles… Ils ne se bousculaient pas à ta rencontre quand tu avais le visage masqué. Mais ta notoriété nouvelle leur avait donné des ailes. Et dès lors, tous ces moucherons te volaient autour, comme pour profiter de ta lumière.

Tu étais le phare qui éclairait d’un nouvel espoir leurs ruelles sombres ainsi que leurs existences moribondes.

Puis, tes yeux allèrent se glisser sur la silhouette démesurée de l’homme qui avait su mettre un terme à tes pulsions destructrices.

« Big Bear. »


Soufflas-tu, alors que tu répondis au salut de son émissaire. Un rictus fissura ton sinistre faciès alors que tu prenais la pleine mesure de ce qu’il était en train d’advenir. Très vite, tu accordas de l’attention à la figure qui se dévoila d’un geste inaugural et tout aussi évocateur.

Tes cordes vocales se mirent à trembler, puis à vrombir.

Tes pupilles incandescentes allèrent lécher une nouvelle fois l’insidieux contenu de l’enveloppe afin de s’en délecter. Les pièces du puzzle s’étaient assemblées, te dévoilant l’évidence que tu avais refusé de voir. Celle qui te tendait pourtant les bras.

Puis, une fois l’enveloppe congédiée sous ton manteau, tes bras s’écartèrent quelque peu tandis que ta tête s’inclina vers le ciel. Comme si ton regard perçant d’ambition pouvait pourfendre les innombrables couches de béton pour atteindre le ciel, là où tes rêves s’étaient amoncelés. Tout était écrit.

Un rire guttural détonna.  

« WRAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA !! »


Ta destinée était écrite.


__________









.

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Mar 2 Juil - 12:30








Un homme m’a un jour dit qu’en ce bas-monde il valait mieux que personne ne puisse ressentir mes faiblesses. Qu’il était ainsi préférable de se méfier de ses semblables, autrement s’entourer de proches en qui l’on peut aveuglément faire confiance.

Je l’ai suivi à la lettre et me suis ainsi condamné. En cela je croyais bien faire, assurer mon ascension, l’atteinte de mon objectif.

Il y a une rage en moi, une voix éraillée et muselée, témoin d’une laideur tapis au fond de mon être, une ombre malsaine, funeste créature aux griffes crispées dans la roche, recroquevillée dans une sombre alcôve. Elle hume l’air, grognant, fixant le sommet qui la nargue, ruminant dans ses obscures pensées. Elle est une colère que je porte à fleur de peau. Une noirceur intime qui me rappelle à mes travers, m’ordonne méfiance, défiance et revanche envers autrui.

Une plaie béante, suintant dans mon ego, vecteur d’une agressivité dont je suis l’hôte. L’ego et ses ambitions, plus que tout ce que je suis ou aspire être. Il porte en germe la potentialité timide de la pire violence aveugle, qui, lorsque je n’y prête attention, dirige ma vie et explose à la face de mes semblables. Une animosité silencieuse dont je suis le colporteur. Un fardeau que je porte et me pousse à la méfiance plus qu’à la curiosité, à une compétition larvée plus qu’à la sympathie. Il n’y a dès lors nul pair ni prochain, simplement des ennemis en devenir que je me dois d’écraser, à défaut de les laisser freiner mon ascension ou de m’abattre.

Judal en est l’exemple. Qui a été le suivant ?

Combien de fois ai-je provoqué involontairement des schémas de confrontations, de comparaisons et de toisement face à mes semblables ? Combien de fois me suis-je trouvé à penser contre et au pire, plutôt qu’avec et au mieux ?

C’est là ma malédiction. Non celle d’un roi fou, mais le revers de l’ambition. Elle érige une prison que j’ai entretenue, me privant de tout lien profond. De toute camaraderie véritable. Aussi le décor quotidien est le même, factice, le paraître plutôt que l’être. Le superficiel plutôt que l’intime. Le fourbe plutôt que le transparent. Ce malgré le fait que, du plus profond de mon être, je ressens ce besoin vital. Le besoin de trouver résonance en l’âme d’autrui, un lien qui ne saurait se transformer en froide compétition, dont la peur inquiète que je porte ne pourrait convertir en un triste mépris.

Triste et silencieux.

Quand me suis-je permis de prendre quelqu'un dans mes bras ? Quand me suis-je autorisé l’aveugle confiance en un pair ? Sans aucun doute, même résiduel, ni pensée parasite.

Aucun visage ne me vient. Seule une masse abstraite, issue d’un regret.

Celui de ne pas avoir fait le premier pas à temps. Celui d’être resté inactif, planté sur le flan de cette montagne que l’on escalade pour des raisons similaires. Inquiet de la moindre rencontre, des questions qu’elle imposerait sur ma capacité à surpasser ceux que je croise. Plus que des inquiétudes, des craintes d’imprévus rendant impuissant, des découvertes de faiblesses jusqu’alors occultées.

Cette bête que je porte, ces peurs qu’elle transpire, met en exergue mon seul véritable besoin pour achever mes ambitions : une personne qui ne souffrirait de ces craintes. Plus qu'un camarade, un ami. Une anomalie donc. Une que j'ai déjà croisée et ai malheureusement laissée tracer sa route, sans chercher à m'y accrocher. Car, lorsque je la croise, mes craintes enflent en autre chose. Une timidité, certainement, une pudeur insoupçonnée.

J’ai besoin de cet ami.

Le retrouver, tout d’abord, puis m’envisager le côtoyer sans s’amputer de nos travers respectifs. J’aurais aimé avec lui me battre, peiner et fêter ensemble. Non pas restreindre notre compétition vers ce sommet, mais la sublimer : je sais sur quoi il pourrait me terrasser, je sais là où il me dépasse en tout point et où toute compétition est exclue, comme il sait là où rien ne pourrait me vaincre. De ce rappel mutuel et permanent naîtra toute la beauté de notre relation.

L’admiration réciproque.

Un lien sincère et tendre. La plus grande force du monde. Celle contre quoi tout souhaite conspirer. Alors, cette bête hideuse et blessée, inquiète et apeurée, pourrait enfin s’apaiser. Sortir de cette sombre niche pour enfin découvrir l’horizon brillant à portée.

Celui de la belle conquête.

Du rire à gorge déployée.

___
Burj Babil - 41ème étage – Au port.


[Pillage] Appel d'Offres 4yrv
Arty, Navigateur en devenir

Une pièce rendue exiguë par le désordre et la quantité d’outils et feuilles dispersées ça-et-là sur ses planches. Lorsque la propriétaire n’était pas là, Arty aimait s’aventurer dans ce recoin protégé où étaient flanqués tous les travaux sur lesquel Basil et Jiva travaillaient. Plus que ces projets à convertir, l’homme-diodon s’interrogeait sur les devoirs qu’on pouvait lui donner de temps à autre : des montages à réaliser, coloriage et autre tâches saugrenues. Quelle en était la finalité ? Personne ne souhaitait lui divulguer et Bill n’était certainement pas au courant.

Alors le gamin profita de la sieste du géant et de l’absence des autres pour s’aventurer dans ce bureau. Celui de leur capitaine. Ses yeux parcoururent des feuilles déchirées, grimées de mots, des sceaux d’encres renversées ça et là, des boîtes empilées desquelles de l’eau croupie exsudait. Rien de bien attirant. Il se planta alors sur le fauteuil écorné trônant au centre, puis laissa son regard se balader sur le meuble à proximité. Un pinceau, de l’encre, des feuilles numérotées, des journaux déchirés et…

Un poster ?

Un qu’il n’avait jamais vu. Un sur lequel il n’eut pas à travailler.

-Trois… milliards ?

Drôle de somme connaissant la céruléenne.

Spoiler:


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Mar 2 Juil - 17:44











Burj Babil - 41ème étage – Manoir


Elle s’était plantée devant tout le monde, s’octroyant la place d’un autre pour y débuter son dessein. Une ligne ocre se révéla sur son faciès, un grand sourire s’esquissa alors que son attention se porta sur les deux figures l’intéressant. La première était évidemment celui qui avait initié l’évènement, un gars sur lequel Basil l’avait renseignée au mieux. Elle possédait les grandes lignes le concernant, lui, son business et son affiliation à sa défunte organisation. L’autre figure revêtait d’un intérêt bien plus important, derrière son audience, elle happait l’observation de la pugiliste tant sa réaction était intense.

L’atmosphère s’enfla alors et Jiva reconnut l’émotion traversant son homologue à la lecture de son présent. Un frémissement la parcourut ainsi, la Nébula eut la confirmation qui lui fallait. Alors vint un virus, un rire décomplexé, un rire outrageusement contagieux qui contamina la jeune femme.

-GUIJIJIJIJIJIJIJIJIJI  ! D'une gorge déployée.

Sa paume se plaqua ainsi sur le pupitre, puis elle souffla brusquement en se recentrant.

-J’AI UNE OFFRE OUI ! Se reprit-elle. Mais avant tout, j’aimerais inviter un p’tit gars pour quelques questions.

Foul était malencontreusement resté planté aux côtés du balafré. De sa position, il suivait en silence la scène présentée par celle qui s’était jouée de lui. La bleue n’était plus vêtue que d’une combinaison à compression, un fin tissu noir, et on lui devinait un large pantalon dans lequel elle plongea sa main. D’une poche bien fournie, elle sembla extraire quelque-chose que son poing ramena sur le pupitre. Son chef s’abaissa alors, sa tête s’accolant presque au contenu qu’elle révéla.

Etait-ce une statuette ? Un œil averti aurait pu décelé la réalité. Un minuscule corps figé dans une étrange résine. Des traces ça et là, des tâches violacées notamment, et un ton cadavérique rendit l’individu, du moins ce qu’il en restait, presque méconnaissable.

Après tout, la vie l’avait quitté.

Spoiler:

D’un rire muet, Jiva lui souffla dans l’oreille plusieurs mots.

-Dis, Oréo, à qui appartient le Nouveau Monde ? Sa main tenant la carcasse devenue jouet s’activa, comme pour agiter une vulgaire poupée. La voix de la primée s’aggrava alors, s’enrouant presque, prenant un ton plus enfantin qu’à l’accoutumée. Oh Dame Jiva, je pense bien que cette mer n’a pas de propriétaire : je dirais plutôt qu'elle est la résidence des êtres libres ! Elle s’interrompit, zieuta l’audience un coup, puis continua son dialogue avec entrain. Bien dit Oréo et qui sont ceux, plus que quiconque, qui embrassent la liberté ? Son jeu se répéta à nouveau. Oh c’est une évidence, il s’agit là des pirates !

Son haki de l’observation était aux aguets de réactions, elle s’était préparée à toute possibilité. Prenant les devants, sa main gauche s’éleva en se couvrant d’une teinte noire. Son index se dressa, invitant tous à la laisser continuer.

-Bien dit ! Comme quoi, tu commences à en avoir dans le ciboulot. Cette fois-ci, son ton se fit perfide. Et dis moi Oréo, qui est l’ennemi de cette liberté ? Un blanc et la scène continua, en mauvais ventriloque, le jouet se faisant encore agiter de gauche à droite sur le pupitre. Eh bien, ça me gène de l’admettre car moi-même j’étais de ce bord… mais il ne s’agit que du gouvernement mondial et de ces clébards de chasseurs à leur botte ! Rictus, à nouveau. Une ultime question plus solennelle. Et que devrait-on faire à ceux-là ? La voix prit de la hauteur, cette fois-ci, tandis que le cadavre fut levé brièvement avant de se planter dans le pupitre comme pour mimer la ferveur qui aurait dû parcourir ce personnage. On devrait mettre fin à leurs agissements ! On devrait les tuer !

Hilare, la Nébula refourgua son morbide instrument dans l’une de ses poches.

-MERCI OREO POUR TA CLAIRVOYANCE !

Ses mains se claquèrent comme pour mettre fin à toute introspection de son audience, captiver à nouveau leur attention et se lancer véritablement dans son projet.

-Aujourd’hui, mon offre n'est pas compliquée. Le 28ème  siège détenu par ce type, elle pointa de son pouce « The Boogeyman » située derrière elle, sur les marches,  on va le récupérer et faire en sorte de l’entretenir comme il se doit.

Les poignards émeraudes sis dans ses pupilles se plantèrent à nouveau sur le forban qui l’avait jusqu’à présent captivée. Jiva espérait bien avoir toute son attention.

-Mon entreprise est d'investir sur l’avenir. Et je suis certaine de réussir, car nous tous ici sommes loyaux au moins à une même chose : LES BERRYS !

Cette fois-ci ses deux mains disparurent dans ses poches pour commencer à s’y agiter.

-Aussi, les mercenaires, les civils, les pirates et même les chasseurs de primes servant aujourd’hui le gouvernement, croyez moi bien qu’ils ploieront face à l’offre qui leur sera faite.

Qu’aurait dit Basil pour enchaîner ? Elle s’était laissée emporter par sa ferveur et avait de toute façon dévié du plan initial et du discours préparé par son second. Une inquiétude menaça de pointer son nez : où était-il et comment se portait-il ?

-Jusqu’alors La Pègre et La Triade positionnaient des contrats sur ces ennemis de la liberté, mais étaient-ils seulement attractifs ? Qui plus est, a-t-on vraiment envie de se mouiller pour des gens de l’ombre dont on ne sait presque rien ? Sur quelle réputation se baser ? Pour qui est-on prêt à se risquer ?

Inutile de s’en faire pour le taciturne. Il était son bras-droit, digne d’une confiance sans faille. Jamais ce camarade n’aurait pu la décevoir.

-Mon offre est donc simple.

Les mains de Jiva s’extirpèrent de ses poches pour enfin revoir le jour pleinement fournies. Furent ainsi jetées un nombre incalculable de feuilles devant et au-dessus des criminels plantés sur leurs sièges, celles-ci seraient alors soufflées d’une brise induite par une des paumes de la pirate. Il ne s’agissait guère de prospectus, mais d’un format bien connu pour tout homme rendu sur le Nouveau Monde. Cette fois-ci, les affiches avaient une présentation légèrement différente et arboraient la couleur des malfrats des mers.

-Chaque tête ici est mise à un prix fixe.

Tous purent alors attraper à la volée ou au sol les feuilles qui étaient adressées à l’audience. De l’ensemble du lot se distinguait six modèles différents.

Spoiler:

-Et ensemble, aujourd’hui puis à l’avenir, nous mettrons aux enchères tout ce qui est affilié de près ou de loin à ces personnes. A commencer par leurs navires.

Elle extirpa une dernière affiche de sa poche gauche, qu’elle exhiba fièrement à tous en tendant son bras.

Spoiler:

-C’est pourquoi, moi, Jiva et mon associé Edward Lawrence,son autre main le désignerait subitement, forts de notre réputation naissante et confirmée, avons décidé de nous réunir tous deux ici pour que vous puissiez assister à la naissance de notre projet. Car la liberté n’a pas de prix.

Le même rictus ocre. Une jubilation contenue.

-Plus que du mercenariat, une véritable chasse.

La naissance d’un projet qui lui tenait à cœur.

-La chasse aux chasseurs. Des chasseurs en chassant d’autres.

Une revanche sur sa vie.

« Hunters ' Hunters »




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Lun 8 Juil - 16:42
Appel d’offres
Feat. Edward Lawrence & Jiva



Il est des choses que la raison ignore.

Ce qu’il se voue à elle ne saurait s’expliquer, ne saurait se justifier. Bien des termes peuvent y être accolés, tous inexacts, tous imprécis. Tous... insuffisants. Lui-même ne pourrait le dire. Ce qu'elle a fait de lui, c'est une chose nouvelle. Qui, après toutes ces années, pouvait encore le ployer ?

Il se demande parfois comment c'est arrivé. Le pouvoir inébranlable de l'océan en hiver. Dans une autre vie, il aurait eu peur. Pas aujourd'hui. Il sait déjà que les profondeurs l’ont happé. Il regarde vers la surface depuis le fond.

Ce qu’elle est pour lui, ce qu'il est pour elle, et ce à quoi il est prêt à ce titre. Ces questions ne l'ont que peu taraudé. Ce n’est pas qu'il ne s'en préoccupe pas, c'est que s'en préoccuper ne l'intéresse pas. L’existence est ce qu'elle est, et espérer se soustraire à ses réalités est vain. Mais celle-ci est différente. Un constat neuf. Un constat qui lui vient dans une douleur mal contenue, alors qu'il s’appuie péniblement sur le manche de l’outil mortuaire.

Sans elle, le monde aurait été autre. Il aurait été autre, et ses actes auraient, eux aussi, été autres. En similaires circonstances, avant elle, elles l'ont été. Le feu et les larmes en témoignent encore. Plus à présent.

Il s’approche, le pas lourd, de l’estrade. La tête légèrement penchée, les yeux globuleux de l’imposant masque, pointant pourtant chacun leur direction aléatoire, ne laissent cependant que peu de doute sur l'objet de leur convoitise. Il s’approche, et ce petit objet agité avec tant de désinvolture semble aspirer toute la pièce.

Il serre les dents, tandis que l’univers l’assaille. Sa tête bascule davantage. Autour de lui, un déferlement de pensées, de douleurs, de convoitises, d’ambitions, d’émotions. Explosives ou froides, cruelles ou égoïstes, il ne les distingue pas les unes des autres. Le contrôle qu’il a acquis ces dernières années lui a été repris. L’âge, la souffrance, et cette soudaine obsession le lui refusent. Il ne distingue rien qu’un maelstrom déchaîné. Et au milieu, ce vide. L’oeil du cyclone. Un petit être distinct, actif, présent, mais dont la voix s'est éteint depuis longtemps. Pas de vie. Pas de vie. Pas de vie.

Il s’approche, reposant pesamment sur la pelle. Un pas après l'autre. Le vide l'appelle. Il est lié à la mort comme un papillon de nuit à la flamme d'une bougie. Tôt ou tard, il brûlera.

Une main gantée se lève, paume ouverte. Un léger tremblement, en partie contenu. Voûté sur sa cane de fortune, il quémande. Mais sous le masque, le regard est sûr, la mâchoire ferme. Aucune hésitation. La main s'approche de la pirate, plus insistante.

- Le travail est médiocre.

La voix est éraillée, mais le ton est celui d'un enseignant déçu. Il ne laisse que peu de place à la discussion.

- Une pièce d'une telle rareté mérite un soin des plus minutieux. Donne.



____



- Sweet potatoes! You get it. J’adore.

Le gars est à la hauteur de sa réputation. Littéralement. Le vieux m’a pas menti, je vais pas perdre mon temps. Je savais que ça irait si bien, pas que ça irait si vite. Ça détonne, désarçonne, déraisonne, dé... shit. Faut que je note plus.

Y a une autre célébrité qui parle. Plus elle parle, plus elle dit. Plus elle dit, plus je kiffe. Je me tiens les côtes. Elle a scotché tout le monde; même l’ours.

- Hear hear hear hear hear!

Pas son associé. On m’avait pas dit ça. Il me dit pas encore tout, ça me plait moins. Il savait ? Pas de réaction. C’est fou. Un lieutenant d’Erika, une combattante de Tengen, un chasseur supposément affilié à Hadès. Sur une île d’Eko. Le Nouveau Monde tourne à une vitesse monstrueuse.

Je me suis jamais senti autant chez moi.

Hilare. Je glisse une main dans ma poche arrière. Crazy times. Faut que je note plus.

- Yes! Mad stuff! Leurs navires, leurs armes, leurs cloaks, leur symboles. Leurs journaux de bords, leurs motherloving journaux de bords !

J’exulte. Ambiance électrique. Je tape du pied en 5/4. Je m’avance au centre de la pièce.

- C’est pas juste eux, innit? C’est ce qu’ils représentent, ce qu’ils savent, ce qu’ils défendent, ce qu’ils ecrasent!

Ma main droite quitte ma poche, dépliant une feuille noircie au charbon. En blanc, laissés vierges par relief, quelques traits forment des signes méconnus. Des signes que nul ici ne saura déchiffrer, mais dont la signification sera reconnue par certains.

- C’est tout ce qu’ils essayent de wipe the flick out, mais qui sera toujours là, parce que c'est éternel!

Je tends la feuille à bout de bras, pivote pour que tous puissent la voir. Pleinement conscient du poids de ce geste, je m’arrête pas pour autant. Le moment est là, faut pas le rater manquer. Dans ma rotation, je m’attarde sur l’oratrice, puis sur celui qu'elle a désigné. Je veux qu'il n’y ait nul doute permis. Seuls quelques caractères, un infime fragment de la stèle, sont présents sur la feuille. Je suis pas idiot. Ce sera suffisant.

- C'est une guerre d'idéaux, et ils sont on the wrong side.

Mon mouvement s'arrête sur le maitre des lieux, dont je cherche à capter le regard. Il est le gardien des secrets de la Triade. Il est l’incarnation de ce monde qu'ils cherchent à effacer.

Il n’a d'autre choix que de comprendre.








Utilisation de l’observation

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"Avant moi rien n'était, nul ne fut enfanté,
Hors les êtres crées d'éternelle substance,
Et moi je suis comme eux, car j'ai l'éternité,
Vous qui passez le seuil, laissez toute espérance."

Dante Alighieri, La Divine Comédie
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Mar 16 Juil - 9:55


Elle avait retiré ses gants… Ses ongles parfaitement vernis, parfaitement ouvragés, elle s commençaient à les ronger, arrachant l’un d’eux pour révéler qu’il ne s’agissait que de faux collés de façon éphémère.

[Pillage] Appel d'Offres Baron210
Edge Runner, Styliste.


    - De quoi elle parle celle-là, ce n’est pas l’objet de l’appel d’offres du jour…


La Triade possédait un fort réseau de mercenariat, mais également un bon réseau de commerces variés et c’est surtout pour ce second aspect qu’Edge était présente. De ce fait, la proposition de Jiva ne pouvait point lui convenir.

La proposition de Jiva revêtait un véritable vent de fraîcheur et ne pouvait que susciter l’intérêt de la majorité des personnes présentes tout en inquiétant. D’où sortait-elle et où pourrait-elle trouver les fonds pour subventionner un tel projet ? Plus globalement : quel en était l’intérêt profond ?

La proposition de Jiva inquiétait davantage le Boogeyman qu’elle ne l’intéressait. Il avait plutôt peur de laisser son entreprise entre les mains d’une folle jouant au ventriloque avec un cadavre de chasseur de primes… Quel serait l’héritage de son commerce si le tout commençait ainsi ?

Pour autant, une personne commença à applaudir de façon assez solitaire, tandis que le rire d’Edward Lawrence grondait dans la pièce, alors que les autres individus furent tous effarés à la vue du cadavre d’Oreo… Ce gnome était un chasseur réputé et cet acte serait forcément connu !

[Pillage] Appel d'Offres Baron311
Dragos Bathory, fils légitime d’Arkhidamos Bathory


    - Belle idée, belle idée ! Une prime secondaire autre que celle attribuée par la Pègre ? Cela pourrait intéresser n’importe quel chasseur ou groupe c’est beau ! J’achète, j’achète ! Je suis prêt à financer le projet pour ce qui concerne les « Only Alive » comme Bethany, ainsi que pour les captures de personnes vivantes. Ces captures m’offriront des esclaves de qualités. En revanche, il faudrait que d’autres grandes têtes s’associent. Tu n’es pas très célèbre économiquement… Jiva, c’est ça ?
Les applaudissements venaient de lui.

Il était prêt à offrir un premier financement, mais uniquement à la condition de pouvoir récupérer un maximum d’individus vivants. Nhóts-vör’ot  avait surtout besoin d’esclaves de qualité supérieure désormais. L’île était la plus grosse plaque tournante de l’esclavagisme haut de gamme et ne manquait que d’êtres puissants et soumis !  L’hypnose vampirique permettrait probablement de les mâter sur la durée et ainsi les revendre sereinement.

[Pillage] Appel d'Offres Baron111
Dan Belfort, Trader

    Beule… GOTCHA !

    - Je n’ai d’autres choix que d’appeler mon commanditaire.
Dirait Belfort en souriant, alors que l’escargot n’avait même pas pu finir sa sonorité que l’interlocuteur avait déjà répondu.

Cette voix était celle d’un très haut dignitaire de la Pègre, bien que récemment « connu ». Bien des personnes auraient pu reconnaître sa voix, mais hormis Belfort, personne ne l’avait déjà entendu parmi les invités de l’appel d’offres.
    - Bien j’écoute.
Dirait la personne au bout du fil. Belfort, résumerait alors la situation à son interlocuteur qui demeurerait silencieux, avant de reprendre la parole.
    - Des éléments sont manquants.



[Pillage] Appel d'Offres Boogey10
The Boogeyman,
Héritier des commerces de la Triade sur Burj Babil

Aspirant sa cigarette d'une traite en ce que les "jeunes" appelaient jadis "un turbo", le Boogeyman libéra un bel écran de fumée devant son visage. Lorsque celui-ci se dissipa, une nouvelle cigarette trônait déjà dans entre ses lèvres.

    - En effet… Comment se projet pourra-t-il être lucratif ? Pour des pirates ce système est intéressant car il permet de lutter contre le problème qu’est le gouvernement. Cela compte aussi pour la Pègre bien entendu, mais il faut aussi voir comment renflouer les caisses ainsi s’étendre. Nous pratiquons le mercenariat et le commerces à l’origine… En tant que mercenaires nous avons plutôt pour habitude d’être payés, pas de payer. Je te laisse le soin de nous expliquer tout ceci.


Le projet l'intéressait, c'était certain et le fait que Jiva n'en soit pas la seule actionnaire avait un côté rassurant.

    - Cela dit, je compte bien rester à mon siège, ne pensez pas y siéger à ma place. De toute façon, vous ne pourrez pas le faire. Seule une personne habitant au Burj Babil peut faire intégrer sa société au Califat Marchand. Et un nouveau représentant autre que moi signifierait repartir à zéro dans la montée des strates internes au Califat.


Le Croque-Mitaine n'avait pas vraiment compris où voulait en venir Miracle et voyait plutôt une sorte d'illuminé affichant de drôles de symboles.

En revanche, Dragos porta un regard plus attentif à cet écriture et dirait à l'attention de Miracle.


    - Hm j'en ai déjà entendu parler par mon père de ces symboles. J'en voudrais bien un exemplaire.
Dirait-il en pointant de son bras fourchu le document.




Vous disposez d'une semaine à compter d'aujourd'hui, même si vous pouvez répondre avant si vous le souhaitez. Mais si vous répondit pour lundi, je me fixerais l'autre lundi aussi en jour de réponse dernier délai.
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Edward Lawrence
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Dim 21 Juil - 19:35


Appel d'offre

Début 1510 ~ Burj Babil - Cœur du Nouveau Monde



Une marionnette.

Elle s’agitait, sous les yeux de tous, comme si sa vie en dépendait.

Et à mesure que ses piaillements se propageaient, elle gesticulait, irrémédiablement. Comme si sa vie en dépendait. Comme pour fuir la froide étreinte de la mort. Comme si son existence était suspendue à un fil.

Une marionnette.

C’était ce qu’était cette chose.

Mais au fond, n’était-ce pas ce que nous étions tous ?

De vulgaires pantins, suspendus à nos exécrables existences, guidés par l’hypothèse d’un lendemain meilleur, manipulés d’une main fourbe par dame Destinée.

Et, de fil en aiguille, piqués au vif par des émotions qui nous maintenaient vifs, tissant des liens tandis que d’autres finissaient par se découdre. Une éternelle fuite, un cycle vain. Dans l’attente de l’étreinte libératrice de la mort.

Une marionnette.

Retenue dans le monde des vivants par des fils, des entraves. Ces mêmes entraves qui la faisaient ainsi gesticuler. La mort était-elle vraiment libératrice ?

Une marionnette.

C’était ce que sa mort symbolisait. C’était ce quelle signifiait. La mort n’était pas une libération, la mort était une prison. Ce spectacle n’était-il donc pas légitime ?

Les chasseurs de libertés devaient donc être renvoyés à ce qu’ils chassaient. L’illustration était sans équivoque. Cette mise en scène était disposée à éveiller les consciences à de nouvelles perspectives, de nouveaux idéaux. Et puis, le spectacle était divertissant.

Une marionnette oui.

Une marionnette venue donner son ultime représentation au sein du théâtre des rêves.

[…]

Les vivats se furent discret, les spectateurs ne semblèrent vouloir accorder les acclamations escomptées, ni ovationner la performance de l’artiste venu se produire sous leurs sombres projecteurs.

Le scepticisme de ces cafards des profondeurs m’instiguait un sentiment de déjà vu relativement désagréable. Mais le monde était ainsi fait : les pirates s’armaient de leur optimisme et œuvraient en pleine lumière tandis que les hors-la-loi se tapissaient dans leur pessimisme et fomentaient dans l’ombre.

Pour l’heure, il parut cependant opportun de jauger ce qu’elle avait en réserve sur ce qui constituait le principal frein à ce projet, aux yeux de ces associés potentiels. Pour autant, il s’agissait de ne pas diluer l’intérêt qu’ils semblaient tout de même porter à l’idée. Ainsi, certaines choses méritaient d’être clarifiées.

« Nous sommes des pirates, ce qu’on veut, on le prend. »


Déclarerais-je simplement alors que mes yeux se mêlaient aux siens, tout en m’avançant d’un pas, puis d’un autre. Était-ce là un banal rappel ? Un message codé à l’intention de cette partenaire autoproclamée ? Une menace subtilement assénée ? Ou une simple introduction à ce qui allait suivre ?

« Durant des années, les toutous du Gouvernement se sont enrichis sur notre dos et notre liberté. N’est-il pas grand temps de leur rendre la monnaie de leur pièce ? Oh, mais nous ne nous contenterons pas de les chasser… nous allons les buter, nous allons les piller, nous allons les souiller. »


Commençais-je d’une voix mesurée, dans une déclaration dont la finalité acérée était une référence à peine voilée au trophée brandit à peine quelques instants plus tôt, apportant une nuance qui constituerait un premier indice sur la manière dont la question économique pourrait être articulée.

« Il serait réducteur de n’y voir qu’une vulgaire traque grassement rémunérée… Il s’agit au contraire, d’une opportunité commerciale bien plus vaste… D’une offre de service complète afin de soutenir la réalisation de cette grande cause. »


Ajoutais-je tout en balayant une nouvelle fois la salle du regard, comme pour soupeser les différents arguments que j’allais exploiter pour mener cette présumée improvisation. Mais l’était-elle réellement ?

« Navires. Armement. Esclaves. Informations. Contrebande. Drogue. Mercenaires. Trésorerie. »


Énumérais-je, en marquant une pause à chaque terme employé, tout en les accompagnant d’un geste du bras, comme une invitation à chaque potentiel candidat pour leur exploitation, dont pour la plupart il s’agissait de leur spécialité. Il y avait entre autres, Sasaki pour les navires, moi pour l’armement, Dragos pour les esclaves, Big Bear pour la contrebande, The Boogeyman pour les mercenaires, tandis que le reste n’était pas spécifiquement ciblé.

« Mutualiser ces différents champs d’activités pour offrir un soutien logistique complet à l’activité principale : la traque. Pour ensuite s’approprier leurs possessions pour les réexploiter et les réinjecter dans nos propres activités. Une économie circulaire, en somme. »


Les chasseurs de prime et le Gouvernement Mondial étaient relativement bien dotés : si les premiers roulaient probablement sur l’or glané de leurs traques passés, ils jouissaient tous deux de technologies et autres ressources qu’il était intéressant de s’approprier et de réexploiter à notre avantage. Le granit marin pour ne citer que lui, ou encore les armes que les chasseurs avaient employés durant la guerre contre Hadès. Un cercle vertueux qui profiterait à toutes les parties : les pirates agiraient de concert avec les mercenaires afin de piller et de détruire, tandis que les autres assureraient un soutien logistique de premier plan dans chacune des activités annexes tout en récoltant une partie du butin.  

De là, la plupart comprendrait pourquoi ce projet leur était présenté ici et maintenant : Burj Babil était un carrefour commercial de premier choix sur le Nouveau Monde et pouvait devenir l’épicentre de cet ambitieuse entreprise tel un phare dans la nuit qui viendrait guider forbans et malfrats vers une nouvelle ère. Le potentiel était à l’image de cet édifice : vertigineux.

« Donnez un flingue à un homme et il braquera une banque… »


La question était maintenant de savoir si ces hors-la-loi avaient l’ambition nécessaire pour se saisir de cette opportunité. S’ils émettaient toujours des réserves sur l’aspect financier, il serait intéressant de voir si Jiva, qui était à l’origine des sommes avancées sur les affiches, était à même d’apporter une garantie plus concrète.  

« Donnez une banque à un homme et il braquera… le monde. »




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RAPPEL



-Qu’est-ce qu’tu zieutes la peluche ?

La pirate s’était portée sur les yeux globuleux pointés devant elle. L’accoutrement de ce type eut le don de l’amuser et de titiller son intérêt. Un fêlé parmi cette audience terne et morne qui n’avait su lui renvoyer ne serait-ce qu’une infime fraction de son enthousiasme. D’eux tous ce type s’érigeait en anomalie : un qui semblait véritablement prêter attention à son jouet plus qu’à son discours, certes, mais un qui s’intéressait tout de même. Un enfant ? De telle taille ? Un enfant dans un corps pas adapté ?

-Il s’appelle « reviens ». Lui adressa-t-elle en bazardant sa funeste figurine au déguisé. Renomme-le et t’es m…


« Toi et moi, nous sommes des pirates ».

-Je…

Une voix la figea. Elle l’avait atteinte telle une brise glaciale. Plus qu’une voix, le message qu’elle portait. Son attention se recentra sur son colporteur : son esprit s’attendait déjà à l’inimaginable : un corps rabougri par le temps, une chevelure désaturée par de nombreuses afflictions et cet air de dédain tirant son visage. A cette seule idée, les tripes de la céruléenne se tordirent.  

Le moment était enfin venu. Sa famille.  Elle et lui. Jiva et L…

Froid devint chaleur lorsque la balafre du Nebula explosa le tableau mental. Tout espoir fut brûlé par ses yeux écarlates. Ses traits rocailleux percèrent la toile dressée et de Lao Rance ne restait… Rien ?

Le timbre caverneux du forban tira la jeune femme de ses souvenirs d’autrefois, surtout rectifia ses craintes liées à eux. Un rictus vint ainsi se dessiner sur son visage, raviver toute son excitation. Ce gaillard de trois mètres était bien là, comme elle l’avait attendu, et il ne lui fallut que d’un regard et que d’une posture pour affirmer sa position à ses côtés.

Par cette simple interaction ils venaient de se rencontrer. Par cette simple interaction ils venaient de se lier.

Lui et elle. Jiva et Lawrence.

Des associés ?

Un frisson la parcourut jusqu’à son échine à mesure du discours du maudit. Il était comme son vieux. Ses mots étaient similaires. Sa façon de penser certainement.

Un coup du destin.

Elle s’esclaffa alors lorsque son homologue eut fini son discours, visant à fermer le clapet de tous ceux qui l’avaient refroidie par leurs incertitudes et stoïcisme.

-Bien dit Law’.

Un point cependant la titilla toujours. Si elle voulait que leurs ambitions pussent se matérialiser ici même, elle devait s'assurer de pleinement définir la base de leur entreprise. Ce discours l'avait éprise, mais était-ce suffissant pour ces pragmatiques hors-la-lois ? Ces êtres foulant leurs rêves en faveur d'une raison muselée par la crainte de l'échec et le calcul du moindre risque.


La pugiliste bondit alors pour se porter sur la rambarde de l’escalier derrière elle, juste à hauteur du principal intéressé. Celui qui avait initié ce rassemblement.  Elle s’accroupit, prenant troisième appui sur son poing, plantant de ses yeux azurs le délavé qui lui faisait face. Comment Basil l’avait-il appelé ? « Boogeyman » ?

-Tu siègeras pour nous, Boogeyboy. Tu siègeras pour nous. Ses yeux devinrent ronds, son index s’accola à ses lèvres. Une réflexion, de quelques secondes, estimait-elle à ce moment la valeur qu’avait la vie de ce type ? A moins que tu n’y sois pas disposé.

D’un vif geste, la primée se porta derrière le frêle commerçant. Son bras vint s’enrouler sur sa nuque, sa main allant tapoter l’épaule gauche du gaillard, puis elle porta ses lèvres à hauteur de son oreille droite.

-Tu m’as pas l’air convaincu en tous cas. Tu penses qu’eux le sont ? Lui murmura-t-elle en détaillant l’auditoire en contrebas. Certains le sont, mais j'aimerais une majorité. Et la majorité le sera quand tu le seras de ton côté. Alors, on va te faire un petit rappel. Un rappel de ce que Law’ et moi sommes.

Son autre main se fourgua dans son pantalon pour y tirer, cette fois, un escargophone. Elle y composa un numéro puis le porta entre son visage et celui du hors-la-loi. Quand le signal aurait été lancé par le gastéropode, la méconnue aurait débuté.

-Oy’ Rox, c’est Jiva.


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