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Penelope Ainsley
Éclats de Rose
Penelope Ainsley
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Race : Humaine

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Sam 4 Fév - 9:50
Cataphobia

ft. Penelope Ainsley & Ses Pnjs


/kətæfowbiə/
Noun
cataphobia (uncountable)
1. The fear of dying and leaving words unsaid.

Je m'éveille dans cette petite maison qui, de l'extérieur, semble probablement sans histoire. Personne ne sait où je suis et, même s'ils le savaient, la majorité de Unite est toujours quelque part à l'autre bout du monde. Je ne peux compter que sur moi-même et, jusqu'à présent, je ne fais pas un très bon boulot. Je quitte mon futon en remarquant que Prométhée a refait son apparition et qu'il dort à présent à même le sol, protégé d'une simple couverture. Alors j'avais bien raison, j'ai hérité du sien pendant qu'il était parti et, à son retour, il a eu la gentillesse de me le laisser et de s'installer autrement. Comme quoi il n'y avait pas que du mauvais chez mon double que j'avais pourtant plusieurs fois considéré démoniaque. Ceci étant dit il méritait de se reposer et c'est donc silencieusement que je quittai la pièce en direction de l'escalier.

Le silence m'informa que mon père n'était probablement pas réveillé lui non plus et, à dire vrai, j'en étais presque surprise. Disons que, d'habitude, je n'étais pas nécessairement la première levée. Pas à bord de l'Elysium en tout cas. Peut-être était-ce de famille d'aimer faire la grasse matinée ? Ou peut-être que mon état m'empêchait de vraiment me détendre et de sommeiller plus que l'absolu minimum. Qu'importe, je pouvais utiliser cela comme une opportunité. Disons que mon interaction avec Hypérion Pryor ne s'était pas très bien passée la veille et que, à présent, je n'avais qu'une seule envie : me racheter. Comment ? Pourquoi pas préparer le petit déjeuner et, en bonus, une nouvelle tasse de thé qu'il pourrait cette fois déguster. Puis maintenant que mon frère était rentré aussi nous pourrions en profiter pour nous poser tous les trois, discuter de tout et de rien et rattraper un tout petit peu le temps perdu. Je demanderais sans doute probablement aussi à aller m'assurer que Malicia aille bien aujourd'hui puisque, mine de rien, j'étais loin de l'avoir oubliée. J'avais été horrible avec elle et la seule chose qui m'avait empêchée de la retrouver hier soir avait été la peur de la réaction de mon père s'il voyait que, en plus du reste, j'avais choisi de partir sans l'avertir et sans les prévenir du moment de mon retour. Du coup plus vite je préparais ce repas et plus vite nous aurions mangé et plus vite j'irais m'assurer que l'Agente d'Élite avait encore son deuxième bras.

Je m'affairai donc, fouillant comme si j'étais chez moi pour mettre la main sur une poêlonne et quelques ingrédients de base. Enfin, ça c'était l'idée, sauf que pour le coup je ne trouvais pas grand chose. Mais où gardaient-ils la nourriture ici ? Serait-ce possible qu'ils aient... bingo ! Une petite porte, très facile à manquer, se cachant dans l'arrière cuisine, plus basse que le reste de la maison de quelques marches. J'actionnai la poignée et fis mon entrée dans ce genre de petite cave qui, après quelques marques supplémentaires, semblait s'étendre sur la grandeur de la maison. Plissant des yeux pour mieux distinguer mon environnement, je repérai rapidement ce qui s'apparentait à une étagère, là où les aliments périssables avaient été entreposés pour des fins de conservation. Je farfouillai un peu partout, utilisant le peu de lumière qui filtrait par la porte que j'avais laissée ouverte pour me guider. Et là...

« Mh ? C'est pas de la bouffe ça... »

Des fioles ? Et... des seringues ?! Un sentiment de panique s'empara de moi et, ni une ni deux, j'abandonnai tout projet de faire la cuisine pour mieux découvrir le pot aux roses. Non... Il devait bien y avoir des centaines de doses là-dedans ! Mais qu'est-ce que c'était ? Un médicament peut-être ? Allons Penny, réfléchis pour une fois dans ta vie merde !! Tu crois qu'ils vont faire du commerce de médicaments dans une fumerie de merde dans un quartier criminel de l'ïle des Hommes-Poissons ?! T'as grandit sur Ironfall et tu sais pas ce que c'est, t'es sûre de ça ?

« Bordel... ! »

J'en volai quelques échantillons, me dépêchant d'agir en ayant parfaitement l'intention, cette fois, de partir de cet endroit aussi vite que possible et sans avertir personne. Non, je ne pouvais pas faire ça... Je devais rester, les confronter et après ça les arrêter. Sinon ils verraient que j'avais découvert leur petit business et, à mon retour, la marchandise et ses dealers auraient disparu ! Si seulement j'avais un moyen quelconque d'appeler des renforts parce que là tout de suite ce serait vachement—

« Décidément... Mes enfants ont le don de me décevoir. »

« !!! »


[Solo Présent] V. Cataphobia Daddyp10
Hypérion Pryor

« Pas un pas de plus ! »

« Hmpf. »

J'avais été ignorée complètement. J'allais devoir me défendre, le frapper, n'importe quoi. Sauf que j'ai pas osé. Je sais pas pourquoi, vraiment pas, mais j'ai eu peur. Je me suis retenue et, à la place, j'ai essayé de le contourner pour accéder à la sortie. Erreur fatale puisque, l'instant suivant, la grande silhouette à cheveux roses s'était jetée sur moi pour m'attraper par les poignets et me plaquer contre un meuble, faisant au passage chuter je ne savais trop quel vieux bric-à-brac au sol, pêle-mêle.

« Lâchez-moi, sinon...!! »

Sinon rien, il avait déjà eu le temps de faire son méfait et je sentis un pincement au niveau de mon cou. Qu'est-ce que... ?! Il me relâcha, ricanant avec satisfaction tout en brandissant une seringue vide sous mon regard tétanisé.

« Détends toi, Perséphone. Ce n'est qu'un mauvais moment à passer et ensuite... Ensuite tu aimeras ça. Tu m'en demanderas encore et encore et, pour recevoir ta dose, tu feras tout ce que je te demanderai. Et aussi facilement que ça... La puissance du Gura Gura no mi est à moi !! »

« Non... c'est la même chose que... C'était vous les fournisseurs de la drogue que prenait Faith ?!! »

« Si tu crois que je connais le nom de toutes les prostituées de cette île... Allez sois sage, je repasserai te voir un peu plus tard. »

Il me salue de la main avant de faire volte face, prêt à quitter la cave et, je le devine, à m'enfermer dedans. Vite, je dois saisir ma chance ! Alors je me mets en mouvement, essaie d'effectuer ce qui s'avère être un Soru raté. J'ai la tête qui tourne, la bouche sèche et des hauts le coeur. Mes mains sont moites et, déjà, ma vision est brouillée. J'en viens à ne pas pouvoir faire grand chose lorsqu'on me repousse sinon laisser mon corps s'abîmer au sol telle une poupée désarticulée. Il ne reste bientôt plus que le noir pour me tenir compagnie alors que, au loin, très loin, j'entends le bruit d'un verrou. Je suis dans la merde. Je suis vraiment dans la merde. Je suis la mieux placée pour savoir ce que peut faire ma malédiction, les dommages qu'il pourrait me forcer à causer. Je ne peux pas permettre ça. Je ne dois pas le laisser prendre le contrôle de mon être et de ma vie. Mon regard verdoyant tente de retrouver les autres doses pendant que, à tâtons, j'essaie d'apercevoir les autres aiguilles. Si rien d'autre ne fonctionne... Oui, je peux me causer une overdose. Si je meurs ma malédiction passera au suivant. Mais non, c'est trop extrême, je ne peux quand même pas ! Alors quoi ? Je vais attendre qu'on vienne me sauver ? Personne ne sait où je me trouve, Sakuga et les autres sont en mission je ne sais où et, le temps qu'ils reviennent, qui sait si je serai encore sur cette île !

Je rapproche mes jambes de mon corps avant de les enlacer, adoptant une position foetale tout en réfléchissant. Il me fallait déglutir, combattre cette envie puissante de vomir alors que les sensations et les couleurs se métamorphosaient lentement pour achever de m'affaiblir et de me désorienter. Au moins s'il m'avait piqué ailleurs j'aurais peut-être pu l'absorber comme un venin ou essayer de m'en débarrasser par saignement, mais là clairement ce n'est pas une solution non plus. Je suis impuissante, à la merci de celui que je peine à considérer comme mon géniteur et ce quelle que soit la vérité. Au fond peut-être que ma première idée était la bonne... Je n'ai pas envie qu'elle le soit, mais... Au moins si je pouvais laisser un message derrière moi et m'assurer qu'il soit trouvé, ce serait déjà ça de gagné. Affaiblie, je me laisse chuter doucement sur le côté, errant dans les méandres de mon être intérieur comme si je me préparais effectivement à écrire un tel message. Un au revoir. Un adieu.




Le premier qui me vient en tête, c'est Ghetis. De tous les individus, de tous les visages, de tous les coeurs auprès desquels j'aurais pu errer dans ce moment de faiblesse ultime, c'est vers le sien que je me suis d'abord dirigée. Qu'est-ce que cela dit à mon propos, je me le demande. Non, c'est faux. Je sais pourquoi, je sais comment j'en suis parvenue à ça et, quelque part, je me félicite de l'avoir laissé. D'avoir brisé les espoirs d'un avenir où nous aurions pu nous retrouver après mon voyage dans le Nouveau Monde avec Unite. Il n'aura pas besoin de me perdre, de me pleurer. Il l'a déjà fait. Ça ne lui fera pas mal et, au fond, ça me réconforte. Ce sera plus facile comme ça pour lui et je m'en veux déjà tellement. C'est profondément égoïste, au fond, de penser à toutes les choses que j'aurais voulu qu'il sache avant ma mort. Qu'est-ce que ça lui aurait apporté de savoir, de comprendre ? Non, ce n'est pas vrai. Je me félicite juste parce que je n'ai pas eu à lui faire face. Parce que je n'ai pas eu à trouver les mots, à formuler la vérité et à la lui livrer. Maintenant c'est trop tard et il ne saura jamais. Pas vraiment. Il pourra s'imaginer peut-être, dans quelques années lorsque les souvenirs seront moins amers, assis sur le bord d'une fenêtre à regarder les étoiles, détendu dans un yukata avec un verre d'alcool à se demander ce qui, au fond, avait mal tourné. Et je ne serai plus là pour le lui dire, pour le rassurer. Pour lui dire qu'il n'a rien fait de mal. Lui avait tant de qualités. De défauts aussi, certes, mais que j'aimais aussi. Savait-il seulement à quel point j'admirais son obstination ? Sa façon de se battre pour ce en quoi il croyait et qu'importe ce que les autres pouvaient bien en dire ? Savait-il que j'admirais aussi la vulnérabilité dont il savait faire preuve malgré tout, loin des regards. À quel point j'avais été flattée de ses confidences, à quel point j'avais été fière, en un sens, d'être présente pour lui dans ses moments de doute.

Sauf que j'avais échoué. Que je n'avais, au final, pas mérité cette place. Je le regrettais, évidemment, mais j'espérais aussi qu'il ne m'avait pas attendu. Qu'il avait fait la bonne chose pour son propre coeur et qu'il m'avait oubliée, remplacée. Ghetis mérite le bonheur et la compagnie d'une personne sincère et aimante qui restera avec lui contre vents et marées. Quelqu'un capable de le faire sourire toujours, de le rassurer, de le faire se sentir aimé et adéquat, chérit à chaque jour qui passe. C'est ce que je désire pour lui, au plus profond de mon coeur, même si je sais que ce ne sera jamais plus avec moi. Mais ça ne compte pas ça, ce n'est pas ce qui est important. J'ai juste envie qu'il soit bien, qu'il soit en paix, entouré des siens et fier de ses accomplissements. Je veux simplement qu'il soit prospère, qu'il ait la chance de cultiver sa sagesse comme ses jardins et qu'il puisse s'endormir le soir en sachant que le lendemain ne lui réserve que du bien. Et j'espérais qu'il le sache, qu'il le comprenne et qu'il ne se blâme pas pour cet échec. J'aurais dû lui dire que je ne voulais que son bonheur parce que, au milieu de toutes mes incertitudes et de mes craintes, ça c'est une vérité qui n'a jamais changé. Mais est-il trop tard ? Si je mourrais, oui, ça le serait. Mais et si je vivais ? Peut-être qu'il ne comprendrait pas. Peut-être qu'il m'en voudrait, même, d'avoir ravivé de vieilles blessures. Peut-être qu'il ne saurait simplement pas quoi dire, que ça lui passerait par-dessus la tête comme de l'eau sur le dos d'un canard. Peut-être qu'il n'en aurait rien à faire et qu'il me renverrait d'où je venais sans même une émotion. C'est bien ce que je mériterais en tout cas, je le sais.

Mais il n'y avait pas que lui dans ma vie qui soit important, loin de là même. Par exemple il y avait Dorian aussi. Le Colonel était travaillant, dévoué et toujours désireux de s'améliorer. Lui avais-je déjà dit à quel point je respectais sa dédication à sa famille et à son île natale ? À quel point je trouvais ses valeurs vertueuses et admirables, inspirantes ? Dans sa simplicité et son humilité, dans ses craintes existentielles et dans sa peur de ne pas être assez bien, j'y reconnaissais une âme similaire à la mienne, avec certains des mêmes défauts, et ça me réconfortais. Je n'étais pas seule quand Dorian était là et, au fond, je savais que lui me comprenait. Sans doute était-ce pour ça que, à de multiples reprises, c'est lui qui avait été le premier à me tirer les vers du nez, à remarquer mes malaises et à m'empêcher de les dissimuler. Son support, son écoute et sa compassion ne connaissaient pas d'égals à mon sens. Pire encore, j'estimais qu'il aurait fait un bien meilleur Second que moi et, si la position lui était offerte après mon trépas, j'espérais qu'il la prenne. Au moins, ça, je lui avais fait savoir. Pas nécessairement en ces termes, mais j'avais dit quelque chose de cet effet. Une chose qu'il avait d'ailleurs sciemment ignorée, refusant probablement de seulement étudier pareille possibilité. Quelles étaient les chances à présent pour que, en apprenant ce qui s'était passé, Dorian se penche sur les bons moments que nous avions partagés et pour qu'il continue à progresser ? Minces, extrêmement minces. Il serait bien capable de s'en vouloir, de se dire qu'il aurait dû revenir plus tôt de cette mission spéciale ou même ne pas y aller du tout. Il serait capable de ressasser en boucle nos dernières conversations et de lui aussi se demander quelles choses il aurait dû me dire. De se demander si j'avais su comment lui me percevait de son propre côté. Je ne voulais pas de ça. Dorian ne méritait pas ces souffrances, il n'en méritait aucune à dire vrai. Je ne voulais pas l'abandonner à son sort et à sa déprime. Je voulais continuer d'aller le voir pour échanger des vannes et nous remonter mutuellement le moral parce que, mine de rien, moi aussi je préférais le voir sourire plutôt que de le voir maussade et perdu dans ses pensées. Le lui avais-je déjà dit ? Ça non.

Il y avait Lidy aussi, la petite bleue à la tête d'un Cipher Pol. Elle avait toujours été sympathique avec moi, même si j'avais quelques fois eu l'impression que des motifs ultérieurs la poussaient à s'intéresser à moi. J'aurais aimé pouvoir développer une amitié sincère avec elle, vraiment. Elle était si travaillante, mais aussi tellement gardée et, quelque part, j'aurais aimé pouvoir jouer ce rôle d'amie sécurisante. J'aurais aimé pouvoir être là pour elle et lui partager mon admiration pour tout le travail qu'elle savait abattre, pour toutes les responsabilités qu'elle assumait sans jamais faillir. J'aurais aimé l'aider à se détendre et apprendre à la connaître plus simplement, sans l'excuse du travail. La faire sortir de son bureau et de sa tête un tout petit peu, je crois que ça m'aurait fait plaisir. Pourtant je n'avais jamais réussi, pas vraiment. Elle m'intimidait trop et je voulais tellement bien faire. Je voulais qu'elle m'ait en bonne estime elle aussi, qu'elle ne me prenne pas pour une imbécile incapable de s'acquitter de tâches simples. J'aurais aimé gravir les échelons et pouvoir me considérer un jour son égale d'abord et avant tout ou, au minimum, devenir une personne assez bien pour l'être par le simple mérite de mon caractère et de ma personnalité. Mais je n'avais pas eu le temps de faire ça. Je n'avais pas eu l'occasion de grandir, pas assez vite. Et du coup je n'avais jamais poussé plus loin, croyant que j'aurais tout le temps au monde pour le faire plus tard, lorsque je serais meilleure, plus méritante. Lorsque je serais assez fière de moi pour être moi aussi ouverte et sincère avec elle sans craindre son jugement ou sa désapprobation. Un autre regret de plus sur la liste.

Je ne pouvais quand même pas oublier Aslan. S'il n'avait rejoint Unite que récemment, je m'en voulais toujours pour cette conversation qui avait précédé notre première mission. Tout ce que j'avais voulu, au final, c'était de comprendre sa vision du monde, les défis qu'il devait relever qui étaient si différents de ma propre expérience de vie que je ne pourrais pas les voir sans demander, sans qu'il m'apprenne. J'avais tellement voulu bien faire que j'avais sauté des étapes plutôt que d'apprendre à le connaître organiquement. C'est qu'il avait l'air si charismatique, si intelligent et si doué, si compétent dans les trucs qu'il faisait. J'avais juste envie d'être son amie, de le connaître et d'ainsi mieux pouvoir faire des efforts pour être une bonne personne, une influence positive dans son entourage. J'avais juste voulu briller dans cette mission et faire de bons coups pour que lui aussi m'admire en retour et qu'il ne se demande pas ce qu'une incapable comme moi foutais au rôle de Seconde de cet équipage qu'il venait de rejoindre. Au final je ne lui avais pas exprimé tout ça, pas vrai ? J'avais essayé, en quelques sortes, mais m'étais au final montrée bien maladroite et après ça je n'aurais pas été surprise que ma tentative ait tout l'effet contraire et qu'il essaie plutôt de m'éviter. J'aurais tant aimé être une meilleure influence pour lui. J'aurais aimé le guider et répondre à ses questions, l'aider à prendre ses marques comme d'autres l'avaient fait pour moi auparavant. Au final, toutefois, j'avais juste l'impression d'avoir échoué. De ne pas avoir réussi à jouer ce rôle si important auquel je me destinais. Serait-il trop tard pour essayer encore ? Pour faire peau neuve, recommencer de rien et, cette fois, faire les choses comme il faut ? À partir de quel moment est-ce qu'il devient impossible de demander une seconde chance ? Est-ce que, au fond, j'étais la seule à voir les choses ainsi et que, de son côté, il n'y avait même pas de problème ? J'aurais pu lui demander. Je pourrais lui demander si je revenais vivante de toute cette histoire.




On en venait à l'ange. Ce blond ailé qui, malgré son sourire solaire et son attitude légère, était hanté par plus de fantômes qu'aucun autre individu qu'il m'ait été donné de rencontrer, que ce soit auparavant ou depuis. Chaque pas il le faisait avec des spectres dans son sillage. Avec des volutes de miasme qui lui collaient aux basques et lui rappelaient constamment le prix qu'il se pensait obligé de payer par quelconque sacrifice royal. Au final il était le seul à se mettre cette pression. Personne n'attendait cela de lui sinon lui-même et ça j'aurais bien aimé lui faire comprendre. Si j'avais réussi par moments à le secouer et à le remettre sur le droit chemin, certaines de nos différences fondamentales rendaient notre entente moins constante que je ne l'aurais désiré et, mine de rien, je ne pouvais m'empêcher de culpabiliser. J'aurais aimé être une meilleure amie, être en mesure de le soulager de plus de poids et avec plus de fiabilité. J'aurais aimé être plus forte et ne pas avoir constamment besoin de son approbation, ne pas avoir besoin qu'il me rassure pour un oui ou pour un non. J'aurais aimé être une meilleure Seconde. J'aurais aimé lui faire comprendre que son sacrifice ne rendrait personne plus heureux et qu'il avait le droit, comme tout autre individu, de laisser les morts là où était leur place réelle : lovés dans ses souvenirs. Oui, j'aurais aimé être en mesure de le protéger plutôt que de faire cette fichue promesse de le tuer s'il s'égarait. Là tout de suite alors que j'agonisais dans une cave au fin fond de l'océan, mine de rien, ça ne voulait plus dire grand chose.

J'avais l'impression de ne rien lui avoir apporté de concret, de ne jamais avoir vraiment réussi à l'aider malgré qu'il ait pu me dire le contraire. Une part de moi savait que, qu'importe ma volonté, il ferait de moi l'une de ses nombreuses ombres. Malgré les sentiments que j'avais pu penser éprouver à son encontre dans mon moment de faiblesse sur la plage, je n'avais fait que me leurrer. Jamais je n'avais réussi à percer la surface de Sakuga, à me tenir vraiment en son sein et à le comprendre entièrement, à le soulager sous la surface et à lui offrir la paix dont il avait besoin. J'étais là, à ses côtés, et pourtant si loin. Terriblement loin. Tel était mon constat à cet instant alors que le souffle me manquait et que mon regard vitreux roulait vers le plafond. Encore une fois... Ce sentiment était-il seulement partagé ? Était-ce juste une autre manifestation de ma faiblesse et de mes doutes ? Si ça se trouvait lui ne le voyait pas comme ça. Peut-être que, de son côté, j'avais vraiment réussi à un moment ou à un autre et que mes insécurités étaient les seules vraies barrières nous séparant. Dans tous les cas, c'était ma faute et du coup, la bonne nouvelle, c'est que je pouvais faire quelque chose. Je pouvais essayer à nouveau. Essayer plus fort. Essayer autrement. J'avais juste besoin de survire. J'avais juste besoin de regagner l'Elysium et de continuer à me lever chaque matin. D'être présente et de le laisser venir vers moi lorsqu'il serait prêt à le faire, lorsque sa confiance en moi le lui permettrait. Je n'aurais qu'à faire de mon mieux avec sincérité et bienveillance, avec compassion, et un beau jour peut-être pourrais-je enfin poser un constat différent, une réalisation de réussite et de fierté. Peut-être serais-je assez forte pour me souvenir de ses propres mots, de ce statut d'irremplaçable qu'il m'avait offert. Non, c'était plus que ça, ce qu'il m'avait donné. Ce qu'il m'avait dit. Je ferme les yeux, j'écoute le chant de mes souvenirs et les laisse me bercer, m'emporter. Me protéger le coeur et raviver ma flamme.

« T’es irremplaçable Penelope. T’es l’une des personnes les plus précieuses à mes yeux, si tu disparaissais je ne saurais pas quoi faire. Je ne saurais pas te voir disparaître et je ne saurais te remplacer parce que tu es ce que tu es. Penelope Ainsley. Tu es une femme exceptionnelle, personne n’aurait eu le courage que tu as déjà eu et tu as changé ma vie et je veux que tu continues à en faire partie. Je n’aurais jamais cru dire ça un jour mais ta malédiction est pour le coup bien tombé car tu es comme celle-ci un tremblement de terre parce qu’après ton passage dans la vie de quelqu’un rien n’est jamais pareil. »

A-t-il raison ? Ici l'objectivité ne compte pas, n'a pas de prise. Cette subjectivité est la vérité en son coeur et ça suffit largement ou, en tout cas, c'est assez puissant pour me faire réaliser que, dans toute cette situation, il y a une personne que j'ai ignorée sciemment et ce depuis longtemps. Depuis pratiquement toujours. Qu'est-ce que je ne me suis jamais dit à moi-même ? Quels constats serai-je incapable de porter une fois ma vie terminée ? Quand était-ce la dernière fois que je me suis complimentée, vraiment ? Que je me suis recentrée sur ma personne, que je me suis priorisée et que j'ai pris compte de ma propre valeur ? Je toussote, me roule sur le côté, laisse le sol du caveau, froid, me coller à la joue et apaiser ma tête qui pulse à grands battements. Toutes ces choses, ces paroles que j'aurais aimé dire... Tout est positif. Tout est gentil, presque trop. C'est doux, aimant. Parce que j'ai envie de les protéger, de les rendre heureux. Parce que mon coeur déborde d'un amour qui ne demande qu'à être donné à tous ceux qui croisent mon chemin. J'ai ça en moi, contrairement à d'autres. J'ai cette envie d'offrir une main réconfortante, d'être un guide et d'améliorer la situation d'autrui. En ce sens, j'ai beaucoup à leur apporter. Et puis je suis curieuse, je suis brillante dans ma maladresse et dans mes intuitions que je n'écoute pourtant pas toujours. Il m'arrive même d'être drôle ou, au minimum, de me faire bien rigoler en tout cas. Je suis pleine de vie, d'entrain et aussi de peines, de frustrations et de rêves. Je suis un tout plus complexe que ce que l'on voudrait bien m'accorder, que ce que je suis prête à m'accorder.

Je pleure. Je sanglote et j'ai envie d'arrêter, mais je ne peux pas. Je suis déjà là. Je respire à pleines bouffées et j'essaie de me calmer, de ne pas vomir et de m'accrocher. Ironiquement je ne me suis jamais sentie aussi vivante et, soyons honnête, j'aime ça. J'aime vivre, même si ça signifie souffrir, avoir peur et me sentir impuissante. Parce que, au moins, j'existe. Je peux continuer de m'accrocher, de me relever et de me battre. Parce que je le mérite. Parce que j'ai le pouvoir de changer la vie des gens. Parce que je compte et que j'ai envie que ça continue comme ça. Mon histoire n'est pas finie. Ma vie n'est pas finie. Je dois continuer à vivre. Non, je veux vivre !

« Pro...méthée... Pro... ! »

Ma voix s'étrangle, le son ne porte pas. Ça ne suffit pas et je dois trouver autre chose. Alors je rampe, puise toute la force que j'ai et laisse mes doigts s'enfoncer dans le sol mou et y laisser les marques de mes ongles. La porte est si proche et, pourtant, si loin. Mais je mérite que l'on se batte pour moi, même si ce n'est que moi qui le fait. Parce que je n'ai plus besoin d'être sauvée, je n'ai plus besoin que l'on vienne ramasser à la petite cuillère les morceaux de mon égo brisé et que l'on soit forcé de m'insuffler la volonté de vivre. C'est bon, je l'ai et, maintenant que c'est fait, je ne peux plus abandonner. Je n'en suis plus capable. C'est pour cela que j'atteins le mur qui, bien que bien loin de la porte, suffira à atteindre mon objectif. Si le Gura Gura no mi est assez puissant pour que je puisse, même dans cet état second, abattre ce pan de construction, les risques sont trop grands. Je suis affaiblie et risque de me retrouver ensevelie. Non, ma meilleure option est évidente : appeler à l'aide et espérer que Prométhée l'entende.

Je referme le poing et, après une grande inspiration, commence à frapper le mur. PAN-PAN-PAN. PAN. PAN. PAN. PAN-PAN-PAN. Il va comprendre, pas vrai ? Qui ne comprend pas ça. Allez... Entends moi... Trouve moi !! PAN-PAN-PAN. PAN. PAN. PAN. PAN-PAN-PAN. Pitié faites qu'il m'entende. Je ne peux pas mourir ici. Je ne veux pas mourir ici. JE VEUX VIVRE !! Tant et si bien que mon poing pétille de l'intérieur, grésille de puissance. De haki de l'armement. Allez. Une autre fois. Juste une autre. Une dernière.


PAN-PAN-PAN. PAN. PAN. PAN. PAN-PAN-


Non, je n'ai pas fini... Juste une fois de plus. Juste une séquence de plus. Je dois... Garder les yeux ouverts. Je dois continuer de me battre ! Je dois... Je dois... Je veux...

« ...déso....uga......je...... »

Mes paupières tombent, la force me quitte et se dissous comme elle est venue. Non. J'étais si près du but. J'allais y parvenir. J'allais...



Utilisation du Haki de l'Armement au présent

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[Solo Présent] V. Cataphobia 16447110
Penelope Ainsley
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