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[FB] Full Metal Jacket [PV : Cameron]
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Mar 21 Jan - 14:57

[FB] Full Metal Jacket [PV : Cameron] 1337965738-ShellTown
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*Son de trompette*

- Hmm ...

- Argh ...

- Putain, mais qu’est-ce que mon calbut’ fout là ? Hein ... mais j’suis à poil ? Oh ... merde ... merde ...


Un bruit de fatras abominable. Des malles qui se retournaient, des fringues qui volaient. Une vérification express sous les draps. Personne, tant mieux. Bordel, où étaient donc passés les souvenirs de la veille ? Pas âme qui vive dans la chambrée, tous les lits faits à la perfection. Et personne, bordel personne n'avait pensé à le réveiller ? Le colosse balança sa couverture sur son lit, bourra ses effets sous le matelas et sauta à cloche pieds jusqu’à la porte d’entrée, tentant d’enfiler son pantalon d’uniforme. Un mal de crâne abominable lui floutait la vision, ce qui expliqua sa chute lorsqu’il fit face au Soleil. Il trébucha dans les marches, aveuglé, puis s’écrasa en beauté dans la boue, maculant son uniforme. Il fourra tout de même sa chemise dans son futal en se relevant, puis tenta d’attacher les boutons. Tout en serrant sa ceinture. Bordel, qu’il aimait pas cet uniforme à deux balles. Il se rendit compte qu’il avait oublié son béret dans son baraquement et fit demi-tour en sautant par dessus la flaque de boue. Il grimpa les marches quatre à quatre, récupérant le peu de matière grise qu’il lui restait encore. Dire qu’il devait encore donner l’illusion d’être un simple soldat, et ben ça commençait bien ! Traîner dans les bars pour effacer les souvenirs de la grotte, tch. Bref. On s’en branlait.

Courant comme un dératé, Lukas arriva dans les rangs pile au moment où l’inspection commençait. Il se fit une place en jouant des coudes et balançant malgré lui quatre bleus à terre, de sa force herculéenne. Il s’excusa entre ses dents puis se raidit comme un piquet en apercevant le nouvel arrivant qui réalisait le tour des troupes. Le colosse tenta de s’essuyer les mains sur sa tunique, avant de se rendre compte que c’était pas la meilleure idée. De ce fait, il se les nettoya sur les fesses, ce qui n’était pas plus malin. Il tenta sans succès de faire rentrer sa chemise dans son pantalon, qui était sortie pendant qu’il courait pour être à l’heure. Peine perdue. Ses boutons n’étaient pas glissés dans les bonnes fentes et ça lui donnait l’air encore plus crasseux qu’il ne l’était. Dans la même veine, il tenta de discipliner sa chevelure nacrée et de l’ordonner sous son béret. Échec.

- Lukas, pssst, arrête de bouger, tu vas nous faire engueuler.

- Putain, mais merde, fallait m’réveiller connard ...

- T’as failli casser le nez de p’tit Louis quand il s’est approché.

- Et meeeeeerde ... désolé mon gars ...

Ssshhhhh

- Ouais, ouais ... allez vous faire mettre ...

Regards autour de lui. Tout le monde le mirait avec des yeux gros comme des soucoupes. Il était pas le plus docile du lot, mais savait se faire respecter pour ses débilités. Il passait souvent pour le drôle de service, avec ses gaffes et sa force un peu trop hors de propos pour un bleu. Il était évident qu’il était le genre de gusse à avoir largement bourlingué avant d’entrer dans le corps de la Marine, mais il fallait bien commencer en bas des échelons. Sans compter le fait que la discipline était le genre de truc primordial dans l’armée. Alors s’il voulait atteindre son objectif, fallait se plier aux procédures. Aussi chiantes qu’elles pouvaient paraître. Il se retint de soupirer et adopta la pose du parfait petit soldat. Se redressant, il se révéla dépasser d’une demi-tête le plus grand du groupe. Pas facile de passer inaperçu au milieu de ce tas de cornichons. Si les aptitudes de Lukas le plaçaient au-dessus du lot, il pêchait par bien d’autres aspects. Il ne pouvait donc pas se permettre de foirer quelques uns des tests ‘psychologiques’.

Bon. L’inspecteur approchait. Allez. On retenait son souffle on faisait la belle quelques secondes et ça irait. Sauf que là, le tableau qu’il offrait était des plus pitoyables. Tiens, d’ailleurs. Depuis quand on envoyait autre chose que des danseuses pour faire l’inspection ? Il se souvenait pas d’avoir déjà vu la trogne de ce type. Bon. Leçon numéro une : fermer sa gueule. Leçon numéro deux : ne pas jouer à celui qui avait la plus grosse. Allez, Lukas. T’étais grand maintenant, t’étais capable de te maîtriser, hein ? De toute manière, t’avais pas le choix : le seul moyen c’était d’passer par la Marine.
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Dim 26 Jan - 14:29

    Okaaaaaay. Alors moi, on me prend pour l’branquignole de service quoi. Me refiler une tâche aussi ingrate ? Fallait le faire sérieux ! C’était pas que j’gardais forcément l’éthique de ma vie passée, mais j’avais pas franchement la gueule de l’emploi pour discipliner quelques p’tits jeunots de cette putain de base d’merde… ‘Fin… Quoique si. J’étais pile poil taillé pour ce genre de boulot, mais ce dernier était tellement ingrat que voilà. A croire que le colonel du coin m’faisait pas encore confiance malgré mes quelques années de bons et loyaux services et mon grade actuel qui attestait de mon changement et de ma bonne foi. Bonne foi relative quand on y pense. Bref. L’patron avait parlé, j’avais pas l’choix que d’la fermer, d’écouter, d’obéir. Heureusement encore que j’avais eu la présence d’esprit (si si, j’vous jure !) de ne pas boire la veille quoi. J’aurais été bien beau devant ce lève-tôt de colonel. A ce propos, j’me mis à marmonner quelques mots grossiers, avant de lui donner dos dans l’objectif d’aller prendre au moins un bon p’tit déjeuner, avant les premières sonneries du matin. C’est là que j’me suis dit que la vie d’un officier n’était pas forcement une sinécure. On avait beau avoir un grade décent, on trimait encore comme des cons…

    Dehors, il faisait encore nuit noire, et la brise maritime qui soufflait sur la ville de Shell était plus fraiche que jamais. J’avais beau être bodybuildé, je frissonnais quand même. En consultant brièvement ma montre, je vis qu’il était six heures moins l’quart. Encore une trentaine de minutes avant de gérer les bleus. De quoi m’faire sourire : J’avais largement le temps de fumer une clope et de prendre un bon p’tit déj. Tout d’même, mon intuition me conduisit à me précipiter dans le réfectoire pour me restaurer. Avec le colonel du moment, on n’était jamais, mais vraiment jamais à l’abri de mauvaises surprises. Cinq minutes plus tard, j’avais enfin rejoint les cuisines. Là, ça s’affairait déjà. Être cuisinier était parfois un métier ingrat. Se réveiller tôt pour faire d’la bouffe aux autres. Mwouais… Finalement j’étais p’être mieux en lieutenant navigateur quoi. En voyant ma gueule, un cuisinier se chargea précipitamment de me servir un bon p’tit plat. Pendant ce temps, je m’installai aux côtés d’un collègue et une p’tite discussion entre nous commença. Ce petit moment de bonheur dura plus ou moins une vingtaine de minutes, avant de je ne sorte m’allumer une clope. Mais à peine l’avais-je entamé que trompettes et sirènes réveillaient déjà toute la caserne. Le boulot allait commencer.

    Quelques temps plus tard, les jeunes ou tout du moins les mousses, matelots et autres aspirants de la marine firent leur apparition sur le grand terrain de la base. M’occuper de tous ces bambins… ? Quelle mouise, j’vous jure… Je grattai ma tête d’un air ennuyé, avant de commencer à marcher pour effectuer l’inspection habituelle. Y’avait d’tout dans cette troupe : Des beaux, des pas beaux, des mines patibulaires (comme la mienne, j’vous l’accorde) des glands qui savent pas c’qu’ils foutaient là… Bref… De joyeux newbies, somme toute. En parlant d’gland d’ailleurs, je repérai un de loin d’un coup d’œil furtif. Très furtif. Mais vu qu’il n’y avait pas le feu, je m’amusai à prendre mon temps, à serrer la mine, et à afficher mon sourire édenté pour effrayer un tant soit peu ces petits sous ma charge. Pis une bonne minute passa. Avant que je n’arrive à la hauteur du petit zigoto que j’avais observé de loin. Pour un plaisantin, c’en était un, ouaip. D’ailleurs, c’était quoi ce gabarit ? Autant je le dépassais encore d’une bonne tête (deux mètres cinquante-six, c’est pas un rien), autant il me paraissait super grand pour un bleu de son âge. Encore plus large que tout le reste de la troupe, c’est dire. Mais pour le reste, il semblait être pitoyable. Aucun maintien, aucune classe, rien du tout.

    - Tu pues l’alcool, toi. C’est super désagréable d’être à tes côtés. Hein, petite ?

    Alors que je tournai ma tête vers une jeune rousse aux côtés de l’albinos -Parce que bon, je voyais pas comment le qualifier autrement vu la couleur de ses cheveux-, celle-ci hocha rapidement la tête, comme pour confirmer mes dires, tant elle était impressionnée par ma carrure. J’eus alors un sourire intéressé en la mirant. Elle avait de gros loloches, ce qui n’était pas fait pour me déplaire. Mais elle devait avoir à peine dix-sept ans, ce qui n’était pas pour arranger les affaires du trentenaire que j’étais. Aussi l’avais-je quitté des yeux pour en revenir à mon gusse. Ma main droite brassa rapidement l’air pour choper sa mâchoire d’une poigne de fer. De toute, un grand gaillard comme lui ne pouvait pas avoir mal à cause d’un tel geste. Fort de cette pensée, je me mis à tourner son visage dans tous les sens, un peu comme si je l’auscultais à la manière d’un toubib. « Ché ! Tu t’es même pas lavé l’visage. J’suppose aussi que t’as pas brossé tes dents, hein ? » Clair. Avec la gueule de bois qu’il avait, c’était obligé. On avait donc affaire à un cas difficile. Mais la marine était faite pour redresser ces types de personnes, tout comme elle m’avait redressé moi, ouaip. « J’me demande comment tu t’es arrangé pour picoler la veille, huhuhu. » Là, on avait l’impression que mon sourire n’augurait rien de bon…

    Allez ! Cent tours de terrain pour tout le monde !

    Et cinquante de plus pour toi, mon mignon.
    Que lui avais-je glissé malicieusement, avant d’utiliser mon sifflet de manière retentissante.

    L’entrainement pouvait démarrer
    .
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Lun 27 Jan - 13:56

Clint Eastwood

Main sur la mâchoire. Petit sourire crispé. On ne bougeait pas, on laissait le Lieutenant empiéter sur son espace. On ne réagissait pas. On ne réagissait pas. On ne lui écrasait pas son air suffisance en plein milieu du visage. On ne le réduisait pas en miettes pour avoir osé nous toucher. On restait concentré, serviable. Aucun écart en deux mois. Un score à conserver. Un score à améliorer. Un score à ... ne ... pas ... ruiner.

- J’te demande pas ce que t’as fait pour naître avec une sale gueule, connard ...

- Ta gueule Lukas, tu vas encore choper des merdes ...

- Grmbl.

Ouais. Heureusement qu’il avait parlé à voix basse. Un frisson horrible lui coula le long de l’échine. Le genre de frisson qui lui faisait sentir qu’il était pas né pour courber l’échine. Qu’il était un électron libre, un type fait pour la liberté. Pas pour devenir le bras armé d’une cause à la mords-moi-le-noeud. Il se mordit la joue, se gardant d’insulter l’imprudent. La mine patibulaire que son supérieur affichait lui donnait encore plus envie d’en découdre. Putain. Putain. Un nouveau frisson lui coula dessus. Mais cette fois, il irradiait son bras d’arme. Cinquante tours de plus, hein ? HEIN ?! T’allais voir, tête de cul. T’allais voir ce qu’il allait en faire. Tout le monde commençait à se mettre en rang en pestant, certains que l’ampleur de la punition était surtout du fait de l’autre con. Le terrain faisait quoi, trois cent mètres ? Rapide calcul ... trente kilomètres pour eux, et quarante-cinq pour Lukas. Putain de blague. Le type pensait se libérer sa journée comme ça ? On trainait des pattes pour se placer sur la ligne de départ. Certains commençaient déjà à enlever les vêtement superflus. Ouais, bonne idée. Il faisait froid à pas foutre un clebs dehors, mais devant un tel effort ... Lukas ne quitta pas son supérieur de l’oeil et enleva ostensiblement son uniforme pour le balancer par terre. Un petit sourire narquois avant d’aller rejoindre les rangs.

- À vos ordres, Lieutenant. Merci, Lieutenant.

Les mots y étaient, mais pas le ton, pas les gestes. Poussant les gens sur son passage, Lukas se plaça en pole position. Pas vraiment de concurrence dans cette jungle. L’un d’eux tenta de lui rendre une oeillade ... ce qui n’eut pas un franc succès. Le guerrier était furax, et ça émanait de lui. Ça coulait comme de la poix. Collant, opaque. Ça prenait à la gorge comme une sale odeur et vous nouait les tripes. Il se craqua la nuque, les doigts. Alors l’inspecteur voulait les voir à l’oeuvre, il voulait de l’endurance ? Il allait lui en donner. Dans les passes d’armes, Lukas cherchait toujours à se contenir un minimum pour pas tout foutre en l’air, mais là ... là, il allait lui montrer ce que c’était qu’un vrai. Un Homme. Bon, les relents d’alcool y étaient certainement pour quelque chose dans tout ça. Cette colère qu’il avait du mal à cacher, cette insolence dégoulinante. Et ce sourire insolent. Mais l’instructeur n’était pas un pote de beuverie, Lukas. Fallait que tu tâches de pas l’oublier ...

- Alors les filles, essayez de suivre le rythme.

Puis ils partirent. Lukas en tête, talonné de près par l’un des gars de son casernement. Le colosse aux cheveux nacrés sembla quelques temps rester en difficulté pour maintenir l’allure et l’écart entre ce gars et lui. Puis il lâcha un éclat de rire dédaigneux et doubla son allure. Littéralement. Un nuage de terre se créa derrière lui ...

(Lukas ? Tu ... tu veux vraiment que j’écrive ça ? C’est un peu ... gros. Non ?

- L’histoire, mec. C’est l’Histoire.

Ton histoire, ouais ... après on va dire que CNN est objectif comme ...

- T’insinue quoi là ?

Non, rien. C’est bon, je continue ... je continue.)

Bon, ben. Un nuage de poussière, donc. Littéralement. Vrai de chez vrai. C’était aussi une manière de torcher ça rapidement, pour pas avoir à courir 107 ans non plus. Les vingt premiers tours, c’était comme la formule un. De la chauffe, histoire de pas se claquer un muscle. Les vingt suivants, on montait un peu en cadence. La même pour les autres. Jusqu’à arriver à un optimal de vitesse pour les cent. Une sorte d’anniversaire, non ? Bref. Une fine pellicule de sueur, des pas dignes des bottes de sept lieues. Et une détermination à toute épreuve au fond de l’oeil. Nul doute qu’on approchait là d’un record. Le reste de la troupe était loin derrière, alors que le guerrier abordait gaiment la réserve due à sa punition. Et ouais, Lieutenant de mes deux : on arrivait pas tous égaux dans la Marine. Certains avaient bien vécu avant. De quoi ridiculiser ta petite bleusaille.

Et voilà, cent cinquante. Soufflant comme un boeuf, en sueur. Mais cent cinquante tout de même. Et en un temps record. La plupart des autres n’avaient pas encore terminé les leur. De toute manière, ils se répartissaient en pelotons. Vu sa punition, et son caractère, Lukas n’avait pas pris la peine de suivre cet exemple. Individuel, as usal.

- Et voilà, mon Lieutenant. Y’en a pour cent cinquante, et peut-être même plus. Vous voulez que j’fasse quoi en attendant que les autres terminent, que j’vous cire les bottes ?

Tout ce temps à courir et à fermer sa gueule. Tout ça ruiné en trente secondes de parole. Génial, super. Intelligent. Remarquable. Le colosse se servit de sa chemise pour essuyer sa sueur, révélant son corps couturé. Témoin d’un passif plutôt sordide. Il fit rouler sa musculature à outrance. Jouer des mécaniques, poser ses couilles sur la table. Tout un tas d’expressions colorées pour illustrer ce qu’il était en train de faire. Mais con comme un boeuf, ça marchait aussi.
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Lun 27 Jan - 23:46
    Je l’avais entendu. Je l’avais clairement entendu. Mais j’ai pas bronché. J’ai pas bronché, parce que je suis dit qu’il allait trimer sévère avec tous les tours de terrain que je lui avais collé en plus. J’ai pas non plus bronché parce que j’assumais clairement ma « sale gueule » et mon caractère de « connard ». Tiens, connard. Pour un ex-pirate, c’était plus une flatterie qu’autre chose, très franchement. Ce pourquoi j’avais souri de manière édentée. Ses commentaires ? J’en avais rien à cirer. Toujours est-il qu’ici, le chef, c’était moi et personne d’autre. Comme lui, j’avais eu quelques fois des problèmes avec les grades, la hiérarchie et tous ces trucs en rapport. Mais au fil du temps, je m’y étais accommodé. Quand tu veux bosser pour la marine, t’as vraiment pas le choix, même au niveau des gars du G5. Notre faction serait bordélique, sinon. Au niveau de la piraterie même, le respect et la hiérarchie étaient des réalités indéniables. Un peu moins strict et structuré que la marine, mais c’est vous dire. A ce petit, j’allais donc lui inculquer quelques valeurs, même si ça devait passer par une baston bien sentie. Faut tout d’même pas déconner, hé ! Je ne jubilais pas forcément à cette perspective, mais j’avais tout de même un sourire en coin qui en disait long.

    Sourire qui disparut vite fait lorsque je vis l’petit -Quelle ironie !- enchainer les tours comme si de rien était.

    C’était pas un bâtard pour rien, faut croire. Derrière la tchatche et le caractère de bad boy, il y avait la condition physique qui allait avec. C’est limite s’il me rappelait pas mon propre passé dans les déchets du Grey Terminal entrain de m’entrainer comme un forcené pour prouver ma valeur. Encore qu’il semblait bien plus fort que moi à cet âge-là. Un mousse qui promettait vraiment pour notre faction, s’il ne déviait pas fâcheusement. En ce sens, il y avait une marge monstrueuse, voire même inquiétante. Pour le bien de la faction mais aussi pour son propre bien, il fallait que je le dresse plus ou moins. Mais le dresser sans l’abimer un minimum serait tâche difficile. Peut-être était-ce à cause de ce « cas » que le colonel m’avait assigné à cette tâche ingrate. Après tout, j’avais appris avec le temps qu’il ne faisait vraiment rien au hasard. Et là, j’eus un sourire en m’disant que ce type était vraiment retors. Quelques temps après, l’autre zigoto qui allait dorénavant être sous ma responsabilité vint me voir, plutôt ravi de sa prestation. Il y avait de quoi, mis à part le fait qu’il semblait super éprouvé en plus de faire le fier à mal me parler. En tournant la tête vers la droite, je vis un autre lieutenant qui passait par là, avant de lui crier sans ambages :

    - HEY RAPHAEL ! SURVEILLE-MOI CES PETITS, JE REVIENS VITE !

    Le pauvre Raphael soupira. Puis sourit, vu qu’il l’avait senti venir gros comme ça. A mon tour, j’eus un sourire, avant de chopper soudainement l’une des oreilles de mon petit, de la tordre dans tous les sens, avant de le tirer vers moi avec véhémence. Ni une ni deux que je choppai le grand gaillard qu’il était, avant de le poser sur l’une de mes épaules comme un pauvre sac à patates ! Qu’il se débatte, grogne, m’insulte ou autre chose du genre… C’était pas vraiment mon affaire ! En plus d’avoir plus de force physique que lui et l’expérience qui allait avec, j’avais profité du fait qu’il n’avait pas encore récupéré correctement de ses efforts récents. Moi connard ? Naaaaan. Si peu. « Cirer mes bottes qu’t’avais dit hein ? Well. On va faire mieux que ça, ducon, t’vas voir. » Mon idée ? Simple : Baston. Lui parler suffirait pas. Il était trop con et trop arrogant pour pouvoir assimiler quoique ce soit. D’ailleurs, ce n’était pas non plus mon fort de blablater pour rien. Une leçon de la vie à travers les poings s’imposait. Surtout parce que j’avais eu l’intuition qu’il en valait la peine. Pas qu’intuition seulement. Sa prouesse des cent-cinquante tours de terrain parlait pour lui. C’est fort de toute cette constatation interne que j’avais traversé toute la base pour me retrouver…

    - Terminus, mon mignon !


    … A la cour arrière du camp (si on peut dire ça comme ça). Sans ménagement alors, je projetai son corps qui fit un vol plané et alla percuter un mur plus loin. L’endroit était vaste. Vaste mais surtout désert. Pas une âme qui vive. Loin du bureau de ce con de colonel. Parfait. Les soldats qui s’blairaient pas venaient généralement régler leur compte ici à la force de leur poing. Ouais, le poing. Y’a que ça d’vrai parfois. C’est dans cette optique des choses que mon sourire s’agrandit comme jamais. Je me mis à craquer mes jointures, comme pour m’échauffer et me galvaniser à lui foutre un pain dans la tronche. Son éducation était à refaire impérativement. Le taper d’abord, lui parler ensuite. Surtout, ne pas en faire une affaire trop personnelle. A force, j’allais l’amocher très certainement. Que j’me disais. « Lève tes miches et viens m’taper pour voir. On va voir si tu sais aussi bien cogner que gueuler comme un con. Y’a aucun enjeu. Je te donne l’occasion de taper sur ma gueule. Hein que tu la détestes ma gueule ?! » Derrière cette phrase, un rire gras. Un caractère pas vraiment feint, mais qui avait tout de même un but précis : Le titiller, le provoquer pour voir sa réaction. Mais pour pas perdre en time, j’avais pris les devants en courant vers lui.

    S’il bougeait pas rapidos, c’était une droite qu’il allait se manger en pleine face. Et pas des moindres.
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Mar 28 Jan - 17:53

Crac. Le son des jointures des doigts qui blanchissent et se tordent. De la colère qui monte, qui obscurcit le jugement. Qui lève un voile rouge devant les yeux et fait trembler le monde autour de Lukas. Les légendes faisaient mention d’un état d’esprit vindicatif où la seule loi de la violence et du carnage surpassait la notion de l’individu. La réalité faisait mention de Lukas. Après avoir fendu le mur, le colosse se releva d’un seul tenant. Ce type avait osé. Il avait osé. Oui, il avait osé. Il le toisait de sa tête de plus, de son sourire arrogant. Lukas était le seul à avoir le droit de se comporter comme ça envers Lukas. Non mais. Il se fit craquer la nuque, adressant le plus noir des regards au Lieutenant. Il savait que ce gusse voulait le provoquer. Il le sentait dans son attitude dans chacun de ses gestes. Il était pas con au point de tomber dans le panneau. Mais la colère, la rancoeur. Elles, elles étaient bien présentes. Comment réagir, hein ? Se plier au Lieutenant, jouer au petit chien ? Hors de question. Il avait sa fierté. Déjà, l’avoir envoyé au sein des bleus ça lui en coûtait. Esprit individuel, insolent qu’ils disaient. C’était peut-être vrai, mais en termes d’aptitudes martiales, il les surclassait tous, bon Dieu. Il pouvait pas être un gars aussi mauvais que ça, d’un point d’vue mental ? Non ? Quand bien même, ce gars lui donnait l’occase de lui montrer ce qu’il avait au creux des biceps. Alors soit. Bones lui montrerait ce que six années dans les profondeurs avaient donnés. Bones lui montrerait ce que sept années dans la piraterie lui avaient fait. Bones lui montrerait que le reste du temps, il était devenu bien pire ...

Le poing du Lieutenant volait vers Lukas. Le con maintenait sa garde, et la vitesse de l’attaque témoignait de sa force à lui aussi. Aussi furax qu’était Lukas, à la limite d’entrer en frénésie, il était pas débile au point d’ignorer que son adversaire avait lui aussi un vécu. Que c’était pas parce qu’on se retrouvait à trente piges dans la bleusaille qu’on était une brêle. Mais son envie de l’écraser était si forte ... qu’il se laissa emporter. Un sourire mesquin se dessina sur ses traits. Il recula d’un bas, cambra son torse puis déchargea toute sa haine dans un unique coup de boule. Alors comme ça, il désirait lui abîmer la gueule ? Alors soit. Le colosse écrasa son crâne en plein sur la main du Lieutenant. Il sentit sa peau s’ouvrir. Tant mieux, ça devait être encore plus douloureux pour l’autre connard. Il repoussa le poing et son adversaire de ce coup à la fois stupide et terrible. Le bruit résonna dans la petite cour. Le bleu resta quelques fractions de secondes immobile, puis il se redressa lentement avec un sillon de sang qui lui coulait à côté du nez. Un sourire amusé, un air satisfait. Ses oreilles bourdonnaient, mais il n’en souffrait pas. Il avait la couenne épaisse, et les os pires encore. Il s’essuya le front, satisfait.

- Hé hé hé ... on vous l’avait jamais faite celle-là, hein ? Alors, capi-chef, on a mal à sa petite mimine ?

Ce faisant, il fit un pas vers lui, tapant dans le sol pour lui balancer une gerbe de sable. Comment ça, il était pas loyal ? Le pauvre gars lui avait faire cent cinquante tours de terrains : ça c’était pas loyal. Lukas pouvait fanfaronner autant qu’il le voulait, ça restait un fait. Et ça usait. Même pour lui. Ce qui expliquait pourquoi il était encore couvert de sueur, malgré le fait qu’il n’ait vraiment donné qu’un seul coup.

Profitant de sa feinte à deux-balles, il se rua vers son supérieur et le poussa vers l’arrière pour se dégager une plus grande marge de manœuvre. Un sourire commença à se dessiner sur ses traits alors qu’il reprenait un peu son souffle. Il ne savait pourquoi mais il avait une envie ferme d’éclater ce type. De lui montrer qu’il était meilleur que lui et qu’il n’avait aucune raison de se la ramener. Alors il allait le faire avec un truc qu’il avait appris il y avait fort longtemps de cela. Quelque chose qui lui avait demandé des années de maîtrise avant de le faire apparaître à volonté. Non pas qu’il fut suffisamment puissant pour en faire quelque chose de précis, mais ça lui permettait de taper sur les fruits du démon. Et là, c’était juste sur un con. Mais niveau démonstration, ça en jetait toujours.

Lukas pris un pas de recul, ramenant son bras gauche vers lui. Une sorte de marque noire commença à enfler au bout de ses doigts. Avançant sa main, Lukas y plongea son bras qui prit à son tour une teinte noire cuivrée. Il serra le poing, alors qu’une veine battait à sa tempe pour maintenir la chose. Un sourire coincé se dessina sur ses traits. Un frisson glacial lui lacéra le dos. Un coup, un seul ... hé hé hé. Il fit un pas de placement pour se rapprocher de son instructeur et déchargea toute sa force dans ce coup monstrueux. Alors, Weiss, est-ce que tu étais capable d’encaisser un boulet de canon ?
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Jeu 30 Jan - 0:42
    - Que tu crois, petit…

    Oh que si ! On m’l’avait déjà fait ce coup foireux, et ce à maintes reprises. Pour avoir été un pirate infâme qui avait écumé de nombreuses mers, seul ou avec des compagnons, j’avais affronté de nombreuses personnes. Ces dernières avaient des styles totalement variés : La boxe, le taekwondo, la capoeira, le karaté des hommes poissons et bien d’autres disciplines martiales encore. Des vertes et des pas mûres, j’en avais vu ; et c’était pas un coup d’boule qui allait m’ébahir carrément, même si je devais avouer qu’il m’avait épaté d’une certaine manière, au point que j’avais eu un sourire aux lèvres malgré la douleur qui irradiait mes doigts. D’ailleurs, je le vis venir avec le sempiternel coup du sable. Je devais m’avouer que j’avais eu cette idée à un moment, ce pourquoi je pus l’esquiver tranquillement. Fait qui l’arrangea de toute manière vu le sourire qui trônait sur ses lèvres. Je lui répondis également avec mon habituel sourire édenté. Plus le temps passait et plus j’avais le sentiment que nous avions le même style de combat : Celui de la rue. Il me rappelait complètement le moi plus jeune. Ce petit, je m’y attachais sans trop m’en rendre compte…

    Sauf qu’il était encore plus balèze que je ne l’étais à son âge. Vraiment trop balèze…

    Mon sourire disparut complètement. Du tout au tout. Ce n’était pas tant sa nouvelle position qui me perturba, mais bel et bien la coloration inquiétante que prenait l’un de ses poings. Là, autant dire que j’étais sur le cul, et pas qu’un peu. Un tel haki ? A cet âge ? No waaaay ! D’où est-ce que ce petit con sortait ? D’où ?! Jusqu’à quel point son esprit était combattif ?! Et comment se faisait-il qu’il semblait déjà avoir la maitrise de ce don inestimable ?! Les hautes strates le savaient-ils ? Autant d’interrogations qui me clouèrent sur place, le visage profondément marqué par la surprise. J’aurai pu vous dire que j’avais la frousse. J’aurai pu. Mais au lieu de cela, la surprise laissa place à de la joie, de l’amusement surmonté d’une bonne dose de curiosité. J’eus un sourire tellement grand, que c’était à s’demander comment je faisais pour ne pas me déboiter la mâchoire. Oui… Je voulais tester son don, sa couleur, sa force. Ce pourquoi je baissai intentionnellement ma garde pour qu’il m’atteigne. Et le coup fusa. Violent, rapide, meurtrier même. Son « boulet de canon » s’enfonça impitoyablement dans mon bide, au point que le gusse me décolla de quelques centimètres du sol. Alors que mes pupilles se dilataient, que mon visage se tordait sous la douleur, qu’un jet de sang s’extirpa de ma bouche…

    Mon corps finit par filer façon missile et par aller s’écraser contre un mur.

    Le choc fut fracassant. Tellement que le mur explosa en mil morceaux sous l’impact de mon vol plané. L’endroit fut aussitôt recouvert d’une épaisse fumée. Lukas avait frappé un grand coup. Mais alors qu’on pourrait croire qu’il avait pratiquement gagné la bataille, un rire tonitruant se fit entendre depuis le mur à moitié détruit. Une silhouette massive finit par s’extirper de la fumée et se présenta à lui. Avec dégaine et un sourire toujours intacts, authentiques. Devinez de qui il s’agissait : « T’es vraiment quelque chose, petit. Le haki à cet âge ? Toutes mes félicitations ! » Tout juste après ces mots, je me mis à l’applaudir. Et j’étais sincère, si si. Pas de raillerie qui tienne. D’ailleurs, il pouvait voir à ma gueule –Légèrement amochée- et à ma démarche que je ne lui en voulais pas. Ce combat n’était pas un règlement de compte, après tout, sans quoi je ne lui aurai jamais laissé le plaisir de me shooter gratos comme ça avec son haki. Tiens, son haki. Parlons-en ! Il était plutôt… « Faible. Ton haki est tellement faible. Je suppose que tu ne le maitrises pas encore, c’est ça ? » Un haki normal m’aurait certainement paralysé. Un haki normal m’aurait même tué. Mais là, je ne devais avoir qu’une ou deux côtes fêlées, plus deux ou trois blessures. Autant dire que j’avais vécu bien pire, ouais.

    - C’est pas encore ça, petit. T’as encore du chemin. Que ce soit au niveau de la baston qu’au niveau de la hiérarchie. Et j’vais te le faire comprendre, héhéhé.

    J’étais prêt à lui botter les fesses sans aucune rancune. Je sais pas s’il l’avait remarqué, mais j’étais armé d’une grosse barre métallique super inquiétante que je trainais nonchalamment sur le sol. Le genre de truc qui fait bien mal quoi. Mais alors que j’avais réduit de moitié la distance qui nous séparait, je soulevai mon arme improvisé et donnai un grand coup sur le sol plutôt sableux. L’effet recherché se produisit dès lors : Un important écran de poussière envahit l’endroit vu la véhémence de mon attaque. Alors que Lukas devait avoir sa visibilité réduite -un supposition-, moi j’me marais intérieurement. J’étais habitué à un tel environnement, si bien que je le repérai en un rien de temps. Puisque le temps était compté avant que la poussière ne se dissipe, je m’amusai à faire le tour de l’endroit pour apparaitre à quelques mètres derrière lui. Mon sourire s’agrandit, avant que je ne fonce vers lui. Pour mon premier coup, je visai sa nuque avec véhémence avant de m’évanouir très vite dans la brume poussiéreuse que j’avais provoquée. Je fis deux même pour les autres coups qui suivirent en visant l’une de ses côtés pour la deuxième fois, puis l’une de ses jambes pour la troisième. De quoi le secouer un peu ! Et sur cette pensée rigolote, la poussière commença à se dissiper, révélant ma position lointaine et ma posture :

    En garde et prêt à une riposte, je l’attendais de pied ferme !
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Jeu 30 Jan - 15:48


Lukas arqua un sourcil, puis regarda son poing. Putain, c’était terrible. Vraiment terrible. Il avait jamais tapé aussi fort dans la gueule de quelqu’un, et c’était jouissif. Le fracas qui s’en suivit, un peu moins par contre. Et merde ... il l’avait tué. Putain, crétin, crétin ! Un putain de bleu qui assassine le Lieutenant ? Mais meeeeeeerde ! Vite réfléchis, réfléchis. Heu ... maquiller le truc en accident ? Ouais ! Non. Personne n’y croirait. Dire qu’il avait glissé ? Erk, encore plus débile. Ou alors une attaque de pirate. Ici à Shell Town. Bon. Hum. Auto-défense ? Personne le croirait. Bon. Ben c’était foutu. Restait plus qu’à redevenir pirate et espérer tomber sur des trucs intéressants le long d’sa triste de vie. Les gars, vous m’manquerez, hein. C’était sympa tout ce temps avec vous. La fin d’une épopée, avant même qu’elle n’ait commencé. Quelle tristesse ...

« T’es vraiment quelque chose, petit. Le haki à cet âge ? Toutes mes félicitations ! »

Keuwah ? Oh. Bon. Là aussi c’était la merde, mais pas dans le même genre de merde. Déjà, on entendait quelques gens se radiner sous la puissance du bruit. Le ... gars ... avait ... survécu. Bordel. On allait peut-être fermer sa gueule, hein Lukas ? Le type s’était relevé après un coup avec toute ta force, c’était peut-être ça qu’on appelait un ‘vrai’. C’était pas la peur des représailles qui l’inquiétait vraiment, plutôt les sous-entendus qu’il y avait derrière. Le gars connaissait le haki, pour sûr. C’était pas donné à tout le monde ce genre de connaissance. Mais y’avait comme un truc sous-jacent. Genre c’était un truc que la hiérarchie aurait dû savoir, c’était un truc qui coulait pas de source et dangereux. Ça, Lukas le savait. C’était pas la seule chose dangereuse qu’il détenait dans son crâne. Mais si l’autre targuait son haki de faible, c’était pas si grave après tout ? Enfin ... c’était insultant quand même.

- Faible ... en tout cas t’es un des premiers à t’en relever, Lieutenant.

Notez le Lieutenant qui allait derrière. Bon, restait le tutoiement. Mais ça, il pouvait pas s’en défaire. C’était pas une preuve d’irrespect, juste qu’il avait jamais appris à vouvoyer, vous voyez le genre ? Jeu de mot inside, t’as vu. Bref.

- En général, ça fait fermer leur gueule aux autres ce truc ... mais j’vois que t’es d’une autre trempe. Hé hé. J’ai hâte de voir ce que tu peux faire, Lieutenant.

Plus d’envie de simplement lui écraser la face. Juste le combat, le défi. Se mesurer en termes de force et de technique brute. Lukas se passa la langue sur les lèvres. Ça allait être ...

*kof* *kof*

Du sable ?! Sérieux ?! Putain, genre le gars il trichait ou quoi ?

Bon, Lukas, lui il avait le droit. Parce que ... parce qu’il l’avait sorti en premier, voilà. Mais Weiss, là, c’était abusé. Surtout que ça faisait une véritable décharge, comme une tempête. Ah ah. Alors il pensait aveugler le pauvre bleu ? Ça n’allait pas se passer comme ça ! Il était né et avait vécu dans les ténèbres. Il avait été façonnées par elles et n’avait vu le jour qu’à l’âge d’homme ! Il s’était entraîné sans relâche dans la nuit, la vue n’était qu’un sens obsolète pour lui. Sans compter ses cicatrices, mais cela ne le gênait en rien ... Sauf à un détail près. Les pierres du souterrain elles ne bougeaient pas, elles.

*clang*
*clang* *clang*


Le colosse s’effondra la tête dans le sable. Bor ... del. Il resta enfoncé comme ça quelques secondes avant de se relever en se massant le cuir chevelu, pestant comme un charretier. Ça faisait mal, putain. Aïe ... Prendre une barre en fer, ça aussi c’était tricher ! Le bleu foudroya le Lieutenant du regard. Il frappait bien et fort l’enfoiré. Il se releva en titubant légèrement. Sa vision se stabilisa quelque peu, malgré la douleur lancinante de son crâne. Il conforta sa position sur jambe, où une barre rouge devait à présent trôner. Et pareil pout ses côtes. Ah ouais, il voulait la jouer comme ça ? Pas de soucis ! Boitant légèrement, le bleu traîna du pied jusqu’à une espèce de bâton qui trainait par là. Ce qui correspondit à peu près au moment où Raphael avait perdu le contrôle des bleus et avait cédé à la tentation de venir voir ce qu’il se passait là. Ainsi, ils trouvèrent Weiss amoché, avec une barre amine dans la main et Lukas amoché avec un bâton dans la main. Genre le combat du siècle. A peine.

- Tu sais quoi, Lieutenant ? À la base, ma spécialité, c’est l’épée ...

Grognant de jubilation, oui c’est possible, Lukas fit jouer son arme improvisée entre ses mains. Le vent soulevée par son esbroufe vit voleter le sable autour de lui. Juste assez pour impressionner la galerie. Quand on avait un public, fallait savoir le satisfaire. Il se rua à l’assaut de l’instructeur, pivotant sur lui-même pour esquiver au dernier mouvement. Il lâcha un râle de douleur, foirant sa feinte à cause de le coup précédemment encaissé. Il se rattrapa en marchant sur la barre en fer. L’avantage qu’avait le bois là dessus, c’était sa légèreté qui lui permettait de prendre son adversaire de vitesse. Ainsi, le bleu frappa plusieurs fois, essayant d’inonder la garde de son opposant pour ne lui laisser aucun répit. Une avalanche de coups qui partaient et venaient dans toutes les directions. Quelque chose de pas humain, en somme. Mais certainement pas au niveau d’encaisser un mur et de s’en relever : rien qui n’inquiétait le Lieutenant de ce fait. Un sourire mesquin se dessina pourtant sur les traits de Lukas. D’un coup, il doubla la vitesse de ses assauts puis brisa le rythme de ses attaques pour frapper de son poing droit. Il avait déjà bien entamé l’abdomen de son adversaire, alors il l’achèverait par là. Profiter des blessures de son adversaire, c’était tricher ? Non, pas du tout : c’était stratégique ...
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Sam 1 Fév - 12:04
    Aoutch… Pauvre petit. J’avais fait mouche, apparemment. Tellement que Raph qui avait débarqué, mima une grimace devant sa bouille à moitié dégommée. Hahaha ! C’était tout lui ça. Pas violent pour un sou, ce lieutenant. Quoique très dangereux quand on le poussait dans ses derniers retranchements et j’en avais fait l’amère expérience au tout début de notre rencontre. Mais bref, c’était pas le plus important. Le plus important, c’était plutôt la déclaration du jeune qui se targuait d’être un épéiste. Vérité ou bobard ? Je ne savais pas trop. Toujours est-il que j’eus un sourire en le voyant chopper un bâton. Moi, j’l’attendais de pied ferme. Et ce qui devait arriver arriva. Comme un vrai fou, il se mit à multiplier les coups de bâton. Autant ce dernier était plus maniable qu’une barre de fer, autant il était plus faible. Vu que c’était pas du bois d’Adam, c’était tout à fait normal. Et puis de toute façon, c’était comme s’il arrivait à m’atteindre. Je le bloquais sans trop de problèmes. Les tours de terrain et les quelques coups que je lui avais infligé l’avaient plutôt affaibli. Il était moins rapide, moins percutant et le combat semblait presque toucher à sa fin. Mais alors que je prévoyais d’en finir, le petit lança une énième fois son poing vers moi…

    - Inutile !

    Avec un brin de sadisme, je réussis à placer la barre de fer que j’avais sur la trajectoire de son violent poing. In-extrémis, je l’admets, mais j’avais tout de même réussi. La barre ne se tordit que très légèrement, mais le bruit qui résulta de ce choc ne laissa place à aucun doute possible. Le pauvre devait avoir quelques phalanges brisées. Un peu comme moi, si on veut. Sauf que jusque-là, j’avais fait fi de la douleur qui tiraillait à peu près tout mon corps. Halala… J’imaginais déjà le savon que le colonel allait me passait quand il allait apprendre ça. Néanmoins, mon entreprise était certainement de bonne guerre et je n’en doutais pas ne serait-ce qu’un instant. J’allais être suspendu pour quelques jours au pire, mais ça en valait la peine. Sans perdre plus de temps, je m’aidais de cette même barre pour dégager son poing et son bâton, avant de lui flanquer un coup de pied bien senti dans le bide qu’il ne put éviter. J’avais après tout misé sur la surprise. Tout de suite après, je me mis à multiplier les coups de poings sur sa tronche comme un véritable boxeur pro. C’était tout un rush travaillé et pratiquement intraitable. Les perles de sang qui s’écrasèrent sur ma face me confortèrent quant à l’issue du combat. Le petit était vide. Vide d’énergie et de peps.

    - Va dodo !

    L’uppercut qui s’en suivit décolla le jeune marine du sol, avant qu’il ne plane quelques mètres avant de s’écraser plus loin. J’essuyai mon visage d’un geste rageur, non sans avoir mimé une grimace de douleur. Je titubai pendant quelques secondes, avant de reprendre mon équilibre. Puis un soupir s’en suivit. Un passage à l’infirmerie et une bonne douche seraient les bienvenus. Mais auparavant, il me fallait faire quelque chose. Maintenant que le jeune était plus ou moins out, il serait certainement plus réceptif à mes dires. Je me dirigeais alors tranquillement vers lui, avant de m’assoir à même le sol, tout juste à ses côtés. Bien avant de prendre la parole, je fouillai dans mes poches avant d’en ressortir un briquet et une clope misérable. Enfin, c’était mieux que rien, disons. Après deux taffes prises, j’ouvris enfin ma gueule : « T’es fort, petit. T’es fort. Ça, je te le concède. Mais tu vois, dans la vie, y’a pas que la force qui compte. Surtout, ici, dans la marine. » Je pense bien qu’il l’avait capté tiens. D’ailleurs, je comprenais mieux pourquoi le jeune était si confiant, si négligent et si malpoli alors qu’il n’était qu’un simple trouffion de base. Après avoir développé la couleur de l’armement, que pouvait-il craindre ? Bonne question que voilà.

    - Tu sais p’tit, quand j’te vois, j’repense au moi d’il y a quelques années auparavant. A l’époque, j’n’étais qu’un sale pirate. Un mec qui avait aucun avenir. Un gros con quoi. Maintenant ? J’avoue toujours être un gros con. Mais un con qui sait faire la part des choses et qui sait maintenant où il va. J’vais pas te raconter ma vie. Tu finirais certainement par dormir. Mais j’veux dire, p’tit, que t’es dans une faction qui a des règlements, des principes. Et dès lors que t’as décidé de t’y enrôler, va falloir faire avec les règles qu’on t’impose. Ta dégaine du matin, là, ça aurait été le colonel qu’il t’aurait certainement renvoyé d’la marine. Tes mots insolents et tout… Pareil quoi. J’te demande pas de changer du tout au tout. Juste de t’adapter à ce nouveau monde qui tolère pas trop les écarts. T’as du potentiel, gamin. De l’avenir même. J’sais pas trop quelles sont tes motivations, mais si t’en as une qui te tient à cœur et qu’elle est inhérente à ton adhésion à la marine, t’as intérêt à t’revoir et fissa. J’te demande pas d’être hypocrite ou d’être un lèche-botte. J’te demande juste d’être respectueux des gradés, des règles. T’imagines si tu deviens lieutenant et qu’un mousse venu d’nulle part fout la merde ? Tu le corrigerais nan ? Ouais. Certainement que tu l’ferais, hahaha !

    Après avoir fini de rigoler, je lui passai ma clope à moitié entamée. Histoire de lui faire comprendre que c'était sans rancune. Tout était maintenant entre ses mains.
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Sam 1 Fév - 18:06

*crac*

- Hgnh.

Et après ça, la débandade. Quelque chose qui cognait fort et vite : quelque chose qu’il avait sous-estimé. Jusqu’à sentir ses pieds s’envoler, sa carcasse décoller. L’impensable s’était produit. Le Lieutenant avait gagné. Il en avait frotté des Lieutenants, mais celui-là, c’était une colle. Un mastodonte dans son genre. Lukas essaya de se battre, de gagner. Mais s’il surpassait les autres bleus, c’était pas la même chose face aux gradés. Il voyait trouble, ne savait plus réellement où il était. Sa tête bourdonnait, son corps ne lui répondait plus. C’était amer. Autant que le goût du sang dans sa bouche. Il sentit l’autre se foutre à côté de lui plus qu’il ne le vit. Il avait été pirate lui aussi ? C’était à cause de ça, sa gueule ? À croire que y’avait un lien entre sa façon de se battre, ses paroles et sa démarche. Il aurait peut-être dû s’en douter après tout. Il le proclamait similaire, pensait parler d’expérience. Erreur. Il y avait une base commune, certes. Mais si Lukas ignorait pourquoi ce gusse était devenu Marine, ce dernier ignorait aussi pourquoi Bones l’avait fait. Quoi qu’il en fut, il avait raison sur son comportement. Mais lorsqu’on ne trouvait aucun réelle limite ... comment se fixer ? Comment trouver de quoi se juguler, hein ? Il ouvrit l’oeil. S’empara de la clope. Fumer n’était pas dans ses habitudes. Mais c’était comme une proclamation de paix et de respect. Fallait être débile pour pas la saisir. Enfin, plus débile que lui.

- Je lui éclaterai sa gueule jusqu’à ce qu’il demande grâce.

Il ricana, toussa sous la douleur. Il s’essuya le menton en tremblotant. ‘foiré de Lieutenant de merde. La dernière fois qu’il avait été mis aussi minable, ça remontait à genre ... chez les Red Joes ouais. Lorsqu’il avait sauvé l’autre con de gosse. ‘fin bref, c’était du passé tout ça.

- J’suppose que t’as su t’accrocher, toi. Hein ? T’as l’air d’être tellement heureux que ça me sort par le cul.

Il toussa de nouveau, mais à cause de la fumée cette fois-ci.

- En temps normal, j’y arrive, tu sais Lieutenant. Mais y’a des fois où j’y arrive pas. Quand j’étais sur Grand Line, on m’parlait de frénésie. Bah tu vois, y’a longtemps que j’avais pas autant eu envie d’éclater une gueule que la tienne. Et encore plus qu’on m’en avait pas empêché.

Sur ces mots, Lukas tenta de se relever. Un spasme de douleur l’en retint. Il parvint à se remettre d’aplomb, s’asseoir contre un mur. Mais rien de plus. Les gens restaient à bonne distance et ne pouvaient entendre ce qu’ils se disaient. Raphael les écartait de toute manière, maintenant que la leçon avait été donnée : même Lukas s’était fait remettre à sa place. Niveau démonstration de force du nouvel instructeur, c’était dans le top 10 du panier. Un gars qui n’avait pas fini de monter les échelons, assurément.

- Sinon, c’est quoi ta raison à toi, hein Lieutenant ? Histoire que je m’en inspire, vu qu’la mienne me suffit pas.

Et il avait raison, en un sens. Son but était de se servir de la Marine pour atteindre un objectif encore plus grand. De se servir d’eux pour les amputer de la gangrène qui les charcutait quotidiennement. Y’en a qui appelaient changer ça de l’intérieur. Pas Lukas. Lui, c’était de la manipulation. Il apparaissait peut-être trop con pour en être capable, mais c’était un fait. Il voulait trouver la source de leur savoir pour la détruire et éviter que cette source de puissance et de destruction ne tombe dans les mains de n’importe qui. Gouvernement comme Révolution, hein. Mais la meilleure façon de le faire, c’était de devenir copain avec la Marine. Si en passant il pouvait gagner en grade pour épargne le maximum de monde, ça serait parfait. Alors comment se juguler lorsqu’on ne considérait pas l’ordre qu’on avait rejoint comme un gage d’excellence ?

- Je t’avoue que j’ai pas plus de respect pour la plupart des emplumés du coin que pour mes propres puces. Alors forcément, ça coince dès qu’on cherche à m’enculer sans prévenir.

Il ricana, prenant une nouvelle taffe. Ils étaient comme liés à présent qu’ils s’étaient battus. C’était un fait. Et jamais personne n’empêcherait Lukas de parler franchement. C’était un trait de caractère qui lui avait souvent valu des emmerdes mais ... mais il s’en battait les steaks à vrai dire. Y’en a qui était faits en bois, après tout. Mais pas lui. C’était de la pierre. On pouvait le tailler, mais pas le changer. Ou alors ... fallait le briser. Courageux était celui qui s’y essaierait.
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