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Can I call you mother? [Présent][Ft Vesper]
Nemesis
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Mar 3 Mai - 23:53






Can I call you mother?




Assise devant l’escargophone, la logia hésitait. Elle avait promis à Red de le passer, cet appel, mais rien n'y faisait, sa main tremblait, sa respiration était saccadée, sa volonté minée.

Douglas lui même avait donné le numéro, affirmant que Sorcière répondrait présente si Nemesis souhaitait un jour se ranger. Mais il y avait trop de variables en jeu. Et si elle ne répondait pas? Et si elle lui tournait le dos? Et si c’était un piège? Et si, tout simplement, malgré l’aide qu’elle acceptait de lui apporter, c’était elle-même qui la fuyait?

Elle soupira, contemplant toujours l’escargophone qui émergeait de son sommeil, ouvrant un oeil pour la surveiller avant de se replonger tranquillement dans ses rêves, laissant sa propriétaire à ses pensées.

Celle-ci finit par prendre une décision, frottant doucement la carapace du gastéropode qui finit par se réveiller, presque surpris qu’on lui en laisse le temps. Ses deux yeux s’étirèrent un instant avant de fixer la blonde devant lui. En tournant un peu son regard, il pouvait voir un doigt frémir à côté de sa carapace, tremblant avant de finir par enfoncer, à peine, si doucement qu’il ne le sentait pas, l’une des touches, puis une autre, jusqu’à composer un numéro.

L’escargophone retentit jusqu’à parvenir à contacter son congénère avant de transmettre les paroles que celui-ci détectait.

Sorcière? Nous avons à parler je pense. Je vous attend au Repenti, sur Yakoutie Island.

Si sa voix avait été calme mais sèche jusque là, la jeune femme raccrocha presque immédiatement, le coeur battant la chamade et les paumes moites. A côté du téléphone, la photo de Sorcière et de l’enfant qui deviendrait pirate trônait, renvoyant simplement le regard apeuré de la cuisinière.

Elle tomba soudainement sur sa chaise, comme vidée de ses forces, contemplant l’image avant de fermer les yeux, l’escargophone la contemplant. Elle enfonça de nouveau quelques touches, plus sûre d’elle cette fois.

Désiré? Est ce qu’on a une salle de libre au second étage dans les jours à venir?

La salle 18 est libre madame. Il y a une réservation demain soir, mais ensuite rien pour deux semaines.

Parfait. Passez la en réservée sous mon nom. Si une femme arrive et se présente sous le nom de Sorcière, traitez la comme une invité de marque, amenez là en salle 18 et contactez moi. De suite.

Bien compris madame.

Ne restait qu’à attendre la suite.



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Vesper Ahriman
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Mar 10 Mai - 17:28





What's a mother ?


-Et donc, compte tenu de la baisse de mes effectifs, il m’est imposé de procéder à une révision de mes troupes afin d’effectuer une étape de rengorgement, pour renforcer les pertes essuyées et les désertions causées par la dernière mission mission que mes forces ont menés à bien. A cet effet, je requiers un temps de réadaptation de quelques mois pour tout mon équipage, ainsi qu’à mes forces, pour organiser un recrutement et former les nouveaux éléments. Je nous vois donc dans l’indisponibilité de répondre à un appel de renforts, sauf extrême urgence, et étant donné le non intérêt de ma présence auprès de mes troupes qui se consolident, je me permet également de prendre mes jours de repos.

La sorcière termina sa phrase en ouvrant la bouche pour laisser une cuillère guidée par son amant qui déposait de gelée royale. Les mains de Vesper étaient en forte voie de guérison, même si elles avaient souffert d’un peu de chaleur produites par une lame au dial de feu pendant sa dernière mission. Néanmoins les médecins lui avaient conseillé de les utiliser le moins possible si elle voulait les revoir avec une peau fraîche, donc elle les gardait loin des actions. Elle dictait donc les mots qu’elle aurait pu écrire à sa servante, qui notait avec le plus grand soin les futures correspondances avec le quartier général dont elle dépendait. Elle avait également fait venir Dagan, ou plutôt il s’était proposé de la rejoindre pour prendre soin d’elle, ce qu’elle avait accepté. Il s’occupait donc de lui donner la becquée, entre autres choses.

La demoiselle qui la servait vint lui présenter la lettre et le coude droit du vampire se transforma en nuée de sciure pour prendre la plume et signer. Il lui était toujours possible d’utiliser son pouvoir, mais être servie était tellement plus agréable. Suite à cela, la demoiselle prit congé et Dagan fût un peu plus fougueux dans son amour, allant embrasser sa bien aimée avant qu’un son ne l'interrompt. C’était la complainte d’un escargophone chapeauté, le malheureux étant comme à son habitude plongé dans l’obscurité la plus totale.
-Ne bouge pas je m’en occupe, proposa Dagan avant de se diriger vers le porte-manteau.

Il y dénicha le chapeau pointu qu’il retourna avant de décrocher le combiné d’un geste habile, le portant à son oreille avant d’ouvrir la bouche, s'arrêtant de respirer et de produire le moindre son en entendant le timbre de la voix qui lui parvenait et dont il pouvait confirmer visuellement en portant l’escargophone à la lumière du soleil, observant les yeux particuliers de sa fille. Il entendit le message adressé à la mère de la petite, l’invitant à la rejoindre sur Yakoutie Island, dans un lieu curieusement nommé le Repenti. Était-ce un établissement funéraire ? Un centre anti-délinquant ? Rien n’était sûr. Le blond tâchait de garder un visage assez composé, malgré son air probablement décontenancé et ce même avec ses lunettes noires.
-Une mauvaise nouvelle ? s’enquit Vesper, curieuse mais peu empathique, plus professionnellement sérieuse dans son attitude.
-Comment dire… Tu te souviens Mirror Ball ?
-Je… Oh.. Je suis mise en examen ?
-Nan, ta.. notre fille..
-Il lui est arrivé quelque chose ?
-Je ne sais pas, elle veut te voir apparemment, sur Yakoutie.
-Brrrr…

Le frisson qui parcourait le dos de Vesper était assez synonyme de ses souvenirs de l’île glaciale. L’endroit était paisible en un sens, assez figé d’aspect et d’inimitiés, si l’on excluait la présence de l’influence d’un des fleurons constantiniste et de quelques pirates.
-Brrr, et c’est tout ? s’étonna Dagan.
-Tu n’a pas l’air paniqué non plus, je ne vais pas m’alerter sans raison. Elle veut me parler, ce n’est pas comme si elle savait, d’ailleurs pour un message aussi court, c’est peut-être même un piège…

La sorcière se tritura une mèche des doigts avant d’avouer son inquiétude :
-Je ne sais pas à quoi m’attendre, les derniers rapports à son sujet sont mitigés, ils l’ont vue coopérer sous la contrainte, être plutôt volontaire dans ses actions mais pouvoir être sûr de lui faire confiance.
-Et je ne peux pas dire que je ne l’ai pas entendue dire que si elle était dans son propre cas, elle ne serait pas nécessairement encline à ouvrir un dialogue, se remémora le blond en se frottant le menton.
-...
-Mais on saura pas tant qu’on y sera pas allé, ca ne sers a rien de tirer des plans sur la comète, elle veut peut être juste te larguer un bonhomme ou se ranger.
-...
-Dans un autre registre, mon amour, je crois qu’il va bientôt être temps, souligna Dagan en soulevant ses lunettes pour soutenir le regard de sa bien aimée.

Vesper leva les yeux vers Dagan, le jaugeant de pieds en cap.
-Déjà ?
-Pour toi c’est peut-être court, mais je pense t’être assez égal désormais.
-Hmmm..
-Le sujet revient de loin, mais mes vœux sont toujours les mêmes qu’autrefois, et tu sais que pour mon métier cela ne sera qu’un avantage.
-Si c’est ce que tu désire…
-Dit comme ça on dirait une demande égoïste, mais tu sais très bien mes raisons d’en arriver là, et comme tu te plaisait à le dire si souvent, j’ai largement eu le temps de mûrir ma réflexion.
-Quand ?
-Tu sais bien quand..
-Je veux dire quand est-ce que tu veux que l’on..
-Je ne sais pas, avant la fin de l’année ce serait bien, je suppose.
-Soit.

Dagan avisa la sorcière en tendant le chapeau, elle hocha la tête et il le lança parfaitement.
-Direction Yakoutie alors, lâcha le blond en attrapant son long manteau noir.


-----


L’air frais et humide n’était pas particulièrement agréable, mais cela n’était que de courte durée, en principe. Seul Dagan en souffrait, puisque Vesper s’était pulvérisé de manière à s’en prémunir. Ils déambulaient le bras l’un dans l’autre, avant d’aviser chacune des petites boutiques et leurs noms parfois saugrenus.
-C’est dingue, on arrive pas à le trouver.. s’exclama le blond.
-Vu son statut, si la boutique lui appartient, cela doit être quelque chose de détourné, dissimulé, discret, pensa à voix haute la sorcière.
-Excusez moi ! interpella Dagan, je cherche un endroit qui s'appelle le Repenti, vous savez où cel…
-Oui bien sûr, voyez par là, levez les yeux… indiqua le passant en pointant une direction. Encore, encore, là, l’enseigne se voit bien pourtant.
-Oh ! Oh… Mer..ci, se rattrapa le blond.
-Si c’est à elle, elle se cache bien à la vue de tout le monde en plein dans leur champ de vision.. souligna le vampire dans un murmure après que le passant se soit écarté.
-Repenti, restaurant, je… y’a que moi que cela choque ? s’étonna l’ordinaire suave blondin.
-C’est curieux, mais ce n’est pas la première chose un peu saugrenue dans son appellation, et tant que cela ne coule pas, quelle importance ?
-C’est vrai.

Le couple traversa la rue, puis une autre et arriva enfin devant le bâtiment.
-J’espère qu’elle invite, signala le blond en regardant la carte au comptoir d’entrée, en patientant après avoir sonné la clochette.
-Vous désirez ? demanda l’homme chargé de l'accueil.
-Sorcière, je viens suite à une invitation, il y a quelques jours de cela.
-Je vois, répondit l’homme avant de scruter ses livres, invitée de marque, salle dix-huit.

Le garçon frappa dans ses mains et comme s’il avait invoqué une créature, quelqu’un sortit comme par magie d’un lieu insoupçonné, s’inclinant brièvement avant d’enjoindre le couple de le suivre. L’intérieur du bâtiment était très chic, approprié pour le luxe affiché sur la carte et les prix associés, relevant ou d’une volonté d’avoir un service onéreux, ou d'extrême qualité. Pour l’instant, ni l’une ni l’autre partie du couple ne pouvait se plaindre du personnel ni de l’état des lieux, et en entrant dans la pièce qui leur était dédiée, si doute il y avait encore, il aurait été atomisé dans l'œuf. C’était beau, propre et élégant, le parfum sophistiqué mettait en appétit et les deux adultes furent installés avec le plus grand soin avant de se voir proposer des collations qu’ils hésitèrent un moment à accepter. Voyant qu’ils devraient patienter, les deux se décidèrent à entamer par un cocktail commun, étudiant des yeux l’endroit après la sortie du loufiat de luxe.
-Y’a pire comme cadre, avoua Dagan.

Vesper eut un demi sourire.
-Je ne peux pas m'empêcher de penser que si je l'avais gardée, elle aurait pu avoir un restaurant comme celui-ci pour elle et financé par mes soins.
-D’un autre côté, elle serait peut-être morte des conséquences de la guerre, rappela Dagan.
-Maudite guerre… souligna Vesper d’un ton assez froid, comme pour écarter ce souvenir.
-C’est la première à laquelle j’ai participé, je me souviens de chacune des fois où Slynt a sauvé mon cul d’ignorant… lâcha le blond avant de se pencher pour boire à la paille.
-Elle était longue, on a eu presque autant de morts de froids et de faim que des actions de l’ennemi, je me suis demandé comment tu t’en sortais chaque fois que je devais être sur le front, je ne pouvais pas m'empêcher de m’inquiéter pour elle, aussi.
-Et tout cela en te battant, parfois les gens ont raison en te qualifiant de monstre, mais pas pour les raisons qu’ils pensent.
-J’avais déjà fait quelques grandes batailles, et puis j’étais moins…
-Humaine.
-Ce qui est paradoxal, en considérant toutes les choses qui m’habitent lorsque je me bat, même aujourd’hui. Tu te souviens du type que je t’ai dit avoir vaincu ? Celui avec les dials.
-Oui.
-Je ne me suis même pas rendu compte que je le tuais.
-C..
-J’en ai d’autres en tête un peu plus loin, mais en vérité, je n’ai pas tant changé que cela, je ne me soucie toujours que de ce que je pense m’appartenir, le reste..
-Tu es honnête de le dire, je côtoie des gens qui s’avèrent tout aussi cruel parfois mais qui se voilent la face quand il s’agit de reconnaître leurs penchants. Et heureusement, dans ton cas, ce sont les criminels qui trinquent..
-...
-Vesper ?
-J’ai quelques morts innocentes à mon actif, et pas nécessairement loin dans le passé.
-Que..
-J’ai été affamé par quelqu’un, j’ai perdu le contrôle, mais à part lui, personne ne sait, personne ne le croira… Juste, cela me reste sur la conscience, et pas nécessairement en mal.
-On sait tous deux que si tu a choisi la marine c’est pour une raison bien spécifique, je ne peux pas tellement te reprocher d’être ce que tu es, je te comprends.
-Merci, remercia Vesper avant de boire à son tour.



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Mar 10 Mai - 20:23






Can I call you mother?




Jour après jour, la cuisinière ne pouvait s’empêcher de paniquer, de sentir son cœur se serrer, d’épancher son stress sous formes de gueulantes à l’encontre du reste du staff en cuisine qui n’avait probablement qu’une hâte, qu’elle se calme.

Elle regrettait presque avoir raccroché immédiatement, se privant ainsi de savoir si Sorcière viendrait ou non, en combien de temps, armée ou non, bref, tous les détails plus ou moins importants. Si elle désirait même la voir. Sorcière souhaitait-elle la rencontrer? Peut-être, peut-être pas, la logia n’avait guère moyen de le savoir autre que d’attendre. Aurait-elle dû menacer, prendre l’île en otage pour forcer cet échange? Probablement pas, elle avait plus ou moins réussi à se donner une bonne image auprès du gouvernement, ce n’était pas le moment de la ruiner. Elle était déjà instable et probablement encore sujet à débat auprès des hautes pontes…

Par bonheur pour les troupes en cuisine, leur patronne, bien que compétente, ne leur criait pas dessus à l’heure actuelle. Elle avait eu l’obligeance de les prévenir qu’elle prenait sa journée, ce à quoi ils n’avaient pu répondre qu’un “Bien compris”. Après tout, elle était la boss, et si elle prenait les rênes une fois en cuisine, elle n’avait techniquement aucun titre et n’était même pas salariée dans son propre restaurant. Et même si c’était le cas, qui irait engueuler la patronne si elle souhaitait un jour de repos? Probablement personne.

Elle était donc là, étalée en étoile sur son lit, contemplant le plafond en réfléchissant aux dernières trouvailles de Samuel, prétendument expédiées par l’un de ses amis situé sur le Nouveau Monde. Mais honnêtement, qui envoyait des fioles de maladie et des armes d’un matériau si dur “juste comme ça”, d’autant plus à un ami fait durant une école de commerce? Elle sentait au fond d’elle qu’un jour ou l’autre, elle devrait bien interroger Samuel à ce sujet, simplement pour s’assurer de ne pas être embarquée dans une affaire de mafia commerciale.

Elle sursauta au “peuleupeuleu” caractéristique de l’escargophone avant de décrocher paresseusement.

Madame, vos invités sont arrivés et sont installés en salle dix-huit.

Elle se releva brusquement, les mots bloqués dans sa gorge avant de parvenir à laisser échapper une réponse.

Merci Désiré. Assurez-vous qu’ils ne manquent de rien, j’arrive aussi vite que possible.

Bien Madame.

Elle avait attendu la chose, et maintenant que sa mère était là, elle était comme sonnée, se levant lentement avant de s’orienter vers un placard contenant ses quelques possessions vestimentaires. Elle avait préparé une tenue pour cette rencontre, commandée chez un couturier de l’île avec suffisamment de renommée pour attirer la plupart des clients de North Blue.

Elle quitta rapidement son pyjama pour enfiler la chemise de soie et le pantalon blanc, observant quelques instants la grande cape bleue et noire, aux lourdes épaulettes dorées, exactement comme elle se rappelait la cape de Red. Une cape que celle-ci ne portait quasiment jamais, prétextant qu’elle était lourde, peu pratique, trop chaude, et qu’elle ne lui allait pas. Une cape dont elle ne s’était pourtant jamais détachée, et qu’elle ne portait que lors de grandes occasions. Une cape que Nemesis estimait ne pas encore avoir le droit de porter. Une fois Corsaire peut-être aurait-elle les épaules pour.

Le tricorne noir et or en revanche se posa sans hésitation sur sa tête. Lui était indispensable aujourd’hui. La capitaine pirate avait vraisemblablement été une grande amie de sa mère, et la moindre des choses était de lui permettre un au revoir. Elle-même avait eu bien du mal à le faire. Elle savait que ce ne serait sans doute pas facile, mais elle n’était pas assez cruelle pour l’interdire à qui que ce soit souhaitant payer ses respects à la femme ayant sillonné les mers et les bouteilles.

Elle se contempla dans le miroir quelques secondes avant de tourner le dos, se dissipant en un nuage mince dirigé droit vers le restaurant, se rematérialisant devant la grande porte que Bark ouvrit pour elle sans dire mot. Elle ne lui en voulait pas vraiment, elle avait bien essayé de leur enseigner la politesse, mais non seulement elle n’était pas réellement un modèle, les jumeaux étaient un peu lents, en plus d’être menaçants. Elle avait fini par abandonner et les avait placés à la fois comme videurs et comme portiers.

Les employés la saluèrent sur son passage et, étonnamment, elle répondit à chacun d’entre eux, en profitant pour demander à Désiré de faire monter une bouteille de rhum Diplomatique. C’était quelque chose d’impensable encore quelques mois auparavant, et pourtant, elle les avait non seulement acceptés, mais avait également retenu leurs noms. Un progrès parmi tant d’autres, qui d’ici quelques années ne serait peut-être guère plus qu’une évidence.

S’arrêtant devant la porte, elle finit par intégrer une donnée. Vos invités. Sorcière n’était pas seule. Avait-elle soupçonné un piège quelconque et amené quelqu’un pour aider à la capturer? Il était trop tard pour s’en soucier, le dé était déjà jeté.

Elle ouvrit la porte pour découvrir qu’effectivement, sa mère était venue avec quelqu’un qu’elle reconnaissait. Des cheveux aussi pâles que les siens, un surnom ridicule, son père. Ce n’était pas quelque chose que la primée avait anticipé, mais si elle y réfléchissait, c’était au fond très logique.

Elle referma la porte, sachant pertinemment que le maître d’hôtel s’annoncerait avant d’entrer et s’assit en face de ses géniteurs. Elle retira le tricorne pour le déposer sur la table face à elle avant de se rendre compte qu’elle ignorait comment réellement aborder les choses. Dire immédiatement qu’elle savait? Trop pressé, et elle avait besoin de se calmer d’abord. Sa nervosité était probablement apparente et elle finit par prendre la parole, bien que difficilement.

Bonsoir… Je… suppose que vous ignorez pourquoi j’ai appelé n’est-ce pas?

Elle s’arrêta un instant, hésitante, mais leur laissant le temps de répondre.

J’ai… beaucoup réfléchi après notre rencontre. A mon enfance. A mon futur. A ma vie en général. Mais je pense qu’avant tout, j’ai réfléchi à quelque chose que vous avez laissé derrière vous sur Mirror Ball.

Tirant le cliché de l’une des poches du pantalon, elle le plaça sur la table avant de lever les yeux, fixant Sorcière puis Dagan. Elle se sentait mal. Elle avait chaud. Elle avait le cœur sur les lèvres et l’envie de fuir. Elle n’en avait pas le droit. Si elle fuyait ça maintenant, tout ce qu’elle essayait actuellement de rebâtir s’effondrerait définitivement.

Avez-vous quelque chose à me dire?



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Mer 11 Mai - 2:41





Cat out of the bag, I repeat, cat out of the bag


La demoiselle ne se fit pas trop attendre, a vrai dire les deux amoureux n’avaient tout juste eu le temps de finir leur conversation avant que les sens de Dagan ne crispent légèrement son attention. Vesper était attentive à ses signes, et comme il enlevait ses lunettes, l’annonce était claire, elle était là. La porte s’ouvrit sur une petite femme, pantalon blanc, tricors en intérieur, de quoi justifier une malédiction. De leur côté les deux partenaires étaient vêtus de noir et de blanc, manteau noir pour lui, blanc pour elle, mais ces affaires là, comme leurs chapeau, leur avaient été gentiment soustrait à l’entrée dans l’établissement, il y faisait de toute manière assez chaud. Nemesis s’occupa de s'asseoir sous les yeux concernés des deux, sans qu’ils ne laissent plus que cela leurs émotions transparaitres, puis elle prit la parole.
-Bonsoir… Je… suppose que vous ignorez pourquoi j’ai appelé n’est-ce pas ?
-Disons que la conversation a été quelque peu brève, souligna Dagan avec un sourire plaisant. Heureusement pour nous et pour toi tu te trouvais dans le champ de vision de ton escargot, il aurait été difficile de deviner qui parlait sans cela, indiqua-t-il en tapant d’un index le haut d’une pommette, désignant un de ses yeux.

La jeune femme prit un temps pour enchainer sur ses motivations, puis posa une copie d’une photographie a peine plus jeune que Nemesis elle-même. Les doigts du blond firent glisser la chose sur la soie de la table, vers sa propriétaire originale, puis après son mouvement de tête approbateur, il la ramena vers sa nouvelle détentrice.
-Bon, j’imagine que le chat est sorti du sac, répondit dans un ricanement le blond avant de prendre une gorgée de cocktail, puis d’affirmer un visage plus sérieux. Ce n’est qu’une photographie, et comme nombre de clichés, ce n’est pas le genre de chose impossible à falsifier. Si tu nous en fait part, c’est probablement parce que tu dois avoir encore des réserves, qu’il te manque certaines choses pour finir le puzzle. Je pense que le mieux pour commencer est d’en parler calmement, à tête reposée, de ce qui nous lie.

Vesper opina du chef, l'œil humide fixé sur Nemesis. Elle posa ses deux mains jointes sur la table dans un geste de compassion et le blond passa une des siennes dessus, en support, avant de la laisser parler, l’encourageant en lui disant de s’orienter sur les connexions qui prouvent son identité. Une brume de sciure s'éleva paisiblement, avec des fragrances d'essences mixées, donnant au parfum la senteur typique de l'île jusqu'alors supposée natale de Nemesis, fleurie, pas comme le champ de bataille enneigé dans lequel elle avait poussé son premier cri. La forme de l'île se dessina, lentement, puis avec plus de détail proche, dévoilant la stature d'une femme confiant un poupon, des tremolos se faisant ressentir dans la construction, trahissant les émotions qui se ravivaient avec les souvenirs de la sorcière.
-Lorsque j’ai choisi de te laisser vivre une vie paisible avec les Archers, je ne pensais pas qu’il arriverait ce qu’il t’es arrivé. Je ne sais pas si tu gardes encore les souvenirs des jours que tu as vécu en leur compagnie, mais quand ils se sont imposés à moi comme la seule solution entre cela et te faire vivre les affres de la guerre dans laquelle je luttais à l’époque. Cela n’excuse en rien mon abandon, plus encore après les raids et ce navire…
-Mais cela appuie les faits que tu a vécu, dont elle est consciente et qu’il est difficile de réfuter, souligna Dagan calmement.

Vesper laissa un petit temps avant de reprendre, la brume prenant l'apparence de Red, mais une version jeune que Nemesis aurait peut-être de la peine à reconnaitre avant d'y songer. C'était l'image de princesse en exil qui était revenu dans la tête du vampire, celle qu'elle avait guidé sur sa voie contraire. Le parfum qu'elle portait alors lui était resté en tête, il y avait des notes de terreur, mais également un arrière point de raffinement que l'on ne retrouvait que dans la noblesse.
-Tu a fini par faire la connaissance d’Elizabeth, dont je n’ai plus de nouvelles depuis longtemps, vu la femme qu’elle étais, je me doute que le destin a fini par la rattraper, et j’en suis vraiment désolée.

La sorcière prit une longue gorgée pour redresser le cap de ses émotions chamboulées par l’idée de ce qui avait pu arriver alors que l'image de Red disparaissait comme prise dans des flammes. Puis des souvenirs plus chaleureux refirent surface pour la réconforter, apaisant son expression et reformant la princesse, mais plus mature, avec le sourire d'une femme heureuse, un parfum d'embrun mêlé à celui de la vapeur douce d'un alcool de bonne facture.
-Notre rencontre date de deux ans avant, et même à l’époque, ses objectifs et les miens ne convergeaient vers une solution pacifique que lorsque nous nous trouvions sur une île particulière, au climat empêchant les luttes entre individus. Après que tu ai été recueillie par elle, elle m'a fait part de sa découverte, et j’ai décidé de te laisser faire tes propres choix, ne désirant te récupérer que si tu te présentais à la marine ou que tu te trouvais dans le besoin et sans passif criminel lourd. C’était sûrement très idiot de ma part, j’aurais bien pus te reprendre à Elizabeth, mais elle s’est entichée de toi, et je voyais bien dans son regards qu’il y avait bien plus qu’une simple affaire d’équipage entre vous. Tu n'as pas trop tardé à faire parler de toi, et même si cela m’attristais quelque peu de te voir faire ce genre de choix pour ta vie, au moins j’avais trois idées sur lesquelles me reposer et qui me réconfortaient. L’une, que tu n’étais pas seule, et que l’amour que je ne pouvais pas te signifier, en un sens, t’était donné par une personne que j’appréciais. L’autre, que malgré tes choix et les obstacles en face de toi, tu étais une fille en bonne santé, vaillante, ayant du succès dans ce que tu entreprenais, même si c’était dans un autre camps, au moins tu t’en sortais la tête haute, et j’étais fière de toi. Et enfin, tu étais heureuse, du moins pour autant que je sache d’après les dires d’Elizabeth, les moments d'allégresse n’étaient pas si rares.

La sorcière sirota un instant le cocktail en ne quittant pas des yeux l'image souriante de Nemesis poupon devenant une fille, puis une femme, pastiche plus enjouée de son avis de recherche de l'époque, sans aucune note ni fragrance autre que celle de la foudre avant de frapper, lourde de regret, puis elle reprit après avoir passé une main sous son œil larmoyant.
-Je n’ai pas cessé de garder l'œil sur ce que tu faisais, convoitant le moment propice à une rencontre sans jamais véritablement le voir venir, jusqu’à que tu me tombe toute cuite dans la bouche à Mirror Ball. Je dois t’avouer que j’ai perdu le cap sur ta surveillance quand l’équipage d’Elizabeth a disparu en même temps qu’elle, je n’avais pour te suivre que les rapports et ton pouvoir particulier m'empêchait de suivre tes déplacements.
-Pour ma part, indiqua Dagan en se grattant la tête d’un air sincèrement désolé. J’aimerais te dire que j’ai été aussi attentif à toi que ta mère l'a été, malheureusement mes activités requérant bien plus de travail sur le terrain et un timing bien serré, il m’a été difficile de libérer du temps pour organiser des recherches discrètes. Pour ce qui est de la garde, d’une part je dirais que le souhait de ta mère est m… Les souhaits de ta mère sont ma volonté, d’autre part au début je n'étais qu’un mercenaire presque trop jeune pour être père à ta naissance. J’ai pris part à la même guerre qu’elle, avec le double de travail qu’implique un rang inférieur, et part après… Je n’ai pu qu'œuvrer dans l’ombre pour te faciliter la tâche à certains moments qu’avec un peu d’arrière pensée tu reconnaitras peut-être. Ce ne sont que des excuses, et je comprendrais si tu ne veux, ou ne peux pas l’accepter.
-Notre conduite est loin d’être irréprochable, et si c’était à refaire, il y a nombre de choses que je changerais. Les doutes ne m'ont jamais quitté a chaque décision qui m'éloignait de toi.

Le mutisme s'emparait des deux amoureux qui s'entre regardaient un instant comme pour juger qui devait parler de nouveau. Cela faisait beaucoup d'informations déjà, mais ce fût finalement Vesper qui se décida à rouvrir la conversation.
-Tu as sûrement des questions à poser, n’hésite pas, encouragea la mère.

Le tout était une suite de monologues un peu lourds et indigestes, et les deux n’avaient pas douté un instant en se confiant que les émotions allaient se succéder sur le visage de Nemesis, comme le couple lui-même était passé par plusieurs airs mélancoliques, nostalgiques ou sérieux. Ils avaient soutenu le flot de parole, si bien qu’il aurait été difficile de parler en même temps, mais les deux se seraient interrompus si elle avait voulu faire une remarque, ou bien auraient prêté une oreille attentive à des remarques.


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Mer 11 Mai - 20:05






Can I call you mother?




La photo n’était restée qu’un instant sur la table avant d’être doucement repoussée vers la blonde. Refus de la récupérer, don de parents anxieux ou simple reconnaissance des faits, elle l’ignorait. Son géniteur prit la parole, ne tentant même pas de cacher les choses. Aussi dure la réalité serait-elle, il prenait probablement la bonne décision, le retour de flammes lorsque la terroriste découvrirait le pot aux roses n’étant pas à prendre à la légère. S’il était certain qu’elle avait fait des progrès quant à sa gestion de la colère et ses relations interpersonnelles, elle n’était pas pour autant prête à pardonner à tous.

Sa Couleur se déploya en même temps que la sciure de Sorcière, ne détectant aucune intention hostile dans le bâtiment. Elle réduisit sa concentration à la pièce uniquement afin de pouvoir suivre la conversation tout en restant aux aguets, principalement par méfiance et sécurité. Les fragments de bois s’assemblèrent rapidement en une construction ondulante, presque instable, mais définitivement reconnaissable. La primée avait grandi dans cette maison après tout, au moins ses premières années.

Amaryllis Island avait été un havre de paix aussi longtemps qu’elle l’avait connu, et bien plus longtemps encore. Un pont miteux utilisé deux fois par an tout au plus, une population restreinte qui se connaissait comme la famille qu’ils étaient probablement tous à un degré plus ou moins proche, des maisons sommaires, mais accueillantes, un climat doux. C’était là l’île qu’elle avait jusqu’alors considérée comme son berceau, à tort comme à raison. Elle y avait finalement été placée pour éviter une guerre, dont elle ignorait tout au delà de la participation de ses parents visiblement. C’était une raison comme une autre de la laisser aux bons soins de quelqu’un d’autre, et selon la durée de la chose, il aurait pu être compliqué de reprendre l’enfant. Encore plus si la guerre avait fini après le passage des esclavagistes, auquel cas ils auraient perdu sa trace…

Nemesis ferma les yeux, la mâchoire serrée, pour découvrir en les rouvrant une figure familière, bien que rajeunie. Chevelure flottant au vent, léger air arrogant, mais qui lui donnait finalement un côté charmeur, Red, qui s'appelait vraisemblablement Elizabeth? C’était un léger choc pour la logia, qui peinait à lier un nom aussi puant de richesse et de noblesse à la capitaine pirate alcoolique et dévergondée qu’elle connaissait.

Mais dans le fond, sa génitrice avait raison. Ce qu’il y avait entre Red et Nemesis dépassait le simple lien entre une cuisinière et sa capitaine. Red avait été une mère de substitution pour elle là quand elle ignorait quoi faire ou où aller. Si la décision de Sorcière de ne pas récupérer sa fille à ce moment-là pouvait être débattue des heures durant, ce n’est pas celle-là que la blonde lui reprocherait. Ses années à bord du Purpura étaient les plus belles de sa vie, les escales où elle descendait avec sa capitaine ses plus beaux souvenirs.

Finalement, elle avait toute sa vie était surveillée de loin ou de près par sa mère, que ce soit par les mots des Archer ou par ceux de Red. Un abandon qu’elle n’avait jamais su compléter. Un lien qu’elle n’avait jamais su couper et, si elle était là, probablement un lien qu’elle n’avait jamais vraiment voulu rompre non plus.

Son père de son côté avait décidé de jouer franc-jeu, avouant clairement avoir beaucoup moins porté son attention vers elle, quand bien même il avait essayé lorsqu’il le pouvait. Finalement, ce qui ressortait vraiment de cette discussion, c’était des regrets.

Que ce soit les parents ou l’enfant, tous en étaient remplis. Eux, de ne jamais réellement avoir repris contact. Elle, de ne jamais avoir su. Des questions, elle en avait un certain nombre qui rebondissaient dans son esprit confus.

Elle laissa le silence planer un instant, essayant d’organiser ses pensées, de remettre de l’ordre et de calmer sa respiration. Finalement elle ouvrit la bouche.

J’en ai… certaines. Mais avant…

Elle posa sa main sur le tricorne, doucement, le caressant avec regret.

Ce tricorne est tout ce qui reste de Mère. Au final, elle n’aura pas été rattrapée par son destin, seulement par celle qu’elle voyait comme sa fille.

Du bout des doigts de la volcanique, les cendres se dispersèrent dans la pièce, non pas en un brouillard asphyxiant, mais pour reproduire une scène. Red, le visage aminci à l’extrême, allongée dans son lit, sa poitrine se soulevant à peine, une jeune fille à ses côtés pleurant en silence. Après quelques instants, les cendres se dissipèrent, se réintégrant au corps de la logia.

C’est elle qui m’a offert ce fruit. Les… conséquences… auront été trop lourdes à porter. Pour elle comme pour moi. Sur son lit de mort, ses dernières volontés étaient que je l’appelle Mère et que j’hérite du navire. La seconde partie ne s’est pas passée comme elle l’espérait mais… Je pense que vous devriez lui faire vos adieux.

Elle leur laissa un instant, une boule dans la gorge. Elle avait fini par réussir à faire les siens il y a peu de temps, mais c’était une plaie à vif, qu’elle venait quasiment de rouvrir à grand coups de dents. Une larme s’échappa, roulant le long de sa joue sans qu’elle cherche à l’arrêter. En d’autres temps, elle aurait vu cela comme une marque de faiblesse et l’aurait faite évaporer, mais… Red méritait cette larme, et bien plus encore.

Un léger toquement retentit à la porte, auquel la patronne ordonna d’entrer. Un homme chauve, au nez légèrement crochu et à l’air chafouin entra, un plateau à la main sur lequel trônait trois verres et une bouteille rondelette au sommet scellé par la cire. Il les déposa doucement sur la table avant de s’incliner légèrement, quittant les lieux à la demande de la blonde, qui saisit le haut de la bouteille pour faire fondre le sceau, la cire rassemblée en une petite boule par des mouvements de cendre jusqu’à laisser apparaître le bouchon, qu’elle retira maladroitement, servant les trois verres.

Elle n’avait guère l’habitude de boire, pour ne pas dire qu’elle n’avait sans doute jamais vraiment touché un verre, mais c’était une tradition du Purpura. Lorsque des négociations étaient possibles, la capitaine ouvrait une bouteille de Diplomatique, prétextant que cela portait bonheur, ou du moins que cela aidait à adoucir les gens. Cela tenait probablement de la superstition plus que d’une quelconque réalité, mais si simplement ouvrir cette bouteille pouvait aider…

Elle contempla le fond de son verre un instant avant de s’exprimer.

Je ne vous forcerai pas à boire si vous ne voulez pas. Mère m’a simplement appris que pour les discussions difficiles… Le Diplomatique était un allié fidèle. C’était peut-être seulement une excuse pour boire, mais…

Elle n’osa finir sa phrase. Elle espérait. Elle souhaitait simplement mettre toutes les chances de son côté pour que les choses finissent bien. Qu’elle puisse apprendre à apprécier ses parents, ou au moins à les connaître. Que tout ne se termine pas dans ce restaurant, qu’elle avait fait construire uniquement pour montrer que la criminalité n’était ni une fin, ni une prison. Et peut-être pour se prouver à elle-même qu’on pouvait remonter la pente tant qu’on ne lâchait pas prise.

Humant doucement le verre, l’odeur forte d’alcool, de fruits et de fumée lui fît froncer les sourcils avant qu’elle ne penche le contenant lentement, le goût intense du rhum manquant de la faire recracher immédiatement. Elle avala pourtant, le liquide brûlant tout ce qu’il traversait comme du feu liquide, mais l’aidant à trouver le courage de commencer.

Je pense qu’on peut commencer par la plus simple… Votre nom, Sorcière. Je n'ai pas cherché à l'apprendre, mais je pense que c'est une bonne façon de débuter. Après tout, c'est le mien aussi non?

Ensuite... Est ce que j’ai un prénom? Ou est-ce que vous avez laissé ce soin aux Archer?


L'autre question qui lui brûlait la langue était plus délicate, et pour être honnête, elle n'était pas sûre de vouloir une réponse... Elle hésita un instant, reprenant une gorgée du liquide brûlant, retenant de justesse une quinte de toux face à son goût auquel elle n'était pas habituée.

" Est ce que... Enfin..."

Elle se contorsionna légèrement sur sa chaise, visiblement mal à l'aise.

" Est ce que... vous aviez demandé à Mère... de ne pas me parler de vous?"

Si ses parents répondaient par l'affirmative, ce n'était guère une bonne nouvelle. Certes, sa génitrice avait avoué ne pas souhaiter la récupérer à l'époque où la gamine grandissait sur un navire pirate, mais cela n'empêchait pas qu'elle aurait pu vouloir au moins communiquer. Dans le cas contraire... Cela prouvait simplement que dans l'affaire, Red était loin d'être blanche de toute culpabilité également.

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Ven 20 Mai - 14:57





Des espoirs pour l'avenir

A la mention de la vision de sa fille voyant Elizabeth comme sa mère et caressant ce dernier souvenir d’elle, Vesper comprenait qu’il s'agissait de son couvre-chef, ce qu’elle n’avait pas identifié jusque-là. Ses mots ne s'arrêtèrent pas là, suggérant qu’elle était responsable de sa mort ce qui, sans être parfaitement logique, était tout de même probable. La petite dessinait de son don maudit une fresque que le vampire connaissait pour l’avoir vue ailleurs, la maladie, le déclin. Elle n’était finalement pas morte de ses mains, mais Nemesis avait l’air de s’en vouloir, probablement à cause de son attachement, c’était quelque chose de très humain après tout. Pour sa part, sans être totalement indifférente, Vesper se doutait bien que la femme n’était plus, et c’est ce qu’elle avait entendu par “Rattrapée par son destin”.
-Elle a toujours eu des attentes vis-à-vis de tout, des espoirs. C’est en visant la lune systématiquement qu’elle avait réussi à se soulever où elle en était. La vie ne lui a pas tellement fait de cadeau, je suppose qu’elle a accueilli amèrement ce dernier, l’inaction et la faiblesse ont dû au moins autant l’agacer que son désir de rester à tes côtés devait être fort, conclut le vampire sans aucune trace de tristesse sur le visage.

Ses émotions n’étaient pas particulièrement chamboulées par la nouvelle, elle s’y attendait d’une part, et puis les années lui avaient appris à se confronter à la mort de ses collègues et amis à la longévité plus hasardeuse, à la constitution plus fébrile. Dagan quant à lui arborait une mine assez sérieuse, ce qu’il avait tendance à faire pour prendre sur lui, paraître “masculin”, éviter de partager son ressenti sur la situation. Il n’avait pas beaucoup côtoyé Red, ou si peu, mais les rares fois où il l’avait fait il en avait gardé un bon souvenir. Elle avait été une des rares fauteuse de trouble à ne pas trop se complaire dans la crapulerie, et même si ses activités n’étaient pas des plus pacifiques, il devait admettre qu’elle avait été assez souple et beau jeu envers ses adversaires.

Un des hommes du bâtiment entra, confirmant la propriété comme ayant Nemesis comme acquéreuse. Un fond de fierté s’était niché dans l'œil unique de la sorcière alors qu’elle tapait discrètement sur la cuisse de son amant qui comprit la chose après avoir vu son regard. La petite revint avec la bouteille et la présenta, ainsi que quelques verres, comme étant une tradition de Red. En fouillant dans ses souvenirs, Vesper ne trouva pas de moment ou la femme avait usé de Diplomatique, même lors de son annonce au vampire comme quoi elle avait recueilli sa fille à son bord.
-C’est peut-être une coutume qu’elle a abordé au cours de ses voyages, je ne lui connaissais pas ce rituel et… ce ne sont pas les moments qui nous ont manqué pour parler de sujets difficiles.

Les deux acceptaient l’alcool, mais Vesper usa de son fruit pour faire disparaître le goût une fois en bouche, laissant le verre vide d’un seul coup de manière à ne pas avoir à en re boire. Dagan encaissa tout de go le rhum solide, puis eut un frisson, marque générale d’un alcool pas trop à son goût. Il échangea un regard avec son amante et lui fit signe que oui, elle avait probablement bien fait comme il avait deviné.
-Trop fort pour nous, avoua le blond en reposant son verre néanmoins vide. Les moments difficiles d’Elizabeth devaient se situer autour de négociations compliquées, y’a de quoi bien ramollir le crâne avant d'essayer de soudoyer quelqu’un ou de lui faire la peau sans qu’il s’en rende compte. Je m’avance probablement et pour en rire, mais c’était probablement sa panacée pour lutter contre les crapules, ricana Dagan en contemplant la bouteille.

La première question chuta assez doucement sur la table, il était vrai que le vampire était jusque là dans un pseudonymat assez discret. Dagan contenait un petit rire à l’évocation de “Sorcière”, puis celle-ci se mit à parler.
-Si je dois présenter cela dans l'ordre, commença-t-elle. Je suis Vesper, Viscomtesse Arhiman, Commandante des forces gouvernementales. En théorie cela ferait de toi ma dauphine si tu étais de sang noble, mais comme je ne suis pas liée à Dagan par mariage, et qu’il n’est pas de sang noble, cela fait de toi ma bâtarde. C’est loin d’être absolu et y changer quelque chose ne demanderait que de la paperasse.

C’était dit comme avec l’envie que cela arrive un jour prochain mais pas spécifiquement avec une excitation suggérant l’instant présent. La mine de la femme se fit un peu plus grave.
-Pour ce qui est de ton prénom, je me suis retenu de t’en donner un… Je savais que si je le faisais, je n’aurais pas pu te laisser à leur soin. Plusieurs prénoms me sont passés en tête après cela, mais avec les années, avec le temps et ton épanouissement, te donner un prénom maintenant, surtout que je te connais si peu… ne termina pas la voix de Vesper qui s’éteignait dans un silence pesant. Tu t’es faite seule, avec les expériences qui ont parsemé ta vie, je ne peux pas me résoudre à mettre de titre à ton histoire, c’est la tienne.

Dagan se retenait de faire un commentaire détaillant les pistes, par égards. Nombre de prénoms avaient fait une liste d’espoirs pour cette fille, au final elle était ce qu’elle était, et il était en effet juste que si prénom il y ait, ce soit à elle de se le donner. C’était dans la suite logique de l’abandon maternel, Vesper avait tout fait pour laisser de la liberté à sa fille dans ses choix, ce pourquoi elle répondit à la dernière question:
-Personne n’était interdit de te dire quoi que ce soit, sinon que de te le dire que si tu t’interrogeais sur la question. Elevée en famille d’adoption, puis par une femme que tu a prise comme mère, si il n’y avait pas de place pour moi, te faire mention de moi t’aurait sans doute fait plus de mal que de bien, et je pense que tes parents d’alors ont fait le meilleur choix te concernant en m’occultant, te protéger. Te protéger de tes doutes, de toi-même, et bien sûr des conflits dans lesquels j’étais alors empêtrée autant que leur impuissance à te protéger si tu décidais de me rejoindre. L’inverse aurait pu trahir chez eux une envie de se défaire de toi, d’insinuer le doute, d’intensifier les conflits entre vous si tels conflits il y avait, en vérité… Leur choix vis à vis de cela démontre leur amour sans limite pour toi, bien qu’avec mauvaise foi l’on pourrait prétendre à une trahison.

Dagan ne souleva aucun point, plus occupé à finir son cocktail, pas particulièrement désireux de pointer son avis sur le sujet. Quand il reposa son verre, il passa une main dans ses cheveux en réfléchissant, puis posa une question à son tour.
-Le lien qui nous unis tous les trois est relativement ténu au vu des statuts de chacun. Bien entendu on est plus à l’époque du décret Décima, et parler avec toi ne vaudra plus sa tête à ta mère, mais chaque rencontre risque de vous attirer mutuellement des ennuis. Je ne doute pas que chacune d’entre vous ne désire pas abandonner son pouvoir et son influence dans son milieu qui lui est propre, mais est-ce que vous ne pensez pas que vous devriez faire quelque chose à ce propos ?

Cela cloua un peu Vesper sur la table figurativement. Jusque là le blond s’était contenté d’aider à une certaine cohésion, voilà qu’il mettait les pieds dans le plat à discuter des diverses activités et des problèmes que cela allait engendrer. Le navire diplomatique allait-il arriver en eaux froides ? Est-ce que la conversation allait virer au cauchemar ?


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Can I call you mother?




A entendre Sorcière, Red avait été une jeune femme ambitieuse, pourvue d’une volonté ridicule, un faim dévorante d’aller plus loin. Pour la cuisinière, c’était étrange d’imaginer cela, elle qui avait toujours connu sa capitaine comme une femme détendue, criant fort sur ses membres d’équipage le plus souvent pour des raisons douteuses et dont les plaisirs hormis la boisson se résumaient le plus souvent à vadrouiller avec Stella à l’époque où celle-ci était encore à bord. Pour autant, maintenant qu’elle y réfléchissait… Red était l’élève de Taka Kouji, la disciple d’un ancien Yonkou et de l’ancien Swordmaster. Si le titre lui-même ne parlait pas à la blonde, son importance était évidente. Le meilleur sabreur au monde, un individu unique et au-dessus du reste. Apprendre de lui n’avait pas dû être chose aisée, et le convaincre d’accepter avait dû être tout aussi difficile. Ambitieuse, le mot était peut-être faible finalement.

Si elle-même avait pris une petite gorgée du verre de rhum de haute qualité, ses parents eux n’avaient pas hésité à vider le leur d’une traite avant d’avouer que l’alcool n’était pas tellement à leur goût, ajoutant qu’il s’agissait probablement plus d’un allié pour ce qui suivraient les négociations que pour celles-ci. Pour autant, ils l’avaient bu sans rechigner, et que ce soit une simple marque de courtoisie pour ne pas la froisser ou un signe de bonne volonté, n’était-ce pas déjà une preuve qu’ils souhaitaient que la discussion se passe bien? En un sens, peut-être que la bouteille avait déjà rempli son office. La logia soupira un instant avant de répondre, secouant doucement la tête.

Trop fort pour moi aussi. Je n’ai jamais pris le goût de l’alcool de toute manière… L’eau me suffit amplement.

Sorcière finit par répondre à la question, se révélant ainsi sous le nom de Vesper Ahriman, en plus de présenter son lignage noble et son grade de la marine. La logia s’interrogea un instant sur le grade de commandante, peu sûre d’où il se plaçait. Si elle se souvenait bien, c’était juste en dessous de l’amirauté? A moins qu’il n’y ai un rang entre les deux? Elle était cependant certaine que ce n’était ni un petit rang, ni un haut rang. Un échelon au milieu des autres, aussi essentiel que tous les autres dans le bon fonctionnement de la hiérarchie…  Un rire amer, mais pas sardonique, échappa des lèvres de la logia. Se présenter aujourd’hui, n’était-ce pas légèrement inutile, quand bien même elle était celle qui avait posé la question?

Viscomtesse Arhiman… Je suppose que vous ne serez pas étonnés si je vous dis ignorer s’il s’agit d’un haut rang ou non. J’ignore même si c’est réellement important. Sans doute pas si on considère la situation. J’imagine que vous le savez déjà, mais les Archer m'avaient nommé Nemesia.

L’idée d’être reconnue comme la fille de la femme sous ses yeux ne l’enchantait guère cependant. Non pas à cause d’une répulsion quelconque, mais simplement… Elle était ce qu’elle était aujourd’hui. Que ce soit Nemesis, Nemesia Archer ou l’enfant Arhiman non nommée, était-ce vraiment important? Qu’est ce qu’un bout de papier prouvant son nom changerait à quoi que ce soit? D’autant plus que cela les mettrait probablement tous dans une situation peu confortable.

Car non nommée elle était, simplement enfant abandonnée par sa mère au profit d’une autre famille. Les raisons importaient peu dans le fond, c’était ainsi. Au moins, Vesper avait décidé de pousser les choses jusqu’au bout, sans langue de bois ou hypocrisie. Elles ne se connaissaient qu’à peine, et lui donner un prénom aujourd’hui aurait sans doute été une insulte plus qu’une faveur, quand bien même cela peinait la logia de l’apprendre.

Elle ferma les yeux, l’air peiné, en entendant la suite. S’il n’y avait eu aucune interdiction, peu importe comment on enrobait les choses…

Je suppose… que c’était l’égoïsme de Mère. D’aussi loin que je l’ai connu, elle a dirigé le Purpura dans le seul but de ramasser les désespérés, ceux qui avaient tout perdu sauf leur vie. J’imagine que, peu importe les circonstances, elle aurait bataillé pour me garder avec elle. Par amour ou par égoïsme, peut-être que les deux étaient liés…

Oui, dans le fond, la femme qu’elle idolâtrait était humaine elle aussi. Elle qui paraissait indestructible était morte, et elle qui paraissait parfaite avait ses défauts. La boisson, la chair, sa volonté de garder avec elle celle qu’elle voyait comme sa fille, même en sachant que sa mère l’attendait peut-être. Red n’avait jamais été parfaite, ni comme capitaine, ni comme mère, mais elle avait fait de son mieux, tout simplement. Peut-être que ce serait la plus grande leçon que la logia pourrait retirer d’aujourd’hui.

Son père reprit la parole, étant resté majoritairement silencieux jusque là, soulevant un point crucial autour desquelles les deux femmes semblaient danser sans oser l’aborder.

A l’heure actuelle… Les choses sont compliquées en effet.

Officiellement parlant, je reste primée à cent-soixante-cinq millions de berrys pour acte de terrorisme sur Shabaody ainsi que ma survie au Buster Call de St Johns, ce qui complique évidemment les choses. Même si le décret Decima n’est en effet plus actif… Se rencontrer fréquemment est difficile.

Officieusement, les choses restent floues. Je n’ai ni pouvoir particulier ni influence sur le monde hors-la-loi puisque je n’ai aucune alliance ou organisation. Au mieux, ou pire selon le point de vue, j’ai une relation avec Tao Ren puisque j’ai travaillé brièvement pour lui. J’imagine que je peux dire la même chose de Konan Harishigawa, même si ce lien est encore plus ténu.

Le point crucial est finalement que… J’ai aidé le gouvernement sur St Johns dans un but précis. Probablement le meilleur choix que je pouvais faire, briguer le poste de Corsaire. Les choses sont floues à cause de cela, l’information a dû remonter et j’attends un retour du Gouvernement. J’ai quelques plans pour m’aider, mais encore rien de concret.

Si le poste finit par me tomber entre les mains, je pense que se rencontrer ne posera pas de soucis. Autrement… disons que pouvoir parler par escargophone sera un luxe. J’ignore même où aller si les choses se passent mal pour être honnête. J’imagine qu’il faudra que je me fasse discrète jusqu’à ce qu’on m’oublie.


La bouche sèche, la jeune femme approcha le verre de sa bouche, l’inclinant pour se réhydrater avant de se mettre à tousser, ayant oublié que celui-ci ne contenait qu’un rhum de haute qualité, mais également constitué à 50% d’alcool ou peu s’en faut. Elle continua un instant avant de réussir à se reprendre, s’excusant platement et se levant pour activer un petit escargophone connecté à l’entrée.

Désiré, auriez vous l’obligeance de faire monter une carafe d’eau je vous prie?

Bien Madame.

Elle raccrocha avant de se rasseoir, concentrée désormais sur ce que sa mère aurait à dire. Celle-ci ne souhaiterait probablement pas se détacher de sa fonction, à raison, mais peut-être verrait-elle une solution, si solution il y avait même.



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Sam 28 Mai - 4:52





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Visiblement les réponses ne semblaient pas nécessairement faire plaisir à la femme qu’était devenu sa fille, mais Vesper ne savait pas tellement trop où se situer. Sans avoir été tout à fait honnête à bien des égards pour ne pas la froisser, et bien que comprenant l’importance d’Elizabeth dans cette histoire, n’entendre parler que d’elle et la voir froncer les sourcils ou avoir des mimiques à chacune de ses réponses comme si elle donnait la mauvaise lui déchirait un peu plus le cœur à chaque instant. Elle gardait tout pour elle, comme à chaque instant de sa vie, peut-être pas non plus, puisqu’elle avait pu s’épancher sur bien des sujets auprès de son amant qui aujourd’hui mettait encore un dernier clou dans le cercueil de ses aspirations.

Une question s’attardait sur son titre, qui faisait bien plus question de complaisance qu’autre chose.
-C’est somme toute une broutille, les vicomtes et vicomtesses s’occupent de la régence d’un comté pour le compte d’un autre noble, ici le comté Ahriman est une partie infime de l’anneau de Red line qui après un problème d’érosion a peu à peu sombré dans l’océan malgré d’immenses efforts technologiques et financiers déployés par ton grand-père pour le maintenir d’abord attaché à l’anneau, puis hors des flots. Techniquement parlant, je suis propriétaire d’une partie des eaux et d’un cratère.

Voilà que Nemesis reparlait encore d’Elizabeth, et l’égoïsme y était lié apparemment, comme si la femme avait eu un revirement d’opinion, au moins mineur sur le sujet. Même si Vesper devait avouer que cela changeait un peu de voir qu’elle n’était pas là seule à ne pas être sur un piédestal, elle devait admettre que la fille aux sclères noires avait probablement un peu du mal à faire la part des choses sur le moment, comme si les révélations instillaient une confusion dans son esprit qu’il lui faudrait plusieurs jours pour vraiment assimiler. Au fond, lorsqu’elle sondait son cœur, la grande femme doutait désormais d’avoir un si grand lien avec la petite femme ayant l’air très désintéressé, et pourtant. Et pourtant, n’avait-elle pas été aussi désintéressée de tout auparavant, ne l’était-elle toujours pas quand il ne s’agissait pas de ses affaires qu’elle tenait à cœur ? C’était là son sang de vampire, son dégoût pour l’humanité qui parlait, qui lui faisait penser ses choses là et qui, si elle s’y laisser à penser plus longtemps, la convaincra de confronter Nemesis à ce qu’elle désirait vraiment, au fond… mais peut-être serait-ce la meilleure chose à faire, a vrai dire.

Le vampire levait l'œil quand sa fille commença à parler de sa situation, et des ramifications qu’elle possédait, laissant transparaître une expression de dégoût non dissimulé lorsque le nom de Ren Tao fut prononcé. Briguer le poste de corsaire n’était qu’une des manières de se raccrocher au système, et pas nécessairement la plus saine de ce qu’en savait Vesper. Mais d’un autre côté, la mère devait bien avouer que la petite avait réfléchi sur le sujet, plus sans doute que sur les choses dont elles avaient parlé ici. Cela démontrait de sa part une certaine aptitude à la rétrospective ce qui voulait dire que les choses que sa mère lui avait dit aujourd’hui feraient peut-être un meilleur écho demain. Quant à ses propres possibilités…
-Je peux quitter la marine, lâcha Vesper calmement.

Dagan écarquilla les yeux, surpris, la femme soutint son regard.
-Quoi ? Ce n’est pas comme si ils m’apportaient véritablement quelque chose désormais. La paie est grasse, le pouvoir grisant, mais mes responsabilités sont encore moindre, je ne doute pas qu’ils seront sans doute un peu déçus de me voir partir, mais ce n’est pas comme si je n’avais pas d’autres possibilités de carrière. Si cela me permet de fréquenter ma fille sans m’en cacher, quand bien même ses affaires ne sont pas encore réglées avec la marine, tant que je ne l’avantage pas je ne brise aucun vœu. Du reste, mes actifs peuvent subvenir à mes besoins qui ne sont pas excessifs, il me faut juste quoi, une garde personnelle, un territoire ou vivre qui ne soit pas englouti sous la mer, en soit l’affaire d’un mois tout au plus.
-Je… ne pensais pas que tu aurais pu aller jusque là, avoua Dagan.
-Je… commença la mère en cherchant ses mots tout en sentant ses émotions venir pendant qu’elle les choisissait. Te concernant… recommença Vesper en fixant sa fille. Je n’ai toujours fait que renoncer aux opportunités de te garder à mes côtés, à m'insinuer dans ta vie de nouveau, à faire en sorte de combler mes désirs te concernant au profit de ta liberté d’action et de ma poursuite d’un pouvoir, qui, si l’on doit l’admettre, frôle l’arrogance quand on vois le temps que cela ma prit à l’acquérir.

La femme expira lentement, laissant les sentiments imprégner ses joues d’une marque rose.
-A l’évidence, renoncer m’est plus aisé qu’à toi dans les circonstances qui nous entourent, et ne m’est même pas particulièrement nocif. Cela ne tient qu’à une seule chose, ton bon vouloir. Je ne pense pas que cela vaille grand chose à l’égard de ce que je n’ai pu te donner, mon plus grand cadeau à ce jour se limite à t’avoir donné le jour et c’est quelque chose qui est donné à moindre péronnelle, néanmoins c’est l’un des premiers gestes que je te propose de faire pour toi, dans l’idée que tu me laissera, si pas à rattraper le temps perdu, plutôt débuter l’histoire, jamais entamée, de nos liens.

Quoi dire de plus, la proposition était honnête, peut-être pas pure d’intentions, mais sa simplicité était tout aussi foudroyante que le prix à payer en vérité. Elle renoncerait à son grade, à sa position, à son salaire et aux infrastructures tout autant qu’aux diverses protections dont elle disposait, tout cela pour une femme presque froide depuis le début de leur entretiens. C’était peut-être exagéré, peut-être saugrenu, mais c’était une option viable, en grande partie. La sorcière possédait quelques boutiques, pourrait en ouvrir de nouvelles avec l’argent amassé et capitaliser ces actifs dans les choses qu’elle envisagerait par la suite. Elle pourrait très bien devenir une personne au business légitime sans aucune arrière pensée ou activité criminelle ou marine, se rangeant bien gentiment. Pour ce qui était de sa retraite, elle ne doutait pas que sa longue carrière lui vaudrait de ne pas souffrir de soupçons quant à ses intentions, elle approchait des soixante, des quarante années de services, elle n’avait pas vraiment avancé sauf dernièrement, elle pourrait assez aisément passer le flambeau à une génération plus jeune. Quoi qu’il en était et peu importe la décision de sa fille, l’idée était désormais dans la tête de sa mère, même en dehors du cadre de leur relation, quitter la marine pourrait lui donner plus de temps pour elle, ce qu’elle recherchait dernièrement.

De son côté le blond était stupéfait, quelque peu enjoué qu’une chose pareille puisse se produire. Voir “sa femme” se ranger lui éviterait de se faire du soucis pour elle à chaque mission qu’elle entreprenait, même s’il la savait capable. Pour sa fille cela n’annoncerait sans doute que du beau, mais sa décision à ce sujet laissait encore à être entendue. C’était une option très alléchante pour tous les partis en un sens, même si cela laissait de côté le contact de la marine de Vesper pour arranger les choses, elle n’aurait de toute manière pas le pouvoir d’y faire quoi que ce soit. Nan à tout bien considérer, Dagan adorait l’idée et opina du chef discrètement, une main sur le menton.


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Can I call you Mother?




La régence d’un comté, finalement, on pouvait assimiler le statut de vicomte à un responsable logistique pour le compte d’un supérieur. Tout n’était qu’affaire de pouvoir, d'échelonnement et de responsabilités. Des choses qui s’instillaient petit à petit dans la vie de la cuisinière également, même si entendre parler d’un grand-père lui causait un sentiment étrange. Finalement, l’histoire de sa vie serait probablement celle d’une jeune femme à la recherche de sa famille sans même le savoir.

Elle nota l’expression de profond dégoût lorsqu’elle prononca le nom de Ren, supputant une histoire qui viendrait peut-être un jour ou l’autre sur la table. Elle-même n’était pas particulièrement attachée au rouquin, tout au plus elle pouvait dire qu’il avait payé grassement et n’avait pas rechigné à augmenter la paye lorsqu’elle l’avait demandé, ce qui en faisait plutôt un bon employeur selon ses standards. Elle avait d’ailleurs toujours un contrat en attente avec lui, qui pourrait probablement lui rapporter un certain montant et augmenter sa crédibilité. Finalement, c’est sans doute ce qu’elle gagnerait le plus dans l’affaire, la somme promise et qui lui paraissait il y a quelques mois massive semblait désormais fluette. Un milliard de berrys, une somme hors du commun pour la plupart des gens du commun. Pour elle, ce n’était plus qu’un ou deux mois de revenus tant ses restaurants marchaient étonnamment bien. Une somme qu’elle investirait bientôt dans l’un de ses projets ou un autre…

Elle releva brusquement la tête en entendant la solution de sa mère, le choc et l’incrédulité affichés sur son visage., à l’instar de son père. Lui non plus ne paraissait pas y croire, malgré l’explication somme toute raisonnable de sa compagne. Elle n’avait pas réellement besoin de l’argent de sa paie et avait d’autres débouchés… Cela pourrait marcher bien sûr mais… La blonde se mordillait la lèvres inférieure, clairement peu sûre de comment aborder le sujet.

A minima, il était clair, de par sa proposition et ses mots, qu’elle souhaitait renouer avec sa fille. Suffisamment pour rejeter une longue carrière et une évolution pour le seul bénéfice d’une relation incertaine, qui pouvait aussi bien tourner pour le meilleur que pour le pire, avec la maudite des cendres. Parler de premier pas aurait été ridicule au vu de la taille de celui-ça, qui prouvait au moins l’honnêteté brute de la marine.

Je… Enfin…

Trois coups discrets retentirent à la porte, laissant une échappatoire à la logia, qui se leva pour ouvrir et récupérer la carafe apportée par l’ancien criminel. Revenant à la table, elle se servit un verre en silence, en profitant pour tenter d’organiser ses pensées. Accepter l’offre était certes tentant, cela lui permettrait de renouer plus vite avec sa mère mais… Elle reposa son verre, l’air fatigué. Fatigué de son statut de primée qui la forçait à prendre des pincettes sur tous les sujets, simplement pour ne pas détruire ce qu’elle voulait obtenir. Elle payait simplement le prix de ses actes. Certains auraient parlé de karma, d’autres de rédemption, elle n’avait pas de mots pour ça, se contentant de détester cette situation, tout en sachant pertinemment qu’elle ne pouvait faire autrement.

C’est… une solution. Mais je ne veux pas être la responsable d’un choix comme ça. Enfin… Comment dire… Est ce que ce ne serait pas mieux d’au moins… voir où les choses me mènent? Je ne peux pas promettre que tout se passera comme je le veux, mais est ce que ce ne serait pas plus simple de garder ça comme une solution au cas où je n’ai aucun moyen de travailler pour le gouvernement?

Notre relation est inconnue du monde, donc si ça empire, c’est un bon dernier recours. Mais même si c’est naïf, j’aimerais qu’aucun de nous n’ai à faire de sacrifice. Je sais que ça ne peut que nous ralentir, mais c’est sans doute pour le mieux. Tout ce que je demande… C’est un peu de temps. Je ne sais pas combien. Peut-être quelques jours, peut-être quelques mois.

Tout ce que je peux promettre à l’heure actuelle, c’est que reprendre contact avec vous est une des choses que je souhaite le plus actuellement, mais que je veux pouvoir le faire librement, pas en me cachant. Je vous ferai parvenir des escargophones blancs, afin que vous puissiez me contacter quand vous le désirez, au moins pour le moment. Enfin, à moins que vous n’en ayez déjà?




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Jeu 2 Juin - 16:26





Is that a choice ?


La stupeur avait rempli la salle et quelque chose laissait un peu de répit à la fille de Vesper. Celle-ci revenait bientôt avec une réponse tout aussi mitigée que toutes ses paroles d’avant, comme si elle avait peur de faire partie de sa vie, comme si quelque chose d’horrible pourrait se produire ou pire, l'empêchait de s’engager. les arguments ne manquaient pas à la blonde pour répondre à la proposition, avec le moindre défaut que de ne taper qu’à côté de la plaque.
-Que tu puisse ou pas collaborer avec la marine n’a pas vraiment de rapport avec ma proposition. Je n’ai pas la capacité de décider où mes effectifs vont se rendre ou quelle mission ils vont remplir, tout comme si tu faisais partie de la marine, tu n’aurais aucun pouvoir de choix quant à tes objectifs. Je me proposais de rendre mon tablier pour que, quels que soient les paramètres, j’ai toujours le choix de te porter assistance, de t’accompagner, tant que tu n’est pas présentement en train de commettre un autre délit que d’être, simplement, criminelle. Cela me permettrait d’avoir une complète marge de manœuvre, de libérer mon agenda pour te consacrer les heures, minutes et secondes que tu jugera nécessaire. Cela te permettrait justement de ne pas avoir à te cacher vis-à-vis de mon statut, et me soustraient à toute enquête potentielle me visant personnellement, je veux dire, que pourrait avoir à dire le gouvernement sur les conversations entre deux femmes à l'escargophone, ou même leurs entrevues. Tant qu’ils ne peuvent pas prouver que je supporte tes activités criminelles, ce que je ne ferais pas, personne ne pourra reprocher notre lien de quelque manière que ce soit. Je perdrais sans doute la protection de la marine, la belle affaire, j’aurais du mal à voir qui que ce soit venir me chercher des embrouilles ou tenter de me kidnapper et une escorte ne coûte pas nécessairement cher.

Dagan opinait du chef, de toute manière biaisé par ses préjugés sur les actions militaires, notamment aux vues des faits récents. Elle avait tout de même été envoyée sur une mission avec trop peu d’effectifs, pour protéger un bout de papier contre les actions de plusieurs groupuscules mieux préparés qu’eux sur une opération ou la marine était en défense. Nan, dans la tête de Dagan, il devait se l’admettre, il trouvait la marine dépassée, orgueilleuse et il espérait juste que Vesper n’en ferait plus partie le jour ou elle plierait le genoux devant le nombre d’opérations faisant fiasco à cause de leurs décisions inconsidérés. Le monde sombrerait probablement ce jour-là dans un marasme et le despote qui viendrait à sa tête serait peut-être pire que les précédents. Mais ce n’était là que présuppositions et pessimisme, le grand blond se servait de nouveau au cocktail pour faire dériver son esprit sur des pensées plus constructives pendant que la sorcière réfléchissait elle-même à quoi dire ensuite.
-Bien sûr, on peut prendre le temps d’attendre que quelque chose se passe, attendre n’est qu’une affaire de temps et le fait que quelque chose se passe qu’une affaire de chance. J’espère que tu es plus chanceuse que moi, cela dit en comparant nos vi… ce que je sais de nos vies, je suppose que nous ne sommes toutes deux pas pourvues de tant de chance que cela.

Le vampire siroterait alors un peu de cocktail et le terminerait avant de reprendre.
-Je ne te demandais pas spécifiquement de prendre la décision a ma place, ou même la prendre quoi qu’il arrive, mais je pense qu’il va me falloir la prendre de toute manière, j’ai sans doute mis le pied au mauvais endroit,  fit-elle en regardant son amant qui mit un temps certain à comprendre.
-Oh… fit-il d’un ton très sombre avant de claquer une main sur son front à peine ridé par les âges. Pour l’instant elle fait partie de la marine, et tu la convoquée dans un endroit qui t'appartient…
-Et comme il est de mon devoir de reporter tout activité criminelle, quand bien même il s’agit de personne que j’apprécie, malheureusement je n’aurais pas d’autre choix que de faire saisir ton établissement en priant que tu ne soit pas dedans le jour où cela arrive, tout cela par peur qu’une enquête ne vienne me mettre les fers pour avoir caché ce que j’ai fait. Je pourrais faire comme si je n’avais rien vu, mais ce n’est pas comme si ma maîtrise inexistante des différentes couleurs pouvait faire quoi que ce soit à une intrusion. Le choix sera plus simple entre rester dans la marine en espérant qu’aucune enquête ne soulève mes activités extra marine, ou de sortir d’elle et espérer que l’on ne me pose jamais la question de savoir où se trouve ma fille n'apparaissant nulle part dans leurs fichiers.

La femme posa ses mains à plat sur la table avant de les écarter en caressant le textile d’un geste éloignant ses inquiétudes.
-C’est la première décision que je prendrais une fois seule dans des appartements de plaisance, je quitterais la marine dans un endroit qui ne soulèvera aucune question, et je me lancerais dans les affaires, enfin, me plongerais dans celles que j’ai déjà lancés. Je te recontacterais sans doute par la suite, pour te donner un numéro civil probablement via Dagan qui saura te retrouver plus facilement que moi. En ce qui te concerne, si tu souhaites attendre ta liberté de corsaire ou celle de prime éteinte pour me parler, j’imagine que cela sera ta décision. Tu me vois… tout de même… désolée de ne pas te laisser le choix, une fois encore, regretta la mère contrite.
-Je m’occuperais de cela, je suppose que je pourrais toujours te joindre via tes malabars à l’entrée ? demanda Dagan tout en confirmant les souhaits de la mère. De même, j’aurais pu être plus prudent, pour le coup on ne savait pas si l’on allait tomber dans un piège ou si tout cela était bien réel, et… bon, c’est un peu tard maintenant de toute manière.

Némésis pourrait sans doute s’en mordre un peu les doigts que ses parents ne soient pas capables de mentir pour elle, en un autre sens, elle qui voulait tenter d’avoir un lien sans secret et sans honte, cacher cela serait bien plus pesant que ce qu’elles partageaient pour l’instant.


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Ven 3 Juin - 21:20






Can I call you mother?




Techniquement parlant, la marine n’avait pas tort, sa fille créait un lien qui n’existait pas, elle compliquait inutilement les choses. Quelle importance qu’elle soit corsaire ou non, il n’était pas illégal de fréquenter des criminels de toute manière et comme le soutenait la vicomtesse, elle se verrait ainsi libéré de la majeure partie de ses obligations et donc bénéficiant d’autant de temps qu’elle le souhaitait. Si cela laissait pourtant la blonde indécise, les mots suivants firent mouche. Aucune des deux n’avait réellement été chanceuse visiblement, et si elle espérait en effet pouvoir décrocher le poste de Grand Corsaire… Espérer faisait mal. Plus elle espérait et se démenait pour l’obtenir, plus son futur serait vide de sens si elle échouait. Garder une option de “dernier recours” pour autre chose que sauver sa vie était inutile. En un sens, si elle ne mettait pas tout en jeu pour réussir, elle ne faisait que risquer l’échec.

Je… Non, c’est vrai. Je place peut-être trop d’importance sur ce poste pour décider de mon futur.

La suite était moins joviale encore, sa mère indiquant clairement que venir ici était finalement la cause de sa démission prochaine. La confusion pourrait se lire sur le visage de la logia, qui peinait à voir comment un déplacement dans un restaurant pourrait amener à ce genre de conséquences, d’autant plus si personne ne savait qu’elles s’étaient rencontrées. Activité criminelle, le restaurant était entièrement légal et opérait selon les lois de Yakoutie Island, était fondé avec de l’argent blanchi par divers autres restaurants, appartenait en nom à Samuel et celui de Nemesis ne se trouvait sur aucun document. Pour autant… Sa présence ici était déjà un souci potentiel et en cas d’information, la marine ne lâcherait probablement pas l’affaire, et Samuel était un businessman avant tout, il dirait tout pour peu que ses intérêts soient suffisamment menacés et qu’il puisse couvrir ses propres contacts pas toujours très légaux.

La jeune femme pâlit en se rendant compte de ce qu’elle avait fait, qui partait pourtant d’une bonne intention, mais qui finalement était une erreur, ou au moins un acte pas assez réfléchi. Un sourire auto-dérisoire finit par transparaître sur ses lèvres après un instant.

Ce que je pensais une bonne idée ne l’était peut-être pas tant que ça. Je me suis dit qu’un lieu privé serait sûrement plus adapté qu’un lieu neutre où on pourrait me reconnaître, encore plus sur Yakoutie…

J’aurais sûrement dû plus y réfléchir mais…

J’avais peur. Peur de ne pas oser appeler. Peur de raccrocher sans dire un mot. Peur de tout faire échouer. Peur de prendre contact avec quelqu’un. Alors quand j’ai eu le courage de le faire, je l’ai fait immédiatement. Par peur de ne plus jamais l’avoir.


La peur de l’inconnu, probablement l’une des plus grandes peurs de l’être humain. Si cet inconnu-là avait un visage et un nom, pour la logia qui s’était longtemps coupé d’un maximum de relations sociales, il pouvait être plus cruel qu’un inconnu complet. Au moins, tout tenait encore debout pour le moment, malgré un mauvais coup.

Si vous voulez juste faire passer un message, je vais vous donner le numéro de Samuel, un associé. Il est… comptable, ce qui de ce que j’ai pu comprendre revient à du banditisme dans le cadre de la loi. Plutôt fiable. Pas tellement le genre à aller vendre la mèche.

Tant qu’ils ne rentraient pas dans les détails, Samuel ne causerait pas de soucis. Et dans le pire des cas, ce n’était pas lui, qui avait visiblement un “ami d’école économique” placé dans une organisation plus que louche du Nouveau Monde qui se permettrait de faire la morale. En attendant, la logia avait au moins deux questions, même si le plus gros était passé.

Je me demandais…

Elle désigna ses yeux du bout des doigts.

Pourquoi? Enfin, je veux dire…Je me rappelle vous avoir vu avec les mêmes. Alors où est le truc?

Et tant que j’y suis, je pourrais faire une meilleure hôtesse, est ce que vous souhaitez manger quelque chose?



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Mar 7 Juin - 15:08





The mom


Visiblement la fille était en pleine réflexion l’espace d’un instant, puis chavirait dans d’autres pensées changeant son expression dans un aller-retour assez éloquent de ses émotions. Elle admettait que son plan n’avait pas été des meilleurs, et ses deux parents affichèrent une expression chaleureuse, compatissante du fait que comme elle l’expliquait ensuite, elle était dans un moment de doute, de crainte, de questionnement.
-Ce n’est pas si grave, tenta de la rassurer sa mère. Tu n’a pas a t’en vouloir, c’est… Je suppose qu’avec la fin de ton deuil et le fait de vouloir essayer de te rapprocher de moi, tes émotions devaient-être en effervescence. Tu devrais te féliciter d’avoir pu faire le premier pas, comme je t’en remercie.
-..également.. marmonna Dagan, ne sachant pas quoi dire pour appuyer sa bien-aimée.

Il marmonna qu’elle avait également probablement pris plus de risques qu’eux deux à la contacter, et qu’elle aurait pu se retrouver avec de sérieux ennuis à sa porte, et qu’il était fier d’elle, pour ce que cela pouvait signifier pour elle. Nemesis donna ensuite les indications à Dagan pour la manière de reprendre contact, et il nota tout cela dans un coin de sa tête. Puis le sujet dériva sur la question de ses yeux.
-Slynt aurait probablement pu mieux l’expliquer, commença Vesper à voix basse en cherchant dans ses souvenirs. C’est dû à ma lignée vampirique. Mon père était un vampire d’une lignée particulière, possédant une traque puissante s’affichant dans son regard, et si normalement ce genre de pouvoir ne se transmet pas aux progénitures, qui expriment leurs capacités propres, mais c’est une chose qui peut-être influencée par l’expérience infantile. Mon père a été cruel envers moi, il m’a appris à être tout aussi cruelle, expliqua la sorcière en dévoilant un orbite vide derrière ses mèches de cheveux. J’ai donc développé le même don que lui, et ce mode de traque particulier à notre sang. Lorsque je m’abreuve…

Dagan laissa dépasser son avant bras devant Vesper qui mordit quelques secondes avant de s'arrêter, laissant son œil changer d’apparence.
-...mon corps déclenche mon instinct de prédateur vampire, cela me force à traquer les gens, à les tuer plutôt que de les garder en vie et malheureusement aussi à me gorger plus que de raison, provoquant des morts inutiles.

L’œil revint à sa forme originelle, d’un jaune doré habituel et à la sclère blanche.
-J’ai dû travailler pour m'empêcher de tuer, puis de boire trop, chose pas très aisée quand l’on considère qu’un être humain ne peut même pas se passer d’un litre et qu'il en possède cinq. Mais pour ce qui est de tes yeux, d’après Slynt.. Un de mes anciens collègues, semi-vampire, tout comme toi, mais passionné par l’histoire et les différents dons dont ma race est doté.. C’est probablement dû à l’hybridation. Ton père est humain, je suis un vampire, le mélange est souvent hasardeux de ce qu’il en disait, parfois il s’agit du meilleur des deux mondes, parfois d’une créature grotesque inconfortable en plein jour comme dans l’obscurité. Slynt a théorisé que tes yeux était peut-être un moyen pour mon corps de te marquer comme quelque chose sous ma protection, dont les humains devraient se méfier, et qui m’appartenait, ce qui m'a peiné grandement, tu peux t’en douter, considérant l’ironie qui me faisait t’abandonner pour ta sécurité…

Dagan passa sa main sur le dos de Vesper qui s’effondrait, prostrée sur la table par ses souvenirs.
-L’on a pu que supposer que tu n’avais aucune de ses caractéristiques à part celle là, puisque l’on ne t'a pas vu grandir, et hypothétiser également qu’ils ne te permettaient pas de voir aussi bien qu’elle dans l’obscurité, souligna Dagan, soucieux de ne pas laisser un blanc pesant s’imposer. C’est quelque chose que vous partagez, et que d’autres vampires ou hybrides peuvent posséder, plutôt rare donc, mais pas improbable de le voir ailleurs.

La mère reprenait contenance petit à petit et Nemesis revenait à ses capacités d'hôtesse. Vesper regarda Dagan qui lui fit un signe de tête.
-Probablement quelque chose de copieux pour ton père, disons des pâtes de ton choix, pour moi quelque chose de plus léger, disons un dessert aérien, une mousse de citron ou autre chose du genre ?


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Mer 8 Juin - 15:28






Can I call you mother?




Malgré l’échec reconnu qui plaçait pourtant sa mère en mauvaise position, celle-ci se contentait finalement de tenter de la réconforter, quelque chose qui n’arrivait plus depuis longtemps. Savoir qu’au moins, la marine ne lui en voulait pas, bien au contraire, remonta légèrement le moral de la logia. En un sens, c’était vrai que passer cet appel lui avait demandé plus de courage que de voler pour confronter les navires de la révolution il y a peu. Elle ne pouvait qu’espérer qu’elle ne finirait pas dans le même état, même si les choses paraissaient bien parties.

Quant à ses yeux… De ce que sa mère en disait, c’était simplement un souci d'origine vampirique? Cela laissa la blonde coite un instant, perturbée à l’idée d’ainsi apprendre qu’elle était issue d’une lignée de vampires. Etait-ce réellement important aujourd’hui? Probablement pas, mais avait-elle jamais pris la peine de remettre en cause son humanité? Un vampire et un humain étaient-ils si différents même?

De ce que Vesper lui expliquait, elle s’en sortait plutôt bien au final, héritant seulement des yeux de sa mère là où elle aurait pu être une abomination impie défiant toutes les lois de la nature et condamnée à souffrir jusqu’à sa mort. Même si elle avait eu quelques ennuis à cause de sa “différence”, celle-ci n’était finalement que très peu marquée.

J’ai échappé au pire donc. Un tour du destin, ou la nature qui fait ce qu’elle veut. Finalement, une réponse sûre est plus ou moins impossible. Je me contenterais de me réjouir que les choses se soient arrêtées à mes yeux. Vu l’environnement que j’ai eu, je ne sais pas ce qui se serait passé si j’avais eu ces instincts de chasseur…#

Un léger sourire ornait ses lèvres en se disant que oui, si elle avait eu les mêmes soucis que sa mère, son enfance aurait été bien différente. Elle n’aurait probablement pas été gardée dans une cuisine, plutôt élevée en chien de chasse et abattue au premier souci… C’était probablement une chance dans le fond.

Prenant les commandes, elle se leva lentement, annonçant qu’elle allait préparer ça et qu’elle revenait rapidement. Si ses parents s’interrogeaient sur le besoin qu’elle avait d’aller en cuisine elle-même plutôt que de passer commande, elle ne pourrait que répondre simplement que c’était parce qu’il y avait des choses qu’elle ne savait pas dire autrement qu’en cuisinant. S’ils avaient besoin de quoi que ce soit, l’escargophone était le long du mur, de toute manière les salles VIP avaient une certaine priorité sur la salle générale.

Fermant doucement la porte, elle pris la route des cuisines d’un pas décidé, se lavant les mains à l’entrée avant de saisir un tablier et de signaler sa présence au chef, indiquant qu’elle prendrait la station à part, prévue pour son usage personnel lorsqu’elle décidait de venir travailler.

Commençant déjà à préparer les oeufs pour une mousse aux fraises, elle s’interrogea un instant. Pourquoi faisait-elle cela? Pour reprendre contact avec ses parents, bien sûr. Dans quel but? Celui de retrouver une vie “normale”. Une vie stable. Le genre de vie qu’elle avait longtemps envié sans se l’avouer. Si Red avait été son modèle maternel pendant des années, elle avait aussi été sa capitaine à bord d’un navire pirate.

Mais au final, que ressentait-elle vraiment pour sa mère?

Du ressentiment en premier. Raisons ou non, elle avait été abandonnée et avait eu une vie plus que difficile en partie à cause de cela. Elle ignorait si les choses auraient été meilleures avec Vesper au lieu des Archer, peut-être même qu’elle cherchait simplement à placer le blâme sur quelqu’un, mais quel enfant n’aurait pas un tant soit peu d’aversion envers les parents qui l’avaient abandonné?

Le pardon ensuite. Elle ne l’avait pas abandonnée simplement pour s’en débarrasser. Elle avait cherché à la placer dans une bonne famille, avait suivi sa vie de loin, avait probablement regretté également de l’avoir fait. En un sens, les deux femmes étaient similaires, n’osant peut-être tout simplement pas empiéter sur l’espace de l’autre, quitte à s’éviter. Il y avait eu des conséquences non désirées bien sûr, comme pour tout acte. Mais dans le fond, cet abandon avait été fait à contrecœur, et maintenant qu’elles commençaient à tenter de reprendre contact, ses parents faisaient de leur mieux pour répondre à ses avances.

L’espoir en dernier, tout simplement. L’espoir que leur relation irait en s’améliorant, qu’elle florirait au mieux et que le futur s’ouvrirait à eux. L’espoir qu’en faisant ainsi, elle puisse remettre sa vie sur des rails plus simples.

Alors qu’elle finissait de préparer le tout, elle tourna brusquement la tête, attrapant un torchon avant de cracher dedans une gerbe écarlate, sentant son dos brûler, la douleur l’assaillant et la faisant se recroqueviller comme une langoustine, toussant éperdument alors que les cicatrices qu’avait laissé sa confrontation avec Eken Sor ressurgissait, son sang devenant feu liquide en passant près des capillaires qui avait brûlé, se répandant dans tout son corps, la laissant pantelante et tenant difficilement sur ses appuis. L’un des employés l’amena jusqu’à la salle de repos, s’assurant qu’elle allait bien.

La tête lui tournait, son dos était plus que douloureux, elle se sentait vidée de toute énergie, mais plus que tout, elle ne voulait pas en finir comme ça. S’effondrer maintenant aurait pu tout ruiner. Elle prit quelques minutes pour reprendre son souffle, espérant sans succès que son état s’améliorerait avant de se lever, manquant de tomber instantanément. Un pas après l’autre, elle arriva jusqu’aux cuisines, où elle découvrit un plateau avec la mousse aux fraises et les carbonaras qu’elle n’avait pourtant pas fini.

Je me suis occupé de finir la préparation et de vous préparer un plateau patronne. Vous voulez de l’aide pour le monter?

Elle déglutit un instant. Elle aurait aimé finir le tout elle-même, mais il avait fait le bon choix, avec son absence, les pâtes auraient été ruinées…

Ça ira, je te remercie Dylan.

L’homme se contenta d’un hochement de tête avant de retourner à son poste, laissant la blonde face au plateau. Elle serra les dents avant de le prendre, le poids pourtant léger lui semblant affreusement lourd, chaque pas une épreuve, chaque marche une torture. Si sa crise précédente l’avait laissé en sueur, cet exercice finissait d’enfoncer le clou. Saisir le plateau à une main pour ouvrir la porte de la salle 18 fût probablement plus éprouvant pour elle que de se battre.

Elle posa le plateau sur la table, pas aussi doucement qu’elle l’aurait aimé avant de placer les plats devant chacun et s’effondrer sur sa chaise, un sourire fatigué sur le visage.

Désolée de l’attente… Je me demandais… C’est comment travailler pour la marine?

Si elle désirait ce poste, il était difficile de nier qu’elle s’inquiétait tout de même pour le futur. Tant de “et si?” la rongeait de l’intérieur. De ce qu’elle savait, elle aurait probablement beaucoup de liberté à quelques exceptions près, mais si elle devait répondre de certains actes… Elle avait décidé de tourner la page bien sûr, mais rien n’était jamais garanti de se passer correctement. Sa mère l’avait déjà souligné, leur chance n’était pas des meilleures.

Une légère toux l’agita, qu’elle étouffa de la main droite, avant de s’amplifier soudainement, dérapant en quinte, puis en crise, venant même à cracher du sang, soudainement prise de faiblesse. Elle tenta de prendre la parole, cherchant à rassurer ses parents. Elle ne pouvait pas laisser les choses comme ça, pas après autant d’effort pour cette réunion.

Ça… Ça va… Aller…

Des points noirs apparurent dans son champ de vision alors qu’elle essayait de se lever, bientôt remplacé par un champ blanc et une sensation de flottement, une perte de force et l’impression d’un choc sourd alors que le blanc devenait noir, les sons sourds. Une expérience désagréable, connue sous le nom de perte de connaissance.



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Lun 20 Juin - 15:44





You're not alone


La blonde s’était donc excusée pour aller aux cuisines et les deux parents se regardèrent un moment avant que la sorcière ne s'avachit un peu plus sur sa chaise d’un air légèrement défait.
-Tu t’en sors bien, ne t’inquiète pas, la rassura Dagan en posant de nouveau sa main réconfortante sur une des épaules de la sorcière.
-Je n’en suis pas si sûre.. Elle a vécu tellement longtemps sans nous, j’ai du mal à croire qu’elle est véritablement envie de fréquenter nos vieilles peaux de fossiles… Elle est en âge de trouver un parti déjà, d’avoir.. des amis, des amoureux, des enfants mêmes, mais rattraper son temps avec ses parents…. Je ne sais pas Dagan, je ne sais pas. Elle est si proche et si loin à la fois, je pourrais la toucher, mais je ne suis pas sûre qu’elle ne se volatilise pas sous mes doigts, qu’elle change d’avis et s’en prenne à nous.
-Mais elle..
-Quand bien même elle a l’air totalement amicale, je.. je vois bien que quelque chose se dresse entre nous et elle, comme un voile de pudeur, et c’est normal… mais..
-Tu espérais plus, je sais.. Il va nous falloir être patient. Ca part pas trop mal jusque là, et je sais que tu te fais des angoisses, mais ne te fais pas de cheveux blanc la dessus. Ce serait encore plus dommage que cela risquerait de la perturber si elle venait à remarquer, plus encore que maintenant, que tu as des peurs concernant votre lien.
-Facile à dire..
-Ce n’est pas si différent d’un combat, ou du débourrage d’un cheval, plus tu vas hésiter, te montrer peu confiante, moins cela l'amènera à l’idée que c’est une bonne chose pour vous deux de ton point de vue. Et si elle se méfie parce que tu te méfies, déjà qu’elle avait l’air prête à la fuite, tout cela n’aurait que peu d’avenir.

Le vampire poussa un long soupir avant de se planter sur la table, puis reprenant lentement un peu plus ses aises, évacuant le stress dans une inspiration revigorante, comme si elle était investie d’une nouvelle joie de vivre, en témoignait son sourire retrouvé. Dagan tapa de sa main sur une de celle de Vesper, pour la féliciter.
-C’est ça, acquiesça-t-il.

Le couple attendit comme cela un moment avec le faciès d’une famille “parfaite” patientant pour leur fille “parfaite” d’arriver avec un plat préparé selon un talent “parfait” qu’elle avait développé pour l’occasion. Mais quand elle entra, toute façade s’écroula, si ce n’était celle de l’établissement, à la vue de la scène qu’offrait la pantelante petite blonde au doigté un peu brutal pour son plateau. Cette vue fit se relever à demi Vesper et Dagan qui se faisaient du souci pour Nemesis. Elle avait l’air en forme, pas malade ou autre, bien qu'apparemment exténuée, ce qui suggéra un sourire un peu moqueur de la part du blond, un peu taquin.
-Si faire la cuisine te met dans cet état, je suppose qu’ouvrir un restaurant n’était pas une si mauvaise idée, blagua-t-il avant de se faire taper le bras par Vesper, l’invectivant pour sa rudesse.

Le vampire se concentra plus sur le fait de répondre à la question que la petite avait posée.
-Si je devais prendre le point de vue de Flint, qui était un de mes subordonné et dont la carrière à pas été entravée comme la mienne, c’est un parcours relativement paisible, parsemé d'embûches de plus ou moins gros calibre, souvent plus provoquées par les faits de la marine que par les criminels de tout bord. En ce sens que, quand je regarde les moments difficiles qu’il a dû affronter, c’était souvent plus dû à l’absence ou au manque d’effectifs qu’autre chose. Dans le fond, c'est un métier pas plus bête qu’un autre, sans doute plus risqué que de travailler dans une société militaire privée. Une société privée qui perd des employés à cause d’une erreur se voit rapidement mettre la clé sous la porte par manque de réputation de sécurité ou d’efficacité de son personnel, disons que la Marine à prit le vilain penchant de mettre la poussière des effectifs morts pour eux sous le tapis quand il s’agit d’en retirer des leçons, bien que les sacrifices soient bien vu, tout de même par les marines. J’imagine que l’expérience peut varier, c’est un peu comme une un concasseur de rochers, certains cailloux ont une vie prospère, d’autres sont pris dans les éléments et réduits en poussières, mais au vue des circonstances du monde, c’est sommes-toute un mal nécessaire, puisque cela fait naître un certains nombre d’éléments forts dont l'ordre à besoin pour lutter contre les forces mal intentionnées.

La femme avait lentement vidé son sac alors que les symptômes de la blonde commençaient tout aussi lentement à s’accumuler, s’aggravant de secondes en secondes jusqu’à l’inquiétude mêlée de gravité dont l’ambiance du moment allait presto vers la catastrophe. Après une gerbe de sang, activant l’instinct maternel de sa mère, la petite s’était décidée à se lever, toujours une mauvaise idée. Était-elle malade ? Avait-elle fait quelque chose de dangereux pendant son interlude gastronomique ? Rien n’était sûr et la détresse que déclenchait Nemesis, toute de déni face à son propre état, acheva de convaincre sa génitrice de se vaporiser à travers la table, chemin le plus court pour secourir sa chair et son sang.

Arrivant à sa portée, Vesper se matérialisa brusquement, créant un craquement d’air à la compression des particules de sciures, avant de tendre les bras pour recueillir son enfant dans ses bras, du moins dans son esprit c’est ainsi qu’elle avait vu, prémédité son action. Comprenant que ses bras ne tiendraient pas sa Nemesis puisqu’ils se pulvérisaient à son contact, elle amassa de la sciure pour aider sa fille à s’allonger avant de regarder d’un air bouleversée ses propres membres. Quel sort du monde, quel destin cruel pouvait ainsi présent se charger de la séparer de la sensation d’un contact avec sa propre fille ? Le vampire était-il maudit à ce point, qu’il ne pourrait plus jamais la toucher ? Reprenant consistance, autant d’aspect physique que sortant de sa torpeur émotionnelle, elle tenta de nouveau de toucher celle qu’elle voulait protéger, et avant même de sentir la sensation de la peau négligée de sa fille contre ses doigts, le membre de Vesper se volatilisa, faisant naître une larme au coin de son oeil qui pivotait vers un Dagan médusé, stupéfait par ce retournement et presque interdit quand à ses propres actions. Comme si cela allait changer quelque chose, elle retenta nombre de fois de nouveau, sans succès, amenant de plus en plus de détresse dans son esprit, dans son air.

Dépassant son état personnel, somme toute probablement un problème temporaire, elle tenta d’observer sa fille, cherchant ses blessures, voulant la faire basculer pour éviter qu’elle ne s’étouffe avec son sang. Le corps du vampire, capricieux là encore, se pulvérisa et contre sa volonté, l'empêcha d’agir, comme si chaque fragment de la femme-sciure ne désirait qu’une chose, se trouver loin de ce corps de braise, de peur de prendre inexorablement feu et qui n’avait pas nécessairement tort, en témoignait l’accroissement de chaleur que ressentait Vesper. L’agacement, l’énervement contre elle-même et sa colère contre ce moment si destructeur dans cette journée “parfaite” amenait la créature de la nuit à pousser un cri de détresse, ce à quoi l’univers répondit avec toutes les voix possibles, mêlant le son aux visions, dans un échos terrible de son tourment. Alors que son esprit tentait de se focaliser sur l'état de sa fille, y concentrant toute sa volonté de savoir d’où venait le mal, elle plantait les doigts d’une main dans un de ses avant-bras, forçant par un miracle brutal, à faire reprendre forme à son membre, écoulant du sang sur sa fille alors qu’elle parvenait tout juste à toucher sa peau pour la première fois depuis des années.

Le monde s’apaisa presque sous le poids du miracle. Toutes les voix, tous les sons, toutes les visions s’estompant en même temps que la colère qui avait manifesté son être disparaissaient sous l’enchantement que procurait ce simple contact avec le fruit de ses entrailles. Et sa conscience chuta lentement et paisiblement, enfin en paix après avoir enveloppé sa fille dans ses bras et prise tout contre elle pour la border de sa sécurité maternelle.

Les deux femmes étaient parfaitement inconscientes, figée dans un acte peut-être pas désiré par la fille, mais laissant un tableau que Dagan regarda d’un œil très partagé entre ses propres sentiments d’angoisse vis-à-vis de leur état et l’admiration de la scène légèrement enchanteresse, si l’on omettait le sang ici et là.


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Mar 21 Juin - 15:25






Can I call you mother?




La blague grivoise de la part du père de la blonde ne lui fît gagner qu’un regard morne. Elle en avait entendu un paquet à bord du Purpura, d’autant plus avec Erik comme chaperon pendant le jour. Ça avait duré un moment, jusqu’à ce que la gamine pose une question gênante à Red, qui avait poussé une sacrée gueulante sur son équipage, rappelant qu’ils étaient peut-être des criminels, mais qu’il y avait une enfant à bord. Les vannes vaseuses et autres prétentions avaient disparues, au moins tant que les oreilles de Nemesis étaient à portée, mais au fond, elles n’avaient fait que ressurgir une fois qu’elle était devenue adulte, sans que la capitaine n’y dise rien cette fois. Elle ne pouvait pas protéger sa filleule de la vie.

A la réponse de sa mère, la jeune femme assimila rapidement le métier comme celui de mercenaire, simplement avec moins de liberté et un salaire stable. Les risques étaient les mêmes, peut-être plus élevés de ce qu’en disait la gradée, mais le fond était le même. Il y avait un boulot à faire, et ils devaient le faire, point barre.

Son inconscience la priva cependant de la chose qu’elle désirait et craignait le plus lors de cette rencontre, le toucher de sa mère. C’était sans aucun doute ce qu’elle souhaitait le plus, sans pour autant savoir comment elle devrait y réagir, ou même comment elle y réagirait instinctivement…



A l’accueil, Désiré faisait son travail de maître d’hôtel, recevant les quelques clients et répondant aux occasionnelles demandes par escargophone venant des salles privées. Son sourire de courtoisie s'effaça en entendant la voix au bout du combiné et il raccrocha, appelant immédiatement un collègue pour le remplacer et grimpant rapidement les escaliers menant aux salons privés, s’arrêtant devant le salon 18 pour respirer un instant et entrer.

Il fronça immédiatement les sourcils en constatant que l’homme à l’air gêné avait dit vrai, les deux femmes étaient totalement hors-jeu par terre. Le maître d’hôtel dégaina un escargophone de sa manche, qui fût rapidement décroché.

Karl? Ici Désiré. La patronne est inconsciente, aurais-tu l’obligeance de venir la chercher et la déposer à la villa?

Le dénommé Karl se contenta de répondre par l’affirmative et raccrocher alors que son collègue composait un nouveau numéro, le connectant cette fois-ci au médecin de l’île avant de tendre l’animal au blond, qui pourrait alors détailler l’état de sa compagne pour obtenir une marche à suivre brève de la part du docteur ainsi qu’un rendez-vous en urgence dès qu’elle pourrait être déplacée.

Platement, il s’excusa que le rendez-vous avec sa patronne ne se soit pas aussi bien fini que les deux partis ne l’auraient probablement souhaité avant qu’un jeune homme aux cheveux blonds-gris ne fasse son entrée, se contentant de saluer les deux hommes avant de saisir la logia et de la mettre sur son dos, sortant sans plus leur prêter attention.

Veuillez excuser Karl, il n’est pas des plus polis. Contrairement à nous, il ne travaille pas au restaurant mais à la villa, il est le majordome de la patronne. C’est également le seul à être autorisé à entrer dans la villa sans y être convoqué, c’est pour cela que je l’ai appelé. La jeune sœur de la patronne s’occupera d’elle pour la suite, j’ai cru comprendre qu’elle était bonne médecin, vous n’avez donc pas à vous inquiéter.

Quant à votre rendez-vous, puis-je vous suggérer de rappeler la patronne d’ici quelques jours pour en reprogrammer un? Le temps qu’elle, ainsi que votre charmante compagne bien sûr, reprenne des forces.


Si le blond manifestait un quelconque besoin d’aide pour transporter Vesper et l’apporter jusqu’au médecin de l’île, l’un des serveurs serait appelé et un bateau fourni pour retourner sur l’île principale.



De son côté, la blonde s’éveillerait dans son lit plusieurs heures plus tard, sa sœur à ses côtés. Elle contempla le plafond un instant avant de soupirer. Dans le fond, les choses ne s’étaient pas si mal passées pour une première rencontre. Peut-être que la prochaine fois, elles se dérouleraient mieux encore, et de fil en aiguille…



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