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Pyras D. Dante
Pyras D. Dante
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Ven 3 Avr - 17:29
Réminiscences

La petite île de Lazulis, située à proximité de Red Line, sur South Blue, avait pour moi une connotation particulière. Ce lieu était cher à mon coeur, à mon âme, pour une raison des plus évidentes. C'était ici, il y a de cela des années, que Maria, ma petite soeur, était venue au monde. Oh, cette île n'avait rien d'exceptionnelle. Quelques petits villages, situés ici et là, formaient un petit maillage commercial des plus simples. Les gens ici tenaient plus des paysans sympathiques que des citadins courant à cent à l'heure. C'était un lieu reculé, idéal pour mener une vie recluse, à passer ses vieux jours au soleil en vivant de sa labeur. Si je n'avais pas été si jeune et si fougueux, peut-être m'y serais-je installé.

Néanmoins, les choses n'étaient pas si simples. Même dans un tel lieu, je sentais la rage et la haine bouillonner dans tout mon être. Tel un serpent vicieux, ce sentiment me rongeait, étreignant mon âme pour lui susurrer des mots violents, me poussant à sentir qu'à chaque seconde, je n'étais mu que par la volonté de me venger. Chaque battement de mon coeur était animé d'une rage telle qu'il m'était toujours difficile de trouver le calme, même lorsque j'étais seul. Et seul, à cet instant, je l'étais. Je me trouvais face à la petite maison modeste où nous vivions, mon père, ma mère et moi, juste avant la venue au monde de Maria. Me trouver devant l'habitation me rappelait violemment tout un tas de souvenir, comme si l'on me jetait mon passée au visage, sans que ce ne soit désagréable.

Le portique d'entrée, grinçant comme une mamie à qui la hanche en plastique ferait pousser de vieux soupirs. Le porche, avec une porte simple en bois. Étrange, elle me paraissait plus grande lorsque j'étais enfant. Et ce sentiment d'être un géant dans le monde miniature de mes souvenirs s'accentua lorsque je poussais la porte. La poussière avait pris possession des lieux, ainsi que les araignées et leurs toiles un peu partout. Et pourtant, le soleil filtrait toujours à travers les fenêtres, laissant les particules en suspension dans l'air descendre de manière visible. Cela donnait l'impression que le temps avait suspendu sa course. La vieille table en bois, avec les trois tabourets, étaient aux mêmes emplacements que lorsque j'y avais vécu avec mes parents. Le canapé au coeur du salon, face à la cheminée, tandis que le fauteuil faisait l'angle juste à côté, donnaient une impression chaleureuse, laissant les images de mon passée reprendre vie dans mon esprit. Je pouvais presque revoir ma mère dans ce fauteuil, au coin du feu, caressant son ventre arrondi, alors que j'étais allongé, la tête sur les genoux de mon père pendant qu'il lisait son journal.

Mais aujourd'hui, le manque de vie avait rendu cette toile terne. J'ignorais si c'était la couche de poussière recouvrant le sol et les meubles, ou bien l'amertume qui m'habitait, mais les couleurs me semblaient délavées, alors que je continuais d'inspecter les lieux avec mélancolie. Me dirigeant vers les chambres, je vis celle réservée à ma soeur, un lit pour nourrisson s'y trouvant toujours, le tout avec une décoration attestant bien du caractère féminin du résident. Je finis par arriver devant la mienne, et jamais je n'eus autant l'impression que les meubles étaient aussi petits. Une fois de plus, cette impression de déformation quant à la taille des choses dans mes souvenirs. Je suppose que cela atteste bien du fait que beaucoup de temps s'est écoulé depuis cette époque. Je finis par arriver devant la chambre de mes parents, reconnaissant quelques vieux portraits de ces derniers, le sourire sur leur visage semblant des plus sincères. Une voix résonna alors derrière moi. Même si cela me surprit, mon corps ne réagit pas, comprenant dès la première syllabe de qui il s'agissait.


Je me doutais que tu serais ici... Du moins aujourd'hui.

Je ne bougeais pas pour voir à qui j'avais à faire, le sachant pertinemment, malgré le côté sombre et triste de sa voix. Je me contentais de saisir le cadre photo posé sur le meuble pour passer ma main dessus et ôter la couche de poussière le recouvrant. Un fin sourire se dessina sur mon visage. Pas du genre de ceux que l'on fait lorsque l'on est heureux. Mais plus du genre de ceux que l'on laisse transparaître lorsque l'on se rappelle un bon moment, un moment heureux, en sachant qu'il s'en est allé pour toujours, avec une certaine tristesse. Toujours sans me retourner, je m'adressais à mon interlocuteur.

Et moi je ne m'attendais pas à te voir ici Sly... Puis-je savoir ce que tu viens faire dans une vieille maison abandonnée ?

Il était vrai que cette habitation était à l'abandon. Visiblement, personne ne l'avait rachetée et elle demeurait hors du temps, sans pour autant être en ruine. Je finis cependant par me retourner vers l'homme-bête qui se trouvait appuyé contre le mur de la chambre. Il était d'un calme qui allait très bien avec l'ambiance du moment, comme si l'heure était grave, mais en même temps, solennelle.

C'était toi que je voulais voir. J'ignorais dans quels ennuis tu allais te mettre et où je pourrais te retrouver... Jusqu'à ce jour. Je savais que l'anniversaire de Maria te ferait revenir ici.

Étais-je si prévisible ? Cela m'importait peu. Il était vrai que je m'étais senti poussé vers ces lieux par un besoin de me raccrocher à quelque chose de bon, à quelque chose qui n'était pas pourri par la vision que j'avais du monde depuis que l'on m'avait ôté ma famille. Tout ce qui se trouvait ici... Tous les instants que j'avais passé en ces lieux... Je pouvais le dire sans l'ombre d'une hésitation : ces souvenirs étaient empreints de pureté, de joie, et aucun sentiment néfaste ne pouvait les entacher. Comme si la remarque de Sly n'avait rien provoqué chez moi, je le regardais avec un calme qui ne me ressemblait pas... Ou plutôt, "qui ne me ressemblait plus".

Et que peut pour toi un humble aventurier solitaire en quête de problèmes ?

Fermant les yeux avant de décroiser ses bras et de se décoller du mur, le raton-laveur humain soupira pour passer à côté de moi, posant sa main sur mon épaule tout en regardant le portrait que j'avais reposé sur le meuble. Malgré mon air détaché, il savait pertinemment que cela n'était qu'une façade, et qu'être ici me faisait autant de mal que de bien. Il était conscient du fait que raviver les souvenirs d'un bonheur perdu était dangereux, certains se complaisant dans ce qu'ils avaient perdu, d'autres se perdant dans la rage de ce manque, ou dans la dépression que cela pouvait provoquer. Tout en continuant à regarder les portraits, il reprit de manière plutôt directe.

Je suis venu t'avertir que tu as attiré l'attention de quelques personnes bien placées pour la Révolution. Il semblerait que tes efforts paient... Mais ton caractère Dante... La façon que tu as de te lancer à corps perdu dans les combats, dans l'affrontement, en dépit du bon sens. Au mieux, cela montre une grande stupidité. Au pire...

Il n'avait pas besoin d'en dire plus pour que je comprenne où il désirait en venir. Il était vrai que j'avais tendance à laisser ma rage me submerger, à laisser le volcan éclater assez facilement, même lorsque j'étais en mauvaise posture. Le fait de se lancer de façon téméraire dans un combat où les chances de gagner sont minces peut être perçu de plusieurs façons, comme me le signalait mon ami. Poussant une légère exclamation amusée, je lui fis un signe de la main, comme pour lui signaler qu'il n'avait pas à s'inquiéter de cela. Savoir cependant que mes actions avaient payé et que la Révolution avait fini par entendre parler de moi me réjouissait quelque peu, bien que je n'en laisse rien paraître.

Il était temps. Peut-être qu'enfin, je pourrais faire plus que libérer quelques prisonniers et calciner des Marines de bas étage.

Sly m'attrapa alors vivement le poignet, me fixant dans les yeux en plissant les yeux, comme pour se montrer extrêmement persuasif, comme s'il était en colère. Je sentais son étreinte sur mon bras, ne prenant pas la peine de le changer en magma, ne souhaitant pas brûler mon vieil ami. Il était lui-même membre de la Révolution et avait refusé de m'introduire auprès d'eux, tantôt en clamant que ses activités étaient trop dangereuses, tantôt en m'affirmant que mon comportement et ma soif de vengeance ne pouvaient rien apporter de bon. À en juger le déplaisir qu'il avait en m'annonçant que ses camarades s'intéressaient à moi, j'en déduisais qu'il n'avait pas changé d'avis.

Sois prudent Dante. Au-delà de la soif de vengeance, il y a des vies qui sont en jeu avec ce que font ces gens-là. Ne t'amuses pas à faire payer à d'autres le choix que tu fais en te lançant dans ta vendetta personnelle. Moi aussi, j'aimais Maria comme si elle était de ma famille... Mais je sais qu'elle n'accepterait pas de voir des innocents mourir au nom de sa vengeance. Garde cela à l'esprit.

Retirant mon poignet de son étreinte d'un coup sec, je m'avançais vers la sortie de la pièce pour stopper mon avancée sur le pas de la porte. Faisant dos à mon vieil ami, je serrais le poing, avant de prendre une profonde inspiration, levant la tête pour fixer le plafond et mieux respirer. Ma voix se fit plus calme, mais également plus sincère, sans doute parce que mes paroles allaient être dénuées de toute tentative de manipulation, ou même de colère. Elles ne seraient que l'expression de ce que j'avais sur le coeur.

Malgré l'image que tu as de moi et de mes actions... J'ai toujours eu cela en tête. Si je revois Maria de l'autre côté, je ne veux pas qu'elle ait honte lorsqu'elle me serrera dans ses bras. Idem pour mes parents. Mais je ne laisserai pas ceux qui sont responsables s'en sortir avec juste quelques égratignures. Ils paieront... Et ils regretteront... Sincèrement.

Sly se contenta alors de fermer les yeux et de lentement reculer vers la zone d'obscurité de la pièce. L'instant d'après, j'entendis le bruissement des rideaux m'indiquer qu'il était parti par la fenêtre, comme un fantôme, comme le voleur qu'il était. Ma réponse l'avait-elle rassuré ? Ou au contraire, l'avait-elle poussé à rendre compte à ses supérieurs qu'il valait mieux éviter de m'impliquer dans leurs affaires ? J'ignorais ce que comptait faire mon ami. Mais alors que je descendais les escaliers pour sortir de la maison, je me dis que peut-être, bientôt, j'aurais l'occasion de concrétiser mon désir de vengeance... Et ensuite ? Que ferais-je ? Je n'y avais jamais pensé. Mais ce questionnement fugace s'échappa de mon esprit dès que j'eus franchi la porte d'entrée. Était-ce une simple pensée éphémère ? Ou cela reviendrait-il hanter mon esprit plus tard ? Seul le temps allait pouvoir me le dire...



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Pyras D. Dante
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