Ses cheveux d’un blond aussi clair que le blé produisent un contraste assez radical avec la pâleur de sa peau et ils les gardent généralement assez courts pour ne pas le gêner en combat. Ils vont également de pair avec ses yeux d’un bleu rappelant un ciel d’été dégagé, deux pupilles donnant l’impression de donner directement sur un océan calme et plat. Un puits sans fond, mais dont la vivacité saurait en surprendre plus d’un, tel un fauve, Zebra aime suivre son adversaire des yeux en duels et c’est une mauvaise manie qu’il déteint dans son quotidien également. Quant au reste de son visage, il n’arbore presque plus aucune expression faciale depuis des années, ce qui donne une allure un peu glauque au personnage qui de son enfance fut pourtant si rayonnant et souriant. Désormais, des cernes creusent sous ses yeux le regard d’un homme plus vieux, plus mature.

Toujours parfumé d’une eau de toilette artisanale et très masculine, Zebra sent un mélange d’herbes musqué et de terre fraichement retournée. Une douce mixture, qui n’a que pour but d’attiser les sens des demoiselles jusqu’à lui. Aphrodisiaque plutôt subtil et bon marché, qu’il marie à la perfection avec l’odeur de fumée dont ses vêtements sont toujours empreints, un tabac sec et corsé. Et si son odeur n’a pas déjà effectué le travail, sa voix rauque et très basse sait calmer son prochain avec des mots lourds d’impact, mais vif de sens. Souvent pris pour une personne un peu sombre qui ne sourit jamais et n’est donc pas très sympathique, c’est en ayant une conversation avec lui qu’on arrive à découvrir qui il est réellement, car en effectif, même s’il n’aime pas mélanger plaisir et affaire, il n’en reste pas moins un être humain.

Assez grand et bien bâti, il possède un corps régi vers des muscles élancés et fermes dont les cicatrices ne sont plus à compter. Après, ce qui peut attirer l’attention ce sont ses mains qui sont à la fois celles d’un homme travaillant physiquement, mais font toujours preuve d’une délicatesse et d’une précision chirurgicale qu’il doit aux longues années passées à alterner entre les leçons de piano et celle d’escrime.

Pour son habillement de tous les jours, il préfèrerait rester dans sa tenue d’Adam, mais la société est plus pudique et même s’il se plie aux règlementations, le tissu est comme un feu sur sa peau, il le trouve contraignant et irritant, mais d’une certaine façon, il lui rappellent à chaque effleurement la vie qu’il aura choisi d’épouser. Celle de Rônin sans logis.

Finalement, sa seule et unique possession, son sabre. D’une qualité sans pareil, c’est là le seul héritage qu’il garde de son ancienne vie. Un sabre légué de père en fils, de génération en génération. On dit de lui qu’il aurait béni quelque un d’entre eux avec sa chance, mais également punis les plus gourmands dune mort horrible.

Zebra, est un jeune homme ayant très peu d’intérêt envers son image. Qu’elle soit reliée à son apparence ou l’image sociale qu’il projette. Il transpire pourtant une confiance en soi sans faille et visible pour tous. D’une démarche assurée et d’un regard de fauve, il donne souvent l’impression d’avoir été élever comme un noble aux yeux des nouvelles rencontres et c’est effectivement de la que lui vient son air hautain. De génération en génération, ils avaient tous été de glorieux dirigeant au caractère bien tremper, ou était-ce la un miroir de la terreur engendré par leur nom ? Là-bas, la couleur des cheveux ou la dimension des muscles n’est rien en comparaison avec les actions portées pas ses ancêtres et il adhère à cette mentalité depuis toujours. Dans son idéologie, laisser de soi une image forte et fière était le principe même qui mènerait à un héritage marquant. La gloire par la mort, voilà la seule libération à laquelle il pouvait espérer prétendre.

Son héritage, bien plus que son sang, le mena aussi à faire preuve d’une certaine éloquence en public, il lui arrivait souvent de prendre la parole devant des public, donc il fait toujours preuve de tact tout en restant direct dans ses propos, car l’intelligence vient aussi avec un regard vraie sur le monde. L’hypocrisie, le mensonge et les manigances de toutes sorte avaient donc avec le temps, marqué sa personne d’une carapace onirique. Pour lui, la vérité est de mise et ligne directrice d’une vie simple, mais également la meilleure manière de bâtir sa crédibilité.

D’une attitude de fonceur, curieux et joueur, il est reconnu comme un bon vivant par les siens. Désormais, une aura un peu plus sombre. Il prend toujours la défense des plus faible avec le feu de la passion, et ce même s’il doit utiliser son propre corps comme bouclier, mais disons qu’il n’est plus aussi patient et que la rapidité d’action est désormais un bon moyen de mettre un indésirable au pas. Il est également plus calme ou mature qu’il ne l’était plus jeune, d’être plus réfléchit, comme si une certaine froideur cadavérique avait envahi son cœur. Mais non, seul la froideur du monde en arrive à ce type de résultats.

Désormais, il n’est plus que l’ombre de lui-même, ou de ce que son clan avait fait de lui dans un passé plus restrictif qu’il décrira en riant avec la métaphore du mouton suivant le rang. Dorénavant, il sait que la vie ne s’arrête pas à un seul lieu et que le monde est vaste. Les mers sont bondées de possibilités et de tout type d’individus aussi puissant soient-ils. De défis à la hauteur de son appétit.

Et pourtant, son but est de devenir un homme simple. Simplement le meilleur.

L’histoire d’un homme simple, Zebra n’avait pas toujours eu la chance de vivre librement sur le domaine familial, enfin si l’on considère que c’est une chance de vivre dans une maisonnée aux rites les plus étranges les uns que les autres. Il vint d’ailleurs au monde dans la grange derrière le domaine, comme un moins que rien, bon pour l’étable et les animaux.

Tout d’abord, il faut comprendre qu’il dut grandir selon les règles de l’endroit. Selon les rites, il proliféra avec sa mère, une simple servante,sans vraiment connaitre son géniteur officiel, mais sa simple présence sur le domaine d’un noble lui permettait de comprendre qu’il était, la moitié de l’un d’eux... Son enfance fut donc passée à côtoyer des femmes de fort caractère jusqu’à ce qu’il soit assez grand pour se faire éduquer par un homme, à recevoir l’enseignement de l’épée. Il put acquérir une délicatesse et un amour pour la gent féminine, dotée d’une minutie quasi maternelle. Étant gorgé de respect et d’admiration envers cet autre sexe, il grandit avec l’idée que la femme est une créature à ne pas sous-estimer, qu’elle soit fourbe ou sensuelle, elles ont toutes un avantage indéniable, surtout sur les hommes. Anya sa mère, était reconnue comme une dame à la fois douce et ferme qui aux yeux de tous donnait l’impression d’être une sainte alors qu’elle régnait sur la cuisine et les corvées d’une poigne de fer, servante de jour et mère de soir. Elle avait passé une grande partie de sa vie comme aide-soignante auprès de l’ancien de la famille, ses principales tâches consistaient alors à s’occuper des enfants et à assister dans la protection de ceux-ci avant qu’il ne quitte le nid. On l’appelait la mère de tous, puisqu’elle avait l’habitude de s’offrir pour recueillir les enfants de tous les membres de la famille afin de leur donner une base d’éducation. Zebra grandi donc entourer de multiples frères et sœurs, ce qui fit de lui un enfant aimant et patient, surtout de par son rang inférieur. Il est également l’un des plus vieux et grandit donc avec une forte responsabilité envers les plus jeunes. Une seule chose lui était alors interdite, désobéir. Ce qui en grandissant lui parut plus comme de l’esclavagisme qu’une famille. Combien de fois avait-il pris le blâme pour ses demi-frères et sœurs, combien de fois avait-il été privé de nourriture ou battu pour son propre sang ?

D’une nature rapidement curieuse et spontanée, on lui confia le lourd nom de Macaw. Le nom pourtant réservé au noble qui de toute évidence ne pouvait plus cacher l’existence de cet enfant. Un bambin qui trait pour trait, ressemblait à la tête de la famille. Dès ses sept ans, une fête fut inaugurée pour révéler qu’il était un enfant issu des sangs fondateurs. Pesant de par son importance et changeant la vision qu’avaient les autres sur lui au premier regard, alors qu’en secret peu d’entre eux désiraient en réalité l’accueillir. Outre ce poids en plus sur les épaules, il prit la décision de ne jamais plier l’échine, il n’était finalement pas qu’un moins que rien. D’un enfant toujours prêt à partager ses jouets ou à simplement prendre l’exemple sur le reste de la famille pour s’occuper des plus jeunes, on vit en lui la dévotion et la patience nécessaire pour faire de lui un élève potentiel. Il fut donc décidé qu’à l’âge adéquat, il serait confié à un expert pour parfaire son éducation auprès des coutumes du clan. L’apprentissage comporterait un cursus basé sur les différentes façons de maitriser un sabre, première pierre de son avenir.

Leur petit nuage de quiétude continua ainsi pendant quelques années et bientôt le temps de la retraite pointa le bout de son né pour le pourvoyeur de Zebra qui maitrisait à peine les bases. Son mentor trouva la mort suivant une maladie inconnue, l’obligeant à sauter directement dans le vide. On attendait de lui qu’il devienne bon, un sabreur sans égal qui resterait malgré lui au service de cette famille qui de par son nom, n’avait en réalité que réussi à augmenter son emprise sur sa vie.

Pas si longtemps plus tard,
Lors d’une chaude journée d’été, une escouade spécialiser dans l’assassinat s’était attaquée au domaine Macaw. Des dizaines d’hommes et des femmes, même des enfants qui jouaient dans la quiétude d’un monde irréel et d’un passé paisible furent tués en l’espace de quelques minutes, ne laissant en vie que les plus chanceux d’entre eux. L’armée d’une révolution naissait toujours contre les nobles, voilà ce que lui avait un jour dit sa mère.

Le sang, la mort.

Des souvenirs qui le hantent encore à ce jour. Il se rappelle avoir entendu le crépitement des flammes, les cris des hommes dans leurs souffrances et le reste qui malgré tous les efforts, ne peut se dire, le passage de l’homme est parfois similaire à celui de la mort en personne. La vision d’un monde en pleure alors qu’il avait caché les enfants, que tous se fussent armés de simples outils, de planches de bois ou de pierres pour défendre leur vie contre des sabres et des pistolets. Ils n’avaient tout simplement eu aucune chance.

Ce qui était ironique dans l’histoire, c’est que quand la vie semble tomber dans les mœurs pour un, une retraite avec un semblant de repos pour un autre et que les enseignements devenaient concrètement un boulet à la cheville des plus jeunes… et bien voilà que plus rien de tout ça n’avait plus d’importance.

Désormais la loi du plus fort régnait d’une poigne ardente qui tache derrière elle chaque survivant de cette fatidique date ou un petit village paisible perdit son innocence dans les cris et les larmes de sang. D’une journée à l’autre, la tension changea et emporta dans son sillage, tous ceux et celle qui ne s’étaient pas battus pour s’adapter, ou qui par chance n’avait pas réussi à échapper à ses horreurs. L’instinct offrait alors à ce noble clan un choix qu’ils n’avaient jamais eu à faire auparavant ou du moins c’est l’impression qu’avant cet évènement sur ses hommes et femmes mutilé par la guerre. Aucun choix antérieur n’avait été d’un impact pareil. Et quand le dernier assaillant s’en alla vers les tréfonds du purgatoire en prenant la vie de celui qui régnait sur tous ceux qu’il connaissait, Zebra se sentit soulager, rongé par la culpabilité, mais soulagé. S’était, d’une certaine façon, la paix espérée par tant de gens, mais peu son ceux qui ont continué de prier, car désormais dieu s’était moqué de ses créations, avait repris des vies et rapprocher la tombe de beaucoup trop d’existence. Tous ceux en ayant la force de se tenir debout avait été présents pour la dernière scène, quand les couteaux, les flèches et les balles avaient terminé de désintégrer le corps du dernier malheureux. Emplies de honte et de désespoir ils s’était alors tous mis d’accord afin de graver dans leur mémoire une raison de devenir plus robuste, un pacte qui dans le silence forge un lien entre les quelques survivants.

De son côté, à défaut d’avoir eu la majorité des honneurs, Zebra s’était tourné vers la seule chose qu’il connaissait, la guerre. Pour compenser son incapacité à parcourir le monde à la recherche de vengeance, il reprit les armes en quête d’une puissance nouvelle. Mais la blessure ne se ferma jamais. Toujours, il garderait le souvenir de cette noble famille qui l’avait réduit en esclave, puis libéré et tranquillement accepté pour finalement disparaitre sous ses yeux.

Malheureusement pour lui, les meilleurs plats commencèrent à devenir fades et tous les plaisirs qu’il appréciait autrefois semblaient devenir des jeux d’enfants. Aider son prochain ne l’emplissait plus de cette énergie qui le maintenant autrefois passionné, plus rien n’arrivait plus à rassasier l’homme sinon le sang… Rien n’était plus aussi excitant qu’avant le massacre. Il se sentait pris au piège dans une prison dont les barreaux n’étaient autres que son impuissance passée et ironiquement les fantômes des vies passées elles-mêmes le hantaient chaque nuit, même s’il avait eu l’une des plus belles occasions de grandir, il regardait la mer tous les jours en maudissant de n’avoir été plus fort, si seulement il l’avait été, peut-être aurait-il pu protéger toutes ses vies perdues. Ça mère, ses sœurs, frères et même ces goujats qui l’avait frappé jusqu’à en perdre connaissance.

L’élite, il voulait en faire partie, être un homme simple ne l’était pas nécessairement sans rejoindre une organisation. Il avait assez pour vivre dans l’abondance, mais il lui manquait quelque chose qu’il riait à penser ‘’ animal ’’ cette envie de devenir lui aussi un guerrier et de pouvoir un jour changer les choses d’une manière plus, importante… Il devait devenir un mur pour ceux n’ayant la force de résister aux horreurs du monde. Et c’est pourquoi il choisit de changer. Il deviendrait le pourvoyeur de sa propre famille. Il deviendrait pirate.