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Heziel Coffe
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Jeu 4 Jan - 19:46




Malencontreuse postérité.


Cela faisait quelques temps maintenant que les Dokugan avaient survécu à l'épreuve qui leur avait été infligée sur l'archipel de Boyn. Les humeurs massacrantes et autres déprimes passagères dus au tribut lourd du combat et à ses conséquences peu fortuites s'étaient évanouies dans la nature, comme la fumée au dessus d'une casserole en train de bouillir. Nos forbans s'étaient arrêtés sur une petite île assez méconnue de la troisième voie de Grand Line, espérant refaire le plein de provision avant de reprendre leur route pour l'île suivante. Une île que le nain de l'équipage semblait connaitre, bien qu'il garda quelques secrets quant aux détails...

L'île de Parazzi était un havre sans prétention aucune, sur lequel les gens se suffisaient d'une vie rendue paisible par le peu d'intérêt que cet endroit pouvait porter aux yeux des différents pillards qui écumaient les environs : elle n'était forte ni de ressources faramineuses, ni de raretés uniques, ni d'un quelconque intérêt stratégique. Plate et relativement vallonneuse, elle n'offrait que quelques maigres forêts à quiconque aurait tenté de s'y abriter et était aisément occupée par une quelconque force militaire : autant dire que sur la partie de l'océan où la Marine avait une mainmise de fer, il était complètement idiot de tenter faire de cet endroit un QG. De ce fait, les habitants avaient le droit à une vie relativement paisible, basée sur la pêche et l'agriculture ainsi qu'un sens relativement aigu des affaires. Le commerce restait une partie non négligeable de leurs bénéfices.

- Un deuxième, s'il vous plait.

Pour sa part, le Coffe s'était retiré dans une petite auberge qui n'avait fait que peu de cas de sa notoriété grandissante, ce qui n'était pas plus mal : soit on ne l'avait pas reconnu, soit on s'en fichait pas mal. Et pourquoi pas, après tout ? La vie était si tranquille ici. À dire vrai, à part en tant que point de ravitaillement entre des lieux plus intrigants, Parazzi n'avait pas grand chose pour elle si ce n'était une sérénité à toute épreuve. C'est sur ces pensées volatiles que le brun entreprit de consommer un nouveau verre de whisky une fois sa note payée. Dans l'enseigne, une ambiance relativement calme régnait : il était encore l'après-midi, et seuls quelques habitués discutaient ou jouaient aux cartes dans le climat agréable s'infiltrant par les fenêtres quadrillées ouvertes. Le plancher grinçait doucement sous les pas de la gérante, qui s'affairait à maintenir tout son petit peuple heureux.

Les autres Dokugan avaient décidé (entendre par là, perdu à la courte paille) d'emmener Kain se promener dans les grandes plaines inhabitées de l'île, le temps que la faim le rattrape et qu'ils retournent au navire afin de déguster les dernières inventions culinaires du brun. Autant dire que ça lui laissait un peu de marge pour se reposer tranquillement : ces derniers temps avaient été difficiles et il se permettait enfin de relâcher un peu la pression.



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"Are you a man... or a monster ?"

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Dim 7 Jan - 1:00
« Quoi ? Keskiya ? T'as cru que j'avais peur ? J'te démonte moi, j'suis un bonhomme ! »
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« Rah, bordel de... Clebs... REVIENS ! VIENS CHERCHER LE NONOSSE ! MAIS JE SUIS GENTIL, PUTAIN D'ENCULÉ DE CLÉBARD DE MEEEEEEEEEEEEEEEEE... »

Son pied avait rencontré un pavé, que les tremblements fréquents mais quasiment imperceptibles de Parazzi, sujette aux séismes, avaient fini par déloger partiellement. Il fut expédié dans le décor, et un rouler bouler magistral l'amena tout droit à percuter un stand de nourriture situé non loin, dont la moitié des articles furent dispersés à grand fracas. Sa pirouette improbable attira évidemment l’œil de tous les badauds présents dans les environs, tandis que le sale clébard jappait, la queue remuante, comme s'il s'agissait d'un jeu. Furieux, l'apprenti journaliste entreprit de se redresser, carmin de honte, tandis que les civils retenaient pour la plupart un rire moqueur face à sa maladresse. Un costume tout propre, désormais maculé de poussière et de tâches de jus de fruit... Akis serra les dents, pestant pour lui-même, en maudissant ce fichu quadrupède qui l'avait encore embarqué dans de beaux draps. Cette sale bête avait subtilisée sa mallette où se trouvait son article complet sur la reproduction des Grisous Vache, une espèce endémique aux alentours d'Holiday Island et qui se nourrissait pour l'essentiel de planctons, destiné à paraître dans un numéro spécial faune marine du Global Seken Information prévu pour le mois suivant. Il y avait même interviewé Martin Trochian, un expert biologiste particulièrement pénible, sénile et intenable, avec lequel il avait dû lutter des heures durant pour obtenir des propos ne fut-ce que cohérents et compréhensibles pour le commun des mortels. En bref ? Des heures de travail, voilà ce après quoi il s'était élancé, un instant plus tôt. Sans parvenir, bien entendu, à remettre la main dessus... Et voilà maintenant que cet abruti de chien avait l'outrecuidance de le narguer ! S'il l'avait chopé, le rédacteur lui aurait franchement fait passer le goût de jouer avec les professionnels... Mais il n'en eut malheureusement pas l'occasion. Car à peine le Tokushi se redressait-il qu'une silhouette colossale s'élevait derrière lui, effrayant le canidé qui décida de prendre la tangente, la mallette en travers de la gueule. Comme pétrifié, le rouquin pivota lentement, faisant face à une énorme rombière menue d'un tablier qu'il devina être la propriétaire du stand ayant amorti son magnifique saut périlleux.

« Dites donc mon bon m'sieur ! Z'avez tout cassé, z'allez tout repayer ! »
« Mais c'est à dire que... C'est pas moi, c'est le chien là-bas qui... »
« J'vois pas d'chien ! Pi qu'si y en aurait un, ça chang'rait rien, c'pas lui qu'aurait tout remboursé ! »
« Non, c'est faux... »
« Quoi qu'c'est faux ? T'as d'jà vu un chien payer en berrys toi ? »
« Non, non, on dit "si y en avait un", madame... Parce que les si n'aiment pas les bwarg ! »

Une bonne demie-heure plus tard, le journaliste se retrouvait accoudé à un bar, désespéré, un verre de limonade entre les mains. Il avait perdu son article, mangé une claque et dépensé les quelques berrys offerts par son travail pour subvenir à ses besoins pour réparer les dégâts causés à cause d'une saleté de clébard de l'île... Tout ça parce que ses fichus abrutis de maîtres étaient incapables de le tenir en laisse ! Maudissant ces indigènes (mais pas trop fort, puisque sa joue le démangeait encore), il se mit à souffler dans sa paille, l'air désespéré, brisant la monotonie des lieux au son des bulles qui éclataient. Un instant plus tard, il jeta un bref regard dans la direction de son voisin, tandis que celui-ci commandait un deuxième verre. Ah... Ce gars, c'était Heziel Coffe. Un pirate, primé à plus de 70 millions de berrys, bras-droit de l'équipage des Dokugans no Ichimi. Ils faisaient beaucoup parler d'eux, pour des rookies... Blasé, le rouquin détourna finalement le regard, s'en retournant à la dégustation de sa petite boisson, avant de blêmir soudainement. Il était assis à côté d'un putain de pirate. Primé. Dangereux. Sanguinaire. Alcoolique. Et certainement puceau.
S'il manqua de peu de s'étouffer avec sa limonade, ce ne fut que pour en expédier d'autant plus sur ledit voisin tout en chutant en arrière bruyamment, glissant de son tabouret dans un grand fracas. Deuxième gamelle, deuxième honte, sauf que pour le coup, Akis n'avait plus aucune notion de dignité : seul prévalait son instinct de survie et la sécurisation de son existence. Ses pieds et ses mains s'agitèrent, l'écartant brusquement et le plus possible du pirate qu'il venait d'asperger si généreusement, le teint blême et les larmes aux yeux. Lorsque son dos percuta le mur, il formula le plus nerveusement du monde quelques supplications, néanmoins entrecoupées de saccades pulmonaires qui définissaient à elles seules l'état d'angoisse dans lequel il était plongé. Il leva les mains, comme pour se protéger de la rafale de balles meurtrières qu'il sentait déjà arriver à son insu :

« Grâce, grâce ! J'suis sympa, j'ai pas d'argent, je paye mes impôts et je trie mes déchets ! J'veux pas mourir ! »


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Lun 8 Jan - 11:27




Malencontreuse postérité.


Tout se passait pour le mieux, au final. Un peu de repos dûment mérité, un bon whisky et le calme ambiant d'une taverne accueillante par une belle journée estivale. Que demander de plus ? Pas grand chose, assurément. Un léger sourire vint poindre sur les lèvres du Coffe alors qu'il se tournait de façon absente sur le côté, observant l'un de ses voisins qui, à son insu, était déjà en train de le dévisager depuis quelques bonnes secondes. Parfois, la vie provoquait des rencontres surprenantes. Parfois, la vie faisait les choses bien.

Parfois, le timing était sacrément mauvais, aussi.

Le jet de limonade qu'il reçut en pleine figure ne manqua pas de le surprendre et il resta immobile sur son tabouret de bar, les yeux fermés, le nez retroussé et la mine naturellement renfrognée. Ce geste spontané, digne des plus grandes guerres éclair, l'avait laissé complètement con sur ses fesses. Dans un brouhaha total, le jeune homme à sa droite s'écroula du haut de son perchoir, s'affalant sur le sol comme une limace, alors que ce qu'il lui restait de limonade tournoyait furieusement sur le comptoir dans un bruit que le Coffe perçut sans mal. Son premier réflexe fut d'ailleurs d'empêcher le verre de tomber et de se briser, se fiant à sa simple ouïe pour s'en saisir prestement avant de commencer à éponger le liquide sucré qui tâchait son visage.

- Excusez moi... vous n'auriez pas...

Tendant sa main vers l'inconnu, il fut récompensé au bout de quelques secondes par une approbation de la part de la tenancière, qui se pressa de lui fournir une lavette mouillée à passer sur son minois. Il s'affaira ainsi à restaurer un semblant de propreté sur son faciès tandis que la dame se penchait par dessus le bar, à la fois interloquée par la soudaine chute de l'homme voisin du pugiliste... et inquiète de la réaction d'un pirate primé à plus de 70 millions de berrys, qu'elle avait fini par reconnaître, rassurée dans un premier temps par sa discrétion humble et son calme apaisant.

- Non mais dites donc ! Faites un peu attention jeune homme ! Il y en a partout sur le comptoir !

- Merci pour le coup de main.

Plutôt amusé de la situation qu'outré, le mormoilnien affichait désormais un sourire léger alors qu'il rendait la débarbouillette trempée à son hôte. Cette dernière s'en empara avec une certaine fébrilité, quoique relativement mise à l'aise par le sourire du forban. Malgré tout, on était jamais sur de rien avec les pirates... après tout, elle avait entendu des rumeurs sur le capitaine de l'équipage du Borgne. Un violeur, paraissait-il ! Un violeur et une brute sanguinaire, qui avait provoqué des ravages à Loguetown !

- Mais... mais de rien ! Et vous, excusez-vous donc au lieu de vous étouffer en propos incohérents ! Vous devriez...

- Ça va aller, merci. Je m'en occupe.

Les yeux de la gérante s'écarquillèrent, puis elle acquiesça silencieusement avant de retourner frotter ses verres, l'air soucieux. Elle n'avait aucune idée de la façon dont elle devait comprendre cette phrase... et quand bien même elle aurait été hors de danger, elle ne voulait pas qu'un malheur arrive dans son établissement ! Aussi bien pour le jeune homme que pour sa propre réputation et ses propres souvenirs ! De son côté, le martialiste descendit de son tabouret, sa chemise encore partiellement mouillée, avant de se pencher au sol pour ramasser un petit objet qui trainait là. Sans doute avait-il été perdu par le cracheur de limonade dans sa glissade importune. Il tourna et retourna la petite plaque rectangulaire entre ses doigts avant de s'avancer d'un pas lent vers le jeune homme, désormais au pied du mur, littéralement. Ce dernier continuait à se confondre en excuses et suppliques. En temps normal, Heziel l'aurait immédiatement rassuré... mais il venait de recevoir le contenu de sa bouche dans la figure. Pour ça, son supplice pouvait bien durer quelques secondes de plus, non ?

La distance entre eux se fit plus infime, plus timorée. Bientôt, le rouquin fut à portée des bras sveltes et puissants du brun. À portée d'une claque, d'un coup de poing, ou d'une empoignade quelconque. Effaçant momentanément son sourire, il se pencha vers l'avant et sembla agripper son vis à vis terrifié par le col, lui assénant un regard d'une sévérité glaçante. Dans le dos de l'artiste martiale, la maitresse des lieux se tortillait nerveusement, angoissée par la tournure des évènements. Le manège continua quelques instants, durant lesquels les yeux froids et menaçants de Heziel se vissèrent dans ceux de son détracteur à la limonade... avant qu'il ne finisse par plisser les yeux et sourire, tandis qu'un petit "clic" se faisait entendre et qu'il relâchait une emprise qui n'avait finalement rien eu d'hostile.

- Tu as fait tomber ça... Akis Tokushi.

Il venait d'accrocher le badge de journaliste du jeune homme à son col, au niveau de la naissance de ses pectoraux. Le jeune reporter pourrait désormais comprendre que sa vie n'était absolument pas en danger... tout comme il n'avait pas été difficile de discerner que son acte n'avait rien de prémédité. Un soupir presque inaudible de soulagement atteignit ses oreilles entrainées : la gérante retournait à son activité en toute sérénité.

- Ta limonade t'attend au comptoir.


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Lun 8 Jan - 12:04
« Quoi ? Keskiya ? T'as cru que j'avais peur ? J'te démonte moi, j'suis un bonhomme ! »
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« N'approche pas plus ! J'te dé... dé... défonce ! »

Les mains devant son torse, à mi hauteur, dans une posture plus ridicule qu'intimidante à cause de ses balbutiements, de son air affalé contre le mur et de son teint livide, Akis tentait de mettre ce dangereux criminel au défi en l'effrayant. Une posture défensive qu'il mettait souvent en pratique dans une position précaire mais qui, pour une raison étrange et qui lui échappait, ne portait que très rarement ses fruits. Cette fois encore, son assaillant n'avait pas l'air particulièrement chamboulé par ses mains tendues qui, hasardeuses, décrivaient tantôt des cercles, tantôt des diagonales. Le journaliste, lentement mais inexorablement, en vint à s'immobiliser tandis que l'autre homme ne cessait de se rapprocher. C'était là la fin de sa brillante carrière, et de sa destinée exceptionnelle ? Allait-il croupir dans une mare de sang, abandonné aux corbeaux et aux autres charognards, terminant son existence glorieuse comme une dépouille informe, abandonnée de tous ? On lui avait dit, à plus d'une occasion, que son métier était dangereux, le précipitant tout droit dans les affres de la guerre sans pour autant avoir de moyen d'assurer sa propre protection. On lui avait fréquemment répété que les criminels prenaient bien souvent les journalistes pour des agents du Gouvernement Mondial comme les autres, et ne faisaient à ce titre que bien peu de cas de leur survie et de leur bonne santé. Allait-il en faire les frais, face à ce brigand à la réputation certes naissante, mais indéniablement et indubitablement exponentielle ? Les paupières écarquillées, le Tokushi crut voir la lumière naître au bout du tunnel tandis que le forban n'était qu'à quelques dizaines de centimètres de lui. Bientôt, il pourrait sentir son souffle rauque et son haleine fétide, il pourrait sentir les ongles crochus de son adversaire pénétrer sa poitrine, en quête de son cœur angoissé... Il pourrait, finalement, sentir sa vie lui quitter tandis que l'autre homme viendrait se repaître de ses chaires et de ses entrailles, de son essence vitale elle-même, le promettant à une éternité d'obscurité esseulante et éreintante...

« Tu as fait tomber ça... Akis Tokushi. »



A cet instant, tout fut en suspend. Le temps s'arrêta, et les paupières du rouquin s'écarquillèrent avec horreur et stupéfaction. Ses yeux au bout desquels perlaient quelques larmes solitaires d'effroi scrutèrent le visage d'Heziel, qui dépeignait une expression amicale assurément traître. Ce type le connaissant. Son sang se glaça, son cœur arrêta spontanément de battre tandis qu'il prenait la pleine mesure de ce que cela signifiait. Avait-il attendu sa venue, dans cette taverne, prêt à le réduire à l'état de poussière avant même que le journaliste ne sache ce qui l'attendait ? Pire encore... Le chien était-il de mèche ? Les méninges du rédacteur, déjà mises-à-l'épreuve par cette rencontre improbable et angoissante, semblèrent disjoncter un court instant tandis qu'il cherchait péniblement son souffle. Tout était silencieux, à l'écart de leur échange si froid, si terne, si morbide. Il avait beau scruter les autres clients ou la tenancière avec peur, avec crainte, semblant les supplier d'intervenir en sa faveur, de l'extraire de cette fin imminente qui était la sienne nul ne semblait vouloir lui venir en aide ni même lui accorder un semblant d'importance. Ils l'ignoraient. Était-il encore vivant, seulement ? Il était conscient, oui. Mais comment pouvait-il être certain que la mort lui ôte toute conscience ? Toujours plus blême, il ramena son expression horrifiée sur le visage du pirate primé, qui semblait être le seul à avoir conscience de sa présence ici bas. La main du criminel se trouvait au niveau de ses pectoraux... Là où, à quelques centimètres, battait son cœur terrorisé. Alors comme ça, c'était la fin ? C'était ainsi que s'achevait sa vie, aussi misérablement ? Un premier sanglot manqua de l'étouffer, l'empêchant de reprendre son souffle qu'il avait retenu trop longtemps. Ses larmes de plus en plus nombreuses dévalèrent ses joues tandis que ses pensées s'orientaient péniblement sur les membres de sa famille et sur sa compagne, qu'il avait trop longtemps ignorée et négligée. Une foultitude de regrets l'assaillirent et le tourmentèrent, tandis que sa respiration patinait, haletante, l'empêchant de reprendre une altitude fière et courageuse face à la mort, comme il s'était toujours représenté son propre décès. Une certitude glaçante l'accable alors. N'avait-il pas fait semblant toute sa vie durant ? N'avait-il pas voulu passer plus un gros bras, lui, le gringalet de Marineford, sans talent ni attache particulière ? N'avait-il pas toujours voulu s'auréoler de fierté et de gloire, au point d'en oublier sa propre personne, de simuler un étranger qu'il n'avait jamais été ?
Si, il s'était menti... Et désormais, c'était cette mort impitoyable qui le saisissait, venait le punir pour tous ses vices et de tous ses crimes. Chose impensable, il parvint finalement à retrouver la paix, quelques secondes avant ce qu'il estimait être sa propre mort. Ses paupières se fermèrent tandis que dans un dernier souffle, il laissa lui échapper ce qu'il songeait être ses derniers mots :

« Je n'ai aucun regret, ni aucun vice à me faire pardonner. Enfin si, j'ai été homme adultère, menteur, hypocrite, tricheur, volage, libertin aussi, avec des penchants échangistes, envieux, paresseux, jaloux, arrogant, manipulateur, j'ai souvent privilégié l'amusement au travail et j'ai peut-être volé une fois ou deux... Mais franchement, ça va, quoi. »

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Malencontreuse postérité.


Contrairement à ce qu'il pensait, son action ne sembla pas rasséréner le jeune homme qui lui faisait face. Alors qu'il observait son visage paniqué pivoter à droite, puis à gauche, évitant soigneusement de croiser ses propres prunelles, le Coffe en vint à se demander si il n'en avait pas fait un peu trop. Immédiatement, un soupçon de remords perça dans sa cage thoracique, un goût amer de culpabilité s'insinuant sur sa langue sans pour autant qu'il puisse le décrire. Il avait complètement retourné ce pauvre journaliste, qui commençait désormais à pleurer à chaudes larmes ! Embarrassé de la tournure des évènements, Heziel commença à placer ses mains devant lui en signe de paix, effectuant quelques mouvements destinés à apaiser le Tokushi éploré.

- Woh, woh... du calme, tout va bien se passer...

Ce dernier ne l'écoutait pas. Sa respiration vacillait comme la flamme d'une bougie sous un vent régulier, quoique trop faible pour l'éteindre. L'eau salée qui perlait depuis ses yeux semblait ne pas pouvoir tarir. Son corps tout entier tremblait de spasmes typiques, incontrôlés. Il semblait être en état de choc. Du moins, du peu de connaissances médicales et physiologiques en la possession du Coffe... et alors qu'il s'échinait à tenter de calmer ce torrent de pleurs incontrôlés, il fut soudain surpris par un monologue sorti de nulle part, qui ressemblait fortement à une confession de la dernière chance qu'à une tentative d'établir la communication. Chose à laquelle il répondit de la façon la plus appropriée possible, les yeux désormais habités par une suspicion grandissante.

- ... t'es sûr que tu veux pas finir ta limonade, d'abord ?

Il lui tendit le verre, qu'il était allé chercher tandis que Akis récitait de façon religieuse les différents péchés dont il avait été sournoisement animé, et qui devaient visiblement pencher dans la balance de son ultime jugement. Au final, ce n'était pas devant une quelconque forme de tribunal destiné à lui dicter son après vie qu'il se retrouvait : plutôt devant la main tendue d'un Heziel en train de diagnostiquer une certaine forme d'araignée au plafond, tout en lui tendant son breuvage pas totalement terminé. Il y avait l'air d'avoir du sport dans le caberlot de son interlocuteur, bien plus qu'il n'aurait pu en déceler de prime abord. Ses réactions, sa crise de frayeur qui l'avait amené à la limite de l'asphyxie, et maintenant une pénitence à vous en souffler l'évangile... décidément, il faisait face à un sacré personnage. Il espérait d'ailleurs que son calme récupéré, si il n'était clairement pas lié à une réaction lucide, pourrait le ramener à lui un tant soit peu. Reprendre une gorgée de sa limonade l'y aiderait peut-être, d'ailleurs.


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"Are you a man... or a monster ?"

Heziel Coffe
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Jeu 11 Jan - 14:33
« Quoi ? Keskiya ? T'as cru que j'avais peur ? J'te démonte moi, j'suis un bonhomme ! »
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C'était la fin. Sa fin. L'extinction de son existence éclatait maintenant, tandis que ce pirate redoutable et redouté menaçait de lui trancher la gorge, de lui arracher le cœur, de l'étouffer avec ses viscères ou de l'envoyer au bûcher. S'ils n'étaient pas les pires crapules que ce Monde sordide comptait, les Dokugans faisaient néanmoins fréquemment la une sur East Blue et sur Grand Line : Akis, qui avait toute sa maigre carrière durant bercé dans le domaine du journalisme et du judiciaire, n'en savait que trop sur les exactions qui leur étaient reprochées. Des hordes de chasseurs de primes sauvagement mis au tapis, des cortèges militaires de la marine puissamment éliminés, des civils violés et persécutés, des infrastructures voire des pans entiers de villes pluriséculaires rayées de la carte d'un coup d'un seul... Si la majorité des pires chefs d'accusation qui leur étaient reprochés s'était déroulée à Logue Town, à l'instar, précisément, du viol ou encore de la destruction du clocher, bien d'autres avaient continué à parvenir aux oreilles du rouquin lors même que cet équipage tumultueux et violent avait franchi le cap de Reverse Mountain. Il n'était pas assez sot ni assez ignorant pour méconnaître la fin que le cuisinier lui réservait, puisqu'il était quasiment certain qu'il aurait l'insigne honneur d'être dégusté dans un potage par ses criminels d'amis, mais il espérait à tout le moins que sa disparition quant à elle serait douce, et qu'il ne serait plus conscient depuis belle lurette lorsque ses chaires seraient digérées par ces malfrats de la pire espèce. Oui, comme à son habitude, le rédacteur avait très mal encaissé le stress et avait même absolument disjoncté... Tant et si bien que le verre tendu par Heziel ne le réconforta en aucun cas. Le Tokushi ne voyait là ni plus ni moins qu'une vague et précaire miséricorde, destinée à atténuer le karma sanglant de ce noiraud patibulaire, et considérait d'un piètre optimisme cette espèce d'extrême onction dont il avait le privilège. A choisir, il aurait largement préféré passer une nuit en charmante et gracieuse compagnie avant de finir six pieds sous terre... Mais il prendrait ce qu'on lui tendait sans opposer la moindre résistance. Il était d'ores et déjà brisé, sa volonté éclatée gisant à ses pieds, là même où ses larmes persistaient à s'écraser... Il attrapa donc le verre sans grande conviction, et entreprit de le vider dans son gosier tandis que ses méninges, bizarrement, se mettaient à carburer à toute vitesse.

Il repensait, comme un condamné face à l'imminence incontournable de l'échaffaud, à ceux qui avaient fait sa vie. Sa copine était bien entendu au premier rang, mais elle était surtout accompagnée de ses pauvres et vieux parents, ceux-là même qui s'étaient donnés un mal fou pour fournir au rouquin une éducation brillante, qu'il n'avait jamais véritablement méritée. Il revoyait encore sa mère le supplier de s'orienter vers le Cipher Pol, comme elle, afin de travailler dans l'administration, à l'écart des champs de bataille, tandis que son père le destinait bien plus volontiers à l'élite de la marine, aux hautes strates du Gouvernement Mondial en guise de gradé talentueux, à l'esprit critique acerbe et aux stratégies brillantes, révolutionnaires, capables de lui apporter gloire et réussite indéniable face aux bandits de tout acabit qui pullulaient sur ces mers... Mais Akis revoyait surtout leur regard se teinter de fierté tandis qu'il leur annonçait à grand peine qu'il voulait prendre en main sa propre vie, devenir rédacteur et couvrir les champs de bataille afin d'offrir aux citoyens la vérité qu'ils méritaient. Il revoyait son paternel lui poser une main chaleureuse sur l'épaule en lui souhaitant d'être fort et courageux même dans les instants de doute, l'un des seul moment privilégié et fort qu'ils avaient eu en commun. Comment diable pouvait-il se permettre de baisser les bras aussi aisément, alors même qu'il n'avait ni combattu, ni même fui pour sa survie ? Ça n'était pas digne de leur héritage, de leur sang qui coulait au sein de ses veines et battait dans son cœur... Cette pensée conféra au garçonnet une puissante bouffée d'adrénaline et teinta son regard d'une lueur franche et déterminée, symbolisant mieux que quoi que ce fut le courage renouvelé dont il jouissait. Il n'allait pas mourir sans combattre, n'allait pas se permettre de déposer les armes face à l'adversité sans tenter de prendre l'ascendant au moins une fois dans sa vie. Le Tokushi était le fils d'un gradé, le Colonel d'Airain, l'un des plus redoutables colonels du Quartier Général de la marine, célèbre à travers le monde pour son abnégation et son sens moral profond, pour sa puissance et son charisme, pour son talent de leadership et l'inspiration transcendante qu'il provoquait chez ses hommes... Oui, aujourd'hui, c'était le jour de sa gloire. Et ce prétentieux Heziel Coffe, ce sanguinaire violeur, ce triste sire aux desseins glauques et sombres, cet odieux personnage à l'aura si terne et sans vie allait à tout jamais s'en mordre les doigts. Car...

« C'est aujourd'hui que tu finis à Impel Down, crapule ! »

Un sourire éclatant vint soudain couvrir les lèvres du rouquin tandis que, de sa main gauche, il attrapait le poignet du cuisinier pour l'empêcher de prendre la fuite. L'ensemble des clients et des habitués pivotèrent comme un seul homme, estomaqués par la perspective d'un combat autant que par celle d'un coup d'éclat réalisé ici, en leur présence, dans un environnement si sobre et si coutumier. Et ce à quoi ils assistèrent leur coupa tout simplement le souffle... Plein d'assurance, le journaliste fit la première chose qui lui passa par la tête : il brandit son verre et en jeta le peu de contenu qu'il en restait droit dans les yeux de son homologue tyrannique.
Oui, c'était à la fois incroyablement héroïque... Et terriblement stupide.

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Heziel Coffe
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Dim 14 Jan - 21:39




Malencontreuse postérité.


Conciliant, le Coffe attendait avec une certaine patience la réaction du jeune journaliste lui faisant face. Pour lui, qui était convaincu du bien qui résidait dans le monde, il n'avait affaire qu'à un simple civil apeuré de sa présence et de sa notoriété, qui avait bien entendu fortement été entachée par le gouvernement qui le recherchait désormais. Comme pour de nombreux autres "Hors-la-loi" ou "Pirates" qui n'étaient au final que des bons gars pas très bien compris des autorités. Il avait quelque peu joué de sa réputation pour filer la frousse au reporter. Un donné pour un rendu, d'une certaine manière ! Seulement, il aurait eu du mal à croire que les choses évolueraient de cette manière.

Quand il ressentit la poigne frêle mais ferme de l'individu sur son poignet, il ne réagit pas de prime abord. Les mots qui accompagnèrent ce geste, eux, étaient néanmoins limpides : il voulait le coffrer ! Son cerveau tournant à plein régime, le second de l'équipage du Borgne effectua ce qu'on pourrait qualifier comme étant une réaction éclair et instinctive. Alors que la main tenant le verre de l'individu désormais qualifié d'hostile se levait, il lui arracha le contenu d'une main avant de se retourner prestement, ramenant son bras saisi vers le comptoir. Cela aurait pour effet de soulever Akis, l'amenant à flirter de très (trop ?) près avec le plafond, tandis que le frappe-vent l'abattrait tout simplement au sol pour lui couper le souffle. Se débarrassant du verre prestement afin de mettre la vaisselle en sûreté, le forban s'empresserait alors de monter à califourchon sur l'homme étalé, le menaçant de son poing.

- Qui es-tu ?! Marine ? Cipher Pol ? Parle !

Pendant un laps de temps très court, il réfléchirait alors aux possibilités. Tout cela n'aurait-il été qu'une ruse depuis le début ? Se rapprocher de lui, feindre la faiblesse et l'innocence, puis l'assassiner... avec de la limonade ?! Il jeterait un coup d’œil rapide au récipient, ne remarquant aucun changement dans le liquide sucré qui y reposerait désormais presque tranquillement. Recentrant son regard vers l'infortuné employé du Global Seken, il se montrerait un poil plus menaçant.

- Un homme de Belton ?!

Prêt à frapper à la moindre entourloupe, ne pouvant se permettre de mal jauger son adversaire malgré sa composition apparemment tout à fait ordinaire, c'est ainsi que le pugiliste attendrait avec une tension non feinte la réponse de cette énergumène ayant tenté de le maîtriser, sous les regards inquiets de toute la salle.


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"Are you a man... or a monster ?"

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Mer 17 Jan - 0:39
« Quoi ? Keskiya ? T'as cru que j'avais peur ? J'te démonte moi, j'suis un bonhomme ! »
C'est pour le journal !


Une poussée héroïque, une véritable bouffée d'adrénaline venait de l'emplir et de lui faire bomber le torse. Soudainement confiant et déterminé, le journaliste était prêt à inscrire son nom au panthéon des civils glorieux, des rares héros sans réelle formation militaire à leur actif qui avaient pourtant été en mesure de terrasser un forban hautement primé et recherché par les services de renseignement du Gouvernement Mondial. Malheureusement, son inconscience n'était motivée que par sa peur panique, laquelle avait supprimé momentanément toute trace de rationalité qui aurait été en mesure de régir ses actions et de l'empêcher d'en arriver à de telles extrémités stériles et futiles... En d'autres termes, ce qu'Akis tentait de réaliser n'était ni plus ni moins que bête et débile, et n'avait dans tous les cas pas la moindre chance d'atteindre son objectif démesuré. Pire encore : il y avait de fortes chances pour qu'Heziel voie cette tentative étrange et imprévisible d'un bien mauvais œil... Et ce fut d'ailleurs ce qui eut lieu. Trop réactif pour le rédacteur fou, le pirate parvint à l'attraper et à le désarmer sans le moindre mal. Le rouquin n'eut pas le temps de s'en plaindre ou même de simplement réaliser ce qui venait d'advenir que la prise à laquelle il fut soumis l'expédiait dans les airs, dans une trajectoire courbe impeccable qui s'acheva brutalement lorsque son dos rencontra le sol de la taverne, lui arrachant un soufflement rauque tandis que le bruit sourd se répandait parmi les badauds. La majorité d'entre eux s'étaient d'ailleurs relevés promptement pour s'écarter de la scène en voyant que l'échange dégénérait encore un peu plus, sans vraiment faire fi des chaises ou des tables sur leurs chemins, souhaitant tout simplement se mettre à l'abri tandis que le hors-la-loi s'en laissait aller à ses instincts agressifs et hostiles. Le Tokushi, quant à lui, avait eu la chance de voir ses pensées être réorganisées à la suite de ce coup sec et vif, mais néanmoins nécessaire. Avec un peu de recul et de lucidité vis-à-vis des événements de ces dernières secondes, il comprenait sans le moindre mal qu'il n'avait jamais eu la moindre chance de coffrer Heziel Coffe... Mais ne semblait toujours pas capable d'envisager que le cuisinier ne lui avait dans les faits jamais voulu du mal. Ne cherchant pas à se débattre, comprenant que cela n'aurait été qu'une futilité de plus à ajouter à son compteur déjà bien suffisamment chargé en la matière, l'écrivain en herbe larmoya de plus belle, légèrement paniqué, tentant de rétablir le peu de contrôle qu'il avait jamais eu sur cette situation détonante et périlleuse.

« Bon, oui, ok, c'était con, mais j'travaille pour personne ! Je suis juste journaliste ! Juré, craché ! »

Et son premier réflexe afin de ponctuer ces prises de paroles angoissées fut justement de cracher... Directement sur le veston du pirate qui le maintenait cloué au sol. Un instant de silence s'imposa tout autour du rédacteur tandis qu'il prenait pleine mesure de ce qu'il venait tout juste de réaliser. Il était très certainement le seul débile assez idiot pour se mettre encore un petit peu plus dans la merde, lors même que cela semblait très complexe sinon impossible... Son teint démesurément blême et ses yeux plus ronds que jamais s'orientèrent alors sur le petit mollard tandis qu'Akis se mettait à gesticuler de plus belle, tentant de s'extraire de la poigne de son opposant sans pour autant avoir la moindre chance d'y parvenir : il manquait de force, de robustesse et d'énergie, pour le coup... Même malgré le regain de volonté que lui conférait ce sacré désespoir auquel il était soumis depuis le début de l'échange. Souhaitant arranger la situation et dissiper le malentendu, toujours en gesticulant à s'en époumoner, le journaliste essaya de prendre la parole d'une manière plus crédible, et surtout moins irrespectueuse qu'auparavant.

« Ah ! Je ! Non ! Pitié ! Je voulais pas faire a ! J'avais oublié ! Je... Ah ! Grâce ! J'ai même pas fini mon article ! Et je suis toujours pas célèbre ! Je peux pas mourir maintenant ! »

Le déni, encore le déni. Un moteur des plus efficaces pour le jeune Tokushi, en temps normal, mais aussi et surtout un instrument de son être qui ne cessait de le pousser à radoter en des temps menaçants. S'il aurait franchement aimé pouvoir se montrer calme et placide en toutes circonstances, il savait depuis sa plus tendre enfance qu'il n'aurait jamais les nerfs d'acier pour ce faire. Il était sujet aux angoisses de manière bien trop fréquente, assailli par le stress à la moindre occasion, dévoré par l'anxiété dès lors qu'une responsabilité un peu trop lourde l'incombait... Et garantir sa propre survie, justement, lui semblait être une responsabilité d'un poids cataclysmique. En règle générale, il était heureux lorsqu'il pouvait avoir quelqu'un à ses côtés pour s'assurer de sa propre sécurité. Là, ce n'était pas le cas... Même s'il en aurait eu plus que besoin. Enfin, le métier de rédacteur n'était pas de tout repos, il le savait amplement... Oui, au final, il aurait mieux fait de devenir boulanger, ou secrétaire... Ah, le plaisir d'une vie terne et morne, sans excitation ni aventure aucune... Un plaisir qui lui avait à tout jamais été dérobé.

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Mer 17 Jan - 12:01




Malencontreuse postérité.


Alors qu'il s'apprêtait à employer la manière forte pour tirer les vers du nez de ce mystérieux assaillant qui s'était déguisé en reporter, l'adversaire apparemment maitrisé éclata à nouveau en un tumulte de bafouillages, de larmes et de mouvements erratiques qui indiquaient une véritable peur panique. Heziel haussa un sourcil, sans pour autant relâcher sa prise, et commença à s'adoucir... avant de finalement recevoir un crachat sur son veston. Relevant lentement le visage du Tokushi par le col, d'une poigne ferme qui semblait indiquer que sa patience tanguait de plus en plus maladroitement entre une extension salvatrice pour Akis et une rupture de stock bien malencontreuse, il planta ses prunelles dans celles du journaliste en herbe avant d'avoir droit à une nouvelle explosion de frayeur. Il avait vraiment du mal à cerner ce type. Il voulait qu'il garde son calme, mais il faisait tout depuis tout à l'heure pour le faire sortir de ses gonds, avant de le supplier d'être clément. Il était dans une position précaire, mais parvenait encore à lui cracher dessus, avant de réaliser son erreur. En tout cas, une chose semblait de plus en plus certaine au second de l'équipage du borgne : ce type n'était pas vraiment dangereux. Mais il l'aurait à l'oeil... mieux valait prévenir que guérir.

- T'es con ou quoi ?

Il était rare que le cuistancier marin en vienne à employer des insultes de façon aussi directe, familière et sérieuse. D'habitude, c'était plutôt sous l'effet de l'agacement, contre des adversaires qui lui menaient la vie dure sans pour autant vraiment tourner le combat à leur avantage... là, ça n'avait pas le ton d'une injure : c'était une véritable question. Il avait beau creuser, tenter de comprendre ce qui pouvait se passer dans la tête du jeune scribe des temps modernes, il n'arrivait qu'à cette inéluctable et inévitable conclusion. Il devait lui manquer un petit quelque chose là où les neurones fonctionnaient normalement. Il ne voyait pas d'autres moyens. Kraehe aurait sans doute été fasciné par un cas pareil.

- Dis moi, tu m'as pris pour qui, exactement ?

Le Coffe se redressa, entrainant sa victime infortunée avec lui. Ils furent bientôt face à face, et Akis sentirait qu'il y avait un léger vide entre le sol et lui, l'espace de quelques instants désagréables... avant d'être reposé sur le sol. Même si il ne lui en tenait pas rigueur plus que ça, Heziel n'hésiterait pas à se saisir du premier bout de tissu qui dépasserait sur lui pour essuyer son propre veston... ce n'était que de bonne guerre, et même si son étrange interlocuteur s'était montré bien irrationnel, il aurait été fort malavisé de faire quoi que ce fut.

- Tu crois vraiment que je vais te tuer pour ça ? Il faudrait être toqué pour réagir de la sorte.

Le Coffe irait ensuite s'asseoir sur la chaise la plus proche, récupérant au passage son Whisky au comptoir. En espérant que l'autre ne tente rien d'absurde... il lui avait fait peur une première fois, l'avait ensuite plaqué au sol en pensant réellement avoir affaire à une potentielle menace. Si le Tokushi déclenchait un nouveau moment de doute dans l'esprit d'Heziel, même infime, il risquerait fortement de goûter à un passage peu réconfortant à la vitesse supérieure...

- Tu es donc journaliste. Tu écris un article. Ça parle de quoi ?

Autant creuser...




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Jeu 18 Jan - 16:03
« Quoi ? Keskiya ? T'as cru que j'avais peur ? J'te démonte moi, j'suis un bonhomme ! »
C'est pour le journal !


Ses suppliques et lamentations incessantes semblaient à tout le moins avoir le mérite d'apaiser les pirates : celui qui lui tenait tête, en tout cas, prêt à lui marteler le doux visage d'une succession de coups de poings aussi fulgurants que brutaux, décida finalement de capituler face à l'angoisse visuellement impressionnante du rouquin. Il le redressa, prenant néanmoins la peine de le garder surélevé dans les airs un moment durant, pendant lequel Akis agita les pieds comme pour constater l'absence de plancher en-dessous de ses chaussures. Lorsqu'il fut enfin à nouveau bel et bien droit, au niveau du plancher des vaches, le journalistes prit un appui salvateur sur une table proche. Faible et tremblotant, toujours plus pâlot que l'instant précédent, il semblait enfin être en capacité de retrouver son sang froid et un rythme cardiaque plus ou moins stable. Il avait frôlé la syncope, cette fois... En tout cas, le primé s'était manifestement apaisé avoir eu l'occasion de l'envoyer dans les airs une première fois : non sans l'insulter copieusement tout en remettant en question la lucidité et l'intelligence du rédacteur, il s'en retourna finalement à sa boisson, au bar de cette taverne qu'ils avaient bien failli saccager durant cette rixe épique. Car la mémoire sélective du Tokushi venait de faire un miracle : admettre qu'il avait été maltraité de bout en bout par un pirate primé à moins de 100 millions, lors même qu'il avait eu droit à l'effet de surprise et à une feinte magistrale, c'aurait été franchement indigne de sa superbe personne. Cependant, il préférait, pour l'occasion, prendre ses distances avant de finir bel et bien refroidi, six pieds sous terre : il glissait donc plus ou moins discrètement en direction de la porte de sortie, à pas de loups, lorsqu'Heziel l'interpella à nouveau, cherchant à savoir quel était le sujet de l'article qu'il avait écrit. La réaction évidemment surprenante de l'envoyé spécial fut de se redresser, digne et fier, de remettre un peu d'ordre dans sa chevelure ébouriffée, de redresser le col de sa chemise, puis de s'avancer d'un air courageux et séduisant jusqu'au comptoir auquel il reprit place... Prenant néanmoins garde à laisser un siège vacant entre le cuisinier et lui-même. Là-dessus, il décerna au bras droit des Dokugans le sourire le plus prétentieux possible tout en lui répondant d'un air assuré et convaincu :

« J'y ai parlé, pour l'occasion, de la reproduction des Grisous Vache. Des monstres sanguinaires, issus du Nouveau Monde, capables de dévorer un navire d'un seul coup. J'ai été directement sur le terrain pour interviewer Martin Trochian, un explorateur célèbre, le meilleur de son domaine, anciennement vice-amiral de la Marine. Malheureusement... un nebula, Shouten Doji, a attaqué le navire avec lequel je rentrais à Enies Lobby. Je l'ai combattu et j'ai réussi à le faire fuir, mais il a endommagé mes travaux... Et je n'ai... Plus rien... Une autre limonade, siouplé. »

Sa dignité s'était subitement envolée quant, perdu dans ses mensonges, il s'était brusquement rendu compte du fait qu'il n'avait plus ses recherches et l'ébauche de son article qu'il voulait pourtant remettre à Janmark. Tant de travail, évaporé... Bien sûr, il aurait pu le reconstituer de tête, mais cela aurait manqué d'exactitudes et de rigueur scientifique ! C'était un crève-cœur, pour Akis, que de se permettre d'être laxiste en matière de journalisme. Il voulait répandre les faits dans leur plus stricte vérité, pas balancer quelques approximations en espérant que le lecteur en omette la moitié et finisse par oublier l'autre ! La moindre de ses créations devait être une pépite, que les gens du Monde entier devaient citer à chaque repas de famille pour étaler leur savoir incommensurable. D'une certaine manière, le rouquin voulait être un prophète, un guide intellectuel à travers un océan de médiocrité, constitué de bouses telles que Janmark, d'articles réchauffés, d'actualité falsifié pour correspondre à l'attente du grand public, pour ne pas le frustrer, pour lui offrir ce qu'il s'attendait à trouver en parcourant les pages de leur journal. C'était précisément pour cela qu'il se donnait un mal fou pour la rédaction de ses articles, là où il n'avait jamais semblé rigoureux dans quelque autre domaine que ce fut... Et c'était pour ça que la perte d'un article l'affectait si profondément, lors même qu'il trouvait ce numéro spécial dénué d'intérêt et franchement inintéressant.
Lorsque sa consommation lui fut apportée, le Tokushi s'affala à nouveau à demi sur le comptoir, prit sa paille entre ses lèvres et, maussade, se remit à faire des bulles. Il ne pouvait décemment pas rentrer chez lui avant d'avoir quelque chose pour satisfaire son patron... Mais quoi ? Devait-il retourner courir après ce maudit cabot ? Non, c'était hors de question. Sa fierté avait déjà succombé plus d'une fois aujourd'hui... Et puis, c'était impossible de savoir où était parti le caniche après lui avoir faussé compagnie. Mieux valait se faire une raison... Il avait tout perdu.

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Lun 22 Jan - 9:12




Malencontreuse postérité.


Le déni était une force fascinante. Si le Coffe se gardait bien d'y céder, il avait eu maintes fois l'occasion de constater que ce verrou psychologique pouvait réaliser des merveilles. Ainsi, alors même que le jeune journaliste qui s'était pris pour un vice-amiral se remettait de ses émotions, le calme étant revenu et les différents protagonistes de cette petite rixe étant désormais soulagés, cette puissante équation de l'esprit frappa encore. Ce mensonge... n'importe qui aurait pu le gober, sans les informations nécessaires et la connaissance de l'individu même. Pour Heziel, le constat était simple : toute son histoire ne tenait pas debout... à part peut-être le nom "Grisou Vache".

- Ah, oui... cette espèce du Nouveau Monde, qu'on trouve à Holiday Island... si sanguinaire qu'elle se nourrit de planctons...

Il adressa au Tokushi une mine blasée alors même qu'il démontait son bobard étape par étape. En tant que cuisinier, le pugiliste ne savait que trop ce qu'étaient les Grisou Vaches : des sortes de phoques particulièrement gras, au vrombissement sous-marin caractéristique, utilisés principalement pour leurs graisses aux multiples propriétés. Parfois, cet animal se retrouvait en cuisine, où il faisait office de met un peu plus exotique, à l'image de certaines parties du bœuf comme la langue. Quant à l'histoire de Nebula... même si le brun n'avait pas connaissance des grandes pointures du Nouveau Monde -celles de Grand Line lui donnant déjà assez de fil à retordre-, il se doutait que l'individu en question devait être d'une grande puissance si il était reconnu en tant que tel.

- Donc, Shouten Doji, un homme sans doute bien plus fort que moi, est parvenu à détruire tes travaux, mais tu l'as fait fuir... quelle malchance pour lui, quelle chance pour moi. Mais quand même : un nebula qui déteste qu'on parle des Grisou Vaches...

Un nouveau coup d'oeil plus ou moins lassé fut projeté en direction du journaliste. Il n'avait aucune idée de ce qui pouvait bien le pousser à mentir ainsi : la honte, peut-être ? Il fallait bien dire que ce genre de boulot n'était pas très reluisant... sans doute avait-il rejoint le corps journalistique pour faire de grandes choses, ou pour se faire de l'argent. Dans un cas comme dans l'autre, il était loin d'y être. Terminant son Whisky, le mormoilnien s'accouda au comptoir avant de reprendre d'une voix un peu plus conciliante.

- Au lieu de dire des bêtises, pourquoi tu ne vas pas faire autre chose ? Il doit bien y avoir des gens à interviewer, non ? Des sujets intéressants à déterrer ? Entre les gouvernementaux, les pirates et tout le reste...

Bon, oui. C'était dangereux ! Mais au moins, ça serait déjà plus proche de ce que le jeune Akis semblait vouloir faire : des articles uniques...


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Mar 23 Jan - 16:05
« Quoi ? Keskiya ? T'as cru que j'avais peur ? J'te démonte moi, j'suis un bonhomme ! »
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« Brlrlrbrlrlrbrlr. »

Le bruit des bulles qui éclataient dans son verre permettait à Akis de détourner sa concentration des dires de son interlocuteur. Le pirate au sadisme indéniable prenait un malin plaisir à démonter ses mensonges comme jamais ses mensonges n'avaient été démonté par qui que ce fut. Bon... A la vérité, si, le journaliste exagérait souvent trop pour son propre bien et sa crédibilité, mais en l'occurrence, il n'imaginait pas tomber sur un expert du Grisou Vache ! Son teint, d'abord pâle et horrifié, se décomposa progressivement au point de devenir cramoisi de honte. Franchement, c'était pas de bol... Comment il pouvait imaginer qu'un pirate sanguinaire et à la réputation si sulfureuse pourrait s'intéresser à la faune de Paradise ? Le reporter lui-même n'avait jamais entendu parler de cette sale créature avait d'y être confronté pour les besoins de son article... Leur conversation, qui était déjà partie d'un bien mauvais pied, semblait s'embourber toujours davantage pour le couvrir de ridicule. Raah... S'il l'avait pu, le jeune écrivain se serait liquéfié, pour disparaître là, entre les lattes du parquet et pour n'en ressortir qu'un bon siècle plus tard, afin d'être certain que tout souvenir de ce moment douloureux ait été englouti par les affres du temps. Sauf qu'il ne pouvait rien faire d'autre que l'endurer... Le Tokushi demeura donc parfaitement silencieux et immobile, lessivé par les périples de son existence catastrophique. Il continua à briser la monotonie de l'auberge tandis que le pirate lui adressait un léger sermon, l'invitant à se remettre au boulot pour obtenir un article digne de ce nom. Facile à dire, pour un forban. Il n'avait pas besoin de se creuser la tête pour trouver le bon sujet, pas besoin de collecter des infos au péril de sa propre vie, pas besoin de courir le globe à la recherche d'un fichu scoop dont il serait le premier porte-parole... La vie des pirates n'avait rien, strictement rien à voir avec le calvaire qu'il éprouvait chaque jour en tant qu'employé du Global Seken Information. C'était à peu de choses près une sinécure, même... Bien décidé à remettre cet ignare à sa place, le rouquin se redressa donc d'un coup sec, furibond, avant de se souvenir qu'il avait été maltraité pendant quelques longues secondes et que son interlocuteur n'aurait sans aucun doute pas le moindre mal à calmer ses ardeurs s'il s'en sentait l'obligation. Timide, il reprit donc la parole d'une voix nettement moins assurée.

« Hahaha... Oui, c'est vrai, mais vous savez, monsi...eigneur, je ne suis qu'un pauvre hère. La dernière fois que j'ai tenté d'interviewer un pirate, j'ai fini en garde-à-vue pendant trois jours, le temps que les marines recoupent mon témoignage et ma condition de journaliste, alors... C'est pas demain la veille que je retournerai sur un navire pirate... Et comme on en trouve pas... à tous... les coins... de rue........ »

Son regard vint finalement s'échouer sur son voisin de tablée, sur lequel il demeura insistant pendant plusieurs instants. Les longues secondes s'écoulèrent tandis que, bouche close et yeux grands ouverts, le reporter analysait le faciès de son interlocuteur en revoyant progressivement les traits du wanted qui lui était attribué. Lentement mais sûrement, un sourire peu rassurant vint finalement couvrir ses lèvres, suivi de très près par un ricanement calculateur et ambitieux. Ouais... C'était peut-être une chance inouïe, pour le coup. Des étoiles dans les yeux, Akis fit preuve d'une sympathie mielleuse à l'égard d'Heziel. Il attrapa l'une de ses mains, délicatement, et la serra doucement au creux des siennes, un sourire de plus en plus marqué. Finalement, il dévoila la raison de ce changement de comportement inopiné en appuyant sur une foule de sous-entendus qui manquaient très franchement de subtilité, et un jeu d'acteur plus que médiocre.

« Olalalala ! Qu'est-ce que j'aimerais croiser la route d'un pirate connu, affilié à une tête d'affiche grandissante et à un équipage prometteur ! Je ne souhaite pas forcément croiser un Supernova mais je suis convaincu qu'un ami de l'une de ces pointures me permettrait d'obtenir un interview d'une qualité surprenante ! Un bras-droit, peut-être ! Malheureusement, ce n'est pas tous les jours que j'ai l'occasion de croiser un tel criminel, d'une envergure aussi incommensurable... J'espère que si mon chemin devait croiser l'un d'entre eux, il accepterait de m'aider à surmonter ma tristesse et mon défaitisme ! Après tout, tout le monde peut être capable de faire une bonne action pour progresser sur le chemin de la paix intérieure et de la plénitude ! »

Bon ben... les dés étaient jetés. Akis n'était pas certain que son interlocuteur accepterait de lui rendre ce service mais au moins, la proposition était avancée. Certes, ça ne pourrait pas paraître dans le numéro spécial biologie, mais a priori, cela pourrait lui permettre de recevoir quelques éloges de la part de ses collègues... Et empêcher Janmark de l'emmerder, comme il en avait la tenace coutume.

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Mar 23 Jan - 17:52




Malencontreuse postérité.


Lorsque le jeune et aventureux reporter, aux multiples qualités et aux exploits infinis, décida de se redresser d'un coup d'un seul... Heziel n'y prêta guère attention. Après tout, il n'avait guère besoin de ce genre de simagrée pour comprendre que son interlocuteur avait tendance à agir avant de réfléchir, ce qui pouvait l'emmener dans des affaires plutôt malencontreuses. D'une certaine façon, il avait eu bien de la chance d'être tombé sur lui plutôt que sur un autre pirate... si le Coffe était loin de se targuer d'être un saint, il était indéniablement l'un des forbans les plus conciliants de ce grand monde océanique. Et encore : il l'avait mis au sol en se pensant en danger ! En temps normal, il n'aurait pas eu recours à la violence. Tandis que d'autres l'auraient décapité dès la scène de la limonade... et voilà que désormais, le Tokushi s'abandonnait à un défaitisme relativement lucide.

Il était certain qu'interviewer une pointure de la piraterie n'était pas la chose la plus simple à faire : après tout, les gens qui pouvaient prétendre à ce genre de dénomination étaient bien souvent recherchés à grands moyens par le Gouvernement Mondial. S'approcher d'eux relevait à minima du challenge, à maxima d'un souhait de mort pur et simple. Pour un homme lambda qui n'était pas formé au combat, c'était jouer à la roulette russe avec cinq balles dans le barillets... et encore. Le barillet manquait sans doute de compartiments.

- Hmm...

Akis avait cessé de parler. Heziel, de son côté, observait le fond de son verre passivement, faisant rouler délicatement la dernière goutte de son élixir par une rotation souple du poignet. Il ne remarqua pas que le reporter le toisait désormais avec des yeux ronds, tandis qu'il comprenait qu'il constituait un article sur pattes, là, assis à un tabouret de lui. Lorsque le jeune homme s'empara de sa main, il redressa la tête avec une certaine surprise. Qu'allait-il encore tenter ? Attendez... il était en train de... non. Il n'osait quand même pas ? Ce n'était pas tant que ça la demande qui gênait le brun, même si il n'avait pas forcément envie de se retrouver dans le journal. Mais... demandé comme ça, en plus ? Il le prenait pour qui ? Un abruti chez qui il voulait faire germer une idée, comme on se bagarre avec un potager pour avoir des fraises ? Dans un premier temps, il fronça les sourcils avant de répliquer passablement sèchement.

- Attends, tu ne penses quand même pas que je vais accepter, hein ? Et puis, qui veux tu que ça intéresse...




Sa voix s'était éteinte dans sa gorge alors qu'il restait immobile. Amorphe. Son cerveau venait d'avoir une révélation. Comme si il avait foulé un endroit où la main de l'homme n'avait jamais mis le pied. Mécaniquement, comme un automate, il s'arrêta avant que sa bouche ne forme un "O" tandis qu'il passait en revue les gens qu'il connaissait susceptibles de lire le journal, fussent-ils amis ou ennemis, connaissances ou personnes chères. Son esprit vogua loin de là, à East Blue, dans un bureau qu'il n'avait jamais vu mais qu'il s'imaginait parfois. Il y trouva une silhouette gracieuse et tonique, une chevelure verte soyeuse, et un caractère ardent. Oui... elle, elle devait lire le journal... c'était peut-être l'occasion de mettre les choses à plat, innocemment, au sein d'une interview classique... Oui ! OUI !

- OK. On commence quand ?

Il venait de serrer le poing entre les mains du Tokushi, d'une vigueur telle que le reporter prendrait d'ailleurs peut-être un peu peur au début. Dans le creux de sa main brûlait une passion non éteinte, qu'il contenait à grand mal depuis le passage de Red Line. Cette fois, il allait avoir l'occasion de montrer qu'il était un type bien. Un mec respectable. Un gars qui n'avait rien à se reprocher d'autre qu'un train de vie qu'il subissait plus qu'autre chose...

Les soupçons de la Focker n'avaient qu'à bien se tenir.


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Jeu 25 Jan - 11:35
« Quoi ? Keskiya ? T'as cru que j'avais peur ? J'te démonte moi, j'suis un bonhomme ! »
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« Hep ! Un stylo et une feuille ! Et que ça saute ! »

La détermination d'Heziel à aller jusqu'au bout de cette interview avait suscité la fascination d'Akis, qui voyait s'établir devant lui une route pavée d'or, de gloire et de célébrité. Oui... C'était ici que sa fabuleuse carrière démarrait en trombe ! C'était ici que sa grandeur serait révélée au grand jour, à partir d'ici que ses papiers seraient qualifiés de géniaux, de transcendants ! Des rêves et des fantasmes plein la tête, se voyant déjà hissé au rang de légende vivante parmi les journalistes, le rouquin ne s'occupa guère de la rombière qui, suite à cet ordre inattendu, pesta en l'injuriant tout en suivant ses directives. Elle avait compris que le pirate était lié à ce sursaut d'orgueil, et n'avait guère envie de se mêler à cette affaire. Moins elle en savait, mieux elle se portait... Le rédacteur, de son côté, relâcha le poing désormais serré de son interlocuteur et lui attrapa les épaules d'un air fraternel, un sourire éclatant et chaleureux vissé sur les lèvres. Il reprit la parole, non sans un hochement de tête frénétique censé encourager le forban à participer à cet exercice qui ne lui était fort probablement pas coutumier.

« Vous faîtes le bon choix, mon brave. Demain, je serai riche, et vous serez célèbre ! »

Bon, à dire vrai, le Tokushi espérait bien empocher la renommée à son compte également, mais mieux valait appâter le criminel tant que les notes n'étaient pas dûment rédigées. Mentir et diffamer, c'était là l'une des limites éthiques du garçonnet qui, s'il recherchait avidement la célébrité, ne pouvait pas s'abaisser à de tels stratagèmes piteux et peu glorieux. Restait à savoir ce qu'il allait pouvoir dire et dévoiler de ce hors-la-loi fantasque, qui acceptait si spontanément d'être soumis à un interview taillé sur mesure. Il avait peut-être quelques anecdotes quant à la brutalité sauvage et sanguinaire de son capitaine ? Quelques histoires trépidantes et étonnantes quant à leurs aventures menées sur Grand Line ? Après tout, d'une certaine manière, les pirates aussi étaient des explorateurs... Une fois sa feuille et son stylo bien en main, l'écrivain en herbe ratura promptement, en tête de page, une simple mention afin de lui permettre de se souvenir du contenu qui suivrait : "Interview Heziel Coffe." Une fois cela fait, il songea promptement à l'angle qu'il voulait offrir à ce reportage. Quelque chose d'assez intimiste, d'assez proche, risquait d'humaniser le personnage et de rendre la découverte plus touchante pour les lecteurs du Monde entier. En venir à expliquer les ambitions et les idées d'un forban en plein journal pouvait s'avérer dangereux, mais l'envoyé spécial avait confiance en ses compétences : il pouvait noyer le poisson et flirter avec la limite autorisée par le Cipher Pol 8... Quitte à camoufler certaines choses et à en exacerber d'autres. A nouveau tout sourire, il jeta un bref coup d’œil à Heziel tout en vidant son verre de limonade d'une traite et s'attabla plus franchement, plus sérieusement, prêt à travailler, en lui jetant une première succession de questions.

« Heziel Coffe, donc. Vous venez d'East Blue, c'est cela ? D'où, précisément ? Vous vous destiniez à une carrière de pirate ? Vous avez bien du faire quelque chose d'autre pendant votre vie, non ? Vous avez des parents, des amis qui ont tenté de vous dissuader d'embrasser cette condition ? »

Il était important sinon capital de faire la genèse du personnage qu'il comptait exposer. Tous les lecteurs ne savaient pas forcément qui était Valentine D. Kain et donc, a fortiori, son bras droit, Heziel Coffe. Du coup, pour captiver le tout venant et lui donner une vision globale du personnage qu'il questionnait, mieux valait faire un exposé résumé de sa vie passée et de ses affections. Les révélations qui viendraient par la suite en seraient d'autant plus surprenantes et passionnantes... Bien entendu, ça n'était là qu'un début modeste, mais un début nécessaire. Ces premières réponses permettraient également à Akis d'orienter le reportage vers la facette qui lui semblait être la plus pertinente à exploiter. De toute manière, son interlocuteur avait l'air d'être, fort heureusement, doué de patience. Il saurait se tenir à carreaux le temps que les bases soient rétablies... Mais, dans le cas de figure où il le questionnerait quant à la légitimité de ces premières interrogations, le civil ne tarderait pas à remettre les pendules à l'heure, un air faussement navré sur le faciès.

« Désolé. J'aime l'exactitude et il est impossible de trouver des informations objectives sur le passé des criminels, de manière générale. Si je veux être pertinent et efficace, il faut passer par là. »

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Malencontreuse postérité.


Il était l'heure de passer à l'acte. Maintenant en face de ses responsabilités, à savoir pouvoir formuler une meilleure image de lui même et de son équipage, ainsi que prouver à qui le lirait que les forbans n'étaient pas que des brutes assoiffées de sang. Toujours assis sur le comptoir, désormais rivé vers son interlocuteur qui préparait ses feuilles avec une certaine concentration, le Coffe se demandait bien ce qui pourrait ressortir de cette entrevue. Lui demanderait-on des informations secrètes sur les Dokugan ? Chercherait-on à savoir leurs objectifs, leur façon de penser, leur façon de procéder ? Ou bien serait-il lui même le centre de l'attention, les questions du reporter se focalisant sur sa vie et sa propre personne ? En vérité, il n'en avait aucune idée. Mais si il pouvait se dédouaner, et dédouaner ses compagnons au passage... alors il n'y avait pas à hésiter.

Et puis, il fallait aussi dire que son cerveau ne fonctionnait plus correctement dès lors que la Vice-Amirale était impliquée.

Puis les questions du journaliste commencèrent à pleuvoir. Sans doute dans un soucis d'efficacité, il les enchaînait non sans cohérence, dressant des carcans dans lesquels il entreposait les questions de même nature au travers de phrases liées de façon logique. Contrairement à ce qui aurait pu être attendu d'un pirate, il ne remit en aucun cas en cause les questionnements de son interlocuteur : il était là pour en apprendre plus sur lui, pour fédérer des faits et des informations utiles, pour cristalliser sa personne sur le papier. Dresser le portrait d'un homme impliquait certainement de détenir des connaissances sur sa personne. De toute manière, si les demandes venaient à sortir du cadre du possible, le Coffe se contenterait de les refuser sobrement, en expliquant ses choix et sans brusquer Akis. Après tout, c'était donnant donnant : sans ce papier sur le pugiliste, l'agent du média journalistique se retrouverait sur la paille... ou à faire un article sur les chaises de cette taverne.

- East Blue, oui. Une petite île du nom de Mormoilnoeud. Paisible, tranquille... telle qu'on peut s'y attendre de la mer la plus calme du globe, au fond. Je ne me destinais à rien, à vrai dire : mais prendre la mer a toujours été un rêve, même si la seule profession légale que j'ai exercé jusque là est celle de cuisinier pour le compte du Crabe-Repu. Un très bon restaurant de Notebouque, à East Blue : je vous le conseille vivement, vous m'en direz des nouvelles.

Il s'arrêta quelques instants avant de se tourner vers la tenancière, un air aimable sur la caboche.

- Pourrais-je avoir un verre d'eau, s'il vous plait ?

Un fois ceci fait, il bu une gorgée avant de revenir à l'interview dont il était contributeur. Il s'éclaircit la voix et reprit là où il l'avait laissée.

- J'ai effectivement des parents et une soeur. Ils n'ont jamais contesté mes choix. Pour eux, le plus important était que je fasse ce qui me semblait juste. Quant à mes amis... eh bien, vous connaissez déjà le Borgne. C'est plutôt moi qui le dissuade de faire des choses, en temps normal.

Il se retrancha ensuite dans un silence poli, attendant la suite des événements. Pour l'heure, rien de bien malsain à l'horizon : il n'imaginait pas réellement qu'on puisse utiliser ces informations contre lui. Après tout, le Gouvernement Mondial avait déjà les moyens de connaitre ces informations, et il n'y avait aucune raison que cela porte préjudice à quiconque sur son île natale...


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"Are you a man... or a monster ?"

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Lun 29 Jan - 14:30
« Quoi ? Keskiya ? T'as cru que j'avais peur ? J'te démonte moi, j'suis un bonhomme ! »
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Le rouquin hocha la tête d'un air convaincu tandis que les informations déferlaient et qu'il en prenait bonne note. Les origines d'Heziel furent donc promptement griffonnées, tandis qu'Akis réfléchissait encore à la meilleure manière de procéder pour exposer la vie et les pensées de ce criminel sans venir taquiner le Cipher Pol 8 et pousser le Gouvernement Mondial à censurer son article. S'il voulait intéresser le lecteur et capter son attention, il ne pouvait malheureusement pas se contenter de dépeindre le portrait d'un hors-la-loi sanguinaire et cliché : ce genre d'articles rédigés bêtement et sans véritables sources autres que celles dont disposait la marine paraissait quotidiennement, et il n'y avait à ce titre que peu de raisons de choisir de placer le bras-droit d'un Supernova en tête de journal. Les forbans plus craints ou plus redoutés à travers le Monde étaient légions, après tout... Lorsque le Coffe évoqua sa famille, une fois de plus, le reporter en prit bonne note, presque religieusement. C'était important de conserver cette trame de côté, dans le cas de figure où il aurait manqué de sujets ou d'anecdotes à relever pour rendre son propos plus dense : créer un parallèle entre le lecteur et l'interviewé, c'était là l'objectif de ce genre de démarche. Qu'elle soit flatteuse ou désespérante, cette comparaison se devait d'être dressée... Bref : lorsque l'ancien cuisinier eut terminé de répondre à cette première volée d'interrogations, le Tokushi mâcha distraitement le bout du stylo qu'on lui avait offert sous le regard consterné de la tenancière avant de sembler être traversé par un éclair de génie.

« Vous comprendrez que je ne peux pas vous humaniser de manière exagérée, mais je vais tenter de m'appesantir un petit peu plus quant à vos motivations, et, de fait, quant à votre vie passée. »

Le principe était assez simple. L'envoyé spécial voulait montrer que les pirates pouvaient parfois être des gens du commun des mortels, et qu'un simple élément déclencheur pouvait pousser le tout venant à embrasser une telle cause, malgré l'illégalité qui lui était formellement assignée. Bien entendu, Akis ne pensait pas lui-même jamais finir dans ce cas de figure, et c'était probablement là-dessus qu'il allait appuyer lors de la rédaction de l'article : il voulait bien que le lecteur comprenne que si tout le monde ne pouvait pas tomber dans la piraterie et dans ses travers, certains profils y étaient plus sujets que d'autres. Après les profils des psychopathes, sociopathes et autres malades mentaux, il était grand temps de prouver que d'autres types d'individus, sans être foncièrement pourvus de mauvaises intentions, pouvaient décider d'emprunter un chemin non conforme aux règles en vigueur, instaurées par le Gouvernement Mondial. Oui, c'était un propos complexe pour un homme aussi simplet que le journaliste, mais il ne fallait pas perdre de vue que l'apparente bêtise de ce dernier n'était pas aussi absolue qu'on ne pouvait l'imaginer : lorsqu'il s'agissait de faire son travail, il était souvent d'une ingéniosité à toute épreuve... Et parfois d'une lucidité déconcertante pour un garçon si naïf.

« Vous dîtes que vous étiez cuisinier, à... Notebouque, c'est ça ? Pardonnez-moi, je ne connais que très peu East Blue. Qu'est-ce qui vous a poussé à quitter la restauration ? Avec le recul, n'auriez vous pas préféré continuer à officier dans ce domaine, à l'écart de la criminalité ? Est-ce durant cette période que vous avez commencé à développer ce genre d'idéaux ? »

Le Tokushi cherchait à brosser vulgairement le portrait de la genèse de ce pirate. Sa manière de percevoir la criminalité à l'époque de sa vie banale, la naissance de cette vocation pour le moins déconseillée et la concrétisation, le passage à l'acte. Peut-être avait-il été contraint de quitter son île, pour une histoire sordide et malencontreuse ? Peut-être avait-il toujours cultivé le rêve de voguer à travers les mers ? Peut-être Gol D. Roger était-il à l'origine de cette décision hors norme, comme cela avait pu être le cas pour tout un tas d'autres brigands ? Dans tous les cas, le rouquin, une nouvelle fois, récupérerait l'essentiel des dires du Coffe avec une assiduité irréprochable. Il ne devait pas perdre une miette des dires de son interlocuteur s'il voulait être précis dans son futur exposé. Lorsqu'il serait venu à bout de ces premières réponses, il ne tarderait guère à envoyer une autre salve d'interrogations, cherchant à creuser ce terrain-là pour savoir s'il pouvait tirer d'autres informations intéressantes et pertinentes ou s'il valait mieux s'aventurer dans un autre domaine, plus propice à la construction journalistique.

« Quand avez-vous connu votre capitaine ? Avez-vous pris la mer en même temps ? Auriez-vous embrassé cette cause dans d'autres conditions, pour le compte d'un autre forban ? »

Encore une fois, il s'agissait d'une volée de questions pouvant déboucher sur un certain nombre de réponses incomplètes et inconsistantes... Et si tel était le cas, à tout le moins si Akis voyait une raison de creuser d'autant plus, il ne manquerait pas l'occasion de s'engouffrer dans une telle faille pour obtenir encore plus d'informations susceptibles de contenter sa curiosité.

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Malencontreuse postérité.


L'assertion de l'agent des médias ne surprit guère le Coffe. Autrefois, plus naïf et direct dans son mode de pensée, il aurait sans doute pu s'insurger devant une telle phrase. En réalité, il aurait pu le faire ici : rien ne justifiait qu'un homme, sous prétexte d'une appartenance à un groupe, ne puisse laisser parler son coeur et son humanité. Surtout lorsque l'homme en question avait toujours fait au mieux... mais voilà. C'était ainsi. Le journaliste, afin de produire son papier et en effectuer un tirage satisfaisant, devrait minimiser les bons aspects du pugiliste si il espérait publier son article. Autrement, il serait sans doute réprimandé pour son point de vue malsain, dérangeant, adoptant le point de vue d'un forban sympathique. Si au départ, le décret Décima était nimbé de mystère pour le mormoilnien, il en connaissait désormais les grandes lignes. Toute collaboration avec un pirate pouvait être punie sévèrement. Le statut de reporter de Akis ne devait pas le rendre exempt de respect envers la loi... pas trop, du moins. Aussi, Heziel acquiesça silencieusement, particulièrement docile et patient.

Cela n'empêcha pas le dit Tokushi de s'attarder sur une facette plus humaine de la personnalité du second de l'équipage du Borgne. Après lui avoir demandé ses origines, il voulait comprendre le mécanisme l'ayant poussé à s'en extirper. Il voulait analyser et disséquer les raisons, la cause de ce virement de bord. Fort bien. Cela étant, aucune de ses questions, même si elles étaient formulées à la volée, ne s'approchèrent de la vérité.

- Ce n'est pas la restauration que j'ai quitté pour la piraterie... c'est la piraterie que j'ai mis de côté pour la restauration.

Il sourit en repensant aux bonnes années passées aux côtés du maitre Pandzani, sans pour autant les regretter : il n'aurait dévié de route pour rien au monde. Une vie de boucanier, c'était une promesse qu'ils s'étaient faite il y a longtemps. Maintenant, ils vivaient ce rêve à fond.

- Pour moi, la piraterie, c'est être libre avant tout. Libre en son âme et conscience... même si certains en font des choses bien sordides, hélas. Mais je n'ai jamais vu ça comme quelque chose de criminel. Malgré plusieurs mésaventures avec d'autres forbans, y compris dans mon enfance.

Il en resta là afin de ne pas dévier du sujet. Le souvenir de l'attaque de Mormoilnoeud, à défaut d'être encore douloureux, ne lui avait absolument rien d'agréable à offrir. Seulement un rappel bien morne de ce qui pourrait se reproduire si il ne se montrait pas à la hauteur des attentes que cet océan avait pu dresser pour lui.

- Cela fait depuis que je suis marmot que je veux emprunter cette route.

Puis vint la question concernant son capitaine. Le fameux Borgne, le seul et l'unique. Il y avait tant de choses à dire... il devait condenser l'essentiel. Tentant d'aller droit au but, il répliqua après de longues secondes de réflexion, faisant signe au Tokushi de patienter un peu pendant qu'il rassemblait ses pensées.

- Nous nous connaissons depuis le berceau. Il est venu me trouver il y a plus d'un an maintenant, et nous avons pris la mer. Aurais-je emprunté le chemin de la piraterie sans lui ? Bonne question... sans doute, oui. Mais certainement pas avec autant de conviction. Il a toute ma confiance.

À nouveau, il s'installa sur sa chaise, prenant un peu d'eau avant d'observer passivement le journaliste. Ce dernier devrait sans doute avoir de nouvelles choses à lui demander... quelques elles furent, le Coffe se sentait prêt à répondre, ou à éconduire au besoin.



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Jeu 1 Fév - 21:31
« Quoi ? Keskiya ? T'as cru que j'avais peur ? J'te démonte moi, j'suis un bonhomme ! »
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Toujours irréprochablement studieux, Akis prit bonne note du moindre des renseignements que lui livrait Heziel à son sujet, non sans un "oh" murmuré de surprise à voix basse lorsque l'aveu fut fait que le cuisinier avait toujours eu comme ambition primaire de rejoindre la criminalité. C'était une excellente chose pour le rédacteur, puisque le Cipher Pol 8 pourrait en profiter pour sous-entendre lourdement qu'on ne devenait pas hors-la-loi, mais qu'on l'était dès la naissance, un peu comme si cette déviance s'immisçait dans un embryon pour le corrompre et le destiner à une vie de vices et de méfaits. Une vision des choses parfaitement stupide et extrêmement candide, bien entendu, mais dans laquelle se complaisaient une bonne part des civils du Monde entier. "Ils ne sont pas comme nous"... C'était un argument simple pour ne pas avoir à se poser de questions quant à la complexité de la psyché humaine, quant aux mystérieux débats qui englobaient les notions de justice, de morale, d'éthique. Le journaliste n'était pas philosophe pour un sou, et ne se voyait pas rédiger une thèse à ce sujet, mais il avait toujours eu la ferme conviction que le manichéisme était une valeur de naguère qu'il valait mieux mettre de côté pour s'en prendre efficacement et durablement aux motivations qui poussaient parfois des civils à tout plaquer pour agir selon leur bon vouloir, aux dépens de la liberté et de la sécurité d'autrui. Enfin, il n'était pas là pour en juger, et encore moins pour exposer son point de vue, qu'il fut pertinent ou non, sur une telle question. Retranscrire les faits... C'était son boulot, et il était bien déterminé à l'idée de le remplir avec brio. Tout fut donc religieusement reporté sur sa feuille de papier, de la vision des choses qu'avait Heziel Coffe à son amitié juvénile qui les avait lié, lui et son capitaine. Le Tokushi, sourire aux lèvres, commençant tout juste à mesurer le potentiel de cette interview étonnante, ne tarda guère à surenchérir, s'attardant cette fois-ci sur la figure de ce capitaine diabolisé dont il pouvait peut-être tirer quelque chose de vendeur.

« Beaucoup de dégâts lui sont imputés, ainsi que des crimes extrêmement sordides, à ce sujet... Sous-entendez vous que seul, vous auriez fait en sorte de les éviter ? »

Il ne demandait pas à Heziel si les crimes dont on les avait imputé étaient bel et bien fondé. A la vérité, il estimait ne pas avoir son mot à dire : c'était la justice qui finirait par trancher, dans le cas de figure où quelqu'un finirait par leur mettre le grappin dessus pour les incarcérer. En attendant, la présomption d'innocence était un concept pour le moins abstrait, a fortiori lorsqu'on parlait de brigands mondialement réputés et primés à plusieurs millions de berrys... En revanche, il pouvait être instructif de savoir ce que le bras droit pensait des débordements de son capitaine, s'il les reconnaissait et en portait la lourde responsabilité. C'était l'un des rares sujets sur lequel Akis pouvait se permettre un tantinet de liberté d'expression, puisque si le cuisinier décidait de s'humaniser au maximum en regrettant les écarts de conduite de son leader, il remettait ouvertement le sens éthique de ce dernier en cause... Ce qui pouvait permettre au Gouvernement Mondial de diaboliser le borgne avec d'autant plus d'ardeur, en montrant qu'il était un capitaine pointé du doigt même par ses plus proches compagnons d'infortune.
Dans tous les cas, cette piste n'était qu'une suite de plus à creuser pour étoffer un peu la matière déjà assez correcte qu'il avait en sa position. Difficile de savoir s'il allait posséder plus de quelques lignes, même si un interview d'un criminel primé était suffisamment rare pour que cela soit le cas. Avec optimisme, le Tokushi estimait qu'il pourrait finalement prétendre avoir un dossier tout entier consacré à cet échange surréaliste, probablement au milieu de l'édition hebdomadaire, sur une double-page... C'était plus qu'il n'en fallait pour faire parler de lui, mais cela allait nécessiter encore un peu d'informations. Le secret d'un papier pertinent, c'était sa densité.

« Pensez-vous que vous pourriez évoluer en dehors de votre équipage ? Maintenant que vous y avez goûté, estimez-vous que la vie de pirate est bel et bien ce à quoi vous vous attendiez, ou êtes-vous déçus d'avoir quitté votre poste de cuisinier, au final ? »

Les regrets ! S'il pensait déjà connaître la réponse à ce questionnement, le rouquin n'allait cependant pas montrer moins d'intérêt lorsqu'il l'entendrait de ses propres oreilles. Dans tous les cas, il y avait peu de chances pour que la position d'Heziel sur ce sujet soit censurée : s'il admettait avoir des regrets, il admettait dans le même temps sa culpabilité. S'il considérait n'avoir rien à regretter, alors une fois de plus, la marine aurait l'occasion de le pointer du doigt en hurlant au monstre impitoyable et sans-cœur...
Ouais, le secret d'un bon article, c'était peut-être de laisser autrui se l'approprier, aussi.

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Malencontreuse postérité.


Les questions qui suivirent abordèrent un point sensible : les dégâts qui étaient reprochés au capitaine des Dokugan, loin d'être connu pour sa capacité à faire les choses en douceur, et plus généralement les crimes reprochés à l'égard de leur équipage. Heziel ne se leurrait pas : les affrontements qu'ils menaient, malgré leur volonté d'éviter les implications civiles, prélevaient de lourds tribus dans la vie des petites gens. Néanmoins, étaient-ils les seuls à mériter un blâme ? Les forces de la Marine, sous prétexte qu'elles étaient du bon côté de la loi, étaient-elles exemptes de toute forme de sermon ? Car si une chose était certaine, c'est que jamais l'équipage du Borgne n'avait procédé à des dégâts collatéraux sans être provoqué et pris d'assaut en premier lieu. Loguetown était un exemple parfait : alors même que les pirates passaient un bon moment en ville, sans chercher de noise à quiconque ni nourrir la moindre intention néfaste, ils avaient été attaqués. D'abord Arnold, puis la Marine, le Colonel Belton et sa clique... enfin, Lim Focker. Certes, l'armoire à glace avait des choses à se reprocher, mais elle le faisait très bien elle même. Mieux que quiconque, le Coffe connaissait le fardeau qui reposait sur les épaules de son camarade. Il n'allait pas laisser les choses se résumer à d'aussi vils résumés, quand bien même ils étaient acceptés par l'auditoire bien pensant.

- Non. Je n'aurai pas pu les éviter, même en le voulant. Il en va de même pour mon capitaine. Nous n'avons pas nécessairement d'intentions belliqueuses, mais notre existence gêne. On ne fait que se défendre... et je suis désolé des conséquences.

Il se cala sur son tabouret avant de reprendre une gorgée d'eau, tout en observant Akis. Son ton avait été clair, bien qu'empreint d'une certaine tristesse. Les morts qui pavaient leur parcours, il ne les ignorait pas. Il en avait pleinement conscience... mais il ne pouvait pas porter toute la misère du monde sur ses épaules, et c'était un enseignement qu'il avait appris dans le sang et les larmes. Il avait toujours fait au mieux pour éviter d'impliquer les innocents dans ses affaires, mais il n'était pas capable de contrôler les aléas du hasard : en l'occurrence, ce dernier se faisait un malin plaisir de les plonger, lui et ses compagnons, dans des situations plus difficiles les unes que les autres.

Les questions suivantes le firent tiquer. Non seulement il ne connaissait pas clairement la réponse à la première, mais il savait pertinemment que la réponse de la seconde ne serait pas du goût de tout le monde. Non, il ne comptait pas arrêter la piraterie : il vivait sa vie pleinement, des moments de liesse aux moments les plus durs, et il aurait difficilement échangé ce train d'existence. Bien entendu, une vie tranquille avait ses attraits : néanmoins, ces derniers ne l’intéressaient plus du tout. Il avait passé trop de temps dans ce masque d'insouciance faussée, qu'il considérait planer au dessus de la vie de tout un chacun. Les hors la loi étaient méchants, la Marine bonne et gracieuse. Il fallait respecter ses obligations citoyennes, même lorsque celles ci relevaient de l'absurde. Partout, des pouvoirs qui n'avaient de pouvoir que le nom extorquaient joyeusement aux peuples sous leur responsabilité sang et eau, sans être remis en question. Car il ne fallait rien remettre en question, juste avancer, faire ce qui était attendu de soi... non, c'était trop simple. Beaucoup trop simple et injuste. Alors pourquoi se soumettre à pareille vie ?

- La première question est hors de propos. Je ne l'envisage pas, alors donner une réponse serait bien difficile... pour ce qui est de la seconde, non. Je ne regrette pas mon choix. Il implique des conséquences et des responsabilités pour lesquels j'ai déjà payé mon dû, d'autres pour lesquels je devrais payer à l'avenir. Mais cette vie est trop riche pour être abandonnée. Et je ne parle pas de Berry. La vie de forban est loin d'être une sinécure... un ami m'a dit ça, autrefois. Il avait raison. Ce n'est pas ce à quoi je m'attendais, mais c'est tout aussi rempli et stimulant.

Il se redressa légèrement, adoptant une posture plus détendue. Pour la première fois de cette séance, il prit la parole sans que cela soit attendu de lui.

- Après tout, la vie que l'on choisit n'est que rarement celle qu'on pensait être. Vous ne pensez pas ?

Le message était double : le professionnalisme rigoureux véhiculé par le jeune homme ne lui semblait pas être celui d'un journaliste de seconde zone. Non, c'était un reporter qui en voulait, qui était prêt à réaliser des choses aussi grandioses que stupides pour obtenir des nouvelles et des faits palpitants. Il tenait à dresser un portrait du pugiliste, dans les règles de l'art. Cela malgré les censures auxquelles il s'exposait peut-être. Dans tous les cas, il n'avait rien à faire à la tête d'un article sur les Grisou Vaches... et puis, beaucoup de gens se trompaient, à son sens : il y avait accepter une vie, et en choisir une. Pour sa part, il avait choisi.


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Mer 7 Fév - 21:05
« Quoi ? Keskiya ? T'as cru que j'avais peur ? J'te démonte moi, j'suis un bonhomme ! »
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Lorsque la réponse aux dégâts imputées à l'équipage du Borgne et plus spécifiquement à leur capitaine fut apportée par Heziel, Akis marqua un bref instant d'arrêt avant de reprendre dans sa prise de note incessante et inlassable, retranscrivant les propos du cuisinier à la moindre lettre. Il n'avait pas à donner son avis, même si cela lui avait brûlé la langue un court instant durant : il n'était pas de ces journalistes qui se camouflaient derrière une prétendue objectivité pour dilapider leur opinion propre, sous prétexte de bon sens. Il admettait volontiers être assujetti à la censure du Gouvernement Mondial, comme n'importe lequel de ses collègues, et ne cherchait pas à avoir d'avis particulier quant à la légitimité d'une telle méthode de manipulation des masses, quand bien même son for intérieur lui hurlait qu'il s'agissait d'un mangue d'éthique singulier et flagrant. La Marine ne devait pas toujours suivre le droit chemin pour appliquer sa justice, lui-même en avait parfaitement conscience... Sauf que cela ne l'empêchait pas d'aborder également les propos du Coffe avec un regard critique. Il était aisé de déclarer que c'était leur existence qui posait problème et que, sur cette base-là, la moindre de leur action n'était ni plus ni moins que de la légitime défense... Ça n'en tenait pas moins la route, du point de vue du rouquin. Outre les crimes bien précis qui leur étaient imputés, et dont le journaliste lui-même n'avait qu'une vague idée bien loin d'être complète, cette escalade de la violence que soulignait le cuisinier devait bien puiser ses racines dans un premier forfait, possiblement dérisoire, mais qui avait d'une manière ou d'une autre pu s'accaparer l'attention du Gouvernement Mondial et dresser les Dokugans comme d'hypothétiques ennemis de la paix. C'était le refus catégorique des pirates d'obtempérer face à l'ordre établi qui les conduisait manifestement à surenchérir dans le crime et la vicissitude, pas l'acharnement des forces de l'ordre qui, quant à elles, tentaient tant bien que mal de mériter leur titre. L'ordre... Peut-être était-il véreux, vicié. Peut-être était-il outrancier et exagéré. Dans tous les cas, il devait être maintenu. Le Tokushi lui-même n'avait probablement pas un point de vue objectif sur la question, puisque ses parents avaient toute leur carrière durant donné leur énergie à ce système politique mondialisé. Et c'était précisément pour cela qu'il n'objecta pas le moindre argument aux dires d'Heziel, ni ne se permit de le couper dans son élan et son récit. Néanmoins, cela ne l'empêchait pas de savoir pertinemment que le Cipher Pol 8 n'accepterait pas de voir retranscrits de tels propos, et lui-même ne tenterait pas de combattre pour qu'ils soient lus.

« Si... si, vous avez raison. »

Si, Heziel avait raison, mais Akis avait néanmoins le plus grand mal à imaginer qu'on pouvait tomber bêtement dans la criminalité sans l'avoir espéré de prime abord. Alors bien sûr, les restrictions et les difficultés éprouvées par les forbans n'étaient certainement pas préméditées, mais c'était le risque que l'on courrait en s'opposant à une armée régulière entraînée, efficace, armée et omniprésente... Et comme les hors-la-loi eux-mêmes avaient un mal fou à parfois seulement trouver des accords de paix durable entre eux, il était assez impensable qu'ils parviennent à vivre sereinement tout en étant traqué par cette instance suprême et destructrice, tout en surveillant leurs voisins attentivement pour s'assurer qu'aucun coup en traître ne saurait les précipiter vers leurs fins inexorables. Mais à nouveau, le rouquin ne s'appesantit pas sur l'interrogation qu'on lui avait envoyé : il n'était pas là pour ça, absolument pas. Cela ne le dérangeait pas outre mesure de discuter avec un pirate, primé de surcroît, mais il préférait avant toute autre chose achever l'ébauche de son article pour n'avoir aucune chance de déformer les pensées de son interlocuteur ou pour le faire dévier de son authenticité par pur souci de conformisme.
Le rédacteur acheva promptement sa prise de notes avant de songer à une autre interrogation qu'il serait susceptible de soumettre à son interlocuteur hors norme. Il s'était beaucoup attardé sur ses origines, avait effleuré son parcours et ce qu'il prévoyait quant à l'avenir. La matière était encore trop juste pour boucler un article en bonne et due forme, mais petit-à-petit, le Tokushi sentait son oeuvre prendre forme. C'était grisant... Ne se délectant pas indécemment de cette euphorie croissante qui estompait totalement son angoisse précédente, à la suite de la perte de ses recherches sur le Grisou Vache, le rédacteur revint à la charge assez vite.

« Vous avez parlé de votre capitaine, mais pas de vos autres camarades. Quelles relations entretenez-vous avez eux ? Si cela n'est pas indiscret, avez-vous d'autres amis, à l'extérieur de votre équipage ? »

Bien entendu, le rouquin ne s'attendait pas à avoir des noms, qui auraient pu être utilisés par le Gouvernement Mondial pour tisser un raison des liens amicaux qu'Heziel entretenait, mais il était légitime de se poser des questions quant à la vie sociale des forbans puisque ceux-ci, à cause du Décret Decima, étaient foncièrement mis-à-part et pointés du doigt, comme de vulgaires pestiférés. Difficile de croire qu'un primé ait l'occasion de faire des tonnes de rencontre au fil de ses aventures, donc... Afin d'être certain que son interlocuteur ne réponde pas à côté, le journaliste s'empressa donc d'apporter ces quelques renseignements verbalement, sans toutefois vraiment quitter sa feuille du regard.

« Ah. Ne vous sentez pas obligé de citer des noms. C'est juste que... Les lecteurs voudront savoir si vous vivez exclusivement en équipage ou si, au contraire, vous avez pu à titre d'exemple conserver le contact avec d'autres amis de votre vie civile. »


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Jeu 8 Fév - 18:36




Malencontreuse postérité.


La dernière phrase du forban sembla laisser le journaliste songeur. En vérité, Heziel ne s'attendait pas à trouver en Akis quelqu'un avec qui s'entendre, foncièrement. Leurs différents points de vue avaient de grandes chances d'être diamétralement opposés. Un homme issu de la vie civile et qui restait du "bon côté" de la justice pouvait difficilement comprendre ce qu'était la vie de pirate, et le Coffe ne s'attendait pas à trouver une épaule sur laquelle pleurer les difficultés de son existence. Il était cependant agréable de pouvoir s'exprimer sur ce sujet. Si les aventures des Dokugan portaient leur lot de malheurs malencontreux, il n'en restait pas moins qu'ils étaient bien plus droits dans leurs bottes qu'une énorme partie de cet océan. Plusieurs îles dont les témoignages seraient sans doute tus à jamais se souvenaient encore sans doute de leur gentillesse, peu commune pour des boucaniers.

La suite de l'interrogatoire journalistique porta sur les relations que Heziel entretenait au travers de son équipage, ainsi qu'en dehors de ce dernier. Alors qu'il s'apprêtait à demander des précisions, celles-ci vinrent d'elles mêmes. Le Tokushi lui précisa qu'aucun nom n'était attendu. Ce qui était fortuit... contrairement à ce qu'on aurait pu penser, le brun fédérait de nombreuses relations au travers du monde, parfois pas très glorieuses d'ailleurs. Il n'en restait pas moins que malgré sa condition de "voyou", il s'était tissé un réseau amical plutôt conséquent... parfois avec les personnes les plus incongrues.

Il décida finalement de taire tous les noms qui lui venaient à l'esprit. Il aurait été une bien mauvaise idée de citer de grands noms comme Erwin Dog ou encore Nakata Fenice : s'attacher publiquement l'amitié d'une des figures de proue du monde actuel pouvait se révéler aussi bien utile que totalement désastreux. De plus, Heziel n'aimait pas l'idée d'utiliser la notoriété d'autrui pour justifier quelque chose, quand bien même il s'agissait juste de montrer qu'il savait discutailler et tisser des liens en dehors de sa propre équipe. Il reprit donc d'un ton posé, pesant ses mots, optant pour le minimum requis afin de poursuivre.

- Mes camarades sont une seconde famille pour moi et je place ma confiance en eux. Ils sont là pour moi et je suis là pour eux. C'est ainsi que nous fonctionnons.

Il croisa les bras tout en se plaçant plus confortablement sur son tabouret avant de reprendre.

- J'ai de nombreux liens en dehors de mon équipage, de tous les horizons. La vie de forban permet de tremper dans de nombreux milieux... et même si l'on veut l'éviter, des rencontres incongrues se produisent souvent. En ce qui concerne la vie civile... j'en garde de bonnes choses, sans pour autant mêler cela à ma vie actuelle.

Partir à l'aventure était aussi une question de concessions. Il n'avait pas revu sa famille depuis si longtemps... lui en voulaient-ils ? Comprenaient-ils ? Comment allait sa petite sœur, la prunelle de ses yeux ? Autant de questions qui venaient le tarauder lorsqu'il baissait sa garde, lorsqu'il doutait de lui même. Mais ces questions, il devait les consommer comme gage de sagesse et non pas comme une faiblesse. Un jour, les réponses apparaîtraient d'elles mêmes... si il suivait cette voie qu'il s'était fixé. En tout cas, il ne pouvait décemment pas se laisser désarçonner par pareilles incertitudes : pour le coup, cela aurait été insultant envers ceux qu'il avait laissé derrière lui pour embrasser cette vie de piraterie.

Il devait faire preuve de courage, d'abnégation et d'une certaine dose de témérité pour arriver à la fin de cette route qu'il avait choisie. Pour parcourir ce chemin sinueux, parsemé d'embûches, mais également de trésors. La vie était riche, riche de beauté, riche de surprises, aussi bonnes que mauvaises. Que retirerait-il de sa vie de pirate ? Des espoirs, des réussites ? Des cauchemars et des regrets ? Pour l'heure, la question ne se posait guère. Il devait se prouver à lui même encore plus que prouver aux autres que son choix était le bon. Rien ne l'avait dévié de sa route jusque là, mais en y réfléchissant bien, il avait évité le pire. Ceux qu'il aimait étaient en bonne santé et heureux. Il n'avait pas eu à faire face à une perte trop conséquente, face à laquelle il n'aurait su imaginer sa réaction. Que ferait-il le jour où cela arriverait ? Il évitait savamment d'y penser.

Il se demandait ce que Akis voyait en lui. Il lui renvoyait l'image d'un jeune homme en recherche d'exactitude, de faits et non d'idées préconçues. Mais qu'en était-il de ses croyances ? Voyait-il en Heziel une brute lui donnant une vue privilégiée de sa vie pleine de combats et de violence ? Percevait-il sous ces préjugés de malfaisance un homme avec ses aspirations et ses principes ? Autant de questions qui restaient pour l'heure sans réponse. Peut-être qu'il ne le saurait jamais... mais si le martialiste désirait bien une chose, c'était prouver au monde qu'on pouvait arborer un jolly roger sans être un monstre.



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Mar 13 Fév - 13:03
« Quoi ? Keskiya ? T'as cru que j'avais peur ? J'te démonte moi, j'suis un bonhomme ! »
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« Yosh... Ça devrait le faire... »

Il avait noté les dernières réponses d'Heziel avec un sérieux toujours conséquent et lorgna d'un regard vif et habile le fruit de son dur labeur avant d'hocher la tête avec conviction et satisfaction. S'il avait eu du temps pour préparer l'interview, il aurait pu présenter un reportage en bonne et due forme, probablement plus pertinent que ce produit-là, mais il aurait encore le temps de corriger l'ordre des questions et des réponses, voire de modifier certaines tournures de phrases avant de livrer le produit fini... Voire, pourquoi pas, d'en modifier la forme absolue pour dresser plutôt une sorte de mini biographie, condensée en quelques lignes pour que le tout venant ait une idée grossière du personnage qu'était ce primé à la célébrité naissante. Dans tous les cas, et d'une certaine manière, cet article jouerait également sur le côté sensationnel de l'information, et Akis en avait plus que conscience même s'il répugnait d'attribuer l'hypothétique succès du récit qu'il allait livrer à cette seule donnée. En l'occurrence, il s'agissait surtout de chance et d'un peu de pertinence, mais c'était un travail que n'importe qui aurait pu fournir, à condition d'avoir les connaissances et les contacts nécessaires pour se faire. Ce ne serait donc pas son ouvrage le plus complet, le plus incroyable et le plus savant, mais ce serait probablement l'un des premiers à lui offrir la reconnaissance du public. Oui... Bien sûr, qu'à terme, l'envoyé du Global Seken Information jouerait quasiment uniquement sur le sensationnel ! Parce que l'information qu'il voulait retransmettre l'était proprement ! Il se voyait déjà, courant sur les champs de bataille, évitant les balles pour demander leurs avis quant au déroulement des guerres à des soldats bourrus et émérites... Il se voyait déjà se glisser dans le lit des gradées pour les réconforter et les honorer après une journée palpitante et épique, il se voyait déjà célébrer Aphrodite au sein d'Arès, parmi les sifflements et les explosions... Le rouquin, sans s'en rendre compte, avait commencé à se trémousser à cette pensée excitante et avait serré ses bras contre son torse, les paupières fermées, profondément concentré sur cet avenir exaltant. Il reprit brusquement sa contenance, cligna des yeux un court instant avant de se remettre à la rédaction de ses notes, comme si de rien n'était. A vrai dire, le Tokushi n'avait même pas conscience d'avoir agi étrangement : dans l'état des choses, il était simplement passé d'affabulation mentale à travail assidu, comme il savait si bien le faire. Il reprit la parole d'une voix distraite et, avec lenteur, apposa son point final.

« Vie civile... égal... bonnes choses... Mais... Séparée de l'actuelle. Hop. C'est tout noté. Vous voulez vérifier l'ébauche ? »


Se disant, le journaliste fit glisser la feuille jusqu'à son voisin, lui permettant ainsi de l'épier en détails. Bien sûr, tout état relativement lisible, puisque le rouquin fonctionnait principalement par prise de notes dans ce genre de contenus où, de toute manière, il devrait grossièrement aseptiser et arrondir les angles afin d'éviter la censure. Il avait hâte de gagner en réputation et en galon, à ce titre : la célébrité et sa conviction ferme dans les idées protégées par le Gouvernement Mondial lui permettraient petit-à-petit d'obtenir la confiance du CP8, laquelle était absolument indispensable pour trouver un semblant de liberté dans un tel domaine. Cependant, pour l'heure, il lui restait encore un grand nombre de travaux à fournir pour parvenir à un tel résultat. L'idée d'interviewer un gradé de la marine pour prouver son attachement aux valeurs que ces glorieux soldats défendaient lui effleura l'esprit, mais il se souvint brusquement que son dernier reportage, concernant l'un des gradés de Seppen Town, sur North Blue, avait abouti à une aventure rocambolesque et à des péripéties inouïes. S'il espérait se livrer à un tel exercice à nouveau, à l'avenir, il miserait sur une île plus accessible, et moins lointaine... Pourquoi pas Marineford ? Certains gradés devaient bien avoir du temps à tuer, et son père y bossait. Il obtiendrait les autorisations sans avoir à passer par Janmark... Enfin ! Dans l'état des choses c'était le bras-droit d'un Supernova qu'il avait face à lui, et il entendait bien profiter de l'occasion pour tenter d'obtenir un autre article de la sorte... D'une voix hésitante, reflétant son opportunisme lâche et couard, il demanda à son interlocuteur lorsque celui-là aurait fini de vérifier l'exactitude des notes retranscrites à l'écrit.

« Dîtes... Vous auriez quelqu'un en tête qui serait... Intéressé à l'idée de se livrer à un tel exercice ? Qui qu'il soit. »


Cela n'allait pas forcément aboutir à quelque chose... Mais s'il en avait l'opportunité, Akis se voyait bien tenter sa chance avec un autre criminel, à condition qu'il soit capable d'autant de civisme que ce cuisinier étonnant. Le rouquin n'avait pas encore l'ambition de mourir après une séquestration violente, après tout...

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Mar 13 Fév - 19:02




Malencontreuse postérité.


Akis continuait de griffonner avec attention, un air à la fois concentré et éclairé sur le visage, comme si pour chaque mot pris en note et couché sur le papier il s'imaginait déjà les ramifications futures d'un article retentissant. Son minois terré dans le professionnalisme traduisait selon le Coffe une rigueur sans faille, un choix des mots et une réflexion sous-jacente à en faire pâlir les hommes de lettres les plus avisés. Ça, ou le fait qu'il espérait largement pouvoir sortir un article correct, car c'était de lui qu'il était question... sa confiance dans les soins apportés par ce bout de papier destiné à un avenir radieux par le Tokushi était peut-être mal placée, mais il n'avait pas vraiment le choix. Il devait y croire ! Et peut-être qu'un jour, ce papier arriverait dans les mains d'une belle vice-amirale qui, à des lieues de là, pensait peut-être à lui... en poinçonnant son affiche de recherche avec des couteaux, sans doute.

Aussi, lorsque le jeune reporter lui confirma que c'était bon, que le contenu nécessaire avait été récolté, que la question finale était tombée et qu'il disposait de toute la matière nécessaire pour rédiger l'objet journalistique final, le pugiliste se détendit sur sa chaise et leva les yeux vers le plafond. Sans plus se soucier du rouquin, il ferma finalement son regard à l'extérieur, se plongeant dans des fantasmes inavouables et inavoués, imaginant la réaction de la belle Lim Focker devant ce papier poignant et empli de sincérité. Verserait-elle la même larme scintillante et magnifique qu'à Loguetown, alors même que son charme qui avait d'ores et déjà transpercé le cœur du cuisinier avait failli manquer sa perte ? Se rendrait-elle compte que malgré la distance, malgré les barrières, elle ne devait plus hésiter à affronter les regard mesquins et les jugements obtus des envieux ? Lui laisserait-elle une chance de se rattraper de son affiliation à Kain, qui pour tout l'or que cachait sa poitrine restait indubitablement une brute peu appréciable du Gouvernement Mondial ? Sans s'en rendre compte, le rouge lui était monté aux joues alors qu'il imaginait des retrouvailles pleines de romance. Des paroles qui firent frissonner sa psyché en plein délire d'amour... il commença à se dandiner sur son siège, sans prêter attention au membre du Global Seken ou à quiconque. Le visage de la Vice-Amirale était si proche... ses cheveux flottaient paisiblement dans la brise... encore un peu, et le contact arriverait...

Pour une raison qui échapperait sans aucun doute aussi bien à Akis qu'à Heziel, la tenancière et les clients les observaient désormais avec un air tantôt surpris, tantôt outré, tantôt d'une perplexité absolue.

- Hm ...?

Réceptionnant le bout de papier, le brun vérifia l'exactitude des informations, sans prêter attention à la scène plutôt surprenante qu'il venait d'offrir à un auditoire dont il n'avait pas conscience. Oui... oui, ça lui semblait correct. Il constata quelques façon de parler différentes, quelques tournures de phrase modifiées et quelques mots remplacés par d'autres aux connotations plus légères et moins désastreuses pour les bien-pendants qui consommeraient le papier. Car tout restait une question de consommation : pour qu'un article plaise, il devait être vendeur. Pour être vendeur, on devait s'assurer qu'il plairait. Ce cycle infernal prenait pourtant bien sa naissance quelque part, et c'était pour le Coffe aussi bien la force la plus éclatante que la forme de mesquinerie la plus abjecte de certains journalistes : savoir faire exploser les tirages d'une histoire, que ce fut à partir d'une accroche réaliste mais peu entraînante ou, tout du contraire, un mensonge éhonté et fort en impact. Aussi comprenait-il sans mal ni rancune que l'écrivain devant lui avait du modifier certains propos dans des limites raisonnables afin de les rendre légitimes auprès de ceux qui contrôleraient son interview avant de la publier.

- Cela me semble bon, oui. Merci.

Lui offrant un sourire, il fut néanmoins surpris par sa deuxième demande. Quelqu'un qui aurait pu aimer ce genre d'exercice ... ? Oh... dans son équipage, il ne voyait pas grand monde, en réalité. Kain aurait été ingérable en pleine interview. Kraehe aurait tout bonnement refusé, préférant de loin sa tranquillité et sa solitude à la lumière des projecteurs. Loyal aurait pu accepter... mais il avait disparu depuis un moment. Il en allait de même pour Totohime ou Lily, même si la femme lapine aurait sans doute été incontrôlable également dans ce genre de situation, donnant un papier final sans queue ni tête. Tony ? Non... ça n'était pas vraiment son genre, surtout si ça pouvait l'affilier à des forbans. Officiellement, il voyageait juste avec eux jusqu'à Water Seven. Peut-être même que Boyn avait déjà marqué de son empreinte la vie du forgeron... quant à Pumori, il n'était pas décemment assez vieux pour se livrer à ce genre d'exercice. Nathan roulait tellement les R qu'il aurait fallu trois jours au pauvre Tokushi pour décrypter ses aventures, en plus de le voir radoter. Restait Giuletta, qui aurait sans doute apprécié ce genre d'attention : néanmoins, l'idée de changer Akis en statue n'était pas spécialement attachante.

- Pas dans mon équipage, non. Par contre, je connais un petit tonttata fort intéressant en matière d'ingénierie mécanique... Enjinia, je crois, du Royaume d'Acmée. Il est très bavard, vous ne saurez peut-être plus où donner de la tête. Le vieux chef Gorsay Ramdon, qui gère le Baratie, pourrait aussi être un bon départ pour un papier intéressant sur son établissement. Je vous aurai bien dit de vous tourner vers Erwin Dog ou Nakata Fenice pour quelque chose de plus sensationnels, puisqu'ils font parler d'eux en ce moment et que ce sont des gens pour qui la discussion est une agréable façon d'interagir entre êtres humains. Mais là, c'est jouer dans une autre cours, pas vrai ?

Il rigola de bon coeur. Même si le jeune Tokushi ne payait pas de mine, il le voyait pourtant très bien échapper, paniqué, à des dangers sans précédents pour obtenir son information choc. Peut-être qu'au fond de ce reporter un peu maladroit et au début de sa carrière se trouvait un aventurier s'ignorant encore... après tout, il ne fallait que peu de choses pour changer un homme. Constat dont il ferait amèrement l'expérience lui même un peu plus tard, malgré ses propres certitudes.


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Jeu 15 Fév - 23:22
« Quoi ? Keskiya ? T'as cru que j'avais peur ? J'te démonte moi, j'suis un bonhomme ! »
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Bien ! L'examen prompt du papier de la part du pirate s'était achevé sur une critique positive. Parfait... Le rouquin n'avait pas à s'inquiéter davantage quant à l'aval de ce primé redoutable, étonnamment loquace et lucide. Il récupéra son article naissante et le plia sommairement avant de le plonger dans l'une des poches de son veston, espérant qu'il ne l'égarerait pas avant d'avoir pu le rédiger plus proprement. Finalement, il accorda quelques mots supplémentaires à Heziel pour le rassurer quant au sort de cette ébauche, puisque le cuisinier devait s'attendre à ce que la version globale souffre encore un peu plus de la censure du Cipher Pol 8 et des autres instances gouvernementales.

« Je supprimerai peut-être quelques passages, s'ils posent problème, mais je ne modifierai pas vos propos. Je m'y engage. »


Il n'avait aucune garantie fiable quant à cet engagement mais, malheureusement, le forban devrait le croire sur parole. Le journaliste du Global Seken Information n'avait indéniablement pas suffisamment d'influence pour pouvoir se payer le luxe de dresser des promesses qu'il ne pourrait pas forcément tenir... La seule chose dont Akis était sûr, c'est qu'il préférerait largement renoncer à cet article plutôt que de le corriger de manière à faire passer le Coffe pour un détraqué, pour un fou furieux sanguinaire à la recherche constante de proies à éventrer. Après tout, mis-à-part leur incartade musclée lors de leurs rencontres -par ailleurs très vite dominée par un rouquin au top de sa forme, à tout le moins dans l'esprit de ce dernier-, le cuistot s'était avéré être un compagnon plaisant et un interviewé à tout le moins captivant. Même pour le reporter, c'était chose assez rare que de pouvoir interroger librement un hors-la-loi quant à sa façon de voir les choses et le Monde... Et c'était, en un sens, quelque chose d'assez rafraîchissant, également.
Puis vinrent les propositions de son contact actuel, que l'écrivain en herbe ne tarda guère à noter sur le dos de sa main gauche, vif et preste. Un ingénieur et un autre chef cuisinier... Deux personnalités qui auraient très certainement des choses à leur apprendre à lui et aux lecteurs. Pourquoi pas ! Pour un numéro spécial cuisine ou innovations, ce genre de portraits pourrait tout-à-fait avoir sa place... Le Tokushi releva donc leur nom avec grande attention avant d'entendre ceux des deux célébrités qui suivirent de très près. Dog et Fenice ? Ben voyons. Même si le GSI avait la possibilité d'envoyer un journaliste à leur chevet pour obtenir un interview inédit, ce ne serait certainement pas le rouquin qui serait sélectionné... En fait, pour ce genre d'occasions, Janmark risquait même d'envoyer l'un de ses larbins, histoire de pouvoir signer l'article de sa plume tout en attribuant au stupide esclave une petite prime salariale histoire de lui faire croire que le jeu en avait valu la chandelle...

Mais surtout, Akis éprouvait un certain malaise à l'idée de se pointer comme une fleur face à d'aussi grands noms. Même si, pour le bien et l'intégrité de son honneur, il risquait de fanfaronner après sa rencontre avec Heziel en faisant croire qu'il avait conservé le leadership de leur discussion du début jusqu'à la fin des échanges, il n'était finalement pas capable de se mentir aussi éhontément qu'aux autres et ne savait que trop pertinemment que le cuisinier aurait pu le mettre à mort d'un coup d'un seul s'il l'avait décidé. Alors ces gars-là, qui s'étaient pointés à Impel Down sans y être invités... Ouais, rien que les voir risquait de provoquer chez le rouquin une sévère descente d'organes. Chassant cette pensée peu glorieuse de son esprit, le garnement se concentra à nouveau sur son interlocuteur, prenant néanmoins la peine de le remercier pour ces quelques indications qui pourraient finir par lui être utiles.

« C'est bien sympathique de votre part. Qui sait, si l'occasion se présente, je tenterai peut-être de les rencontrer... »


L'idée de baser sa carrière sur ce genre de minuscules reportages le dérangeait certainement mais, de temps à autres, il s'agissait d'un exercice intéressant et qui pouvait lui permettre de changer de la routine étonnamment coutumière qui consistait à se précipiter dans des zones de guerre pour tenter de récolter deux ou trois maigres infos, au péril de sa vie... Mouais.
En fait, le Tokushi risquait fort d'en faire son principal gagne-pain, à l'avenir.
Après avoir été séduit par la perspective d'un travail bien fait sans pour autant mettre en péril son état de santé, sinon son existence elle-même, le garçonnet ayant retrouvé son audace et son engouement quitta son perchoir d'un bond, s'écartant quelque peu du comptoir avant de tendre à Heziel une main franche accompagnée d'un sourire chaleureux. Au final, la journée ne finissait pas trop mal.

« Je vous remercie pour le temps que vous m'avez accordé. Et je vous souhaite bonne continuation. J'ai un article à terminer... Et j'aimerais pouvoir payer mon prochain loyer. »

Un léger éclat de rire ponctua ce trait d'esprit tandis que le rouquin s'apprêtait à prendre congé, à la recherche d'un navire susceptible de le mener tout droit jusqu'à Enies Lobby. Ce fichu cabot pouvait bien garder ses recherches sur les Grisous Vaches : il avait désormais bien plus juteux.

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Ven 16 Fév - 9:36




Malencontreuse postérité.


- Je n'en doute pas...

Il ponctua sa remarque d'un petit sourire, plissant les yeux, adoptant un visage pour le moins relativement angélique mais qui aurait pu prêter à confusion. C'était pas trop peu naturel pour être réel... mais bon, il semblait que le Coffe n'avait pas totalement fini de jouer avec les nerfs du Tokushi, qui s'était avéré être de bonne compagnie malgré ses réactions étranges du départ. Au final, plus de peur que de mal... il ne s'agissait pas d'un agent du Cipher Pol tentant de se payer sa tête. Ça aurait pu être le cas, mais l'interview n'était pas assez poussée pour qu'on puisse la qualifier d'interrogatoire et puis, honnêtement, le brun ne ressentait absolument aucun danger en provenance du rouquin. Ce dernier sembla d'ailleurs plutôt enjoué à l'idée de rendre visite aux contacts que le Coffe venait de lui donner : Heziel ne doutait absolument pas de sa capacité à rencontrer les premiers cités, qui restaient à sa portée. En ce qui concernait Nakata et Erwin... eh bien, ça risquait effectivement de s'avérer un poil plus ardu. À dire vrai, le pugiliste lui même n'aurait su se targuer d'une quelconque aisance pour les rejoindre à l'heure actuelle. Ils évoluaient dans deux cours différentes.

Se redressant de son tabouret et s'étirant quelque peu, le Coffe remarqua ensuite la main tendue vers lui du journaliste qui le remerciait du temps qu'il lui avait accordé et disait devoir terminer son travail proprement pour payer son loyer. Répondant à cette assertion amusante par un petit rire, le cuisinier offrit une poigne vigoureuse sans pour autant être excessive à cette nouvelle connaissance tout en opinant du chef.

- Tout le plaisir était pour moi ! En espérant voir ton nom dans les journaux... du côté des rédacteurs et pas dans le contenu, vu les risques que tu es prêt à prendre !

Sur ces mots, il lui fit un clin d'oeil et s'engagea vers la sortie de la taverne, non sans au préalable avoir laissé un petit quelque chose à la tenancière pour sa discrétion, sa patience et les éventuelles consommations non payées dans la cohue. Il pouvait bien se le permettre, et il devait au moins ça à cette pauvre dame pour son dérangement... ce n'était pas tous les jours qu'un primé comme lui passait à l'acte dans un établissement aussi tranquille, et si sa réputation n'était pas faite que de vilénies, il n'en restait pas moins avant toute chose un forban. Un boucanier. Un paria aux yeux du Gouvernement Mondial, qui s'échinait très certainement à faire reluire le portrait de ses ennemis aux pavillons dissidents d'une lueur glauque de cruauté et de chaos. En d'autres termes, ces pauvres civils ne devaient pas être dans leur assiette... sans doute même seraient-ils soulagés de voir l'aventurier des mers partir sans causer plus de grabuge, estimant qu'on était jamais sûr de rien avec des gens comme lui. Il le leur pardonnait et espérait que cet article saurait trouver une résonance chez certaines personnes, notamment chez une en particulier.

- À la prochaine, Akis Tokushi.

Levant la main, dos tourné au reste de l'auditoire, il effectua un salut dans le vide qui était pourtant clairement adressé au reporter. Cette rencontre avait été pour le moins intéressante... le fait de pouvoir poser sur papier ses pensées et non pas les interprétations que le pouvoir en place faisait de ses actes avait également été hautement rassérénant. Il s'imaginait mal le journaliste du Global Seken déformer l'entretien qu'ils venaient d'avoir. Peut-être qu'une force qui lui était supérieure s'en chargerait : le maître-coq n'était pas né de la dernière pluie et à dire vrai, l'évidente censure du Gouvernement Mondial ne semblait insensée qu'à ceux qui se complaisaient dans la tranquillité que cette organisation puissante leur offrait... en soi, le brun n'avait aucun grief avec la Marine et ce qu'elle servait. Du moins, tant qu'on ne parlait pas des Tenryuubitos : il se souvenait encore clairement de l'histoire que le Fenice avait contée sur son ancien capitaine, Raphaël, et sur les sévices qui avaient été infligés à sa soeur pour le bon plaisir d'un noble mondial. Cela étant, si l'assouvissement des fantasmes de ces tarés était devenu une fin néfaste du Gouvernement Mondial, il n'en restait pas moins que l'équilibre qu'il apportait était préférable à l'anarchie.

Mais tout ça ne le concernait pas vraiment, pas vrai ?


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"Are you a man... or a monster ?"

Heziel Coffe
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