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[FB]Pourquoi est-ce que j'ai mal aux cheveux ? [PV Drake Kotori]
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Tadake Kyoshiro
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Dim 13 Juil - 17:07





Pourquoi est-ce que j'ai mal aux cheveux ?












Comme tout jeune homme qui se respectait, Kyoshiro n’était jamais le dernier quand il s’agissait de s’amuser, de célébrer un heureux évènement ou de simplement faire la fête. C’était le meilleur moyen de se détendre, de profiter du moment présent et de laisser exploser sa joie de vivre au monde entier en la partageant avec ses camarades. Comment refuser de participer à un tel évènement ? C’était de son âge. Cependant, alors que les gens de son âge ne semblaient intéressés que par les femmes et les soirées alcoolisées, le jeune bretteur avait trop peu d’expérience dans le premier domaine et n’aimait pas vraiment le second car, pour une raison qu’il n’avait jamais pris le temps de déterminer, il n’avait jamais été attiré par l’alcool et préférait tout simplement se souvenir de ce qu’il avait fait la veille, le lendemain d’une soirée.
Ce n’était pas que le goût en soi qui lui laissait une sensation étrange dans la bouche mais il ne pensait pas que c’était une bonne chose que d’avoir besoin de s’alcooliser pour pouvoir lever ses inhibitions de la sorte et se mettre à faire n’importe quoi avant de s’arrête pour vomir quelque part et ne plus se souvenir du reste de la soirée. Il y avait de nombreuses et nombreuses façons de s’amuser et de passer un bon moment sans se prendre une monumentale cuite à en attraper des migraines aux genoux et des ballonnements aux cheveux. Mais cette soirée là il s’était laissé aller, on lui avait gentiment proposé un verre d’un alcool supposé être doux et il n’avait clairement pas eu le cœur à refuser cette offre. Quel risque pouvait-il y avoir à tenter de goûter cette fois-ci ? Il avait déjà goûté de la bière et, même si le goût n’était pas terrible, cela ne l’avait pas anéanti pour autant : il pouvait bien tester quelque chose de différent, non ? Finalement il n’aurait peut-être pas dû.

Des bruits sourds venant de l’extérieure sortirent le jeune homme de sa torpeur, ce dernier tenta d’ouvrir faiblement les yeux et il ne se souvint pas que d’habitude c’était une tâche aussi ardue. C’était comme si ses yeux étaient restés fermés si longtemps qu’ils furent comme presque collés l’un à l’autre mais, après quelques secondes d’intense effort, il parvint enfin à ouvrir ses yeux et ce fut comme s’il était dans un brouillard. Pourquoi avait-il aussi mal à la tête ? Pourquoi est-ce qu’il semblait avoir dormi dans une pièce baignée d’un brouillard intense et pourquoi est-ce qu’il ne se souvenait de rien du tout ? Il ne se souvenait pas de ce qu’il avait fait la veille et de se souvenait pas de comment il avait atterri dans cette pièce et sur ce qui semblait être un lit, vu la texture au toucher.
À force de rester ouverts, les yeux finirent par s’habituer au brouillard et celui-ci se dissipa, révélant une chambre exiguë et qui sentait la mort, probablement à cause de l’odeur d’urine qui embaumait l’air ainsi que de la tâche de vomi séché sur le parquet. Mais qu’avait-il bien pu faire la nuit dernière pour que cette chambre soit dans un tel bordel, et surtout pour qu’il ne se rappelle de rien ? Ne se rendant même pas compte qu’il n’était pas seul dans la chambre, le jeune homme tenta de se lever mais n’en eut pas la force, à la place il roula hors du lit et s’écroula par terre dans un râle de douleur étouffé par sa fatigue et sa voix enrouée.

Était-ce la petite fête d’hier soir qui l’avait mis dans cet état ? Pourtant il n’avait vu qu’un seul ver….oh ce verre, ce fichu verre, quel genre d’alcool pouvait-ce être ? Qui avait-il vraiment dans ce verre ? Cherchant des réponses, il pris appui sur le lit et commença à chercher ses vêtements avant de se rendre compte que, dans la seule et unique pièce que comptait cette chambre, il n’avait avait pas l’ombre d’un seul de ses vêtements ou de la moindre affaire l’appartenant. Baissant les yeux vers son caleçon, il réalisa que le bout de tissu rouge à pois jaunes qu’il portait était, certes, ridicule mais surtout qu’il ne lui appartenait absolument pas !
Certes il avait une garde-robe assez réduite, c’était pourquoi il était à même de se rappeler du moindre de ses vêtements, de la veste de costume jusqu’aux chaussettes mais CE CALEÇON N’ÉTAIT PAS LE SIEN !!!!!!









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Tadake Kyoshiro
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Maxwell Thompson
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Jeu 31 Juil - 16:59



Derrière son Kenjutsu, on pouvait dire que Drake possédait l'art de tuer. Certainement un droit divin qu'était celui de choisir quelle gorge allait rencontrer sa lame, qui allait avoir le privilège de mourir ou pas, bien que bien souvent, sa propre vie était en même temps mise en danger. Sa lame agissait en artefact pour lui donner les pouvoirs du Juge qui détenait la vie de son accusé entre ses mains. Et pour ainsi dire, comme ces innombrables détenteurs d'outils de mort, comme lui, il avait sa petite place au Purgatoire et avait son mot à dire lors du Jugement. Par paradoxalement, ce même homme qui côtoyait la mort quand il sortait sa lame pour un duel sérieux, et qui se voyait toujours avec la Faucheuse comme spectatrice, aimait aussi la vie. C'était un amoureux de la vie, et des plaisirs qu'elle offrait. Peu en avait conscience, peu s'en doutaient, mais au fond, c'était un joyeux luron. Lorsque ses instincts primaires et archaïques n'étaient pas éveillés, il n'y avait pas plus bon vivant que lui. Il était même capable de tomber dans l'excès de ces plaisirs, mais plus particulièrement dans un seul aspect des dits plaisîrs : l'alcool. Il n'y avait pas d'amis plus fidèles que l'alcool.

Un écumeur des océans, un loup solitaire, une brute, un barbare, un tueur ! Les stéréotypes voulaient qu'il soit un féru d'eau-de-vie... Et pour sûr, il l'était indubitablement ! Drake n'était pas vraiment un soûlard : il savait faire la part des choses et s'arrêter quand il le fallait, de plus, ce n'était pas une addiction pour lui. Ce qu'il était grisant de libérer son esprit et ses sens, pour atteindre un nouvel état, totalement autre que ce qu'il pouvait être d'origine. C'était sa seconde façon d'atteindre son ataraxie à lui, la première était le combat. Boire... Laisser l'alcool couler à flots... Vider des barriques... Faire la bringue... Finir bourré. Il avait accepté la solitude lorsqu'il s'était lancé dans sa quête de maîtrise, et là était le meilleur moyen de l'oublier. Il avait d'ailleurs un excellent avantage par rapport à beaucoup : il supportait étonnement bien l'eau-de-vie. Drake était-ce genre de personne qu'il ne fallait en aucun cas défier lors d'un jeu à boire, à moins d'être fortement sûr de soi... Il finissait toujours par gagner, les « adversaires » en venant toujours à rouler sous la table avant lui, alors que lui n'était que pompette, peut-être carabiné, mais certainement encore enclin à continuer la partie ! Bacchus, tel était le nom dont il aurait véritablement dû hériter à la naissance.

West Blue. Nighty Town. Il avait fait escale ici pour quelques jours, et ne trouvant rien de mieux à faire, il s'était aventuré dans une taverne... Probablement la plus ambiancée qu'il ait eu le privilège de voir depuis déjà un bon moment. Le genre de coin qui se remplit petit à petit, alors qu'à votre arrivée, vous êtes l'un des seuls, pour prendre une atmosphère des plus festives. Ce n'est pas ce genre de bar mal famé où tout fini par de la casse, mais une vraie question d'amusement, même dans l'alcool. À tel point que vous y rester, la nuit tombe, la clientèle est tout à fait présente, et vous y allez. Les défis tombent, tout autant que les adversaires d'ailleurs. Après tout, qui diable aurait la très mauvaise idée de défier le dieu du vin et de l'ivresse dans un jeu à boire ? Voilà qu'ils tombaient maintenant comme des mouches. Lever de coude ? Personne n'était meilleur que lui dans ce domaine. Pour preuve, verre, chope, tonneau, ils étaient toujours les premiers à rouler sous la table, alors que Drake continuer à tenir le coup. La soirée battait son plein, ses adversaires se faisaient rare et timides, alors qu'il n'était que puissamment carabiné !

Résultat ? Le plus puissant black-out qu'il n'ait jamais connu. Imaginez une salle où seulement très peu de lumière filtrait, crade seulement l'odeur... En effet, à ce niveau-là, les records étaient battus. Une véritablement odeur de mort embaumait la salle : urine et vomi était assurément de la partie. Il semblait que j'étais allongé au sol, avec une jambe sur un morceau de lit, et la timide lumière commençait petit à petit à me dévoiler la salle. La vue devenait toujours un peu plus nette : en effet, s'il faisait plus clair, l'on aurait pu sans problème voir un Drake avec la tête profondément enfoncée dans le rectum. Toujours était-il que la pièce était assez petite. Où avait-il pu atterrir ? Ce n'était tout de même pas une orgie comme hier soir qui avait pu lui mettre dans un pareil état, il n'avait pas beaucoup bu après tout ! Un choc au sol, comme une masse rencontrant le parquet, lui fit revenir à la réalité... Il n'était pas seul dans cette... chambre. Accompagné d'un mal de crâne incroyable et d'une main sur la tempe, il se releva, assis, pour observer l'intrus. Il ne portait qu'un ridicule caleçon. Que faisait un homme à moitié nu, en caleçon dans la même chambre que Drake ?

Incompréhension, étape qui se positionnait avant la colère. Après un moment de flottement et de duel de regard, il s'en rendit compte... Outre sa puissante gueule de bois, il n'était pas normal, pas tout à fait... Il sentait un faible courait d'air parcourant ses jambes et surtout... En partie son entre-jambes. Il était nu lui aussi. À ce stade de la chose, on ne pouvait pas dire qu'il n'était qu'en partie à poil, même s'il ne l'était pas véritablement, mais c'était tout comme. Il n'était pas un caleçon, pas en slip non plus... Mais dans un string léopard. Quelle sensation étrange de sentir une ficelle passer entre ses muscles. Et pour une raison totalement inconnue, le petit soldat était, quant à lui, bravement en joue. Imaginez-vous une seule seconde ce prédateur, que dis-je, ce tueur, dans une tenue d'Adam si incongrue ? Il venait de perdre toute sa fierté d'homme toute la crédibilité qu'il lui restait. Et il ne restait qu'à éliminer les témoins. Je ne savais même pas où j'étais, que je cherchais à mettre mes armes sous ma main. Sauf qu'un certain problème se présentait... Je ne les trouvais pas. Et je m'en séparais jamais...

« J'sais pas c'que tu fous-là, j'te connais pas, j'sais même pas ce que moi-même j'fous là, j'ai un mal de crâne attroce et maintenant que tu m'as vu dans cet état, t'as trois secondes pour te casser avant d'entendre un gros craquement au niveau de ta nuque. »








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Tadake Kyoshiro
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Sam 2 Aoû - 16:08





Pourquoi est-ce que j'ai mal aux cheveux ?












Le jeune homme n’avait vraiment jamais été un fervent partisan de l’alcool et, comme toute personne débutant dans ce domaine, il n’avait jamais vraiment appris à bien le tenir ce qui faisait qu’il évitait de trop en ingurgiter car il ne savait jamais vraiment comment tout cela pourrait se finir À force d’arpenter les tavernes et auberges en tout genre il en avait suffisamment côtoyé des piliers de bar à l’haleine assez rude pour tuer une mouche en plein vol pour ne pas vraiment vouloir finir comme eux. Les voir ainsi étalés sur le bar, se noyant presque dans leur vomi ou dans leur bave, n’était pas vraiment une image qui donnait une bonne publicité à l’alcool et à ses éventuelles vertus. Cependant la veille avait été une journée assez différente apparemment, une assez bonne journée que le jeune homme finisse par se sentir d’humeur festive et décide de prendre un peu de bon temps sans vraiment chercher à comprendre ce qu’on lui servait dans son verre ou ce qu’il se passait tout autour de lui : il cherchait simplement à profiter de l’instant présent comme il le faisait si bien…mais cette fois-ci avec un peu d’alcool en plus. Après tout, c’était jour de fête, qu’est-ce que pourrait bien faire un petit verre d’alcool ?
Il n’en avait clairement pas conscience ce soir-là mais, quelques heures plus tard, il souhaiterait vraiment ne jamais avoir accepté de boire…vraiment pas. Le premier indice qui le frappa violemment fut l’horrible mal de crâne qui enserrait toute sa tête à tel point qu’il se serait cru dans un véritable étau. N’étant absolument pas habitué à ce que les vétérans appelaient la gueule de bois, il ne savait pas vraiment comment remettre de l’ordre dans ses idées et surtout comment faire cesser ce tintamarre qui résonnait dans sa tête…oui j’utilise des expressions vieillottes comme tintamarre et je vous emmerde. Les yeux aussi embrouillés que son esprit même après les avoir frottés pendant plusieurs secondes, le jeune homme émergea de cette soirée de débauche dont il ne gardait strictement aucun souvenir, essayant tant bien que mal de rassembler les morceau du puzzle alors que son corps était en train de lui faire découvrir des douleurs et des tiraillements à des endroits où il n’aurait jamais cru cela possible. Il avait mal aux cheveux, il avait des maux de têtes au foie et des crampes aux dents…est-ce que c’était au moins physiquement possible ?
Alors qu’il peinait à retrouver ses esprits et la maîtrise de son propre corps après avoir roulé en boule et être tombé comme une masse par terre, non loin de ce qui semblait être une flaque de vomi séché, le jeune homme crut entendre du mouvement non loin de lui et se leva péniblement pour enfin se rendre compte qu’il n’était pas du tout seul dans cette pièce. Se frottant les yeux une nouvelle fois, le garçon fut trop déboussolé pour reconnaître immédiatement l’homme qui se trouvait devant lui mais, s’il reconnut quelque chose, ce fut que cet inconnu était au moins aussi perdu que le jeune bretteur mais, à l’inverse de lui, sa tenue des plus ridicules provoqua chez lui une certaine agressivité qui le poussa à se montrer assez grossier et menaçant envers le jeune candide.
Si, d’habitude, le jeune homme n’était absolument pas réceptif aux menaces qu’il ne voyait que comme de simples mots dépourvus de poids et utilisés plus pour dissuader que pour réellement prévenir avant d’agir, aujourd’hui il était encore moins en état de réfléchir droit et d’essayer de comprendre son interlocuteur. Regardant l’homme de la tête aux pieds dans son seul vêtement qui était encore plus ridicule que le sien, le garçon se rassit sur le lit et, prenant sa tête entre ses mains pour essayer de faire cesser ce brouhaha, souffla :

« Navré mais je suis aussi perdu que vous. Et, désolé de vous dire ça, mais vous ne m’ impressionnez nullement. »

Maintenant il comprenait pourquoi il entendait les piliers de bar dire, après une cuite, qu’ils ne boiraient plus jamais de leur mais, par contre, il ne comprenait pas pourquoi ils recommençaient dès le lendemain car cette pette soirée de folie avait vraiment vacciné le jeune homme contre toute éventuelle envie de recommencer à boire un jour. Il aimait se réveiller de bon matin, frais comme un gardon et prêt à tout dès qu’il posait le pied hors du lit mais, aujourd’hui, il était plutôt frais comme une fleur fanée depuis au moins une semaine. Mais bientôt alors le corps et l’esprit du jeune homme s’habituaient graduellement à cet état végétatif dans lequel il était, un doute survint dans son esprit, un doute qui le poussa à lâcher :

« Une petite minute… »

Il se tourna aussi rapidement qu’il le pouvait vers cet inconnu et laissa ses yeux s’habituer à sa présence, redessinant les formes du visage de l’homme afin de tenter de le reconnaître car sa voix fut étrangement familière au jeune homme, une voix qu’il n’avait pas entendu depuis plusieurs années. Frottant ses yeux une nouvelle fois, le jeune garçon pencha la tête de surprise, comme pouvaient le faire certains animaux, avant de lancer avec doute et surprise :

« …Drake ? »

Il n’avait pas revu cet homme, ce camarade depuis qu’il avait quitté le dojo d’East Blue plusieurs années auparavant mais avant de commencer à l’agresser avec des retrouvailles assez étranges il devait se laisser le temps de dissiper le doute qu’avait instauré tout cet alcool. Il ne voulait vraiment pas se tromper de personne et sauter sur un inconnu c’est pourquoi, dans le doute, il tenta un :

« C’est Kyoshiro. »

Peut-être qu’il ne le reconnaîtrait pas, peut-être que c’était une toute autre personne mais les ressemblances comme celle-ci étaient bien trop rares pour ne pas tenter le coup. Il espérait vraiment ne pas être trompé…vraiment pas.








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Tadake Kyoshiro
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Jeu 21 Aoû - 14:17



Conditionné dans son enfance par une éducation spécifique, en partie celle des samouraïs bien évidemment, Drake était un homme qui mettait un point d'honneur sur deux choses, qui ne puisaient pas leur source dans le Bushido, mais dans l'existence même du mâle humai : Fierté et virilité. Certes, ces deux mots n'étaient pas aussi importants que les sept étoiles du Bushidos, qui eux ne formaient pas que la base de son éducation, mais aussi ses valeurs, ce pourquoi il dressait sa lame, ou pourquoi l'utilisait-il. Pour un descendant des guerriers du très valeureux pays de Wa, ces fameuses Étoiles étaient la base de tout : la base du Bushido. Sauf qu'ici, ce n'était pas le samourai qui était atteint, mais le mâle. Avec un string léopard sur lui, il avait probablement perdu tout ce qui faisait de lui un homme, un vrai. Sa fierté était bafouée, sa virilité tout autant, dès lors, comment pouvait-il se respecter, ou se faire respecter ? Impossible tout simplement. Il ne ressemblait plus à rien, il n'avait absolument plus aucune crédibilité... Et il avait honte, pour l'une des premières fois.

Oui, il avait honte. Cela ne serait jamais arrivé s'il s'était retrouvé seul dans cette salle, mais ce n'avait pas été le cas, il y avait ce bougre, cet homme, cet invité surprise ! Qui n'allait probablement pas tarder à passer l'arme à gauche. Maintenant qu'il l'avait vu dans ce pitoyable état, même s'il ne le connaissait pas, et que Drake ne le connaissait pas non plus, son destin était tracé. Il ne lui fallait pas beaucoup pour le faire volter, et, à vrai dire, il n'avait pas besoin de ses lames. Un lacet pouvait faire l'affaire pour l'étrangler... Ou un drap au pire. Ils étaient dans une chambre non ? Et si rien de tout ça fonctionnait, il y avait la solution ultime : une chaise. Voire mieux, un pied de chaise brisé, pour le lui planter au travers de la gorge ! Ou encore l'étouffer avec un simple coussin, voir le matelas carrément... C'était une chambre bordel ! Bref, ce n'était pas les solutions qui manquaient, il y avait de tout ici pour mettre un terme à sa vie !

Aussi téméraire qu'il puisse être, cet homme était ensuite venu faire l'erreur de dire que Drake ne l'impressionnait nullement. Il n'avait pas peur ? Il ne craignait pas Drake ? Il n'était pas intimidé ? C'était tout simplement parce qu'il ne connaissait pas le prédateur... Et il l'avait partiellement réveillé. Sur le visage du bretteur se dessina un sourire ponctué d'une dose de sadisme, mais malheureusement, le pauvre malheureux devant lui ne pouvait bien apercevoir sa face. Après avoir souffert, il serait impressionné, il aurait peur et il craindrait Drake. Si toutefois, il survivait... Ainsi, à la recherche d'une chaise dont les quatre pieds serviraient nécessairement, il se retourna et scruta la pièce du mieux qu'il le put. Son crâne se faisait tambouriner sans pitié, sa vision était encore un peu embrumée, mais il essaya tout de même de se concentrer de son mieux. Lorsqu'il aperçut l'objet de ses convoitises, il s'illumina presque ! Que pouvait-on faire avec quatre pieds... Une dans le derrière, une dans l'abdomen, une dans la jambe et une dans l'épaule ? C'était effectivement le choix le plus judicieux à faire !

Malheureusement, il eut à peine le temps de s'adonner à ses plaisirs sadiques que son très cher partenaire de chambre m'arrêta. Sur le coup, le Taureau crut qu'il voulait laisser une dernière parole, une dernière prière, ou un dernier ce que vous voulez, mais ce n'était pas du tout le cas. Pris d'un rare élan de politesse, il se retourna vers lui, et ce fut à ce moment-là que l'autre commença à l'analyser, pour enfin prononcer son prénom. Bah oui, c'était lui Drake ! Un instant... Comment se faisait-il qu'il ait connaissance de son prénom ? L'autre pencha tout d'abord la tête, comme s'il était étonné. « C'est Kyoshiro ». Aussitôt, les yeux du premier sabreur s'écarquillèrent de surprise ! Kyoshiro, l'un des élèves du chef de la famille Kotori, qui avait appris à se servir d'un katana dans le même Dojo que Drake... En aucun cas, ce dernier n'aurait cru le retrouver son frère d'armes dans de pareilles circonstances.

Il s'élança pour le serrer amicalement dans ses bras, lorsqu'il se rappela son état... Finalement, l'embrasser tout en étant en string n'était pas tellement une bonne idée... Au final, il s'arrêta net devant lui et préféra n'utiliser que les mots.

« Kyoshiro... ? Mais qu'est-ce que tu fous là vieux frère ! Mais maintenant que tu m'as vu dans cet état et qu'on se connait, ça me donne encore plus envie de te faire la peau... Comme avant ! Je t'aurais bien proposé d'aller prendre un verre pour fêter nos retrouvailles, mais certainement pas comme ça... T'as une idée de ce qu'on fout là ? Ou au moins où sont nos affaires ? »


Drôles de retrouvailles.








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Sam 23 Aoû - 1:05





Pourquoi est-ce que j'ai mal aux cheveux ?











Depuis quelques temps maintenant le jeune homme avait suivi ce vieil adage d’un esprit sain dans un corps sain comme étant la clé de la réussite et d’une existence équilibrée. Pendant des années, une décennie complète à vrai dire, il avait détruit et remodelé son corps afin d’en faire une arme à part entière, afin d’en faire autant une épée pour pourfendre le mal qu’un bouclier pour défendre les faibles et cet entraînement avait perduré même après la fin de sa formation. Un combattant était un éternel étudiant et passait son existence toute entière à perfectionner sa technique, notamment en combattant des adversaires aussi voire plus forts que lui, c’était la raison pour laquelle chaque combattant prenait garde à se maintenir toujours en forme pour parer à toute éventualité. Si certains voyaient cela d’un mauvais œil et ne considéraient cela que comme un culte de la beauté ou de la vanité, ce n’était en fait qu’une recherche constante de l’amélioration de soi jusqu’à être capable d’atteindre ses propres objectifs, quels qu’ils soient.
Certains se battaient pour la domination et le pouvoir, d’autres aimaient simplement semer le chaos et sentir le sang couler entre leurs doigts tandis que d’autres, plus simples et plus nobles, n’aspiraient qu’à leur paix ou celle des personnes qui leurs étaient chères et prenaient les armes toujours pour se protéger et jamais pour attaquer. Cependant malgré tout l’entraînement du monde il n’y avait aucun moyen que le jeune homme entraîne vraiment son corps et son foie à ce qu’il avait subi la nuit dernière au point de n’en avoir absolument aucun souvenir. Il ressentait des douleurs qu’il ne connaissait pas, sa tête semblait être dans un étau et on avait remplacé sa mémoire par un espèce de gros bol vide duquel il espérait désespérément tirer quelque chose qui pourrait expliquer son réveil pour le moins étrange.
Malheureusement les mouvements à côté de lui ne tardèrent pas à le sortir de sa torpeur avant de se rendre compte qu’il n’était définitivement pas seul dans la pièce, l’autre visiteur indésirable se trouva être un homme qu’il finit par reconnaître après plusieurs secondes d’intense fixation. Même après tout ce temps passé loin de ce qu’il considérait comme sa seconde maison, même après tous ces lieux visités le jeune homme n’aurait jamais pu oublier un visage qu’il avait vu tous les jours de sa vie durant une décennie complète. Pendant dix ans ces deux hommes et bon nombre de leurs camarades s’étaient entraînés afin de devenir les bretteurs talentueux qu’ils étaient aujourd’hui. Ils s’étaient affrontés, ils avaient redoublé d’efforts, ils s’étaient soutenus les uns les autres jusqu’à devenir une véritable famille…une famille aux traditions et mœurs étranges mais une famille tout de même.
Même si le jeune garçon n’avait jamais eu la chance d’avoir un aîné ou un cadet dans sa famille, l’homme qui se tenait devant lui était sans l’ombre d’un doute le frère que Kyoshiro n’avait jamais eu. Rien ne pourrait jamais changer cela.
Son frère mit un petit peu plus de temps mais il y parvint, la discussion put enfin commencer et la tension chuta rapidement, laissant les deux hommes se détendre tout en cherchant à comprendre le pourquoi du commun. Regardant encore une fois tout autour de lui, comme s’il espérait avoir raté quelque chose, le garçon soupira et avoua :

« En fait…je n’arrive pas à me souvenir comment je suis arrivé ici.»

Sa mémoire n’était pas un simplement gruyère plein de trous, de vides à combler mais clairement un trou noir dans lequel toute sa soirée avait été aspirée sans pouvoir être retrouvée. C’était frustrant de ne pas savoir ce qu’il avait pu dire ou faire pour mériter de se réveiller dans cet état, c’était encore plus frustrant de ne pas savoir précisément ce qui lui était arrivé…même s’il ne semblait rien avoir subi à part la perte de ses vêtements. Posant sa main sur sa tête comme s’il essayait de plonger au plus profond de son esprit, certains souvenirs réapparurent sous la forme de flashes aussi fugaces que vagues : rien que des images et des odeurs. Fronçant les sourcils comme s’il essayait de continuer sur cette voie, il lança :

« Je me rappelle qu’il y avait une fête…je crois. Avec de l’alcool, probablement. Par contre, impossible de me rappeler du lieu. Tu as quelques souvenirs de ta soirée d’hier ? »

Il ne savait même pas dans quelle ville ou village il était, comment aurait-il pu se souvenir des lieux visités ? Regardant autour de lui et prenant conscience que sa tenue n’était pas très appropriée pour sortir d’ici et obtenir des réponses, le jeune homme se rapprocha du lit et tira le drape blanc de toutes ses forces avant de cacher son corps sous celui-ci, l’enroulant autour de lui pour ne laisser échapper que sa tête. Vêtu d’une tenue encore plus ridicule et voyante, le jeune homme se tourna vers son camarade et lui répondit sur un ton assez incertain :

« On peut toujours aller demander en bas, peut-être qu’ils se souviendront de quelque chose et pourront nous aider à retrouver nos vêtements…j’sais pas pour toi mais je n’ai aucune intention de me trimballer toute la journée dans cette tenue. »

Ni une ni deux, une fois son camarade prépara, le jeune homme ouvrit doucement la porte et passa sa tête à travers l’ouverture pour voir s’il n’y avait personne, préférant ne pas effrayant quelqu’un dans son étrange tenue. Bientôt il descendrait en bas et parlerait aux serveurs ou serveuses, peut-être qu’ils seraient capables de lever le doute sur cette mystérieuse soirée.








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Dim 21 Sep - 20:55



Comment étions-nous arrivés ici, dans sa salle à l'atmosphère poisseuse ? C'était la question qui restait en suspens sur nos lèvres. Pour un loup solitaire tel que moi, les cuites et les gueules de bois ne pouvaient qu'être mes meilleurs compagnons, pourtant, aujourd'hui, je vivais l'un des plus puissants blackout de mon existence. Je ne me souvenais absolument de rien. Je n'avais que bu du rhum, du saké, de la bière ! Ces quelques barriques d'alcools n'auraient pu m'atteindre de la sorte, c'était impossible ! Malgré tout, le fait était que nous nous étions retrouvés dans une bien pathétique situation. La tête comme une bombe prête à exploser, le plus simple appareil le plus humiliant qui soit, confinés dans une salle vraisemblablement crasseuse et à l'odeur nauséabonde. Je me réjouissais tout de même de ne pas m'être réveillé dans le même lit que lui, ce qui me rassurait quant au fait que la nuit n'avait pas pu être « agitée », d'autant plus quand je me réveillais en string et lui en caleçon. Mais ce n'était pas le plus angoissant, loin de là... Je m'étais peut-être réveillé avec le plus énorme bad trip qui soit, mais ce qui m'inquiétait était de ne pas savoir où étaient posées mes lames. Les armes d'un samouraï lui étaient aussi précieuses que son âme ou son honneur.

Alors que lui m'expliquait qu'il n'en savait pas plus, je me retournais pour aller ouvrir une petite fenêtre et ainsi mieux laisser entrer la lumière et l'air sain. Passant si brutalement de l'obscurité à la clarté, si je ne portais pas mes lunettes, j'aurais probablement rompu le contact avec la source de lumière. Il me fallait respirer un air frais et pas dégueulassé comme celui-ci... Et puis, un peu de clarté ne faisait jamais de mal à personne. Au fond, même si cela était vraiment très peu probable, peut-être que nos affaires étaient cachées dans cette obscurité ? Ou au moins un indice quelconque. Observant le paysage qui s'offrait à moi par delà l'ouverture, je m'étonnais à absolument ne rien reconnaître... Je ne savais pas où on avait atterri. À voir un insigne plus bas, c'était une taverne. Mais le village qui l'entourait ne me rappelait absolument aucun souvenir... Alors que mes yeux étaient concentrés sur les bâtiments et les rues, mes oreilles captèrent la voix de Kyoshiro. « Probablement de l'alcool »... Après huit ans, il était devenu un génie ! Et surtout, on voyait celui qui n'avait pas l'habitude d'être carabiné. Mais évidemment qu'il y avait eu de l'alcool, sinon nous ne serions pas dans cet état ! Une fête... J'en doutais fort. Je n'étais pas du genre à aller, ou m'inviter à une fête. Une taverne un peu trop ambiancée était plus probable. Mais quelle taverne ? Si tant est que c'en soit vraiment une. Avec un calme presque déroutant, et après quelques longues secondes de silence, une réponse arriva.

« Que dalle. Tout ce que je sais, c'est que j'me suis bourré comme un dieu et que maintenant j'me mange un blackout digne d'un putain d'trou noir. Ça m'avait manqué... »

Il était temps de faire quelque chose. Me retournant vers mon frère, je le vis tirer un drap pour s'enrouler dedans et ainsi masquer son simple appareil. Mais avant qu'il ne soit totalement enveloppé dans son cocon, quelque chose vient particulièrement capter mon attention... Quelques lignes au feutre. Des informations étaient inscrites... Une adresse ! Mais de quoi ? Je n'en avais aucune idée. Le mieux était d'aller directement vérifier. Pourquoi pas après tout. Se cachant presque totalement dans son voile, seule sa tête sortit du tissu. Avec ça, il avait encore l'air plus con tient !

« Je crois savoir où aller maintenant. Y'a une jolie petite adresse dans ton dos ! On d'mandera à l'auberge à quoi ça correspond. »

Je fis comme mon frère d'armes et saisis un drap. Mais à l'inverse, je ne m'enroulai pas entièrement dedans. J'en déchirai une partie, pour couvrir la partie inférieure de mon corps. Que l'on me voit avec un simple foutu string sur moi amènerait nécessairement à une bonne grosse honte, mais simplement exposer mes muscles saillants ne me gênait pas. Je m'étais forgé un corps, ce n'était certainement pas pour le cacher ! Il était tant d'aller éclaircir cette soirée. Alors que Kyoshiro sortait timidement la tête pour voir s'il n'y avait personne, je le pressais en le poussant. Néanmoins, lui et moi n'eûmes pas beaucoup de chance. Quelques secondes même après que nous ayons mis la tête hors de notre trou, un homme sortit de sa chambre, nous voyant de notre merveilleux déguisement. M'approchant de lui tout sourire au visage avant de lui lâcher un simple « Excusez-moi, monsieur... » pour ensuite l'assommer de ma main droite. Un petit coup sec, c'était magique ! Sans vergognes, une fois à terre, je lui dépouillais de son manteau pour l'enfiler sur moi et l'abandonnais où il était.

« T'inquiètes, il est juste assommé, pas mort. Au moins, je serai plus présentable que toi ! »

Il était temps de nous rendre à la taverne maintenant. Une fois arrivée devant les employés, je ne perdis pas de temps pour demander où aller pour se rendre à l'adresse qui était inscrite dans le dos de Kyo.






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Pourquoi est-ce que j'ai mal aux cheveux ?













Depuis toujours et malgré son désir profond d’aider les gens, le jeune homme été d’une timidité maladive qui ressortait bien plus en présence de représentantes de la gente féminine. Pour une raison qu’il ne saurait expliquer, il aimait aider mais n’aimait pas pour autant devenir le centre de l’attention car être sous le feu des projecteurs le mettait mal à l’aise au point de lui couper tous ses moyens et de l’empêcher de parler sans balbutier sous l’effet du stress. Ce n’était pas vraiment l’image du héros, sauveur de la veuve et de l’orphelin que vous imaginiez, n’est-ce pas ? Mais c’était un travail de tous les jours, une tâche de longue haleine qui demandait bien plus d’efforts que ce que le jeune homme avait initialement prévu. Mais aujourd’hui les choses étaient bien plus compliquées qu’il n’y paraissait car en plus de débarquer dans une ville où il ne connaissait personne et où il se ferait donc facilement remarquer - dans ce genre de village tout le monde connaissait tout le monde et les étrangers étaient vite repérés – le jeune homme allait devoir arpenter les rues à la recherche de ses vêtements avec, en guise de seul bastion de son intimité, un caleçon qui n’était pas le sien et une couverture blanche et donc extrêmement voyante. Après ça comment pourrait-il être autre chose que l’attraction de la ville ? L’idée était tout sauf plaisante et le fait de savoir qu’il n’avait pas d’autre choix, pas la moindre alternative, rendait les choses bien plus pénibles à accepter.
Le jeune homme fut sur le point d’ouvrir la porte quand son camarade lui avertit qu’il avait quelque chose marqué dans le dos, apparemment une adresse qui pourrait peut-être se trouver être le lieu où ils avaient tout perdu. Ce n’était qu’une idée mais elle valait le coup d’être tentée. Intriguée par cette adresse, le jeune homme se mit à se contorsionner sous son drap, comme un fou tentant de se sortir de sa camisole de force, tout en ajoutant :

« Dans mon dos ? C’est marqué quoi ? »

Ce n’était pas qu’il n’avait pas confiance, bien au contraire, mais il voulait voir cette inscription de ses propres yeux en espérant que la voir puisse éventuellement raviver un pan de sa mémoire. Malheureusement même avec toute la meilleure volonté du monde le jeune homme n’était pas assez souple pour voir dans son dos et la chambre, miteuse soit dit en passant, n’était pas assez luxueuse pour comporter le moindre miroir digne de ce nom. Il finit par soupirer, abandonnant son effort en se rendant à l’évidence : il allait devoir faire confiance à son camarade pour le guider…son camarade qui n’avait rien perdu de son franc parler.
Il avait toujours été l’opposé de Kyoshiro et c’était peut-être pour ça que les deux s’entendaient bien. Là où le jeune niais était discret et donc assez pudique, son camarade était extraverti et n’hésitait pas à montrer ce qu’une vie d’entraînement avait eu comme effet bénéfique sur son corps. Comment lui en vouloir ? Les deux hommes avaient des corps d’apollons, de dieux guerriers mais Kyoshiro était bien trop timide pour s’en vanter ou le montrer de manière générale. Ce dernier se réveilla d’ailleurs lorsque son camarade lui lança une pique concernant le ridicule de sa tenue. Ni une ni deux, il se retourna vers son frère d’armes et s’insurgea de cette affirmation par un :

« Plus présentable ? Hey ! Je suis… »

Joignant le geste à la parole, le garçon jeta un dernier œil à sa tenue en baissant le regard avant de se rappeler à quel point il allait être voyant, ainsi enroulé. Il ne pouvait donc qu’avouer que son camarade avait raison et se mit à soupirer comme s’il abandonnait son argumentaire, soufflant un :

« Bon d’accord, j’ai rien dit. On a vu mieux. »

Il avait toujours mis un point d’honneur à s’habiller correctement, pas forcément toujours très chic mais il fallait qu’il soit un minimm présentable et ce genre de situation était donc un cauchemar pour lui. Ce monde était un monde d’apparence ou le premier coup d’œil était décisif…qu’allait-on penser de lui en le voyant vêtu d’un drap pour seule possession ? Qu’il était pauvre, sans le sous, sans abri à la recherche de pitié ou de clémence. Ironique, n’est-ce pas, alors que c’était lui qui était clément d’habitude ?
Suivant son camarade qui assomma un homme pour lui subtiliser son manteau, sans doute avec l’intention de le lui rendre quand ils auraient pu retrouver leurs affaires, le jeune niais resta dans l’ombre tel un voleur en attendant sur son frère ait finit de demander son chemin. Il se mit alors en route, évitant le regard des passants qui ne pouvaient s’empêcher de s’arrêter à leur passage. IL était le fruit de l’attention comme prévu et, pour essayer d’oublier et état de fait, il commença par lancer une conversation avec son frère en lui demandant :

« Tu penses qu’ils vont nous rendre nos vêtements sans faire d’histoire ? Vu l’état dans lequel on a fini, je doute que la soirée se soit passée à merveille. »

Peut-être que son frère aurait plus de souvenir de cette soirée que lui. Attendant une réponse ou un simple avis, le garçon poursuivit sa route jusqu’à voir à l’angle, au bout de la rue, l’enseigne qui leur avait été indiquée. Le nom n’évoquait rien au jeune homme mais il pouvoir voir, de loin, que le mot « casino » qui était présent et cela ne lui disait vraiment rien de bon. Avaient-ils perdu leurs possessions aux jeux ? Kyoshiro n’était pas du genre à dépenser son argent dans ces jeux qui n’étaient pas très équitables selon lui…aurait-il changé d’avis sous l’effet de l’alcool ? Inspirant pour se donner du courage alors qu’il pointait l’enseigne du doigt, le garçon conclut par un :

« J’imagine qu’il n’y a pas 36 moyens de le savoir. »










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Jeu 9 Oct - 21:57



Exposer ses muscles seyants et fiers à tout ceux qui accepteraient bien d'y porter un regard, n'était-ce pas là un comportement que tout bon guerrier, dignes de ce nom, se devaient d'adopter à un moment ou à un autre ? Ces esquisses de me corps n'étaient pas sortis de nulle part, elles n'étaient pas apparues par l'intermédiaire d'une intervention sainte ou quoi que soit dans le genre ! Si mes muscles étaient présents aujourd'hui, c'était simplement parce que j'avais morflé pour en avoir de si beaux. Imaginez-vous seulement une fois l'entraînement qu'il m'a fallu endurer ? Toutes les séances de musculations ? Mon corps était ma fierté, ce n'était que grâce à lui que je pouvais me battre et taper encore, toujours, sans cesse ! J'en avais morflé pour les faire gonfler et il était dès lors tout à fait normal que je veuille qu'on les remarque. Certains appelaient cela la pudeur, moi, ce n'était simplement que de l'orgueil. À l'inverse de Kyoshiro, je n'avais pas peur de mettre mon torse à l'air, à la vue de tous, j'appelais ça de la virilité. Mais pourtant, au moment où j'avais vu cet homme et son manteau, je n'avais pas hésité à le lui prendre pour me vêtir. Un mercenaire comme moi ne demandait pas, il prenait. La raison en était, à vrai dire, assez simple : ce drap pour couvrir la partie inférieure était tellement voyant et débile... N'était-il pas mieux de se couvrir correctement, pour pouvoir se fondre dans la masse et ainsi mieux accomplir cette très étrange quête après cet énorme Hangover ?

Oui, Kyoshiro était vêtu comme un véritable clown, en bien moins coloré, mais pourtant tellement plus voyant... À vrai dire, si je n'avais pas été la personne que j'étais aujourd'hui, il aurait très bien pu me faire honte. Mais si jamais nous avions fait les fous la nuit dernière, ce qui était très probable avec moi, un gars sapé comme lui pouvait se rendre plus que jamais utile : s'il était voyant, c'était qu'il attirait l'attention, pour ma part, je me fondrai dans le tas, sans que l'on me remarque. Manipulateur ? Non, opportuniste. Et puis, nous nous connaissions depuis notre enfance, ce n'était pas comme s'il m'en voudrait, nous en étions à un stade où il avait presque l'habitude ! Néanmoins, malgré tout, je ne savais absolument pas ce qui pouvait nous attendre au bout de ce foutu tunnel... Attirant bien moins l'attention, nous nous rendîmes jusqu'à la taverne et, au vu de l'activité du bar, nous n'étions certainement pas au petit matin. Midi ou après-midi... Il était indéniable que nous avions bien dormi, il ne fallait maintenant plus qu'espérer que nous ne soyons pas restés dans cette chambre miteuse à comater pendant plusieurs jours... Alors que mon frère se cachait comme une vierge effarouchée pour que personne ne le voit sur son trente-et-un, je m'occupais de recueillir les informations. Apparemment, l'adresse que nous cherchions n'était pas très loin de l'endroit où nous nous trouvions actuellement, tout juste à une vingtaine de minutes à pied.

Je n'avais besoin de rien de plus et je pris alors la direction de la sortie, invitant Kyoshiro à me suivre. Cependant, passant près d'une table occupée, j'eus la bonne idée de subtiliser trois couteaux. J'étais pour l'instant totalement désarmé et, jusqu'à ce que je retrouve mes différentes lames, ces médiocres couverts pouvaient tout à fait me sortir d'un mauvais pas, si tant est qu'un se présente à nous. Tant que ça coupait, tout était bon à être utilisai comme arme ! Une fois dans la rue, à parfaire notre route, Kyoshiro fut le centre de toutes les attentions, comme prévu. S'ils ne s'arrêtaient pas à notre passage, alors les passants ne pouvaient s'empêcher de dévisager de le second samouraï. Bien souvent, ils n'étaient pas très discrets. Comment pouvais-je faire pour réussir à marcher avec lui sans que cela ne me gêne ? Et bien, il fallait juste avoir un entraînement mental hors du commun, de quoi repousser toutes hontes... Non mais sérieux, il aurait pu prendre un autre accoutrement quoi ! Même le plus con de tous les déguisements pouvait faire l'affaire par rapport à celui-ci... Et heureusement qu'il savait changer les idées avec la conversation !

« On s'en bat les reins des vêtements, ils ont sûrement intérêt de nous rendre nos armes, sinon ça fera une espèce en voie d'disparition en plus. Ils nous rendent nos affaires où ils auront droit à une putain d'rencontre avec mes torgnoles... S'ils sont gentils encore. »
En lui annonçant clairement que s'ils ne coopéraient pas, ils tâteraient de mes phalanges, je sortis les trois couteaux que j'avais pu subtiliser. « Une dans les couilles, le reste pour les yeux, c'clairement assez. » Une fois les vingt minutes de marche écoulées, un bâtiment aux couleurs vives attira mon attention à l'angle. L'enseigne, toute aussi voyante ne comportait qu'un mot : « Casino »... Et il s'avérait qu'il s'agissait en réalité de notre destination... La fête allait enfin pouvoir commencer. « Casino »...

« En effet, y'en a qu'un : on rentre, on fout le bordel, et on se casse avec nos affaires. T'es voyant, ce sera plus simple tiens, comme quoi t'as pas si sapé inutilement ! Haha ! »

Alliant geste et parole, j'ouvris la porte à double battant du bâtiment avec un gros coup de poing comme j'en avais le secret, laissant un creux dans le bois et des gonds probablement bien abîmés après ça.

« C'est encore nous et on revient prendre nos affaires ! » Haut les cœurs qui annonçait les prémices d'une bonne mêlée à l'ancienne. Parce que oui, je ne comptais pas sortir d'ici sans distribuer des coups en réalité, qu'ils nous rendent ce qui était à nous ou pas !




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Sam 11 Oct - 15:02





Pourquoi est-ce que j'ai mal aux cheveux ?












Même si mes deux hommes avaient subi le même entraînement et avaient partagé plusieurs années de leur vie, même après tout ce temps passé ils restaient aussi différents que le jour et la nuit. Tous les deux avaient dépensé sang, larme et sueur afin d’obtenir les corps d’apollons qu’ils possédaient aujourd’hui et si l’un d’eux restait plus réservé quant au fait de montrer partout le fruit de son labeur, on ne pouvait pas vraiment dire que l’autre faisait preuve de la même retenu en se baladant quasiment torse nu dans les rues de cette ville. Si certains pourraient voir ça comme un certain narcissisme, à force de côtoyer son camarade le jeune niais avait bien compris qu’il ne s’agissait juste que de la fierté du travail accompli et rien d’autre. Comment pourrait-il ne pas être fier d’avoir ainsi transformé son corps en arme ? Comment ne pas être fier de passer de chenille à papillon ? Bon d’accord là ce serait un papillon massif avec des pectoraux d’acier, mais vous saisissez l’idée. Les deux hommes arpentèrent donc les, l’un bombant fièrement le torse devant ces hommes et ces femmes qui s’arrêtaient au passage de ce duo improbable, l’autre essayant de se faire discret du fait que sa tenue attirait forcément tous les regards à lui. Décidément il n’avait pas choisi la tenue la plus discrète mais il avait l’intuition que cela aurait pu être bien pire s’il s’était baladé uniquement vêtu de ce caleçon qui lui était inconnu.
Avançant donc dans la rue en essayant de trouver un sujet de conversation, le jeune homme se rendit bien compte qu’il faisait face au même garçon qu’il avait quitté en partant du dojo, quelques années plus tôt, et qu’il était resté exactement le même. Si son côté sûr de lui était resté intact, il en allait de même pour son franc parler dont les paroles ne reflétaient pas la moindre subtilité. Il était comme cela, brut de décoffrage, parfois trop franc pour son propre bien mais c’était ainsi que son frère avait appris à le connaitre et à l’apprécier.
Ne dit-on pas que les opposés s’attirent ? Ce devait être la raison pour laquelle, dans la vie comme en combat, ces deux-là s’entendaient si bien.
Regardant du coin de l’œil son camarade, avec un petit sourire amusé au coin du visage, le garçon répondit :

« Les années ne t’ont vraiment pas appris la modération »

Bientôt son camarade montra au jeune niais qu’on ne rigolait vraiment pas avec lui lorsqu’il s’agissait de toucher à ses affaires et précisément à ses sabres, ce qui était tout à fait normal pour n’importe quel bretteur, cependant il était même prêt à faire couler le sang avec quelques couteaux si cela s’avérait nécessaire. Malheureusement Kyoshiro ne voyait pas la chose de cette façon et estimait que cette situation pouvait être réglée sans faire couler de sang ou sans éborgner quelqu’un. Arrivant devant l’entrée du casino, il lança donc :

« Si on pouvait éviter de couler le sang, pour changer, ce serait bien.»

Le jeune homme comprenait clairement la frustration et la colère qui grondaient dans le ventre de son camarade car pour un épéiste ses armes n’étaient rien de moins qu’une extension de son propre corps, c’était comme laisser derrière soi un bras ou une jambe sans chercher à le retrouver. Ce serait étrange, non ? Mais même cette frustration ne pourrait entamer l’optimiste et la diplomatie du jeune homme qui pénétra dans le bâtiment au côté de son frère. À l’annonce de Drake, une demoiselle assez discrète accueillit les deux hommes et, souriant pour les mettre à l’aise, joignit ses mains devant elle avant de demander :

« Messieurs, en quoi puis-je vous aider ?»

Kyoshiro, déguisé comme un fantôme, approcha de la demoiselle qui pencha la tête de surprise devant cet accoutrement aussi ridicule que voyant. Sortant la tête de son drape pour pouvoir montrer à qui la demoiselle avait affaire, le garçon prit son ton le plus posé possible avant d’expliquer calmement :

«Euh eh bien comme mon camarade vient de le dire nous aimerions récupérer nos affaires.»

La demoiselle fut surprise et dévisageant les deux hommes, tenta d’essayer de les reconnaître, sans succès. Elle supposa donc que les deux hommes avaient perdu leurs affaire aux jeux et leur expliqua donc que cela faisait partie du business de cet établissement et qu’elle ne pouvait rendre ces affaires sans contrepartie. Le garçon tenta d’expliquer à la demoiselle qu’ils n’avaient plus rien du tout, plus rien d’autre que leurs vêtements improvisés et ne pouvaient donc rien donner en échange. S’en suivit un dialogue de plusieurs minutes durant lesquelles le garçon tenta de faire appel au bon sens et à la sensibilité féminité de cette hôtesse pour lui faire comprendre le désarroi dans lequel ces deux hommes se trouvaient.
Mais ces minutes furent infructueuses, cette femme ne voulait rien entendre et poussa le jeune homme à prendre un ton un petit peu plus ferme. S’avançant d’un pas décidé devant elle, assez décidé pour laisser son drap derrière lui, le garçon se planta devant la femme et, les poings fermés posés sur ses hanches, lança fermement :

« J’insiste mademoiselle. Nous tenons beaucoup à nos affaires ! »

La femme ouvrit des yeux ronds comme des culs de bouteilles et baissa les yeux sur l’unique vêtement du bretteur, un caleçon à pois, avant de se mettre à rougir et de s’écrier :

« KYAAAAAAAAAAAAAAAAA !!! Pervers ! Sécuritééééééé !!!!!!! »

Ni une ni deux elle fit demi-tour et se mit à courir, ses bruits de pas firent bientôt écho à d’autres bruits de pas plus lourds qui se rapprochaient de l’entrée. Tendant un bras comme pour rattraper la demoiselle, sans succès, le niais lança de vive voix :

« Mais…qu’est-ce que j’ai dit ? Mais…mais revenez ! »









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Mer 22 Oct - 21:44



En faisant limite sauter la porte et en annonçant que nous étions de retour, je ne pus m'empêcher de faire craquer mon coup. C'était une petite manie qui précisait ma mauvaise humeur, mais surtout que mes nerfs se trouvaient maintenant être à fleur de peau. Le premier qui viendrait m'énerver le paierait probablement cher... À vrai dire, le seul qui était immunisé à cet instant était Kyoshiro. Il fallait dire qu'après avoir grandi avec lui, après avoir appris à me battre à ses côtés, après avoir appris le maniement de l'arme blanche en sa compagnie, jamais je n'oserai lever sérieusement ma lame sur lui, même après un excès de colère : il était l'un des rares immunisés. Néanmoins, s'il était totalement à l'abri, cela voulait aussi dire qu'il était le seul à pouvoir calmer mes excès de colère, si ceux-ci avaient la très bonne idée de s'inviter à notre fête. Je n'avais peut-être pas mes sabres avoir moi, mais ce n'était pas pour autant que je n'en étais pas dangereux : de simples couteaux suffisaient, ceux-là étaient même déjà trop. J'avais forgé mon corps jusqu'à en faire une arme, pourquoi m'abaisserais-je à sortir les armes, aussi archaïques puissent-ils être, contre le menu fretin ? Un coup de poing était assez pour détruire une mâchoire.

Oui, Kyoshiro avait tout à fait raison, même le flot du temps qui passe n'avaient pu modifier mon tempérament, ni cette verve qui m'était propre. Modération ? Je ne connaissais pas. Quand je faisais ou disais quelque chose, je le faisais bien, ou je ne faisais rien. La modération, c'était pour les tapettes, et je n'en étais pas une ! Je ne savais pas ce qu'on avait bien pu foutre la nuit dernière, mais une chose était sûre, c'était que nos armes n'étaient plus à nos ceintures ! Par conséquent, quoi que nous ayons pu faire, ils étaient en tort et nous reprendrions nos sabres, quitte à casser des dents et des nez, voire à priver certains de descendance, s'ils se sentaient véritablement d'attaque pour jouer avec nous. C'est d'ailleurs avec cette absence de modération que j'avais presque fait sauter la porte du casino, avec la ferme attention de reprendre nos dus. Laissant craquer la porte derrière moi, j'observai la salle, pour remarquer qu'elle n'avait rien de spécial, si ce n'était l'apparence d'un casino. Puis, mon regard se reporta sur mon frère d'arme. Comment pouvait-il être si calme ? Lui qui n'avait pas l'habitude d'être cuité (cela faisait bien des années que je l'avais perdu de vue, mais au fond, je savais qu'il était resté cet être innocent), et qui pourtant se mangeait un puissant blackout, comment pouvait-il rester si tranquille ? Il avait tout de même perdu ses sabres... Peut-être était-ce justement pour cela que nous nous entendions si bien : il était le jour, j'étais la nuit.

Quoi qu'il en soit, une réceptionniste ne tarda pour à réagir à mon vacarme et venir nous accueillir ! C'était déjà quelqu'un qui réagissait... Toute souriante, elle vint à notre rencontre pour nous demander en quoi elle pouvait être utile. Je m'apprêtai à lui répondre dans mon franc parlé habituel, mais cette fois-ci, le drapé fut plus prompt à réagir. Au fond, peut-être valait-il mieux lui laisser la parole : il y avait plus de chances que nous avancions plus vite si c'était lui qui parlait pour nous deux, et moi qui cognait, comme ça, les rôles étaient partagés, et tout le monde était content ! Néanmoins, elle fit une erreur en utilisant le mot « business ». Elle comptait faire du business avec Yubashiri ? Elle se foutait de moi là ? Déjà, mon faciès commença progressivement à afficher une expression bien plus froide et menaçante... Elle voulait quelque chose en contrepartie ? Elle risquait fortement de le regretter ! Une veine pointait dangereusement le bout de son nez sur mon front, malgré tout, je laissais Kyoshio tenter de rétablir la situation à sa façon, en vain. Ne voyait-il pas que les mots ne suffisaient pas ? Il était pourtant évident qu'il ne servait à rien de débattre pour lui montrer que nous étions de pauvre malheureux qu'il ne nous restait que ces affaires-là. Les mots ne suffisaient pas, et lorsque les mots n'étaient pas assez que faisait-on ? On passait aux poings. Enfin, généralement, pour moi, c'était le contraire, je frappais, puis je parlais, mais il fallait toujours quelques petites exceptions...

Quoi qu'il en soit, celle-ci, elle ne voulait rien entendre à tel point que bientôt, ce serait à moi de prendre la parole. Néanmoins, il fallait bien que quelque chose vienne pimenter la situation : une petite bourde des plus anodines ! Mon frère s'avança, plus que jamais décidé, tout en restant dans son éternel pacifisme, paradoxal d'ailleurs pour un bretteur, samouraï qui plus est ! Il était peut-être un peu trop décidé, puisqu'en s'avançant, son drap ne l'avait pas suivi... Résultat ? Il se retrouva presque nu comme un vers, avec pour simple vêtement un sous-vêtement : son caleçon. La minette, devant tant de fougue de la part du jeune homme, ne put qu'être effarouchée et, à mon grand plaisir, c'est en prenant les jambes à son cou, qu'elle appela la sécurité à l'aide, pour se débarrasser du pervers. Enfin ! Enfin, la cavalerie allait pointer le bout de son nez et nous allions enfin pouvoir nous amuser comme il se devait ! Les gros étaient là, ils débarquaient, et après les mots de Kyoshiro, peut-être que mes coups allaient faire plus d'effet pour récupérer nos affaires ! Me craquant les doigts, je m'adressai au second samouraï, pour le remercier de tout mon cœur !

« T'as raison, on va éviter de faire couler le sang, c'est pas bien... Faut que ce soit propre, ils cracheront juste leurs dents, et perdront quelques os, mais y'aura aucune tâche rouge ! Tout d'même, merci, grâce à toi les gros bras s'ramènent, on va pouvoir se les faire... On va voir s'ils veulent nous rendre nos putain d'matériel ! »

D'un pas décidé, je m'avançais à mon tour, et c'est l'un de mes visages les plus sadiques qui s'afficha. S'ils ne voulaient rien entendre, alors moi aussi, je ne voudrais rien entendre, j'allais taper dans le tas.

« Allez, ramenez vous, j'ai pas b'soin de mes sabres pour vous faire la peau... »



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Sam 25 Oct - 18:53





Pourquoi est-ce que j'ai mal aux cheveux ?












L’erreur que faisaient les gens était de croire que sans une arme un bretteur n’était rien de plus qu’un humain ordinaire, pas plus fort ou plus rapide mais simplement…normal. Malheureusement, s’ils n’étaient pas tous des armoires à glace comme ceux qui dédiaient leur vie aux arts martiaux et à toute forme de combat au corps à corps, ils se devaient d’entraîner leur corps comme une machine bien huilée afin que chaque coup de sabre soit aussi puissant que si une poutre métallique s’abattait sur leur opposant. Le but n’était pas de devenir le plus fort possible, le but était de modifier et améliorer son corps pour qu’il puisse satisfaire les exigences du style de combat choisi par le bretteur. Ce n’est pas bien compliqué à comprendre, n’est-ce pas ? Les adeptes des rapières privilégieraient plus facilement l’agilité et la rapidité, les adeptes des armes beaucoup plus lourdes se dirigeraient volontiers vers la force brute tandis que les sabreurs comme Kyoshiro et Drake étaient à mi-chemin entre ces deux mondes. Forts et puissants à la fois, ils s’étaient entraînés pendant des années afin que leur corps atteigne la parfaite combinaison entre endurance et agilité, entre force et rapidité si bien que leurs corps étaient devenus des armes à part entière encore plus dangereuses que les sabres les plus aiguisés du monde.
La demoiselle venait donc de faire sa première erreur en croyant que Kyoshiro n’était qu’un pervers comme les autres, si elle avait pris plus le temps d’inspecter la marchandise elle aurait aperçu ses muscles saillants et impeccablement dessinés qui traduisaient un travail sur soi colossale et prolongé. Mais qu’y connaissait-elle de toute façon ? Elle devait sans doute se dire qu’appeler la sécurité était un peu comme son joker, que cela la débarrasserait de ce soucis comme la sécurité l’avait toujours fait auparavant…elle ne pouvait pas être plus dans l’erreur. Si le jeune homme voyait le rapprochement des bruits de pas comme son salut qui arrivait à grands pas, espérant pouvoir trouver des réponses et régler cette situation avant qu’elle ne dégénère, son camarade était un peu plus terre à terre et voyant cela comme une occasion de faire régner le chaos dans cette bâtisse en frappant sur tout ce qui passerait à sa portée. Deux visions différentes ? Certes, oui, mais les deux frères étaient complémentaires.
Soupirant face à l’agressivité constante de son camarade, le jeune niais lui répondit :

« Ce n’était pas vraiment mon intention, mais…de rien. Essaye juste de ne pas trop amocher leur mâchoire, j’aimerai qu’ils soient encore capables de nous répondre. Déjà que l’idée de devoir forcément en arriver aux mains ne me plait pas…autant limiter la casse au strict nécessaire. »

Le jeune homme n’aimait jamais faire violence, que ce soit pour obtenir ce qu’il désirait ou pour protéger les faibles, il croyait fermement en la possibilité d’une issue pacifique et diplomatique, s’employant toujours à user de mots avant de se mettre à jouer la carte de la force et de l’intimidation pour la bluff. Si cela ne marchait que sur les simples d’esprit, il arrivait que parfois il faille réellement user de la force pour obtenir ce qu’il désirait et cela lui laissait un arrière-goût dégoûtant dans la bouche, un peu comme s’il était forcé de manger sa propre merde. Dégoutant, n’est-ce pas ? C’était ce que représentait l’usage de la violence pour un pacifiste dans l’âme comme lui.
Mais bientôt toutes ces pensées disparurent lorsqu’une demi-douzaine d’hommes en costumes noirs et lunettes de soleil de même couleur, taillés comme des armoires à glace, entrèrent en jeu en se positionnant en demi-cercle face à l’entrée et aux deux visiteurs indésirables. Conscient que la situation était pour le moins tendue, le garçon voulut tout de même parlementer et se tint droit face aux gorilles, sans montrer le moindre signe de tension, avant de leur demander :

« Écoutez, on vient juste récupérer nos vêtements et nos sabres, rien de plus. Nous ne voulons pas d’ennuis alors…pourriez-vous nous mener à nos affaires, que nous puissions trouver un terrain d’entente ? »

Il fallait se montrer raisonnable pour mettre l’autre parti dans de bonnes dispositions et, en ce sens, le jeune homme avait fait preuve d’assez de gentillesse et de courtoisie pour que tout se passe bien…ou du moins était-ce ce qu’il pensait. Les gorilles se regardèrent entre eux durant quelques secondes et échangèrent des signes de tête et des sourires amusés avant que l’un d’entre eux ne se retourne vers Kyoshiro et lui lance sèchement :

« J’crois pas, lavette. On va plutôt s’amuser à vous mettre la raclée du siècle. Après tout, c’est pour ça qu’on nous paye. »

Lavette ? Certes le jeune homme n’était pas tout en muscles et aussi carré qu’une armoire comme tous ces gorilles mais il n’avait rien d’une lavette et cette remarque était aussi vexante que grossière. Qu’avait-il fait pour mériter pareille insulte alors qu’il s’était montré calme et poli ? Fronçant les sourcils devant cet affront qui venait de lui être fait alors qu’il ne le méritait nullement, le garçon soupira avant d’enchaîner par un :

« Hum. C’était très grossier de votre part. Fort heureusement, et sans me vanter, je pense être assez gentil de nature. Mais mon ami, ici présent ? C’est une autre histoire.»

Joignant le geste à la parole, le garçon tourna sa tête vers son camarade qui serait probablement ravi devant le parterre d’individus sur lesquels il allait pouvoir se défouler comme il le désirait tant. Mais même la vue de cet homme passablement agressif ne suffit pas à faire reculer les gorilles, l’un d’entre eux lâcha un petit rire amusé avant de leur cracher :

« Oh, j’suis mort de peur. Qu’est-ce que tu penses pouvoir faire, à moitié à poil ? »

Décidément c’était vraiment vexant d’être jugé comme faible, de la sorte, simplement parce qu’il n’était pas en tenue ou qu’il n’avait pas d’armes dans les mains et si, d’habitude, il ne se formalisait nullement de ce genre de remarque, la situation était assez particulièrement pour faire naître de la frustration chez Kyoshiro. Ignorant royalement les malpolis, il attira l’attention de son ami en lui demandant son avis sur une question bien précise :

« Même si je n’aime pas en venir aux mains, je dois avouer que je trouve ça très vexant d’être sous-estimé de la sorte, pas toi ? D’habitude je ne me formalise pas, mais là…ils ont l’air de penser qu’un bretteur sans sabres n’est rien. C’est vexant de les voir se tromper de l… »

Malheureusement les gorilles n’aimaient pas être ignorés de la sorte, probablement habitués à terrifier tous les intrus avant de leur tomber sur la figure comme la misère sur le pauvre monde. Ce devait être déconcertant, pour eux, de faire face à des individus qui semblaient se ficher royalement de leur présence et cette vexation en poussa un à couper la parole au jeune niais tout en lui criant dessus :

« Eh oh, les pipelettes, c’est pas un peu bientôt fini ? C’est pas tout ça mais on a du boulot, alors venez prendre votre pâtée. »

Ayant presque oublié la présence de ces hommes tellement il était concentré sur sa discussion avec son ami, discussion bien plus intéressant soit dit en passant, le niais jeta un regard surpris vers les gorilles comme s’il venait de reprendre conscience de l’endroit où il était et de la situation dans laquelle il était fourré. Soupirant de lassitude face à cette attitude grossière et agressive, attitude qu’il n’appréciait que chez son frère d’arme et personne d’autre, le garçon fit un petit geste de la main comme s’il chassait une mouche de devant son visage avant ce répondre :

« C’est grossier d’interrompre une conversation. Vous pouvez nous laisser finir ? Nous nous occuperons de vous bien assez tôt, ne soyez pas trop pressés de mordre la poussière. »

Retournant à son sujet de conversation sur le regard courroucé de la troupe devant lui qui prenait cette phrase comme un affront, certains des gorilles commençant même à faire craquer leurs poings en signe de protestation, le garçon plongea son regard de braise dans celui de son camarade avant d’entamer une autre conversation sur un ton sérieux et vexé qui ne lui était pas très familier :

« Où en étions-nous ? Ah oui ! Que dis-tu de leur montrer que tout notre entraînement n’était pas juste là pour faire joli ? Tu sais bien combien je déteste ça d’habitude mais entre la perte de nos affaires et ces grossiers personnages…disons que leur rabattre le caquet ne sera que justice. Et, avec un peu de chance, ils retrouveront la raison et nous diront ce que l’on veut savoir. »

Le jeune homme n’était pas plein de fierté comme son camarade mais il savait la valeur du sacrifice qu’il avait fait en consacrant toute une décennie de sa vie à l’amélioration de son propre corps pour subvenir aux besoins de la vie qui l’attendait. Il avait fait du bon boulot, du très bon boulot et personne ne pourrait jamais lui enlever cela, cependant il se trouvait aujourd’hui face à des individus qui jetaient aux ordures tout ce qu’il avait sacrifié comme si ce n’était rien…et il devait rester là, sagement, à tout avaler sans rien dire ? Il n’aimait pas pinailler pour avoir le dernier mot mais c’était son entraînement, sa voie et son art qui étaient jetés aux ordures : il ne pouvait pas encaisser ça sans broncher.









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Tadake Kyoshiro
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Sam 8 Nov - 19:51



Derrière ma mine sérieuse et prête à en découdre, c'était une imagination d'enfant qui était à l'œuvre. À l'instant, je me voyais déjà faire un vol plané dans le tas, faire pleuvoir des coups, voir une pluie de dents, les mettre KO un à un... Kyo' ne pouvait pas savoir à quel point il m'avait fait plaisir en effrayant cette réceptionniste. Tout le monde savait à quel point j'avais horreur du blabla inutile : elle ne voulait rien entendre, alors si parlementer ne résultait à rien, il ne restait que la solution des torgnoles. Et avec tout ce lot de guignols qui avaient eu la gentillesse de se rendre à nous, je n'allais pas être en manque. Après tout, vu les gros bras qu'il y avait, je pourrais y aller à cœur joie sans risque, car ils étaient bien moins fragiles que des lavettes... À première vue. Kyoshiro avait beau me dire de les ménager un peu, mais je ne pouvais garantir de rien une fois lancé ! Il ne fallait pas (trop) verser de sang, et si en plus, il fallait éviter de fracasser des mâchoires, on ne pouvait plus s'en sortir ! Juste des bleus... Au final, je n'avais droit qu'à faire de pauvres bleus... Sauf si l'envie de déboîter quelques bras me prenait !

Mais celui qui se tenait à mes côtés était définitivement têtu. Il s'obstinait à vouloir parlementer et ainsi vouloir éviter la confrontation... Il n'avait pas l'air de se rendre compte que c'était de véritables brutes qui nous faisaient face, par conséquent, elles étaient censées n'avoir pas grand chose dans la cervelle ! Il fallait maintenant arrêter de parler et rentrer dans le tas, mais ça, ce n'était que ma façon de penser à moi, lui voyait tout d'un autre œil. Non Kyoshiro, ces vigiles n'allaient pas nous rendre nos affaires, même si tu demandais d'une manière très courtoise, même si tu faisais une tête de chien battu, même si tu faisais un caprice. Leur travail était de nous foutre dehors, ils étaient payés pour cela, et ils se feront une joie d'essayer de nous virer de l'établissement à grand coup de pied dans le derche... Essayer, oui, parce que ce n'était pas garanti qu'ils y arrivent ! Eux étaient taillés comme des armoires à glace, certes, mais nous, en plus d'être taillés comme des dieux de la guerre, nos muscles en eux-mêmes étaient des armes de destruction, et en plus de cela, nous savions utiliser nos matières grises, même moi, c'était pour dire !

Évidemment, ils n'allèrent pas dans le même sens que lui. « Lavette »... Ce mot ne m'était pas adressé, mais résonna tout de même tel un écho dans mon crâne. Qui était-il pour l'insulter ? Savait-il seulement tout ce que Kyoshiro, tout comme moi d'ailleurs, avait pu endurer pour savoir porter ses armes et comment le faire ? Avait-il une idée de tout ce temps sacrifié pour devenir une véritable machine de combat ? Ce garde était baraqué, mais qu'avait-il d'autre en plus de cela ? Croyait-il véritablement que seuls les muscles comptaient ? D'autant plus qu'il était confiné ici et qu'il ne devait pas avoir beaucoup de monde sur qui frapper ! Mon frère et moi étions totalement polyvalents, nous nous étions forgés un corps, mais nous savions l'utiliser parfaitement, pour ainsi exploiter chaque parcelle de nos muscles. Et en plus, il voulait fermement nous mettre une raclée ? Il n'était qu'un bon à rien qui avait, apparemment, bien trop confiance en lui. Mon visage, à ses mots, s'assombrit pour paraître encore plus dangereux. On pouvait d'ailleurs voir mes dents briller derrière mes lèvres : c'était un sourire carnassier qui se dessinait. Ce guignol s'apprêtait à libérer non pas une mais deux bêtes.

D'ailleurs, si nous n'étions pas dans cette actuelle situation, Kyoshiro aurait presque pu me faire sourire... Tout observateur qu'il puisse être, il avait probablement dû remarquer mon expression n'augurant rien de bon pour eux et en vint ici à faire mention de ma personne en s'adressant au gorille apprivoisé. Et il avait tout à fait raison ! Il y avait tout un monde, que disais-je, tout un univers entre son comportement et le mien. Il était gentil, doux, alors que moi, j'étais brutal et presque froid. Rares étaient ceux qui avaient déjà eu la chance de m'entendre rire ! Le géant avait fait l'erreur cette fois-ci, en plus de se sur-estimer, de me sous-estimer. Il n'avait pas peur, mais c'était normal : pour l'instant, rien ne s'était encore passé. S'il se basait sur le ridicule apparent de Kyoshiro pour jauger son niveau et ses capacités, ils risquaient d'être bien surpris ! Toujours est-il qu'à mon tour, je me tournais vers le second bretteur sans sabres pour commencer à taper la discussion.

« Ils ont pas totalement tord n'empêche, regarde comme t'es sapé... Mais tout de même, t'as pas tord, ils sont qui pour t'prendre de haut comme ça ? Ils risqueraient de se péter la gueule comme il faut. Ils pensent en effet qu'on sert à rien sans nos armes, mais j'veux dire, comparé à eux, on garde quand même une large marge d'avance, après tout, y'a que du muscle là-dedans, rien d'autre ! J'veux dire, tout ce qu'ils ont en plus, c'est le nombre.

Apparemment, les chiens de garde de la maison n'aimaient pas trop être ignorés et ils nous le firent comprendre à leur manière : en nous demandant implicitement de la fermer et en tentant pitoyablement de nous provoquer. Tiens, voilà quelque chose de drôle à faire ! S'il préférait que l'on fasse attention à eux, alors nous allions continuer à les ignorer. Après tout, pourquoi pas, un combat ne se jouait pas que sur les coups, il y avait aussi une part de psychologique. Tant qu'à faire, nous pouvions aussi tout donner pour les courroucer au mieux, jusqu'à ce qu'ils pètent enfin leur câble ! Il y avait aussi de ça, mais si l'on ajoutait la façon de faire de Kyoshiro, probablement qu'ils lâcheront un plomb plus vite... En effet, lui aussi posa sur la table la carte de la provocation, à sa façon. Comme quoi, ils étaient trop pressés de se faire rétamer, avant de retourner à notre conversation. Et pendant ce temps, pour bien montrer aux quelques montagnes que je m'en fichais éperdument d'eux, je riais de manière franche à la façon de procéder de mon frère d'armes.

« J'espère que tu t'rends compte que c'est une question inutile ? Tu me demandes si moi, je suis d'accord pour leur faire cracher leurs dents ? Tu te fous de moi j'espère, j'attends ça depuis que j'ai vu la gueule de ce casino ! Ça, pour retrouver la raison... Ce sera pas un problème, c'le nom de ma main dans leurs gueules. » Après une pose de quelques secondes, je me tournais de moitié vers eux, les regardant, mais m'adressant toujours à Kyoshiro : « Tu sais ce que y'a de bien avec les chiens de garde comme eux ? Ils se font vite museler. Tu prends ceux de la droite, je prends ceux de la droite, on se partage celui du milieu et tout le monde est content, c'est parfaitement équitable. T'en dis quoi ? »



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Pourquoi est-ce que j'ai mal aux cheveux ?












Il était toujours difficile de faire face à des esprits obtus et surtout convaincu de détenir la seule et unique vérité mais c’était bien mal connaître le jeune homme et son optimisme débordant que de croire qu’il suffisait d’avoir une horrible personnalité pour le faire détaler en courant. Au courant de ses pérégrinations il en avait croisé des individus de tous poils : des bons, des fourbes, des lâches, des perfides, des mauvais et des individus encore pires que cela. Et vous savez quoi ? Il leur fit toujours face, contre vents et marées, malgré les cruels mots qui sortaient de la fosse merde qui leur servait de bouche. Pour son propre bien il aurait dû être plus intransigeant, il aurait mieux fait d’être un peu moins naïf et un peu plus terre à terre mais il était né de cette façon et rien encore n’avait pu mettre à mal cette naïveté que l’on ne trouvait désormais bien que chez les enfants en bas âge. C’était énervant de voir un tel sourire éclairer son visage, plus d’une fois il avait été traité de tête à claque sans jamais en comprendre la raison, mais désirait-il seulement la comprendre ? Il se sentait très bien comme il était, il voyait le monde sous son meilleur jour chaque fois qu’il se levait, il le voyait encore plus parfait qu’il ne le serait sans doute jamais et il ne se rendait pas compte de tout ce à côté de quoi il était en train de passer.
Heureux sont les simples d’esprits, les ignorants sont bénis : il y avait tellement d’expressions qui auraient pu exprimer pourquoi il était heureux comme il était…mais si peu pour lui expliquer pourquoi il devrait, normalement, se sentir horriblement vide et incomplet. Sans le savoir il avait choisi cette voie-là, cette façon de vivre, cette manie de se mentir à lui-même chaque jour pour ne garder que le meilleur et enfouir le pire tout au fond de son âme.
Ce n’était pas sain, ce serait décrit comme une grave maladie mentale par n’importe quel médecin compétant dans ce domaine, mais pourrions-nous simplement le deviner en voyant ce jeune garçon sourire de toutes ses dents comme si son avenir n’était que radieux ?
Mais aujourd’hui était une bien différente car le doux et gentil Kyoshiro avait été piqué à vif et vexé par ces tristes individus. Oh non il s’était toujours profondément moqué de l’image qu’il projeté car il savait les hommes prompts à juger autrui sur son apparence, il avait été vexé car ces hommes venaient de jeter aux ordures une décennie d’enseignement de son maître comme si ce n’était rien. Ce n’était pas rien, cela avait été un sacrifice autant qu’une bénédiction, ce mode de vie avait été choisi autant qu’imposé alors qu’il n’était encore qu’un enfant, laissant sa marque au fer rouge sur son corps de guerrier encore aujourd’hui.

Souriant à la remarque de son camarade, malgré la situation qui ne lui donnait pas vraiment envie de rire aux éclats, le jeune homme était bien conscient que malgré la gravité du moment il avait l’air clairement ridicule dans son petit caleçon à pois. Mais même s’il n’aimait pas le chemin qu’empruntait la situation, le niais était content d’avoir son frère à ses côtés et de savoir qu’il le suivrait quoiqu’il arrive. Drake était tout aussi capable que lui mais autrement plus sauvage dans sa façon de se battre, il avait beaucoup moins de scrupules à briser des os et répandre le sang que Kyoshiro. Ce dernier le savait depuis le temps, Drake n’attendait que cela, qu’une raison pour faire un carnage et foncer dans la mêlée en frappant tout ce qui se présenterait devant lui.
Ignorant toujours ces individus peu recommandables qui cherchaient vraiment à se battre sans se douter le moins du monde de ce qui allait leur arriver sur le coin du nez, le garçon reporta toujours son attention sur son frère d’armes. Supposant que ce dernier s’était trompé et lui demandait bien d’aller à gauche et non à droite, il lui afficha un petit sourire discret et enchaîna avec :

« J’en dis que nous allons faire honneur aux enseignements du maître. Après tout, nous sommes des armes à part entière, sabres ou pas sabres. »

Pendant toute une décennie le maître avait été un père de substitution et c’était bien le devoir d’un fils que d’honorer la mémoire et l’éducation de son père, non ? Espérant qu’il finirait tout de même par trouver ses sabres adorés, parce que mine de rien ils étaient importants, le garçon se redressa et fit face à certains des gorilles qui le dépassaient parfois d’une tête et semblaient au moins une fois et demi plus larges que lui. Ils étaient plus massifs, sans doute, mais également plus lents et plus sûrs d’eux ce qui était l’erreur la plus commune et fatale pour un combattant. Ce n’était pas de l’arrogance que de dire que le duo avait toutes ses chances, juste de l’évaluation des forces en présences.
S’approchant lentement des deux individus engoncés dans leurs costumes qui semblaient à peine capables de contenir leur épaisse musculature, le garçon leva un regard totalement quelconque vers le premier d’entre eux qui, souriant d’assurance, s’avança vers lui et lui propulsa son gigantesque poing sur la figure. Se décalant d’un pas au tout dernier moment, le garçon attrapa le poing de son adversaire entre ses deux bras qui semblaient définitivement très fins comparés à ceux du gorille. Usant de la vitesse de son adversaire contre lui, il passa le bras au-dessus de son épaule et, donnant une légère talonnade pour lui faire perdre l’équilibre, le catapulta très facilement au-dessus de sa tête. Pendant l’espace d’un instant tous purent admirer ce magnifique gorille voleter à travers la pièce, comme un oiseau tentant de voler pour la première fois, avant de venir littéralement s’encastrer dans le mur à côté de l’entrée, jusqu’aux épaules.
Les autres commençaient-ils désormais à comprendre que leur force brute ne serait d’aucune utilité contre eux ? Tournant la tête vers son camarade, le garçon vint s’enquérir de sa situation en lui demandant :

« Comment ça va de ton côté ? »

Oh non il ne s’inquiétait nullement, il n’en avait même pas besoin, mais il était toujours plaisant de s’assurer que son camarade s’amusait comme il le désirait depuis son arrivée ici. Mais le temps pressait et l’autre gorille ne l’entendait pas de cette oreille, il se rua sur le jeune homme et ce dernier dû bondir en diagonale pour esquiver la charge de l’homme qui mit quelques mètres à s’arrêter avant de faire demi-tour. Au moment de se retourner, il vit son frêle opposant lui porter un coup de pied retourné à la tête qui le sonna pendant un instant avant de se laisser retomber et de poursuivre par un balayage qui le fit s’écraser par terre, le quatre fers en l’air. Il aurait pu le finir de la façon la plus cruelle qui soit, en lui écrasant la trachée alors qu’il était là, à terre, affaibli et à sa merci…mais il n’était pas comme ça. Il se contenta de toiser l’homme alors qu’il était en train de le fusiller du regard et, au moment où il tenta de lui agripper ses vêtements, lui asséna un coup de pied qui fit voler plusieurs dents avant de définitivement l’envoyer dormir.
C’était fini de son côté, fini simplement et un peu moins proprement que prévu mais au moins ces deux-là ne l’emmerderaient plus. Il se tournait désormais vers l’homme du milieu, le rustre, le grossier, celui qui l’avait insulté plus tôt et attendait son camarade avant de fondre sur lui. Il allait s’en mordre les doigts si ce n’était pas déjà le cas.









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Dim 14 Déc - 20:16



Kyoshiro et moi avions appris avec, dans la même école. À vrai dire, il était même presque possible de dire que nous avions été éduqués avec. Nous n'avions absolument aucun lien de parenté, nos sangs étaient totalement étrangers entre eux, mais pourtant, cela ne nous empêchait pas de nous considérer l'un et l'autre comme de véritables frères. Pourtant, nous étions exactement des opposés, autant dans le style que le comportement. Et c'était justement cela qui nous reliait : nous étions complémentaires, et comme le Yin et le Yang, il nous arrivait de ne former plus qu'un, armes en main. Cela faisait déjà bien des années que nous n'avions pas échangé quelques passes d'armes, au moins se battre côte à côte et aujourd'hui, les deux moitiés se retrouvaient enfin pour ne former plus qu'un. Nous allions cogner ! Lui prendrait la droite, quant à moi, je m'occupais de la droite... Oui, je m'étais trompé dans ma phrase, mais pourtant, cela se trouvait être tellement probant de la situation : si nous prenions tous les deux le même côté, cela voulait dire que nous allions taper dans les mêmes personnes, alors, nos styles se retrouveraient pour rentrer dans le tas !

Il avait tout à fait raison, nous allions faire honneur aux enseignements du maître, comme toujours. Dans la maison Kotori, le Kenjutsu était un art qui s'était toujours transmis de parents à enfant. Après tout, ce clan de samouraï prenait ses racines dans le pays sacré de Wa, la terre des guerriers. Notre combat au sabre était le plus pur qui soit, car il prévenait des plus profondes origines, les différents s'étaient par conséquent fait un devoir de transmettre leur savoir pour qu'à leurs tours, leurs enfants puissent diffuser les enseignements reçus. Mais mon père, ainsi que mon grand-père, et son propre père avant lui, étaient allés plus loin, ils avaient ouvert un Dojo, où ils enseignèrent le Véritable Kenjutsu. Quelques talentueux samouraïs y avaient formé leurs propres styles. Et parmi eux, on pouvait retrouver Kyoshiro et ma propre personne. Mon père avait été un enseignant pour nous deux, père adoptif pour lui, et c'est son œil que nous avions petit à petit fait évoluer nos corps respectifs comme des armes vivantes... Des armes de muscles. Et dans quelques secondes, nous allions répondre à l'insulte de ces chiens de garde. Ils nous avaient sous-estimés, il avait insulté un corps qui avait recouru à de nombreux sacrifices pour être ce qu'il était aujourd'hui... Et ils avaient insulté notre père, qui avait dédié toute une partie de sa vie en ce monde pour nous inculquer les valeurs du Bushido, pour nous entraîner, et pour faire de nous des guerriers, des fines lames, à qui il serait impossible d'arrêter le fil aiguisé. En ce jour où ils avaient osé insulter mon géniteur, ils allaient morfler jusqu'à chialer, jusqu'à appeler leur mère. Ils allaient entendre leurs os craquer.

Je ne bougeais pas, contrairement à ce très cher ami en caleçon très sexy. Enfin, pas totalement : seulement ma tête bougea, de quoi faire craquer mes cervicales. Non, en effet, je les laissais venir à moi, et peut-être avoir la chance de me faire peur, ou de me faire une égratignure. Leur première erreur fut de ne pas tous me sauter dessus à la fois ; le premier s'avança, poings fermement serrés, avec une lueur sadique dans l'œil... Il n'y mettait pas assez du sien, sa lueur n'était pas assez forte, il ne dégageait rien de spécialement menaçant, si ce n'était sa carrure. En outre, s'il cherchait à faire peur, c'était une tentative ratée. Il propulsa son poing dans ma direction, avec vraisemblablement la ferme intention de me faire cracher mes dents. Au dernier moment, je me déportais sur la gauche, laissant ainsi son bras brasser l'air près de mes oreilles. Il n'était pas assez rapide, toute cette masse musculaire le rendait trop lourd, il avait ainsi été pris de court. Maintenant qu'il était emporté par son élan et son poids, il ne me restait plus que deux choses à faire : attraper son poignet, l'emporter en profitant de son élan, et lui faucher une jambe. « Boom »... Ce fut son corps rencontrant le sol. Il m'avait suffi de rien pour le mettre à terre et il était maintenant temps de s'occuper des autres ! Un nouveau, visiblement mécontent de ma façon d'humilier son camarade, s'élança à son tour sans prévenir. Il tenta un piètre crochet du droit, mais lui aussi était lent. Je n'eus pas à me donner de mal, pour ainsi esquiver son poing, pour me retrouver juste en face à face. Parfait. De la paume de ma main, je poussai son bras, et cela lui valut d'ouvrir totalement sa garde. Son second bras était déjà prêt à être armé, mais je ne lui laissais pas le plaisir de m'atteindre et, avant même qu'il ne puisse lever ses mimines, je lui mettais un puissant uppercut comme je pouvais en avoir le secret.


« Crack ». Pas assez fort. Je ne voulais pas entendre sa mâchoire craquer, je voulais la voir se décrocher ! Tant que nous y étions, pourquoi ne pas s'acharner ? S'il était encore debout, s'il était assez solide pour ne pas tomber dans les vapes après un coup comme celui-ci, s'il était juste très sonné et qu'il pouvait se tenir plus ou moins droit, alors j'avais le choix d'en remettre encore une dose. Mieux ! Je pouvais même leur en mettre plein la vue, pour leur montrer ce qu'était un corps affûté comme la plus dangereuse des lames, et non simplement un vulgaire tas de muscle. Je fis tout d'abord deux pas, pour m'élancer, avant de laisser tomber mon poids vers l'avant et prendre appui sur mes jambes. Je me retrouvai alors en parallèle au sol, dos vers le bas... Pour atterrir pieds joints sur le torse du chien de garde. Ce dernier, déjà sonné et ne comprenant pas plus ce qui lui arrivait, décolla pour aller finir plus loin sur le sol. C'était vraiment tout ce qu'ils valaient ? Je venais de faire manger la poussière à deux d'entre eux, sans me donner de peine...

Le premier, que je n'avais pas pris la peine de mettre knock-out une fois qu'il fut à terre, se releva, décidé à en découdre et à régler la chose. Sur son visage pouvaient se lire l'indignation et la honte. Oui, un mec comme moi venait de balayer ses potes, eux qui pourtant étaient décidés à nous « mettre la raclée du siècle »... Avec ses pas d'éléphants, il se rua vers moi et pour tenter de l'arrêter, je tentai un puissant coup droit dans son ventre... En vain, il était solide et s'acharner au niveau de ses abdos n'était pas des plus efficaces. À son tour, il m'envoya un crochet, qui m'éjecta un bon metre plus loin. Cet enfoiré avait réussi à me sonner. Je courus vers lui, et à ce moment où il voulut me frapper au visage, je me laissais tomber pour effectuer une balayette et le laisser tomber de toute sa masse sur sol, une seconde fois. Il était maintenant temps que l'envoyer au pays des rêves bleus ! Je basculais tout mon corps pour prendre appui sur mes mains, et ainsi avoir les pieds en l'air, pour me laisser retomber et lui offrir un coup de talon musclé, avec toute ma force. J'aurais pu viser la tête, ou la gorge, et ainsi en finir avec lui sans chercher plus... Mais Kyoshiro m'avait demandé de limiter la casse et de les abîmer le moins possible... Grâce à mon frère, ce gars était encore vivant.

Mais il en restait un dernier. Pour lui, je décidais d'y mettre un peu de théâtralisation pour l'envoyer valdinguer. Je pris de l'élan, puis sautai, pour lui mettre un coup de pied à la mâchoire, où toute ma rage y avait été mise. Il tomba. Comme une masse. Décidément, lui n'était pas le plus fort d'entre eux... « Le nettoyage est terminé... Par contre, désolé, mais j'crois pas que y'en ai qui soit encore capable de parler... ». Il était maintenant tant de régler son compte au chef de la bande et, vu que son sort était partagé entre Kyoshiro et moi, il allait avoir mal... Très mal. Peut-être même comprendrait-il son erreur plus vite que prévu en nous ayant menacés ! « À toi l'honneur, mon très cher frère. »
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Pourquoi est-ce que j'ai mal aux cheveux ?












Pendant longtemps le jeune homme avait essayé de comprendre ce que pouvait bien être ce concept de « devenir fort » car on avait beau le lui répéter encore et encore, personne ne semble être e mesure de lui expliquer de façon précise la voie la plus rapide pour acquérir cette mystérieuse force dont il aurait désespérément besoin dans ce vaste monde. Alors comment faire ? Comment savoir ? Il n’était qu’un petit garçon à l’époque, qu’un bambin qui n’y connaissait rien à rien et on lui disait « Il faut que tu deviennes fort » en supposant qu’il comprendrait immédiatement de quoi il s’agissait…mais ce n’était pas le cas !
Dans ses souvenirs son père avait toujours été fort, il avait toujours été très doué pour chasser ou pour défendre sa famille mais Kyoshiro était, à l’époque, trop jeune pour pouvoir prendre le relai et suivre les traces de son géniteur. Puis, un beau jour, il dû prendre la mer et il fut mis face à la dure réalité : il n’était qu’un enfant dans un monde d’adulte et personne ne l’aiderait à survivre, il devrait apprendre à le faire tout seul. Comment ? Si les réponses étaient toutes aussi variées et floues les unes que les autres il y avait au moins un point qui revenait à chaque fois : il devrait apprendre à se défendre tout seul. Mais bien sûr ! Et comment ? Certains lui conseillèrent un art martial, un sport de combat qui le rendrait grand et fort mais à l’époque il était encore trop chétif pour que cette idée soit plaisante à ses yeux.
Certains ne juraient que par la force et par le fait d’avoir des gros muscles, comme si c’était censé être la réponse à tous les problèmes de Kyoshiro mais ce dernier, malgré sa jeunesse, trouvait cela bien trop simple. Cela pourrait paraître puéril, et ce l’était peut-être un peu en y repensant, mais le jeune niais qu’il était déjà voulu apprendre un style de combat qui en jetait afin d’avoir la classe…quoi ? Vous n’avez jamais été enfant ou quoi ? Il ne voulait pas être un gros bourrin qui martèlerait l’air de ses gros poings jusqu’à ce qu’il n’y ait plus personne, il voulait un style de combat qui avait la classe sans pour autant reposer uniquement sur la force brute comme seul atout et ce fut sur sa première île qu’il visita que la réponse le frappa en plein visage.

Seul et désorienté, il parcourut les ruelles de ce petit village sous les regards des villageois qui voyaient d’un mauvais œil qu’il enfant, seul, se balade ainsi sans ses parents. Bien vite le garçon fut attiré par des bruits, des cris, des cris répétés et réguliers qui le poussèrent à aller jeter un œil…et c’est alors qu’il la vit…la réponse à sa question : comment devenir fort ? Comme cela ! Devant lui des hommes et femmes, certains à peine plus vieux que lui, étaient alignés et répétaient inlassablement des mouvements avec une espèce de bâton en bois dans les mains. Non, à bien y regarder ce n’était pas un bâton mais un sabre en bois…un sabre !
Malgré leur jeune âge ils avaient tous l’air férocement concentrés et dévoués à la tâche si bien que rien ne semblait capable de les faire dévier de leur entraînement quotidien alors que, au fond de cette grande salle, des hommes beaucoup plus vieux que ces quelques élèves se battaient avec une sauvagerie, une rapidité et une aisance comme Kyoshiro n’en avait encore jamais vu. Ils étaient beaux…comment pouvait-il l’expliquer autrement ? Malgré la sauvagerie de leurs assauts ils semblaient parfaitement contrôler leurs moindres gestes et les voir faire donnait l’impression que c’était tellement facile…tellement facile que c’en était super classe !
L’enfant resta figé devant cette scène pendant plusieurs minutes, avec autant d’étoiles dans les yeux que si plusieurs noëls s’étaient rassemblés ce jour-là et qu’il faisait face à une véritable montagne de cadeaux. Il voulait être comme eux, cela ne faisait pas le moindre doute. Il voulait porter un sabre scintillant à la ceinture et le manier aussi aisément qu’il pouvait bouger chaque doigt de sa propre main, il voulait être aussi rapide et souple que le vent lui-même et, par-dessus tout, il voulait devenir fort et il eut l’intuition immédiate que c’était la manière qui lui conviendrait le plus.
À force de rester planté là, devant ce dojo, à presque baver devant ce spectacle, il attira l’attention du maître et des lieux et la suite…eh bien, vous la connaissez.

Même si le garçon n’avait pas ses sabres et qu’il ne pouvait pas montrer ce style dont il était si fier, il restait tout de même plus que capable de se débarrasser de quelques combattants avec la subtilité d’un éléphant et il en allait, bien sûr, de même pour son ami et frère qui était tout aussi capable et talentueux que lui. La différence ? Kyoshiro était plus mesuré que son ami, moins tête brûlée, moins brutal. Pour le reste ils avaient suivi la même formation, avaient fait les mêmes sacrifices mais ce furent leurs personnalités qui les menèrent sur deux voies différentes…différentes mais pas nécessairement totalement opposées.
Drake avait toujours été plus sauvage, moins porté sur la retenue mais, à la surprise de Kyoshiro, il écouta ce dernier et se contenta de neutraliser ces gorilles sans attenter à leur vie quand il aurait très facilement pu le faire. Regardant son frère, l’épéiste sans lames inclina légèrement la tête tout en lui souriant en guise de remerciement tacite pour avoir fait preuve de contrôle…le naïf savait bien à quoi point il était dur pour son ami de ne pas faire un carnage, surtout dans ce genre de situation.

Le calme était finalement revenu, il ne restait plus que le chef de la bande qui, bizarrement, avait perdu sa langue depuis que ses compagnons avaient mordu la poussière. Étrange, non ? Une expression mauvaise sur son visage, serrant les dents, l’homme recula d’un pas tout en serrant les poings, se préparant peut-être à lancer une autre réplique cinglante et pleine d’esprit comme lui seul savait le faire : mais il n’en aurait tout simplement pas le temps.
Comme une flèche en pleine course, le garçon en caleçon se rua sur le gorille, passant aisément sous son poing droit avant de marteler, une première fois, le flanc du genou gauche de l’homme d’un puissant coup de pied fouetté. L’homme grinça des dents en encaissant le coup et balaya l’espace devant lui de son bras gauche comme pour chasser une mouche gênante, mais cette mouche s’en tira malgré tout et fracassa son puissant poing au même endroit que précédemment, arrivant à tirer un râle de douleur de son opposant. Énervant, n’est-ce pas, de se faire à ce point martyriser par un moucheron ?
Pendant plusieurs secondes le gorille répéta l’opération, tentant d’écraser ce moucheron de ses puissantes paluches mais ce moucheron parvint à chaque fois à se glisser entre les mailles du filet, en profiter pour frapper sa jambe jusqu’à ce que, finalement, un craquement significatif se fit entendre et que l’homme mette un genou à terre, son autre genou venant de se faire briser à force de coups répétés.
L’homme était en colère, frustré, blessé et face à deux épéistes qui avaient une revanche à prendre. Se tournant vers son frère, Kyoshiro lui adressa un signe de tête discret pour lui signifier qu’il pouvait agir, s’il le désirait, pour en finir avec cet homme…en essayant de lui laisser la possibilité de parler, de préférence.










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Ven 26 Déc - 21:21



Ils avaient tous été balayés... Et il n'en restait qu'un, le chef de la meute. Si j'avais pu me retenir et ainsi ne pas menacer leurs vies, ce qui avait semble-t-il fait plaisir à Kyoshiro, je ne garantissais rien pour celui-ci. Se retenir était une bonne chose certaine fois, mais trop le faire pouvait vite devenir dangereux... Car il y avait forcément un moment où la bombe explosait, à force de trop prendre sur elle. Kyoshiro m'avait demandé d'éviter de faire couler le sang, par conséquent, je pouvais m'efforcer pour atteindre cet objectif... Mais il était aussi tout à fait possible de tuer sans verser une seule goutte de ce liquide, non ? Quand une personne comme moi était jetée dans une mêlée, retenir ses coups relevait d'un vrai challenge, et mon frère d'armes en était tout à fait conscient. Le dernier gorille semblait étonné que nous en étions arrivés à simplement nous débarrasser que ses collègues : son visage était même presque en décomposition. Mais pourtant, il n'en démordait pas, et une lueur enragée subsistait dans son regard. On pouvait même dire qu'il ne voulait maintenant plus nous humilier, mais venger ses camarades. Sa fierté venait probablement d'en prendre un coup, mais elle n'en était pas pour autant effondrer... Nous allions régler cela. Pour nous avoir insultés, il allait en payer le prix !

Tout d'abord, il recula et serra les poings. Première erreur... À vrai dire, s'il avait souhaité attaquer, il aurait dû le faire directement et s'avancer pour y mettre tout son poids. Reculer était une très mauvaise idée, puisqu'il se mettait en retrait alors que Kyoshiro pouvait attaquer à tout moment. S'il voulait dire une connerie ayant pour but de nous provoquer et ainsi donc sceller bien plus vite son destin, au moins aurait-il pu le faire en s'élançant sur nous ! Et ce qui devait arriver arriva : le second sabreur se rua vers lui, prêt à frapper. La brute tenta de frapper, mais il ne put absolument rien faire. Son erreur allait tout simplement lui être fatale, et tout cela pour avoir tenté de nous provoquer une nouvelle fois. Son poing fusa pour tenter de stopper la course du sabreur, mais je doutais qu'il puisse maintenant l'arrêter. En effet, il esquiva le coup de masse aussi facilement qu'un courant d'air, avant de venir frapper d'un puissant coup de pied son genou. Lorsqu'il recommença, cette fois-ci avec son poing, je compris ce qu'il voulait faire. Il voulait tout bêtement le faire effondrer sur son propre poids et pour se faire, il se concentrait sur un seul genou pour qu'il ne puisse plus se tenir debout... Il était grand, il était musclé, il était lourd, et cela allait lui causer sa perte.

Kyoshiro s'acharna, encore et toujours et à chaque fois que le colosse tenta de lui mettre un coup, il vint toujours et encore taper dans son genou, à tel point qu'un craquement sonore finit par se faire entendre... L'articulation venait de lâcher. Il fut obligé de poser son second genou au sol pour ne pas totalement s'effondrer. Il était maintenant totalement impuissant et tout ce qu'il pouvait faire était d'agiter les bras, puisqu'au fond, il n'y avait avait aucune beauté dans sa manière de se battre. Et maintenant que ce bon vieux partenaire avait fait sauter ce qui lui permettait de se tenir debout, c'était à mon tour d'agir, et surtout d'en finir. Comme pour le confirmer, Kyoshiro se tourna vers moi pour me faire un petit signe de la tête, pour dire que je pouvais y aller. Un coup. Cela suffirait amplement. Tout ce que j'eus à faire fut de faire deux pas, utilise toute ma détente pour sauter et ainsi lui mettre un beau Nidan Geri dans la face... Ma jambe droite partit pour heurter sa tête, aussitôt suivie de l'autre, pour enfin terminer sur une réception presque parfaite. Dommage qu'il n'y avait personne pour prendre une photo ! Il avait fait l'erreur de nous provoquer, il l'avait regretté : qui sème le vent récolte la tempête. Totalement dans les vapes, si ce n'était véritablement knock-out, il tomba à la renverse, du sang coulant du nez. Ah, j'avais raté mon objectif, du sang était sorti !

« Ah, merde, j'crois qu'j'y suis allé un peu fort... Bah désolé hein ! Au pire, on peut attendre qu'il se réveille ? Ou on le secoue, sauf si tu veux le torturer pour que ça aille plus vite ? Ou... Ou... Ou on fouille un peu ce putain de casino, pour voir si on trouve un truc ? Ça dépend de toi, bien que je sois d'avis de le secouer un peu, et de le cogner un peu partout pour qu'il se réveille, mais bon... »

Je regardai alors la salle... Ce casino était grand. S'il nous fallait fouiller, je doutais que nos affaires se trouvent ici... Puisque si personne n'avait voulu nous les rendre et si nous les avions perdus au jeu, alors je doutais qu'ils soient ici peut-être dans un bureau, où une salle qui office d'entrepôt, ou de quelque chose du genre, tout au plus. Mais que perdait-on, si ce n'était un peu de temps ? De plus, nous pouvions trouver quelques indices en plus quant à notre nuit dernière, alors il ne fallait pas hésiter !

« Ça nous f'ra un bon morceau à fouiller... »



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Pourquoi est-ce que j'ai mal aux cheveux ?












Les deux jeunes hommes qui se tenaient devant cette armoire à glace étaient tous deux de fervent pratiquant du bushido qui se reflétait dans leur style de combat autant que dans leur façon de vivre. Comment ? L’explication était toute simple. Si la plupart des gens croient que le bushido est simplement la voie du sabre, le maniement de cette noble arme dont la forme la plus pure était détenue par les samouraïs et habitants du pays de Wano, le bushido représentait en fait un style de vie que tous les samouraïs se devaient de suivre. Pour pouvoir vivre et mourir honorablement, ce qui représentait tout pour un samouraï, ce dernier devait acquérir et vivre au travers de vertus qui étaient au nombre de sept : honneur, loyauté, sincérité, politesse, bienveillance, courage et droiture. Sur le papier cela pourrait sans doute paraître simple de vivre en respectant certaines valeurs mais la réalité était bien plus cruelle et tentatrice que l’on ne pourrait le croire, si bien que les samouraïs étaient régulièrement tentés de se détourner de cette voie.
Y en avaient-ils qui cédaient ? Bien sûr car ces gens-là étaient des humains comme les autres avant d’être des samouraïs, ils n’étaient pas sans failles, mais cela faisait partie de cette longue et périlleuse route que de faire face à ses démons, à ses tentations les plus irrésistible et d’en sortir grandi après avoir réussi à ne pas céder à cette petite voix qui criait de prendre la route facile. Les deux garçons avaient trouvé en cette voie un sens à leur vie, une direction à prendre, des valeurs en lesquelles croire afin de devenir des individus dignes de respect ou au moins pour pouvoir se regarder dans la glace sans honte. S’efforçant d’agir toujours en prenant en compte ces 7 vertus et en essayant d’évaluer s’il n’enfreignait pas l’une d’entre eux en agissant comme il pensait devoir le faire, le garçon avait passé ces derniers mois à venir en aide à tous ceux qui croisaient sa route, en se postant comme le bouclier des faibles comme l’oppression des plus forts et plus cruels qu’eux. C’était peut-être cliché et niais que d’agir comme un chevalier venant au secours de la veuve et de l’orphelin, on ne lui avait dit plusieurs fois, mais Kyoshiro n’en démordait pas pour autant en se disant une chose très simple : s’il avait souhaité devenir fort ce n’était pas simplement pour lui, pas juste pour survivre en ce monde mais bien pour faire honneur aux enseignements de son maître et père de substitution.

Vouloir aider les gens était une bonne chose, sans l’ombre d’un doute, mais louer un idéal sans avoir la force de le réaliser était tout simplement pathétique.

Plus d’une fois le jeune homme avait été tenté de se raviser et de ne pas agir comme il le faisait car ce n’était pas honorable ou courageux de sa part, comme fuir un combat pour protéger des innocents par exemple : les dilemmes de ce genre étaient légion. Aujourd’hui encore le jeune homme s’était trouvé face à un dilemme équivalent alors qu’il tentait de faire s’écrouler son adversaire en s’acharnant au même endroit. L’espace d’un instant, entre son premier et deuxième assaut, le garçon s’était demandé si c’était bien honorable de s’acharner sur le point faible ou la blessure de quelqu’un dans le but de remporter la victoire ?
Dans un duel au sabre la question se posait moins mais ici elle se posa naturellement face au jeune niais. Il aurait tendance à dire que son attitude n’était pas honorable et que cette victoire n’allait pas se remporter à la « loyale » mais, d’un autre côté, il savait bien ce que son frère lui aurait répondu : qu’importe la manière, seul compte le résultat. S’il avait eu ses sabres la question ne se serait pas posée mais le garçon devait bien avouer que les circonstances étaient particulières, assez pour qu’il emploie tous les moyens nécessaires pour gagner même si ce n’était pas une victoire propre, remportée haut la main.
De toute façon un combat à deux contre un était déloyal, pour commencer, il n’était donc plus à ça près.

Laissant son camarade achever son adversaire le garçon l’écouta et, se tournant vers les rideaux qui devaient cacher la grande salle du casino, il prit un air pensif avant de répondre :

« On pourrait commencer par fouiller et discuter un peu, peut-être que certains pourront nous aider à nous rappeler de la soirée d’hier. »

À ce stade-là Kyoshiro n’avait absolument aucun souvenir de cette soirée, il avait donc envie de savoir s’il avait perdu ses affaires aux jeux ou si on les lui avait dérobées plus subtilement durant la soirée. Regardant ensuite le corps inanimé du gorille en chef qui était dans un piteux état, c’était peu dire, le garçon rajouta donc :

« De toute façon, vu l’état dans lequel il est, on sera bien assez tôt de revenir interroger celui-ci plus tard. Il n’est pas prêt de se réveiller de sitôt. »

Ni une ni deux, pénétrant dans la salle toujours vêtu de son caleçon car les gorilles avaient des vêtements beaucoup trop larges pour lui, le jeune homme tenta de garder son calme malgré l’univers dans lequel il pénétra. Si la salle n’était pas bondée car il était encore tôt dans la journée, il y avait des tables de jeux à profusion à tel point qu’il ne sut où donner de la tête. Par où commencer ? Réfléchissant un instant, il se tourna vers son camarade avant de lui demander :

« Pourquoi ne pas commencer par parler aux employés et aux croupiers ? Certains se rappelleront peut-être de nous. Pour nos affaires, j’imagine que les gains sont gardés dans une salle des coffres ou quelque chose de similaire, il faut juste nous assurer que nos possessions sont bien là-bas avant de recommencer à mettre la pagaille.»

Si les clients pouvaient varier d’une période à une autre, les employés étaient la seule constante dans un établissement comme celui-ci et le jeune homme espérait que l’un d’eux se rappellerait comment les deux hommes avaient perdus leurs sabres et leurs habits. Dans le cas contraire ? Eh bien ils allaient devoir fouiller à leur façon et cela attirerait sans doute encore plus de gorilles. Bientôt le garçon irait donc parler aux croupiers, l’un après l’autre, en espérant qu’ils arrivent à passer outre sa tenue légère qui semblait déjà attirer bien des regards.

Cela n’allait pas être triste…vraiment pas.








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Dim 1 Fév - 13:05



Libérer ses instincts les plus primaires... Une véritable jouissance. Qui l'eut cru qu'un tel paradoxe puisse exister ? Se battre, pour affirmer sa joie ; ou, en outre, faire l'élégie de la violence pour prôner le bien-être le plus total, l'atteinte du Nirvana. Trop confiant en lui, en ses muscles et en ces hommes, cet homme avait voulu nous provoquer, que dis-je, nous humilier ! Mais l'excès de confiance en soi ne pouvait amener à rien de bon. Il n'y avait qu'à voir l'état pathétique de ce gros bras, qui en réalité s'était avéré comme un véritable bras crassé... Il s'était présenté à nous le buste droit, fier et la musculature presque saillante, prêt à nous faire mordre la poussière après nous avoir montré la porte à grands coups dans le derrière. Et pourtant, il se trouvait maintenant au sol, inconscient, la rotule fortement abîmée, si ce n'était véritablement réduite en miette, son visage, quant à lui, n'avais plus rien de beaux. Du sang s'écoulait de son nez ainsi que de la commissure de ses lèvres et sa joue, sa pauvre joue, était d'un violet parfait. Par chance, nous n'avions pu nous servir de nos lames, par conséquent, sa vie n'avait pas été mise en jeu, mais pourtant, vu son état, on aurait pu le croire déjà arrivé aux portes de l'au-delà. Pour nous avions défié, pour nous avoir insultés, et pour nous avoir sous-estimés, il n'avait eu que ce qu'il méritait. Ce crépitement dans mes jambes après ce Nidan Geri était exquis... Tel était le résultat à sous-estimer la potentielle dangerosité de deux samouraïs.

Nous pouvions dès lors reprendre notre quête de nos armes et vêtements, celui-là ne pouvant plus parler pour l'instant, après avoir assouvi mes désirs de violence... Il fallait maintenant atteindre son réveil. Il ne nous restait donc plus beaucoup d'alternatives : entrer dans ce casino pour rechercher ne serait-ce que des indices. Sauf que fouiller un si grand établissement pourrait s'avérer fastidieux, voire infructueux, et cela pourrait rameuter encore plus de chien de garde, discuter (ou du moins faire parler, la méthode douce comme la méthode forte étaient abordables) semblait être la meilleure solution. Il y avait forcément quelqu'un ici qui se rappelait de nos visages ! Il fallait donc aller à chasse à l'information. Mais avant de m'y lancer, il me fallait avoir un plan d'attaque. Il n'y avait personne qui me connaissait mieux que moi-même et, même si je ne me souvenais de rien sur la soirée précédente, je pouvais imaginer quel avait été mon parcours et, sur le coup, il n'y avait qu'une seule idée qui me venait à l'esprit : l'alcool. Il n'était plus à prouver que les pintes et moi étions de terribles amis et, vu que je n'avais pas pour habituer de tout dépenser aux jeux, il n'y avait qu'une seule piste qui me semblait probable dans ce casino : celle qui menait tout droit au petit bar. Si Kyoshiro le voulait, il pouvait tenter d'errer en cherchant des réponses, mais moi, je préférais savoir où aller.

Ainsi, je pris la direction du bar du casino et, en arrivant devant celui-ci, quelle ne fut pas ma surprise en le trouvant fermé et presque saccagé... Celui qui y était passé avait dû bien s'amuser ! M'approchant de quelques pas pour demander au tenancier ce qui avait bien pu se passer ici, je me rendis bien vite compte de ma bêtise lorsqu'il me regarda avec de grands yeux, teinté d'une pointe de colère non cachée. Lui, il m'avait reconnu, c'était certain, son regard me l'indiquait, et j'avais même une idée de celui qui était venu faire la fête en ce lieu... Avec un ton dédaigneux, il accepta tout de même de m'expliquer ce qui s'était passé, et il s'avérait qu'après quelques verres, j'avais balancé quelques gardes dans le meuble. Voilà donc pourquoi ceux de tout à l'heure ne nous portaient pas leurs cœurs ! Pour toute excuse, je lui lançais un « C'était pas d'ma faute, j'étais bourré ! ». Avant de retourner sur mes pas. Sauf que je m'arrêtai en pleine marche, pour me retourner vers lui et le questionner sur le plus important. Il m'indiqua que j'étais venu ici encore armé, mais qu'après avoir trop forcé sur l'alcool, j'avais décidé de me plonger un peu plus dans les jeux, où j'avais perdu la totalité de mes affaires. Jouer au strip-poker en étant bourré et en sachant à peine jouer au poker n'était définitivement pas une bonne idée !

Ayant déjà une petite piste, je retournais voir Kyoshiro, qui lui aussi œuvrait à retracer le fil de la soirée dernière. Je n'avais pas appris grand chose, mais c'était déjà ça...
« Bon, on a perdu nos affaires aux jeux eeeet... On a presque défoncé le bar après avoir forcé sur la pinte. 'Fin, pour ma part en tout cas. J'comprends pourquoi les chiens garde nous aimaient pas maintenant ! »



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Dim 1 Fév - 16:51





Pourquoi est-ce que j'ai mal aux cheveux ?











Si le jeune homme n’était pas peu fier de la petite prestation que lui et son frère avaient réalisée quelques seconds auparavant, le garcon savait bien qu’il y avait bien plus important que de jubiler face à la rouste qu’ils venaient d’infliger à cette bande de gorilles sans cervelles et sans manières. Qu’est-ce que cela leur apporterait de rester, ainsi, à se moquer d’eux et de leur triste état ? Cela ne ramènerait certainement pas leurs affaires par on-ne-sait quel miracle : ils allaient devoir se bouger l’arrière-train et c’est avec cet objectif en tête que tous deux pénétrèrent dans le casino. Laissant son camarade allait discuter au bar pour glaner des informations, le niais tenta d’en faire de même et alla faire le tour des tables du jeu pour parler aux employés et voir si l’un d’entre eux se souvenait de lui. Malheureusement sa recherche n’eut pas l’effet escompté car si plusieurs employés se rappelaient avoir eu Kyoshiro à leur table de jeu la nuit dernière, tous s’accordaient à dire qu’il avait encore ses vêtements au moment de jouer…cela ne l’aidait pas vraiment à savoir à quel moment les choses étaient devenues hors de contrôle.
Il fallut attendre le retour de son frère prodigue pour qu’une lueur vienne enfin éclairer les souvenirs brumeux de la nuit derrière, apprenant à Kyoshiro qu’ils avaient vraisemblablement tous deux saccagé le bar après avoir perdu les affaires aux dés. Soupirant en apprenant la regrettable nouvelle, le bretteur ne fut néanmoins pas plus surpris que cela car il n’avait jamais eu de chance aux jeux de hasard, ou n’avait jamais eu de chance tout court, ce qui expliquait ses nombreuses défaites au jeu de dés.
La seule réaction que put produire Kyoshiro fut un discret :

« Oh. »

Oui eh bien quoi ? Il n’était pas plus surpris que cela que sa chance lui ait joué un mauvais tour, il n’allait pas se mettre à feindre la surprise et le désespoir le plus total, non ? Tournant la tête à droite et à gauche pour regarder les employés qu’il avait déjà été voir, le garçon dut se rendre à l’évidence :

« J’imagine qu’ils ne peuvent pas plus nous venir en aide. Si les employés ne peuvent rien, il n’y a pas 36 solutions : il va falloir s’adresser au grand patron. »

Ni une ni deux il se dirigea vers un employé qui lui indiqua le bureau du patron qui se situait au fond d’un long couloir. Prenant une profonde inspiration, le garçon pénétra dans le couloir jusqu'à faire face à une porte gardée, une fois encore, par deux gorilles à l’air peu avenant. Les regardant tour à tour sans qu’aucun d’eux ne réagisse, il tenta de se montrer aussi calme et serein que possible lorsqu’il lança :

« Euh…bonjour. Nous aimerions nous entretenir avec le propriétaire de l’établissement, s’il vous plaît. Rapport au malencontreux grabuge d’hier soir. »

Les deux hommes se regardèrent tour à tour et échangèrent quelques messes basses avant de, finalement, décider d’ouvrit la porte et de faire signe aux deux individus d’entrer d’un simple signe de la main. Se tournant vers Drake, Kyoshiro lui murmura :

« Bon. Essayons déjà de ne pas aggraver notre situation, il va falloir la jouer fine donc…réfléchis bien avant de parler. Déjà que je ne sais pas comment on va le convaincre de nous rendre nos affaires… »

Bientôt ils rentreraient dans ce vaste bureau et devraient faire preuve de talent et de tact pour sortir du lot et parvenir à convaincre le patron de leur rendre leurs affaires moyennant…moyennant quoi, d’ailleurs ? Leur argent était avec leurs affaires, s’il en restait, ils n’avaient pour eux que le temps et leur corps.









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Mar 14 Avr - 9:11



Tout devenait maintenant plus clair... Si les gardes avaient spécialement réagi de cette manière avec nous, ce n'était pas pour rien. Il semblait que nous leur avions déjà laissé un goût amer dans la bouche hier soir, en mettant sans dessus dessous le bar du bâtiment, qui, soit dit en passant, ne ressemblait plus à rien. C'était déjà une excellente information, mais peut-être pas assez... Nous savions que la perte de nos affaires, mélangé aux effets ô combien néfastes de l'alcool, nous avait fait entrer dans une colère assez puissante pour saccager tout cet espace privilégié des adeptes du levé de coude, malgré tout, c'était une information qui ne nous aidait en rien en ce que nous voulions vraiment savoir : pourquoi et comment avions-nous perdu nos affaires au jeu. En entendant la nouvelle, Kyoshiro ne sembla pas être plus surpris que cela, comme s'il s'agissait de quelque chose qui arrivait tous les jours. Après tout, je n'étais moi-même pas une pauvre et douce petite brebis, et lui-même tenait effroyablement mal l'alcool et c'était une très mauvaise idée que de lui mettre quelque chose de trop alcoolisé entre les doigts ! La fin du monde, ne connaissiez-vous pas ?

Notre recherche au niveau du premier niveau du casino n'avait strictement mené à rien de concluant, et nous ne pouvions-nous en tenir à cela et repartir les mains libres. Abandonner Yubashiri, un trésor familial et un meitô dans les mains de personnes dont je n'avais plus aucun souvenir ? Impossible. La proposition de Kyoshiro pour remédier à cela fut pertinente, en effet, il proposa de passer directement par la case « patron de l'établissement » pour remédier à tout ce joli bordel. Pourquoi pas ? Si c'était lui qu'il fallait secouer, alors ce serait lui que l'on secouerait ! Suivant alors sagement mon frère vers le bureau du grand boss qui se trouvait au fond d'un long couloir, nous tombions sur deux nouveaux chiens de garde devant une grande porte. Ne rien dire... Kyoshiro était le diplomate du groupe, et moi le gros bras, lui parlait, moi j'éclatais des faces, rien de plus compliqué. Il aurait été tout à fait possible d'enfoncer la tête la tête de l'un dans le rectum de l'autre pour en finir plus rapidement, mais, certaines fois, il était plus simple d'en finir avec deux mots qu'avec deux coups.

Et c'est ce qu'il se passa : très rapidement, après quelques murmures échangés, les deux bougres ouvrirent la porte pour nous laisser passer. Le second épéiste de la bande ne perdit pas de temps pour me prévenir qu'il nous faudrait se la jouer fine... En gros, il voulait dire par-là que j'étais un homme manquant de tact et qui ne faisait absolument pas attention à ce qu'il le disait quand il le disait. Bon, il avait en partie raison, mais de là à insinuer que si je l'ouvrais de travers, c'était mort pour récupérer mes affaires ! Je ne le répondis pas, et me contentais de grommeler presque comme un enfant en franchissant le seuil de la porte. Nous arrivions alors dans une salle relativement luxueuse, avec un bureau au fond. Le propriétaire du casino, si c'était bien lui, était confortablement assis dans son fauteuil et, en l'apercevant, je ne pus m'empêcher maladroitement d'étouffer un rire. En réalité, devant nous ne se présentait non pas l'idée de ce que l'on se faisait d'un grand patron, mais plutôt un homme dont le style vestimentaire se partageait entre celui d'un véritable clown, et celui d'un Okama... Ne pas rire, et laisser Kyoshiro gérer tout ça... C'était essentiel ! Ne pas exploser de rire !



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Mar 14 Avr - 17:52





Pourquoi est-ce que j'ai mal aux cheveux ?












Suivant les principes de la voie du samouraï, le jeune homme – tout comme son frère d’armes, d’ailleurs – avait toujours agi de sorte à ce qu’il puisse être fier de sa vie et qu’il n’ait pas honte de ses actes, car après tout l’essence même du bushido était de vivre sa vie honorablement, sans honte ou acte répréhensible d’aucune sorte. Mais aujourd’hui le garçon avait appris une dure leçon qui était que même le plus dévoué des hommes avait parfois des moments de faiblesses, en définitive personne n’était totalement incorruptible car le temps finissait toujours par créer des failles dans la défense de chaque individu. Pendant des mois et des mois il avait observé quel effet pouvait avoir l’alcool sur un individu et, de ce fait, avait décidé de ne pas en boire au risque de devenir comme ces piliers de bar vidant leurs tripes dans la rue après avoir trop bu et mangé. Se mettre dans des états pareils n’était pas digne d’un homme qui suivait la voie qui était la sienne, mais la veille, à sa grande surprise, il réalisa qu’il avait bel et bien craqué et qu’il allait devoir racheter ses fautes d’une façon ou d’une autre. Comment ? Il ne le savait pas encore mais ça viendrait bien.
Mais au moins il pouvait déjà commencer par récupérer ses affaires et celles de son ami, ce ne serait pas un mauvais début, n’est-ce pas ? Pénétrant dans le bureau du patron de cet établissement, ses yeux s’ouvrirent en grand face au look de ce patron qui était…euh…je…il n’y avait pas vraiment de mots pour décrire cette apparence. Un clown ? Sérieusement ? Les clowns étaient censés faire rire, pas être flippants et moches au possible, non ? Kyoshiro tenta même de donner un petit coup de coude discret à son camarade pour qu’il n’explose pas de rire, car vexer son hôte n’était pas la meilleure façon de se présenter à lui.

« Euh…je…bonjour. »

Eh bien quoi ? Au moins il avait réussi à balbutier quelques mots alors que son camarade, lui, continuait de se retenir de pouffer en mettant sa main devant sa bouche. C’en était presque embarrassant de devoir se retenir à ce point-là. Avait-il conscience de son apparence ?
Se raclant la gorge pour essayer de se redonner une contenance et reprendre un semblant de sérieux, le garçon fit face à son interlocuteur et ouvrit le dialogue par un :

« Nous espérions récupérer nos affaires que les évènements de hier nous on fait partie. Il s’agit de vêtements et de plusieurs sabres auxquels nous tenons beaucoup. Je suis sûr que nous pouvons trouver un accord. N’êtes-vous pas d’accord ? »

Le gorille bariolé sourit de toutes ses dents jaunies avant de s’approcher du jeune homme, les mains posées sur ses hanches.

« Oh, mes chéries, voyons voyons. Qu’avez-vous bien que je pourrais désirer ? Des biens précieux ? À voir vos tenues j’en doute. Peut-être cachez-vous des richesses…quelque part ? »

Ne comprenant pas vraiment la dernière sans pour autant désirer le montrer, le garçon fit un signe négatif de la tête, un sourire gêné sur son visage, avant de répondre sur ton désolé

« Malheureusement non. Mon argent fait partie des affaires que, justement, je souhaiterais récupérer »

À cette réponse l’homme porta une main à son menton et prit un air faussement pensif qui ne rendait son apparence qu’encore plus ridicule. Après mure réflexion il parvint à la proposition suivante :

« Hum, dans ce cas, afin d’éviter que vous ne saccagiez encore plus mon établissement, pourquoi ne pas décider cela en jouant ? Je vous remets vos affaires si vous arrivez à me battre au jeu le plus simple du monde : le shifumi. »

Les yeux de Kyoshiro s’écarquillèrent autour qu’il lui était possible alors qu’il penchait la tête sur la côté. Passant un doigt dans son oreille gauche pour vérifier qu’elle n’était pas bouchée et qu’il n’avait pas mal compris cette proposition, le bretteur ne put que lâcher :

« Eh ? Pardon ? »

Souriant et riant face à l’incrédulité de son interlocuteur, le clown de deux mètres de haut confirma sa proposition par un :

« Vous m’avez bien entendu. Si, sur trois coups, l’un de vous arrive à me battre deux fois, vos affaires vous seront rendues. N’est-ce pas un marché équitable, mes chéris ? »

Kyoshiro ne savait pas s’il devait être soulagé de ne pas avoir à faire quelque chose de trop compliqué ou désappointé que la résolution de son problème se fasse via un jeu aussi simple que le pierre-papier-ciseau. Décidément il n’aurait vraiment pas su le dire. Se tournant vers son ami en lui souriant de toutes ses dents, le plus innocemment du monde, il lui demanda :

« Ça te dérange si je te laisse te charger de ça ? Je suis très mauvais aux jeux de hasard. Le sort de nos affaires et de nos sabres repose entre tes mains…sans vouloir te mettre la pression. »

Oui il se déchargeait de toutes responsabilités en demandant cela à son ami, et alors ? C’était bien à cela que servait un ami, non ?









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Lun 20 Juil - 11:45



Je n'aurai jamais que se retenir pourrait être si compliqué. J'avais devant moi un clown hideux dont l'apparence était couplée avec celle d'un Okama. Et ma seule envie était d'exploser de rire tant la situation était cocasse. Mais pourtant, cela n'était pas une option et je ne pouvais décemment pas me permettre cela. J'avais promis à mon frère de faire preuve de retenue, et cela ne concernait pas que les paroles, si je craquais maintenant, il y avait de grande chance pour que nous ne retrouvions plus nos affaires, et si tel était bien le cas, alors dans ce cas je n'aurais d'autre choix que de laisser parler mes poings, ce qui serait fort regrettable ! Kyoshiro, lui-même, semblait désarçonner par l'apparence presque douteuse du patron de l'établissement, mais par rapport à moi, le restait tout de même en possession de tous ses moyens. D'ailleurs, alors que je tentais tant bien que mal de retenir un fou rire avec ma main devant ma bouche, lui, fut obligé de me donner mes coups de coude pour me sommer de me retenir. Mais rien n'y fut... Et puis, un clown n'était-il pas censé faire rire ? À ce stade-là, il remplissait très bien son rôle !

Je tentais de rester le plus droit et naturel possible, même si nous étions très loin du compte, le clown lui-même m'avait jeté un regard du coin de l’œil et il semblait que j'étais dors et déjà grillé. Malgré tout, Kyoshiro commença les négociations, avec sa politesse légendaire dont j'étais totalement ignorant. Comment arrivait-il à parler comme cela ? Je n'en avais aucune et jamais je n'en serai capable, encore moins dans une situation comme celle-ci. Ma méthode à moi serait plutôt de lui « demander » de me rendre mes affaires, s'il ne souhaitait pas que ses bijoux de famille ne remontent par son œsophage, pour que je puisse ainsi les lui enlever par le gosier. Après tout, dans la vie, il fallait savoir se faire convaincant ! Pour seules réponses, et pour nous montrer que les négociations ne seraient pas si faciles, il s'approcha de Kyoshiro, presque dangereusement... Et commença par nous appeler « mes chéries », ou encore à faire des allusions douteuses sur des biens cachés « quelque part ». Non non non ! Il ne nous contaminerait pas ! Et s'il s'approchait encore trop près de mon petit frère, il en prendrait pour son grade ! C'était qu'il pouvait faire peur quand il le voulait.

Jusque-là, j'avais réussi à me retenir, même si la fameuse allusion m'avait presque mise à bout, je n'avais pas encore explosé. Mais dans sa manière de parler, lorsqu'il nous proposa de décider tout cela dans une partie de Shifumi, j'explosai. Alors que j'eus encore plus de mal à contenir le fou rire, sa deuxième phrase m'acheva et son second « mes chéries » me donna le coup de grâce. Un rire tonitruant finit par résonner dans la salle, à croire qu'on aurait même pu l'entendre dans tout le bâtiment ! Mes bras s'étaient recroisés sur mon ventre et j'étais littéralement recourbé pour me moquer de l'homme, si néanmoins on pouvait l'appeler de la sorte ! Après quelques longues minutes de fou rire, je me redressai en prenant appuis sur l'épaule de Kyoshiro, avec littéralement les larmes aux yeux, et en lui glissant un « désolé ». L'Okama, quant à lui, semblait furieux contre moi pour m'être ainsi moquer de la sorte de lui, et c'était tout à fait légitime. Mais malgré tout, je n'en avais cure. Que pouvait-il bien me faire ? Pour tous les gros bras qui étaient venus nous défier, ils avaient terminé quatre pattes en l'air, et ce n'était certainement pas lui qui pouvait me menacer... Par conséquent, je pouvais bien me moquer de lui en toute impunité !

Puis, comme pour me punir, même si je doutais que s'en soit la raison, Kyoshiro me laissa me charger du Shifumi... Un simple jeu de hasard, tout bête... Et il ne pouvait pas s'en charger seul ? En essuyant mes larmes, je me dressais devant le clown, avec un grand sourire provocateur aux lèvres. « Moi j'suis censé être le gros bras hein, c'est à toi de le faire. Mais j'veux bien, t'sais, c'est jamais qu'un foutu jeu de hasard ! ». Je me mettais alors en position... Et tout fut une catastrophe. La première manche fut une égalité, avec deux figures de pierre proposées, alors que pour les deux autres, je me fis battre à plate couture : pierre contre feuille pour la seconde, et feuille contre ciseaux pour la dernière... C'était tellement plus simple de frapper... J'avais trop été sûr de moi, où j'avais trop cru au hasard, au choix... Résultat, j'avais échoué. Tout à fait sans pression, je me retournais vers Kyoshiro, en haussant bêtement les épaules, comme si ce n'était pas grave.

« Bon, bah... Désolé ! Comment on fait maintenant du coup ? »



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Mar 21 Juil - 2:15





Pourquoi est-ce que j'ai mal aux cheveux ?












Le jeune homme avait toujours pris soin de faire attention à ce qu’il pouvait faire ou dire afin de n’offenser personne et de satisfaire le plus grande nombre, mais aujourd’hui il se trouvait dans une situation qui lui semblait presque impossible : récupérer ses affaires sans avoir rien à mettre dans la balance pour marchander ladite récupération. Son camarade venait d’échouer à la seule chance qu’ils avaient de récupérer leurs affaires et il se tournait désormais vers Kyoshiro pour obtenir une réponse quant à la marche à suivre désormais. Que faire ? Après quelques secondes d’intense réflexion, le jeune homme se tourna vers son camarade de toujours et cracha les mots suivants comme s’ils lui étaient douloureux à prononcer :

« Ça ne me plait pas plus que ça mais je ne peux pas rester ici, pendant des mois, à rendre de l’argent que je ne me rappelle pas avoir dépensé. Est-ce que tu veux bien…faire ce que tu sais faire le mieux et nous sortir de cette impasse ? »

Après avoir lu plusieurs de ses aventures vous commencez à connaître le jeune homme ainsi que sa profonde aversion pour la violence, aussi vous devez vous doutez que la situation dans laquelle il se trouvait actuellement lui semblait presque inextricable. D’un côté il était mû par sa volonté de plaire à tout le monde et de faire ce qui lui semblait juste – ici rembourser une supposée dette de jeu, qu’il s’en souvienne ou pas ne changeait pas vraiment l’existence de cette dette jusqu’à preuve du contraire – et de l’autre il ne pouvait faire taire son envie d’expliquer et sa soif de connaissance qui avaient dirigé son entière existence jusqu’à maintenant.
L’alcool faisait faire des choses insensées aux plus sensés des hommes et aujourd’hui Kyoshiro s’était ajouté à la liste des victimes de cet immonde breuvage. Pensez-vous réellement qu’il gaspillerait argent, armes et vêtements dans un stupide jeu en sachant que cela le priverait de sa liberté, la chose qui lui importait le plus au monde ? Bien sûr que non !
Ainsi une fois encore il se faisait violence en demandant de l’aide à son camarade de toujours, comme si toute sa vie il n’avait fait que compter sur les autres sans jamais oser prendre d’importances et difficiles décisions quand elles s’imposaient à lui. Pathétique, non ? Il était resté le même petit garçon qui s’était présenté à aux portes du dojo ce jour-ci, il n’avait juste fait que grandir un peu. Mais que pouvait-il faire de plus ? Recouvrir à la violence lorsque n’était pas nécessaire, ce qui semblait être le cas ici, était quelque chose que Kyoshiro ne pourrait jamais envisager même s’il savait à quel point les autres options étaient terribles. Récupérer ses armes comme un voleur ou connaître des mois voire des années de servitude auprès de ce louche individu pour rembourser une dette dont il n’avait pas souvenir ? La seconde option, bien qu’elle pourrait sembler juste de prime abord, était bien plus terrible que la première sur le long terme.
Il avait une aventure à vivre, des lieux à visiter, des gens à aider et ce n’était pas enfermé entre ces quatre murs qu’il allait pouvoir aider qui que ce soit.

Se tournant vers son camarade, le jeune bretteur priait très fort que Drake n’ait pas subitement perdu son bellicisme naturel et accepte de faire ce qui devait être fait, même si c’était assez peu honorable…les deux adeptes du bushido se repentiraient de cette action peu honorable plus tard, quand tout serait rentré dans l’ordre.









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Mar 4 Aoû - 15:50




L'espace d'un instant, tous nos espoirs reposèrent sur mes épaules, car c'était un shifumi qui allait décider si nous récupérerions nos affaires ou pas. Sauf que je ne connaissais le sérieux qu'en situation de combat, ainsi, je m'étais formidablement ramassé dans ce très étrange duel. Le clown... Ou l'Okama... Ou tout ce que vous vouliez d'étrange avait remporté la partie, et ainsi, il avait vraisemblablement remporté le droit de garder tout ce qui nous appartenait. Vraisemblablement, car nous n'étions absolument pas du genre à rester sur notre faim, d'autant plus que, parmi nos effets se trouvaient d'éléments de grandes valeurs, autant sentimentales que pécuniaires, à savoir des Meitos, les sabres de meilleures factures que l'on pouvait trouver ici-bas. En regardant Kyoshiro réfléchir, je compris tout de suite. Lui-même ne comptait pas repartir les mains vides et surtout abandonner des sabres de si grande qualité. C'est ainsi qu'il me proposa avec difficulté de laisser parler mes poings, parce que tout deux savions que nous n'aurions absolument rien pour rembourser cette dette. Lui et moi formions deux parfaites antipodes : alors que lui avait cette aversion notable pour la violence, moi, tout ce que j'attendais était de faire parler mes mimines. J'avais été mis au monde pour frapper et faire mal. Ainsi, lorsqu'il prononça ces douloureux mots pour lui, quant à moi, un sourire sadique illumina mon visage... Baston !

« T'en as pris du temps... Avec plaiiiiisiiiiiir ! »

Regardant l'assemblée, mon sourire s'étira d'avantage... Il y avait ici quatre gorilles, deux à l'entrée, six au total par conséquent. Ceux-ci semblaient être plus menaçant que l'Okama, même si lui-même ne m'inspirait pas vraiment confiance. Ainsi, le meilleur à faire était de taper sur les gros bras, et ensuite de « demander » à ce guignol de nous rendre nos affaires... Ou de l'en persuader, si jamais il refusait, par des méthodes maisons. Je fis alors craquer mes doigts, montrant que je n'allais pas spécialement être tendre, tout en faisant quelques rotations des épaules. Puis, je disparus subitement, utilisant ma maîtrise de la Célérité pour me retrouver près du garde qui se trouvait à gauche du Bureau. J'armai mon poing pour décocher un puissant coup droit dans le visage de l'homme dont il était question, avant de faucher ses pieds pour qu'il puisse se retrouver au sol après que je lui aie en partie fracassé les jambes. Et comme si ce n'était pas assez, une fois qu'il fut au sol, dans le même mouvement que la balayette des jambes, je lui donnais un puissant coup de talon en plein abdomen. Un à terre. Et si jamais il faisait l'erreur de se relever, alors il ne resterait pas longtemps sur ses jambes.

Suite à cela, je jetais un regard dangereux vers celui qui se tenait de l'autre côté du bureau et, de suite, ma main se portait sur un crayon pointu. Ce dernier était un projectile parfait pour être lancé vers l’œil de ce mec. Ni une ni deux, ne cherchant même pas s'il avait les réflexes nécessaires pour empêcher le crayon de l’éborgner où s'il allait véritablement perdre son œil, je me ruais à mon tour dans sa direction pour enchaîner une série de puissants coups de poing au niveau de ses abdominaux. Suite à cela, pour lui et juste pour lui, j'utilisais toute ma détente pour sauter et lui décocher un gros coup de pied qui eut l'utilité de l'envoyer valdinguer contre le mur. Aussi résistant qu'il pouvait être et le visage fulminant, il arma son poing, croyant qu'il pouvait me faire peur, au moment où il reprit correctement appui sur ses jambes, je courus vers lui avec le bras prêt à lui faire une bonne vieille corde à linge de catch. Avec cette lariat, il allait rester par terre, et il resta par terre. Ces gardes étaient forts... Mais ils avaient sacrifié leur vivacité pour leur puissance, par conséquent, une fois qu'ils étaient pris de vitesse, c'était terminé. Et puis, avec mes réflexes de sabreur, ils ne me faisaient pas bien peur.

Alors que je me retournais pour trouver une nouvelle victime, je n'avais pas remarqué que l'un de ces chiens de garde s'apprêtaient à me charger. C'était maintenant mon tour de me faire victimiser. Il me mit tout d'abord un coup-de-poing dans l'estomac, qui eut le mérite de me faire plier en deux tout en crachant. Il enchaîna ensuite par un droite dans la machoîre, qui, cette fois-ci, put me mettre légèrement dans les vappes pendant quelques seconds. Néanmoins, l'erreur qu'il fut, fut probablement de me charger pour me plaquer contre le bureau et tenter de définitivement m'assomer... Mais il m'avait sous-estimé. Et c'était la dernière erreur à faire. Il allait s'en prendre plein la face et allait amèrement le regretter. À mon tour et pour la contre-offensive, je balayais sa tête d'un revers de mon poing, avant de l'éloigner en prenant appui sur mon dos, pour ainsi le pousser avec mes pieds et dans la foulée me remettre debout. Suite à cela, je fis exactement la même chose que lui et je le chargeai, jusqu'à le pousser contre la porte et fracasser celle-ci... Ce qui put ouvrir le passage aux deux qui attendaient dehors.

« Kyoshiro, occupe toi des trois derniers, j'lui marrave sa gueule à c'lui là, et on s'tape l'autre guignol aux commandes. Toi mon gars, tu vas faire la connaissance de mon poing dans tes dents. »



©odé par Higuen Arkio

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Mer 5 Aoû - 15:46





Pourquoi est-ce que j'ai mal aux cheveux ?












Lorsque vous poseriez les yeux sur un casino tel que celui-ci vous vous imagineriez sans doute des soirées entières à parier sur des jeux de hasard, à perdre et gagner des fortunes mais surtout à passer une bonne soirée à s’amuser avec vos camarades qui auraient eu le courage de vous suivre dans cette démarche périlleuse, n’est-ce pas ? Bien entendu ce genre de soirée réservait toujours son quota de déconvenues mais n’était-ce pas ce qui attirait bon nombre de clients dans ces établissements ? L’idée de pouvoir perdre sa paye sur un coup de dé ou sur une roulette malchanceuse, la possibilité de devenir plus riche qu’espéré avec un peu de chance, tout cela sur une même balance : c’était ce frisson qui poussait bon nombre de clients à tout risquer pour tout gagner…ou tout perdre.
Certains faisaient cela par besoin d’argent en sachant pertinemment que pour gagner beaucoup il était primordial d’être prêt à mettre beaucoup en jeu, d’autres faisaient cela pour s’occuper car ils avaient de l’argent à ne plus savoir quoi en faire et, enfin, d’autres étaient guidés par le frisson du jeu et rien d’autre. Mais Kyoshiro s’était retrouvé dans ce bâtiment en ne faisait partie d’aucune de ces trois catégories, comme un étranger au milieu de tous ces gens, comme un mouton dans un poulailler.

Il était tellement hors de son univers habituel qu’il avait fini par tout perdre et désormais il devait faire face à un terrible constat : il n’avait aucun moyen de récupérer ce qu’il avait perdu. Son argent se trouvait dans ce coffre en même temps que ses vêtements, comment devrait-il s’y prendre pour récupérer se vêtements et ses armes ? Ne pouvant mettre une somme sur la valeur de ses possessions, il serait tenté de travailler ici pour rembourser sa dette mais pendant combien de mois ou d’années devrait-il se mettre au service de cet étrange individu ? Les salaires ici devaient être dérisoires mais, si son éducation le forçait à réparer le déshonneur qu’il avait jeté sur lui en s’imbibant d’alcool jusqu’à tout perdre, il ne pouvait oublier la promesse qu’il s’était faite : parcourir le monde, aider ceux qui en avaient besoin et étancher sa soif de connaissances.

Rien ne prouvait qu’il n’avait pas été roulé dans la farine, rien ne lui prouvait que les jeux ici n’étaient pas truqués et prévus de telle sorte que les clients avaient bien plus de chance de perdre que de gagner : rien ne prouvait que ce samouraï devait abandonner sa liberté au profit de cet individu qui ne transpirait pas la confiance et la jovialité. Ainsi, suivant la pensée de son camarade à qui il venait de demander de recouvrir à la violence à sa place, ce qui était plus une preuve de lâcheté de sa part qu’autre chose, le garçon observa son camarade s’occuper de quelques gardes avant de devoir lui-même se diriger vers des gardes, sur les conseils de son ami. Soupirant profondément en s’approchant du trio, Kyoshiro lança à son ami :

« Je sais…finissons-en vite, s’il te plait. Je déteste suffisamment ce que nous sommes réduits à faire, je n’ai pas envie de passer plus de temps que nécessaire ici. »

Ces trois-là n’étaient que des gorilles tout en muscle comme les autres, fort mais extrêmement lents, et plutôt que de jouer avec eux Kyoshiro préférait y aller à l’essentiel pour en finir le plus vite possible et éviter les débordements. Esquivant le premier coup de poing de l’un d’entre eux avec aisance, le bretteur attrapa ledit point et souleva son adversaire avant de le balancer sur son collègue le plus proche, les deux se percutèrent dans un fracas assez violent pour les faire tous deux rejoindre le pays des songes.
Le troisième homme, un peu moins con que les autres sans doute, tenta d’user de mouvements rapides et d’éviter trop d’amplitude afin de ne pas laisser son opposant l’attraper comme il l’avait fait avec les autres, malheureusement cela ne lui fut d’aucun secours car le garçon parvint tout de même à s’engouffrer dans sa défense. Usant d’une glissade pour passer sous un de ses coups de poings, le bretteur bondit et lui asséna un uppercut qu’il enchaina avec un coup de pied suffisamment fouetté pour lui faire embrasser le mûr dans un bruit de craquement aussi douloureux à subir qu’à entendre. Trois en moins, ne restait que le chef que Drake se chargerait sans doute de neutraliser…et après cela ils pourraient enfin s’en aller de cet enfer.








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Tadake Kyoshiro
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