
Pseudo
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- Nom : Crowley
- Prénom : Isaac
- Surnom : Aucun
- Âge : 26 ans
- Sexe : Homme
- Race : Humain
- Lieu de naissance : Île inventée nommée Jest, sur Grand Line
- Camp : Civil
- Métier : Chimiste/Apprenti médecin
- FDD / Arme : Mera Mera No Mi
- Équipage : Aucun
- Buts / Rêves : Découvrir le monde
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Description Physique
Comment vous décrire Isaac Crowley ? Bon, comme vous le voyez, il s'agit là d'un jeune homme dans le début de la vingtaine, pas plus haut qu'un mètre soixante-dix, ne pesant pas plus de soixante-trois kilos.
Le jouvenceau arbore une chevelure hirsute d'une couleur comparable à l'or, qui étrangement ne tient cette couleur ni de son père ni de sa mère, ayant tous les deux les cheveux foncés. Derrière les quelques mèches qui viennent se déposer sur son visage se cachent de grands yeux d’ambre flamboyant qui veillent depuis si longtemps sur les personnes qu'il chérit. Une peau douce et délicate, avec des traits coupés au couteau qui complimente son visage à la perfection, malgré les marques de brûlures qui enfouissent des histoires du passé. Ceci est le visage d'Isaac Crowley, l'éphèbe aux apparences angéliques.
Lorsque nous voyons le chimiste marcher, nous distinguons sa démarche nonchalante et lente, ayant constamment, ou presque, toujours ses mains dans ses poches, sinon derrière la tête, qui est souvent accompagnée par un sifflement. Derrière un den den mushi, plusieurs sont persuadés de discuter avec un enfant, vu sa voix aussi douce que la soie, tous sont induits en erreur.
Certes, ses traits physiques n'aident en rien, mais ils voient son âge par ses actions et sa façon de penser. Une chose bien distincte chez lui est aussi son sourire digne d'un psychopathe qui donne toujours un froid à ses parents. Isaac est loin d'être une force de la nature, il est moyennement grand et svelte, avec une faible musculature, pouvant ingérer n'importe quelle substance comestible et ne pas prendre un seul kilo. Ce qui énervait grandement ses confrères qui le voyaient manger comme un porc sans fond, puis rester aussi mince avec de beaux abdominaux. Son secret est sûrement caché dans le fait qu'il court plus de vingt kilomètres par jour avant d'aller dormir. Cela aide énormément à tenir la forme de ce dernier.
La caractéristique la plus spéciale d'Isaac est sûrement la constitution de son corps. Ce dernier aurait, selon la légende, ingurgité un fruit du démon, lui donnant des capacités très spéciales. En effet, dans le cas d'Isaac, des trois classes de fruits du démon, soit les paramecias, les zoans et les logias, le chimiste aurait mangé le logia du feu, ce qui fit de lui un homme-feu. Comme chaque possesseur d'un logia, le jeune homme peut littéralement devenir la propriété du fruit qu'il a mangé, ainsi que le générer et surtout, le manipuler. Lorsque ce dernier est attaqué, il prend l'aspect de la matière qu'il peut générer, rendant les coups physiques inefficaces. En prime, ceux qui sont tentés à vouloir le blesser physiquement ne s'en sortent généralement pas sans brûlures.
Son style vestimentaire est bien normal. Portant un long manteau bleu, généralement déboutonné, qui s'arrête au niveau des genoux, sur lequel se trouvent plusieurs pochettes afin d'y cacher le maximum de poisons. Derrière son manteau, ils portent deux autres couches, son pull noir et son t-shirt blanc. Ayant trois épaisseurs sur le dos, il se plaint souvent qu'il fait chaud à Jest. Pour la suite, il met un jean noir, bien simple, sans particularité, qui s'arrête aux chevilles, laissant bien paraître ses belles chaussures sport en cuir véritable.
Description Mentale
Qui est Isaac… C'est une bonne question, mais je suis sûrement le mieux placé pour vous répondre comme il s'agit de ma propre création… Pour tout dire, il est comme moi, ou du moins, il est comme je me visualiserais dans l'univers d'Eichiro Oda. En tout point même. Excepté physiquement. Je dois admettre que comme il me représente, je peux vous dire directement qu'il est loin d'être parfait, cumulant de nombreux défauts, à travers lesquels se cachent de belles qualités.
Ayant toujours eu un sens pour la justice, Isaac est du genre à vouloir voler aux riches pour donner aux pauvres, en mettant en jeu sa propre réputation. Certes, il risque même le nom de sa propre famille, bien que tous soient décédés, dans le simple but de parvenir à ses fins. Il est surtout très orgueilleux, ce qui explique surtout une partie de sa solitude, pensant constamment pouvoir parvenir à atteindre ses buts par lui-même sans même demander l'aide de qui que ce soit. Ne serait-ce même pour lever quelques kilos, il préfèrerait faire plusieurs voyages plutôt que de passer pour un faible. Chose qui causa sa perte mainte et mainte fois sur les blues. Son orgueil le pousse surtout à prioriser le combat solo, même s'il doit affronter une centaine d'ennemis alors qu'il est lui-même accompagné par des dizaines de légionnaires lui prêtant main-forte au nom des diverses causes qu'il défend.
Son côté justicier, voler aux riches pour donner aux pauvres démontrent très peu son côté avare. Ne sentant pas le besoin de posséder des biens matériels autres que l'essentiel pour confectionner ses divers poisons. L'avarice est un vice, certes, mais sûrement l'un des pires, puisque la pire blessure que l'humain peut subir est une déception amoureuse, où l'infidélité régnait en maître, puis où la confiance s'était envolée dans un brasier qui fut emporté par le vent, loin de ce sentiment appelé l'amour. Qu'est-ce que l'inverse de l'amour ? Bien évidemment, la haine, qui mène aussi à la colère, la violence et l'impulsivité. À vrai dire, Isaac n'est violent qu'en de rares occasions, mais est constamment guidé par l'impulsivité. Il ne cache pas son amour pour narguer les gens, peu importe à quel point leur réaction risque de l'affecter. Que ce soit par la violence, les menaces, les insultes, ou même lorsque les gens font appel aux forces de l'ordre, seulement, si ça vient qu'à se rendre là, peu de gens aimeraient se trouver dans la trajectoire du jeune chimiste qui risque de balancer une aiguille empoisonnée sous les yeux même de la marine, sans même déclencher l'alerte. Il est très vif et sait se faire silencieux.
Ensuite, comme pour l'amour, il ne convoite que très peu ce sentiment, il ne voit pas l'intérêt de posséder les biens d'autrui, sauf si cela pourrait lui servir. Par exemple, une pièce ,très convoitée par les gens, pourrait tout aussi bien le rendre envieux de la chose, mais seulement pour narguer les personnes qui convoitent tant ce bien. Il n'est pas trop axé sur la richesse, surtout lorsque son but premier est de trouver sa place dans le monde. Le monde est vaste, de toutes les mers, il pense bien être capable de trouver la place qui fera de lui un homme heureux. Très peu paresseux, il tente de faire un maximum de choses en une journée, il déteste passer une journée à ne rien faire. Il veut toujours dépasser ce qu'il parvint à accomplir la veille, mais lorsqu'il n'y arrive pas, il a tendance à perdre le contrôle et s'énerver. Généralement, lorsqu'il est dans cet état, même dieu prierait pour que la personne qui venait qu'à subir sa colère soit épargnée. Il est facile de le calmer, puisque la meilleure façon d'atteindre un homme est par l'estomac. Glouton, il ingurgiterait toute la nourriture du monde si son estomac lui permettait, mais ce n'est malheureusement pas possible. Après quelques assiettes de ragout, il ne parvient plus à y faire entrer quoi que ce soit sans risquer de régurgiter sur la serveuse.
Pour ce qui est du reste, il aime toute la nourriture, bien qu'il sait qu'il ne peut pas manger ce qu'il veut à cause de sa maladie de l'estomac. Il est surtout tête en l'air en dehors des combats, souvent dans ses pensées, il oublie surtout très rapidement ce que les gens vont lui dire lorsqu'il est occupé à faire autre chose, peu, ou moyennement importante.
Histoire
Introduction
Introduction
Le vent soufflait… Mais pourtant, ils ne ressentirent rien. C'était à genoux sur le gravier qu'un père et son fils commémorèrent la défunte femme qui mit au monde un enfant aux allures angéliques. De belles boucles dorées, qui tombaient par-dessus les lunettes du jeune enfant, noircies par le faible éclairage de la ville sous-terraine, revêtant un vieil habit conçu par sa mère peu avant son décès. Avec chance, le gamin n'eut que très peu grandi depuis, comme l'habit aux teintes bleutées lui alla à la perfection. Ce fut en serrant contre lui son fils qu'il éclata en sanglots, comme si sa femme était morte la veille.
Les gens préféraient éviter ces endroits lugubres, même si les personnes qu'ils aimèrent y reposaient éternellement. Entre deux toussotements, le père reprit son souffle et prit le chemin de la maison, en passant les grilles métalliques qui séparèrent le monde des vivants de celui des morts. Ce fut en s'arrêtant devant un puits de lave que le paternel s'alluma une cigarette, tout en regardant les passants le dévisager. Cet homme qui fut auparavant à la tête d'une équipe de Gatherers, un métier qui mettait la vie de ses pratiquants constamment en danger, était désormais vu comme une plèbe. Lorsqu'il perdit sa femme, qui avait souffert plusieurs mois avant de rendre l'âme sans rien dire, que Khen Crowley décida de tout abandonner.
Les semaines qui ont suivi son départ des Gatherers ne furent que plus difficiles. Il rentra souvent à la maison avec une haleine qui rappelait les vidanges qu'il laissait traîner quelques semaines sur le bas de la porte. Parfois, il se permit même quelques débauches du côté de la drogue. Rare n'était pas les fois où ses anciens équipiers vandalisaient sa maison de graffitis le traitant de lâche, de faible, lui disant même de songer au suicide. Mais l'homme, malgré la peine, tenait toujours debout dans le but de faire vivre son seul fils, le seul souvenir que sa femme eut laissé dans cet univers pénible. La seule chose dans ce monde qui le rapprochait le plus de celle qu'il avait tant aimée. Au bout du rouleau, le conseil des cinq lui avait offert une indemnité de départ pour subvenir à leur besoin, le temps que l'homme puisse récupérer du mieux. Mais celui-ci semblait qu'aller de plus en plus mal, consommant de plus en plus de produits à base de tabac, engouffrant ses poumons de fumées toxiques.
Khen parvint à combattre la dépression plusieurs années plus tard. Ce n'était pas sans peine qu'il réussit à y parvenir. Sa plus grande motivation fut son fils, Isaac, puisque malgré ses peines, ses crises et son mécontentement répétitifs, il cachait toujours un sourire qu'il décochait au hasard, redonnant le sourire à son père. Le voir grandir le rendit si fier, qu'il refusa de se laisser dépérir plus longtemps.
Premier Chapitre - La croissance
Une nouvelle époque commençait chez les Crowley, celle qui fut comme une sorte de renaissance pour le paternel, qui reprit toute la confiance qu'il eut jadis. Se tenant bien droit devant un miroir légèrement souillé, il ajusta sa cravate noire, tout en se tordant le cou pour ne pas être étranglé par celle-ci. Il s'engagea dans l'escalier sur lequel les marches grinçaient et pliaient sous son poids. Il entra dans la chambre de son fils, puis le réveilla;
- Isaac, debout, c'est la rentrée. Je ne veux pas que tu me retardes. dit-il en secouant son fils dans son lit.
- Mais papa, je n'ai pas envie d'y aller… baragouina le gamin.
- D'accord… Si c'est comme ça... Khen agrippa le bord du lit à deux mains, puis le fit chavirer, projetant l'enfant en dehors de celui-ci allez, debout, lança-t-il avant de quitter la pièce.
- T'es complètement cinglé, crouton !
Il n'eut guère le choix de se lever à cet instant. Il empoigna les vêtements que son père plaça sur le bureau la veille et les revêtit. Un pull noir, un jean noir, des chaussures noires. À croire que Khen croyait que la seule couleur qui existait était le noir. Le gamin descendit aussi rejoindre son père, qui l'accueillit avec un petit-déjeuner digne d'un roi. Œuf, saucisses, bacon, pain, avec un énorme verre de jus d'orange qui accompagna le tout. Le jeune engloutit tout le contenu de son assiette en si peu de temps que même son père resta surpris.
- Tu manges déjà autant à ton âge… Je n'ai sincèrement pas hâte de voir ce que ce sera lorsque tu auras atteint la puberté, dit-il avant de prendre la dernière gorgée de son café.
- J'fais defenir gros et granf comme toif, répondit le garçon, encore la bouche pleine.
Le père regarda son fils avec ses grands yeux bleus, perplexe, ne souhaitant même pas comprendre ce que lui dit son fils. L'homme indiqua d'un coup de menton la porte d'entrée, mouvement qui fit comprendre à Isaac qu'il devait le suivre à l'extérieur. Ils marchèrent tout le long d'une grande allée, parsemée de graviers, achalandée par plusieurs autres parents qui se rendirent à l'école.
Les quelques minutes de marches qui les séparèrent de l'école se terminèrent rapidement. Devant l'institut scolaire, Khen serra contre lui son fils, s'inclina ensuite pour l'embrasser sur le front avant de disparaître dans la foule. Il n'eut pas le temps de se sentir délaissé. Une dame légèrement plus grande qu'Isaac s'approcha de lui et l'accueillit d'un sourire angélique.
- J'imagine que tu es Isaac, lui demanda-t-elle avec un sourire accroché aux lèvres. Je serai ton professeur cette année, rajouta-t-elle à la suite.
Il était paralysé, gêné, complètement déstabilisé. Il la trouvait si jolie. Il reprit ses esprits après quelques instants, puis sourit à son tour.
- Allez, va rejoindre les autres, nous allons bientôt rentrer, lâcha la femme en désignant la file à laquelle il devait se joindre, puis s'exécuta sur-le-champ.
…
Les quelques heures qu'il passa dans l'établissement scolaire passèrent rapidement, mais pas sans peine. Le passé compliqué de son père eut de grandes répercussions sur les jeunes de son âge. Les parents de ces enfants leur avaient expliqué que si l'un de leurs parents était mort, c'était la faute de l'ancien capitaine Crowley, qui, malheureusement, eut lui aussi un fils. L'intimidation fut la cause de sa fuite. Des jeunes sans merci… Sans pitié… Ils n'épargnèrent nullement l'enfant, qui prit la fuite lors du déjeuner.
Isaac était introuvable, malgré les recherches lancées par les forces de l'ordre. Ce n'était que le soir venu, alors que son père rentra de travailler, qu'ils le trouvèrent. Toutes les années qu'il passa à l'école, il les passa dans l'intimidation et la violence de ses camarades. Puisque, malgré le retour de son père au sein des Gatherers, il ne pouvait pas ramener les morts à la vie. Les enfants lui en voulaient tellement, alors qu'ils savaient très bien que ce n'était nullement sa faute. Mais à leur âge, les jeunes cherchaient toujours quelqu'un sur qui mettre le blâme.
Ses douloureuses années se terminèrent après six ans. À l'âge de douze ans, les jeunes étaient sommés de choisir leur futur métier. Évidemment, Isaac fut influencé par la carrière de son paternel. Seulement… Son petit corps frêle dénoué de muscles l'empêcha de se qualifier durant les tests de force des Gatherers. Sauf qu'une autre option s'offrait à lui. L'escouade des Seekers, une équipe de jeunes dignitaires, recherchait exactement un jeune homme tel qu'Isaac afin de combler leur rang.
Contrairement aux Gatherers, qui, eux, doivent s'aventurer à la surface de l'île afin d'y récupérer des cendres volcaniques. Les Seekers, quant à eux, doivent repérer les zones dangereuses afin que les Gatherers ne s'y aventurent pas. Certes, cela a pour effet de réduire l'économie en divisant les tâches, mais cette façon de procéder a pour but de diminuer les pertes. Isaac se passa et repassa l'idée mainte et mainte fois, quant à rejoindre les Seekers, ou choisir un métier qui était au bas de l'échelle, à vivre dans la pauvreté. Il se rendit compte que, s'il rejoignait les Seekers, la vie de son père allait dépendre de son équipe.
Son choix était fait. Les Gatherers devaient désormais dépendre de lui afin de mener à bien leur mission.
…
« Je veux devenir Seeker, je veux devenir Seeker », Isaac se répétait cette phrase constamment alors qu'il faisait la file pour les inscriptions. Il eut même la chance d'y aller en compagnie de son père, qui prit congé pour l'occasion. Khen tenta aussi bien qu'il le pouvait de détendre son fils, mais ses tentatives ne furent pas concluantes. Le jeune homme, à peine âgé de treize ans, souffrait déjà d'un énorme trouble anxieux, ce qui lui portait grandement préjudice. La peur du rejet, la peur d'échouer, la peur de décevoir les gens, la peur d'être réduit à néant, la peur de mourir… La peur de mourir, à un si bas âge, la majorité des jeunes de son âge se concentrait plutôt sur leurs études et leur futur métier, mais mourir ? C'était loin d'être envisageable, selon eux. Quoi qu'entre une personne qui devait parcourir une île volcanique, où l'horizon se limitait aux quelques mètres qui se trouvaient devant eux et celui qui devait travailler à l'assemblée, le choix était vite fait quant à la personne qui prenait les plus gros risques.
- Isaac, ça ne sert absolument à rien de stresser… Tu es rapide ! Tu peux y arriver, dit Khen, dans l'espoir de le rassurer.
- Je sais, je suis rapide, mais sûrement pas assez rapide… Je suis conscient qu'il y aura toujours des gens qui seront meilleurs que nous dans la vie. Puis, je sais qu'ils acceptent que le plus rapide des candidats qui se présentent, expliquât le jeune homme. Son père resta muet, soucieux des craintes de son fils.
Les quelques minutes qu'il dut attendre avant d'atteindre les bureaux d'enregistrement, il songea mainte et mainte fois à rebrousser chemin, croyant ne jamais être accepté vu sa petite taille.
- Isaac Crowley ! C'est à votre tour, cria l'un des responsables.
Le jeune s'avança, étant soudainement pris par des sueurs froides et une gorge sèche. Son père lui donna une petite tape d'encouragement sur l'épaule en signe de support.
- Me voici, peina-t-il à annoncer au juge.
- Bien. Donne-moi ce formulaire et monte sur cette machine à ta droite, là, désigna l'homme avec son doigt.
- Hum… Okay, gloussa l'adolescent.
Il bondit sur la machine, puis attendit les prochaines directives, qui, selon l'instructeur, semblaient être simples.
- T'attends quoi pour courir, questionna l'homme au crâne dégarni. Si tu ne cours pas, tu ne te qualifies pas. D'ailleurs, tu vas devoir atteindre une vitesse folle si tu veux faire partie des Seekers.
Cette seule phrase ajouta une pression énorme sur les épaules du blondinet, qui passa très près de s'enfarger. Il se mit à mettre un pied devant l'autre, accélérant de plus en plus le pas. Il parvint à atteindre sa vitesse maximale, alors que le tapis roulant dégageait une odeur de plastique brûlé. Il se démena tellement, il haletait énormément. Même qu'à un certain moment, du sang se mit à couler de son nez, sans présenter un réel risque pour lui.
- Okay ! Tu peux t'arrêter. Viens chercher ta note. Au suivant !
Il laissa tomber la pression, prenant un léger moment afin de reprendre son souffle, puis il prit son résultat. Il remercia avec difficulté l'homme, puis repartit à l'extérieur rejoindre son père. Il n'osait guère déplier le papier, craignant être déçu et avoir été recalé.
- Allez, donne-moi ce bout de papier, s'excita Khen, qui l'arracha des mains de son fils, pressé de voir son résultat.
- Ça ne sert à rien papa, expliqua le jeune. J'ai été recalé, c'est évident. Sinon je doute fortement que je sois avec toi en ce moment, ajouta-t-il.
- En effet… Tu avais raison… C'est triste. Tu pourras tout de même retenter l'examen. Seulement, il y a un truc qui ne concerne que toi, bafouilla le paternel en remettant le papier à son fils.
« Un truc qui concerne seulement moi, se questionna Isaac » Il retourna la feuille, ne souhaitant pas nécessairement voir sa note, sachant qu'il était recalé. Seulement, à sa grande surprise, une autre directive était indiquée. Ce n'était pas le sceau ‘'recalé'' qui fut apposé sur le papier, mais la mention ‘‘acceptée'' avec la date à laquelle le cours débutait. Sûrement que la présence de son père influença la décision. Son visage se transforma soudainement en deux ruisseaux. Tout le stress qu'il avait accumulé depuis les dernières semaines fut expulsé sous forme de larmes..
- Tu vois, je t'avais bien dit que tu t'en faisais pour rien ! J'étais sûr que tu y parviendrais, affirma Khen en équiesquant un sourire. Tu t'en faisais définitivement pour rien, rajouta le paternel.
Les émotions étaient définitivement trop fortes pour le jeune homme pour réussir à dire quoi que ce soit, qu'il fit une énorme étreinte à son père.
Il savait qu'à partir de la semaine suivante, les rencontres avec son père allaient être de moins en moins fréquentes, comme il allait être hébergé dans un campement pour les cinq prochaines années. Il savait qu'une fois qu'il allait sortir de là, un homme allait naître.
Deuxième Chapitre - L'île de Wallowdale
- Tu peux être fier de toi, Isaac. Les cinq dernières années furent difficiles, mais maintenant tu peux dire que tu y es parvenu !
Isaac revêtait l'habit officiel des coureurs. Une cape capuchonnée, affichant plusieurs contrastes de verts qui s'arrêtaient derrière les cuisses. Un plastron en tissus thermiques avec une résine ignifuge sur lequel l'emblème des coureurs était brodé et un pantalon avec les mêmes propriétés. Les gants en tissus uniquement ignifuges et des bottes renforcées en cuir capable de supporter le sol brûlant de la surface. Sous son bras, Isaac tenait fermement contre lui, un casque à la vitre teintée, qui servait principalement à ne pas subir les brûlures causées par les cendres volcaniques. Le développement d'une seule tenue prenait plusieurs mois. Avec une tenue aussi spéciale, il était bien normal que les recrues se fissent rares.
- Veuillez l'accueillir chaleureusement parmi vous. Il fait désormais partie de la relève, affirma Allen devant les neuf autres volontaires qui étaient présents lors de la graduation d'Isaac.
- Merci beaucoup, je n'y serais pas arrivé sans vos encouragements, s'exclama la nouvelle recrue, tout en s'inclinant légèrement en guise de reconnaissance.
- Tout le plaisir est pour moi. Maintenant, veuillez-vous rendre à la porte, votre mission commence dans une vingtaine de minutes.
Isaac talonnait ses collègues qui se dirigèrent vers la tour, les menant à la porte, mais ne remarqua pas immédiatement son père. Khen observait au loin son fils, le sourire accroché jusqu'aux oreilles, se tenant bien droit, marchant d'un pas léger. Ce fut seulement rendu devant la gigantesque porte en métal qu'il aperçut son paternel. Il se précipita vers lui tellement rapidement qu'il ne put contrôler le freinage, le plaquant au sol tel un joueur de football. Les deux se relevèrent, essuyant leur vêtement de la poussière.
- Désolé, ça fait tellement longtemps que je ne t'avais pas vu, dit le jeune homme, encore sous le coup de l'émotion.
Son père se contenta seulement de sourire afin de ne pas laisser les émotions éclater. Il voulait paraître plus fort, mais l'âge semblait l'avoir rendu beaucoup plus sensible.
Le bruit d'une énorme porte coulissante vint chercher les dix volontaires, revêtant un léger équipement thermique, au plus profond de leurs entrailles. La porte, une énorme plaque de métal de quatre tonnes et de huit mètres d'épaisseur se situait tout en haut de la tour, qui protégeait les citoyens des cendres volcaniques. Afin de réduire son stress, Isaac était accompagné de son père. Pour la première fois en cinq ans, les deux furent réunis le premier jour de travail de celui qui, il y avait quelques années de cela, pleurait à chaudes larmes en l'absence de son père.
- C'est le grand jour, fiston. Tu n'as pas idée de comment je suis fier de ce que tu es devenu, dit le paternel, en serrant son enfant dans ses bras. Tu m'avais bien dit que lorsque l'on se reverrait, tu serais un homme, puis te voilà, à quelques minutes de ta première mission.
- Papa, arrête, j'ai l'impression que tu me fais des adieux.
- J'ai tout de même le droit d'être fier quand même ! Si seulement ta mère était là… Elle serait tellement heureuse, rajouta-t-il, alors qu'il sentit peu à peu la tristesse remplir son cœur de nouveau. M'enfin… Sois bien vigilant. Je n'ai pas envie d'avoir une mauvaise nouvelle demain. Un homme s'interposa soudainement entre le père et son fils, tout en donnant au fils, une tape de soutient sur l'épaule;
- Isaac, voilà ton jour de chance. Montre-nous que tu peux nous être utile. Tu n'auras pas le droit à l'erreur.
- T'inquiètes, je vais gérer comme jamais! Je me sens enfin prêt, s'exprima avec difficulté Isaac, qui ressentit les mêmes sentiments qu'il eut lors du test de qualification.
- Bien, parce qu'ici, les chances d'y laisser la vie sont assez élevées, répliqua l'instructeur au jeunot.
Cette information inquiéta grandement le père, qui décida de partir.
- Bon, je te laisse, je retourne à l'assemblée, j'ai du boulot moi aussi. Il salua le superviseur en inclinant légèrement la tête, puis serra de nouveau son fils contre lui, avant de s'éclipser dans les escaliers.
Ce fut avec difficulté que l'éphèbe parvint à avaler sa salive, qui se faisait de plus en plus rare. Il s'agissait tout de même de sa première sortie à la surface. La seule chose que l'adolescent savait du monde extérieur est que c'était comparable à la fin du monde. La chaleur élevée, des cendres volcaniques qui brouillent la vue, le ciel assombri, des rivières de lave. C'était ce à quoi ils devaient faire face. Après tout, la ville de Jest se trouvait plusieurs mètres sous la surface terrestre. Isaac trouvait ça tout de même surprenant de voir ce que les ancêtres parvinrent à faire avec une île sur laquelle la surface ne peut être habitée. Le jouvenceau s'était perdu dans ses pensées, peu soucieux de ce qu'il l'entourât. Puis, une main vint agripper son bras, ce qui le sortit sauvagement de ses réflexions.
- Isaac ! Grouille-toi ! Nous devons y aller, les portes se fermeront sous peu ! Courons, cria Allen avec acharnement.
La distance qui les séparait de la sortie semblait impossible à franchir. Les deux hommes devaient parcourir plus ou moins une cinquantaine de mètres en moins de quelques secondes. L'angoisse et la peur étaient deux sentiments bien présents pour les deux coureurs. Eux qui devaient traverser l'énorme plaque de métal, en si peu de temps sans risquer de finir écrasé au centre, en étant aveuglé par les cendres. La vitesse maximale des deux individus était atteinte, ils étaient désormais coincés entre l'énorme plaque, mais ne leur restait que quelques mètres à franchir. L'instructeur traversa la porte, suivie de près par le jeune adolescent qui eut grandement peur de finir en bouillie.
- Tu sais, tes absences pourraient te causer des préjudices. Surtout ici, à la surface, expliqua le capitaine au nouveau coureur.
- Je sais, désolé. Je vais être plus vigilant à l'avenir. J'étais angoissé et je n'arrivais plus à bouger… s'excusa l'adolescent, tout en baissant la tête vers le sol noirci.
- Trêve de bavardage. Tentons plutôt de rejoindre les autres. Ils ne devraient pas être trop loin, rajouta le capitaine de l'expédition.
Isaac ne put qu'approuver la décision et suivit de nouveau son supérieur. Ce fut après une course de plusieurs minutes qu'ils parvinrent à rattraper les autres membres du groupe. Isaac s'étonnait quant à la distance qu'ils avaient parcourue en si peu de temps. C'était sur un territoire dévasté par la force de la nature, parsemé de rivière de lave et de cendres qui nuisaient à la visibilité des coureurs, que ces braves explorateurs devaient risquer leur vie. C'était tout juste s'ils pouvaient apercevoir la mer. L'instructeur se tourna vers le jeune aspirant.
- Gamin, observe attentivement ! Tu vas devoir connaître cet endroit par cœur et noter chaque endroit dangereux ! Une seule erreur de calcul peut te coûter la vie, ou même celle de ton équipe. Nous allons devoir nous séparer désormais, n'oublie pas ce que je t'ai dit !
Le capitaine disparut dans les flocons volcaniques, laissant le jeune Isaac seul, sur ce vaste territoire, n'ayant aucun repère. Il s'arrêta peu à peu de courir, puis s'immobilisa complètement, analysant l'environnement. Il paniquait. Il n'avait qu'une seule envie, rentrer chez lui sain et sauf. Mais malheureusement pour lui, les portes ne s'ouvraient que le lendemain. Si cela était l'étude dont lui parlait ledit capitaine, ça ne lui plaisait guère. À cet instant, deux options s'offraient à lui; rester là et pleurer son sort, ou courir.
Il se releva de sa position fœtale, puis pris son courage à deux mains. Il ignorait même pourquoi il fut si stressé. Il n'eut que très peu de choses à faire, notamment ; analyser le territoire; noter les zones dangereuses; puis toujours aller de l'avant jusqu'à ce que les premières lueurs perturbent de nouveau la vision du jeune coureur. Plusieurs émotions bouillonnaient en lui… Notamment la peur, la curiosité et la perplexité. Mais le courage se démontrait de plus en plus dominant face à celles-ci. Ce fut en frappant maintes et maintes fois le sol qu'Isaac parvint à prendre le contrôle et sprinta vers l'inconnu.
Dans sa course digne d'un champion de marathon, il repéra plusieurs rivières de lave, passant de très près de finir dans l'une de celles-ci. L'endurance du jeune homme était remarquable. Il avait la capacité de courir de longues heures sans même décélérer, mais c'était là ses seules forces. Courir et avoir un cardio admirable. Soudainement, le sol oscilla. Déséquilibré, il tomba dans le gouffre qui venait de se former sous ses pieds, n'ayant eu aucunement la chance d'agripper le bord.
En plus de retomber dans la noirceur, tout était froid. Ce qui était grandement contradictoire vu sur quoi l'île fut fondée.
Lors de sa chute, sa jambe droite s'était fut écrasée par une énorme pierre, brisant à plusieurs endroits le membre de travailleur. L'adrénaline l'empêchait de savoir à quel niveau, ou même l'intensité de sa blessure. La seule chose qu'il savait, c'est qu'il ne pouvait plus bouger et était coincé seul, dans ce trou lugubre.
Il n'avait désormais plus aucune notion du temps. Il ne verrait même pas les rayons de soleil percer ce ciel assombri par ce nuage volcanique.
Au bout de plusieurs heures, alors que tout semblait perdu… Une présence s'était fait ressentir, mais la vue trouble d'Isaac lié à l'énorme quantité de sang qu'il avait perdu l'empêchait de distinguer autre chose qu'une ombre.
Troisième Chapitre - La dette
Ce ne fut qu'à l'odeur d'une bonne tasse de thé, qu'Isaac sortit de son sommeil approfondi. Son nez s'agitait, tel un chien reniflant un délicieux os. Il écarquilla les yeux lentement, mais sa vision trouble ne lui permettait toujours pas de distinguer les formes. Il parvint seulement à distinguer un mur blanc perle, qu'après quelques instants. Il tenta rapidement de se redresser, mais une douleur horrible s'attaqua à sa jambe droite, puis s'exprima dans un énorme cri de détresse. Un homme se précipita dans la chambre, une seringue à la main, puis lui administra une dose d'une substance qu'il ne pouvait identifier, mais qui soulagea rapidement sa douleur. L'homme regarda le jeune homme qui visiblement ressentait de plus en plus les effets de l'anesthésiant.
- Tu ne devrais plus avoir mal, j'ai paralysé temporairement ta jambe afin que tu ne ressentes plus la douleur, dit le vieil homme d'une voix délicate et rassurante.
Mais Isaac avait tout de même beaucoup de questions en ce qui concernait cet endroit et qui était cet homme. Il tenta d'engager la conversation, mais s'endormit aussitôt.
Plusieurs heures passèrent avant qu'Isaac sorte de nouveau de son sommeil. Lorsqu'il ouvrit de nouveau les yeux, l'homme était installé dans un coin, avec une pipe à la main, soufflant une bonne bouffée de son tabac dans les airs. Isaac s'exclama à la vue de l'homme.
- Qui êtes-vous ? Quel est cet endroit ? Répondez-moi !
Dans une voix tout aussi délicate que la dernière fois, l'homme se présenta enfin, mais avant tout, il ramena le jeune à l'ordre, en expulsant de nouveau un nuage de fumée.
- Écoute gamin, ce n'est définitivement pas en t'énervant comme ça que j'ai envie de répondre, mais je peux comprendre ta crainte. Je me présente, Archibald Travers. Tu te trouves présentement chez moi, à l'écart de toute société. Je vis ici depuis bientôt vingt-cinq ans. Soit, bien avant ta naissance si je me fie à tes traits physiques.
Il s'arrêta à la fin de sa phrase pour prendre de nouveau une bonne inspiration de sa pipe qui dégageait une odeur immonde. Après tout, le tabac avait été interdit à Jest cinquante ans plutôt, s'était donc une chose qu'Isaac ignorait et ne semblait nullement apprécier.
- Tu es d'ailleurs mon premier visiteur en plus de quinze ans. Bien que je sois conscient que ton arrivée n'était pas planifiée. Je peux bien te faire faire un tour du propriétaire. Mais pour ce faire, tu auras besoin de ces deux objets à ta droite, sinon, tu ne parviendras pas à sortir de la chambre.
Isaac regarda à sa droite, puis remarqua les deux objets en métal. L'objet semblait être des sortes de canne, avec une passerelle sur laquelle les aisselles s'appuyaient, puis au centre se trouvait une poignée. L'adolescent se redressa, empoigna lesdites cannes en fer, puis s'appuya contre celle-ci. Ayant l'agilité d'un manchot sans cervelle, le jeune adonis trébucha et finit le visage premier contre le mur, mais se releva aussitôt. Il retenta le mouvement, mais cette fois-ci en répartissant son poids sur sa jambe intacte et se mobilisant avec ses deux bouts de métal. Il s'habitua tout de même rapidement à cette façon de se déplacer, puis se dirigea derrière le fumeur qui venait tout juste d'évacuer sa fumée, telle une cheminée. Involontairement, l'éphèbe en aspira une partie, l'étouffant.
En dehors de la chambre, le blondinet remarqua que tous les murs étaient blancs. À croire que l'homme était une sorte de divinité humaine. Quoiqu'avec une longue barbe blanche, le crâne dégarni, revêtant des habits blancs, il y avait tout pour y croire. Son analyse fut déstabilisée par la prise de parole de son hébergeur.
- Comme tu peux le voir, j'ai beaucoup de plantes. Je tiens à préciser que je suis médecin et chimiste. Tout ce qui se trouve ici provient d'une île non loin d'ici.
L'estropié interrompit le vieillard, ne le laissant pas placer un seul mot de plus;
- Vous voulez dire qu'il y a d'autres îles ? Mon peuple ne connait vraisemblablement pas cette information…
- Ton peuple ? Je suis seul sur cette île depuis vingt-cinq ans et je n'ai jamais pris connaissance d'un quelconque peuple. La raison même de ma venue ici est qu'il s'agit d'un volcan et la surface de l'île n'est pas habitable. Même que j'étais persuadé que tu n'étais qu'un simple homme qui s'était perdu.
- Nah, je ne suis aucunement perdu. Bah… Oui, mais je suis né sous la surface, dans une ville peuplée de milliers d'habitants.
Le vieillard contestait de plus en plus la venue de l'adolescent, refusant catégoriquement de croire son bla-bla. Mais la discussion ne menait nulle part. Le vieillard continua de lui faire le tour, en lui montrant sa bibliothèque, la salle à manger, son laboratoire et bien d'autres pièces. Ils retournèrent au chevet du jeune, où le vieux lui administra une nouvelle dose d'antidouleur. Tout allait bien, jusqu'à ce que le vieux fit soudainement la mention d'une dette au coureur.
- Tu vas devoir travailler pour moi désormais. Tu serais en quelque sorte mon assistant. Tu dois admettre que tu n'as pas d'autre choix que d'accepter vu ta situation, gamin.
Isaac regarda sa jambe, puis releva la tête en direction de son interlocuteur.
- Non. Je veux seulement retourner à Jest. Ils pourront m'aider. Le jeune apprit de nouveau à s'opposer à ceux qui tentaient de lui imposer leur mode de vie.
- Comment ça, non ? Te sens-tu vraiment en position de négocier ? Si ce n'était pas de moi, tu serais mort dans ton trou, à te vider de ton sang.
- Ça l'aurait peut-être été mieux de la sorte. Après tout, je ne connais rien en chimie, ou même en médecine.
- Tout s'apprend, petit gars. Tu crois que les professionnels sont nés avec leur connaissance ? Non, ils ont étudié et appris sur le tas.
- Je refuse quand même.
Le vieil homme s'approcha lentement d'Isaac, qui était paralysé par la drogue que le médecin lui avait injectée. Il coupa le fil qui retenait la blessure fermée, puis y inséra un doigt. Isaac se mit de nouveau à crier de douleurs, demandant de l'aide, mais personne n'entendait sa détresse. Le courage d'Isaac surprit tout de même le médecin, mais ne l'empêcha nullement de le faire souffrir. Certes, il lui avait administré un antidouleur, mais ça calmait uniquement les douleurs liées à la guérison. Il ressentait, malgré tout, la douleur si quelqu'un lui infligeait volontairement. La médecine avait tout de même ses limites. Ce ne fut qu'au bout de plusieurs minutes de tortures que l'éphèbe plia à la demande du chauve.
- Ok ! Arrêtez, je vous en prie ! Je vous aiderai ! Mais cessez cette torture, s'époumona-t-il à dire dans la douleur.
L'homme retira son doigt de la plaie, puis se mit à recoudre l'ouverture.
- Tu vas passer un mauvais quart d'heure si tu tentes encore de t'opposer à moi. Je suis probablement vieux, mais j'ai plus d'un tour dans mon sac.
Isaac comprit à ce moment que le vieillard était timbré et qu'il allait devoir subvenir à tous ses besoins.
- La semaine prochaine, tu devras t'exécuter. Si tu rates une seule recette, je peux te garantir que tu vas souffrir longtemps.
Le jeune homme gloussa avec difficulté le peu de salive qu'il avait. Il craignait déjà mourir ici, pensant même ce qu'il avait dit à l'homme quelques instants plus tôt. Il aurait dû y rester. Ce ne fut qu'au bout de plusieurs semaines, que le jeune comprit comment faire une seule recette, sans la foirer. Il souffrit maintes et maintes fois, pendant plusieurs heures. Il songea même à consommer l'un des poisons, dans le seul but d'en finir rapidement avec sa vie. Seulement, il espérait tellement revoir son père un jour, qu'il n'eut pas le courage cette fois-ci.
Les apparences étaient bien trompeuses. Alors qu'Isaac pensait que le vieux procrastinait constamment, il n’en était aucunement le cas. Dans les faits, le médecin chimiste travaillait en permanence, puisqu'il allait souvent sur les îles voisines vendre ses confections. Un assistant allait définitivement lui être utile. Ce n'était pas non plus une perte pour l'adolescent que d'apprendre d'un homme aussi expérimenté. Ça ne pouvait qu'être bénéfique pour le garçon. Lorsque le médecin partait en voyage d'affaires, il lui avait donné pour tâche de confectionner en plusieurs exemplaires chaque recette qui se trouvait dans son livre.
Ce fut avec beaucoup de pratique qu'il parvint à mémoriser la majorité des recettes figurant dans le répertoire du médecin, mais il eut une préférence pour les poisons paralysants, ainsi que tout ce qui pouvait faire de gros dommages au corps. Il ignorait combien de temps il était parti, même le nombre de fois que son anniversaire passa, mais quand Isaac s'amusait, il avait tendance à oublier tout ce qui se passe autour de lui. La seule chose qu'il remarqua, c'était que ses membres avaient poussé et non pas seulement ses bras, ses épaules et ses jambes. Même le membre qui pendait aisément entre ses pattes. Au fil des années, il apprit même à apprécier l'homme qui le torturait des heures durant, parce qu'il avait échoué une recette. Seulement, il ignorait si c'était psychologique, ou seulement l'habitude qui lui donna ce sentiment.
Quatrième Chapitre - La grande explosion
Depuis les dernières années, le médecin changea grandement son attitude envers le jeune, ne le considérant plus comme un gage, mais bien comme son assistant. Archibald passa la matinée à travailler sur les arrangements préopératoires, plaçant au côté du lit d'Isaac un sac accroché sur un trépied qui, en plus, était capable de contrôler la quantité de soluté qu'afflux dans le sang du patient. Les préparatoires terminées, Archibald alla chercher son assistant, qui devait plutôt être appelé par son titre, chimiste.
- C'est l'heure, Isaac. Ensuite, tu seras libre comme l'air.
- Je ne suis pas si pressé de partir, Archibald. La seule chose dont j'ai envie est de voyager avec vous lors de votre prochain départ. Vous savez, visitez le monde que ce peuple a tenté de me cacher.
- Comme tu veux, après tout, tu peux facilement survivre par toi-même désormais, je sens ton courage et ta bravoure. Mais dehors, sur les mers, il y a des centaines de dangers, tous plus dangereux les uns que les autres, sans parler des pirates. En plus, tu n'es nullement familier avec le système gouvernemental. C'est, selon moi, des plèbes.
- Vous me connaissez, si je me retrouve dans l'eau chaude, je peux toujours bien m'en sortir, avec mes capacités de coureur, je peux toujours fuir.
Le jeune adulte extirpa une fiole de son pardessus et l'agita devant les yeux de son maître;
- Sinon, je peux toujours en verser quelques gouttes, très subtilement, dans le verre de la personne qui m'agace et prendre la fuite sans que personne ne sache qui a commis le crime. En prime, les composantes ne peuvent pas être identifiées, puisque les molécules dans ce poison sont grandement modifiées.
- Je reconnais bien là mon élève. Je t'avais bien dit que de devenir mon assistant serait bénéfique. Regarde où tu t'en vas maintenant, si près de ton grand voyage. Le vieillard prit une pause pour prendre une bouffée de sa pipe, puis la fit sortir par son nez. Avant de reprendre la parole.
- Enfin, nous devrons nous dépêcher, nous partons demain à l'aube. Aujourd'hui, c'est la grande opération! Va t'installer sur la table, je m'occuperai du reste.
Isaac fit comme son maître lui demanda, puis alla s'allonger sur la table, angoissant tout de même à l'idée. La blessure d'Isaac avait mal guéri, vu l'écart entre le jour de la blessure et celui de l'opération. Près de cinq ans plus tard. Mais il avait confiance en l'homme qui lui avait tout appris.
Archibald pénétra la peau du jeune blondinet avec un cathéter, puis laissa le soluté pénétrer le corps de celui-ci. Puis peu à peu, les paupières du patient devinrent lourdes, jusqu'à ce que celui-ci s'endorme comme un bébé.
…
Archibald Travers était vraiment un médecin hors pair, pouvant tout accomplir. Il parvint à guérir la jambe de son apprenti sans complication. Pendant le sommeil de ce dernier, il glissa dans son sac une centaine de comprimés pour contrer la douleur. Seulement, un énorme tremblement vint déstabiliser le calme dans ce petit repère. Isaac se réveilla en sursaut, remarquant même son maître qui peinait à rester debout. Archibald hésita quelques instants avant de se jeter sur Isaac. Après tout, il lui avait seulement promis de guérir sa jambe une fois que sa dette a été payée. Sauf que l'homme se convaincu que personne ne devait mourir dans de telles circonstances, laissé seul, sans pouvoir fuir. Surtout que depuis les dernières années, il développa un lien, comme un père envers son fils. Laisserait-il son fils mourir de la sorte ? Il se projeta immédiatement sur Isaac, lui lança de ce fait même le sac qui traînait tout près, puis décolla. Il fit escale à la bibliothèque, prenant ainsi ses livres les plus utiles avant d'évacuer sa demeure. Isaac, ne pouvant marcher, n'avait qu'une seule chose à faire, rester coucher sur la table roulante. Il voyait à quel point le vieux se malmenait pour récupérer ce qu'il valorisait. Le sol semblait s'agiter de plus en plus, au point où une fissure se créa dans l'un des murs. Ce fut la première fois qu'Isaac vivait un tel tremblement de terre.
Son professeur empoigna fermement la barre, puis le guida vers son navire. Isaac tentait d'exprimer sa peur, mais seul le silence résidait en lui. C'était fort probablement la meilleure chose pour son éducateur de ne pas avoir quelqu'un lui crier dessus en panique.
- Tiens bon gamin, nous serons bientôt loin d'ici! exclama le vieil homme.
Archibald ne prit même pas la peine d'aller mettre le jeune en sécurité, aussitôt qu'il ouvrit les voiles, celles-ci furent soufflées par une machine, aidant grandement le décollage du navire. Tandis que le vieillard manipulait la roue, Isaac se contentait de fermer les yeux, craignant qu'il s'agissait de la fin.
Une énorme explosion se fit entendre et même ressentir, assourdissant de par ce fait les deux hommes. La détonation fut si puissante, qu'elle déstabilisa le chauve. L'île de Wallowdale venait de partir dans un seul éclat, projetant des roches magmatiques partout sur l'océan, manquant de peu le navire. Le cataclysme ne laissa rien de plus qu'un nuage sombre au-dessus des vestiges. Personne ne pouvait survivre à une telle explosion. Les deux individus furent grandement chanceux de pouvoir s'en sortir sans blessure. Mais ce n'était que le début de leur misère, puisque les milliers de tonnes de terre qui avaient été projetés dans les airs se pliaient désormais aux lois de la physique. Les débris s'écrasèrent dans l’abîme avec une puissance incalculable, créant des vagues qui se précipitèrent dans tous les sens.
Le vieillard regardait le raz de marée se diriger vers eux, puis se mit à réciter une prière, afin que les dieux les protègent. La lame de fond parvint à les rattraper au bout de quelques secondes seulement, entraînant dans son sillage l'embarcation à voiles. Le sentiment d'élévation se fit ressentir, alors que le vieillard s'était précipité sur Isaac afin de le protéger. Avec un peu de malchance, une parcelle d'eau aurait eu la chance de l'emporter dans les abysses. Ce fut qu'au bout de plusieurs minutes que le tsunami, qui portait l'embarcation, calmait de plus en plus son débit, venant déposer délicatement les deux mortels sur une mer moins agitée.
Puis soudainement… Le calme… Une puissante lumière vint brûler le visage du patient, suivi d'un vent délicat qui effleurait sa peau. Puis une douce mélodie fit son chemin jusqu'aux oreilles sensible du jeune adulte. Qu'était-ce ? Il l'ignorait, mais sa seule façon de découvrir d'où ça venait était en ouvrant les yeux. Lentement, craignant encore le danger, il ouvrit un seul œil. Ce qu'il vit par la suite le fit se redresser sur la table, avec un regard d'éblouissement.
Le ciel d'un bleu immaculé couvrait l'horizon, tandis qu'une bordée d'oiseaux volait tout près de la voile sous laquelle il fut placé. C'était donc ces bêtes volantes qui envoûtaient les oreilles du chimiste?
- Isaac, ne te lève pas, tu risques de trébucher. Il était déjà trop tard pour l'avertir, il était déjà près de la barrière à admirer la vaste étendue d'eau qui bordait le navire sur lequel il se tenait.
- Archibald ! Vous avez vu l'horizon ! C'est magnifique ! Comment se fait-il que nous n'ayons pas eu vent de cela à Jest!
- Pour ça, je n'en ai aucune idée, petit. Mais cesse de t'énerver, je ne voudrais pas que tu finisses à la mer, avec ta jambe, tu ne pourrais même pas nager et tu finirais en dégustation pour roi des mers.
- Roi des mers ? Qu'est-ce que c'est ? Questionna le blondinet.
- Oublie. La seule chose que je peux te dire, c'est que si tu en vois un, il se peut fortement que tu ne puisses raconter ton exploit à qui que ce soit, sur ce, reste prudent. Mis en garde le chauve.
Isaac était émerveillé. Il voyait pour la première fois le soleil, qui était d'ailleurs aveuglant pour lui. Mais tout ça valait la peine, selon lui. Il découvrait le monde tel que dessiné par les dieux et non pas une vie sous terre comme les dirigeants l'avaient décidé. Seulement… Ce fut en méditant à tout ça qu'il repensa à son père, qu'il ne reverrait jamais. C'était déjà le cas pour sa mère, mais maintenant son père… Quoi qu'il dût lui-même penser que son fils était mort. Les émotions reprirent le dessus. Certes, ça faisait une éternité qu'il l'avait vu, mais il espérait tout de même pouvoir le revoir avant sa mort. Il n'en eut malheureusement pas la chance. Il se convainquait que ce dernier était désormais dans un monde meilleur, mais il refusait catégoriquement d'y croire. Il avait le sentiment que ce dernier avait pu survivre, mais ne possédait aucune preuve pour confirmer ses propos.
Il passa plusieurs heures à pleurer son défunt père, jusqu'à ce que Archibald l'arracha de ses pensées.
- Isaac, nous sommes arrivés.
Il ouvrit les yeux et fut de nouveau émerveillé par ce qu'il avait la chance de voir. Il essuya les larmes qui ruisselaient sur ses joues, puis admira le paysage. Les lumières qui éclairaient les rues, surplombées par un doux filtre sombre, où une fine couche blanche s'était posée. Cette vue changeait de l'horrible paysage terreux qui recouvrait la ville de Jest. Il aimait bien ce Nouveau Monde, s'il pouvait vraiment le décrire comme tel. Les rues étaient bondées de gens, tous ayant un style vestimentaire diffèrent. Il avait qu'une seule envie, marcher, mais sa jambe l'en empêchait.
- Archi, je peux avoir mes béquilles, je dois absolument visiter ! s'exprima avec entrain l'estropié.
- Ah… Tes béquilles… Désolé Isaac… Je ne peux malheureusement pas te les fournir… dis le médecin avec désolation. Pour être honnête… Je les ai oubliés sur l'île… et comme tu t'en doutes… elles ont disparu dans l'explosion… Comme tout le reste, continua-t-il à expliquer à son apprenti.
Archibald avait probablement oublié une chose à propos d'Isaac… C'était qu'il était grandement têtu. Il bondit en bas de son lit, puis se mit à sautiller telle une gazelle dans un champ. Il s'était appuyé à plusieurs reprises contre la barrière, puisque ce dernier trébuchait souvent. Le docteur attrapa le sac du jeune, puis lui vint en aide.
- Tu sais que tu es le gars le plus têtu que j'ai connu ? Je peux te déconseiller de bouger, mais je ne vais tout de même pas te laisser seul dans un endroit pareil. Allez, accroche-toi, nous irons lentement, je ne voudrais pas que la plaie s'ouvre. Dit-il en plaçant le bras de ce dernier autour de son cou.
Isaac fit un énorme sourire à l'homme qui lui venait en aide, pour une deuxième fois. Il remercia le vieil homme en le lui susurrant à l'oreille.
- Nous dormirons dans une taverne non loin d'ici, c'est beaucoup plus confortable que les lits que nous avons sur le navire. Dit-il en insérant sa pipe dans sa bouche.
Le chimiste avait désormais tout un monde à explorer, mais ignorait jusqu'à quel point ce monde était vaste. C'est sur l’île de Pacci , une île qui se trouvait sur la dangereuse mer de Grand Line, que le jeune homme commença son voyage.
Cinquième Chapitre – La vie de maudit[TimeSkip de deux ans]
Une brise glaciale déferlait sur le visage du jeune chimiste, qui peinait à mettre un pied devant l'autre. L'apprenti chimiste grelottait et claquait des dents. Un changement radical de la température à laquelle il fut habitué. Une île volcanique qui cachait dans ses fonds une ville, c'était presque trop cliché comme île sur Grand Line, selon les dires de son compagnon, Archibald. Ce fut d'un pied lent et claudicant qu'Isaac se frayait un chemin sur la petite allée qui divisait deux pâtés de maisons.
À travers la solide neige qui bondait les rues, de jeunes enfants étaient parvenus à faire de petits forts sous lesquels ils se cachaient, pour ensuite resurgir avec des boules de neige, qu'ils se lançaient. Pour le peu de temps que le virtuose y avait été, au moins deux enfants s'étaient blessés, cassant ses tympans par des pleurs incessants.
Son tuteur aperçut l'irritabilité de son apprenti et attrapa sa main d'un mouvement brusque et le tira rapidement à l'intérieur d'un café. Cette ruade l'avait presque fait trébucher quelquefois. Cependant, le confort des lieux lui fit oublier rapidement que son maître avait possiblement risqué sa vie. C'est dans une ambiance calme que le jeune homme parvint à reprendre ses esprits, suivi d'un bon arôme chocolaté qui l'avait envoûté et diriger vers le bar. Il reniflait à cœur joie, les yeux fermés, afin d'imprimer cette odeur dans sa mémoire pour ne pas l'oublier.
- Qu'est-ce que je peux vous offrir mon cher ? Dit une femme à la voix mélodieuse, qui s'approcha de lui, s'accoudant sur la surface en bois qui les séparait.
- Je veux cette odeur ! Peu importe ce que c'est ! S'exclama le jeune homme, ignorant totalement la substance qu'il allait recevoir.
- Un chocolat chaud pour monsieur ! Dit-elle, avant de se retourner vers son comptoir pour lui préparer son nectar.
Archibald regardait de loin le jeune homme, toujours étonné de son innocence. Il s'approcha lentement, au même moment que la serveuse lui présenta son breuvage chocolaté, tout en lui faisant un sourire.
- Archi ! Goûte ce truc ! C'est complètement dingue ! Affirma le virtuose avant d'en prendre une bonne gorgée.
- Nah, c'est bon. Je connais bien ce goût, je te laisse en profiter. Dit-il avant de faire signe à la serveuse qui revint près du bar.
- Que puis-je pour toi mon cher ? Questionna-t'elle.
- Je vais te prendre un café, noir, sans sucre. Commanda le gardien de l'apprenti chimiste avant de se retourner vers lui, le scrutant alors qu'il découvrait tout juste le bon goût du chocolat chaud.
À l'aide de simagrées, il tenta en vain d'obtenir l'attention de son apprenti. C'est à ce moment que le professeur le ramena à l'ordre en posant sa main sur l'épaule du jeunot et le poussant d'un coup, faisant ainsi tourner le tabouret sur lequel il siégeait.
- Isaac, nous devons parler de ton truc. Tu sais, ce que tu as trouvé. Tu vas devoir faire quelque chose de ça, afin que personne ne te le vole. Affirma le vieillard.
- Tu insinues quoi par-là ? Tu veux que je mange ce truc ? S'exclama le jeune homme, d'un air dégouté. Pensant surtout à la capacité de nager, considérant qu'il n'avait jamais vraiment eu la chance de le faire auparavant.
- Soit tu le manges, soit je le mange, soit nous le vendons. Il n'y a pas d'autre façon pour s'en débarrasser. Comme tu ne sembles pas ouvert à le manger et que je n'ai pas envie de perdre ma capacité à nager... Nous allons devoir le vendre.
- Et ça vaut cher ? Je veux dire... Qui pourrait bien avoir envie de ce genre de truc ?
- Tu vois Isaac... Plein de gens rêvent de ce genre de pouvoir... Puis en même temps, si tu ne le manges pas, tu risques d'être déçu si jamais il s'agissait d'un pouvoir immense.
Le jeune homme se remit en question. Et si le vieillard avait raison. Il risquait de passer à côté d'une belle opportunité.
Pendant que le novice était perdu dans ses pensées, Archibald sortit le '' fruit'' de son sac et le contempla.
- Isaac, je m'excuse pour ce que je vais faire... Mais tu en auras grandement besoin.
Le chimiste sortit de sa bulle, prêt à questionner son tuteur, mais fut plaqué au sol avec une telle force, qu'il eut le souffle coupé. Tentant désespérément de reprendre sa respiration, mais il n'y parvenait guère comme le fruit était tenu au bord de ses lèvres. Il se débattait tant bien que de mal, mais en vain.
Le vieillard força l'ingestion du fruit à son élève, qui n'eut pas d'autre choix que d'avaler l'horrible baie au goût amer. Avec la force de sa main qui le maintenait au sol, Archibald tenta de se relever en poussant sur la poitrine de son apprenti. Le jeune gisait au sol, cherchant son air, toussant et crachant quelques morceaux de cet horrible fruit.
Il sentit une inflammation au niveau de sa main qu'il approcha de son visage lentement. Il remarqua notamment que sa main avait été légèrement brûlée.
- C'est fait. Maintenant, tu es maudit. Affirma le vieillard, sous les regards stupéfaits des clients et de la serveuse, pris de panique.
- Mais... mais tu es malade putain ! Dit le virtuose au travers deux grandes respirations, qui combattait ses nausées.
Archibald acquiesça d'un hochement de tête positif. Avant de reprendre la parole.
- Oui, je l'admets. Mais regarde ma main. Tu vois ma main ? Elle est brûlée. C’est toi qui m’as fait ça.
- Je suis le chanceux qui t'annonce que le fruit que tu as ingurgité est un logia. Pas n’importe lequel aussi.
- Mais, je n'en voulais pas ! Cria-t-il à bout de souffle.
- Peut-être, mais il est trop tard désormais. Les effets sont irréversibles. Une fois que tu auras contrôlé ton pouvoir, je n'aurai plus à te surveiller et te protéger. Rappelle-toi que je me fais vieux Isaac, j'ai fait ça pour ton bien. Tu me pardonneras un jour. Le jour où tu comprendras que j'avais raison de faire ça. Tu peux m'en vouloir. Mais tu comprendras.
Archibald ramassa les éclats de céramique de ce qui était, auparavant, la tasse qui contenait le délicieux chocolat chaud d'Isaac, puis quitta les lieux sans se retourner. Une fois la porte traversée, la serveuse et deux des clients qui se trouvaient sur les lieux se ruèrent vers l'apprenti chimiste, s'assurant qu'il allait bien. Le jeune homme ne comprenait toujours pas ce qui venait de se passer. Scrutant la porte avec espoir qu'Archibald revienne, mais en vain. Il se retrouvait seul, maudit par un pouvoir inconnu, dans un monde inexploré.
Isaac Crowley
Khen Crowley
Allen (Superviseur)
Archibald Travers
Professeur
Serveuse
Hors Roleplay
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- Pseudo : Ekynox
- Âge : 27 ans
- Comment avez-vous connu le forum ? : Un ancien qui revient
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