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Choisir son destin. [PV Hez]
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Mer 26 Sep - 14:51

La sensation de la pierre froide sous son corps à nouveau vêtu, celle d'une brise fraîche et chargée d'embruns marins, celle d'un soleil agréablement chaud sur ses joues seraient les premières impression qu'Heziel aurait à son réveil... Si l'on exceptait le tapage qui régnait alentour, témoin indéniable de l'agitation qui ébranlait ces lieux habituellement sereins, et, bien sûr, l'éclair vicieux et douloureux qui allait venir lécher sa cuisse droite, comme pour l'enjoindre à sortir de ses songes aussi promptement que possible. S'il ne découvrirait, tout autour de lui, ni trace de Narseh, ni de Kel, il parviendrait en revanche promptement à saisir la situation dans laquelle il s'était embourbé bien malgré lui, durant son repos régénérateur. Des citoyens affolés battaient les pavés de leurs pieds empressés, et tâchaient de s'éloigner autant que possible de l'allée principale, où menait la ruelle sinueuse au sein de laquelle le Supernova avait pu trouver repos. Un regard curieux lui permettrait de comprendre que les détonations et les hurlements qui déchiraient la quiétude apparente de cette ville propre en apparence venait d'un affrontement houleux que se livraient représentants de force de l'ordre et criminels hautement recherchés... Et un coup d’œil un peu plus insistant lui permettrait de comprendre que les marines souffraient non seulement de leur infériorité numérique, mais aussi et surtout de la puissance colossale de leurs opposants.

Choisir son destin. [PV Hez] Ushiji10Choisir son destin. [PV Hez] Muyoun11
Contre-Amiral Leilick et "Red Eye" Karnassus, primé à 385.000.000 berrys.

-Tekkai !
-Red Harpoon !

Le contre-amiral était un bretteur véloce, mais il lui arrivait parfois de se reposer sur d'autres attributs : son contrôle du rokushiki laissait à désirer vis-à-vis des experts en la matière que le Gouvernement Mondial pouvait compter, mais il lui était néanmoins plus qu'utile en situation de détresse. Il en fit montre, une fois de plus, lorsque le coup de poing de Karnassus, élancé à vive allure, le percuta en plein abdomen. Le gradé serra les dents mais parvint à tenir bon : il fut simplement repoussé quelques mètres en arrière et il retrouva par la suite sa mobilité, non sans haleter péniblement. Ils étaient tombés dans un piège de quelques grosses frappes locales, qui avaient décidé de leur nuire pour une raison obscure. L'appel à renforts avait été passé dans la foulée, mais les justiciers les plus proches n'allaient pas pouvoir intervenir avant de longues minutes... Un délai plus qu'interminable du point de vue de Leilick qui peinait à croire qu'il parviendrait à contenir son assaillant durant ce laps de temps. D'autant plus qu'il était loin d'être le plus à plaindre... Certes, il faisait face au chef de cette bande vaste d'une trentaine d'individus, dont quatre seulement été dotés d'une prime, mais la plupart de ses subordonnés avaient d'ores et déjà été terrassés. Seuls demeuraient les gradés les plus coriaces qui, à ses côtés, tâchaient de repousser les assauts aussi fougueusement que possible. Ils courraient au massacre, si rien n'était fait... Rageusement, il se projeta en direction de son adversaire et tenta de le vaincre d'un coup d'estoc sournois, droit vers le regard carmin de l'homme qui répondit sans concession : sa main droite, gantée, balaya la lame du marine et la gauche, quant à elle, serrée en un poing des plus impitoyable, faillit percuter la gorge du bretteur qui s'y déroba d'un cheveu, par le biais d'une autre arcane du rokushiki.

-Kami-E !

Leilick recula précipitamment dans la foulée, non sans jeter un regard anxieux en direction de ses pairs et subordonnés restants. Si eux aussi tombaient, tout serait fini : il serait submergé par les criminels et serait certainement tué, afin de jeter un affront à la face de Marineford.

Choisir son destin. [PV Hez] Nico_r10Choisir son destin. [PV Hez] Tumblr11
Colonelle Jisuey et Velenial, primé à 106.000.000 berrys.

Elle pointa ses pistolets dans la direction de l'homme masqué et se mit à en vider les chargeurs frénétiquement, dans l'espoir illusoire de parvenir à l'atteindre. Mais rien n'y fit : l'homme parvint à dévier tous les projectiles qui lui étaient destinés avec une aisance qu'elle aurait, dans d'autres circonstances, pu louer. Malheureusement, en l'occurrence, l'envie de remarquer les compétences de ses ennemis de la chatouillait même pas... Elle se contentait de redouter le pire. Les difficultés auxquelles son supérieur étaient confrontées ne lui avaient bien entendu pas échapper, et les allures de boucheries que revêtaient cette confrontation impromptue et inattendue ne contribuaient qu'à son angoisse croissante. Elle ne s'était bien entendu pas enrôlée dans le but de recouvrir les pavés de ses tripes encore chaudes, et pourtant... C'était le destin qui semblait être le sien, et qu'elle semblait partager avec le reste de l'escouade. Combien de temps faudrait-il avant que des renforts conséquents ne parviennent jusqu'à eux ? Une dizaine de minutes, a minima. Ils avaient le temps de tous mourir trois fois... Le cliquetis sourd qui résonna lorsque ses barillets furent enfin vides la contraignirent à reculer précipitamment tout en amorçant un mouvement afin de les recharger. Ce changement de posture subit n'échappa pas à son adversaire qui, sec et soudain, se projeta dans sa direction épée en avant comme pour l'empaler violemment dès qu'il parviendrait à sa hauteur. Il comprit toutefois qu'il avait été trop vite en besogne lorsque l'un des deux canons revint pernicieusement dans sa direction, menaçant de cracher sa décharge qui risquait, en l'occurrence, bel et bien de lui être fatale.

-Ne jamais recharger deux armes simultanément, on nous l'apprend dès les premiers entraînements...

Choisir son destin. [PV Hez] Muyoun13Choisir son destin. [PV Hez] Muyoun12
Chopy, primé à 71.000.000 berrys, et Aetaril, primée à 194.000.000 berrys.

Toute la satisfaction et le soulagement que Jisuey aurait pu éprouver se volatilisèrent lorsqu'un couteau, projeté par Chopy, vint repousser le canon de son pistolet sur le côté : ainsi, la balle partit bel et bien mais elle manqua son assaillant de plusieurs mètres généreux, le privant du destin funeste auquel il semblait pourtant soumis jusqu'alors. Comble de l'ironie, l'un des sergent-chef qui bataillait avec ferveur contre les troupes anonymes la reçut en pleine cuisse : il chancela, et une épée lui traversa la gorge, répandant une effusion de son fluide vital jusque sur la joue de la colonelle qui ne put rien faire d'autre que clore ses paupières. Les regrets n'eurent pas le temps de la submerger, face à la fatalité impétueuse qui s'annonçait d'autant plus pesante, à mesure que les pas de Velenial le rapprochait d'elle. Contre toute attente, un lieutenant parvint néanmoins à profiter de la surprise qui avait pu naître du coup de feu pour s'interposer, brandissant une hache qui fut fendue par l'épée du primé. Une victime de plus venait de s'ajouter au macabre décompte, et la tête du supplicié roula tandis qu'Aetaril, lance en main, contournait la colonelle en menaçant de la frapper d'un instant à l'autre.

-Vous vous êtes bien battue. C'est déjà ça... Ne vous en faîtes pas. Votre supérieur vous suivra bientôt.



Côté gouv :
Contre-Amiral Leilick, lvl ?
Colonelle Jisuey, lvl ?
Des gradés random.

Côté HLL :
Karnassus, 385.000.000, lvl ?
Aetaril, 194.000.000, lvl ?
Velenial, 106.000.000, lvl ?
Chopy, 71.000.000, lvl ?

En gros, y a une baston entre eux. Leilick vs Karnassus c'est tendu mais relativement équitable (Karnassus a le dessus, Leilick résiste bien). Jisuey est au milieu d'Aetaril, Velenial et Chopy. Aetaril va lui donner un coup d'estoc par l'arrière et la transpercer en plein abdomen si rien n'est fait.
Des renforts gouv sont en route.
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Heziel Coffe
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Mer 26 Sep - 16:08




Parfois, les gens ont besoin d'un monstre.


Il était presque devenu apaisant pour le brun de perdre connaissance. De sombrer, après avoir évacué l'inextinguible rage qui se nourrissait de chaque fibre de son être, qui éclatait de son corps comme un volcan trop longtemps gardé sous contrôle. Sombrer dans l'inconscience était devenu une échappatoire, un remède, une porte de sortie facile : c'était paisible. Il n'avait plus assez de contact avec la réalité pour se rappeler de tout ce qui lui pesait, lorsqu'il disparaissait dans l'abysse. Peut-être même que quelque part, il se complaisait à rester ainsi endormi. À ne pas avoir à affronter ses actions, ni leurs conséquences. Il n'aurait pas su dire depuis combien de temps il dormait ainsi : il n'aurait pas su dire son propre nom. Un temps infini s'écoula dans cette semi-conscience salvatrice, tandis que le monde évoluait au dehors. Tandis que Narseh le traînait dans la suite de ses machinations. Tandis que quelque part, une fillette était séparée du mercenaire l'ayant sauvée pour devenir le pion d'une énième tromperie.

- Eloignez-vous de moi ! Hurla une voix familière dans le lointain.

Puis une première image. Une autre... une autre. Un reflux encore informe qui commença bientôt à s’appesantir, à s'accélérer. Comme l'ouverture d'une boite de pandore dégueulasse et sans visage, en train de lui triturer les méninges dans son paradis de non-être. Des odeurs, des sons. Un sourire, celui du diable en personne, tandis qu'il était guidé vers un nouveau carnage. Il commença à gigoter sans s'en rendre compte, tandis qu'à l'extérieur, la bataille faisait rage. De nouveaux flash se succédèrent alors qu'on le tirait violemment de son songe, qu'on l'arrachait aux bras réconfortants du néants, qu'on le ramenait à ses responsabilités. Sa mémoire, bien que fragile, commençait à s'acclimater au processus violent de la transformation : alors même qu'il reprenait connaissance, elle se reformait déjà, avant-gardiste. Un paquet cadeau de remords et d'horreur à consommer sans modération dès le réveil. Une partie, du moins.

Puis vint la douleur. Une douleur que son corps connaissait si bien qu'il n'eut aucun mal à l'identifier, alors même que son esprit était encore embrouillé.

- Narseh ! Lâcha-t-il dans un souffle en revenant à lui.

Sa tête lui faisait un mal de chien. Une véritable fanfare... une fanfare qu'il n'eut pas le temps d'analyser, car la panique s'empara rapidement de lui. Que s'était-il passé ? Il se souvenait de Tesk... il s'était rendu à Tesk, avec Narseh, Ash et Kel. Ils avaient rencontré un groupe de... d'amis... la transformation. Il s'était transformé ! Pourquoi ? Pourquoi donc ? Il se redressa en titubant et manqua de se retrouver face contre le sol. Il s'agrippa d'un bras encore puissant mais fébrile à un rebord de fenêtre et se hissa de toute sa stature, qui lui sembla relativement plus imposante que ce à quoi il était accoutumé. Il était vêtu... et il n'était pas à Tesk : il aurait pu le jurer, malgré le peu de connaissance dont il disposait de la ville portuaire dans laquelle il avait accosté... combien de temps, déjà ? Combien de temps plus tôt ? Où était Narseh ?! C'était lui ! Cet éclair, c'était lui ! Il en était certain ! Alors pourquoi ? Pourquoi Narseh...




La simple évocation de l'homme au chapeau enfla son abdomen d'une boule au ventre indescriptible et insaisissable. Il y avait quelque chose, dans sa mémoire, qui s'insinuait lentement dans ses émotions. Une sorte d'élément froid et terrifiant, aussi cruel qu'un poignard entre les omoplates. Une impérieuse sensation de malaise à la simple pensée de celui qui constituait jusque là la chose la plus ressemblante à un "ami" ou à un "camarade" pour lui. Pourquoi ? La question revenait en boucle. Il n'eut même pas le temps de se morfondre, car il comprenait aisément ce que tout ceci impliquait : il avait encore perdu les pédales et, bientôt, sa conscience ne manquerait pas de le ramener à cette dure réalité de la façon la plus brutale possible. Mais le brouhaha qui attirait son attention en dehors de la ruelle devient rapidement sa préoccupation la plus pressante, tandis que les civils fuyaient en hurlant la scène se déroulant dans leur dos.

Il ne parvint pas à obtenir la moindre information : les regards effrayés, proches de ceux d'animaux terrifiés, furent sa seule réponse lorsqu'il demanda ce qu'il se passait. Tel un zombie revenu à la vie après un sommeil trop long, il se trouvait complètement confus et incapable de saisir sa localisation, ni même la raison de l'affrontement qui se déroulait devant lui. La Marine... et visiblement, des hors-la-loi. Encore groggy, il se pressa à l'encontre du champ de bataille sans même réfléchir une seule seconde. Comme si l'instinct le poussait à s'y rendre... et il ne fut pas déçu du spectacle : des malfrats affrontaient les forces de l'ordre avec véhémence, et les cadavres s’amoncelaient rapidement. Il fut néanmoins surpris de constater que tous les morts portaient des armes : il ne semblait pas y avoir de civils dans le lot. Tout comme, en y réfléchissant bien, il n'avait vu aucun lambda quitter la scène de guerre en étant mutilé d'une quelconque façon. Un flash lui revint et il tenta vainement s'enserrer son crâne de ses mains. Narseh... quelque chose ne tournait pas rond. Il était là, lors de sa transformation. Il était là... pourquoi ne pas l'avoir empêchée ? Et ce vacarme... ce vacarme l'empêchait de réfléchir.

Il était fatigué, il avait faim, une douleur sourde lui criblait les os et les muscles, les parois de sa boîte crânienne semblaient prêtes à exploser sous l'effet d'une pression trop grande et il n'avait aucune PUTAIN d'idée de ce qui était en train de se dérouler sous ses yeux. Aussi fit-il un choix rapide, poussé par la nécessité et l'agacement plus que par une quelconque réflexion : il repéra ce qui ressemblait le plus à un gradé de la Marine dans son sillage, trouvant une femme qui semblait être en train d'affronter plusieurs ennemis et en bien fâcheuse posture. Parfait : ça attirerait au moins l'attention des défenseurs de la Justice. Celle des hors-la-loi suivrait. Dans un élan formidable, il se jeta droit vers le quatuor, ne manquant pas de bousculer sans aucune précaution les différents intervenants sur sa route : Marine ou brigands. Son but était simple : intercepter le coup de lance clairement destiné à empaler la gradée des forces du Gouvernement Mondial, avant d'enserrer d'une poigne d'acier l'arme qui ne s'extirperait pas de sitôt de sa main. Il sauverait ainsi la demoiselle d'un sort funeste, sans pour autant s'en prendre directement à son opposant : il ignorait encore trop de la situation pour savoir s'il resterait seulement ici... alors aider quelqu'un d'entrée de jeu ? Non, il voulait juste un peu de calme pour penser. Malgré la migraine, son haki perceptif lui serait fort utile pour éviter un coup fourré. Au loin, dans son esprit, les images du passé continuaient de revenir dans un désordre des plus total. Un énorme Zoan... le château. Le roi. Bon dieu, qu'avait-il fait ? Et tout ces gens...

- Putain, mais il se passe quoi, ici ?! Rugirait-il d'une voix assez puissante pour couvrir le vacarme ambiant, même momentanément.

Oui... dans ce genre de situation, ne pas avoir un corps tout à fait normal pouvait avoir ses avantages. Contrairement à son dernier réveil, la culpabilité ne l'avait pas cloué au sol comme une misérable loque. Il avait déjà trop souffert la deuxième fois pour réitérer cela la troisième. Tristement, il fallait croire que le choc et la honte de la dernière fois s'étaient mués en deux éléments plus discrets, moins perceptibles, mais tout aussi toxiques. La naissance de la lassitude et d'une sorte de fatalité. De plus, pour une raison qu'il ignorait encore, il avait l'impression que le Faiseur de Coups D’États n'était pas étranger à ce qui s'était produit à Tesk... quelle horreur. Il espérait alors que ses souvenirs lui montreraient qu'il avait tort.


ⒸHeziel Coffe


Ah d'accord.
Bon, ben Heziel ne sait pas what the fuck is going on, donc il s'interpose pour attraper la lance de Aetaril d'une poigne très ferme, pour sauver la colonelle sans directement s'en prendre à ses détracteurs. Avoir le temps de réfléchir. Il n'a pas encore totalement retrouvé tout ses petits dans sa mémoire, mais il commence à réaliser l'horreur de ce qu'il s'est produit.


_________________





"Are you a man... or a monster ?"

Heziel Coffe
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Sam 29 Sep - 11:30

Choisir son destin. [PV Hez] Muyoun12Choisir son destin. [PV Hez] Nico_r10
Aetaril, primée à 194.000.000 berrys, et Colonelle Jisuey.

Contre toute attente, la lance de l'implacable criminelle ne toucha jamais au but : elle fut, a contrario, coupée dans son élan homicide par une main aussi franche et décidée qu'inébranlable. Aetaril fut, bien entendu, la première à faire part de son étonnement, même si cela ne fut pas réellement perceptible. Ses paupières s'écarquillèrent, derrière l'acier froid qui lui ceignait le haut du faciès, et sa bouche s'entrouvrit légèrement tandis que ses songes s'affolaient, à la recherche d'une explication plausible. La colonelle n'était pas capable de faire face à la virulence de son assaut, encore moins dans une telle posture... Le contre-amiral, quant à lui, était bien assez occupé avec le patron et ne pouvait décemment pas se permettre de voler au chevet de ses subordonnés afin de leur offrir un coup de main gracieux. De toute manière, s'il avait pu le faire, ne l'aurait-il pas fait auparavant ? Chaque marine qui tombait offrait aux sinistres hors-la-loi un regain d'assurance et un confort décuplé. Ne demeureraient, à terme, qu'un amoncellement de cadavres si les bas-gradés continuaient à être évincés et éliminés aussi vivement qu'actuellement... Ne restait donc plus qu'une seule hypothèse : une intervention extérieure. Si un sinistre pressentiment naquit dans le cœur de la jeune femme, qui crut qu'il s'agissait là d'une apparition subite de quelques renforts, elle fut ironiquement soulagée de se rendre compte que le type qui lui tenait tête n'avait rien d'un marine... Austérité mise-à-part. Son nom lui revint vite, pour avoir fait à plusieurs reprises parler de lui dans la presse mondiale : Heziel Coffe. Un ancien second d'un équipage quasiment quelconque, qui s'était rendu coupable de sévices abominables, d'autant plus inhumaines qu'un massacre de bleusailles en règle... Dès lors, pourquoi s'interposait-il ? Si elle eut l'ambition de lui répondre avec un ton froid et sec, elle se retint finalement, considérant la parade qu'il avait su effectuer sans la moindre difficulté apparente : il tenait sa lance d'une main nue... Son pouvoir était effectivement écrasant et, seul à seul, Karnassus était probablement la seule personne ici qui était susceptible de le tenir en échec. Mieux valait donc se le mettre dans la poche... Ou, a minima, l'éloigner du théâtre de cette querelle sans provoquer son ire outre-mesure.

-Ce qu'il a l'air de se passer. Ce que tu as fait à Namakura.

Elle ne s'étendait pas spécialement sur les détails car elle savait pertinemment qu'il saurait où elle voulait en venir. Les criminels et les présumés justiciers se confrontaient depuis la nuit des temps : leurs armes s'entrechoquaient et leurs muscles se jaugeaient depuis des lustres, tant et si bien que la chose était pratiquement devenue un automatisme pour la majorité d'entre eux. Une rencontre entre primés et agents du Gouvernement Mondiale ne pouvait pas aboutir sur quoi que ce fut d'autre qu'une lutte à mort sanglante et impitoyable. Cette réponse allait-elle satisfaire le Coffe ? Difficile à dire. En tout cas, force était d'admettre que les assaillants étaient, à leur manière, plutôt tranquilles et sereins. Mis-à-part Karnassus, qui continuait à malmener le contre-amiral dans l'espoir de s'ouvrir une brèche dans sa défense précaire, les autres primés s'étaient tous immobilisés à l'arrivée du cuisinier et plus aucun n'essayait de nuire à la colonelle. C'était sans nul doute là un aveu de subordination de leur part : ils obéissaient aux ordres d'Aetaril, en l'absence de Karnassus, et s'immobilisaient donc lorsqu'elle-même se figeait. Les marines restants, trop heureux de se voir octroyés un semblant de quiétude et de repos, prirent le parti de s'éloigner quelque peu de leur foule d'adversaires dans l'optique de se regrouper et de se serrer les coudes. Cette entracte, inespérée, allait leur offrir un regain de bravoure pour la suite des opérations... D'autant plus que chaque seconde qui s'écoulait offrait aux renforts l'opportunité d'intervenir en temps et en heure, avant qu'il ne soit trop tard. On pleurerait les défunts plus tard : les vivants, la rage chevillée aux corps, prévoyaient quant à eux de continuer à survivre. Cependant, tous n'étaient pas prêts à se cantonner à une posture défensive. Jisuey le savait : si les primés parvenaient à convaincre Heziel Coffe de s'éloigner sans faire d'histoires, voire pire, s'ils parvenaient à le convaincre de prendre part à cette sauterie, leur escouade était irrémédiablement perdue. Ils avaient une chance inouïe : chance dont elle entendait bien jouir.

Alors que toute l'attention des brigands était focalisée sur leur pair, elle plongea une main sous l'espèce de cape qui voilait un fragment de son torse. Elle en tira un couteau, petit et fin mais indéniablement acéré, qu'elle projeta sans plus tarder dans la direction de la gorge de Chopy. Une réaction qui risquait fort d'ouvrir les hostilités à nouveau mais, en l'état des choses, il allait sans dire que le primé n'aurait pas l'opportunité de réagir afin de protéger son intégrité face à cette menace surprenante. Si Jisuey parvenait à tuer l'un des trois primés, elle allait offrir à ses subordonnés une ardeur nouvelle et tous, requinqués, pourraient tenter de mettre à terre un autre de leurs bourreaux sans plus tarder. L'intervention du Coffe, à ses yeux, était un miracle... Miracle dont elle devait immanquablement jouir, sans quoi ils étaient tous condamnés à périr dans les délais les plus brefs, comme des moutons traqués par des loups insatiables. Il allait sans dire que, si son projectile touchait au but, la présence intimidante d'Heziel ne suffirait plus à prostrer les agresseurs dans une posture patiente : ils reprendraient l'assaut sans crier gare, en guise de riposte sanglante et brutale. Elle en avait pleinement conscience et c'était précisément pour cela qu'elle allait tout mettre en oeuvre afin de recharger ses pistolets d'entrée de jeu. Elle n'aurait donc, par la suite, plus qu'à faire feu pour exécuter un maximum de ses ennemis, encore désarçonnés par cette successions d'événements imprévisibles...



Côté gouv :
Contre-Amiral Leilick, lvl ?
Colonelle Jisuey, lvl 33
Des gradés random.

Côté HLL :
Karnassus, 385.000.000, lvl ?
Aetaril, 194.000.000, lvl ?
Velenial, 106.000.000, lvl ?
Chopy, 71.000.000, lvl ?

Aetaril et les autres restent calme. Jisuey essaye d'en profiter.
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Heziel Coffe
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Sam 29 Sep - 20:54




Parfois, les gens ont besoin d'un monstre.


Le flot de souvenir s'était momentanément tari, sans doute à cause de sa propre concentration. Heziel était peut-être bien plus sanguin, téméraire et ultimement imprudent qu'autrefois, mais il n'en restait pas moins un combattant d'un calibre sensiblement différent de celui que l'on croisait usuellement dans les régions de Grand Line : et il se savait pertinemment dans une posture dangereuse. Il était au milieu de deux camps, qui avaient pour l'heure rendu les armes à l'exception de deux larrons qui semblaient enclins à continuer leur ballet. Il ne pouvait malheureusement pas intervenir ici : non seulement ces deux individus semblaient ne pas être faits de la même trempe que ceux dont il fédérait pour l'heure la patience et une paix précaire, mais en plus de cela, il était actuellement la seule garantie que cette lance qu'il tenait fermement ne terminerait pas sa course. Bientôt, son fluide perceptif s'activa pour l'informer des voix qui l'entouraient. Il avait apparemment effectivement calmé le jeu, pour l'heure.

En arrière plan, de nouvelles images revenaient. Narseh... il avait poursuivi Narseh, fut un temps. Au travers des rues désormais dévastées et sans vie de Tesk. Peut-être avait-il effectivement tenté de l'arrêter ? Non... non, quelque chose clochait. Il aurait pu s'y prendre de manière bien plus virulente. Le fameux primé lui avait octroyé plusieurs remontrances brûlantes, si bien qu'il identifiait assez clairement la sensation d'électrochoc d'un peu plus tôt : cela ne fit qu'accentuer son malaise, car ce Narseh dont il ne parvenait pas encore à saisir les paroles passées était affublé d'un sourire... qui n'avait rien de bon. Il ne comprenait pas la signification de cette nouvelle bribe, mais tout viendrait en temps et en heure : il occulta difficilement l'inquiétude le saisissant, pendant quelques instants. Il pensa bien vite qu'il ne parviendrait pas à décoller cette couche crasseuse de sa psyché, jusqu'à ce que la Hors-la-loi devant lui n'en vienne à citer Namakura avec un calme tout à fait inadapté.




- Ne prononce pas... ce nom, grogna-t-il presque.

Les jointures de ses mains blanchirent sur la garde de la lance qui, si elle était composée d'une matière relativement courante, se retrouverait sans doute avec la marque de ses doigts imprimée à même l'alliage. Il ne savait pas ce qui le courrouçait le plus : la mention systématique de cet épisode de sa vie récente, ou l'espèce de banalité complaisante avec laquelle la langue de son interlocutrice l'avait formulé. Il ne tirait aucune fierté, aucune gloire et aucun plaisir de ce qui s'était passé là-bas : au contraire. C'était fort certainement, de toute la liste des choses impardonnables qu'il avait pu commettre, celle pour laquelle sa conscience ne lui offrirait jamais le répit. Elle était morte, par sa faute... elle, et beaucoup d'autres. Et maintenant que l'image du Faiseur de Coups d'Etat se troublait dans son esprit, se muait lentement en quelque chose de froid et de vicieux comme un serpent qui change de peau, la douleur vivace de cet événement resurgissait avec encore plus de panache.

Il perdit quelques instant le contrôle de son fluide de l'empathie, mais cela lui revint assez vite. Il avait prévenu : il ne voulait pas entendre parler de cette histoire. Le prochain qui s'hasarderait à en discuter avec lui s'exposait à des représailles possiblement plus importantes qu'une menace qu'il était capable de porter à exécution. Soudain, il sentit l'intention de la Colonelle dans son dos. Folie, se dit-il : cela l'agaça un peu plus et, s'il ne considéra pas immédiatement la teneur légitime du raisonnement probable de la gradée, il n'en resta pas moins égal dans son traitement : sa deuxième main libre s'étira rapidement jusqu'à attraper celle de la combattante avant qu'elle ne passe à l'acte. D'une poigne destinée à la garder sous contrôle, il comptait bien éviter aux hostilités de reprendre : il en avait le pouvoir, alors c'était à lui de s'en charger. La force déployée surprendrait sans doute la représentante des forces de l'ordre, l'amenant à jauger avec précaution sa réaction immédiate. Il avait eu son lot de massacre, et de véritables massacres. Ceux où les victimes n'avaient certainement pas commencé leur journée en s'attendant à ne jamais voir de nouvelle nuit. Alors deux groupes s'affrontant par pur principe et prêts à se jeter à la mort pour infliger une nouvelle égratignure à l'autre ? C'était risible. Risible et passablement énervant.

- Vous avez fait couler assez de sang. Si vous avez une once de bon sens, vous cesserez ces hostilités, Reprit-il tout haut, s'adressant à tout un chacun disposé à l'entendre. Si toutefois vous souhaitez continuer, je suis enclin à répondre à vos attentes.

Le sous entendu était l'évidence même : s'ils désiraient continuer à se jeter à corps perdus dans un combat aussi âpre que terrible, il serait un adversaire sans merci. Au moins pourrait-il s'assurer de juste mettre hors d'état de nuire ceux voulant combattre... le sang qui coulait au sol, ainsi que certains membres arrachés ou découpés, montrait que cette escarmouche avait dépassé de loin la simple démonstration de force. Restait le cas des deux derniers qui continuaient à s'affronter avec vigueur et détermination : il n'était pas question de tenter de s'interposer à nouveau pour voir le fracas des épées et les détonations des canons reprendre à l'endroit même où il se trouvait actuellement. Si personne ne s'opposait à lui, il se tournerait donc vers eux sans lâcher ses deux prises. Pas tout de suite.

- Vous deux ! Les hélerait-t-il, dans le simple but d'attirer leur attention. C'est terminé.

Il ne s'attendait hélas pas à grand chose de cette situation : peut-être qu'au fond de lui, la partie qui se sentait le plus coupable de ses propres crimes espérait vainement réussir à faire quelque chose de bon, de bien et d'utile dans pareilles circonstances. Une autre partie de lui même se trouvait juste fatiguée de tous ces combats : après tout, il n'avait quasiment eu aucun repos depuis son départ du Youthful Demon, à l'exception d'une convalescence résultant de Namakura... il aspirait à un peu de paix. Juste une journée. De plus, le flux de sa mémoire l'emplissait d'une certaine angoisse qui, il le craignait, risquait de le pousser à l'erreur une nouvelle fois.

ⒸHeziel Coffe


Heziel tente de calmer le jeu. Il répond à Aetaril, puis empêche Jisuey de réaliser son mouvement (Haki de l'observation, il attrape son poignet avant qu'elle ne passe à l'acte).
Il appelle à un cessez-le-feu, mais se tient prêt à satisfaire l'envie de combat de ceux qui refuseraient d'obtempérer.

Si personne ne lui met de bâtons dans les roues, il portera le même message au Contre-Amiral et à Karnassus, si tant est qu'ils soient capables de l'entendre.


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Mer 3 Oct - 11:40

Choisir son destin. [PV Hez] Muyoun12Choisir son destin. [PV Hez] Nico_r10
Aetaril, primée à 194.000.000 berrys, et Colonelle Jisuey.

Le ton cinglant du Coffe remit promptement quoi que temporairement Aetaril à sa place, de même que la poigne spectaculaire dont il fit montre en enserrant la lance aussi fortement que possible. Il était dangereux et nul ne l'ignorait... Pour autant, sa célébrité croissante en tant que figure de la piraterie de la première moitié de Grand Line aurait dû l'inciter à combattre aux côtés de ses confrères primés, s'il avait insisté pour prendre part à ce conflit qui ne le regardait guère. Dès lors, pourquoi s'érigeait-il, tel un sage médiateur en quête de diplomatie et de quiétude ? Le regard de la seconde de Karnassus balaya la place et les monceaux de cadavres lui sautèrent bien entendu aux yeux. Toutefois, quelque chose la dérangea vivement : nul civil, nul dommage collatéral ne se trouvait mêlé à cette petite sauterie improvisée. Alors quoi ? Un pirate qui rejetait instinctivement la brutalité et la barbarie, aussi haut primé ? Cela pouvait-il seulement exister ? Elle tâcha néanmoins de tenir sa langue, comme il avait pu lui en intimer l'ordre : elle n'était pas ne mesure de lui imposer sa volonté et sa vision des choses et elle devait donc, à contre-cœur, conserver son sang froid afin de ne pas envenimer la situation actuelle. Elle avait une intuition impitoyable : si sa tête se retrouvait à la place de la lame de sa lance, retenue par les phalanges barbares du cuisinier, elle n'aurait nul moyen de s'en extirper seule... Voilà donc qui était suffisant pour lui souffler une petite leçon d'humilité, a minima jusqu'à ce que la raison de la froideur du Coffe leur apparaisse limpidement. Lorsque la colonelle passa à l'offensive, elle crut qu'elle n'allait pas avoir le temps de réagir et que l'un de ses collègues allait être abattu lâchement, pendant cette entracte invraisemblable. Il n'en fut rien puisque, une fois de plus, le noiraud fit en sorte de tempérer les ardeurs des combattants réunis ici bas, non sans jeter à leurs responsables respectifs des paroles laconiques et autoritaires. Il souhaitait enjoindre au calme deux groupuscules que tout opposait, et qui avaient déjà semé sous le joug de leurs armes des cadavres par dizaines ? Force était d'admettre qu'il n'avait pas froid aux yeux... Malheureusement, ses chances, à défaut d'être inexistantes, demeuraient indéniablement infimes et on ne tarda guère de le lui rappeler.

Les criminels avaient vu d'un bien mauvais œil la recrudescence de témérité dont la colonelle Jisuey avait fait montre. Elle essayait de profiter d'une situation loufoque pour abattre l'un de ses opposants principaux : cela n'avait échappé à personne, et la tension semblait s'être densifiée spontanément. Si les marines parqués et encerclés demeuraient fiers et droits, leurs gorges semblaient se nouer et leurs regards apeurés n'en finissaient plus d'osciller d'un adversaire à l'autre. Ils étaient courageux, nul n'aurait pu le leur ôter, mais ils n'étaient pas franchement inconscients et suicidaires... Il savait que tout cela risquait de déraper d'une minute à l'autre, et qu'ils seraient les premières victimes d'un retour en force de la bestialité. La jeune femme, qui avait cru qu'il lui était possible d'endiguer sérieusement la progression ennemie en abattant l'un de leurs ténors, pivota pour faire face au Coffe, la rage perlant aux yeux. A quoi ce pirate jouait-il ? Les Dokugans, auxquels il avait appartenu longtemps durant, n'étaient pas dotés d'une réputation aussi angélique que l'Alliance Rose, à titre d'exemple. Ils étaient dépeints comme des malfaiteurs sans foi ni loi, qui asservissaient des individus sans une once de pitié afin d'assouvir leurs plus bas penchants. Depuis qu'il faisait cavalier seul, les quelques rapports qui avaient été rendu public à son sujet n'étaient guère plus élogieux : il y avait bien sûr, comme rappelé par Aetaril, l'épisode de Namakura qui avait fait parler de lui... Mais pas seulement. Il avait aidé un autre équipage pirate à se dérober aux gouvernementaux qui le poursuivaient, à titre d'exemple... En somme, il était bien mal placé pour intimer l'ordre et la tranquillité : il était un concentré de sauvagerie et d'indécence. Poussée à bout, tant par l'environnement oppressant que par la mort tragique d'un bon nombre de ses subordonnés en ce jour terne, elle lui cracha donc une nuée de mots au visage, ne se souciant guère de la bienséance ou de la politesse. Qu'il se froisse s'il estimait ses mots injurieux : elle était prête à en subir les conséquences tant elle demeurait enragée.

-Comment osez-vous ?! Ils nous attaquent, tuent nos amis, nos collègues, et vous nous demandez de nous calmer ? Ils ne méritent que...

Ses mots se perdirent dans sa gorge lorsqu'elle se rendit compte qu'une présence s'était glissée jusqu'à son dos. Velenial venait de surgir, profitant de l'attention qu'elle accordait à Heziel et des propos qu'elle lui balançait, qui risquaient fortement de déconcentrer le forban : il brandissait désormais une épée qu'il entendait bien enfoncer dans le dos de la colonelle. Si rien n'était fait, Jisuey serait transpercée de part en part, empalée glorieusement par l'un de ses ennemis : elle serait soulevée, en guise de trophée, et son corps mourant serait un signal qui enjoindrait l'ensemble des forces criminelles à déferler sur les gouvernementaux encore précairement amassés. Ils seraient taillés en pièce, d'une seconde à l'autre... Et, une fois de plus, ni Karnassus, ni Leilick n'y pourraient rien. Encore aux prises, l'un contre l'autre, envers et contre l'avertissement du Coffe qu'ils semblaient ignorer allégrement, ils faisaient en sorte de régler leurs différends afin d'offrir à leurs sous-fifres une aide salvatrice. Le contre-amiral, notamment, semblait avoir redoublé d'ardeur dans les offensives qu'il envoyait à son assaillant : savoir que ses protégés venaient d'être épargnés par l'arrivée du noiraud le tranquillisait allègrement, et imaginer que le carnage pouvait reprendre une minute à l'autre le contraignait à faire montre d'une combativité exemplaire. Malheureusement, à ce rythme, cela n'allait pas suffire : le primé conservait un ascendant plus que raisonnable...



Côté gouv :
Contre-Amiral Leilick, lvl ?
Colonelle Jisuey, lvl 33
Des gradés random.

Côté HLL :
Karnassus, 385.000.000, lvl ?
Aetaril, 194.000.000, lvl ?
Velenial, 106.000.000, lvl ?
Chopy, 71.000.000, lvl ?

Blabla combat.
Jisuey parle, Velenial attaque.
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Mer 3 Oct - 18:09




Parfois, les gens ont besoin d'un monstre.


Les réactions ne furent hélas pas telles qu'escomptées, mais le Coffe put reconnaître sans difficulté la teneur particulière de l'atmosphère chargée d'hostilité. Le geste de la colonelle, malgré son intervention éclair, n'était pas passé inaperçu : les hors-la-loi s'étaient montrés prêts à bondir sur leurs vis-à-vis, tenant leurs armes un peu plus haut, approchant d'un pas de plus. Leurs yeux transcrivaient cette folie que Heziel incarnait parfaitement et qu'il cherchait à fuir : ils étaient en colère. Ils étaient emplis d'animosité, d'antipathie animale et primaire. Ils voulaient du sang plus qu'ils n'étaient obligés de le faire couler... tandis que du côté des gouvernementaux, le tableau était bien triste. Le courage de ces individus ne tenait plus qu'à un fil. Il n'était pas difficile de percevoir la terreur dans les yeux de ces hommes qui, au moindre faux pas, seraient changés en brebis à l'abattoir. Le geste de celle qui avait la responsabilité du groupe avait failli leur coûter à tous la vie.

Le flot de haine perceptible dans la voix tremblante de la gradée n'atteignit jamais les pensées du Coffe : en réalité, c'était légitime. Même si elle ne comprenait pas l'importance de sa propre conduite en ce moment critique, elle n'en restait pas moins humaine et faillible. Elle voulait rétribution et vengeance, elle désirait que justice soit faite pour ceux qui maculaient les pavés de leur sang. Elle voulait quelque chose pour atténuer la douleur qu'elle devait ressentir en cet instant... et sur ce point, il la comprenait. Il la croyait, quand elle disait qu'ils avaient été attaqués. Le calme dérangeant de la lancière, couplé à l'éruption émotionnelle de la tireuse, ne laissait que peu de doute quant à ce qu'il s'était réellement passé ici : le seul bémol, c'était que son cœur ayant pris le pas sur sa raison, la colonelle avait sans doute brisé le seul espoir de salut qu'ils avaient. Il n'aurait pas pu lui reprocher ce fait, même après des années de repentance... il avait pêché d'impatience et de sang-vif plus d'une fois. Lui faire la morale n'aurait été qu'une vaste hypocrisie, mais cela ne l'empêchait pas de lui venir en aide : ce qu'il aurait voulu faire... si sa mémoire ne s'en était pas mêlé à ce moment là. Ce moment terrible, qu'il aurait préféré ne jamais vivre.

Les images lui revinrent, nettes et pleines d'authenticité. Indéniables. Le sourire du Faiseur de Coups d'Etats, tandis qu'il canalisait sa rage non pas pour le maitriser, mais pour l'amener sur la grand-place. La façon dont il l'avait attiré aussi bien par les mots que par les coups, comme il aurait pu le faire à un clébard bouillonnant de furie. Il ne comprit pas, dans un premier temps... c'est ce qui lui coûta une absence, tandis que Jisuey s'épanchait comme elle le pouvait. Puis, tout devint clair : si clair qu'il en resta stoïque un court instant. Bien sûr. Comment avait-il pu croire à autre chose ? Comment avait-il pu, l'espace d'un instant, imaginer qu'il parviendrait à rattraper ses erreurs ? À devenir le héros d'un autre endroit, le sauveur d'autres personnes ? Un bienfaiteur, même ? Comment avait-il pu penser un seul instant que l'homme au chapeau était animé de bonnes intentions ?

Ridicule.

Pathétique.

Absurde, même.

Un frisson le parcourut, tandis que la militaire se taisait, réalisant ce qui allait se produire dans son dos. Le Coffe se mordit la lèvre avec assez d'intensité pour commencer à saigner. Narseh. Son nom tournait en boucle dans sa tête. Son visage. Celui, rassurant et sincère, d'un ami désireux de réparer les méfaits de son passé. Puis celui, déformé, distordu et rieur, du véritable démon sous le masque. Il l'avait utilisé comme un pion pour réduire le royaume de Tesk à un ramassis fumant de décombres et de morts. Il s'était servi de la chose qu'il avait juré de tenir à l'oeil, pour ses agendas secrets. N'était-il pas après tout le fameux faiseur de coups d'états ? S'il avait eu de la place pour le sarcasme, le noiraud aurait sans doute éclaté de rire devant sa propre naïveté. Pourtant, il n'en fit rien. Cette révélation ne fit qu'enfoncer le dernier clou dans un coeur qui avait déjà trop saigné. Un clou qui s’avérerait probablement final et fatal.

Heziel Coffe aurait voulu hurler. Se rouler au sol, frapper dans les murs, crier sa haine et cracher le plus de venin possible. Il aurait sans doute proféré des menaces à l'encontre du ciel lui même, rugit une promesse de vengeance. Il aurait craqué. Il avait craqué, en réalité. Car l'homme qui se tenait devant la colonelle prête à être embrochée ne faisait désormais qu'écarquiller les yeux, une expression qui n'annonçait rien de bon se peignant lentement sur son visage.

- Je vois.

Ces mots, murmurés à un interlocuteur invisible, ne furent que les prémices d'une série de réactions éclair qui amenèrent le pugiliste à passer à la deuxième phase de ses propos : celle disant qu'il affronterait ceux qui ne sauraient pas entendre raison. D'un geste sec du poignet, il tira la demoiselle sur le côté afin de lui faire éviter la lame meurtrière destinée au creux entre ses omoplates. De l'autre main, il repoussa vivement la lance qu'il tenait encore fermement afin d'éviter une intervention de la criminelle qui la maniait. Puis, l'acier se dirigea vers sa chair, vers son poitrail puissant, déchirant le tissu de ses vêtements... avant de crisser contre une surface trop dure pour être entaillée. La plaque noire détourna aisément le sabre qui, bien que de bonne facture, n'avait aucune chance de l'entamer s'il n'était pas manié par un utilisateur aguerri du haki de l'armement. Cela ne semblait pas être le cas... dommage pour cet homme masqué. Sa position était précaire : son estoc était un fiasco total. Dans un souffle, le pied du cuisinier enfoncé dans ses côtes viendrait lui confirmer dans la douleur qu'il venait de commettre une grave erreur. Un coup d'une puissance spectaculaire qui n'aurait aucun mal à le mettre au tapis, s'il l'endurait directement et que son niveau était sensiblement semblable à celui de la représentante des forces de l'institution mondiale. S'il se retrouvait balayé par l'attaque, il finirait sans doute dans le décor.

- Je comprends, maintenant, continua-t-il de murmurer à lui même, sur ce champ de bataille couvert de sang. Les gens comme vous... c'est ce que vous faites. C'est que qui vous satisfait.

Avait-il raison d'ainsi les catégoriser ? Peut-être pas. Mais dans l'instant présent, Heziel n'avait plus l'impression d'être le même. Au fond de lui, il était sans doute estomaqué au point de ne pas vraiment se rendre compte de l'absurdité de ses pensées ou paroles. Le parallèle entre le traître dont l'image brûlait dans sa mémoire et ces malfrats prêts à tout pour massacrer les représentants de la justice par simple esprit sportif était facile. Trop facile. C'était sans doute une erreur, mais il s'en fichait : il en avait assez. Il en avait assez, de tout ça. Assez de courir en espérant trouver un remède au mal qui le rongeait. Assez de faire confiance à des gens qui le poignardaient dans le dos ou le rejetaient en comprenant ce qu'il était. Assez de combattre dans le vide. Assez de réfléchir et de se torturer l'esprit sans jamais réussir à n'obtenir qu'une bribe de réponse satisfaisante. Il en avait juste assez. Et à l'instant même où il considéra l'option de neutraliser pour de bon ceux qui lui feraient face, à l'instant même où il évoqua l'idée même de cesser de lutter contre ses instincts...

... un grognement satisfait monta dans son être.

- Il est comme vous... vous êtes comme lui... termina-t-il, à mi-chemin entre la peine et une note de fureur froide.

Il y avait peut-être eu, à un instant, l'espoir d'un semblant de paix. Néanmoins, il ne pouvait plus faire marche arrière : ses ennemis étaient désormais clairs... et il en serait sans doute similaire du côté des opposants à l'autorité. Il se fichait de ce qu'ils penseraient, de ce qu'ils diraient. Il se fichait même que ce combat soit juste.

Il fallait qu'il se batte, avant que la folie qui se pourléchait les babines dans son âme ne finisse par le briser entièrement.

Il fallait qu'il se batte, pour leur faire payer.

Il fallait qu'il se batte, et son prochaine adversaire regretterait d'avoir croisé sa route.

ⒸHeziel Coffe


Heziel se souvient finalement de ce qu'il s'est passé dans un éclair. Il réagit au quart de tour en écartant Jisuey et en repoussant Aetaril de l'autre main. Il génère une plaque de Haki de l'armement là où l'assaut destiné à la colonelle le touche, puis il réplique immédiatement d'un puissant coup de pied qui mettra durement à mal Velenial s'il le subit et que son niveau est similaire à celui de la gradée (parade de Haki vue avec le MJ).

Si le coup porte, il se prépare ensuite à recommencer avec quelqu'un d'autre. Son camp est plus clair.


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Mer 10 Oct - 10:23

Choisir son destin. [PV Hez] Nico_r10Choisir son destin. [PV Hez] Tumblr11
Colonelle Jisuey et Velenial, primé à 106.000.000 berrys.

Lorsqu'on la repoussa brusquement, Jisuey comprit qu'il se passait quelque chose d'inattendu : elle comprit que les hostilités risquaient finalement de reprendre de plus belle et comprit, également, que leur destin était scellé, pour le meilleur comme pour le pire. Le temps gagné depuis l'intervention du Coffe n'avait pas été suffisant pour laisser aux renforts l'occasion d'intervenir à leur tour... De surcroît, elle n'avait elle-même pas été en mesure de nuire aux troupes adverses, lesquelles demeuraient nombreuses et motivées à l'idée d'en découdre. Dans ces conditions, ses subordonnés risquaient fort d'être taillés en pièces et elle-même finirait par les suivre sur les flots du Styx... Pourtant, elle comprit bien vite que la situation n'était pas aussi binaire qu'elle ne semblait l'être : lorsque son regard se posa sur Heziel et lorsqu'elle remarqua qu'il venait d'endurer un coup de lance qui, selon toute vraisemblance, lui était manifestement plutôt destiné à elle, elle se mit à tisser dans son esprit tout un tas de scénarii plus ou moins farfelus. Venait-il réellement de la prémunir d'un danger quelconque ? Pour quelle raison ? Elle n'eut pas le loisir de composer avec son cerveau hagard un raisonnement abouti et crédible : elle eut en revanche la possibilité d'observer le coup de pied que le noiraud décocha à l'adresse du type masqué qui l'avait indirectement mis en danger. Velenial avait beau être réactif et vif, il n'était pas de taille à tenir tête à un primé de cet acabit... D'autant plus que la surprise jouait largement en sa défaveur : comment aurait-il pu imaginer en amont que ce pirate à l'allure si austère viendrait en aide aux forces de l'ordre, quitte à se mettre en danger volontairement ? Si le masque du criminel demeura bien en place, empêchant quiconque de détailler son expression faciale assurément endolorie, voire à l'agonie, le pauvre hère n'en fut pas moins soufflé par la virulence de l'offensive qui lui était destinée : il fut projeté vers l'arrière jusqu'au mur d'une bâtisse qu'il traversa de part en part, non sans lâcher au passage l'épée qu'il tenait jusqu'alors. Le Coffe avait-il réellement été en mesure de placer un Supernova dans l'inconscience par le biais d'un seul et unique mouvement ?

Si la surprise n'aidait guère la colonelle à retrouver sa pertinence et sa lucidité, elle fut bientôt le terreau fertile de l'inimitié des hors-la-loi : la trêve ne tenait plus, et ils repartirent à l'assaut de leurs ennemis qu'ils entendaient bien déchiqueter dans les délais les plus brefs. Si la horde se déversa majoritairement sur les gouvernementaux parqués, qui tâchaient de se serrer les coudes pour survivre aussi brillamment et glorieusement que possible, les deux proches de Karnassus restants jetèrent bien vite leurs dévolus respectifs sur le Coffe et sur Jisuey, qui semblaient être les menaces le plus tangibles vis-à-vis de la cohorte qu'ils formaient, a minima tant que ledit Karnassus demeurait occupé par le contre-amiral Leilick... C'étaient eux qu'il fallait éliminer de toute urgence. Aetaril, qui avait conscience d'être celle qui avait le plus de chances d'en finir avec Heziel, usa de sa lance en demeurant précieusement dans le dos du cuisinier : elle entendait limiter ses mouvements en l'attaquant de la sorte, même si elle imaginait sans peine que cela ne suffirait pas à le terrasser. Elle fit donc tournoyer sa lance entre ses mains, la transformant en un simulacre de drill, et elle l'envoya droit en coup d'estoc au niveau du bas dos du noiraud. L'objectif était clair et évident : il s'agissait de le perforer brutalement en lui causant un monceau de dommages internes colossaux. C'était là le genre de blessures dont on ne se remettait pas... Si on avait à les encaisser. Chopy, de son côté, était sans nul doute plus réaliste que Velenial : il savait qu'il avait davantage de chances de s'en sortir si le Coffe était d'ores et déjà occupé par l'un de ses alliés et imaginait, en l'occurrence, que la jeune femme était la plus à même de se charger de lui offrir une diversion qualitative. Il voulait donc mettre cette intervention virulente à profit pour tuer Jisuey : s'il y parvenait, ils n'auraient plus qu'à se concentrer à deux sur la menace qu'incarnait Heziel Coffe, de telle manière qu'ils auraient tôt ou tard la possibilité de le mettre à mort également, non sans jouer sur leur nombre afin de le prendre à revers continuellement jusqu'à le pousser à l'erreur. Cette façon de combattre n'avait rien de bien épique, cela allait sans dire, mais il valait mieux maximiser leurs chances de s'en tirer en un seul morceau plutôt que de faire une fixette stérile sur l'honneur et la gloire... Ils n'étaient pas devenus des criminels redoutés et réputés sans raison. La lâcheté et la couardise étaient des armes qu'il fallait conserver affûtées...

Il profita donc de la distraction dont Jisuey avait à souffrir en l'état des choses pour se doter d'un couteau supplémentaire, qu'il expédia en direction de la nuque de la colonelle sans plus attendre. Un assaut net et sans bavure, qui risquait fort d'annihiler la menace qu'elle représentait sur le coup, si nul n'aidait la gradée à s'en tirer indemne. Car il allait sans dire qu'elle-même ne serait pas en mesure de se prémunir de la menace qui planait sur elle : elle tournait le dos à Chopy, trop secouée par les divers événements ayant eu lieu récemment et ayant puissamment retourné la situation initiale. Restait à savoir ce qui allait advenir, donc : dans tous les cas, Leilick et Karnassus continuaient à se tenir tête, non sans occasionner la destruction de quelques bâtiments proches, tant l'effervescence qui les confrontait les poussait à augmenter graduellement la férocité des assauts qu'ils se destinaient.



Côté gouv :
Contre-Amiral Leilick, lvl ?
Colonelle Jisuey, lvl 33
Des gradés random.

Côté HLL :
Karnassus, 385.000.000, lvl ?
Aetaril, 194.000.000, lvl 39
Velenial, 106.000.000, lvl 36
Chopy, 71.000.000, lvl 35

La baston continue !
Aetaril t'attaque dans le dos.
Chopy attaque Jisuey dans le dos.
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Dim 14 Oct - 16:45




Parfois, les gens ont besoin d'un monstre.


Pour la première fois depuis qu'elle était venue au monde, la bête ne s'agitait pas. Etait-ce du à sa transformation récente, en plein milieu de la cité de Tesk désormais principalement en ruines ? Etait-ce parce que le Juggernaut était incapable de se manifester de sa propre volonté, de remonter à la surface de la psyché de son hôte, de faire entendre sa voix au travers de ses tripes comme il en avait pris l'habitude ? Non. Il y avait autre chose. Quelque chose de bien plus inquiétant qu'une simple incapacité de la créature à provoquer sa propre réapparition.

Heziel observait la Colonelle estomaquée... ou peut-être pas. Son regard était vide. Quelque chose clochait. Il n'y avait plus de lueur dans ses yeux, plus de chaleur. Juste une teinte dont la saturation tournait progressivement de l'invisible à un vert léger, puis de plus en plus ostensible. Partout où sa peau était visible, des filaments d'une couleur similaire semblèrent l'espace d'un instant parcourir ses veines, comme un courant électrique qui s'engouffre dans un métal conducteur. Il n'était pas difficile pour lui de déterminer ce qui se passerait par la suite : les actions de ses ennemis étaient non seulement prévisibles, mais il pouvait directement les lires de surcroît. Pourtant, ce n'était pas cette donnée qui le plongeait dans pareil état de silence.

En tout état de cause, ce qu'il venait d'apprendre était un coup final.

Pourtant, la froideur vengeresse qui l'animait ne semblait pas affecter ses capacités à réfléchir, ou même à réagir. Toute sa vie, il avait été élevé, éduqué et conduit avec un précepte simple en tête : sa force n'était qu'un outil pour faire ce qu'il pensait être juste. Les gens autour de lui lui feraient peut-être parfois du mal. Ou peut-être pas. Le monde, aussi beau et cruel à la fois fut-il, lui réserverait des surprises qu'il devrait accueillir avec le plus de dignité possible, dans le respect de ses principes. En pareille situation, il aurait donc du désarmer chaque brigand présent ici, provoquer l'arrêt du conflit, s'imposer par la force non pas en tant que tyran, mais bien en tant que gardien. Donner de sa personne... se sacrifier, d'une certaine façon, en prenant le risque des coups perdus et de la haine irrépressible auxquels il serait confronté, à n'en pas douter.

Mais à quoi bon ?

Chaque nouvelle bribe de souvenir, chaque nouveau sourire de Narseh, chaque nouvelle provocation destinée à le mener là où le primé le voulait... chaque visage qui disparaissait sous ses poings, chaque mort, chaque effusion de sang, chaque bâtiment s'écroulant... chaque nouvelle horreur qu'il percevait dans les tréfonds de sa mémoire en plein éveil ne faisait que renforcer la seule véritable émotion qu'il parvenait à ressentir en cette heure : une terrifiante envie de se venger. Une vengeance qui dépassait les limites de la morale, qui éclipsait tout ce qui avait toujours régi sa vie. Un désir de rétribution, sanglant et destructeur, qui brûlait dans ses entrailles. Le tout accompagné de pensées si noires qu'au final, le monstre qui vivait en lui était désormais plus proche que jamais de son geôlier : la membrane imaginaire qui les séparait, au final, n'était peut-être qu'une illusion, un mirage. Un mensonge, créé de toute pièce par un homme effrayé pour nier ce qu'il était devenu, ce qu'il serait toujours. Un jeu de l'esprit couard et lâche, destiné à se dédouaner de ce qu'il avait jusque là réalisé, tout en étant incapable de fuir la vérité. Mais il en avait assez.

Il ne voulait plus fuir, ni mentir. Il n'avait plus la force de jouer les bien-pensants, de soutenir la charge, de combattre sa nature avec une vaillance déplacée et inutile. Tout cela lui avait déjà trop coûté. Ses amis. Sa famille. Même la femme qu'il aimait. Les vies de centaines d'innocents qui avaient eu le malheur de croiser son chemin au mauvais endroit, au mauvais moment. Il avait essayé de s'approprier cette peine, de la subir comme il pensait que la morale le voulait. Il avait voulu faire pénitence. Mais le point de rupture était finalement arrivé.

Si le monde cherchait avec autant de hargne à créer un monstre... il répondrait à l'appel.

- La mort, donc, déclara-t-il simplement.

Il sentit la puissance dans ses veines enfler, au bord de l'explosion. Il sentit la tension de ses muscles se multiplier tandis que chaque fibre jusque là inactive se lançait dans une cadence démoniaque et surnaturelle. Il éprouva l'ivresse de ses capacités qui, à l'unisson, passaient à un pallier bien supérieur à ce qui était imaginable par la majorité du commun. Il venait de réaliser quelque chose qu'il n'avait jamais tenté auparavant, car sa morale le lui interdisait : il venait de laisser la haine et la colère froide qui l'habitaient s'étendre librement dans son corps. Il venait d'ouvrir les valves au poison qui dormait dans son sang, dans ses gènes. Il venait d'accepter ce qu'il était en l'instant, pour la première fois... et le résultat était tout, sauf décevant. Il se sentait capable de réduire en miette chacune des personnes présentes et, en réalité, il était tenté de le faire : néanmoins, ses capacités cognitives intactes lui permirent de choisir les cibles de son ire avec une précaution toute mesurée. Narseh en avait définitivement terminé avec Heziel Coffe : il avait brisé ce en quoi il croyait, l'avait envoyé plus bas que terre, et avait réussi à créer les prémices de cette arme si redoutable qu'il voulait voir se magnifier comme un millésime inégalable. Mais le Juggernaut, l'homme lui même... il conservait le même esprit aiguisé qu'autrefois.

Etait-il réellement raisonnable de produire pareille machine à tuer ?

Les hommes et femmes sous les ordres de Karnassus seraient les premiers à avoir un avis éclairé de la question, avant d'y laisser la vie. Car l'homme qui se tenait devant eux avait évolué à la mesure de ce qu'il avait découvert dans ses souvenirs : chaque pensée, un nouveau coup de poignard. Chaque image, une nouvelle blessure. Chaque bruit, une nouvelle brûlure. L'heure d'achever le passé était arrivée. C'était plus que ce qu'Heziel pouvait supporter : du moins, celui qui avait jusque là foulé la terre et les mers. Alors il deviendrait autre chose... quelque chose d'autre. Quelque chose de plus résistant que le granit marin qui trônait au fond de l'océan. Quelque chose de plus puissant que les fondations de Red Line. Quelque chose qui ne pourrait plus être blessé par quiconque et qui, sans la moindre forme de doute ou de pitié, écraserait ceux qui tenteraient de lui faire du mal.

Profitant de sa taille, le Supernova pivota sur lui même dans un véritable éclair, tout en jetant ses deux bras dans deux directions différentes. Le premier repoussa avec virulence la gradée par l'épaule. Elle se sentirait peut-être malmenée, et peut-être aurait elle à souffrir légèrement de cette bousculade plus rude que les précédentes : il s'en fichait éperdument. En toute finalité, elle serait vivante : elle aurait échappé à la froide morsure de l'acier dans sa nuque, délivrée par ce bouffon sordide si désireux de faucher sa vie. Le mouvement du forban l'amena bientôt à faire face à la Aetaril, qui semblait décidée à chèrement vendre sa peau : si c'était ce qu'elle souhaitait, il accéderait à sa requête de façon expéditive. Sa main libre se recouvrit bientôt d'une plaque noire de Haki de l'armement, avant de se jeter dans la trajectoire de la lance en pleine rotation. Pour la saisir, ni plus ni moins : dans son état actuel, Heziel n'avait aucun doute sur sa capacité à écraser physiquement une ennemie de ce calibre. Il stopperait donc violemment le mouvement destruction de l'arme de la primée, avant d'enchaîner sur un mouvement d'épaule, de coude et de poignet sec, destiné à lui arracher son arme des mains. Si elle s'y attachait, un coup de talon sans merci dans l'estomac la forcerait bien à lâcher son arme adorée...

... juste avant que, sans la moindre once d'hésitation, il ne projette la lance ainsi dérobée à sa propriétaire et imprégnée de son propre fluide offensif droit en direction de Chopy, dans un jet si puissant que l'environnement en garderait de légères traces. Une mort imminente, lancée à la vitesse d'un boulet de canon.

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Aetaril, primée à 194.000.000 berrys, et Colonelle Jisuey.

Pour Aetaril, il allait sans dire que la mise-à-mort du Coffe était une priorité à laquelle elle ne comptait pas déroger : Karnassus mis-à-part, elle était la seule dont la prime flirtait plus ou moins avec celle du noiraud. Certes, ce n'était qu'un indice tout-à-fait relatif, mais c'était néanmoins un montant que la Marine utilisait pour évaluer la dangerosité, et donc la force de ses ennemis. Autrement dit, le Gouvernement Mondial devait estimer que la femme à la lance avait une chance d'obtenir une victoire face au cuisinier anciennement membre des Dokugans no Ichimi... Oui, mais, pour autant, elle ne pouvait décemment pas oublier le fait qu'il avait été en mesure d'intercepter sa première offensive, laquelle visait Jisuey, avec une aisance qui avait tout pour stupéfaire. Il était vif, mais semblait également plutôt robuste... Quel était son point faible ? Car il en avait nécessairement un... A moins de jouer, simplement, dans une autre cour qu'eux. Si tel était le cas, seul le boss serait en mesure de le terrasser : eux seraient balayés comme de vulgaires fétus de paille. Sauf si, bien sûr, ils parvenaient à tirer profit de leur supériorité numérique... Chose qui semblait, pour le coup, vouée à l'échec. En effet, le Coffe fut en mesure d'anticiper l'offensive d'Aetaril et de réagir en conséquence. Comment et pourquoi ? Simple bon sens, considérant qu'elle était la plus dangereuse des personnes en mesure actuellement de lui nuire ? Ou véritable prescience, pourquoi pas capacité extra-sensorielle ? Il existait tant d'éventualités qu'elle ne savait où donner de la tête : elle fut contrainte, époustouflée, à remarquer que son opposant attrapait une fois de plus le coup de lance qu'elle balançait, et ce sans la moindre difficulté. Aussi, lorsqu'il entreprit de la lui ôter des mains, ce furent ses réflexes qui parlèrent pour elle : elle avait vu ce dont il était capable lorsqu'il avait percuté Velenial et préférait demeurer désarmée plutôt qu'endurer un coup tel que ceux qu'il pouvait lui destiner...

Elle lâcha donc son arme, après que la colonelle ait été protégée, mais n'en perdit pas pour autant son intelligence. Elle savait ce qui risquait d'avenir : il allait user de la lance pour lui nuire, à elle... Ou à l'un de ses alliés. Après tout, il semblait être un pugiliste : même si elle était la combattante la plus redoutable parmi ses adversaires, pour l'heure, elle n'était en aucun cas une menace s'ils luttaient tous les deux au corps-à-corps. Lorsqu'il entreprit une rotation, elle comprit qu'elle n'était effectivement pas la cible de ses intentions hostiles. C'était Chopy, qui semblait être serein grâce à la distance de sécurité interposée entre lui et le pirate, qui allait faire les frais de la prochaine offensive de ce dernier. Elle tâcha donc de l'en avertir afin de le pousser à la prudence, chose qui, malheureusement, n'eut pas l'effet escompté.

-Chopy, attention !

La lance fendit les cieux dans sa direction et le criminel aux allures de saltimbanque, probablement trop orgueilleux, crut qu'il venait de trouver là un adversaire arrogant : après tout, c'était son domaine, le lancer d'armes... Il ne perdit donc pas l'ombre d'un instant et se saisit d'un poignard, au sein de ses vêtements amples, qu'il expédia à la rencontre de la lance d'Aetaril. L'idée était simplement de percuter la lame pour la faire choir sans plus attendre... Une fois cette première attaque contrecarrée, le criminel pourrait surenchérir et s'en donner à cœur joie, tant que le forban demeurait à une telle distance. Malheureusement, ses prévisions furent changées en poussière lorsque ladite lance, sur sa course furieuse, rencontra le poignard et le bouscula sans ménagement, l'envoyant à quelques mètres de là dans une succession de rotations furieuses. Elle n'avait pas bougé d'un pouce et, pire encore, elle semblait toujours aussi prompte à avaler la distance désormais maigre qui la séparait du hors-la-loi. Ce dernier, déployant l'énergie du désespoir, se décala d'un pas... Pour finalement sentir la hampe de l'arme le frôler. Il eut un sourire triomphal et moqueur, puis un terrible vertige : il orienta son regard vers son abdomen et découvrit sur son flanc gauche un trou béant duquel s'écoulait une quantité affolante de sang et de boyaux. L'arme l'avait traversé de part en part à une vitesse telle qu'il n'en avait même pas eu conscience : elle éclata un bâtiment derrière lui, mais il ne sut jamais si l'édifice avait résisté à cette rencontre effarante. Lui s'était effondré, inconscient, au bord de la mort : il avait besoin de soins d'urgence, soins que nul ne semblait disposé à lui apporter, dans de telles circonstances. Aetaril, silencieuse et immobile, commençait à blêmir : elle ne s'attendait pas à ce que le Coffe soit capable de déployer une telle puissance, y compris dans un lance, et elle commençait à douter de ses propres chances à s'en tirer indemne. A fortiori sans arme... Si elle avait été à la place de Chopy, si seulement, le pirate avait voulu la prendre pour cible, elle, aurait-elle été en mesure de se dérober de la course folle de sa propre arme ? Probablement pas, elle le savait, et cela lui glaçait le sang. Toutefois, contrairement à ce qu'elle aurait pu penser, elle n'était pas seule... Pas encore.

Velenial s'était redressé, après un moment de flottement : il en fallait plus pour en venir à bout de cet épéiste chevronné. Il tira deux épées de fourreaux situés dans son dos et, sans plus tarder, profitant du couvert que la poussière et les débris avaient généré suite à sa chute douloureuse, réalisa deux lames d'air en croisant ses lames. La croix ainsi formée se rua en direction du noiraud, menaçant de l'écharper d'un moment à l'autre : elle ne manquait ni de vitesse, ni de fureur. Le sabreur était certainement quelque peu frustré d'avoir été secoué aussi fermement, et surtout aussi aisément... Il sortit des débris peu de temps après son offensive, probablement afin d'en lorgner les effets : il aviserait ensuite, entre la ruée héroïque ou la génération d'autres formidables attaques à distance...



Côté gouv :
Contre-Amiral Leilick, lvl ?
Colonelle Jisuey, lvl 33
Des gradés random.

Côté HLL :
Karnassus, 385.000.000, lvl ?
Aetaril, 194.000.000, lvl 39
Velenial, 106.000.000, lvl 36
Chopy, 71.000.000, lvl 35

Chopy meurt mais Velenial n'était pas KO en fait. Il surenchérit.
Aetaril a pris ses distances.
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Mar 16 Oct - 12:18




Parfois, les gens ont besoin d'un monstre.


- Un, compta-t-il mécaniquement.

Comme on cochait une case sur une liste, Heziel se détourna du hors-la-loi masqué dès que son corps toucha le sol, le bâtiment dans son dos s'effondrant sur ses propres fondations tandis que la lance puissamment lancée le crevait et l'explosait comme on éclate un ballon de baudruche. Il sentit la voix de Chopy subir un pic drastique, s'amenuiser de façon effarante, jusqu'à ne plus devenir qu'une infime braise, un scintillement fragile et décadent... un détail qui serait bientôt un souvenir. Il venait d'abattre de sang-froid un homme. C'était contraire à tout ce qu'il avait toujours appris : et pourtant, il ne ressentais pas la moindre once de honte, de regret, ou même de gêne. Il avait voulu le tuer... et il s'en était donné les moyens. Dans son esprit, le visage du Faiseur de Coups d'Etats tournait en boucle. Chaque nouvelle seconde, chaque nouveau tic de l'horloge invisible dans son esprit, sa haine grandissait. Cette trahison ne pouvait pas rester, et ne resterait pas impunie. Il mettrait tout en oeuvre pour arriver au niveau de ce monstre... jusqu'à pouvoir lui tordre la nuque de ses propres mains. Ces brigands n'étaient qu'un début : d'autres tomberaient, s'il le fallait. D'autres défis seraient abattus, d'autres adversaires réduits en miettes. Jusqu'à ce qu'il parvienne à mettre fin aux jours de Narseh, il ne s'arrêterait pas. Il serait digne des espoirs sordides que son mécène changé en némésis avait placés en lui... et il lui ferait comprendre cet état de fait de la manière la plus virulente possible et imaginable.

La guerrière désarmée avait pris ses distances. Elle faisait visiblement preuve de plus de jugeote que son quasi-défunt camarade, qui baignait désormais au sol dans son propre sang. Autrefois, il l'aurait aidé... il l'aurait empêché de passer de vie à trépas. Pas aujourd'hui. Plus maintenant. Qu'en auraient dit ses anciens amis, ses parents ? Sa soeur ? Ces pensées douloureuses furent rapidement refoulées aux tréfonds de son âme, tandis que la puissance écrasante et impérieuse de sa véritable nature reprenait le dessus. Ils ne pouvaient pas comprendre... ils ne le pourraient jamais. La seule chose qu'il pouvait faire pour éviter à la situation d'empirer, c'était de les garder loin de lui. Ils étaient les seules choses au monde qui avaient encore un peu de sens, mais même leur influence commençait à clairement s'éroder : le Supernova avait été laissé à lui même trop longtemps, et trop d'erreurs s'étaient amoncelées sur son chemin pavé de sang. Sang qui allait bientôt pouvoir se refaire une jeunesse, tandis qu'un adversaire qu'il pensait sorti de l'équation se redressait.

Quel idiot. Il aurait mieux fait de rester à terre.

Lorsque les lames de vent menacèrent de le percuter, Heziel disparu tout simplement de sa position. Du moins, pour ceux qui étaient incapables de le suivre : désormais, sa force physique pure et dure atteignait des niveaux rares. Le sol se craquelant sur sa route et la poussière et le vent dégagés par son passage étaient les seuls témoins de sa présence pour les yeux non aguerris. Il avait tout simplement esquivé l'assaut en s'écartant avec vivacité, avant de foncer droit sur le sabreur qui avait décidé de mettre sa vie en jeu. Un pari qu'il allait bientôt regretter : car si l'humiliation avait un goût amer, elle restait un sentiment qui prouvait que l'on était en vie. Une chose dont Velenial ne pourrait plus réellement se targuer, s'il subissait l'assaut qui lui était destiné.

Sauvage, comme un félin majestueux gardé trop longtemps en cage, le Juggernaut se jetterait vers l'avant dans le but de plaquer contre le sol son opposant avant qu'il ne puisse réagir. Son Haki de l'observation lui permettrait d'anticiper les réactions, tandis que son haki de l'armement le prémunirait des contre-attaques passant sa défense. Mais comment le sabreur aurait-il pu seulement se défendre, réellement ? Heziel n'en avait pas la moindre idée. Tout ce qu'il avait envie de faire, c'était de l'écraser comme son collègue, avant de passer à une autre cible. De le frapper, de le briser. Tout comme il le ferait un jour pour celui en qui il avait eu confiance... celui qui l'avait trahi et qui, au lieu de lui offrir un Eden dans lequel s'absoudre, l'avait envoyé droit en enfer dans le but de l'en voir ressortir démon. Oh, il goûterait à sa propre médecine. Le jour où il le ferait, il supplierait avant de rendre son dernier souffle.

Une fois le subordonné de Karnassus plaqué au sol, dans les débris qui l'avaient vu se relever, le noiraud commencerait à le rouer de coups plus violents, sans pitié et vicieux les uns que les autres. Sa terrifiante puissance de frappe aurait tôt fait de réduire sa cible en un amas sanglant de chair gonflée, d'os brisés et de muscles sectionnés. Si le bâtiment s'écroulait sur eux, ça ne lui poserait pas de problème : il était plus solide que n'importe laquelle des maisons présentes ici, et il resterait là, protégé par son Haki. La résultante visible de ce déluge de brutalité serait sans doute la destruction de la zone entière entourant les deux combattants, tant l'énergie déployée par le fléau de Tesk et de Namakura s'avérerait importante. La deuxième victime s'ajouterait bientôt à la première... et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'on lui donne une bonne raison d'arrêter, ou qu'il ne reste plus d'ennemis à abattre.

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Mar 23 Oct - 15:15

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Aetaril, primée à 194.000.000 berrys, et Velenial, primé à 106.000.000 berrys.

Les lames d'air avaient été projetées, et Aetaril était partagée entre l'indignation, la surprise et la déception. Comment Velenial pouvait-il sciemment envisager avoir une chance face à un adversaire qui, a priori, les dominait de toute sa puissance ? Elle-même n'était guère sereine quant à ses chances de victoire, sinon de survie. Si personne ne lui portait assistance dans les délais les plus brefs, il allait sans dire que Chopy n'allait pas tarder à passer l'arme à gauche. Karnassus menait toujours la danse contre le contre-amiral, même si les offensives de ce dernier avaient pu redoubler d'intensité, tant la présence rassurante du Coffe, manifestement du côté de ses sbires, a minima dans l'état actuelle des choses, semblait lui permettre d'affronter son assaillant avec un sang-froid renouvelé... Sauf qu'il ne pouvait pas pour autant venir leur prêter main forte afin de se défaire de ce Supernova au potentiel brut apparemment excessif. D'un autre côté, la jeune primée ne savait que trop bien ce qu'ils encourraient s'ils n'essayaient pas de mettre le forban à mort dans les délais les plus brefs. Leur destin risquait d'être le même que celui du pauvre Chopy... Et à cela, elle ne pouvait guère s'y résoudre. Si la fuite fut, l'espace d'un instant, une piste qui lui sembla viable, elle y renonça douloureusement. Elle n'était ni folle, ni même particulièrement brave : simplement, elle savait qu'il n'y aurait aucun salut pour une hors-la-loi prenant la fuite après le massacre de sa bande, a fortiori si elle abandonnait le funeste Red Eye à son sort... Dans le meilleur des cas, le Gouvernement Mondial enverrait sur ses talons toute une foule d'enquêteurs et de détectives afin de retrouver sa trace et finiraient par la place derrière les barreaux froids de la sordide Impel Down. Dans le pire des cas, et bien... Karnassus éviterait l'incarcération, ou la mort, et réussirait à lui mettre le grappin dessus. Elle ne le connaissait que trop bien, pour l'avoir servi des mois et des mois durant, pour s'être imposée en tant que sa lieutenante la plus proche. Il n'acceptait pas la félonie, la couardise ou la transgression des règles pré-établies, parmi lesquelles l'indivisibilité de la bande qu'ils constituaient... Et il n'était pas le seul qu'elle avait à craindre, en cas de désobéissance avérée, y compris justifiée. Il y avait Lui, aussi...

Définitivement, la fuite était à proscrire : d'un autre côté, l'offensive de Velenial était promise à l'échec. La preuve en fut apportée lorsque, d'un mouvement aussi simple que brusque, le Supernova visé parvint à se dégager de la trajectoire des lames d'air qui menaçaient de lui mordre la chaire. Une demie-seconde avant qu'il ne se rue dans la direction de l'épéiste fautif de cette agression, Aetaril comprit qu'il lui fallait s'interposer de toute urgence, sans quoi le reste de leur offensive était promis à l'échec : seule, elle ne pourrait jamais tenir tête durablement à un tel monstre de puissance, d'autant plus qu'elle était condamnée au close-combat, un domaine dans lequel ses faits d'armes majoritaires n'étaient encore qu'un amoncellement de balbutiements... Elle prit donc le parti de s'élancer à la poursuite d'Heziel tandis que, de son côté, son collègue tâchait d'opposer une résistance futile mais néanmoins louable : il brandissait ses armes, se mettant en garde et apprêtant ses appuis à la confrontation qui n'allait pas tarder à s'avérer trop imminente pour être évitée. Peut-être l'était-elle déjà, par ailleurs... Toujours fut-il que la pauvre Aetaril n'eut, de son côté, jamais le loisir de parvenir au contact du Coffe. Il était non seulement trop prompt pour elle, d'autant plus qu'il avait pour lui le temps de réaction de la jeune femme, laquelle avait eut besoin de quelques infimes instants avant de se mettre en mouvement, mais il eut de surcroît la chance de ne pas voir sa route barrée par un quelconque obstacle ; ce qui, de toute évidence, ne fut pas une chance partagée par la primée donc la joue fut soudainement et voracement percutée par un poing serti d'un gantelet en acier. Elle sentit sa nuque vriller douloureusement mais elle parvint à conserver sa conscience éveillée. Un flot de sang lui échappa des lèvres et elle alla s'encastrer dans un bâtiment quelconque, présent dans les environs. Dès lors, il lui fallut quelques secondes supplémentaires pour retrouver un semblant d'équilibre et de dignité : elle déposa son regard sur la scène qui se déroulait face à elle et elle découvrit deux choses. La première, le fait qu'Heziel Coffe semblait avoir atteint son objectif et qu'il s'amusait à fracasser un pauvre Velenial, désormais sans défense. La seconde était l'identité de la personne qui semblait s'être dressée sur sa route pour la rappeler à l'ordre. Une personne bien connu, puisqu'elle faisait partie des plus hautes strates des armées régulières de la Marine... Une vice-amirale, dotée d'un style au corps-à-corps vigoureux et impitoyable, étonnant et paradoxal considérant sa carrure fluette et sa mine angélique. Focker Lim venait d'arriver sur le champ de bataille, et elle venait manifestement de remarquer la présence d'Heziel Coffe, qu'elle dardait d'un regard acerbe et caustique.

Choisir son destin. [PV Hez] 916170CAEastBlue
Vice-Amirale Focker Lim.

-Toi... !

Si on pouvait imaginer qu'elle était en pleine forme, considérant la puissance brute du coup qu'elle venait de déployer, un seul regard averti suffisait pour comprendre que ça n'était pas réellement le cas. Elle portait encore tout un tas de cicatrices et de stigmates qui couraient notamment le long de ses bras. Il y avait fort à parier que la force de ses coups n'en était que drastiquement réduite, et qu'elle avait encore à souffrir des conséquences de la dangereuse rixe qui l'avait opposée au Juggernaut, sur Namakura. Si elle avait réussit à atteindre Aetaril aussi aisément, donc, c'était possiblement parce que cette dernière, déboussolée, avait mésestimé la promptitude des renforts gouvernementaux et leur capacité à s'immiscer dans les conflits qui opposaient leurs alliés aux criminels dans les pire moments possibles. Voilà qui, du point de vue de la primée, suffisait à signer leur fin à tous... Sauf, bien sûr, si le conflit dégénérait également entre les renforts et le Coffe. Car la vice-amirale était pas seule, en ces lieux : elle était certes la tête la plus réputée, et de loin, mais tout un tas de soldats et de bas gradés venaient également de se déverser sur la bande de Karnassus afin de les submerger et de répandre la mort dont ils avaient, jusqu'ici, eut le triste apanage.



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Mar 23 Oct - 20:08




Parfois, les gens ont besoin d'un monstre.


- Deux, continua-t-il.

Il finissait seulement de se redresser, tenant dans la poigne brutale de son poing pareil à un étau de titane le cou d'un Velenial qui ne montrait plus aucun signe de conscience. Son corps, couvert de contusions très vilaines à voir et de sang, ne laissait aucun doute quant à son état. Grave, du moins. Critique, peut-être. Sa voix était si faible qu'elle ressemblait à la lueur vacillante d'une bougie prête à être soufflée au moindre instant. Il aurait pu s'assurer de sa mort, ici et maintenant... lui briser la nuque. Une fin nette et sans bavure, dont il aurait l'occasion d'attester sans la moindre marge d'erreur. Il n'avait fait preuve d'aucune forme de pitié lors de son carnage précédent, alors que ses points s'abattaient comme deux piliers de fureur sur le corps sans défense du Supernova soumis à sa colère froide. Il avait rapidement cessé de compter les coups tandis que le décor autour de lui volait en éclats. Tout ce qui lui importait, c'était de se débarrasser du hors-la-loi qui le courrouçait, comme tous les autres. Alors, il commença à serrer...

... avant de lâcher le corps inanimé de sa victime au sol, ce dernier s'y écroulant comme une marionnette privée de son animateur dans le bruit caractéristique d'un humain qui s'effondre.

Le cœur du Coffe loupa un battement et il resta là, interdit quelques instants, tandis que son Haki de l'observation se brouillait sous les émotions conflictuelles qui l'envahissaient avec puissance. Il l'avait ressentie. Il avait ressentie sa voix... son essence. Sans aucun doute, c'était la sienne. Il aurait pu s'en rappeler après des centaines d'années, ou du moins en avait-il l'impression. Pourtant, ça ne faisait pas si longtemps que cela... si ? Si. Bien sûr que si. C'était déjà bien trop longtemps, pour un fantôme. Il n'osait pas tourner la tête, n'étant pas certain de trouver dans son champ de vision ce qu'il aurait espérer rencontrer. Une autre illusion ? Une autre hallucination ? Il en avait été accablé, récemment. Depuis Namakura, tout ne tournait plus rond chez lui. Cela n'aurait été qu'une autre étape, une autre phase... pourtant... il n'avait encore jamais imaginé quelque chose d'aussi précis et intérieur que la voix d'une personne, au sens du Haki.

Comme un automate, ses yeux se rivèrent sur le côté avant qu'il ne commence à effectuer une rotation lente de la tête, suivie bientôt par sa nuque puis le haut de son torse. Elle était là. Elle le regardait. Elle le dardait d'yeux assassins et aussi acérés que les dards de mille guêpes, aussi enflammés que la gueule de centaines de volcans. Aussi impitoyables et froids que les contreforts les plus escarpés des glaciers les plus terribles de cette terre. Pourtant, il n'éprouva aucune peur. Aucun malaise. Il était abasourdi. Il se concentra, cherchant à retrouver pied à terre, à reprendre le contrôle de son organe vital qui battait de plus en plus vite. Il parvint à momentanément retrouver le contrôle de son fluide perceptif, jusqu'à ce que le résultat d'un test sommaire ne le renvoie dans un trouble l'empêchant de se concentrer suffisamment pour continuer. C'était bien sa voix... et malgré tous les clignements de ses yeux, malgré la main qui vint essuyer son visage, elle resta là. Elle ne s'évapora pas... pas le moins du monde.

Elle était donc en vie.

- Tu... Lim... tu..., bredouilla-t-il, sous le choc.

Il baissa sa garde. Ses bras allèrent, ballants, le long de son corps, avant qu'il ne cesse de se préoccuper des alentours. Ces heures de pénitence douloureuse qu'il s'était infligées... ces longues minutes à se haïr, à se détester pour ce qu'il avait pu faire, encore plus que de raison. Ces interminables secondes à désirer que les choses furent différentes... ce calvaire venait de s'alléger, d'un coup d'un seul, comme si l'on avait retiré un poids terrifiant de sa poitrine. Il sentit une chaleur remonter de son thorax jusqu'à ses joues, puis ses yeux, avant de sentir le sel de larmes naissantes flirter avec ses paupières. Il se mordit la lèvre, d'abord doucement, puis de plus en plus fort. Quasiment jusqu'au sang, à dire vrai. Le meurtre qui s'était enraciné dans son être venait d'être chassé, houspillé en l'espace de quelques instants poignants. La folie s'effaçait doucement de son sillage, éconduite par le retour d'émotions trop de fois bafouées.

- Tu es en vie... lâcha-t-il soudain comme s'il avait retenu sa respiration. Malgré tout ce que j'ai fait... malgré ce qu'il m'a dit... tu es en vie...

Il aurait voulu blâmer Narseh, mais les propos étaient clairs dans son esprit : le Faiseur de Coups d'Etat avait clairement dit qu'il "pensait" que Heziel avait commis l'irréparable. Il avait utilisé les mots avec soin, pour qu'une fois ce moment venu, il fut impossible pour le Juggernaut de diriger sa colère vers lui de façon légitime. De toute manière, toute ire qui aurait pu être ressentie par le pugiliste fut irrémédiablement écrasée par un mélange doucereux de culpabilité et de soulagement intense, tandis qu'il faisait un pas vers la Vice-Amirale. Il l'observait comme un prisonnier privé du soleil trop longtemps, comme un plongeur au bord de la noyade retrouvant un peu d'air, comme un astronome contemplant la lueur d'une étoile. Sa chevelure pareille à la mer, tantôt paisible, tantôt furieuse et agitée. Les deux cristaux sertis de jade qui trônaient sur son visage, dans lesquels il aurait pu se noyer. Ses traits... sa beauté, qui avait quelque chose de pur et d'honnête, sans artifices, sans mascarade. Les yeux du Supernova dérivèrent bientôt du corps de la belle jusqu'à ses bras, marqués d'une multitude de cicatrices et de stigmates... des balafres de la chair qu'il lui avait infligées, de cela il avait désormais la certitude. Il n'était pas la victime du monstre qui vivait en lui : il était le monstre, déchiré par sa propre nature, ne pouvant en aucun cas se dédouaner même de la façon la plus infime du mal qu'il infligeait à chaque perte de contrôle.

- Je suis tellement désolé... dit-il simplement, d'une voix déchirée par la peine. Désolé... et tellement soulagé...

Il serra les poings et tourna la tête vers le sol, honteux. Il retint difficilement un sanglot qui passa finalement la barrière de ses lèvres, discret et infime, mais bien présent. Sur sa joue, une étoile cristalline roula doucement jusqu'à sa mâchoire, tandis que l'émotion qu'il pensait ne plus pouvoir ressentir quelques minutes plus tôt le frappait avec plus de force que l'intégralité de la puissance de feu d'un navire de guerre. Il ne savait pas quoi faire, en cet instant : s'excuser en boucle n'était pas un luxe dont il disposait, tout comme il avait déjà l'impression d'avoir trop parlé, d'avoir dépassé le quota qu'il méritait. Il était fou de constater à quel point, quelques instants plus tôt, il paraissait impossible à abattre : une montagne broyant tout sur son passage, sans la moindre forme de pitié ou d'hésitation. Pourtant, encore une fois, cette femme provoquait en lui des sentiments d'une force telle qu'il était sans défense et ultimement vulnérable face à elle. Comme si tout l'acier de sa musculature n'était qu'un empilement de brindilles prêtes à craquer. Comme si toutes les cloisons de son âme s'étalaient sous une simple brise. Pourtant, pour une raison étrange, il ne voulait pas se défaire de cette tourmente, de cet ouragan qui le saisissait. Il ne voulait pas se séparer de cette faiblesse. Pas maintenant... pas tout de suite. Toutes les pensées noires et vindicatives d'un peu plus tôt étaient oubliées, comme un mauvais songe.

Peut-être parce qu'au fond, ce doux sentiment qui lui faisait pourtant tellement mal était une preuve qu'il était encore, quelque part, comme les gens l'entourant.

Au fond, il restait peut-être un peu d'humanité à sauver dans le désastre.

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Ven 26 Oct - 15:58

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Vice-Amirale Focker Lim.

Il était là. Bien sûr, elle ne s'y était pas attendue : dans le cas contraire, c'est peut-être bien sur lui qu'elle aurait concentré sa rancune, dans un premier temps. Toutefois, le fait d'avoir extériorisé sa rage sur Aetaril dans un premier temps lui conférait un regain de sang froid et de calme pour le moins fructueux : elle le mit à profit afin d'observer la situation dans son absolue globalité tandis qu'Heziel, de son côté, semblait tout juste prendre conscience de la présence de la vice-amirale vindicative. Cette dernière, donc, parvint à se rendre compte sans peine de la détresse des quelques marines survivants, et des dangers qui semblaient encore planer sur certains de leurs gradés, les quelques chanceux rescapés qui avaient su se tirer d'affaire momentanément, à l'instar du contre-amiral Leilick qui œuvrait avec un brio formidable face à un criminel extrêmement redouté. Elle parvint dans le même temps à analyser les plaies qui couraient sur le corps de Velenial, peu ou prou réduit à l'état de charpie sanguinolente... C'était un pugiliste qui s'était rendu coupable de cet état déplorable, et ce pugiliste ne pouvait qu'être Heziel Coffe, considérant le manque de répondant des gradés du Gouvernement Mondial encore présents sur place. Alors quoi ? Il avait pris la défense des marines ? C'était là chose étrange... Les sourcils froncés de la Focker demeurèrent prostrés dans leur inclinaison agacée, et elle replongea son regard incandescent dans celui, larmoyant, de son autoproclamé interlocuteur. Il avait déraillé. Complètement déraillé. Elle peinait même à le reconnaître : elle lui trouvait une espèce d'air névrosé, attristé, qui la mettait encore plus en rage. Il avait bafoué son honneur de vice-amiral, l'avait couverte de ridicule, avait offert East Blue aux Constantinistes sur un plateau d'argent, et il était encore celui qui se plaignait ? Folle de rage, elle ne tarda guère à réagir : usant de toute la vélocité qu'elle était capable d'invoquer, elle se projeta puissamment et brusquement dans sa direction, désarçonnant le moindre des spectateurs qui aurait pu les observer assidûment. Son poing droit, ganté, vint se fracasser sur la joue d'Heziel Coffe : elle le bouscula avec une virulence extraordinaire, le projetant en direction d'un bâtiment qu'il traversa de part en part avant de beugler quelques ordres supplémentaires aux troupes qui l'avaient suivies.

-Colonels Machélon et Karaka, épaulez la colonelle Jisuey et capturez la primée restante ! Colonel Vrill, allez aider le contre-amiral ! Les autres, nettoyez le reste de cette crapule ! Tuez-les, s'ils ne rendent pas les armes !

Aucune merci, aucune pitié : la mort, ou l'emprisonnement. Voilà peu ou prou le destin qui semblait être celui des criminels qui s'en étaient pris au bataillon mené par le contre-amiral Leilick, lequel avait su vendre chèrement sa peau. La mort des soldats défunts ce jour-ci ne serait pas vaine... Et ce grâce à l'intervention de l'ancien Dokugan, même si cela dégoûtait Lim au plus haut point. Cette dernière reporta son attention sur le forban, sachant que le coup dont elle l'avait gratifié, bien que destructeur à plus d'un titre, ne suffirait pas à le mettre hors d'état de nuire. C'était son cas qui la préoccupait le plus, en fin de compte : parce qu'il était doué d'un pouvoir ravageur qu'elle ne pouvait plus ignorer, compte tenu du fait qu'elle en avait souffert et qu'elle avait embrigadé plusieurs subordonnés contre lui, lesquels y avaient parfois laissé leur peau. Pour autant, elle avait eu le temps d'y songer : d'abord pendant que la Section Scientifique médicale s'occupait d'elle, ensuite durant sa brève mais intense rééducation. Heziel Coffe n'était pas responsable de ses agissements... Enfin, pas entièrement. Elle en avait l'intime conviction : conviction d'ailleurs cultivée par l'hébétement dont souffrait le cuisinier actuellement. Il semblait effondré, et assumait un relatif soulagement vis-à-vis de sa survie... Était-il sincère ? Cherchait-il simplement à la duper ? Bonne question, à laquelle la jeune combattante n'avait à l'évidence pas la moindre réponse. Dans les faits, elle n'avait jamais été douée d'un esprit particulièrement pertinent : elle n'était pas non plus fine psychologue et ne savait déceler la vérité dans les mimiques comme certains y parvenaient parfois. Tout cela lui était étranger, et elle n'arrivait à parler efficacement qu'avec ses poings... Pourtant, si elle avait bien appris quelque chose depuis son réveil, quelques jours auparavant, c'était que ce stupide Coffe avait été embrigadé dans des affaires qui le dépassaient très largement : on disait que Narseh lui avait mis le grappin dessus, ce Narseh qui avait détruit des Royaumes entiers et mené à leur perte les plus grandes familles Royales. Certes, la réputation des Dokugans n'avait jamais été très reluisante... Mais de là à fricoter avec l'un des plus dangereux hors-la-loi que le Monde ait jamais porté ? C'était une toute autre affaire, à laquelle elle ne croyait que très modérément. Non, il se tramait quelque chose qui dépassait le Coffe : quelque chose qu'il ne comprenait pas, tout imbécile heureux qu'il était. Quelque chose qui causerait sa perte, s'il n’œuvrait pas avec lucidité et discernement.

-Ferme-la, trou de balle ! Tu crois vraiment que j'en ai quelque chose à foutre, de tes excuses ? Je suis pas une demoiselle en détresse ! Putain ! Tu me débectes !

Une fois de plus, elle s'élança dans sa direction et, une fois de plus, elle lui offrit un crochet des plus virulents, le projetant dans un autre mur qu'il traversa avec la même classe qu'auparavant. Elle souffla alors bruyamment, écartant exagérément ses narines sous le coup de la furie qui l'animait, et elle songea aux derniers rapports qu'elle avait eu le loisir de feuilleter à son sujet. Tesk, les ravages de la grande place et du palais Royal, la mort du Roi local, la disparition subite de Narseh, de son poulain, et d'une gamine dont on ignorait tout... Des événements troublants. Et, finalement, l'absence du Faiseur de Coups d'États l'était encore plus. Si son poulain était là, précisément, où diable se trouvait le plus indépendant des hors-la-loi ?

-Où est Narseh ? Parle !

Elle devait en avoir le cœur net : c'était l'absolue priorité, en l'occurrence. L'arrestation de Karnassus pouvait attendre : le contre-amiral était suffisamment compétent pour le retenir, a fortiori si l'on considérait le renfort qu'il venait à l'instant de recevoir et qui lui permettait de souffler quelque peu.



PS : Je dispose évidemment de l'accord d'Heziel vis-à-vis des deux patates : il m'a confirmé que son perso les mangerait sans broncher, ce que j'avais déjà quelque peu imaginé !

Côté gouv :
Vice-Amirale Focker Lim, lvl ?
Contre-Amiral Leilick, lvl ?
Colonelle Jisuey, lvl 33
Des gradés random.

Côté HLL :
Karnassus, 385.000.000, lvl ?
Aetaril, 194.000.000, lvl 39
Velenial, 106.000.000, lvl 36
Chopy, 71.000.000, lvl 35
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Ven 26 Oct - 17:41




Parfois, les gens ont besoin d'un monstre.


Lorsque la Vice-Amirale décolla de sa position dans un ouragan de force, Heziel ne bougea pas d'un pouce. Il n'eut pas besoin d'utiliser son Haki pour comprendre ce qui allait se passer : il le méritait mille fois, de son propre avis. Il ne comptait pas s'y dérober. La silhouette fluette de la Focker traversa le décor, avalant la distance qui les séparait comme si ce n'était rien, avant de finalement le percuter en plein visage. La douleur qu'il ressentit n'était qu'une gêne mineure, si l'on considérait son soulagement : elle était en vie ! Ce coup de poing, que beaucoup auraient vu comme un simple assaut d'une gouvernementale sur un primé, signifiait beaucoup pour le Supernova. Elle était en vie, en service. Capable de combattre. Il sentait clairement qu'elle n'avait plus tout son punch, cependant : était-ce définitif ? Avait-il pour toujours entravé le potentiel de la belle guerrière ? Il n'eut pas vraiment le temps d'y penser, trop obnubilé par la réalisation de sa survie encore fraiche et percutante. Son corps traversa un premier bâtiment. Chair contre pierre, os contre bois et armature. Il emporta aisément l'affrontement, dans toute la violence impliquée par sa propre projection. Il réapparut de l'autre côté de la bâtisse, qui ne tarda d'ailleurs pas à s'effondrer passablement, dans un nuage de poussière et de gravats qui accompagnèrent sa chute contre le sol. Son imposante enveloppe corporelle fit quelques tonneaux avant qu'il ne se redresse, sans émettre de son. Il ne comptait pas se défendre. Pas tant qu'il pouvait encaisser. Il ne pouvait pas non plus se laisser incarcérer : il avait des comptes à régler avec cet enfoiré de Faiseurs de Coups d’État... et il ne pourrait pas le faire au travers des barreaux d'une prison.

Puis vint la deuxième droite, toute aussi virulente que la première, tandis qu'un déluge de haine s'évadait des propos de la demoiselle aux cheveux d'océan. Il acceptait cela, même si ça le blessait : il n'avait jamais voulu la mettre dans cette situation. Elle avait tant perdu à cause de lui qu'au final, elle ne croyait pas si bien dire : au fond, il était celui qui se haïssait le plus. Il le rejoignait sur chaque point, tout en étant incapable d'agir différemment. La voir ainsi capable de le rouster le rassurait au moins sur la capacité de la gradée à reprendre ses fonctions. Malgré tout, il était incapable de faire autre chose que de s'inquiéter de son état, même après deux assauts d'une telle brutalité. Il traversa un nouveau mur, cette fois désolidarisé de toute maison, avant que le reste de la structure ne s'effondre après son passage. La douleur dans sa mâchoire le vivifia, sans pour autant qu'il ne s'en offusque. La bête restait silencieuse, à sa place : non. Il restait sage, lui même. Aucune pulsion à déplorer, aucun débordement à craindre pour l'heure. Les terribles transformations cataclysmiques dont il avait été l'infortuné instigateur semblaient au moins lui avoir appris à connaitre sa propre nature. Était-ce là le jeu facétieux du destin ? Etait-t-il destiné à maitriser ses pulsions après s'y être grassement adonné ? La vie pouvait véritablement être une chienne... mais elle lui sembla encore pire lorsqu'il entendit la question finale de la femme qui avait autrefois ravi son cœur.

- Narseh... souffla-t-il haineusement. Cette ordure...

Il se releva à nouveau. L'évocation même du hors-la-loi passait un voile de froideur dans son regard. Il était mitigé entre un torrent d'émotions contraires et pourtant, focaliser ses pensées sur l'homme au chapeau laissait clairement sa colère glaciale reprendre le dessus. Elle voulait savoir où il était ? Oh, lui aussi. Il voulait le retrouver, saisir son cou de salopard entre ses mains et serrer très fort, jusqu'à ce que ses yeux explosent de ses orbites. Non : c'était trop rapide. En y réfléchissant bien, aucun châtiment ne correspondrait aux crimes que cet immonde déviant avait pu commettre. Le Coffe savait pertinemment qu'il n'était pas le mieux placé pour juger les faits d'autrui : à dire vrai, il se pensait même assez bien enfoncé dans le bas du panier. Néanmoins, il était des choses face auxquelles même le monstre qu'il pouvait devenir ne faisait que pâle figure. Sur des termes de cruauté, par exemple, il doutait que la compétition fût seulement possible.

- Si je savais où il était, je ne serais pas ici, confia-t-il. C'était étrange, car il semblait tout à la fois parler à Lim, et parler tout seul. Je vais le retrouver... je vais le retrouver, et je vais le tuer...

Une haine farouche brûlait dans ses yeux émeraude, tandis qu'il prononçait ces paroles avec une vindicte sans précédent. Heziel avait parfois haï des gens : parfois, il s'était laissé aller à la facilité de détester quelqu'un, car il était bien plus évident de nourrir des pensées noires envers des gens qui étaient objectivement peu méritants de tout respect que de tenter de leur trouver des valeurs de rédemption. En l'instant présent, c'était différent : il n'y avait rien qui aurait pu convaincre le Supernova qu'il faisait fausse route. La rage indescriptible qui s'instillait dans le fond de ses pensées, à chaque nouvelle image revenant à sa mémoire, semblait baigner son corps entier de son halo terrifiant. Il ne pourrait jamais pardonner à cet homme de l'avoir ainsi dupé. Il ne pourrait jamais lui dire qu'il comprenait, qu'il tentait même de comprendre. Quelques furent ses motivations réelles, il ne cesserait de vouloir sa mort pour ce qu'il avait osé fomenter.

- Il m'a sauvé... il m'a offert une chance de me racheter... tout ça pour... pour... ! Il enserra sa tête de ses mains tandis qu'un nouveau flot de souvenir le plongeait dans la détresse, à nouveau. Il avait tout prévu... la survivante de Namakura... le rendez-vous... Il m'a lâché... il m'a lâché sur ces innocents comme on lâche un chien de guerre sur un enfant !

Il tomba à genoux et frappa le sol de ses poings. Contrairement à un geste destiné à libérer un peu de pression en temps critique, il n'y avait aucune interaction de la créature dans ses gènes. Il ne pouvait... tout simplement pas faire autrement. Plus il avançait dans ses découvertes et plus le mal qu'il souhaitait au manipulateur odieux décuplait. Il releva vers Lim un regard embué de larmes : cette fois, la fureur dansait dans ses yeux. Une fureur dont les flammes ne semblaient pas prêtes de s'éteindre. Un foyer qui resterait à jamais à l'état de braises, se changeant en incendie dès qu'elles seraient avivées.

- Je le hais... grinça-t-il, les larmes de culpabilité et de rage se mêlant aux traits tirés de son visage. JE LE HAIS !

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Lun 29 Oct - 12:02

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Vice-Amirale Focker Lim.

Il y avait définitivement quelque chose de louche qui se tramait derrière toute cette affaire : plus elle dévisageait Heziel tandis qu'il se livrait aux réponses qu'il avait à lui livrer et plus elle parvenait à en prendre conscience aisément. D'abord, c'était le corps du pirate qui s'était crispé, comme si la question inquisitrice le dérangeait et l'irritait au plus haut point. Puis elle avait fini par comprendre que ça n'était pas l'interrogation en elle-même qui le dérangeait et qui l'ulcérait, mais plutôt ce qui en découlait nécessairement : Narseh, et la relation qui unissait les deux primés. Lim comprit promptement que l'amitié que les forces de l'ordre envisageait lier les deux hommes était une méprise et que les relations des deux hommes n'étaient assurément pas si cordiales... Puis les propos venimeux d'Heziel achevèrent d'éclairer la blessée en convalescence. Il avait été dupé... Comme tant d'autres. Égal à sa réputation, le Faiseur de Coups d'État semblait l'avoir utilisé comme l'arme que le Juggernaut pouvait devenir. Selon les propos exacts du Coffe, il avait été lâché sur Tesk, dans l'objectif d'y répandre le chaos et la désolation... Curieusement, ses propos étaient parfaitement cohérents avec la réputation macabre de l'homme au chapeau. Alors, était-ce une coïncidence heureuse, et cette rage qu'il mimait était-elle parfaitement feinte, au point où il aurait probablement été l'un des meilleurs acteurs du monde hors-la-loi... ou était-ce la plus sincère des réalités qu'exprimait son regard acéré ? Non sans un froncement de sourcils, la demoiselle demeura immobile et silencieuse à mesure que les secondes s’égrainaient et que les combats, derrière elle, s'embourbaient toujours davantage. Elle prit bientôt conscience du fait que son aide était requise, d'une manière ou d'une autre : ses subordonnés finiraient par triompher, sans nul doute... mais à quel prix ? La jeune vice-amirale ne pouvait décemment pas rester là à négocier ou à bavarder avec un truand quelconque lorsque d'autres donnaient du fil à retordre à la justice. Elle devait prendre part à ce conflit et le plus raisonnable, d'assez loin, semblait être de laisser le noiraud filer, une fois de plus. Il n'était pas dans une posture belliqueuse et si elle ne savait que trop pertinemment qu'il était capable de causer du mal autour de lui, de réduire des civilisations entières à l'état de ruines et de cadavres chauds, il était pour l'heure une menace autrement moins tangible que Karnassus et ses sbires. Et puis, avec un peu de chance, il s'en irait à la suite de Narseh, sur ses traces, finirait par le dénicher, et l'un comme l'autre s’entre-tueraient dans une lutte âpre et impitoyable... Avait-il seulement une chance de l'emporter ? Leurs réputations respectives ne semblaient pas le sous-entendre, au contraire. Certes, le Faiseur de Coups d'État n'était pas réputé pour être un combattant brillant... Mais il avait, envers et contre tout, été capable de tenir tête à l'amiral Sorafuka. Prouesse qu'elle estimait impossible pour le cuisinier... Autrement dit ? En l'état, s'il poursuivait l'homme au chapeau, il allait mourir. Mourir seul, brisé, éreinté, dupé, traumatisé. Triste. Une mort pathétique pour un pirate lambda, destiné à flétrir puis à s'évanouir en dehors de sa formation originelle...

-C'est ça. Va mourir dans ton coin. Personne ne te regrettera.

Et elle fit volte-face. Ses propos acrimonieux sonnaient faux. Peut-être à cause de la colère sourde qui semblait l'avoir envahie ? Ses poings, serrés, tremblaient de rage tandis qu'elle s'élançait brusquement en direction d'Aetaril, qu'elle percuta d'un direct du droit sans la moindre délicatesse ni la moindre pitié. Elle fulminait, et cela sautait aux yeux, mais sa haine était plus viscérale qu'habituellement. Pourquoi ? Pourquoi l'idée de voir mourir Heziel au combat, des mains d'un autre qu'elle, était-elle particulièrement douloureuse ? La frustration qu'elle semblait éprouver, en cet instant précis, ne s'estompait guère. Elle manquait de force. Elle savait très lucidement que le Coffe n'avait pas l'ombre d'une chance face à Narseh, et elle-même ne savait en aucun cas l'emporter sur le cuisinier aux cheveux sombres. Elle était, une fois de plus, reléguée au second plan. Sans utilité quelconque, sans véritable influence dans un conflit au sein duquel elle aurait souhaité prendre part. Si elle tentait de lui nuire, le Faiseur de Coups d'États pourrait l'éliminer d'un claquement de doigts, tout au plus : voilà quelle était la vérité. Deux coups n'avaient pas suffi à sonner le forban, alors que celui-ci les avait encaissé frontalement, sans broncher ni protester. A quel point sa convalescence l'handicapait-elle ? Et lui, s'était-il encore endurci davantage pendant qu'elle errait dans les bras de Morphée, dans son lit de souffrante ? Du temps perdu, tant de temps perdu... Elle revoyait sans peine John Pacifique lui glisser quelques conseils, affirmant sans coup férir qu'elle deviendrait une grande dame, un porte-étendard de la justice fiable et vaillant. Et elle éprouvait une amertume telle qu'elle sentait ses larmes s'immiscer auprès de ses cils. Elle ne jouait pas dans la même cour que tous ces grands hommes : elle était encore la certes compétente mais néanmoins fluette vice-amirale, qui ne parviendrait jamais aux hautes strates des pugilistes, qui ne réaliserait jamais de haut-fait légendaire et qui, surtout, serait éternellement condamnée à voir autrui s'entre-déchirer sans jamais pouvoir y prendre part activement. Elle ne savait que trop bien qu'elle n'était pas la meilleure combattante du monde, bien sûr, et elle s'était déjà suffisamment entraînée pour savoir que rien n'était acquis d'avance. La persévérance était la première des qualités, pour un agent du Gouvernement Mondial... Pour autant, elle estimait avoir payé son tribut de sueur et de sang : et la voilà qui traînait toujours, lors même qu'elle aurait été capable seule d'écraser les Dokugans no Ichimi au complet, lors de leur première rencontre, sur Logue Town... Elle manquait de talent. Et cette idée, jamais rien ni personne ne pourrait l'évincer de son esprit.

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Contre-Amiral Leilick et "Red Eye" Karnassus, primé à 385.000.000 berrys.

Avec le colonel qui était venu lui prêter main forte, le contre-amiral Leilick, grandement ragaillardi, parvenait à tenir Karnassus en échec en avortant ses offensive les plus dangereuses et en évitant avec une expertise remarquable celles qui se montraient plus véloces qu'il ne l'était lui-même. Le haut-gradé était inventif et réactif, suffisamment pour éviter une déconvenue express... pourtant, il allait sans dire que sans Red Eye, le reste des hors-la-loi seraient balayés comme un bien maigre fétu de paille. La vice-amiral Focker Lim venait de surgir et cela, le haut-primé ne l'ignorait guère : elle était un adversaire de taille pour lui, et aucun de ses subordonnés, Aetaril mise-à-part, n'aurait pu lui tenir tête décemment... Cette même Aetaril qu'Heziel Coffe avait pris le luxe de désarmer, lors de leurs courts échanges. Voilà qui ne satisfaisait donc guère le criminel qui contracta les mâchoires en chassant les deux marines qui, tournoyant autour de lui comme deux véritables insectes, essayaient de le pousser à la faute pour le transpercer de leurs épées. Tout ça à cause de cet homme, qui leur avait une fois de plus menti, qui avait essayé de leur faire miroiter un avenir radieux... C'était la dernière fois que Red Eye allait accepter d'être relégué au rang de simple mercenaire, et cela risquait manifestement de devenir son dernier combat. Il avait encore le temps de s'enfuir, bien sûr, mais cela sous-entendait abandonner strictement tout ce qu'il avait bâti jusqu'à présent... Sa bande, déjà sévèrement émaillée, et sa réputation, lourdement et sinistrement en péril. Tout cela était bien mal embarqué... Un grognement caverneux quitta sa bouche, à demi-étouffé par le tissu grâce auquel il avait entouré sa bouche. Un grognement aveu de son impuissance et de sa crédulité...

-Narseh... Fils de pute...



Côté gouv :
Vice-Amirale Focker Lim, lvl ?
Contre-Amiral Leilick, lvl ?
Colonelle Jisuey, lvl 33
Des gradés random.

Côté HLL :
Karnassus, 385.000.000, lvl ?
Aetaril, 194.000.000, lvl 39
Velenial, 106.000.000, lvl 36
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Lun 29 Oct - 14:25




Parfois, les gens ont besoin d'un monstre.


Les secondes lui paraissaient interminables. Il la fixait, elle même plongeant ses yeux dans les siens, sourcils froncés. Songeuse. De son côté, il était tout sauf capable de réfléchir bien loin : en l'instant présent, son esprit était embrasé par l'image du Faiseur de Coups d'Etats et de ses manigances. Des manigances qui l'avaient métamorphosé, qui avaient fait de lui un exterminateur récidiviste. Le génocide de Namakura lui collait déjà suffisamment à la peau... pourtant, le massacre de Tesk était possiblement pire encore à vivre. Il y avait quelque chose de faussement rassurant dans le fait de se dire que ses transformations étaient des accidents, des erreurs : des exceptions néfastes et terribles qu'il fallait éliminer au maximum tout en acceptant, comprenant et disséquant leurs existences. Mais il n'y avait jamais eu l'ombre d'un hasard, au royaume désormais en ruine : dès l'instant où Heziel avait posé le pied sur l'un des pontons humides et salés du port de Tesk, les habitants avaient été condamnés à vivre l'enfer. Il avait été utilisé : il ne valait pas mieux qu'un missile que l'on balançait sur une position stratégique, dans le but d'y raser toute forme de résistance, d'y instaurer le chaos et la terreur. D'écraser, par la force et la puissance.

Lorsque les mots de Lim Focker tombèrent, aussi lourds qu'un géant et aussi tranchants que l'acier d'un Sword Master, Heziel écarquilla les yeux quelques instants. Il n'eut pas le temps de répondre, de répliquer. Elle était partie... partie se battre. Qu'aurait-il pu dire, de toute façon ? Il n'était pas difficile de comprendre pourquoi elle l'avait ainsi invectivé. Elle devait être folle de rancœur à son égard et, en toute transparence, l'inverse l'aurait passablement interloqué. Le supernova resta donc là, à genoux contre le sol, à observer cette femme à laquelle il devait tant d'excuses et de réparation faire ce qu'il se trouvait pour l'heure incapable de faire : mettre de côté ses doutes et combattre. Elle avait raison et cela crevait les yeux : qui aurait bien pu regretter Heziel Coffe, le génocidaire, la bête, le monstre de foire en cavale ? Une famille qu'il n'osait même plus contacter, une soeur qu'il avait manqué de tuer ? D'anciens Nakama qu'il avait lâchement abandonnés, incapable de leur faire confiance, de croire en leur capacité à l'aider à devenir quelque chose de meilleur que la créature dans sa tête ? D'anciens alliés et amis, pas vus depuis des lustres, dont il avait bafoué tous les principes ? Des dizaines de familles, d'hommes, de femmes, d'enfants, privés de ceux qu'ils aimaient par ses mains couvertes de sang ? Par le ciel, même les vipères qui auraient pu s'intéresser à ses capacités n'avaient aucune raison de regretter sa mort. Surtout pas celle qui avait déjà obtenu ce qu'elle voulait de lui.

- Tu as raison, dit-il tout bas.

Alors quoi ? Devait-il partir ? Il y songea sérieusement, l'espace d'un instant. Il avait le champ libre. Le poison dans ses veines avait fini par s'estomper et il sentait la lassitude l'envahir. Une lourdeur dont il n'avait pas l'habitude : il s'y habituerait sans doute au fil des minutes, mais pour l'heure, il se sentait fatigué. L'éclat vert de ses yeux s'estompa, ne laissant que ses pupilles désormais naturellement émeraude briller d'un éclat terni par ses songes. Les veines saillantes sous sa peau cessèrent de s'illuminer sporadiquement, tandis qu'il s'affaissait quelque peu sur lui même avant de soupirer. Il pouvait s'en aller, oui. Laisser la Vice-Amirale faire son travail. Il lui avait déjà provoqué assez de tort comme ça, après tout : des semaines de convalescence, la perte de sa position sur East Blue... la mort de ses compagnons et camarades, ceux qui avaient tenté de lui prêter main forte contre lui. Il avait fait ce qu'il pouvait... il devait encore trouver et régler son compte à un énorme poisson qui allait requérir toutes ses forces. Il ne pouvait donc pas perdre son énergie dans une bataille comme celle-ci, n'est-ce pas ? La Marine avait déjà la situation en main. Il avait certainement tué deux de ses adversaires : un fait pour lequel il se sentait moins coupable qu'il ne l'aurait cru une fois son sang-froid revenu. Il ne restait plus assez d'effectifs aux brigands pour l'emporter. Leur leader, face à la gradée et sa suite, serait certainement appréhendé. Même s'il se révélait dangereux, et...

... non. Au diable tout ça.

Se relevant lentement, il grogna en sentant la tension dans ses muscles qui semblaient subir un cycle de courbature anormal et accéléré. C'était comme être un bloc d'acier dépourvu d'articulations. La douleur culmina dans certains points de son corps tandis qu'il s'attendait désormais à subir d'autres contrecoups, plus tard : la formidable explosion de sa puissance physique avait un prix, un prix que son corps actuel n'était pas capable de totalement supporter malgré sa stature imposante et son métabolisme d'une solidité rare. Il doutait de pouvoir réutiliser cette astuce avant un moment dans la journée : en réalité, même s'il en était capable, il ne le ferait sans doute pas. La proximité de Lim rendait l'idée tout à fait angoissante. Il s'était maîtrisé une fois, alors même qu'il cherchait à tuer sans merci ceux qui refusaient de se plier à son exigence de cesser-le-feu : qu'arriverait-il, s'il venait à nouveau à dérailler ? Réveillerait-il la bête, une nouvelle fois ? Mettrait-il pour de bon un terme à la vie de la demoiselle, pour laquelle les douces émotions d'autrefois refaisaient surface, achevant ainsi de se priver de toute lumière ? Non. Il ne pouvait pas prendre ce risque : il ne le ferait pas. Il allait trouver un moyen d'aider, en étant totalement maître de lui même. Il avait peut-être là, dans la lueur faiblarde de cet espoir revenu à la vie, une chance infime de se racheter. Rien qu'un peu. Rien que pour atténuer le mal dont il avait été la cause. Si l'opprobre dans laquelle il s'était placé avec ses actes était un poids plus lourd que n'importe quel autre, la chaleur rassérénante qu'il éprouvait lorsqu'il s'accrochait à l'idée que la pugiliste était encore en vie et en bonne santé lui apportait une motivation toute nouvelle.

Narseh paierait. Il paierait, et le plus tôt serait le mieux. Mais en l'instant présent, il pouvait attendre. Après tout, n'était-ce pas ce qu'il faisait de mieux ?

S'offrant le temps nécessaire pour reprendre pleinement possession de sa carcasse, bien qu'encore engourdie par l'utilisation intensive de ses muscles, le noiraud se projetterait par la suite non loin du Contre-Amiral et du Colonel en train d'affronter le primé. Il prendrait garde à ne pas les prendre par surprise : ils devaient travailler ensemble. S'il en avait l'occasion, il couvrirait l'un ou l'autre des deux représentants de la loi s'ils venaient à être ciblés avec un peu trop de brio pour leur bien. Il prendrait ensuite une position de garde, prêt à donner de son énergie pour une cause qui, au moins, lui paraissait à minima un peu plus noble : cesser le conflit rapidement... même s'il ne pouvait que regretter la vérité crasseuse et odieuse, celle du bain de sang nécessaire pour en arriver là.

- Je vais vous prêter main forte, énoncerait-il d'une voix relativement monocorde, mais marquée par la concentration. Mettons fin à cette boucherie.

Haki de l'observation et Haki de l'armement préparés, esprit focalisé sur la nouvelle tâche à réaliser, le fameux pugiliste atteindrait alors un état pas ressenti depuis bien longtemps : cette sensation de rigueur et d'application qu'il avait tant perdue de vue au cours de ces dernières semaines marquées par la rage et la fureur. S'il ne pouvait que laver de la manière la plus infime et inconséquente son nom auprès de celle qu'il aimait, alors il y mettrait tout son être. Fini de fuir.

ⒸHeziel Coffe


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Mer 31 Oct - 12:27

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Contre-Amiral Leilick et "Red Eye" Karnassus, primé à 385.000.000 berrys.

Les deux bretteurs faisaient face au criminel avec une témérité qui les honorait largement : ils avaient beau être en surnombre, ils faisaient face à un primé hautement recherché de la première partie de Grand Line... Et ils ne montraient, ni l'un ni l'autre, pas le moindre signe de crainte ou d'effroi. Force était d'admettre que la présence de Focker Lim, la célèbre vice-amirale, avait de quoi les rassurer : elle avait beau être blessée, elle n'en demeurait pas moins vive et réactive, comme elle avait pu le prouver à l'instant en fonçant droit sur Heziel Coffe afin de lui octroyer une paire de directs dont il se souviendrait encore longtemps. Autrement dit, ils savaient qu'ils jouissaient d'un droit à l'erreur conséquent. Ce n'était là ni plus ni moins qu'un affrontement plus virulent qu'un entraînement, mais dont les conséquences risquaient d'être, les concernant, toutes aussi nulles... Dans ces conditions, il n'y avait aucune raison d'angoisser : c'était même l'extrême inverse qui devait se produire. Se montrer anxieux, c'était fatalement offrir à leur ennemi des failles à exploiter pour venir à bout de leur binôme... Et c'était là la seule chance que Karnassus pourrait mettre à profit pour tuer l'un ou l'autre des justiciers. De plus, le contre-amiral Leilick, qui avait déjà eu la chance de tenir tête au haut primé seul, avait largement eu l'occasion d'estimer son niveau de combat, sa vitesse et sa puissance : il savait comment lui tenir tête au mieux afin de minimiser les risques, et imaginait sans peine que le support que pouvait lui offrir le colonel suffirait à rééquilibrer complètement l'équation. En somme, les gouvernementaux étaient dans une posture parfaitement optimiste : la seule inconnue qui pouvait, à terme, finir par leur nuire, c'était ce mystérieux Heziel Coffe qui, bien qu'empêtré dans tout un tas d'affaires au mieux nébuleuses, au pire sordides, avait voulu prêter main forte à la colonelle Jisuey de prime abord. Et ce fut par ailleurs un mystère qui sembla se désépaissir amplement lorsque le forban, abandonné par la vindicte de la vice-amirale, vint se placer à leur hauteur afin de leur glisser à tous les deux son souhait de les épauler au mieux...

Si Leilick fronça les paupières et demeura interdit, dans un premier temps, le colonel Vrill se montra plus hostile à l'idée d’œuvrer de concert avec le noiraud, quand bien même il avait pu sauver la mise de ses collègues et subordonnés en retenant les brigands le temps que les renforts ne parviennent à la zone de conflit. Il demeura sérieusement en garde, l'épée brandie droit vers Karnassus, mais ne manqua pas de cracher au sol dans la direction du cuisinier, afin de manifester toute l'inimitié qu'il lui portait. Il l'imagea moins abstraitement en lui glissant quelques paroles acariâtres que le contre-amiral coupa néanmoins dans sa toute bonté, sachant qu'il était pour l'heure plus pertinent de mettre les ressentiments mécaniques de côté, ceux-là même que leur appartenance au Gouvernement Mondial aurait dû susciter, afin de maximiser leurs chances de venir à bout des réelles menaces qui avaient décimé son bataillon.

-Plutôt crever que combattre aux côtés d'un...
-Il suffit, colonel. Bien, pirate. Vous nous aiderez. Vrill, secondez-nous et protégez-nous en cas de faux pas.

La demande était explicite, mais son sens véritable était quant à lui plus implicite. Ce qu'espérait le contre-amiral en laissant le colonel légèrement en retrait, c'était qu'Heziel Coffe se tiendrait à carreaux et s'en tiendrait à ce qu'il avait énoncé souhaité faire : combattre contre Karnassus. S'il décidait de changer de proie, le colonel aurait plus de liberté d'en avertir son supérieur à temps dans le cas de figure où il aurait une vision globale sur l'affrontement et sur son déroulement... Une mesure de sécurité malingre, certes, mais qui pouvait une fois de plus les rassurer et les pousser à se montrer plus sereins à l'égard de l'affrontement qui s'annonçait. Le colonel Vrill, quoi que manifestement à contre-cœur, en vint à acquiescer à la suite des dires de son supérieur. Il recula alors d'un bond preste tandis que, de son côté, Karnassus se renfrognait quelque peu. Ses adversaires étaient passés d'un à trois en un claquement de doigts... Et ses subordonnés, quant à eux, n'en finissaient plus d'endurer les ripostes de la justice. L'exécution des marines s'était promptement métamorphosée en une boucherie pour sa propre organisation, qui n'arrivait même pas à contenir les assauts des renforts, tous dotés d'un sang neuf et d'un œil acéré. Tout allait désormais en leur défaveur... A croire qu'il avait tout prévu. Ce foutu Narseh... Il lui avait juré que cet assaut serait un jeu d'enfant, qu'il parviendrait à gagner en crédibilité et qu'il pourrait, à terme, réussir à faire chanter le Gouvernement Mondial... Son rêve avait été, durant un court laps de temps, à portée de main. Mais désormais, il s'éloignait de façon si exponentielle qu'il n'en percevait même plus les contours... Avec un grognement rauque, il fit part d'une parcelle de son mécontentement à Heziel Coffe, ayant bien du mal à digérer sa présence et son influence vis-à-vis de cette bataille qui, selon toute vraisemblance, ne le regardait en aucun cas.

-C'est lui qui t'envoie, c'est ça ? Ce foutu Narseh... Peu importe. Je te briserai les os et je renverrai ton cadavre de clébard à ton putain de maître.
-Assez parlé. Qu'on en finisse ! Soru !

Si Leilick n'avait pas saisi la portée globale de la rancœur qui unissait Heziel à Karnassus, il allait sans dire qu'il se tramait quelque chose de louche : ils semblaient tous les deux connaître le Faiseur de Coups d'États, qui était sans doute la personne qui permettait de compléter la relation houleuse qui les unissait tout deux. Dans tous les cas, le résultat était le même : ils ne s'appréciaient pas, manifestement, que cela soit fondé et tangible ou moins aisément perceptible et basé sur quelques grossiers a priori... Il devait donc mettre ce résultat à profit pour s'offrir une victoire aisée et tranquille. Son soru le porta face à Karnassus, qui eut en guise de réponse un mouvement de recul brusque et efficace. Le coup d'estoc que le contre-amiral lui décerna ne fit qu'effleurer son manteau, et la jambe droite du criminelle balaya la lame de son adversaire, l'éloignant puissamment. Il tournoya alors sur lui-même en avalant dangereusement la distance maigre qu'il avait lui-même générée en reculant et présenta son poing droit au niveau du visage du contre-amiral, qui fut heurté sèchement sans toutefois subir trop de dommages : il avait usé du tekkai dans un réflexe parfaitement calculé, lui permettant d'encaisser la chose sans trop broncher. Il fut toutefois repoussé de quelques pas et se remit en garde mécaniquement, prêt à s'en retourner au conflit sans plus tarder. La bataille touchait à son terme...



Côté gouv :
Vice-Amirale Focker Lim, lvl ?
Contre-Amiral Leilick, lvl 38
Colonelle Jisuey, lvl 33
Colonel Vrill, lvl 32
Des gradés random.

Côté HLL :
Karnassus, 385.000.000, lvl 41
Aetaril, 194.000.000, lvl 39
Velenial, 106.000.000, lvl 36
Chopy, 71.000.000, lvl 35


Leilick vs Karnassus continue, je te laisse y prendre part si... tu veux =X
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Jeu 1 Nov - 12:43




Parfois, les gens ont besoin d'un monstre.


Heziel ne se formalisa pas une seule seconde du crachat lui étant destiné, ainsi que des paroles sèches et cinglantes du colonel. Cette animosité entre les membres de la Marine et les forbans, jouant pour toujours au chat et à la souris, n'était pas née d'hier. Elle était profondément enracinée dans le coeur des hommes, dans la culture même du monde, ainsi que dans un principe même de logique pure et simple. Aussi longtemps que des lois existeraient, elles seraient enfreintes. Aussi longtemps que des lois existeraient, elles seraient défendues également. Deux faces d'une même pièce, destinées à s'affronter pendant aussi longtemps qu'elles existeraient. De son côté, le Contre-Amiral fit preuve de nettement plus de souplesse, non sans marquer ouvertement un temps d'arrêt et de suspicion. Bien... il n'était pas nécessaire qu'ils se tirent dans les pattes. Ils n'avaient pas d'obligation de s'affronter. Du côté du noiraud, l'envie n'était même pas présente : ce qu'il voulait, c'était prouver sa bonne volonté. Arrêter la pièce maîtresse des forces ennemies en train de perdre du terrain de façon virulente semblait être une action rationnelle et pratique pour ce faire.

Ce qui l'interloqua, cependant, ce fut la réaction du primé lorsqu'il le vit : il le pensait du côté de Narseh ? L'idée même le fit frémir de colère et de dégoût, mais la curiosité quant à la raison d'une telle assertion l'emporta bien rapidement sur sa vaine fureur, tant et si bien que seul un froncement de sourcil vint marquer ses traits. Avait-il lui aussi été en relation avec le Faiseur de Coups d'Etat ? Sans aucun doute, oui. Cela s'était mal terminé, de toute évidence : un fait qui semblait, de toute manière, être assez chronique dans les relations liant l'homme au chapeau et ses "associés". Serrant les poings à cette pensée, le Coffe comprit rapidement que la situation n'était pas aussi simple qu'elle en avait l'air. Cet homme qui lui faisait face avait visiblement la même animosité que lui envers leur fort probable commun détracteur, ce qui n'aurait pas du en faire un ennemi, mais bien un allié : cependant, il s'était engagé à porter assistance aux membres du Gouvernement Mondial en présence. Une parole donnée. Il n'entraverait donc pas leur justice, ce qui le laissait avec deux choix simples : intervenir en faveur des soldats de l'autorité souveraine, ou patiemment attendre que cela se règle de soi-même. Ce qui était une solution qu'il rejetait d'emblée.

Le Contre-Amiral, de son côté, ne comptait pas attendre que la pluie tombe pour lancer l'offensive. Coupant quasiment Karnassus sur la fin de ses menaces, il se projeta vers lui puissamment pour lui porter une attaque sévère, déviée avec expertise par la cible de l'estoc. Un pugiliste, apparemment. Un bon pugiliste... du peu qu'il voyait actuellement, son niveau ne pouvait pas bien être éloignée du sien. Ce qui serait problématique, s'il parvenait à offrir une résistance plus importante : le Supernova ne voulait pas voir le combat s'éterniser. Cependant, le fait que Leilick fut capable de le maintenir en échec jusque là indiquait potentiellement que le combattant pourpre, désormais en désavantage numérique, trouverait rapidement ses limites. Fort de ce constat, Heziel usa d'un mouvement éclair pour se porter sur le flanc droit du hors-la-loi, sa silhouette massive se détachant dans l'espace vide quelques instants plus tôt de par sa stature.

- J'ai quelques questions pour toi, dit-il froidement.

Son propre bras droit se couvrit instantanément d'une plaque de fluide offensif noirâtre, tandis qu'il frappait droit dans les côtes de son adversaire avec une puissance terrible, bien que perdant de sa superbe à cause de sa fatigue encore persistante. S'il parvenait à vaincre cet homme, en aidant pour cela les Marine, peut-être aurait-il l'occasion de lui adresser quelques questions avant de le voir partir pour Impel Down... c'était maigre. Un espoir mince, qui n'avait de toute manière pas vocation à dicter ses choix. Mais c'était peut-être la seule opportunité qu'il aurait d'en savoir plus sur les plans de son illustre nouvel ennemi. Pour cela, il devait d'abord mettre à terre son adversaire actuel... qui risquait fortement de se montrer récalcitrant, considérant sa maîtrise du combat rapproché. Un domaine dans lequel Heziel lui même excellait plus que brillamment : néanmoins, il doutait que l'issue du combat fut forgée par un tel paramètre. Haki de l'observation en alerte, bras gauche encore libre pour parer une contre-attaque au travers de son propre assaut, le pugiliste était prêt à en découdre.

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Pour Karnassus, tout était de plus en plus dangereux : il comprenait qu'Heziel risquait de lui complexifier la tâche et l'échange qui suivit le conforta dans cette opinion. Lorsque son adversaire se rua dans sa direction, le gratifiant qu'un coup de poing virulent, il n'eut d'autre choix que celui de demeurer sur la défensive. L'ancien Dokugan était à la fois plus rapide et plus sec que le contre-amiral Leilick. L'esquive était en l'occurrence plutôt peu plausible, d'autant plus que le fait de repousser le marine avait d'ores et déjà légèrement déséquilibré le Red Eye qui se contenta donc de croiser ses bras devant lui, sur la trajectoire de l'offensive adverse. La suite le rappela à la réalité bien tristement : il ne pouvait décemment pas se permettre de prolonger ce conflit de la sorte, sans quoi il risquait de subir bien des désillusions... En effet, l'assaut qui fut porté à son encontre parvint sans difficulté à précariser ses défenses en endolorissant temporairement ses deux bras. Ses mâchoires contractées ne lui furent d'aucune utilité, et il fut bientôt repoussé brusquement vers l'arrière, sur une bonne vingtaine de mètres. Il parvint néanmoins à se rattraper en temps et en heure, évitant de ce fait de traverser les quelques bâtiments qui se dressaient derrière lui, songeant néanmoins que la puissance brute qu'était susceptible de déployer son adversaire expliquait bien des choses... Notamment les défaites précipitées de ses subordonnés, qui n'étaient pourtant pas connus pour leur faiblesse et leur maladresse. Comprenant qu'il risquait tôt ou tard d'être acculé, et imaginant sans peine que le Coffe lui était finalement supérieur, a minima sur le plan de la rapidité considérant la virulence du mouvement qui l'avait porté jusqu'au contact, le chef de l'organisation criminelle songea bientôt à déserter les lieux, purement et simplement. L'amertume était toujours aussi présente au sujet des siens, mais il savait qu'il perdrait bien plus que son organisation s'il demeurait ici, à combattre stérilement des ennemis trop compétents et en supériorité numérique... Le contre-amiral et les renforts gouvernementaux étaient une chose, mais ce forban était une épine dans le pied qu'il ne pouvait ôter tant qu'il était ainsi encerclé. Néanmoins, il n'eut pas le temps de tourner les talons qu'une silhouette bleue s'érigeait déjà sur son chemin : ses assaillants semblaient s'être donnés le mot pour le malmener le plus possible, et surtout pour l'empêcher de s'acharner outre-mesure sur l'un d'entre eux, voire simplement pour estomper autant que possible ses libertés et ses différentes manœuvres possibles.

Leilick avait bien sûr pu contempler le déferlement de force brute dont Heziel fut à l'origine : cela le conforta dans sa posture magnanime et le rassura quant au bien fondé de sa propre décision. Il n'aurait lui-même pas été en mesure de le parer ou de l'éviter, y compris dans des conditions plus clémentes que celles qui s'offraient à Karnassus : le forban lui était largement supérieur, et cela expliquait sa victoire sur Focker Lim ayant eu lieu quelques semaines auparavant, voire l'incapacité qu'avait manifestement cette dernière à le précipiter dans l'inconscience y compris en le heurtant frontalement. Le marine, ensuite, avait cru comprendre que le noiraud voulait précipiter la fin de l'échange aussi vigoureusement que possible. Envers et contre toutes leurs différences, c'était un point sur lequel ils s'accordaient... La bataille n'avait que trop duré, et il était grand temps de l'avorter. De ce fait, le Red Eye avait tout juste récupéré son équilibre, balayé par l'assaut de son homologue criminel, que le contre-amiral se portait sur son flanc gauche, à sa hauteur, par le biais d'un soru millimétré et parfaitement exécuté. Tirer profit du moindre mouvement, de la moindre maladresse, c'était le mot clé face à un ennemi qui tâchait de tenir bon... Et, pour parvenir à causer des failles dans sa défense, il fallait immanquablement l'attaquer jusqu'à ce qu'il fasse montre d'un faux pas quelconque. Les représentants de la justice avaient, en l'occurrence, un avantage plus que confortable : ils étaient trois, et jouissaient d'une avance si tranquille qu'ils s'étaient même donnés le luxe de laisser l'un d'entre eux sur les talons des deux autres, afin de pouvoir les couvrir quoi qu'il arrive. Cela permettait à l'épéiste de se focaliser plus ardemment sur l'offensive, et de se consacrer à cette dernière : même si elle échouait, le Coffe et le colonel seraient là bien assez tôt pour le seconder et lui éviter une déconvenue trop cruelle. Car la puissance du coup délivré par l'ancien cuisinier avait suffi pour le convaincre d'une chose : celui que la Focker venait de malmener avait réellement pour ambition d'offrir ses poings aux marines, sans quoi il se serait montré plus doux à l'égard de l'autre primé...

Son épée, donc, visait Karnassus avec l'ambition démesurée d'intenter d'emblée à sa vie. Il visait le cou, dans une offensive en taille horizontale des plus brutales et des plus directes. Ni fioritures, ni politesses : il essayait de tuer. Le hors-la-loi le comprit juste à temps, et parvint à se baisser in extremis, laissant le sabre ennemi faucher les cieux sans lui causer de dégâts quelconque, ni à lui, ni même à ses vêtements. Il conservait une adresse et une réactivité largement supérieure à la moyenne, et ces dernières pouvaient encore lui sauver la mise à quelques reprises... Mais il savait également qu'en demeurant uniquement sur la défensive, il courrait à sa perte. Il devait trouver quelque chose, une action lui permettant d'ouvrir la garde de ses ennemis suffisamment longtemps pour trouver une porte de sortie... Et cette action lui apparut soudain. Au loin, les civils s'éloignaient encore, précipitamment : ils voulaient fuir, autant que possible, et les chocs successifs contribuait à les inquiéter. Les styles de combat particulièrement impressionnants des différents acteurs ne pouvaient que les rendre plus anxieux... Et ça n'était pas fini. Comprenant qu'il avait un coup à jouer ici pour récupérer un semblant de répit, le Red Eye balança son poing gauche, non pas en direction du contre-amiral... Mais le long de la rue au sein de laquelle glapissaient les citoyens horrifiés. Il n'avait jamais été du genre à massacrer les populations civiles afin de garantir ses propres intérêts, mais s'il devait jouer avec eux pour conserver sa vie et sa liberté, il n'allait pas s'en priver. Il savait que le Coffe ou que Leilick bougeraient avant que ces dommages collatéraux ne passent l'arme à gauche : le but était précisément de forcer l'un d'entre eux à s'éloigner momentanément... Son coup de poing généra une onde de choc qui, ainsi, se mit à gagner du terrain dangereusement. Qui diable allait tenter de sauver ces pauvres brebis égarées, alors ?



Côté gouv :
Vice-Amirale Focker Lim, lvl ?
Contre-Amiral Leilick, lvl 38
Colonelle Jisuey, lvl 33
Colonel Vrill, lvl 32
Des gradés random.

Côté HLL :
Karnassus, 385.000.000, lvl 41
Aetaril, 194.000.000, lvl 39
Velenial, 106.000.000, lvl 36
Chopy, 71.000.000, lvl 35


Karnassus tient bon, puis lance une onde de choc en direction des derniers fuyards, le long de la rue.
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Parfois, les gens ont besoin d'un monstre.


L'attaque avait porté, avec une certaine puissance : le Coffe le sentait, le tiraillement dans ses muscles commençait à s'estomper, un peu comme une crampe menaçant d'éclater avant de finalement s'effacer au profit d'un second souffle. Poing serré, ses mâchoires se crispèrent alors qu'il observait le hors-la-loi se réceptionner sur ses pieds sans avoir subi de dommage : du moins pas d'apparence. Néanmoins, l'impact en lui même et le vol plané subi par Karnassus étaient des témoignages suffisants de la virulence de l'assaut du noiraud, qui ne comptait pas s'arrêter là. C'était, après tout, juste un coup de poing : il avait beaucoup d'autres arcanes martiales en stock, autrement plus dangereuses, brutales et meurtrières qu'un simple étalage de sa force brute. Si celui que l'on appelait "Red Eye" se montrait trop coriace pour une simple dérouillée à base de mandales puis vilaines les unes que les autres, alors le Coffe emploierait l'artillerie lourde.

Il pensa d'ailleurs avoir l'occasion parfaite de le faire lorsque le Contre-Amiral, profitant de l'ouverture qu'il venait de créer grâce à son propre assaut, tenta de mettre fin aux jours du criminel. La lecture de la voix du gradé fit grincer des dents Heziel : il ne pourrait rien tirer du malfrat si on séparait sa tête de son corps ! Qu'il l'eut mérité ou pas était un tout autre débat, dans lequel le martialiste ne prenait pas vraiment position. Mais un cadavre ne leur apprendrait rien sur le Faiseur de Coups d’État... fort heureusement, le guerrier pourpre se détacha de la trajectoire de la lame affutée, évitant ainsi que le contenu de sa gorge ne vienne se répandre au sol. Il était agile, doté de bons réflexes et sans doute bien assez puissant en tant que tel : d'une certaine manière, le pugiliste regrettait presque la tournure de cet affrontement qui devait à tout prix cesser et qui n'avait rien d'honorable ou de sportif. Ce combat était une représentation directe du côté malsain, sombre et carnassier du combat. Ils combattaient parce qu'ils n'avaient pas d'autre choix... ou parce qu'ils ne s'en étaient pas laissé d'autre. Ce qui amenait, parfois, à des situations malencontreuses et des gestes bien malheureux : un fait que son haki de l'observation ne tarda pas à confirmer, alors qu'il comprenait dans l'urgence pourquoi le haut primé avait volontairement raté son opposant.

Si le brun avait eu à y réfléchir et à l'expliquer, il aurait sans doute justifié son propre mouvement par une sorte d'éthique, de noblesse inhérente pas totalement oubliée ni bafouée. Par des principes qu'un peu plus tôt, il aurait refoulés sans merci si la vie ne lui avait pas offert la vision miraculeuse de la femme dont il s'était entiché, sur ses deux jambes, vivante et combattive. Il aurait sans doute tenté d'aborder sa psyché en disant que s'il n'avait pas agi, il aurait joué le jeu de Narseh, des hors-la-loi et de tous ceux ayant toujours tenté de lui faire abandonner ses convictions face à la facilité de l'irresponsabilité. Que laisser la puissante vague de vent battre et soulever les pavés, détruire les bâtiments, puis finalement déchiqueter les citoyens apeurés et paniqués aurait été une victoire pour ses adversaires ayant longtemps cherché à le rabaisser au même niveau qu'eux. En vérité, il n'y avait eu qu'un simple réflexe : il avait décidé de combattre de toutes ses forces pour arrêter le conflit. Limiter les morts, sauvegarder la vie du plus grand nombre. Si l'assaut du Red Eye touchait, alors des gens mourraient. Des anonymes, des inconnus, des innocents passeraient l'arme à gauche pour le bien d'une rixe entre ordre et chaos. Heziel avait eu des hauts et des bas... bien plus de bas récemment, à dire vrai. Ses idées noires avaient plus d'une fois manqué de l'engloutir pour de bon. Il était arrivé à un point de rupture qui l'avait certainement marqué à vie. Mais dans l'enchaînement catastrophique de ses malheurs, le destin avait jugé bon de lui donner une raison d'être à nouveau intègre et fidèle à ses principes premiers : et ceux-ci, justement, impliquaient de défendre ceux qui pouvaient l'être.

Les brins d'herbe, la poussière et les petits cailloux s'envolant dans les airs étaient les seuls signes de sa précédente présence au point duquel il avait délogé Karnassus. Son corps tout entier se retrouva bientôt dans la trajectoire du coup de poing titanesque de son adversaire, s'interposant entre la vague vorace de destruction et les villageois effarés par ce destin funeste qui les attendait. D'un geste ample et sec du bras, cependant, Heziel provoqua à son tour une bourrasque puissante qui vint s'écraser dans sa jumelle, provoquant un choc qui ébranla la terre et ravagea les environs immédiats. La première chose visible dans la fumée fut le regard verdoyant du combattant courroucé, outré par l'acte de son vis-à-vis. Il n'était pas difficile de comprendre pourquoi il avait visé des civils : il n'y avait rien de sorcier là dedans et même un Heziel fortement impacté par ses émotions pouvait comprendre la manœuvre. C'était un leurre... une simple façon de gagner du temps. Obliger un membre de la Marine à subir l'assaut à la place des civils qu'il avait juré de défendre, afin de prendre l'ascendant sur lui ou fuir. Dans tous les cas, c'était considérer ces gens comme de simples cibles, sans plus de considération. Comme des animaux... comme des insectes.

Comme le Juggernaut aurait pu les considérer.

- Tout ça ne les concerne pas ! Hurla-t-il à l'attention de Karnassus.

Se campant sur ses appuis, prenant presque position à quatre pattes, le Supernova fissura le sol sur lequel il se situait avant de fixer le bandit renommé. D'une détente spectaculaire qui acheva de détruire le dallage lui servant un peu plus tôt de support, il se propulsa en sa direction dans une pure démonstration de puissance physique pure et simple. Si cet homme était prêt à sciemment mettre en danger de simples gens pour son propre gain... alors il ne valait pas mieux que Narseh. Auquel cas, si rien n'était en mesure de l'en empêcher, l'ancien second de l'équipage du Borgne lui porterait fort certainement une attaque particulièrement vicieuse et sanguinaire une fois qu'il serait à portée de frappe.

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Contre-Amiral Leilick et "Red Eye" Karnassus, primé à 385.000.000 berrys.

Lorsque l'offensive fondit en direction des civils, le contre-amiral eut un moment d'absence et de flottement : il hésitait. C'était une infamie, considérant son grade et ses devoirs, mais il était réellement pris de court et son cœur se retrouvait dans la tourmente. Il y avait, à la vérité, plusieurs raisons derrière cela. D'abord parce que même si sa réputation n'était pas forcément glorieuse, Karnassus n'avait jusqu'à présent en aucun cas tenter d'englober des civils dans ses offensives : au contraire, alors qu'il avait largement l'ascendant sur les troupes de la Marine, il avait pris un malin plaisir à les ridiculiser devant les badauds qui fuyaient, comme s'il se souciait réellement de leur sort. Ensuite parce que l'offensive n'était pas franchement anecdotique. Bien sûr, l'épéiste aurait été suffisamment compétent pour la bloquer... Mais à quel prix ? Ainsi positionné, il aurait été bien en peine d'intervenir à temps, à moins d'user de son corps comme d'un bouclier... Pouvait-il réellement se le permettre ? Le Coffe continuait à être de leur côté, selon ce qu'il pouvait percevoir de ses intentions, et la vice-amirale Focker serait ici d'un instant à l'autre, mais pouvait-il réellement s'octroyer le luxe d'endurer des blessures et des dommages qui risquaient fort de lui nuire et d'offrir au Red Eye une chance tangible de l'emporter ? S'il s'éloignait immodérément, n'allait-il pas offrir à son ennemi une chance inouïe et inespérée de prendre la poudre d'escampette, de s'éloigner de l’œil du cyclone, ou simplement de s'en prendre au colonel Vrill afin de réduire les marges de sécurité de ses deux réels adversaires ? A ces questions, il aurait fini par répondre avec courage et brio : il aurait sans hésité usé d'un soru pour contourner l'assaut, et d'un autre pour se dresser face à lui, avec toute l'impétuosité qu'il était capable d'afficher... Sauf qu'il n'en eut pas l'opportunité, puisqu'un autre s'en chargea, contre toute attente. Le Coffe, plus réactif et ayant une vision d'ensemble plus satisfaisante, fit montre d'une générosité inattendue en contrant l'attaque par ses propres moyens. Cette intervention, quoique surprenante, était plutôt satisfaisante du point de vue de l'autre primé qui espérait réellement que cette offensive ne tuerait pas un lot d'innocents sans avoir d'utilité véritable : il allait donc pouvoir jouir de cette distraction sans plus attendre. Le colonel Vrill, dans le même temps, comprit que l'objectif du chef de l'organisation criminelle n'était pas nécessairement de s'en prendre à des patients : il usa donc d'un soru qu'il ne dosa même pas, se catapultant en direction de Leilick avec une réactivité qui fut salvatrice à son supérieur.

Car Karnassus fit demi-tour sèchement, faisant face à Leilick sans plus attendre et envoyant sa main droite en direction de son visage. Le contre-amiral, prit de court mais pas stupide pour autant, parvint à se pencher vers l'arrière au dernier moment : les doigts l'effleurèrent tout juste et il tenta d'user de sa posture étrange pour répliquer, usant d'un coup d'estoc qu'il destinait aux côtes de son assaillant. Sans succès, bien sûr : la main gauche du criminel attrapa son épée et la droite tenta de s'abattre de haut en bas sur le haut-gradé avec de le fracasser contre le sol sans plus attendre. Incapable de répliquer ou de s'extirper de ce faux pas, le contre-amiral s'attendait à perdre conscience lorsqu'un choc douloureux eut lieu sur son flanc gauche : il en fut désarmé et projeté à vivre allure contre un mur qu'il heurta lourdement, toussotant et crachotant afin de récupérer son souffle à grand peine. Lorsqu'il fut à nouveau en pleine possession de ses moyens, ce qu'il découvrit lui glaça le sang : Vrill s'était interposé d'un soru, éjectant son supérieur avant d'endurer le choc qui lui était originellement destiné. Il s'était par la suite effondré, comme désarticulé, du sang s'écoulant abondamment du haut de son crâne, heurté en premier lieu, et les yeux révulsés. Les quelques craquements qu'il avait cru percevoir l'inquiétèrent immédiatement au sujet des vertèbres de son subordonné, mais il n'eut pas le temps de retourner au conflit qu'une autre silhouette se jeta avec virulence en direction du Red Eye. Heziel Coffe, qui venait de protéger les innocents, revenait à la charge sans la moindre subtilité...

Karnassus avait bien cru qu'il allait pouvoir précipiter Leilick dans l'inconscience : il avait été dépité, en revanche, de remarquer que son subordonné avait été susceptible de lui sauver la mise. Deux bonnes nouvelles, toutefois, découlaient de cette confrontation inopinée : d'abord, le colonel avait été absolument incapable d'encaisser l'offensive originellement destinée à son supérieur et ce dernier, ensuite, avait été désarmé dans la manœuvre. Voilà de quoi lui offrir un regain de superbe... Sauf qu'il comprit également très promptement que le Coffe n'était pas du genre à laisser couler ce type d'affronts sans réagir : lorsque le bond de ce dernier menaça de le porter à sa hauteur d'une seconde à l'autre, le hors-la-loi eut un mouvement de recul puis se mit à réfléchir à toute allure afin de trouver une échappatoire supplémentaire. Inexorablement, cet ancien Dokugan était devenu son plus épineux souci : il était incapable de s'en défaire dans de telles conditions, et aurait potentiellement nécessité quelques prises de précautions y compris en combat singulier. En l'occurrence, tout était bien trop précaire pour en venir à bout... Et la preuve cuisante lui fut apportée au moment de la confrontation : son premier réflexe, probablement un peu naïf et illusoire, fut d'offrir au poing d'Heziel toute la résistance qu'il pouvait invoquer sur son chemin. Il tenta donc de le percuter d'un autre coup de poing : cette parade improbable eut l'effet escompté, mais seulement pendant une fraction de secondes. Leurs poings serrés se confrontèrent effectivement, générèrent une onde de choc qui balaya le corps inanimé du pauvre Vrill et celui chancelant de Leilick, puis les bâtiments alentours les plus fébriles. Malheureusement, très vite, ce fut le noiraud qui prit l'ascendant sur son adversaire densément vêtu : les os du bras de Karnassus cédèrent tour-à-tour, jusqu'à son épaule qui lui arracha un hurlement de douleur. Il fut propulsé vers l'arrière, à son tour, sur une bonne centaine de mètres et traversa l'ensemble des édifices qui se trouvaient sur son chemin comme s'il s'était agi de simples bâtiments de papier mâché. Il lui fallut dès lors une poignée d'instants pour retrouver sa contenance et son équilibre : il se redressa, non sans gémir en jetant un regard à son bras désormais ballant et inutilisable. Il était dans de beaux draps...



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Ok. messieu raipon vit, a ske jvwa.
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Parfois, les gens ont besoin d'un monstre.


Sa route semblait toute tracée : à une vitesse vertigineuse, il filait comme un boulet de canon dans la direction du primé, tandis que ce dernier tentait de répliquer avec virulence aux assauts du Contre-Amiral. La scène à laquelle le Coffe assista, même si elle concernait uniquement des gens qui auraient bien plus volontiers tenté de le mettre aux fers que de lui prêter assistance, fussent les rôles inversés, ne fit qu'augmenter son animosité envers le hors-la-loi. Ce pauvre Colonel avait été étalé comme une crêpe, sans la moindre once de retenue... et le sang qui avait éclaboussé les environs et qui coulait désormais le long de son visage figé dans la stupeur et marqué par deux yeux révulsés ne laissait que peu de doutes quand à son état. Tout au mieux, il était critique : au pire, il était déjà trop tard. Mais ces éléments ne furent pas au centre des préoccupations du pugiliste qui, une demie-seconde plus tard, se retrouva à portée de frappe du Red Eye. Et oh oui, il frappa. De toutes ses forces.

Le coup de poing d'une brutalité rare qui atteint un Karnassus forcé de se défendre bien maigrement préleva son dû et, même si le Coffe ressentit définitivement une tension douloureuse traverser son bras tendu de l’extrémité de ses phalanges jusqu'à son épaule, il n'en remporta pas moins haut la main l'échange bref mais dévastateur qui fit trembler les environs et provoqua un souffle d'une force spectaculaire à proximité des deux pugilistes. Finalement, poussant sur ses appuis dans un grognement furieux, Heziel brisa la résistance solide opposée par son homologue martialiste et l'envoya paître au travers du décor dans un hurlement de souffrance. La symphonie des os se brisant dans le bras puissant de son ennemi l'informa que s'il éprouvait de la douleur au sein de ses articulations, il n'avait définitivement pas écopé de la pire issue possible : le fameux brigand venait fort certainement de subir une déconvenue radicale et extrême... ce qui voulait également dire que s'il voulait en finir, il ne devait pas lui laisser le temps de se rétablir. Jetant un œil rapide au gradé en état grave, il interpella tout d'abord Leilick avant de repartir à l'assaut.

- Trouvez-lui de l'aide, je m'occupe de lui ! Déclara-t-il en se courbant et en pivotant dans la direction du trait de ruines provoqué par le corps de son opposant.

Un nouveau râle plus tard, il décolla dans une nouvelle impulsion monumentale, prenant rapidement de la hauteur. Dix mètres, vingt mètres, trente mètres... jusqu'à une centaine de mètres d'altitude, altitude atteinte en un temps tout à fait record. De là où il était, il bénéficiait d'un panorama bien plus satisfaisant sur la zone l'entourant, ainsi que sur la situation globale. Son haki de l'observation lui indiqua une bonne nouvelle : personne n'était dans le radius de l'enfer qu'il allait déchaîner sur ce malfaiteur qui l'avait déjà bien assez énervé comme ça. En tout cas, si quelqu'un était là, il savait cacher sa voix... ce qui impliquait qu'il survivrait sans doute à l'impact. La zone était largement fournie en termes de bâtisses et de maisonnées : il s'agissait d'une grande ville, avec un port que l'on pouvait apercevoir quelques kilomètres plus loin. Fort heureusement, l'évacuation semblait déjà avoir eu lieu...

Laissant le vent filer dans ses cheveux dans un sifflement vigoureux, le noiraud ferma les yeux un instant avant de se laisser basculer vers l'avant, jusqu'à être orienté droit vers le point d'atterrissage final de l'autre combattant. Une première impulsion invisible lui fit prendre de la vitesse et amorcer sa descente avec une célérité et une puissance renouvelées. Puis une deuxième, une troisième, une quatrième... le Supernova battait le vide sous ses chaussures avec une force démentielle, augmentant à chaque fois un peu plus la vitesse de son corps lancé à toute allure, jusqu'à atteindre un maximum qu'il ne pensait pas pouvoir dépasser. Sa peau se couvrit alors d'une plaque noirâtre, intégralement. Chaque parcelle de son corps fut bientôt blindée par son Haki de l'armement poussé à la maîtrise, alors qu'il armait ses deux bras pour la suite des festivités. Le but ? Un double coup de poing en plein dans son ennemi, qui risquait fortement de lui faire passer un quart d'heure suffisamment sale pour qu'il abandonne tout simplement... s'il ne perdait pas connaissance sur le coup. S'il parvenait à esquiver, alors il serait sans doute percuté par l'onde de choc dégagée par la collision de l'hôte du Juggernaut et le sol.

Un cratère de plusieurs dizaines de mètres de rayon marquerait alors la terrible percussion de Heziel sur le plancher des vache et, si le destin le voulait, dans l'estomac même de Karnassus. Il était à peu près certain que ce malfrat saurait encaisser cela, même s'il le ferait sans doute avant de rejoindre les bras de Morphée. Néanmoins, il avait besoin de le garder en vie si c'était possible. Il n'avait pas abandonné l'idée de l'utiliser comme une source d'information sur Narseh.

- STARFALL ! Rugit-il avant que son arcane ne change l'endroit en un désert.

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"Red Eye" Karnassus, primé à 385.000.000 berrys.

Il était sacrément désorienté : comment aurait-il pu en être autrement ? L'assaut de son ennemi l'avait projeté au loin, et il avait eu besoin de trop précieuses secondes pour se camper à nouveau sur ses panards, jetant un regard scrupuleux et menaçant dans la direction qu'il imaginait être celle où se trouvait son assaillant. Pourtant, il n'y trouva pas l'ombre d'une trace du Supernova : a contrario, il eut tout juste le loisir de distinguer la silhouette du contre-amiral Leilick, lequel s'approchait du subordonné qui avait mordu la poussière tout en beuglant une poignée d'ordres à des matelots qu'il devinait tout juste, à l'ombre des gravats causés par les chocs successifs. Une pincée d'espoir vint saisir son cœur, avant de tomber dans la désuétude et la désillusion : ils ne pouvaient pas avoir abandonné aussi promptement. Pire encore, à tous les coups, ils ne pouvaient pas être partis du principe qu'une seule offensive de la part du Coffe avait pu suffire à le placer hors d'état de nuire... Il n'y avait donc qu'une seule possibilité envisageable : le haut-gradé de la Marine avait considéré que le pirate introuvable était à même de se charger de leur opposant commun... Et qu'il pouvait par conséquent se consacrer au sauvetage du blessé fiévreusement fracassé dans l'optique de lui sauver la mise. Les paupières de Karnassus se froncèrent et ses yeux se plissèrent tandis que sa respiration haletante faisait de son mieux pour subir une accalmie : il cherchait à se figer, à minimiser les bruits afin de retrouver une trace de l'homme qui ne tarderait guère, il en avait la certitude, à surgir pour lui achever un coup susceptible de l'achever. Où se trouvait Heziel ? Cette pensée n'en finissait plus de hanter le fil de ses pensées tandis qu'aucune observation assidue de ses yeux ou de ses tympans ne touchaient au but. Il se sentait démuni, diminué, réduit à l'état de la proie qu'il avait toujours détestée être, et qu'il n'aurait jamais cru devenir en s'en prenant à un bataillon de la Marine mené par un banal contre-amiral. Tout avait finalement été bien plus complexe que Narseh n'avait pu le lui souffler... Ses dents crissèrent, l'espace d'un instant, puis il entendit un bruit sourd provenant des hauteurs. Il orienta son regard en conséquence, juste à temps pour observer le corps noirâtre du cuisinier se frayer un chemin jusqu'à sa personne. L'évidence le percuta en même temps que les poings du pugiliste : il venait des cieux, et avec, effectivement, l'intention d'en finir une bonne fois pour toutes. Le Red Eye fut incapable de se prémunir d'aucune façon que ce fut : les poings s'enfoncèrent dans son abdomen avec une virulence spectaculaire et un mélange de salive et de sang s'éleva d'entre ses crocs pour retomber sur le sol. Le bâtiment qui les entourait ne tarda guère à achever sa chute, et le hors-la-loi, quant à lui, fut catapulté une fois de plus. Cette fois-ci, en revanche, il ne se releva pas.

Choisir son destin. [PV Hez] Ushiji10
Contre-Amiral Leilick.

Le Coffe avait-il réussi ? La question demeurait en suspend tandis que le contre-amiral, de son côté, requérait l'aide de quelques matelots afin de stabiliser l'état du colonel Vrill, vaillant mais fragile. Lorsqu'il fut enfin placé entre de bonnes mains, le sabreur empoigna son épée fétiche et jeta un bref coup d’œil à la vice-amiral Focker qui, d'un coup de poing vif, venait taquiner le menton d'Aetaril afin de la fracasser contre un mur. La majorité des criminels avaient d'ores et déjà été tués, et les survivants avaient quasiment intégralement jetés leurs armes : ils préféraient l'horreur d'Impel Down à la mort que les balles gouvernementales destinaient aux opiniâtres qui s'obstinaient à leur opposer résistance. Ainsi rassuré de savoir que la situation n'échapperait pas davantage à ses alliés, il prit la direction du conflit qu'il devinait encore modérément vivace, un petit peu plus loin, là où l'impact s'était fait entendre. Des dégâts colossaux avaient été causés par la charge aérienne du Coffe, et nul sur l'île ne pouvait l'ignorer : elle en serait irrémédiablement marquée, pendant des mois et des mois, et sa topographie elle-même risquait fort d'en subir quelques incidences. Néanmoins, tout cela n'était que broutille considérant le fait que l'arrestation de Karnassus devait être menée à bien : cet homme incarnait une menace tangible pour la quiétude et la suprématie du Gouvernement Mondial, et on ne pouvait en aucun cas se contenter de coffrer ses subordonnés. Il fallait qu'il subisse une déconvenue absolue afin d'envoyer un message fort à tous ceux qui pourraient être intéressés par l'idée de leur nuire, plus ou moins frontalement... Certes, la Marine avait momentanément perdue de son aplomb, mais nul criminel, y compris hautement redouté, ne pouvait agir tranquillement et impunément sur Grand Line indéfiniment. La montée en puissance et en influence des Decimas était à ce titre bien trop préoccupante : mieux valait tuer dans l’œuf toutes les velléités conflictuelles des personnes bien mal intentionnées. Toutefois, à ce sujet, un cas de conscience particulier se posait : que faire d'Heziel Coffe ? Les dents du haut-gradé justifier se contractèrent tandis qu'il ne trouvait, à cette interrogation, pas l'ombre d'une réponse satisfaisante. Pour avoir assisté aux quelques échanges entre Karnassus et l'ancien Dokugan, il se savait humblement surclassé : il ne pouvait en aucun cas espérer capturer le noiraud, en tout cas pas sans l'aide de collègues compétents. Ce qu'il n'avait pas, tant que Lim était retenue ailleurs... Alors quoi ? Allait-il devoir se contenter de le laisser filer ? C'était une concession amère, même si elle était grandement facilitée par le coup de main magistral qu'il avait pu obtenir de sa part : après tout, il restait un Supernova, et sa place était derrière les barreaux, comme l'ensemble de ses proches et rivaux.



Côté gouv :
Vice-Amirale Focker Lim, lvl ?
Contre-Amiral Leilick, lvl 38
Colonelle Jisuey, lvl 33
Colonel Vrill, lvl 32
Des gradés random.

Côté HLL :
Karnassus, 385.000.000, lvl 41
Aetaril, 194.000.000, lvl 39
Velenial, 106.000.000, lvl 36
Chopy, 71.000.000, lvl 35


Karnassus est KO. Leilick arrive dans ton dos.
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Heziel Coffe
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Mar 6 Nov - 19:14




Parfois, les gens ont besoin d'un monstre.


Une zone entière réduite à néant, dans un souffle impétueux et terrible provoqué par l'impact de cet objet apparemment impossible à stopper pour le commun, par la collision de ce corps entraîné et forgé dans la bataille avec le sol de la terre mère qui avait fait bien pâle figure en tant qu'obstacle. La bourrasque s'était étendue avant de s'effacer, de se relâcher, pour ne plus devenir qu'une brise discrète et timide. Le vacarme des bâtiments tombant les uns après les autres avait empli les airs alors que le pugiliste s'acharnait, s'échinait à s'enfoncer un peu plus loin dans l'axe du sol. Le chaos avait empli les rues durant un instant si court et pourtant interminable pour quiconque de normal aurait pu y assister. Puis, comme la catastrophe était venue, elle avait disparu. Le calme était revenu sur les décombres, la poussière avait commencé sa longue descente vers le sol. La tranquillité des ruines s'était bientôt affirmée, scellant un combat qui tardait à cesser.

Un pan de mur vint briser le silence, tandis qu'il était éjecté sur le côté sans ménagement par celui qui se trouvait en dessous. Heziel s'extirpa des gravats qui avaient pu lui tomber dessus : il était indemne, dans la plus grande partie. L'impact sauvage lui avait surtout coûté en endurance, mais il avait connu pire. Son fluide de l'armement l'avait préservé et, si ses muscles lui tiraillaient douloureusement, il était loin d'éprouver une douleur handicapante. Il observa un instant le carnage qu'il avait causé, mais se rassura : il n'avait tué personne. Pour une fois... une certitude qui l'emplissait de soulagement, au même titre qu'un autre constat : la voix affaiblie de Karnassus émettait toujours son onde unique. Immobile. Timorée. Il était certainement inconscient... tant mieux. Cet homme constituait un moyen de, peut-être, se rapprocher même un peu du Faiseur de Coups d'Etat. Tranquillement, époussetant distraitement la poussière sur ses vêtements abîmés, le Supernova se rapprocha de son ennemi désormais vaincu.

Il avait effectivement perdu connaissance. S'agenouillant à son côté, déblayant les quelques morceaux de pierre qui avaient pu échouer sur son corps, le Coffe commença par le tirer par le col avant de se raviser. Envers et contre tout, il s'était âprement défendu... il méritait peut-être un peu de respect. Le soulevant avant de le placer sur son épaule, il entreprit de reprendre la route de ses alliés gouvernementaux de circonstance. Une question le taraudait cependant : maintenant que le Red Eye était hors d'état de nuire, le reste de sa clique suivrait comme neige fond au soleil. Ce qui ferait de lui l'unique cible à abattre, aux yeux des Marines... compréhensible. Malgré l'aide apportée, il restait un criminel génocidaire, qui avait de surcroît failli tuer la supérieure hiérarchique directe de chaque homme présent sur le terrain. Elle même présente, pour ne rien arranger : même s'il ne pouvait décemment pas se plaindre de l'avoir vue. En ces conditions, cela aurait été fort miraculeux de les voir le laisser en paix sans avoir à s'en aller de lui même, alors de là à obtenir des informations quelconques... non. C'était compromis.

Il soupira et lâcha un grognement tandis que son dos ponctuait ses pensées d'un picotement douloureux. D'un autre côté, la finalité pour le brigand serait sans doute la même : Impel Down. Au moins le brun pouvait-il caresser l'espoir que son interrogatoire aux mains des instances souveraines donnerait quelque peu de grain à moudre aux enquêteurs, qui eux même parviendraient peut-être à pister plus efficacement l'homme au chapeau. Il lâcha un bref rire de nez, plus dépité qu'autre chose : ils n'obtiendraient sans doute rien. Lui même, les hors-la-loi de Tesk... Karnassus. Ils avaient tous été dupés comme des enfants. Narseh courait toujours, libre et en pleine possession de ses moyens. Pire encore, il disposait visiblement d'un réseau terrifiant de connaissances prêtes à tomber dans ses traits sournois. Les détectives du Gouvernement Mondial ne trouveraient rien. Ce qui l'amenait à une autre pensée : ce que le pugiliste inconscient savait aurait peut-être pu le pousser dans la bonne direction, mais... ultimement, ça ne valait pas la peine de courroucer plus encore Lim Focker.

Il aurait pu s'envoler, ici et maintenant, avec le corps inanimé de son adversaire. S'occuper de lui, d'une manière ou d'une autre. Il aurait été trop faible à son réveil pour tenter quoi que ce fut. Ils auraient discuté... sans doute trouvé un terrain d'entente. Puis, ils auraient pu travailler dans le même sens : la chute de cet enfoiré aux cheveux gris. Mais à quel prix ? Le peu de respect qu'il aurait pu amener la belle Vice-Amirale à éprouver pour lui. Ses efforts pour paraître un peu plus fiable et honnête à ses yeux. La réputation même de la demoiselle en aurait souffert : l'ancienne dirigeante de East Blue, vaincue par un pirate, jetée hors de ses fonctions... revenue difficilement dans le circuit, tout ça pour se faire voler un primé important par le même pirate. Ça avait l'air d'une mauvaise blague. Une blague qu'il n'était pas prêt à infliger à cette femme qui, envers et contre tout, parvenait à lui rappeler qu'il y avait encore quelque chose de bon à sauvegarder en lui. Le coeur avait ses raisons... cela lui suffisait.

Bientôt, le Contre-Amiral Leilick fut en vue. Sans presser le pas, le Coffe se porta jusqu'à lui, avant de déposer le martialiste encore plongé dans un coma solide. Il observa l'homme dans les yeux : il lui rappelait Nathanaël Armstrong. Des yeux durs mais vrais, qui retranscrivaient tout le doute auquel l'ancien Dokugan s'était attendu. Malgré tout, il n'agirait pas stupidement, ni de façon vile : il en avait la certitude. Il suffisait de le voir, chiffonné comme il était. Il n'avait pas abandonné : il s'était même porté à sa rencontre. Sans doute dans le cas où Karnassus aurait emporté leur rixe.

- Il est à vous, dit-il simplement. En espérant que votre subordonné s'en sortira.

Il n'y avait aucune complaisance dans ses mots. Aucune volonté de se placer dans ses bonnes grâces. Simplement la vérité : indéniable. Quelques furent les obstacles que la vie avait placé sur son chemin, pour finalement le mettre plus bas que terre avant de lui offrir une chance de percevoir la lumière, Heziel restait Heziel. Pour combien de temps encore ? Combien de temps avant que son mal ne le ronge définitivement, maintenant qu'il avait compris que cette histoire de "Juggernaut", de "double personnalité" n'était qu'une farce qu'il s'était créée pour se rassurer et s'offrir une chance de salut ? Il n'en avait aucune idée. Néanmoins, il avait la certitude d'avoir bien agi en ce jour : cela lui avait manqué, cruellement. Il espérait sans arrière pensée que le Colonel survivrait à ce coup dur. Son acte héroïque lui avait permis de sauver son supérieur, en plus de permettre au noiraud de porter un coup terrible à leur ennemi commun. Il n'avait aucune honte à avoir, loin de là.

- Prions pour qu'il vous livre des informations intéressantes, continua-t-il. Narseh doit être arrêté. J'espère juste être là lorsque ça se produira.

Il regarda aux alentours, avant de se concentrer par luxe sur la voix de la Vice-Amirale. Elle terminait le travail... guerrière. Furieuse et fougueuse. S'il espérait que sa colère se tempérerait, il était heureux de la voir ainsi vivace et énergique. Néanmoins, sa contribution s'arrêtait ici. Il avait déjà tenté d'étirer leur entrevue une fois. Il avait alors manqué de la tuer, au final : il ne reproduirait pas la même erreur. Rester plus longtemps ne ferait qu'attiser les chances de devenir une cible nouvelle. Il avait eu son lot de combat. Ses pulsions étaient assoupies et, étrangement, il les sentait plus familières et faciles à appréhender. Sans doute était-ce un effet de ses transformations de ces derniers temps... petit à petit, il apprivoisait cette rage, sans jamais la maîtriser totalement. C'était mieux que rien. Il offrit l'ombre d'un sourire au Marine.

- Vous vous êtes bien battus, tous, dit-il. Mes respects à Lim Focker.

Sur ces mots, il prendrait une nouvelle impulsion, avant de s'envoler vers les cieux. Pour aller où, exactement ? Il n'en avait aucune idée. Mais cette journée lui avait donné de nouvelles perspectives, même si sa propre existence lui restait difficilement abordable autrement que d'un point de vue encore pessimiste. Cela étant, il ne pouvait nier l'impact positif de cette journée. Il était encore capable de travailler dans ce qu'il pensait être le bon sens... le bon chemin.

Et la femme qu'il aimait était encore en vie.

ⒸHeziel Coffe


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Mer 7 Nov - 13:41

Choisir son destin. [PV Hez] Ushiji10
Contre-Amiral Leilick.

-Attendez !

L'exclamation s'était faite entendre dans un éclat de voix, Leilick ayant pris la parole sur un coup de tête, brusquement, sans pour autant se départir de l'hésitation et de l'air abasourdi qu'il avait affiché en voyant Heziel revenir à sa rencontre en possession du corps inanimé de Karnassus. Le pirate avait tenu parole : il s'était occupé de son homologue criminel et l'avait irrémédiablement mis à terre, l'empêchant de ce fait de poursuivre son affrontement face aux forces de l'ordre ou même de prendre la tangente, d'une manière ou d'une autre. Le destin de Red Eye était scellé, comme celui de ses hommes... Et tout le mérite de la réussite de cette opération revenait concrètement au cuisinier. Stupéfait, le contre-amiral l'était : c'était bien la première fois de toute sa carrière qu'un autre hors-la-loi lui sauvait les miches, gratuitement, sans réclamer la moindre contrepartie... Mais la source véritable de son air dubitatif était toute autre. Fébrile, il s'immobilisa tout en conservant son regard rivé sur le cuisinier, celui-là même qui semblait s'apprêter à quitter l'île dans les délais les plus brefs, par le biais d'un geppou maîtrisé à la perfection. Comment était-ce possible ? Ce n'était pas la première fois, bien sûr, qu'il était confronté à un événement dépassant l'entendement, proprement hors du commun : a contrario, il avait l'impression que sa carrière n'était ni plus ni moins qu'un agrégat de surprises imprévisibles. Pour autant, il y avait encore des choses qui parvenaient à le désarçonner profondément... Tout en extrayant une lettre de son uniforme, légèrement froissée par la succession de mouvements hâtifs qu'il avait à eu à réaliser, le contre-amiral se chargea d'expliquer la raison de son hébétement à son interlocuteur par une voix basse et qui manquait singulièrement de l'assurance qu'il avait pourtant constamment affichée, jusqu'à présent.

-Quelqu'un m'a donné ça... Pour vous. De la part des Cinq Etoiles. Il m'a dit qu'on allait se rencontrer, et que vous alliez m'aider, d'une façon ou d'une autre... Que vous alliez servir la cause du Gouvernement. Et qu'ensuite, je devrais vous l'offrir. C'est... Enfin, j'imagine que vous savez ce que c'est.

Conformément aux ordres qu'il avait préalablement reçu, et qu'il avait originellement cru être une mauvaise blague afin de tester sa crédulité et son sérieux, le contre-amiral tendit enfin la lettre à Heziel, afin de lui laisser tout loisir de s'en emparer. C'était un jour historique, d'une certaine façon, pour l'un comme pour l'autre des deux principaux intervenants... Non pas parce que Karnassus, illustre brigand de son état, allait se retrouver précipité derrière les barreaux grâce à leurs efforts conjugués, mais bien parce qu'ils prenaient part activement à l'avènement d'un nouveau capitaine corsaire. Le contenu de la lettre, rédigée d'une main soigneuse et attentive, était plutôt limpide en l'occurrence : on offrait au Coffe l'opportunité de joindre un numéro afin d'accepter ou non l'invitation qu'on lui faisait, celle de rejoindre le corps des Capitaines Corsaires. Tout cela avait été décidé avant même que ses agissements sur Tesk n'aient lieu... Avant même, peut-être, que Narseh ne lui mette finalement la main dessus. Comment était-ce possible ? C'était une énigme pour le militaire qui, de son côté, n'en éprouvait qu'un curieux mélange d'admiration à l'égard de ses supérieurs, et de crainte. Il avait l'impression de n'être lui-même qu'un vulgaire pantin, qu'un sous-fifre bon à rien, à qui sa propre vie n'appartenait même pas. En somme, le fait de voir que même un pirate n'était pas totalement épargné par ces machinations incompréhensibles avait tendance à lui couper le souffle encore plus sourdement... Que lui, soldat, soit la proie de quelques sombres desseins dont il ne pouvait saisir ni les tenants, ni les aboutissants, c'était une chose : mais que ses supérieurs parviennent à embrigader avec une telle précision de sinistres hères aux agissements parfois perfides, c'était une chose qu'il avait bien du mal à accepter avec la docilité qui aurait normalement dû être la sienne. Mais que diable pouvait-il y faire ? C'était cela, justement, qui le décontenançait d'autant plus : il lui semblait très lucidement que si ses supérieurs, qui qu'ils aient bien pu être, étaient capables de prévoir aisément leur rencontre, rien de ce qu'il pourrait jamais entreprendre ne pourrait finalement leur échapper...

-Contre-amiral ! Qu'est-ce que c'est que ça ?!

Choisir son destin. [PV Hez] 916170CAEastBlue
Vice-Amirale Focker Lim.

La chose ne lui avait pas échappé non plus : tandis que ses subordonnés s'affairaient à saucissonner Aetaril avec une paire de cordages amples doublés de chaînes d'une solidité indéniable, elle avait pris la direction du conflit qui opposait Karnassus au contre-amiral et qu'elle n'avait pu, jusqu'à présent, que guetter d'un œil distrait. Elle parvenait maintenant à comprendre la globalité de la scène qui se déroulait sous son regard impuissant : Heziel avait été en mesure de vaincre le Red Eye, qu'il avait remis au contre-amiral... Et ce dernier lui avait finalement offert une lettre en échange de cette livraison improbable. Lettre qu'il tenait probablement lui-même d'un encore plus gros poisson... Lettre qui blanchirait éternellement la culpabilité du Coffe, s'il lui prenait l'envie d'agréer à la proposition qu'elle devinait être son contenu. De son côté, la demoiselle n'était finalement certaine que d'une seule et unique chose : cette tournure de la situation, une fois de plus, la mettait en rage. C'était d'autant plus vrai qu'elle avait la terrible impression, redondante ces derniers jours, de ne pouvoir rien faire de plus... Même son grade pourtant prestigieux ne lui offrait pas d'influence véritable quant au choix des Capitaines Corsaires : leur nomination, en effet, n'était même pas du ressort de Chairoka... Toutefois, c'était un peu comme si ses propres défaites étaient désavouées, comme si on lui retirait son droit de vengeance le plus élémentaire et le plus vindicatif. A compté de ce jour, si le cuisinier acceptait de se soumettre aux ordres d'une hiérarchie d'envergure, il serait intouchable. Il jouirait d'une liste de privilèges incalculables... Et elle, finalement, ne pourrait jamais lui rendre la monnaie de sa pièce.



Côté gouv :
Vice-Amirale Focker Lim, lvl ?
Contre-Amiral Leilick, lvl 38
Colonelle Jisuey, lvl 33
Colonel Vrill, lvl 32
Des gradés random.

Côté HLL :
Karnassus, 385.000.000, lvl 41
Aetaril, 194.000.000, lvl 39
Velenial, 106.000.000, lvl 36
Chopy, 71.000.000, lvl 35


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