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Équipage : Yonkou Erika - Edward's Pirates
| Lun 1 Oct - 18:11
Début 1501 ~ South Blue, quelque part en mer
C’était une journée comme une autre qui commençait en cette année 1501. Un bateau voguait paisiblement sur les eaux calmes de South Blue. Ses voiles entièrement dépliées affichaient fièrement un bien triste avertissement : il arborait un grand pavillon pirate, reconnaissable entre mille par les marins qui fréquentaient les environs. Le pavillon de la terrible Ladyn Arshavin. Et c’était à bord de cette galère que je m’étais engagé de mon plein gré.
Cela faisait déjà quelque temps que Dean Nutwingo s’en était allé. Le jeune homme avait été victime de sa trahison et avait été contraint de quitter ce monde d’une manière bien cruelle. Un bien fâcheux incident. Pourtant, ce funeste évènement n’était pas exempt d’avantages. En effet, j’avais saisi cette opportunité pour nettement améliorer mon image auprès de la commandante du navire sur lequel j’avais élu domicile.
Ladyn Arshavin n’avait pas changé durant ce laps de temps : elle était toujours aussi immense et son apparence était toujours aussi répugnante. Il était difficile de savoir à quelle race appartenait réellement cette créature. Son corps flasque et boursoufflé luisait d’un rose saumon, une couleur de peau peu naturelle pour un être humain. Son visage hideux, déformé par la mocheté, ne laissait lui aussi que peu d’indices sur la nature de celle que je nommais « l’immonde créature ». La plupart des gens s’étaient accordés à dire qu’elle était une femme poisson, appartenant à l’espèce des thons-baleines. Afin de nourrir son obésité, cette cruelle femme avait besoin en permanence de s’entourer de bons nombres d’aliments. Étant très corpulente, elle éprouvait de grosses difficultés à se déplacer, et quémandait parfois de l’assistance lorsqu’elle exprimait le besoin de se mouvoir. Pourtant, nous savions avec l’expérience qu’il s’agissait surtout de sa paresse : lorsqu’elle était furax, cette monstruosité trouvait toujours l’énergie de fondre sur sa proie.
D’une personnalité capricieuse et autoritaire, Ladyn était tout ce qu’il y avait d’insupportable. Pour couronner le tout, elle était totalement maniaque : la moindre once de saleté sur son navire semblait lui donner la nausée. Il fallait que son bateau brille d’une propreté immaculée, et ce, quelle que soit l’heure de la journée ! Ainsi, pour accomplir tout ce sale boulot — comprenez l’entretien de la créature et de son antre flottante — Ladyn avait eu la bonne idée d’employer des personnes. Forte de son physique ingrat, elle n’avait eu aucun mal à imposer sa loi sur les malheureux qui l’avaient approché de trop près. Sa force surhumaine, son aspect, sa violence, sa cruauté ainsi que son caractère intimidant avaient eu raison de tous les éventuels dissidents. C’est ainsi que fut créé l’équipage pirate de Ladyn Arshavin.
Bien entendu, ceux qu’on pourrait appeler des employés ou des nakamas, n’étaient rien de tel : ils étaient tous simplement réduits en esclavage, contraints de servir leur « Reine ». En définitive, ce soi-disant équipage n’était rien de plus qu’une prison flottante. Et pour cause : si vous aviez le malheur de vous faire happer par sa gueule béante, votre liberté était consignée à tout jamais. Combien d’hommes avaient disparu ces dernières années ? Son surnom, « la sorcière de South Blue », n’était pas usurpé tant elle inspirait la crainte auprès des hommes.
Afin de mieux répondre à ses besoins, Ladyn avait organisé son équipage d’une manière bien précise : il existait plusieurs factions, chacune devant répondre à un objectif bien particulier. Ainsi, la première division était chargée de nourrir leur capitaine — et accessoirement l’équipage — et recensait donc les cuisiniers. La seconde faction était celle chargée de faire régner la propreté au sein du navire. Une armée d’hommes de ménage qui s’efforçaient de faire régner sur le bateau une propreté exemplaire. Le cas échéant, ils subissaient les foudres de leur capitaine. Seule l’ultime portion de l’équipage semblait pouvoir être qualifiée de normale au sein d’un bateau pirate : il s’agissait du corps armé des combattants. En effet, ceux-ci, tels de véritables pirates, savaient naviguer, manœuvrer le bateau et défendre l’équipage des éventuels soucis rencontrés. Leur mission principale, en tant que combattants, était la plupart du temps de piller les bateaux rencontrés ou les îles sur lesquelles l’équipage faisait escale. Cette unité de combat était constituée des hommes d’élite de l’équipage : ceux qui possédaient la confiance de leur capitaine, ceux qui avaient prouvé leur utilité ainsi que leur loyauté. Ils avaient ainsi reçu le droit de porter une arme et le droit de combattre. Il s’agissait le plus souvent d’hommes qui avaient appris à se satisfaire de leur situation, à accepter leur sort et leur nouvelle vie auprès de Ladyn Arshavin.
Chacune de ces factions était commandée par un lieutenant qui possédait plus de responsabilités. Les lieutenants étaient responsables de leurs hommes et des tâches accomplies par ceux-ci et assuraient la liaison entre l’équipage et la capitaine.
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_________________ Membre du club officiel des "Victimes d'Erwin le vicieux" et des "Victimes de Pumori". | | | | |
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| Lun 1 Oct - 18:39
Début 1501 ~ South Blue, quelque part en mer
Le chef cuisinier se nommait Abdel Mammadov. C’était un homme bouffi à la moustache très particulière : celle-ci formait des boucles en tire-bouchon, une étrange similitude avec la queue d’un cochon. Abdel était quelqu’un d’autoritaire et de très pointilleux : la nourriture de Ladyn était toujours préparée avec soin, quantité et livrée toujours deux minutes à l’avance. Il jouissait ainsi d’un statut privilégié sur le navire, et son avis était souvent pris en compte lors des décisions importantes. Le chef de la faction du ménage se nommait Oscaro Zapata. C’était un homme âgé et expérimenté, d’apparence plutôt maigre, mais diablement efficace dans son travail. Son point fort était sans doute l’organisation : il agissait tactiquement pour combattre la saleté et maniait son équipe comme personne. Il savait tirer profit de chacun et optimiser les tâches qui lui avaient été confiées. Enfin, le dernier lieutenant, celui chargé de l’équipe des marins combattants, était le défunt Dean Nutwingo. L’homme qui m’avait amené sur ce bateau. Et accessoirement l’homme que j’avais fait chuter.
Et bientôt son poste me reviendrait. Je me voyais déjà arpenter fièrement le pont de bateau, distribuant mes ordres aux membres d’équipage. Je les mènerais aux confins de ce monde. À des endroits qu’ils n’oseraient imaginer. Et je me tiendrais sur la proue, le visage au vent. Oui, c’était là un avenir des plus radieux qui s’offrait à moi…
« Oy ! Arrête de rêvasser, le nouveau ! » « Que… ?! » « Aller ! Remets-toi au travail illico ! Je veux que ça BRILLE, tu m’entends ?! Que ça brille !! » « … »
Oui, la vie de pirate n’était pas rose tous les jours. Oui, j’étais porté par des rêves de meilleurs lendemains. Car oui, la situation actuelle était bien loin d’être reluisante. Tout comme ce pont que l’on me forçait à faire briller. Ainsi, je dépensais toute mon énergie à embellir ces planches de bois, obéissant aux ordres d’Oscaro. Je devais m’y résoudre, en attendant mieux. Mais était-ce réellement envisageable ?
Mes pensées se dérobèrent de nouveau, alors que je faisais semblant de frotter le plancher avec ma fidèle serpillère. Ladyn Arshavin avait été déçu du comportement de Dean, sa trahison était un coup de poignard difficile à encaisser. Ainsi, elle avait dû faire un choix fort afin de ne pas laisser l’équipage se diviser après cette perte tragique. Dean était quelqu’un de très estimé, après tout. Je m’attendais très logiquement à devenir le successeur de Dean : après tout, j’étais celui qui l’avait démasqué et qui avait permis d’endiguer sa trahison. Et puis surtout, j’incarnais l’inestimable qui devait guider l’équipage vers de brillants lendemains à travers le projet que j’avais présenté à Ladyn, ce projet qui l’avait tant fait saliver. J’étais donc très naturellement le favori à ce poste vacant de bras droit.
Et sans grande surprise, ce fut donc très logiquement Ladyn Arshavin qui fut nommée bras droit. Oui, Ladyn Arshavin était devenue son propre bras droit. En y réfléchissant, cela collait parfaitement avec le personnage : déjà, Sa Seigneurie prenait allégrement la place de deux hommes sur le bateau. Il était donc logique qu’elle puisse remplir la fonction de deux hommes. Ensuite, s’il y avait bien une personne qui ne la trahirait jamais et qui représentait la force de cet équipage, c’était bien elle. J’eus beaucoup de mal à accepter cette nomination après m’être fourvoyé pendant de longs jours. Je croyais que mes tâches ménagères étaient sur le point de s’achever. Je croyais que la fin du tunnel était proche. Que de désillusions.
Son couronnement amena son lot de changement parmi nos troupes. Forte de ces échecs passés, notre chère capitaine voulait appliquer de nouvelles idées. Ainsi, nous fûmes répartis par groupe de six : soit deux de chaque faction. Ainsi, si l’une des personnes composant le groupe manifestait des velléités de trahison ou bien de départ, alors la vie de tout le groupe était menacée. Les pires sévices et autres tortures seraient infligés aux autres personnes, celles désormais côtoyées dans la vie de tous les jours. Et il était impensable pour nous, humains, d’abandonner l’un des nôtres à une telle souffrance. Et quand bien même cela serait le cas, pourquoi les membres du groupe permettraient-ils une telle trahison ? Au nom de quoi ? Des nombreuses heures de torture qu’ils subiraient pour avoir laissé partir l’un des leurs ? C’était absolument impensable. Ladyn avait sans doute mis au point le système parfait pour endiguer toute forme de rébellion.
« Encore en train de rêvasser, misérables vermines ?! Au travail ! Et que ça saute ! » « Tout de suite, Votre Altesse… veuillez nous excuser… »
Alors que j’avais fui le moment présent en m’immergeant dans un flot d’introspections, le claquement sourd du fouet sur ma peau blessée vint me ramener à la dure réalité. Notre capitaine bien-aimée, de sa voix autoritaire, s’était déplacée en personne sur le pont afin de remotiver ses hordes de serviteurs. Quelques cris de douleur s’élevèrent alors que le fouet venait faire claquer sa suprématie de part et d’autre. Pourtant, j’estimais mériter ce châtiment. Mon travail n’était pas suffisamment efficace et je n’étais pas concentré. Ma technique de nettoyage était encore à perfectionner : après tout, je débutais dans ce milieu depuis peu et l’expérience me manquait. Mais j’étais déterminé à aller de l’avant.
J’avais pu remarquer quelques progrès, ces dernières semaines : il suffisait juste de redoubler d’efforts. Lorsque mon travail du jour fut terminé, je me laissai choir dans l’emplacement qui me servait à dormir, anéanti par la fatigue octroyée par mon dur labeur. Et puis, juste avant que mon esprit se dérobe au sommeil, une pensée particulière me traversa l’esprit. À nous épuiser ainsi à nos tâches quotidiennes, nous n’avions plus la force de fomenter une rébellion d’envergure envers notre tyran. Ainsi, les jours passaient et se ressemblaient.
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| Lun 1 Oct - 19:30
Début 1501 ~ South Blue, quelque part en mer
« Lawrence ! Au pied !! »
Un hurlement était venu déchirer le silence des corvées matinales. Je soupirais. Nous étions traités comme de vulgaires animaux, du bétail employé dans les intérêts de notre maitre. Ces paroles irrespectueuses en étaient l’un des symboles. Parfois, je songeais à ce que ma vie aurait pu être dans une autre vie : j’imaginais un royaume étincelant de noblesse avec bon nombre de fidèles sujets se démenant pour assouvir toutes mes envies. Une couronne sertie de pierres précieuses étofferait ma tête et une jolie femme drapée d’une robe splendide me tiendrait compagnie. Une vie de monarque qui semblait bien loin de ma condition actuelle, bien loin de ces grognements d’une voix délabrée qui exigeait ma présence. Je soupirai. De temps à autre, j’avais l’impression que c’était elle, l’animal.
La capitaine m’indiqua de la suivre dans ses appartements tandis que je lançai un dernier regard vers la serpillère qui me tenait compagnie avec un élan de tristesse. De tous les supplices du monde, un tête à tête avec ma patronne était peut-être la pire chose. Et puis, j’avais développé une affinité particulière avec mon outil de travail : après tout, nous partagions tout sur ce bateau. Nous entrâmes dans une pièce située au fond du bateau, juste en face de la chambre de Ladyn. À l’intérieur de son bureau qui servait de centre de commandement, je pus entrevoir quelques tables vers lesquelles je fus immédiatement dirigé. À leur sommet étaient éparpillées de nombreuses cartes qui dessinaient les contours de nombreuses îles et contrées. Je pus reconnaitre des formes familières sur certaines d’entre elles : quelques îles des quatre mers dont je connaissais le nom, une ceinture montagneuse aux contours imprécis ainsi que quelques esquisses qui représentaient, d’après mes suppositions, la tempétueuse Grand Line. Après avoir refermé la porte, la maitresse des lieux s’approcha de moi et m’agressa de sa voix rocailleuse et déplaisante, embaumant l’air de la pièce de son haleine fétide.
« Où se trouve mon futur royaume ? » « Il se trouve dans la plus terrible des mers : Grand Line, votre altesse. » « Comment fait-on pour y accéder ? Montre-moi… »
Me penchant sur les différentes cartes étendues devant moi, j’étudiai et analysai chacune d’entre elles, sélectionnant celles qui me semblaient les plus pertinentes. J’essayai également de me remémorer les notions de géographie que l’on m’avait enseignées des années auparavant. Il y avait quatre mers disposées aux quatre coins du monde. Elles étaient séparées par deux bandes qui se coupaient perpendiculairement : l’une représentait l’unique continent, l’infranchissable chaine de montagnes, Red Line. L’autre représentait un océan décrit comme le plus tumultueux au monde. La terrible Grand Line, ou route de tous les périls. Puis, mon doigt glissa vers l’un des quatre coins juxtaposés à la chaine montagneuse, désignant ainsi l’endroit dans lequel nous nous trouvions actuellement : South Blue, les chaudes mers du Sud dans lesquelles j’étais devenu un homme. Un élan de mélancolie vint faire fléchir ma dévotion à mon entreprise actuelle. Mes trésors me manquaient et il était grand temps de rentrer à la maison.
Puis, mes yeux se baladèrent vers la fameuse destination que Ladyn voulait atteindre. Je contemplais d’un regard ironique la position de cette île qui m’avait vu naître, le royaume de la richesse, apparences, statut social et surtout noblesse du sang primaient sur le reste. La monarchie des nobles, le royaume de Nobtalia ; situé en plein sur le Nouveau Monde. C’était comme ça que l’on appelait la seconde partie de Grand Line, la plus terrible des mers, réservée à l’élite mondiale. L’océan de ces fameux Empereurs Pirates, le « Shin Sekai ». Alors, je fis glisser mon doigt sur la carte afin de montrer à ma vis-à-vis la longue route qui nous mènerait à cet objectif : la gloire du capitaine Arshavin, future reine de Nobtalia ? Il y avait à ma connaissance deux possibilités : soit couper directement vers Calm Belt, ce qui devrait nous mener dans le Nouveau Monde, soit emprunter une voie classique, bien plus longue. La première solution étant bien trop risquée, ce serait sans doute le chemin que tout le monde emprunte : Reverse Moutain, la montagne qui marque l’entrée de Grand Line. Ensuite, un très long voyage nous attendrait pour espérer atteindre le Nouveau Monde, à l’autre bout du globe.
« Il nous faudra emprunter Reverse Moutain qui se situe au fin fond de South Blue, Votre Éminence. Je préconise ainsi un arrêt sur le Royaume de Trader qui est la dernière étape avant Grand Line. Nous pourrons ainsi nous ravitailler et recruter de nombreux hommes afin d’affronter la route de tous les périls. » « Depuis quand tu prends des décisions à ma place, pauvre tâche ? Tu crois que je vais gober ces conneries ? Que je me vais me faire chier à faire tout ce détour alors qu’il suffit de traverser cette mer, là… Calm… Belt… Tu me prends pour qui ?! » « Non ! Non, Votre Altesse, laissez-moi vous expliquer… Calm Belt est une mer peuplée de gigantesques monstres marins où il est impossible de naviguer, car il n’y a ni courants ni vents… Y aller serait du pur suicide… » « Mouais… Va pour Trader alors… »
Ladyn Arshavin ne sembla pas tout à fait convaincu par le discours de son responsable du nettoyage. Et pour cause : elle était l’une de ces créatures impatientes et capricieuses qui voulaient obtenir sa gloire le plus vite possible. Pour autant, je me félicitais d’avoir pu la convaincre de faire une escale sur Trader qui était ma véritable destination. Pour l’heure, il fallait juste me montrer patient. Et j’entrepris donc de transmettre cette patience à ma cheffe afin d’ajouter quelques garanties à mon projet.
« Allons... Tout vient à point à qui sait attendre, ma future Reine. Vous serez grandement récompensée de votre patience, soyez en certaine. Les richesses de Nobtalia sont grandioses. » « Je l’espère pour toi, misérable vermine. Car si tu oses me trahir ou me décevoir, tu recevras un châtiment bien pire que la mort... »
J’eus du mal à déglutir en imaginant quelle sentence cette horripilante créature pourrait m’infliger… Mais cela n’arriverait pas. Dès notre arrivée sur Trader, je lui fausserais compagnie : son voyage n’était pas viable. Après tout, du fait de mes actes passés, Nobtalia n’était aujourd’hui qu’un champ de ruines. Je fus alors congédier et prier de regagner mon poste alors que la voix beuglante de la mocheté ambulante vint agresser d’autres de mes comparses afin de changer de cap. Mais bientôt, tout ce calvaire serait terminé.
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| Lun 1 Oct - 20:54
Début 1501 ~ South Blue, quelque part en mer
Quelques jours plus tard… Mon cœur battait la chamade tandis que la frustration se mêlait à la colère et à l’incompréhension pour faire bouillir mon sang. Accélérant encore ma course, je me hâtai de rejoindre la cabine de la capitaine, et entrai en trombe, sans prendre le temps de frapper, le poing crispé sur une photographie. Ladyn m’accueillit de son regard cruel et dédaigneux, me notifiant que si je ne trouvais pas rapidement une explication, j’allais passer un sale quart d’heure. Mais cela n’avait plus aucune importance désormais.
« Ladyn ! Pourquoi allons-nous vers l’archipel Paradise et Calm Belt ?! Nous étions d’accord pour aller sur Trader !! » « Insolent ! Reste à ta place !! »
Alors, l’immense revers de la main de l’immonde créature vint me percuter de plein fouet pour m’envoyer m’écraser contre l’un des pans de la pièce tandis qu’un filet de sang s’extirpa de ma bouche. Sous le choc, ma main s’était desserrée, laissant échapper la photographie un peu froissée que Ladyn ne manqua pas de rattraper.
« Mh ? Qu’est-ce que c’est ? » « Rends-moi ça… » « Hinhinhin… Une femme et des gosses… Comme c’est choupi… » « Lâche ça… » « C’était donc pour ça que te tenait tant à ce que nous allions sur Trader, pas vrai ? Et bien nous allons exaucer ton souhait, mon cher Lawrence ! Wurahahaha ! » « Arrête… » « Nous irons prendre la tête de ta chère petite famille ! Et alors tu sauras ce qu’il en coûte de s’opposer à moi ! » « JE T’AI DIT DE LA FERMER ! GROSSE TRUIE !!! »
Le hurlement de colère fit trembler toute l’embarcation et ôta le sourire de la capitaine pirate. Pour la première fois, un homme osait lever la voix contre elle, et d’une manière menaçante en plus ! Cela n’était pas tolérable, aussi ferait-elle amèrement payer à cette larve d’Edward Lawrence son affront. Alors, ses doigts crochus vinrent scinder les visages paisibles qui ornaient la photographie tandis que son regard cruel se plongeait dans le mien, me notifiant qu’il était hors de question pour elle de se plier à mes menaces. Alors, le volcan gronda, vociféra de plus belle. Cette fois-ci, elle venait de franchir le point de non-retour. Jamais, au grand jamais ma fureur n’avait été aussi intense.
« Il faut bien croire que la paix est impossible… Ressens ma colère, Ladyn. Ressens le poids de ton erreur. Et meurs. »
Alors, les flammes se mêlèrent au sang, bercées par les doux hurlements de bien des malheureux.
La destruction. La destruction répandait ses flots déchainés et brulait tout, fauchant les vies et les morceaux de bois sans que rien ne puisse stopper éruption effrénée.
Et telle fut la première fois que je perdis le contrôle. La première fois que la colère m’enveloppa totalement au point de m’aveugler. La première fois que la justice que je défendais jusqu’alors vint se tacher de sang. La première fois que je me laissai submerger par cette toute-puissance destructrice. Le premier pas vers cet avenir aussi lugubre qu’embrasé. Ce jour qui avait sans doute précipité tous mes malheurs… La première explosion incontrôlée d’une longue lignée.
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