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|  Ven 12 Sep - 16:53 Rencontre volcanique
Pendant longtemps le jeune homme avait été privé de beaucoup de choses sans en avoir vraiment conscience, il avait été isolé des merveilles que pouvait offrir mère nature et il commençait à peine à avoir une petite idée de ce qu’il avait raté pendant tout ce temps. Dès qu’il fut assez âgé, dès que ses parents l’y autorisèrent, le jeune homme prit la voie de la mer afin de remplir ce gouffre de connaissance qui grandissait au plus profond de son être et qui commençait à l’obnubiler. Les livres sur lesquels il put mettre les mains lui révélèrent une parcelle de ce que le monde recélait de créatures merveilleuses et de paysages à couper le souffle si bien que sa curiosité ne fit que prendre de l’ampleur à mesure que les jours le rapprochaient de sa liberté. Tel un enfant le matin de noël découvrant une myriade de cadeaux au pied de son modeste sapin, le jeune homme ne sut où donner de la tête et fut perdu devant la quantité colossale d’îles répertoriées sur toutes les mers présentes sur cette planète.
Chaque personne n’ayant que peu de conscience du monde extérieur était persuadé que son île était unique au monde, que sa faune et sa flore ainsi que son relief ne pouvait être trouvé ailleurs sur les mers de ce monde mais c’est en ouvrant plusieurs livres que le jeune homme comprit qu’il était dans l’erreur depuis tout ce temps. Il n’était pas le seul à avoir vécu sur une île aux conditions de vie difficiles, bien qu’il ne s’en soit jamais plaint, et il se rendait compte que tout le monde n’avait pas la chance de grandir sur une île paisible et à la végétation luxuriante. Certaines îles étaient arides ou bien glaciales, des lieux où la vie ne pouvait que difficilement pousser et où les autochtones devaient se battre pour trouver de quoi manger, d’autres îles étaient peuplées de créatures féroces et ici les autochtones devenaient la nourriture de bêtes bien plus grandes qu’elles. Enfin, comme l’île sur laquelle Kyoshiro était sur le point de débarquer, le relief de certaines îles était un danger bien plus grand et plus implacable que toutes les créatures du monde ne le seraient jamais.
Devant lui, au loin, se dressait fièrement un puissant et féroce volcan qui semblait ne jamais vouloir s’endormir. De l’ouverture de ce volcan s’échappaient cendres et fumée qui retombaient inexorablement sur le reste de l’île qui ne semblait pouvoir accueillir aucune sorte de vie animale ou végétale. Qui voudrait ou pourrait vivre dans de pareilles conditions, lorsque l’île elle-même semblait vouloir tuer toute forme de vie avant même sa naissance ?
Le jeune homme ne connaissait rien de cette île ou de son histoire, il ne savait pas depuis combien de temps ce volcan était en activité et si, à un moment ou à un autre, des gens étaient venus s’installer ici avant d’être chassés par la lave que ce volcan crachait régulièrement. S’armant d’un manteau à capuche afin d’éviter d’être recouvert de cendres, le garçon posa donc les pieds sur le sol rocheux de cette île à la recherche de…eh bien…il ne savait pas trop ce qu’il cherchait vraiment mais sa curiosité le poussait à mettre les pieds dans un lieu aussi inhospitalier et peut-être trouver des gens qui avaient réussi à y survivre malgré tout. Le sol était dur et l’atmosphère était tellement saturée de fumée qu’il était assez difficile d’y avoir quelque chose ou de respirer convenablement, fort heureusement cela restait tout de même très supportable et le jeune homme continua son chemin à travers la fumée jusqu’à voir, au loin, des formes qui semblaient être humaines. Avait-il enfin trouvé quelqu’un sur ce bout de terre stérile ?
Son visage s’éclaira et cette rencontre inattendue sembla créer un passage à travers ce rideau de fumée dans lequel il s’engouffra, mais ses réjouissances furent de courte durée lorsqu’il se rendit compte que les trois formes aperçues plus tôt n’avaient d’humaines que l’apparence et semblaient n’être finalement que des structures. Face à lui se tenaient trois constructions, trois statues de tailles et de corpulences différentes mais ce qui surprit le jeune homme fut la matière dans laquelle elles avaient été construites et la chaleur qu’elles dégageaient. Il n’avait encore jamais rien vu de tel et ce qui était certain était que ces trois statues n’avaient pas été construites en pierre ou dans la roche qui composait le terrain que Kyoshiro foulait de ses pieds.
Ces statues étaient la preuve indéniable qu’il n’était pas le premier à poser les pieds ici mais la question qui se posait à lui était de savoir pourquoi quelqu’un construirait des statues d’un homme, d’une femme et d’une fille plus petite sur une île au milieu de nulle part ? Balayant les alentours de ses prunelles écarlates, il espérait peut-être trouver une réponse et satisfaire sa curiosité.
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| Sam 13 Sep - 9:24 Substitution Cela faisait combien de temps maintenant que j'avais atterri sur cette île ? Des heures ? Des jours ? Des semaines ? Je n'avais plus vraiment la notion du temps. D'ailleurs, pourquoi donc étais-je ici ? Chaque fois que je me posais la question, j'étais pris d'un violent mal de crâne. Des images jaillissaient dans mon esprits de manière à me marteler la tête à la manière d'une pluie de météores. Une sensation de chaleur... Les souvenirs d'un terrible incendie. Mes parents ? Ma soeur ? Étaient-ils morts ? Non... Ils ne l'étaient pas. La preuve, ils se trouvaient devant moi, juste là. Je pouvais voir leur forme très clairement, même si le soleil en contre-jour ne me laissait voir que leurs silhouettes. Mais ils étaient bien ici et vivants !
Alors que je pensais fortement à cela, le Magma commença à suinter de mon corps pour se modeler et prendre une apparence similaire à celle de ma soeur. Voilà, c'est bien ce que je disais : elle n'était pas morte ! Elle était ici ! Et à dire vrai, elle était même partout. Dans l'une des plaines cendrées au pied du volcan, je pouvais voir nombre de ces constructions magmatiques, ayant séché pour se solidifier. Il devait y avoir au bas mot une cinquantaine de statues ainsi conçues, représentant toujours mon père, ma mère ou ma soeur, et ce dans des positions différentes. Tantôt courant, tantôt assis, ou même prenant la pose. Ma famille était ici... Elle était partout. Mais surtout, elle était tout ce qui me restait.
En ces lieux où nul n'osait s'aventurer de peur que la lave ne les avale, je pouvais rester tranquillement, ne me rendant pas compte que mon esprit, rongé par le refus d'affronter la réalité, me laissait peu à peu sombrer. Mon apparence était également loin d'être attirante en ce moment, en particulier à cause de mes yeux. De grandes cernes entouraient ces derniers, alors qu'ils demeuraient au quotidien ouvert, comme si j'étais obnubilé par les silhouettes de mes proches. J'évoluais ainsi, marchant comme un non-vivant, au milieu de cette lande noire, trouvant du réconfort auprès de ce cimetière inanimé, semblable au temple de Méduse où toute vie était devenue pierre. À la différence qu'ici, aucune de ces statues n'avait jadis été vivante.
Et pourtant, mon esprit s'acclimatait à cela. Il était toujours préférable pour moi de croire que le trio familial était toujours présent sous cette forme, plutôt que d'accepter le fait qu'ils m'aient tous été arrachés. Et alors que je marche au milieu de ce désert de cendre, j'entends un craquement. Tournant la tête, je vois l'une des statues de ma chère soeur se fendre. Elle avait une pose bien particulière, l'index levé et l'autre bras sur sa hanche, comme pour me faire la morale. Et pourtant, j'entends son corps craquer... Avant de se fissurer complètement et tomber en morceaux.
Cette vision refait jaillir ces images atroces dans mon esprit. Les flammes... Dévorant ceux que j'aime, dévorant le lieu de mon enfance. Mes yeux s'écarquillent encore davantage alors que je passe d'une expression de dément à celle de quelqu'un de terrifié. La chaleur... Je suffoque ! Les flammes dévorent mon corps ! Je me revois dans cette fournaise, sentant la langue de ce feu chatouiller mon épiderme comme un prémices culinaire avant de chercher à le dévorer complètement. J'ai chaud, beaucoup trop chaud ! Je ne réalise alors pas que c'est mon corps qui se change en lave qui me donne cette sensation. Sous le coup de cette folie liée à ces réminiscences, je ne contrôle rien...
Et le Volcan entre en éruption... Je laisse le Magma s'expulser de mon corps avec toute la violence d'une jetée de lave, alors que mes mains se collent sur mon visage et que je crie face à l'horreur des images que je revois à nouveau. Puis, brusquement... Tout s'arrêta. Un bruit... Une voix... Quelque chose m'avait interrompu dans cet accès de terreur solitaire. Y avait-il quelqu'un sur l'île ? Le bruit venait de derrière un monticule de cendre, là où la végétation était encore abondante, épargnée par les précédentes coulées de lave. Courant, je gravis la dune noire, ne laissant dépasser que ma chevelure blonde, puis mon visage jusqu'au niveau des yeux. Mes cernes me donnent l'air d'un drogué en état de manque, alors que je cherche l'origine de ce bruit.
C'est là que je l'aperçois. Un homme... Un vrai, un qui bouge ! Pas une statue. Que fait-il ici ? Est-il venu me prendre "ma famille" une nouvelle fois ? Qu'est-ce qu'il veut ? Je ferais mieux de l'observer en silence. Faites qu'il n'approche pas ma famille, faites qu'il ne les approche pas ! S'il reste distant, je l'observerais silencieusement. S'il les approche, alors c'est qu'il veut me les prendre à nouveau ! S'il fait ça, je devrais le faire fondre... Oui, je le ferais fondre ! Je protégerai ma famille ! | | | | | |
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| Dim 14 Sep - 3:50 Rencontre volcanique
Même si le jeune homme était un éternel optimiste et qu’il s’attendait toujours à découvrir monts et merveilles sur chaque île où il mettait les pieds, l’expérience lui avait appris que toutes les nouvelles îles qui se présentaient sous ses yeux n’étaient pas toutes des havres de paix dans lesquels les habitants pouvaient couler des jours heureux sans se soucier du lendemain, connaissant une paix durable et enviée par tous ceux qui n’avaient pas la même chance. Le monde ne s’en serait trouvé que plus heureux et paisible si toutes ses îles étaient de cet acabit, malheureusement la nature n’était pas aussi égale et juste que cela, il lui arrivait de créer des environnement si durs que la vie elle-même était obligée de s’accrocher afin d’y survivre et d’y prospérer dans des conditions plus que précaires…et c’était sur l’une de ces îles que le jeune homme venait de mettre les pieds, ce volcan en activité était une preuve suffisante pour en arriver à cette conclusion.
Peut-être que ce volcan n’avait pas toujours été en activité et qu’une communauté, plusieurs siècles auparavant, avait pu s’installer et prospérer jusqu’à ce que le volcan ne s’éveille et transforme ce paradis en enfer sur Terre. Ce n’était pas un scénario très plaisant mais c’était l’un de ceux qui émergèrent de l’esprit du jeune homme qui, venant à peine de débarquer sur South blue, n’avait pas eu le temps de dégotter la moindre information ou rumeur sur cette île. D’ordinaire, voguant d’île en île, il finissait toujours par rencontrer des gens qui arrivaient à lui donner des rumeurs sur les lieux alentours ou sur les lieux à éviter, en revanche cette île était la première sur laquelle il mettait les pieds, sur cette nouvelle mer, il n’avait donc pas eu le temps ou la possibilité de récolter des informations. Se serait-il écarté de cette île si on lui avait dit que ce volcan était en activité ? Non, bien sûr que non, sa curiosité prenait généralement le pas sur la raison et le bon sens si bien qu’il aurait plongé à travers la fumée et les cendres, comme il le faisait maintenant, s’il avait cru pouvoir y découvrir quelqu’un ou quelque chose qui en valait la peine.
Si au début il avait douté de pouvoir trouver quelque chose de valeur ou de beau sur ce bout de caillou où rien ne semblait pouvoir pousser, la découverte de cette myriade de statue vint considérablement changer la donne. Il savait que, lorsqu’ils s’en donnaient les moyens, les hommes étaient capables de construire des choses époustouflantes et ces statues étaient de ce domaine-là. Elles n’étaient pas particulièrement détaillées, fines ou construites dans un matériau des plus rares mais elles étaient tout simplement nombreuses et avaient dû demander des semaines et des semaines de travail à leur créateur. Ne fallait-il pas saluer l’effort rien que pour le temps qu’avait passé cet auteur, sur cette île, à façonner chacune de ces créations jusqu’à ce qu’il soit satisfait de son œuvre ?
Le jeune homme leva sa main et, l’arrêtant à quelques centimètres de la statue la plus proche, fut surpris de ressentir de la chaleur provenant de cette statue comme si c’était un être vivant à part entière et la question la plus évidente émergea de l’esprit du jeune homme : cet architecte avait-il usé d’un matériau rare pour que la statue projette une chaleur continue comme celle que ressentait le jeune homme ? Kyoshiro n’eut pas vraiment le temps de se poser la question car, à bonne distance, émergea une forme humaine dont le mouvant caractérisait une certaine forme de vie contrairement à toutes ces œuvres silencieuses. Tournant la tête vers la forme qu’il n’arrivait pas encore à reconnaître, le garçon prit un pari en lançant :
« C’est vous qui avez fait tout ça ? Je ne pensais pas rencontrer quelqu’un d’aussi…dévoué. »
Laissant son bras glisser le long de sa jambe, le jeune homme se demandait si cette personne allait finalement oser venir vers lui ou si elle resterait dans son coin comme elle l’avait fait jusqu’à maintenant…après tout ils n’étaient probablement que les deux seuls êtres humains sur cette île : leur rencontre n’était pas le fruit du hasard.
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| Mar 23 Sep - 9:34 Folie Contre toute attente, notre invité surprise n'approcha pas les statues outre mesure. Il resta à une certaine distance, tout en étant cependant trop près à mon goût ! Voulait-il me les prendre ou juste les observer ? Je ne savais plus et j'étais confus... Assez confus pour finir par être repéré alors que je le regardais. Je finis par entendre la voix de notre ami me parler, alors que j'étais toujours en pleine réflexion sur ce que je devais faire pour protéger ma "famille". Que voulait-il dire par "dévoué" ? Je protégeais les miens, qu'y avait-il de plus normal que cela ? J'étais un bon fils et un bon frère, jamais je ne permettrai à qui que ce soit de faire du mal à mes proches.
Étant de toute façon découvert, je finis par sortir de ma cachette, laissant le bruit des quelques buissons environnant s'écartant sur mon passage faire office de présentation. Avec toujours des cernes gigantesques sous mes yeux, trahissant mon manque de sommeil et de lucidité, je m'avançais vers l'inconnu, avant de finalement me diriger vers la statue de Maria. Celle-ci présentait une fissure qui risquait de lui faire tomber le bras. Elle était ma soeur après tout, et ma soeur n'est en rien manchot !
Je... Je vais te soigner ne t'inquiètes pas. Tout ira bien !
Laissant la lave suinter de mon bras gauche, je passais la main sur la fissure afin d'y ajouter la matière manquante, laissant celle-ci refroidir pour se solidifier et consolider la statue en lui donnant un aspect plus que correct. Puis, ce faisant, je finis par me tourner vers notre ami fraîchement arrivé qui ne semblait pas avoir de quelconques intentions hostiles. Je demeurais cependant prudent, car il n'est pas rare pour le loup de montrer patte blanche avant de montrer les crocs.
Êtes-vous venus... Pour me prendre ma famille ?
En prononçant ces mots, je finis par me mettre de manière plus que significative entre lui et la statue représentant ma soeur. Pas besoin de préambule ou de se présenter, car cette seule question et la réponse qui en aboutirait suffirait à définir la suite de la conversation. Mais même dans le cas où la réponse serait négative, je n'en demeurerais pas moins prudent. J'avais déjà perdu mes parents et ma soeur une fois, il n'était pas question pour moi de recommencer et de commettre la même erreur !
Dévisageant notre invité, je gardais les poings serrés, prêt à me lancer à son assaut dans le cadre d'une réponse déplaisante ou de toute intention néfaste. On n'était jamais trop prudent après tout. Et rien ne me disait qu'il était seul. S'il venait à lever la main sur ma famille, je n'aurais d'autre choix que de les défendre ! | | | | | |
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| Mer 24 Sep - 4:12 Rencontre volcanique
Tomber sur une telle collection de statue était assez impressionnant en soi mais le jeune garçon n’aurait cru tomber sur une autre personne au beau milieu de cet enfer de feu et de cendres…avec un peu de chance, un peu plus que d’habitude, il était peut-être même tombé sur l’artiste qui, à force de temps et de dévotion, avait créé toute cette forêt de statues. Saluant l’homme de loin, le jeune bretteur fut ravi de cette rencontre mais bientôt sa joie laissa sa place à la surprise en voyant l’état dans lequel se trouvait son interlocuteur : il faisait peine à voir. Aussi jeune qu’il semblait être, il semblait épuisé et les profondes cernes attestaient clairement du manque de sommeil dont il pouvait souffrir, Kyoshiro supposa que ce ne devait qu’être qu’un effet secondaire du temps que cet homme avait dû passer à construire toutes ces statues. Nul ne pouvait créer de telles merveilles en un claquement de doigts, cela avait dû lui demander des jours ou des semaines pour tout faire. C’était en tout cas ce que supposait le jeune niais jusqu’au moment où son interlocuteur s’approcha d’une de ses créations pour la réparer, la soigner en quelque sorte et il le fit de la façon la plus inattendue. Une matière, que Kyoshiro identifia comme de la lave, naquit du corps même de cet artiste et recouvra la partie endommagée de la statue avant de se solidifier et de laisser cette création comme neuve. Ouvrant des yeux ronds comme des billes devant ce spectacle pour le moins imprévu, le bretteur ne parvint qu’à souffler :
« Impressionnant. »
Que pouvait-il dire de plus de toute façon? Il avait déjà eu vent de l’existence de ces fameux fruits conférant des capacités incroyables à celui qui les mangeait, mais c’était tout de même un évènement bluffant que de découvrir un nouveau fruit et une nouvelle capacité dont il ne soupçonnait pas l’existence. Aussi prolifique que soit l’esprit de Kyoshiro, ce dernier se laissa submerger par toutes ces questions qui émergèrent dans sa tête. Il avait tellement de choses à lui demander sur cette capacité, la façon dont il l’avait eu et tout ce dont il était capable avec de tels pouvoirs mais malheureusement il n’en eut jamais l’occasion. Il fut coupé dans son élan quand son interlocuteur s’interposa entre lui et une autre statue avant de lui demander la raison de sa présence ici, et si elle avait un rapport avec sa famille. Une famille ?
« Votre famille ? Vous n’êtes pas seul ici ? »
Le jeune homme avait la chance d’être tombé sur une famille toute entière sur cette petite île isolé de tout et de tous ? Non, il avait beau tourner la tête autour de lui pour balayer les environs, il ne voyait rien d’autre que son interlocuteur et la procession de statues. Finalement peut-être que sa famille était en train de se cacher, à l’abri de ce rideau de cendres et de fumée. Plaçant ses mains devant lui et les secouan légèrement comme pour réfuter ce que disait son interlocuteur, le garçon rajouta :
« Oh ! Non non, je ne suis pas venu pour vous prendre quoi que ce soit. J’ai simplement été…disons…attiré par toutes ces statues. C’est assez rare d’en voir autant, surtout dans un lieu aussi hostile. »
Pourquoi forcément penser que le jeune homme lui voulait du mal alors que son visage et le sourire sur son visage ne désiraient que montrer le contraire ? Oh non Kyoshiro ne se formalisait pas d’un tel quiproquo car ce n’était pas la toute première fois que ses intentions étaient mal perçues Mais à propos de mal perçues, avant de parler de ses réelles intentions peut-être devrait commencer par se présenter, comme toute personne civilisée qui se respecte…non ? Ni une ni deux, se grattant la tête d’un air gêné pour retranscrire son embarras, le garçon embraya avec un :
«Oh, mais j’en oublie mes manières. Je m’appelle Kyoshiro, enchanté. »
Bientôt il tendrait la main à son interlocuteur, sans crainte, malgré le fait qu’il soit capable de la lui brûler d’un clin d’œil. Il n’avait pas peur car si confiance il devait y avoir entre ces deux hommes, l’un des deux devrait faire le premier pas et cet homme serait Kyoshiro.
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| Mar 7 Oct - 9:24 Avancée La solitude produisait chez les gens des effets étranges. Au début, on avait toujours l'impression d'être libre de toute contrainte, de toute attache sociale. Mais au fil du temps, celle-ci se faisait de plus en plus oppressante. Il nous fallait quelqu'un, n'importe qui, même un ennemi, mais quelqu'un ! Ajoutez à cela le désespoir d'une tragédie et on obtient un brin de folie qui germe peu à peu dans un esprit pourtant sain à la base. Difficile de renouer avec la réalité et autrui lorsque l'on est resté plusieurs mois seuls sur une île, à ressasser un passé douloureux que l'on préfère occulter.
Puis, un jour, quelqu'un se ramène au sein de votre forteresse de solitude pour en briser les parois. Et là, c'est à ce moment que les choses deviennent intéressantes, bien que douloureuses. On en revient à redevenir celui que l'on était avant d'être rongé par la folie. On se souvient, aussi bien des moments passés, que de la douleur ressentie. C'est justement cette même douleur qui vient à resurgir brusquement quand les images du passé vous reviennent. Avançant timidement ma main vers celle du dénommé Kyoshiro, au moment du contact avec ce dernier, les réminiscences du brasier me revinrent à l'esprit. Je me souvenais parfaitement de cette sensation de brûlure, sentant les langues de feu chatouiller mon épiderme pour essayer de le ronger.
En une fraction de seconde, je revis ces souvenirs que j'avais envie d'oublier. Et à nouveau, cette peine vint à me serrer le coeur et me troubler l'esprit. Les yeux écarquillés, je relâchais la main de mon "invité" pour poser celle-ci contre le côté gauche de ma tête, devant mon oeil. On pouvait voir de toute évidence que j'avais mal, comme si une douleur fulgurante venait de me frapper. Les dents serrées, je laissais quelques exclamations étouffées de douleur émaner de ma gorge tout en essayant de me concentrer pour répondre à mon interlocuteur.
Dante... Pyras D. Dante...
J'avais articulé ces quelques mots avec difficulté, essayant de remettre de l'ordre dans mes pensées, encore troublé par la violence du choc psychologique que je venais de subir. Cela était comparable à se prendre un navire de guerre sur le coin de la figure. Un peu comme si, en temps normal, vous aviez à le tirer par une corde sans pouvoir y échapper, et que par miracle, vous trouviez un moyen de le laisser de côté. Sauf que ce navire finit par vous rattraper, et lorsqu'il vous retrouve, il vous percute de plein fouet, avec vent arrière, à pleine vitesse. L'image était certes un peu étrange, mais loin d'être exagérée. Je me rappelais maintenant que ces figures que je voyais autour de moi, que je sculptais, dont je m'occupais avec attention, comme s'il s'agissait de ma famille, étaient celles d'êtres chers qui m'avaient été enlevés.
Laissant tomber ma main afin de faire à nouveau apparaître mon faciès entier, je fixais Kyoshiro avec un regard "différent". Mes iris étaient dilatés, mais donnaient désormais une impression en parfaite contraste avec précédemment. La peur avait laissé place à une autre émotion, cette fois-ci bien reconnaissable entre mille. Le poing serré, mes sourcils froncés, je laissais alors les mots sortir de ma bouche avec une netteté et une franchise plutôt singulière.
Êtes-vous... Un agent du Gouvernement Mondial ou un Marine ?
Le ton de ma voix était tranchant, incisif. Quant au reste de mon corps, on pouvait voir une légère fumée commencer à émaner, très subtilement, de ce dernier. Il ne fallait pas être devin pour comprendre que répondre par la négative était la meilleure solution. Dans le cas contraire, il y avait fort à parier que le volcan endormi se réveillerait et qu'il vaudrait mieux éviter de s'appeler Pompéï.
Sans doute le pauvre Kyoshiro se demandait-il ce qui lui valait ce brusque changement de tempérament, et peut-être même penserait-il à une éventuelle schizophrénie, ce qui était plutôt proche de la vérité à l'heure actuelle. Néanmoins, il ne s'agissait pas d'une pathologie psychologique comme on en croise à foison. L'explication était bien plus simple : le rappel à la civilisation ne pouvait rien produire d'autre que le rappel aux souvenirs douloureux. Simple phénomène de causes à effets en somme. Si cet homme était un membre des forces de l'ordre qui m'avaient enlevé ma famille, alors nul doute que ce brusque retour à la réalité deviendrait de plus violents, tant pour moi que pour lui. Dans le cas contraire, ce serait l'occasion parfaite pour réapprendre à me sociabiliser et essayer de revenir dans le monde moderne. | | | | | |
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| Mar 7 Oct - 23:58 Rencontre volcanique
Comme beaucoup de ses semblables, malheureusement, le jeune homme avait vécu une bonne partie de sa vie avec une amie nommée solitude et il le faisait d’ailleurs encore. La solitude n’était clairement pas quelque chose que l’on choisirait volontairement car personne, du moins personne de sain d’esprit, ne désirerait passer tout seul sa longue et triste vie sans ne jamais rencontrer personne…la solitude était quelque chose qui nous tombait dessus sur le coin du nez et qui s’imposait jusqu’à ce que l’on fasse des efforts pour que cela change. Il suffisait de pas grand-chose pour faire des rencontres qui changent une vie : un regard, un sourire, un simple geste ou une main tendue étaient parfois plus que suffisants pour entamer un dialogue et, parfois, pour aller plus loin…bien plus loin. Contrairement à la plupart de ses camarades le jeune bretteur avait relativement bien vécu cette solitude, il ne l’avait jamais laissée le bouffer de l’intérieure et le corrompre jusqu’à le plonger dans la folie et le désespoir comme cela arrivait souvent les cas prolongés d’isolement. L’esprit humain avait besoin d’interactions sociales pour maintenir un certain équilibre, l’humain avait besoin de savoir qu’il n’était pas seul au monde afin de ne pas devenir fou et, malheureusement, beaucoup plongeaient dans cette folie avant d’avoir la chance de rencontrer un autre être humain qui les sortirait de ces ténèbres.
C’était triste de voir que malgré l’immensité de ce monde l’Homme n’avait jamais été aussi seul et isolé de son existence…triste constat de notre époque.
Enfin le garçon venait de faire une rencontre dans l’endroit le plus improbable et inhospitalier dans lequel il s’attendait à voir un autre être humain. Cette île n’était pas faite pour accueillir de la vie et Kyoshiro doutait que la moindre espèce animale ait pu un jour prospérer sur ces terres arides et suffoquantes. Malheureusement son interlocuteur ne réagit pas aussi bien que lui à ce tout premier contact, il semblait pris de tremblements et d’une douleur au visage ou à l’œil qui força le jeune niais à s’approcher de lui et à lui demander sur un ton inquiet :
« Est-ce que tout va bien ? Vous semblez…souffrant. »
C’était évident que vivre dans un tel leu n’était pas sans risque et peut-être que cet homme essayait de juguler la douleur depuis l’arrivée de Kyoshiro, pour ne pas perdre la face. Même en le regardant le jeune bretteur n’eut pas le moindre indice quant à la raison de cette douleur soudaine que son contact semblait avoir fait ressurgir. Que faire ? Il n’avait pas de connaissances avancées en médecine et rien qui pourrait aider son camarade…mais fort heureusement la crise sembla passer assez rapidement, faisant retrouver son calme à son interlocuteur. Si Kyoshiro remarqua immédiatement un changement d’humeur chez son voisin il n’y prit pas du tout attention car tout ce qui l’importait était de savoir qu’il n’était plus souffrant : le reste n’était qu’un détail mineur.
Une fois que les présentations étaient faites le jeune inconnu ne put cacher une certaine curiosité mêlée de suspicion à l’égard de ce nouveau venu dont il ne savait rien, désirant même savoir s’il était un membre du gouvernement mondial. Avait-il des antécédents avec ses représentants ? Il était encore trop tôt, sans doute, pour poser la question. Essayer de détendre l’atmosphère et son camarade qui aurait bien eu besoin de péter un coup pour se relaxer, le jeune niais se fendit d’un léger sourire avant de répondre :
« Moi ? On non, non. Pas du tout. Je ne suis personne, juste…moi. »
Oui, il avait toujours eu du mal à se placer dans une catégorie précise ou bien à se décrire de manière générale. Il n’était pas un simple civil, bien qu’il n’y ait aucun mal à cela, il n’était pas non plus un pirate et il n’y avait pas de catégorie précise pour les aventuriers et curieux de tous poils. Il était lui, simplement lui, un garçon sans histoire dont la curiosité et l’humanité l’avaient poussé à prendre la voie des mers pour aider les plus nécessiteux et découvrir ce qu’il avait raté pendant tout ce temps.
C’était aussi simple que cela après tout…peut-être trop simple.
Tournant la tête aux alentours pour essayer de découvrir un peu le terrain, le jeune homme ne vit aucune habitation aux alentours et se demanda bien d’où pouvait sortir son camarade. Sans l’ombre d’une hésitation il lui demanda donc :
« Et vous, vous…habitez ici ? Je ne pensais pas que quiconque soit capable de vivre dans de telles conditions. »
L’humain pouvait également être incroyable car capable de survivre dans les pires situations pour peu qu’il ait encore quelque chose pour le faire tenir. Cela pouvait être le désespoir ou bien des émotions plus sombres comme la colère ou le désir de vengeance. Mais était-ce vraiment important ? Il avait réussi à vivre ici et c’était déjà admirable en soi.
«Il y a peut-être un endroit plus confortable où nous pourrions discuter ? La météo n’est pas des plus agréables et pratiques pour parler.»
Il fallait bien avouer que tenir une conversation avec une telle chaleur, entre les cendres qui essayaient de rentrer dans votre bouche ou la fumée qui vous bouchait la vue n’était pas vraiment très agréable ou très pratique. Outre sa curiosité de savoir où son compagnon résidait, le jeune homme voulait surtout trouver un endroit un peu plus frais où il pourrait s’assoir et se reposer pendant quelques courts instants. Il n’en demandait pas plus, vraiment pas.
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| Sam 22 Nov - 12:06 Bienvenue La venue d'un autre être humain et surtout l'échange qui se faisait avec ce dernier me permettait de reprendre peu à peu mes esprits. Lentement mais sûrement, cette interaction avec le dénommé Kyoshiro me faisait récupérer ce que la plupart des gens appellent le sens commun. De même, ma mémoire encore légèrement floue à cause du désespoir et de la solitude qui m'avaient habité ces derniers mois, se remettait peu à peu en marche. Processus douloureux que celui qui consiste à se rappeler les épreuves et douleurs subies.
Mais pour l'heure, je n'étais pas encore prêt à repartir parcourir les mers, trop "fragile" pour ne pas retomber dans un accès de démence en pleurs. Je devais rester concentré, ne pas brusquer mon esprit qui émergeait comme s'il s'était reposé après avoir été vivement secoué par un choc important. La voie de la raison était encore fragile et le moindre faux pas risquait de faire se dérober le chemin sous mes pieds. De plus, je ne savais pas véritablement qui j'avais face à moi. Il m'avait affirmé ne pas appartenir à la Marine ou au Gouvernement Mondial. Le dire était une chose, mais pouvais-je le croire ? Les quelques signes de compassion face à la douleur que j'avais sommairement exprimée un instant plus tôt me laissait à penser qu'il s'agissait bien d'un homme de parole, mais les actes, tout comme les mots, peuvent être trompeurs.
En restant tout de même avec une certaine distance vis-à-vis de mon interlocuteur, je prenais tout de même la peine de répondre à ses questions. Il était vrai que voir quelqu'un vivre dans un environnement aussi hostile pouvait soulever quelques interrogations. En réalité, survivre dans ce climat était somme toute assez délicat pour un humain normal. Pour ma part, je ne devais ma subsistance qu'aux capacités du Magu Magu no Mi. Il était risqué pour moi d'en faire part, devant garder le maximum de cartes en main pour ne pas dévoiler mon jeu trop vite. Mais d'autre part, Kyoshiro avait déjà vu mes facultés à l'oeuvre.
Lui faisant signe de me suivre pour le conduire vers un lieu davantage hospitalier, nous finîmes par arriver devant ce qui ressemblait à un rocher creux, constitué uniquement de magma refroidi. L'habitation était loin d'être travaillée et encore moins agréable à observer. Mais cela constituait un abri quant aux cendres et autres joyeusetés de l'environnement volcanique dans lequel nous étions. Il était facile de comprendre, à la texture, la couleur et l'apparence du local, que ce dernier était fait de la même manière que les statues. Prenant place sur ce qui servait de mobilier, à savoir des gros tas de lave refroidie faisant office de siège, je m'installais face à mon interlocuteur pour commencer à répondre à ses questions.
Je vis ici seul depuis... quelques temps. Pour ce qui est de ma capacité à survivre en ce lieu... Je ne la dois qu'au Magu Magu no Mi...
Je laissais alors le magma suinter de ma peau en le faisant rougeoyer, afin d'étayer mes propos. Une fumée s'échappa de mon corps pour sortir par l'entrée, tout en montrant bien que mon corps était constitué de magma. Cela devait déjà répondre à pas mal de questions que se posait Kyoshiro. Après tout, qui mieux qu'un homme volcan pouvait survivre sur une île volcanique. Il était normal que je sois capable d'évoluer sans souci en ce lieu, aimant même parfois prendre un bon bain dans le volcan du coin. Néanmoins, je doutais que notre homme puisse assimiler aussi facilement une information d'une nature aussi peu commune. Restait à voir comment il allait réagir.
En général, je ne croise que des Marines un peu perdus qui échouent ici... Mais il ne font pas très long feu, soit à cause d'une coulée de lave, soit à cause de moi.
Mon regard se fit cette fois beaucoup plus perçant, voire même agressif, la teinte écarlate de mes yeux témoignant de la profonde rancune que j'avais envers les forces de l'ordre que constituaient la Marine et le Gouvernement Mondial. Bien que je ne fusse pas pirate pour autant, Kyoshiro devait sans doute comprendre que je ne porte pas ces deux factions dans mon coeur. Restait à voir s'il serait capable de répondre à une question qui, à mon sens, était plus importante pour lui que pour moi : qui était-il ? | | | | | |
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| Mer 3 Déc - 12:56 Rencontre volcanique
Ce n’était pas la toute première fois que le garçon posait les yeux sur un individu vivant en solitaire, tel un ermite vivant reclus du reste du monde comme s’il espérait trouver des réponses dans ce tout nouveau mode de vie et il ne pouvait qu’admirer la force de caractère qu’il fallait pour se couper du monde de la sorte. Malheureusement, tout incapable qu’il serait de se couper de toute interaction sociale de la sorte, il savait bien que certains ermites l’étaient par choix mais que tous n’avaient pas cette chance. Qu’ils soient bannis de leur communauté, répudiés, malades ou qu’ils aient simplement un comportement indésirable dans toute société dite civilisée, certaines personnes étaient forcées de vivre dans la solitude et Kyoshiro savait bien à quel point cela finissait par être pesant, parfois. Son interlocuteur faisait-il partie des ermites qui avaient choisi ce mode de vie ou ce dernier lui avait-il été imposé ? Voilà la principale question qui trottait dans la tête du jeune bretteur mais qu’il n’osait pas formuler pour autant.
Il y avait des limites à ce que sa curiosité pouvait lui permettre de demander et, pour l’heure, il ne se sentait pas assez en confiance et sûr de lui pour aborder un sujet aussi personnel que celui-ci. Qui pouvait prédire comment son camarade allait réagir à cette question ? Non, il la poserait en temps voulu mais certainement pas tout de suite.
Peut-être que construire toutes ces statues était la façon qu’avait le jeune homme de s’occuper, de garder son esprit sain au milieu de cet enfer de solitude, puisqu’il n’avait vraiment personne à qui parler, ou du moins était-ce ce qu’en vint à supposer Kyoshiro lorsque son interlocuteur lui apprit qu’il n’y avait vraiment personne d’autre sur cette île, personne d’autre que ces deux hommes et cette mer de statues. Chacun avait ses passions pour passer le temps, pour se concentrer et focaliser ses efforts sur quelque chose de constructif et, ici, ce quelque chose avait un rapport avec ces constructions à effigie humaine. Pourquoi pas ? Mais le plus étonnant était la façon dont elles étaient construites.
Si le jeune homme avait été de cet environnement et de cette rencontre pour le moins surprenante, il ne fut pas au bout de ses surprises et ouvrit des yeux ronds comme des culs de bouteilles lorsque son camarade lui fit une petite démonstration de ses pouvoirs, révélant par la même occasion la façon dont il avait construit ces statues et, vraisemblablement, ce petit abri. Le silence s’installa mais n’eut pas la possibilité de prendre ses aises, car aussitôt l’information digérée, le garçon se redressa et, les yeux pétillants comme ceux d’un enfant le matin de Noël, il s’écria :
« Vous possédez un fruit du démon ? Génial!»
Au cours de ses pérégrinations le jeune garçon avait rencontré plusieurs de ces individus aux capacités extraordinaires, ce n’était rien de nouveau pour lui, mais il était face à quelqu’un capable de générer du magma à même son propre corps, comme si un véritable volcan sommeillait au plus profond de lui. Comment ne pas être étonné et émerveillé par cette prouesse ? Certes l’épéiste était facilement impressionnable, c’était un fait établi, mais c’était dans sa nature d’être ainsi et il le vivait merveilleusement bien.
Il fallut plusieurs secondes et de terribles efforts au jeune homme pour arrêter de fixer son camarade qui, l’espace d’un instant, était devenu le seul et unique objet de son attention la plus totale. Finalement, se raclant la gorge comme pour passer à un autre sujet, en espérant que son interlocuteur ne se formalise pas de cette « fixette », le garçon écouta son camarade lui parler des seuls rares visiteurs qui débarquaient sur cette île de temps à autres et c’est avec un petit sourire en coin que le garçon lança :
« Je ne peux pas trop leur en vouloir de ce côté-là. C’est une île assez atypique que vous avez là. » La suite des réjouissances fut autrement plus sombre car le garçon compris bien que son camarade n’était pas vraiment du genre à s’embarrasser de remords ou de demi-mesures concernant le Gouvernement mondial. Revêtant un sourire pour détendre la situation et calmer son camarade qui semblait assez sanguin, en espérant que cela fonctionne, le garçon s’interrogea en lançant :
« Vous ne portez pas vraiment les autorités dans votre cœur, n’est-ce pas ? »
Et une fois encore, Kyoshiro en vint immédiatement à regretter de ne pas avoir réfléchi avant de parler. Si sur le coup cela semblait être une bonne idée de demander pourquoi son camarade n’aimait pas les forces de l’autorité, l’agressivité de ce dernier montrait clairement qu’il n’était pas dans de très bonnes dispositions. Se fendant d’un sourire gêné avant de se penché vers l’avant en signe de respect et d’excuse, le garçon lança rapidement :
« Oh, excusez-moi ! Je ne voulais pas me montrer trop curieux ou discourtois. Vos raisons n’appartiennent qu’à vous et ce n’est pas mon rôle que de les remettre en question, je peux comprendre que le Gouvernement Mondial ne fasse pas l’unanimité. »
Qui était-il pour juger de ce qu’aimait ou n’aimait pas l’homme qui se trouvait devant lui ? Peut-être avait-il eu des démêlés avec le Gouvernement mondial et peut-être était-ce la raison pour laquelle il était venu s’isoler ici, loin de tout et de tous. Même si ce gouvernement était censé se présenter comme l’autorité mondiale, même Kyoshiro comprenait que certains peuplent puissent ne pas reconnaître cette autorité afin de demeurer indépendants. On ne peut pas plaire à tout le monde, comme on dit, et le bretteur espérait que sa curiosité n’en vienne pas trop à courroucer son nouveau compagnon.
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| Sam 3 Jan - 8:45 Passée La moindre des choses que je pouvais dire concernant mon visiteur impromptu, était que ce dernier n'avait pas sa langue dans sa poche et témoignait d'une curiosité des plus remarquables. En effet, il était facile de voir que Kyoshiro était du genre à vouloir des réponses aux questions qu'il se posait. Pas dans le sens de la simple curiosité intellectuelle comme on en croise chez n'importe qui, mais dans le sens de l'investigation innocente la plus pure qui soit. Le fait qu'il soit si franc dans ses interrogations était la preuve indéniable qu'il ne pensait pas à mal en les formulant, même s'il manquait cruellement de doigté pour cela.
Ma mine se raidit cependant, mon visage se faisant plus sévère mais étrangement plus morose lorsqu'il en vint à me parler de mon aversion pour les forces de l'ordre. Mes yeux se détournèrent naturellement vers l'une des statues représentant ma jeune soeur, située dans ce qui me servait de cuisine. Sur la représentation de basalte que l'on pouvait apercevoir, je l'avais faite avec un sourire franc, sincère, chaleureux. Le même genre de sourire que j'arborais jadis lorsque je vivais encore avec ma famille. Ne quittant pas la statue des yeux, je me mis alors à répondre à mon interlocuteur avec une voix quelque peu troublée, voire même profonde, témoignant de l'ébranlement que ce traumatisme représentait à mes yeux, encore aujourd'hui.
Il est difficile de porter dans son coeur ceux qui vous arrachent ce à quoi vous tenez le plus au monde...
Même s'il s'était excusé aussitôt de sa maladresse, Kyoshiro ne méritait pas vraiment que je le snobe. Après tout, il était en droit de se poser des questions. Quelle aurait été ma réaction si j'avais croisé un ermite à moitié zinzin sur une île inhospitalière, me déclarant qu'il s'amusait à faire fondre des agents de la force publique parce qu'il ne les aimait pas ? Sans doute me serais-je moi aussi demandé les raisons d'une telle aversion, à plus forte raison en ayant conscience de la véhémence avec laquelle j'affichais cette dernière.
En un sens, la venue du jeune homme était une certaine aubaine. Renouer avec la population, pour autre chose que pour la calciner, était en soi une chance. Cette discussion avait suffi à me sortir de la torpeur psychologique dans laquelle je m'étais enfoncé depuis plusieurs semaines, oubliant tout ce qui se trouvait à l'extérieur de l'île où je résidais. Peut-être était-ce le contact dont j'avais besoin pour me remettre en mouvement, pour me dire que ma "pause" était terminée. Prenant une profonde inspiration et ne relevant pas les excuses de mon invité, lui signalant par cette manoeuvre que sa maladresse n'avait rien de grave, je m'exprimais à nouveau en me relevant, donnant un coup énergique de mon bras droit pour remettre mon écharpe en place.
Le monde ne tourne décidément pas rond... Lorsque ceux qui doivent le protéger se mettent à exterminer des innocents pour couvrir les traces de leurs égarements moraux...
Me dirigeant vers la sortie de la maison en basalte, j'ouvrais la porte en poussant celle-ci sans trop d'effort, vérifiant par la même occasion que mon épée était bien accrochée à ma ceinture. M'arrêtant à la limite de la bâtisse, comme si l'extérieur était semblable à une frontière, je pris une bouffée d'air frais, dans une profonde inspiration. J'allais à nouveau m'aventurer dans le monde extérieur... C'était ce que je me disais en essayant de me convaincre que je faisais ce qu'il fallait. Sans me tourner vers Kyoshiro, je repris d'une voix toujours aussi calme et mélancolique, contrastant avec l'agressivité dont j'avais fait preuve au début de notre rencontre.
Peut-être est-il temps que ceux ayant un idéal de justice se battent à leur tour au lieu de rester cloîtré ici à ressasser le passé, dans une solitude malsaine. Je pense que notre rencontre pourrait être placé sous le signe du Destin si tel est le cas...
Inutile d'être un devin pour savoir que je parlais de mon propre cas. Restait à savoir ce qu'allait en dire Kyoshiro. Bloquant ma respiration, je finis par lever la jambe gauche pour faire "le premier pas", foulant les cendres se trouvant à l'extérieur de la maison de fortune. Le soleil me sembla alors briller avec plus d'intensité que jamais, sa chaleur me procurant un réconfort nouveau. Étais-je enfin prêt à arpenter le monde ? Allais-je réussir à faire quelque chose de ma vie, à changer le cours des choses ? Ce n'était pas en restant ici que j'aurais ma réponse. Mais si tel était le cas... J'aurais conscience de la dette que j'aurais envers Kyoshiro, même si son intervention n'était pas intentionnelle. | | | | | |
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| Dim 11 Jan - 19:12 Rencontre volcanique
Il fallait bien avouer que cette journée ne cessait d’être surprenante mais, fort heureusement, le jeune homme n’était pas de ceux qui jugeaient un livre sur leur couverture sans chercher à voir au-delà. Pourtant il aurait été facile de rebrousser chemin, de détourner le regard et d’ignorer cet étrange individu qui se trouvait là. Il était sombre, semblait perdu et particulièrement peu loquace ce qui, compte tenu de l’île sur laquelle il avait trouvé refuge, ne jouait clairement pas en sa faveur. Mais fort heureusement le jeune bretteur en avait rencontré des individus singuliers sur sa route, des marginaux, des originaux mais à chaque fois ces personnes en marge de la société s’étaient trouvés être des personnes aussi intéressantes que formidables. Pourquoi est-ce que cette fois devrait être différente ?
L’homme avait bien gentiment accepté de mener Kyoshiro jusqu’à son abri de fortune dans lequel ils allaient pouvoir continuer leur petite conversation, au calme, sans craindre d’avaler des cendres à chaque fois qu’ils ouvriraient la bouche. Certes cette petite cabane ne payait pas de mine mais le niais ne s’arrêtait jamais à ce genre de considération et admirait encore davantage son interlocuteur pour avoir été capable de vivre dans de telles conditions sur une île aussi peu hospitalière.
Aussi curieux qu’il était et sans se penser prétentieux pour autant, le garçon aimait croire qu’à force de discuter avec son nouveau camarade il pourrait découvrir la raison de son isolement et peut-être l’aider à retrouver ce sourire totalement absent de son jeune visage. C’était peut-être présomptueux de sa part de penser pouvoir être un remède pour cet homme mais il voulait simplement se contenter de tendre la main pour voir si l’autre allait la prendre : le reste ne dépendrait plus de lui après cela. Mais malheureusement, au cours de la conversation, Kyoshiro finit par comprendre pourquoi ce garçon était aussi sombre.
Se tournant vers la même statue que le garçon regardait, le bretteur finit par comprendre ce qu’elle représentait pour elle et, au travers des paroles de son hôte, finit par comprendre que ce dernier avait perdu quelque chose ou quelqu’un d’assez précieux pour le faire plonger dans le désespoir le plus profond. Pourquoi venir ici, sinon ?
Accusant la nouvelle avec solennité et recueillement, le garçon inclina la tête en signe de respect avant de répondre sur un ton grave et respectueux :
« Je vois. Je suis navré pour votre perte. »
Superbe ambiance, n’est-ce pas ? Et cela n’alla pas en s’arrangeant car vint ensuite le tour de l’hôte de ces lieux d’expliquer à Kyoshiro sa perplexité quant à la direction qu’était en train de prendre ce monde. Pour quelqu’un ayant perdu quelque chose et ayant, donc, perdu ses repères ce discours n’eut rien de vraiment très étonnant. Cependant, même si Kyoshiro ne comprenait pas grand-chose à ce petit discours sur le fait de tuer pour couvrir ses traces et ce genre de chose, il tint simplement à dire :
« Tout espoir n’est jamais totalement perdu. »
Cela pouvait paraître cliché, c’était le moins que l’on puisse dire, mais il fallait bien qu’il commence à tendre la main à cet homme d’une façon ou d’une autre, non ? Il était niais et crédule comme pas deux, il fallait au moins lui accorder cela, mais il avait au moins le mérite de ne jamais baisser les bras et de voir le meilleur dans chaque situation. Bon d’accord c’était sans doute parce que sa mémoire était fragmentée au point d’être un beau bordel, mais ça ne changeait rien au fait qu’il ne se laissait jamais aller au désespoir. Il n’allait clairement pas commencer maintenant !
Le discours reprit donc son cours et l’hôte sembla avoir repris du poil de la bête en se demandant s’il n’était pas temps pour lui de se redresser et se battre pour ce en quoi il croyait. Fronçant discrètement les sourcils à l’évocation de l’usage de la violence, Kyoshiro répondit alors :
« À mon sens combattre n’est jamais la solution à la résolution d’un désaccord. Mais vous isoler du monde en restant ici n’est pas beaucoup plus sain non plus car cette solitude va finir par vous bouffer. »
Se rendant compte qu’il était peut-être un peu trop familier avec cette personne dont il ne connaissait quasiment rien, le bretteur afficha un sourire gêné avant de reprendre :
« Pardonnez-moi d’être aussi présomptueux mais je pense qu’il faudrait que vous arriviez à faire paix avec vous-même afin de prendre un nouveau départ. Je doute que vous trouviez quoi que ce soit de bon en restant sur cette île. »
Le niais savait bien ce que cela faisait de rester cloîtré sur une île mais il savait également que le monde recélait de choses à voir, toucher et ressentir. Son camarade allait-il vraiment rester ainsi, isolé ? Kyoshiro ferait tout pour que cela n’arrive pas.
Emboîtant le pas à l’hôte des lieux, le bretteur finit par lui demander :
« Vous avez un endroit en tête, où vous aimeriez vous rendre ? Je pourrais peut-être vous y mener. »
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| Dim 18 Jan - 22:26 Le Réveil du Volcan A travers ses mots et ses expressions, je pouvais sentir la compassion de Kyoshiro. Il ne s'agissait pas de simples formules d'usage ou de gêne face à une situation inconfortable. Du moins,, je ressentais une certaine sincérité dans ses paroles et la manière dont il percevait ce que je venais de lui dire. Même si je n'en laissais rien paraître, cela me faisait chaud au coeur. Fermant les yeux pour prendre une bouffée d'air frais, je laissais mes souvenirs revenir à mon esprit. Je me voyais à nouveau avec ma soeur, en train de jouer dans la cours de notre jardin, dans l'herbe verdoyante, entre les cordes utilisées pour pendre le linge. Mais contrairement à d'habitude, me souvenir de toutes ces choses ne me lançait plus comme jadis. Au contraire, la douleur avait laissé la place à un brasier ardent dans mon âme, me sommant d'avancer et de continuer ma route. L'heure était venu pour moi de ne plus stagner, de ne plus rester ici, de ne plus jouer les ermites.
"Tout espoir n'est jamais perdu"... Peut-être était-ce vrai, peut-être qu'au contraire, lorsque nos espoirs périssent, leur mort doit laisser la place à de nouvelles espérances, plus fortes, plus ardente, brûlant ces vestiges passés pour nous pousser à continuer notre route. Je serrais le poing, non pas à cause de la colère, mais pour sentir à nouveau mon corps s'éveiller à la vie. En restant sur pause, isolé sur cette île, j'avais juste cessé tout mouvement, laissant mon âme en proie à la douleur. Si je voulais surpasser celle-ci, j'allais devoir l'accepter pour continuer ma route.
Nous avons tous nos méthodes pour surmonter le deuil. Certains se murent dans le désespoir et la tristesse, d'autres s'abandonnent aux Ténèbres de leur coeur et n'avancent plus. Pour ma part, l'isolement était ce qu'il m'avait fallu, avant un nouveau déclic, provoqué par mon mystérieux visiteur, pour me remettre en route. Selon lui, se battre n'était pas la solution. Mais pas pour moi. Le seul moyen que j'avais de marcher droit devant moi, c'était en me battant, en voulant changer les choses, en rectifiant les erreurs du passée. Je ne les laissais pas me posséder, mais je devais m'assurer qu'elles ne se réitèrent plus jamais. En ce sens, j'allais devoir me battre contre ceux qui m'avaient tout pris, pour être sûr qu'ils ne recommenceraient pas. Ma cible était toute trouvée. Ce gouvernement pourri et corrompu ne pouvait rester en place. J'allais devoir tout faire pour qu'il choit de sa tour où il demeurait intouchable. Même si mon aide n'augmentait les chances de sa chute que d'un minuscule pourcent, ce serait pour moi une victoire.
Pour éviter que les erreurs et tragédies du passée ne se reproduisent, il est parfois nécessaire de prendre les armes. Même si j'aimerai tout résoudre par la discussion, il est des monstres en ce monde que l'on ne peut pas raisonner... Que l'on ne peut que combattre.
Mon poing se serra alors davantage, plus par tristesse, mais par ce qui allait être mon moteur principal désormais : la colère et la rage. Toute cette force, toute cette énergie que je ressentais par le biais de ces émotions, allaient me servir pour défaire mes ennemis, pour détruire ceux qui ne suivaient pas la morale et la justice alors qu'ils étaient censé les représenter. Mon bras se mit à rougeoyer et de la fumée à émaner de tout mon être.
Parfois, le monde n'a pas besoin de Héros... Parfois... Il a juste besoin... De quelqu'un prêt à le mettre sans dessus-dessous.
J'avais du mal à concevoir ma rencontre, sur cette île isolée, loin de tout, avec Kyoshiro, comme un pur hasard. Le Destin ? "La volonté du D"... Ma mère avait quelques fois prononcé ces paroles lors d'événements que la plupart des gens définiraient comme des coïncidences heureuses. Peut-être était-ce plus que cela. Regardant mon poing rougeoyant, je revoyais ces moments heureux qui, désormais, n'étaient plus une entrave, mais une source de motivation à ma fureur, à cette force que j'allais devoir utiliser pour que plus jamais ce genre de chose ne se produise.
Mon invité surprise me demanda par la suite s'il y avait un endroit où je désirais me rendre. Amusant. Et si le Destin était réellement derrière tout cela ? Et s'il existait une force qui nous guidait dans nos actions, que le hasard n'était qu'une illusion ? Pourquoi ne pas y croire, juste l'espace d'un instant. Faisant cesser les ébullitions de magma qui commençait à suinter de mon corps, je laissais ce dernier reprendre une apparence normale, la fumée arrêtant d'émaner de mon être. Me tournant vers Kyoshiro, je le regardais avec un sourire, loin d'être celui plein d'innocence que j'avais l'habitude de faire jadis. Dans ce sourire, on pouvait sentir de la confiance, peut-être même un peu d'arrogance. Mais on pouvait surtout y voir un combattant qui venait de trouver la force de se relever, la motivation qu'il lui fallait pour continuer à avancer malgré les épreuves qu'il avait subi. Et dans ma voix, plus aucun signe de doute ou de tristesse n'était perceptible.
Étonnez-moi. Vous n'aurez qu'à me réveiller une fois arrivé.
Sans autre forme d'indication, je prenais sur moi de le laisser juger de l'endroit à me déposer. Si le "Destin", si cette "Volonté du D." existait belle et bien, alors pourquoi ne pas lui laisser le choix quant à mon point de départ, quant à l'endroit où j'entreprendrais mon voyage. Peut-être y verrais-je d'autres "coïncidences" dans le genre de celles ayant poussé Kyoshiro à mettre les pieds ici. Suivant ce dernier au navire, je pris sur moi d'enrouler mon écharpe autour de la partie inférieure de mon visage avant de commencer à dormir. Maintenant que j'étais à nouveau sur pieds, j'avais hâte de voir où ces derniers allaient me conduire.
- Spoiler:
Je te laisse conclure le RP  Encore merci pour ce sujet qui était ma foi fort intéressant et motivant. Et désolé du temps de réponse parfois un peu long ^^" J'essaierai de faire mieux la prochaine fois malgré ma formation ^^
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| Mar 20 Jan - 22:43 Rencontre volcanique
Des mots réconfortants, voilà tout ce qu’était capable de prodiguer le jeune homme pour apaiser la peine qui avait fini par meurtrir le corps et l’âme du pauvre garçon qui se trouvait devant lui et, bien que ces mots soient chargés de bonnes et honorables intentions, ils étaient un bien piètre réconfort face à la douleur du garçon. Oh même si Kyoshiro n’avait jamais été dans sa situation et n’avait jamais perdu autant que lui semblait avoir perdu, il ne pouvait qu’aisément devenir que tous les mots du monde ne suffiraient jamais et qu’ils devaient sans doute passer dans une oreille et ressortir par une autre.
Mais malheureusement, dans ce genre de situation où il se trouvait désespérément impuissant, le garçon ne savait pas quoi faire à part trouver les mots les plus réconfortants du monde pour essayer de redonner le sourire à son interlocuteur. Cela ne marchait pas toujours bien entendu, c’était alors un nouvel échec pour lui, mais il ne pouvait pas passer devant un malheureux sans essayer de l’aider. Passer son chemin devant la détresse de quelqu’un était littéralement impensable pour lui…Et vous vous doutez bien qu’avec un seul autre individu su cette île, cette option était encore moins viable.
Si lancer des mots au hasard en espérant que cela fasse mouche était hasardeux, la plus grande attente dans cette histoire était de connaître la réaction de son interlocuteur et ladite réaction ne se fit heureusement pas attendre. Surpris par les mots du garçon, Kyoshiro se surpris à sourire en entendant les mots de son interlocuteur qui, étrangement, lui rappelaient un peu de ses propres mots. N’osant pas pour autant sourire car la situation ne s’y prêtait clairement pas, le bretteur répondit :
« Sur ce point je ne peux qu’être d’accord avec vous. Même si je sais que j’aimerai que les mots puissent tout résoudre, certains individus sont trop butés pour voir la vérité ou pour abandonner leurs vils desseins, même s’ils savent que c’est mal. »
Le jeune bretteur avait toujours pensé que les mots pouvaient toujours résoudre mais, malheureusement, il devait parfois arriver à la conclusion que certains individus ne pouvaient simplement pas être raisonnés même s’ils étaient conscients d’avoir totalement tort. Ce n’était pas plaisant car user de violence était, à chaque fois, un échec de la raison face à la brutalité de l’Homme, mais il n’y avait parfois simplement pas d’autre option.
Voyant ensuite le poing de son interlocuteur commencer à prendre une teinte rougeâtre, le garçon soupira en entendant ses paroles et répondit :
« Malheureusement quand on veut faire bouger les choses à ce point, avec une telle ardeur, des innocents peuvent être pris au milieu et cela ne peut que mal finir. »
Le niais comprenait que certaines personnes avaient envie d’envoyer tout balader mais parfois certains civils étaient pris au milieu de la pluie de débris. Kyoshiro, conscient que ce garçon ne voudrait certainement pas avoir la mort d’innocents sur la conscience, reporta son regard vers une des innombrables statues présentes sur l’île et rajouta :
« Et je pense que ce n’est pas ce que vous désirez. »
Son interlocuteur comprendrait-il le sens de ce regard ? Comprendrait-il qu’envoyer tout balader allait simplement créer d’autres hommes comme lui, en colère contre le monde entier pour avoir perdu des êtres chers ? Le niais espérait vraiment que lui.
S’avançant vers son bateau, Kyoshiro ne fut que ravi d’apprendre qu’il aurait un passager avec lui pour la première fois depuis ce qui semblait être une éternité. Souriant avec franchise, il lança :
« Très bien. J’ai déjà une destination en tête, alors en avant. »
Cet homme avait passé bien trop de temps sur cette île, isolé du monde et de toute forme de communication quelle qu’elle soit : il avait donc besoin de renouer avec la civilisation, tout en douceur. Vers où aller, dans ce cas ? L’archipel paradise était tout indiqué et offrirait une différence assez flagrante par rapport à cet enfer de fumée qu’était cette île-là. Peut-être qu’une île si paisible ne lui plairait pas, c’était un risque à prendre, mais le jeune bretteur ne connaissait que peu d’îles sur South Blue et ne connaissait celle-ci de réputation pour le moment.
Mettant un pied sur son petit bateau, le jeune bretteur s’excusa auprès de son interlocuteur de la modestie de son embarcation qui ne contenait, en tout et pour tout, que le pont, un mât, le gouvernail et une petite cabine. D’ordinaire cette embarcation n’accueillait qu’une seule personne et c’était plus que suffisamment. Enfin bon, qu’à cela ne tienne, cela ferait bien l’affaire le temps de ce voyage ! Les deux hommes monteraient bientôt dans l’embarcation qui finirait par disparaître à l’horizon en direction de l’archipel paradise. En route pour de nouvelles aventures.
- Spoiler:
[Rp clôturé]
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