Strauss D. Kendrick
Début d'année 1504C'était un jour comme un autre. Le repas du midi avait été, comme à son habitude, indigeste et très peu nutritif. Kendrick et ses petits camarades de l'orphelinat, étaient partis jouer dans la rue. S'armant de bouts de bois et autres petites pierres, tous, s'étaient mit d'accord pour jouer à la guerre. C'était toujours la même histoire, des gentils contre des méchants, Kendrick lui, était désigné comme méchant, un peu comme tout le temps, mais ce n'était pas un problème pour lui. Tout le monde savait que c'était un voleur, surtout la matrone, qui l'avait régulièrement pris la main dans le sac, un de la cuisine qui plus est.
En-tout-cas, la guerre avait commencé. Tous s'armèrent de cailloux, puis se les jetèrent un à un, emprunt d'une certaine volonté de nuire à leurs adversaires. Cherchant à toucher là où ça fait naturellement mal, au delà de l'amusement, il y avait avant tout l'occasion de régler certaines tensions, quitte à réellement ce blesser. Peu parvenait à faire mouche, mise à part ceux de Kendrick qui ne semblait n'en rater presque aucun. C'était une chose qui agaçait ses petits compagnons du camp d'en face, mais qui réjouissait ceux qui partageaient le sien. Les projectiles frappaient et avaient à peine le temps de rester sur le sol qu'ils venaient à être jeté de nouveau de l'autre côté de la rue, donnant l'illusion d'une nuée de petites pierres allant et venant comme le ferait de petits insectes agités.
De longues minutes de chahut, des ecchymose ponctuant l'épiderme de certains, ce sont naturellement mes cries et le pleures qui ne tardèrent pas à s'élever dans ce coin du quartier, mais pour autant, ceux encore debout, ne semblait guère avoir l'idée même de mettre fin à ce déchaînement de haine.
Il fallut tout de même de longues minutes pour que tous, alors à court de munitions perdues maladroitement dans le décor, décidèrent de prendre leurs bâtons et foncèrent dans le tas. Malheureusement pour le jeune Kendrick, là était son principal point faible : il ne savait pas manier son arme avec autant de dextérités qu'il pouvait le faire avec quelques cailloux. C'est ainsi qu'il se prit un premier coup, puis un second. Il allait proclamer amèrement sa défaite, mais une explosion au coin de la rue calma les ardeurs de tous les enfants.

L'instant fut assourdissant. Ramassant par le choc, le poids de son petit camarade de plein fouet, poussé alors par le souffle de la déflagration, tombant ainsi sur lui, imposant son corps sur le sien qui s'avérait déjà endolori par les coups qu'on lui avait porté, il vint à tout bonnement s'écrouler, lâchant un râle que personne ne put entendre. Un instant de flottement, des bourdonnements dans les oreilles, le jeune garçon repris conscience dans un fin nuage de poussière, voyant des ombres passer à côté de lui et pour certaines, saisir avec difficulté le corps inanimé qui pesait sur le sien, l'idée même de se relever seul ne lui parcourait même pas l'esprit, lui qui était complètement déboussolé. Des petits camarades moins touchés cherchant à tirer leur ami de ce bourbier, ils laissèrent pourtant Kendrick derrière, devant après quelques minutes, se redresser seul et reprendre ses esprits comme il le pouvait.
Un vent de panique toucha Logue Town, sans doute encore plus choquant que l'incendie de l'année passé, tous vinrent à chercher une cachette, à fuir le quartier par peur de représailles, tous, sauf Kendrick. Loin d'avoir peur, étrangement, son cœur battait tellement fort, mais c'était là l'excitation. Ce questionnant plus sur la raison de ce vacarme, que sur ce qu'il ressentait vraiment, une main vint à saisir son bras et à le tirer. Un des rares amis qu'il avait, Ryu, lui hurlait dessus. Peinant encore à entendre ses mots, là où ce qu'il entendait seulement, n'était qu'un essaim vrombissant dans le creux de ses oreilles, il dut se résigner à le suivre, tiré par l'avant-bras.
Finalement raisonnable, il suivit son ami, manquant de trébuché sur le corps d'un de leur camarade de jeu, le visage rougi par le sang et aplatit par une pierre tombée des étages de la bâtisse dorénavant en feu, l'image resta encré quelque temps dans l'esprit du jeune garçon de treize ans qu'il était alors. Courant par réflexe, par mimétisme, animé par son partenaire, cette image tragique vint à faire remonter à ses yeux de sombres souvenir, celle qu'une enfant de huit à l'époque, n'aurait jamais du voir.
Revoyant ses parents dans un état similaire à ce pauvre enfant, l'excitation passée se changea tout naturellement en dégoût et il commença à régurgiter son maigre repas du midi. Manquant de trébuché dans sa course machinale, mais tout autant de s'étouffer avec ce qu'il avait pu régurgiter, attirant l'attention d'Emilio, celui-ci s'arrêta et s'approcha de son ami en mauvaise posture. L'aidant à évacuer, prenant soin qu'il ne s'étouffe pas en plus de sa condition déjà particulière.
Planté au milieu d'une rue venant à se vider, croisant un contingent de la Marine, passant à leur côté sans leur prêter attention, l'un d'eux vint pourtant à s'arrêter à leur niveau. Prenant soin de s'assurer de leur état, même affaiblit et troublé, le jeune Kendrick ne pouvait s'empêcher d'avoir peur de cet homme, lui qui pourtant ne lui avait rien fait, mais qui de par l'uniforme, lui fichait une trouille pas possible.
Ils avaient tué ses parents, des années plus tôt, pour d'obscures raisons, sans nul doute un acte de racisme, sa mère n'étant guère humaine. En-tout-cas, depuis prêt de cinq ans, il avait toujours cherché à fuir les soldats, encore plus après la mise à mort de Gold Roger, qu'il avait étrangement idolâtré, lui une figure qui avait affronté la Marine. Pourtant, là, à cet instant précis, il dut se résigner à faire confiance à cet homme, même s'il était dans cet uniforme et qu'il pouvait penser comme ceux qui avait tué ses parents, il ignorait sans doute et surtout l'ascendance du jeune garçon, qui n'était clairement pas flagrant. Rajouté à cela l'innocence de son camarade le poussant à lui faire confiance, il suivirent en lieu sur l'officier.
***
Courant d'année 1504La trouvaille était inespérée, un coup vraisemblablement pas prémédité, mais c'était bien là entre ses mains. Coup du sort, du destin ou de bol monstre, le jeune garçon avait su rebondir depuis les quelques mois séparant ce jour-ci, des événements ayant troublé son île de naissance. Rescapé de l'attentat ayant coûté bien des vies, il avait dû se relever, cherchant l'émancipassions, lui qui avait sût apprendre de ce tragique événement pour évoluer un minimum. Loin de ne pas poursuivre ses chapardages de rues, c'est au côté de son plus fidèle ami, le prénommé Ryu, que le jeune garçon s'aventura dans des affaires particulières, mais bien plus lucratives.
Jouant les garçons de courses et autres cafteurs, pour le compte de petites crapules du coin, entourage peu recommandable, les quelques mois à leur côté formèrent les jeunes garçons à la vie réelle et cruelle. Devant salir leur petite main, rapporter une partie de leur butin en guise de ''protection'', les deux jeunes garçons se voulaient de plus en plus téméraire. Forçant le destin et réchappant de peu aux autorités qu'ils avaient appris à scrupuleusement éviter, un coup fut alors plus juteux que les autres.
La cible n'avait à priori rien de particulier, mise à part un petit coffre sous le bras. Il ne reflétait pas l'opulence et encore moins la crainte de quelconque larcin. Pensait-il que son apparence et son attitude n'attirerait pas la convoitise ? Sans doute. Pourtant, c'est bien lui que les deux pauvres petits détrousseurs prirent pour cible. Bousculant habilement celui-ci, détournant momentanément son attention et dérobant prestement le coffret qu'il venait de laisser tomber, le duo disparu aussi rapidement qu'il avait sournoisement frappé.
Entendant au loin des râles et des coups de feu provenant de leur clampin, les deux ados c'étaient déjà calfeutrés dans une planque à l'abris des regards, reprenant ainsi calmement leur souffle, sans le soucis de quelconque représailles. Très excité comme à leur habitude, curieux de découvrir leur prise, espérant pouvoir réduire la part qu'il devait déclarer à leur supérieur, ils s'empressèrent de crocheter la petite boite.
Habilitée acquise sous la tutelle de brigands plus qualifiés, Kendrick était le plus doué des deux dans le domaine, s'attelant ainsi à la manœuvre. Déplaçant les crochets dans l'interstice de la serrure, poussé à l'empressement par l'attitude de son camarade trépignant de curiosité à l'idée de découvrir le butin, le jeune garçon restait imperturbable, focalisé sur le mécanisme plus complexe qu'il ne l'aurait pensée. Passant un temps certain sur la serrure, poussée par son partenaire impatient, il vint à briser l'un de ses crochets.
La colère montant, il saisit alors le coffret et manquant de frapper son ami, projeta la boite contre un mur. Fort d'une rage découlant d'une patience mise à l'épreuve, le bois vola en morceau et une masse tomba au sol avec les éclats de la boute et la serrure toujours intacte.

Attirant inévitablement le regard des deux jeunes garçons, qui s'attendaient au son et au visuel d'une pluie de pièces et de bijoux, la vue d'un simple fruit laissa circonspect le duo. Moment de flottement, questionnement émanant de deux comparses, c'est le jeune Ryu qui vint à émettre l'idée première saugrenue de la nature fantasque que pouvait être cet étrange fruit. L'histoire des pouvoirs du démon était pour les deux garnements des comptes pour enfants, autant que les histoires des soûlards de tavernes qui parlaient parfois d'actualité et qui semblaient en rajouter toujours plus à leur histoire, entre les hommes qui crachaient du feu ou qui faisaient trembler la terre, cela semblait même ses amateurs d'histoire fantasque, des idées surréaliste.
Pourtant, là où l'un deux semblait craindre cette fantaisie pouvant alors devenir vrai, Kendrick lui, frémissait à l'idée que cela pourrait finalement être vrai. Les histoires étant ce qu'elles sont, la méthode restait la même dans chaque histoire : Il devait manger le fruit pour avoir les fameux pouvoirs. Prenant son courage à deux mains, retenue quelques instants par la main plus réaliste de son camarade qui pensait le fruit empoisonné, ce qu'il aurait pu être, Kendrick n'en fit qu'à sa tête et empoigna son future repas.
Croquant finalement son but, découvrant le goût affreux de ce mets de choix, la simple mention de cela fit pâlir son camarade qui pensait avoir finalement raison. Tombant comme un sac de farine, manquant de faire étouffer son camarade qui avait courageusement repris une bouchée, car dans sa tête, il fallait finir le fruit pour découvrir ses bienfaits, il finit par abandonner son butin pour porter secours à son camarade.
S'approchant de lui, le secouant et lui donnant quelques baffes, il frappa des mains et claqua des doigts. Son camarade reprit ses esprits et vit littéralement double. Soulignant cela, Kendrick répliqua naturellement qu'il était juste sonné, mais s'entendit alors comme en double. Stupeur et hurlement, l'intéressé prit connaissance d'un double, voir l'inversement, car les deux étaient complètement troublés de cet événement. Rajouté à cela, le jeune Ryu lui aussi prit dans l'angoisse, il fallut de très longues minutes au groupe pour assimiler et comprendre toute l'histoire.
***
Courant d'année 1505Affolé sans savoir pourquoi. Un mot dit, hurlé même, au moment exact où ses yeux se sont ouverts et qu'il en est venu à bondir bras en avant. Fraction de second écoulé, le mot fut totalement oublié. Assit sur un matelas, ébloui par une lumière blanchâtre imbibant la pièce, le jeune garçon cachait ses yeux avec la paume de ses mains. Ses doigts, eux, appuyaient fermement sur son front endolori par un léger mal de tête. Envahis par la même occasion, d'une petite nausée passagère, d'autres points en plus de ces désagréments le dérangeaient.
Nombreuses questions sans réponses qui le firent agir, le forçant à lutter face à la lumière, lui permettant ainsi de progressivement s'y faire. Il scruta la pièce, appela même, à qui, à quoi, pour qui et surtout, pourquoi ?
Quelques instants après, il fut coupé dans sa quête d'information par l'apparition, premièrement sonore, d'une voix aux échos féminine qui vint à lui dire cela.
" Tout va bien Ken ? Je t'ai entendu hurler. " Le jeune homme sursauta à l'apparition de cette voix, puis pausa de nouveau ces innombrables questions. Étrangement, bien que sans réponses visibles à ces questions pourtant existentielles, c'est en revenant sur les dires de ce qui était pour lui, ceux d'une jeune femme, que le jeune homme vint à réagir à ce qui semblait être son prénom. Sans comprendre vraiment pourquoi, n'y d'où cela pouvait venir, cela vint faire un déclique dans son esprit.
Qu'avait-il bien put prendre pour être dans un état comme ça ? Si son passé revenait au galop et avec, la noirceur de son âme, les événements des dernières heures restaient encore voilé d'un mystère.
Surgissant de l'encadrement d'une porte, une jeune fille que nombreux jugeraient sublime apparue aux yeux du jeune homme. Ravalant sa salive à sa vue, surtout de ses courbes peut vêtues, celle-ci repris en s'approchant.
" J'étais sous la douche. Tu racontais quoi au juste ? J'ai pas tout compris. " Cherchant à remettre un nom sur son visage, cela mit quelques instants, mais cela lui revint lentement.
" Pas-grand-chose Luz. Juste un sacré trou de mémoire à mon réveil... " Portant sa main devant sa bouche pour masquer un petit sourire moqueur, la jeune femme, vint s'asseoir sur le bord du lit au côté de son copain.
" Pas capable de tenir un minimum l'alcool... " " Pardons ?! T'as pas bu, tu peux pas juger ! ".
Sortant du lit, nue comme un verre, il s'approcha de la fenêtre et scruta à l'extérieur. Des silhouettes par dizaine, allaient et venaient tranquillement en contre-bas. Reculant à la vue d'une tête ce tournant vers son point de vue, il disparut de derrière la vitre.
" Mais rhabit-toi ! Ils vont te voir ! ".
S'approchant de ces affaires, il les enfila promptement et s'approcha de la jeune femme. L'embrassant, il s'approcha de la porte d'entrée et lançant un signe de main à sa tendre, il disparut en trombe, s'extirpant de la bâtisse. Rejoignant la rue, examinant les reconstructions entamées ici et là, la guerre n'avait pas épargner l'île. Deux affrontements d'envergure avaient frappé Logue Down en quelques mois, marquant l'île comme jamais.
Même si c'étaient les forces de la Marine qui avait pris le plus cher, Kendrick n'en avait pas était en reste. Preuve à l'appui ses affreux cauchemarde, lui qui avait faillit perdre un clone dans cette histoire, ayant accomplie une action qu'il n'aurait jamais pensé faire un jour, a savoir, assimiler une réplique sur le point de mourir. Il avait failli perdre une partie de lui, mais avait surtout subi les atroces souffrances qui touchaient son frère. Au-delà des souvenirs d'une mort approchant, il avait enduré les douleurs de celui-ci, épargnant, tout de même et sans le savoir vraiment, la perte d'une partie de sa personnalité.
Événement marquant et déroutant, le trouble de cette histoire, preuve de faiblesse difficilement acceptées, perturba de longue semaines le jeune homme. Toujours dans cette acceptation, ayant tout de même passé le cap de produire un nouveau clone, sans avoir la peur de le perdre, fort d'une certaine volonté, il souhaitait que sa condition évolue et ne plus rester aussi faible qu'il ne l'était à ses yeux.
Reprenant l'entraînement en ''solo'', autrement dit à deux, il avait laissé son camarade Ryu participé à l'aide au blessé, semblant se découvrir une certaine vocation médicale. Ainsi au prise avec lui-même, échangeant des idées qui au final n'était que les siens, mais poussait à l'argumentation entre deux trois coup bien placé, l'idée d'incorporé la Marine, pas par altruisme cela dit, vint à apparaître au fil de la conversation. Mettant en évidence les raisons pour et contre, cette discutions ne fut pas arrêté sur un seul jour et fut réfléchie, sans nul doute mûrement, mais ne sortie au final pas d'un chapeau comme par magie.
Ainsi donc, dans le courant de cette année 1505, Ken et Rick, ainsi différencier par eux deux, vinrent à séparer leur chemin, le second incorporant les forces de la Marine, qui recrutait alors suite à événements ayant touché l'île, quant au premier, encore dans la réflexion, poursuivit discrètement ses manigances.
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Courant d'année 1506Seize ans à peine, c'est là que Rick vint à entrer dans la profession. Ayant rejoint un centre de formation, dans un coin perdu du Monde, comme toutes les nouvelles recrues qui se respect, le jeune homme et clone vint à devoir revoir ses principes initiaux et apprendre où était sa place. Il avait des qualités, qui lui permirent d'être repéré facilement, mais pour son instructeur, ce n'était en aucun cas un passe-droit. Comme tous, autant qu'ils étaient, le jeune homme vint à bûcher, des mois entiers, enchaînant les exercices et les réprimandes à chaque faute, sans broncher, démontrant la discipline qui était son moteur premier à sa création. Au final, c'était pour lui une routine huilée, une habitude qui rapidement devint des automatismes. Si le gamin qu'il était ailleurs, avait vu celui qui en était ressorti, celui-ci s'en serait bien marré et c'est ce que faisait Ken dans son coin d'East Blue, entre deux trois vols et quelques passages à tabac.
En-tout-cas, ce fut pour l'un, comme pour l'autre, l'une des meilleurs périodes de leur vie, du moins, la moins mouvementée, bien que la plus enrichissante, autant financièrement, que métaphoriquement. Comparée à ce qu'ils avaient alors vécu bien avant leur parcourt respectif était bien plus claire. Était-ce là la force d'une certaine expérience malgré leur jeune âge, sans doute ? De toute évidence, là où l'un apprenait à faire le bien, l'autre après à faire le mal, mais bien.
S'entourant de crapule pour ce qui est de Ken, incorporant même un petit équipage pirate, il expérimenta pour la première fois le voyage maritime, là où Rick semblait déjà bien rodé, même aux manœuvres, lui du s'accommoder d'un poste au plus bas de l'échelle social. Ainsi bercé aux quatre coins d'East Blue, participant à diverses frasques, sous le couvert d'un speudo-anonymat, cachant son visage au mieux lors de ses actes répréhensible, histoire de ne pas nuire à une réputation que pourrait voir un jour son double, même si la réponse toute faire d'une fratrie serait plausible, il voulait tout de même pas casser le projet trop rapidement.
Ainsi, passant de nombreux mois, chacun de leur côté, restant en contact par escagophone, le duo sous couvert d'un lien fraternel, au cas où l'un deux serait surveillé, échangèrent quelques informations, suivant un code qui était le leur. Évoluant donc à distance, ne faisant ni pour l'un, ni pour l'autre, de vague, ils gravirent tranquillement les échelons de leur société respective.
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Courant d'année 1507Au fond d'un hangar délabré, racheté sous le manteau, il y a quelques mois de cela, étaient ainsi établies, au sein d'anciens bureaux qui n'avait plus d'utilité, un petit groupe d'hommes. Semblable à un squat, de qualité tout de même au-dessus de miséreux, étaient alors installés-là, quelques hommes autour d'une table. Jouant aux cartes et vidant quelques bières sous une lumière tamisée, d'une chandelle en fin de vie et d'une autre à peine en meilleure condition.
Non loin d'eux, dans une pièce accolée, séparée par une porte fermée à double tour, était installé devant un bureau, un homme penché sur un tas de documents en vrac éclairé par une bougie d’appoint. Un crayon à la main, tournoyant entre ses doigts, un verre de whisky dans l'autre, le jeune homme sirotait quelques gorgées de son breuvage entre quelques râles de mécontentement.
Surplombant ainsi cette tonne de papier, mais surtout d'informations, Kendrick tentait de fomenter son prochain gros cou, lui le jeune brigand de dix-sept ans à peine, voleur invétéré et encore jamais stoppé. Lâchant violemment son crayon sur le plan de travail, il déposa son verre une fois vide sur le tas de feuilles. Saisissant son escargophone qui sonnait alors légèrement, il décrocha et écouta. Se levant de sa chaise, il prit la direction d'un porte manteau, s'y saisit un chapeau et une imperméable qu'il enfila et qu'il sera fermement sur sa tête.
Remettant son imper bien sur ses épaules, il s'approcha d'une armoire presque vide, qu'il vint alors à délicatement décaler, laissant ainsi apparaître une porte dérobée, habilement cachée par cette dite armoire. S'y engouffrant, il ne tarda pas à sortir et à rejoindre l'extérieur. Frappé par l’embrun froid nocturne de la mer, il prit la une direction que lui seul savait la raison.
Marchant de longues minutes, croisant dealers et prostituées comme à chacune de ses sorties nocturnes, c'était pour lui devenu une étrange habitude de faire ce trajet-là. La raison, une bride de son passé avait refait surface, une, qu'il ne savait pas gérer, une, dont il ne savait pas, s'il aurait la force de faire disparaître de son esprit. Cette allée était celle de la mort tragique de ses parents, des gens normaux ou presque, qui n'avait rien demandé, mais qui avait croisé le chemin de quelqu'un qui les avaient juger pour ce qu'ils étaient.
La fautif était une femme, elle était l'une des rares à participé à la mort de ses parents, dix ans auparavant. Ancienne gradé de la Marine, rattrapé par l'âge et les blessures, elle avait pris sa retraite, ce qui avait fait parler d'elle, remémorant de vieux souvenir que le jeune homme avait faillit oublier.
C'est ainsi faussement perdu, qu'il vint non loin du bar où elle aimait venir boire. Cherchant seulement à l’apercevoir dans un premier temps, mais aussi dans l'espoir ne serait-ce que lui portait le coup fatal, il vint à chercher à entrer. Comme il avait l'habitude de faire par le passé, il vint à s'installer au comptoir, non loin d'elle. Ne connaissant pas son identité, elle ne savait pas qui était ce jeune homme grimé, qui avait l'habitude de venir et qui n'échanger que des banalités.
Ainsi arrivé, buvant une chope de bière, il vint à attendre non loin de la fermeture. Patientant ainsi de très longues minutes, il vint à entendre des explosions au niveau du port. Celle qui hante ses pensées ne tarda pas à se questionner, tout autant que le reste de la pièce.
" C'est le hangar numéro sept qui ce fait prendre d'assaut par la Marine. Ils cherchent un criminel, un voleur qui répond au nom de Ken. Fils de Roberto et Carmen, tué il y a près de dix ans dans une rue non loin de là. Mais, je ne vous apprends rien, n'est ce pas ?! ".
Le canon de son pistolet pointé sur la tempe de la femme, il avait récupéré cette arme il y a quelques années, après un tragique événement qui avait secoué l'île. Cette explosion avait fait de nombreux morts et lui-même en avait réchappé de peu. Il avait dégoté cette arme dans les décombres qu'ils s'étaient amusés à fouiller lui et son meilleur ami. En ayant grandement pris soin, c'était à la même période qu'il avait commencé à apprendre le tir, mettant a profit ses années d'expérience pour se jour, entre autres.
La femme sentit le métal froid sur sa peau, repoussant lentement ses cheveux du bout de son arme, Ken ne daigna même pas croiser son regard, attendant simplement cette interjection de sa cible.
" Ah ! Je me souviens. Un mec et sa poiscaille de femme... Ils m'avaient pourtant juré qu'ils n'avaient pas d'enfants. Je trouvais ça étrange que tu ne soit pas venu plus tôt faire ton sale boulot. Tu attendais quoi au juste ? Qu'il te pousse des écailles sur les couilles ou l'inverse ? C'est bien là le sang de poiscaille qui coule dans tes veines qui parlent. Comme ta putain de mè..."Une détonation assourdissante et un crâne qui éclate. Les clients se jettent sous les tables et les chaises tombent à la renverse.
" Ne parle pas d'elle !! ". Descendant de son tabouret, portant son autre main dans sa poche, il sortit une bourse et la déposa sur le comptoir. Ce tournant vers la sortie, il marcha et disparue dans la rue.
Au bout de la rue, voyant s'approcher de sa position un attroupement de soldat, il chercha à s'engouffrer dans l'ombre de la ruelle où il s'était posé. Sachant qu'ils ne devraient que passer devant pour rejoindre leur camps, du moins s'ils ne ce font pas arrêté par des clients du bar, il ne souhaitait pas ce lancer dans une course poursuite folle.
Attendant tranquillement, ce qui devait arrivé, arriva. Les soldats furent arrêté par des témoins et ils commencèrent à chercher. Un soldat s'engouffrant dans sa ruelle, celui-ci chercha et tomba nez à nez avec lui. Leur regard ce croisant alors, un sourire du soldat s'esquissa sur son visage.
" Sergent-Chef Rick ! Vous avez trouvé quelque chose ? " " Nom mon Lieutenant ! " répondit alors le soldat à son supérieur avant de retourner vers le groupe. Encore heureux que ce soldat fut celui enrôlé pour facilité la vie de Ken, son propre clone, qui manigance sous couverture.