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Sous le feu des projecteurs. [PV Akis]
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Mar 8 Mai - 16:41

Sous le feu des projecteurs. [PV Akis] 1525788879-cyrielle2Sous le feu des projecteurs. [PV Akis] 1525788879-pere-gascogne2
Princesse Cyrielle, Père Gacogne



- Ce n'est rien, mon père. Nous devons bien cela à ces pauvres gens.
- Votre générosité vous honore, mon enfant.

D'un sourire tendre, la demoiselle acquiesça tandis que son aîné se tournait vers le bastingage. C'était une belle journée : une journée telle qu'on pouvait s'y attendre du climat paradisiaque de South Blue. Le ciel était dégagé, la mer semblait calme et quelques escadrilles d'oiseaux passaient dans l'azur, sans doute en direction d'une autre île où s'installer. Le Ruban d'Argent, navire personnel de la princesse utilisé pour l'occasion, prendrait bientôt le large depuis le port de l'île de Mitch jusqu'au lagon de Vinzal, situé une île plus loin. Les quelques heures de croisière seraient l'occasion de récolter des fonds pour l'association fondée par le père Gacogne, "Délivrance", ayant pour but de venir en aide aux nécessiteux aux quatre coins de cet océan en leur fournissant de quoi vivre avec décence. Pour le vieil homme, c'était une occasion en or : avec une figure représentative telle que la princesse Cyrielle du royaume de Jasper, d'un point de vue pragmatique, les fonds allaient tomber comme la pluie pendant une tempête.

Il était en effet clairement connu que la princesse cherchait actuellement un prétendant... aussi, nombre de nobles auraient fait leur possible pour se retrouver dans ses petits papiers. Et comment aurait-il pu en être autrement ? Sa grâce et sa beauté en faisaient une femme à l'attraction naturelle tout à fait implacable, sans parler de l'image qu'elle renvoyait aux petites gens, atout indispensable pour n'importe quel régent en devenir souhaitant acheter une paix sociale durable au travers d'un couple royal aimé, chéri et adulé de la plèbe. Aussi, cette journée risquait de voir passer son lot de nobliaux en tous genres prêts à s'approprier l'admiration de la belle jeune femme.

Cyrielle, de son côté, pensait également au fait qu'elle devrait composer avec les médias. Ce n'était pas un exercice qu'elle appréciait particulièrement, mais elle l'avait toujours fait avec un certain brio et ça ne serait pas différent cette fois-ci. Au moins, le Ruban d'Argent avait l'avantage d'être un grand navire... concurrençant aisément les navires de guerre de la Marine en termes de dimensions, bien que destiné à un usage de plaisir et non militaire, elle en connaissait chaque recoin. Le pont principal, sur lequel plusieurs tonnelles avaient été dressées pour abriter les invités de la chaleur, disposait également d'une petite piscine centrale dans laquelle il faisait bon faire trempette par grandes chaleurs. Jamais sans un peu de pommade du soleil, pour éviter les brûlures... tout comme sur les différentes chaises longues qui étaient disposées de chaque côté du bassin rectangulaire. La partie du pont située sur la poupe avait été aménagée de façon à servir de point de vente pour les quelques œuvres amenées par le père Gacogne depuis son Abbaye, au royaume de Jasper. Les moines qui y résidaient sculptaient la pierre avec un doigté rare, ce qui permettait au doyen de procéder à la vente des œuvres ainsi réalisées au profit de la fondation dont il était le responsable. La proue était pour sa part réservée principalement aux matelots, qui s'assureraient d'un trajet agréable, tandis que l'intérieur du navire était une succession ordonnée de cabines richement décorées, ainsi que le contenant des cuisines qui tourneraient sans doute à plein fourneaux.

L'héritière du royaume de Jasper jeta un œil vers l'embarcadère encore accessible, tandis que de nombreux invités finissaient d'investir le bâtiment naval. Deux gardes avaient été postés à l'entrée, avec pour consigne de laisser pénétrer les journalistes qui seraient en mesure de prouver leur affiliation. Elle soupira de nouveau en pensant à la succession d'interview qui risquait de faire de sa journée une âpre lutte sous-jacente, avant de lever les yeux vers le mât, y captant une ombre à laquelle elle était habituée. Elle lui adressa un sourire avant de se diriger finalement vers le centre du pont, pour y accueillir ses hôtes.

Le vent fit frémir une voile qui n'était pas encore déployée, ainsi que le mât désormais solitaire lui servant de support.





Début des festivités. Akis peut donc arriver par l'embarcadère (s'il tient à faire les choses de façon normale, bien entendu...)

Cyrielle est lvl ??
Père Gacogne est lvl ??

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Mer 9 Mai - 12:41
« Une Princesse ? Pète sa mère ! »
Sous le feu des projecteurs.


La Princesse Cyrielle du Royaume de Jasper. Ben putain. C'était probablement la première fois que Janmark n'envoyait pas Akis dans un trou paumé et ne tentait manifestement pas de lui jouer un sale tour pour endiguer sa progression formidable au sein de Global Seken Information. On lui avait bien tout indiqué, on l'avait renseigné quant au comportement à embrasser en présence de sa sérénissime Altesse, on lui avait permis de se rendre sur South Blue par le biais d'un navire de transport ni miteux ni crasseux... Tout se déroulait comme sur des roulettes ! Si, dans un premier temps, la méfiance du rouquin s'était tenue aux aguets du moindre couac dans le vain but de prévenir les soucis qui pouvaient éventuellement pointer le bout de leur nez, celle-ci s'était rapidement endormie pour laisser placer à sa naïveté naturelle et coutumière. Il était du genre imbécile heureux : il n'arrivait pas à demeurer sérieux plus de quelques jours consécutivement et, d'une manière générale, il avait appris qu'il était si poisseux qu'il lui semblait absolument impossible d'éviter les problèmes épineux qui se dressaient sur son chemin, au hasard des épopées qu'il traversait. Le rédacteur, parfois, se surprenait à songer qu'il pourrait par ailleurs faire un merveilleux romancier s'il décidait de coucher sa vie à l'écrit et à la remodeler légèrement, pour faire croire à quelques histoires fantasques et romancées... Sauf qu'on risquait fort de lui reprocher son manque de crédibilité et de cohérence, en lui soufflant qu'il était impossible qu'un jeune journaliste soit suspecté d'avoir éconduit un attentat sur une île fortifiée de la Marine de North Blue, qu'il était improbable que ce même jeune journaliste croise la route d'un pirate primé à plus de cinquante millions de berrys et puisse l'interviewer sans craindre d'être pulvérisé à chaque mot prononcé, et qu'il était simplement inenvisageable qu'il se retrouve sur un champ de bataille au sein duquel évoluait l'un des plus prestigieux noms de la nouvelle ère du Gouvernement Mondial... Ouais, le Tokushi menait souvent une vie tellement folle que nul ne l'en croyait véritablement capable. C'était sans doute là l'ironie la plus mordante d'entre toutes...

Et du coup, de deux choses l'unes. D'un côté, le garçonnet avait envie de profiter avec insouciance de ce trajet qui s'avérait passionnant, espérant candidement qu'il pourrait bénéficier d'un entretien personnel et plus intime avec la princesse sans pour autant oser imaginer qu'il pourrait en venir à la courtiser, sous-estimant par la même l'audace que lui conférait sa perversion délurée... Et de l'autre, il n'oubliait pas qu'à chaque instant pouvait surgir un événement déconcertant, peu crédible et énigmatique, dans le seul but de gâcher le moment savoureux qu'il s'apprêtait à cueillir. Akis allait donc, pour la première fois depuis belle lurette, tâcher de demeurer tranquille et raisonnable... Voire même faire profil bas. Ouais, peu de ses collègues l'en croyaient capable mais justement, il était grand temps de leur montrer que c'était chose possible. Le GSI l'avait envoyé couvrir cet événement en songeant que ça n'était pas suffisamment capital pour que l'un de leurs meilleurs envoyés soient directement dépêchés sur place, mais Janmark avait certainement eu peur de froisser la Princesse en piégeant le rouquin et, par conséquent, d'attirer sur lui l'ire de ses supérieurs si sa royale altesse décidait d'adresser aux journalistes quelques propos incendiaires. Tout. Était. Parfait.

« Merci à vous, bonne journée ! »

Ouais putain ouais ! Son accréditation et sa carte de presse avaient amplement suffi à satisfaire la curiosité des molosses qui montaient la garde et triaient les voyageurs qui allaient accompagner ce prestigieux cortège au travers des flots de South Blue. S'il se retint de bondir de joie pour ne pas attirer sur lui plus d'attention que nécessaire, il ne put en revanche s'empêcher d'afficher un sourire triomphant et soulagé. Il n'avait désormais plus qu'à se prélasser et qu'à profiter des occasions qui lui seraient tendues pour récolter les propos de quelques célèbres visages... Par la suite, il n'aurait plus qu'à concocter un article plus complet sur cette base, et il serait couvert de louanges des années durant. Pour un plan de carrière, c'en était un des plus réjouissants : toujours aussi guilleret, il s'aventura donc au sein de la foule déjà condensée et réunie au milieu du grand pont. Péniblement, il tâcha alors de la traverser en s'excusant à tout va, jouant de sa carrure malingre pour accéder aux premiers rangs sans être catapulté vers l'arrière derechef. Il avait déjà hâte d'en savoir davantage, et de poser ses yeux sur la mirifique princesse qui, à n'en pas douter, allait mettre à profit cette petite occasion pour se faire voir...

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Jeu 14 Juin - 22:23

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Princesse Cyrielle, Eleane Hopkins


- Vous êtes trop bon.
- Et vous trop belle.
- Oh, voyons...

Adoptant un air timide et rougissant, Cyrielle détourna le regard avec grâce tandis que devant elle, Eleane Hopkins lui offrait un des sourires de prince charmant dont il avait le secret. Un sourire qui faisait fondre la gent féminine à toutes les occasions, nourrissant la légende de ce magnat de l'industrie du jeu d'argent qui n'avait fait que se catapulter de pallier en pallier de richesse depuis des années ! Parti d'une humble salle de jeu, il avait réussi par un tour de main affiné (ainsi, sans doute, qu'une grande dose de chance) à construire un véritable petit empire de plusieurs îles voisines, sur lesquelles il avait établi une chaîne de casinos. Les "Hop'Kings" étaient devenus partie intégrante du paysage de plusieurs atolls, dans lesquels il était renommé et adulé pour les conséquences agréables de son commerce sur l'économie locale... quand il n'écrasait pas la concurrence dans l’œuf en faisant appel à des méthodes légales, mais particulièrement vicieuses.

- Je serai très honoré de vous recevoir sur mon lieu de travail, à l'occasion...
- Ce serait avec grand plaisir, Monsieur Hopkins.
- Je vous en prie... appelez moi donc Eleane.

Elle plissa des yeux en lui offrant un sourire tandis qu'il s'inclinait révérencieusement. Cet homme avait un don pour se rapprocher des femmes sans paraître ni trop insistant, ni manquer d'assurance et de confiance en soi. Tandis qu'il s'en retournait à son affaire, lui adressant un signe de main sympathique, elle soupira doucement. Il était un excellent parti... mais cela impliquait beaucoup de chose qu'elle ne se sentait pas encore prête à prendre en charge. Malgré la pression que son père chargeait sur ses épaules, elle n'avait aucune envie de vendre sa personne au premier garçon ayant les économies nécessaires pour prétendre en faire sa femme. De plus, tout bon gentleman qu'il était, Eleane restait un homme d'affaire. Elle reprit un air bienheureux tandis qu'autour d'elle, plusieurs journalistes se pressaient pour lui poser quelques questions de circonstance : on disait son royaume mis en difficulté depuis que son père, malade, avait laissé quelques dérives financières s'éterniser. Qu'en était-il de ses propres relations ? Avait-elle trouvé chaussure à son pied ? On la disait également suivie par un garde du corps, alors où se trouvait-il ? Les potins et ragots s'entassaient, sous la patience infinie de la demoiselle aux yeux émeraude qui n'en finissait plus de répondre avec le même air agréable.

Aux alentours, d'autres célébrités locales à South Blue brassaient la population d'invités : il y avait bien entendu le gérant de la chaîne Hop'Kings, mais il n'était pas le seul à soulever l'attention de la foule. Madrilène Espinosa, une fameuse épéiste de South Blue, était également présente pour la journée. Son dernier tournoi ayant eu lieu à Mitch, il était tout indiqué pour elle de se joindre à la fête dans laquelle sa renommée lui offrait une place de choix. Si les hommes n'osaient guère s'approcher de cette femme aux allures vaillantes, les demoiselles n'en étaient pas moins fascinées par la grandeur de cette dame qui montrait qu'une "fille" trouvait tout aussi bien sa place dans le monde des "garçons" que ces derniers eux-mêmes. Plus près de la proue, Flavius Tiberius discutait avec plusieurs représentants politiques de différentes îles-états. Sa position au sein de la guilde marchande en faisait l'un des hommes les plus opulents et influents sur le Ruban d'Argent. Restait à voir sur qui le jeune journaliste jetterait son dévolu... en tout cas, l'heure du départ approchait : il serait précédé par un discours donné par la princesse en personne, sous le regard avisé d'un Père Gacogne fort impliqué.





Bla bla bla, bloup !

Cyrielle est lvl ??
Père Gacogne est lvl ??
Eleane Hopkins est lvl ??

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Ven 15 Juin - 14:04
« Une Princesse ? Pète sa mère ! »
Sous le feu des projecteurs.


Qu'elle était jolie... Tandis que tout un pan de journalistes l'harassaient d'innombrables questions, toutes plus indiscrètes les unes que les autres, dans le but de satisfaire la curiosité maladive du lectorat pathétique des torchons qui leur servaient de tribunes, elle conservait un sourire d'une douceur mielleuse et ensoleillée. Sa carrure gracile et fluette lui conférait un air si fragile et si vulnérable que le rouquin aurait eu envie de l'envelopper de ses deux bras pour garantir sa sécurité face à l'obsession dévorante que ses collègues et rivaux principaux entretenaient à l'égard des potins qui risquaient de lui échapper à tout instant. Ils étaient d'une indécence colossale... Une interview n'était pas qu'une succession de questions grossières, épineuses et périlleuses que l'on balançait incessamment à la face d'une tierce personne qui, de fait, croulait sous les demandes et finissait par capituler : c'était un art empathique, au sein duquel le journaliste devait procéder avec un doigté et un tact tout particuliers. D'ores et déjà lassé du comportement outrancier de ces sinistres types, Akis préféra s'orienter vers le reste des convives, pour l'heure, plutôt que de rajouter une dose d'anxiété à cette mirifique jeune femme : elle n'avait pas besoin d'observer un jeune homme aussi charmant face à elle tandis qu'elle subissait cet interrogatoire froid. Elle risquait de défaillir, face à une beauté si resplendissante... Tâchant de réprimer son orgueil, lequel conduisait ses chevilles à enfler démesurément, le garçonnet s'empara d'une coupe de champagne et de quelques olives qu'on lui tendait poliment tout en balayant les environs d'un regard inquisiteur. S'il se mit à marcher, à cadence pour le moins restreinte, il n'en demeurait pas moins focalisé sur la myriade de personnes prestigieuses dont recelait ce navire et qui seraient, en fin de compte, ses compagnons de voyage pour le trajet à venir. Il allait sans nul doute pouvoir s'entretenir avec un bon nombre d'entre eux...

Mais sur lesquels allait-il bien pouvoir jeter son dévolu ? Madrilène Espinosa... Il ne la connaissait que très vaguement : c'était une figure de l'escrime locale, pour le peu qu'il en savait. Le Tokushi songeait néanmoins qu'une discussion possiblement intime avec cette dame preste et altière pouvait s'avérer passionnante : a fortiori si elle débouchait sur un entretien moins professionnel... L'avantage, c'était que personne ne semblait lui tourner autour. Pourtant, même les femmes fortes avaient parfois grand besoin d'un brin de réconfort ! Chassant à nouveau de ses pensées lascives ses désirs les plus lubriques et les plus inavoués, songeant qu'il était avant toute autre chose l'heure de songer au travail et aux responsabilités qu'on lui avait octroyé en l'envoyant auprès de la princesse Cyrielle, le rouquin entreprit de déceler une autre figure célèbre. Ce fut chose faite lorsqu'il distingua Flavius Tiberius. En tant qu'affilié à la Guilde Marchande de Trader, il n'était pas affilié au Gouvernement Mondial et trempait même modérément dans tout un tas d'affaires qu'on devinait sordides. Ramener un petit papier à son sujet, c'était tenir tout un pan du lectorat du GSI en haleine... Peut-être allait-il se voir soufflé quelques secrets alléchants, qu'il pourrait distiller au fur et à mesure des articles qu'il ramènerait dans ses valises ? Tout en gobant vivement une olive, le jeune envoyé spécial s'abandonna à ses espoirs les plus titanesques : il songeait possible que, couronné de succès, il s'en revienne à Enies Lobby avec des articles d'une qualité telle que les principaux représentants de la presse mondiale, dans l'optique de redynamiser leurs services, songeaient furieusement à le débaucher du Global Seken Information afin de s'offrir ses services d'une compétence remarquable. Si tel était le cas, il allait peut-être pouvoir faire pression pour démettre ce bâtard porcin de Janmark de ses fonctions...

« Ah ! Mais ! Vous êtes bêtes ! Qu'est-ce que vous faîtes au milieu de mon chemin ? Vous avez tâché votre... v...este..... »

Eleane Hopkins. Il venait de se cogner contre Eleane Hopkins. Il venait de renverser l'intégralité de son verre de champagne sur Eleane Hopkins. Le pauvre rédacteur eut un mouvement de recul mécanique mais, pour la première fois depuis sa naissance, ne parvint pas à nourrir l'envie de déserter la place aussi promptement que possible en prenant ses jambes à son cou. Cette fois-ci, il ne le pouvait pas. Certes, le type qu'il venait probablement de frustrer était un marchand à la fois renommé et influent... Mais l'occasion était trop belle pour Akis, qui ne pouvait décemment pas rentrer à Enies Lobby les mains vides, ou avec un torchon basé sur les notes que ses collègues d'autres journaux daigneraient lui revendre, moyennant finances. Autrement dit ? Il ne pouvait pas prendre la poudre d'escampette : il était condamné à rester ici et à assumer les conséquences de son insouciance... Quelles qu'elles soient. Dans les faits, le garçonnet n'avait rien fait de mal : il avait simplement renversé un verre d'alcool, trop accaparé par l'environnement faste et par toutes les célébrités qui abondaient, dans les environs. Mais il n'en connaissait pas moins l'orgueil déplacé et la vanité de ces riches entrepreneurs qui, parce qu'ils avaient bâti une solide fortune, s'imaginaient presque les égaux des Dragons Célestes. Eleane Hopkins allait lui faire la peau... Bon, c'était peut-être un brin excessif. Mais sans doute allait-il entretenir à l'égard du rouquin une rancune tenace. Il allait peut-être tâcher de lui rendre la vie impossible, durant le trajet... Pitié, non ! Pour une fois que le gamin naïf qu'il était avait vraiment l'envie de mettre la main à la pâte... Fébrile, le jeune homme tâcha de demeurer plus au moins stoïque, quoiqu'étonnamment blême, en attendant patiemment le verdict. Pourvu que ce voyage ne soit pas le dernier...  

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Jeu 21 Juin - 19:51

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Eleane Hopkins


Il était parfois des aléas dans la vie qui pouvaient transformer une journée de rêve en une sordide expérience, méprisée et désavouée de ceux qui la vivaient comme si la peste pouvait se cacher dans un souvenir. Pour certains, il s'agissait d'une bataille gagnée d'avance se transformant en un massacre unilatéral, pour d'autres c'était la nouvelle d'une promotion imminente étouffée par la découverte d'un adultère odieux, pour d'autres encore de la nouvelle fantastique d'une fortune amassée tempérée par le décès d'un proche... puis, il y avait les personnages du standing de Eleane Hopkins. S'il ne faisait pas attention au Tokushi, c'était pour une raison simple : personne n'était assez bête sur ce navire pour venir le percuter avec autant d'impudence et il en était conscient ! Du moins, le pensait-il... car secrètement, son début de journée et de conquête des bonnes faveurs de la princesse Cyrielle qui commençait si bien vira presque au cauchemar lorsque cet abruti de journaliste renversa le contenu de son verre sur sa veste. Du lin de Bozar, l'un des plus riches qui furent. Impossible de rattraper ça. L'habit était foutu : certes, il en avait d'autres en stock ! Mais à elle seule, cette veste valait certainement plus que la vie de cet imbécile...

... ce qui ne devait pas l'empêcher de jouer de tempérance et d'intelligence. Comme son père le lui avait dit, avant de rendre son dernier souffle, il était destiné à de grandes choses : des choses qui ne pouvaient et ne devaient décemment pas être contrecarrées par les actions maladroites et ridicules d'un simple reporter aux manières peu précautionneuses. Cela étant, il était également observé de tous, en cet instant de silence terrible qui venait de s'emparer de l'assemblée proche : dans son dos, deux gardes du corps s'affairaient déjà à se rapprocher d'Akis pour le ramener à l'embarcadère, mais ils n'en firent rien : un geste de la main les en empêcha, avant qu'un Eleane contenant avec brio une antipathie extrême envers cet inconnu agaçant ne s'approche du jeune homme pour se saisir de sa cravate d'une main ferme, au geste pourtant appliqué et mesuré.

- Attention, mon brave. Il ne faudrait pas que vous énerviez quelqu'un de trop important sur le pont de ce navire. Ce serait fort regrettable...

Sur ces mots, il utilisa la-dite cravate pour essuyer le surplus de liquide qui tâchait son torse : il ne rattraperait en rien la qualité du matériau qui recouvrait sa peau, mais il ferait clairement passer le message : un plébéien comme ce reporter du Global Seken, comme en témoignait son badge, n'avait pas à évoluer dans le même air que lui avec autant d'impertinence. Il dégaina finalement un mouchoir de soie de sa poche pour essuyer le peu de liquide ayant atterri sur son visage, avant de poursuivre.

- La traversée devrait être calme. Excellente nouvelle, n'est-ce pas ? il aurait été dommage d'être pris dans des eaux troubles. Enfin, je suppose que cela vous aurait plu : vous mettre en danger pour avoir un scoop est une chose qui doit vous émoustiller.

La dernière phrase était très grinçante, pour une raison inconnue. Menace voilée ou simple remarque peu amène ? Il était difficile de faire la différence lorsque le propos était amené et prononcé avec autant de tact et de contrôle. Après tout, le geste du Hopkins d'un méprisable alarmant pouvait tout aussi bien passer pour une boutade : un donné pour un rendu... car ses mots, eux, ne trahissaient apparemment qu'une sincère mise en garde sur la qualité exceptionnelle des hôtes de la princesse, qu'il ne valait mieux pas changer en farouches antagonistes. Le gérant de la chaîne Hop'Kings se tourna par la suite vers les demoiselles avec lesquelles il discutait jusque là.

- Si vous voulez bien m'excuser, mesdemoiselles. La maladresse malencontreuse de ce jeune homme me force à un passage au vestiaire. Les aléas de la vie !

Les belles créatures soupirèrent avant de darder Akis d'un regard assassin, comme si cette simple absence allait ruiner leur séjour : il serait sans doute rapidement la risée de la gent féminine sur le navire... vu la vitesse à laquelle les mots pouvaient se répandre dans un environnement où avoir l'ascendant verbal sur son voisin était signe de succès. Pendant ce temps, de plus en plus de monde se rassemblait en face de la piscine, là où une petite estrade avait été montée pour le discours prochain de la demoiselle. Eleane avait déjà disparu, ne voulant sans doute pas rater cela : c'eut été d'un mauvais goût éclatant. Une erreur stratégique qu'il ne pouvait pas se permettre. Il semblait que le jeune homme aurait peut-être le temps d'aborder une autre célébrité, avant que l'héritière du royaume de Jasper ne vienne requérir l'attention de tout son auditoire...




Eleane prend cela avec grâce... et n'hésite pas à faire passer une petite gentillesse.

Cyrielle est lvl ??
Père Gacogne est lvl ??
Eleane Hopkins est lvl ??

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Jeu 21 Juin - 22:39
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Il allait le chopper à la gorge et l'étrangler ? Lui briser la nuque d'un mouvement ample et belliqueux ? Allait-on offrir à sa dépouille une sépulture digne de ce nom, ou allait-on simplement le balancer aux requins, comme un vulgaire brigand ? Ferait-on part de la nouvelle de sa mort au GSI, ou passerait-il pour un reporter porté disparu jusqu'à la fin des temps ? Sa chère et tendre entendrait-elle quelques rumeurs à son propos ou devrait-elle épancher sa peine dans les bras d'un autre, condamnée à ne jamais savoir où s'en était allé son merveilleux prince ? Tout une foultitude d'interrogations se bousculaient chez lui, tant et si bien qu'il ne savait où donner de la tête. L'incertitude avait pour l'heure un effet assurément tranquillisant sur lui... Sinon hébétant. Contrairement à sa rencontre tumultueuse avec le Coffe, par exemple, où il avait été convaincu qu'il vivait pour d'ultimes instants, il n'était cette fois-ci pas certain de savoir à quelle sauce il allait être mangé... Et, en finalité, il fut heureux d'avoir momentanément su conserver une relative impassibilité. Si l'on exceptait, bien sûr, son teint plus exsangue que jamais... En effet, le prestigieux entrepreneur se contenta d'attraper sa cravate d'une main autoritaire et d'en user comme d'un vulgaire torchon, profitant de ce tissu certes simplissime mais néanmoins joliment manufacturé pour éponger le peu du champagne qu'il était susceptible de retirer de sa chemise désormais détrempée. L'envoyé spécial, toujours follement blême, conserva un mutisme irréprochable d'un bout à l'autre de cet échange traumatisant : les menaces à peine voilà d'Eleane ne tombèrent pas, bien sûr, dans l'oreille d'un sourd et il se surprit à trembler d'effroi à l'idée que ce type puisse céder à l'envie de lui faire payer sa maladresse au centuple. Il allait payer des hors-la-loi pour le liquider discrètement... Ou pire, pour le torturer ! On allait lui rompre les os, lui briser les doigts, le rouer de coups de pieds et l'électrocuter jusqu'à ce que folie s'en suive... Allait-on le jeter à la mer, pour le destiner à l'estomac des requins ? Et merde : voilà qu'Akis ressassait ses idées noires et ne parvenait plus à s'en délester. Il était fini : c'était une preuve tangible de la panique qui le saisissait. Quand le type s'en alla enfin, non sans pousser les demoiselles avec lesquelles il conversait jusqu'alors à darder l'habitant d'Enies Lobby d'un regard méprisant, ce dernier retrouva enfin un semblant de contenance et d'assurance. Il poussa un soupir ample et profond avant de songer à la suite des événements. Devait-il faire en sorte de se volatiliser ? Si ce richissime personnage décidait de le prendre en chasse, quitter le navire n'allait pas suffire. Il allait devoir quitter cette mer, abandonner son travail, s'enrôler dans la Marine, pourquoi pas... Il était sur le point de recourir à cette extrémité lorsqu'il déposa enfin son regard sur une porte de sortie envisageable.

Madrilène Espinosa. Une guerrière célèbre sur les Seas Blues. Une grande épéiste, aussi talentueuse que renommée... Une garde-du-corps d'une extrême efficacité, il le devinait sans peine. S'il arrivait à demeurer à ses côtés, et même possiblement à s'attirer ses faveurs... Ouais ! Il devait jouer le tout pour le tout. Cette femme serait sa porte de sortie, son ange gardien... Et... Plus, si affinités... Un rire gras sortit de la gorge déployée du Tokushi tandis qu'il se débarrassait de sa cravate piteuse, qu'il balança nonchalamment par-dessus bord avant de se munir de son petit carnet, de son escarméra portable et de sa plume. Il mit son badge bien en évidence, mettant en exergue son appartenance au monde de la presse, et s'approcha de la bretteuse compétente avec un grand sourire aux lèvres. Pas la moindre présence d'un homme à ses côtés. Ce que cela signifiait, pour ce carnivore en pleine session de chasse ? Aucun rival...  

« Mademoiselle Espinosa, je présume ? Je suis Akis. Akis Tokushi. Envoyé Spécial du Global Seken Information, de Grand Line. Je m'intéresse aux personnalités présentes sur ce navire et il me semble qu'entre toutes les figures remarquables, vous êtes certainement celle qui serait la plus à même de fasciner nos lecteurs... Pourrais-je vous ennuyer quelque peu afin de vous soumettre quelques questions ? »

Approche directe et professionnelle, mais néanmoins courtoise et charmeuse. Il devait se montrer bien élevé et attrayant, sans trop insister sur les compliments. Madrilène Espinosa était le genre de femmes qu'il aimait désirer : forte en apparence, robuste. Elle n'avait sûrement pas usurpée sa réputation... Mais elle n'en était pas moins une femme et, par extension, une représentante de cette grande famille qu'était l'humanité. Or, au travers de ses innombrables voyages, Akis avait appris une chose : personne ne renonçait à un brin d'amour et de tendresse lorsqu'on lui offrait l'opportunité d'en saisir au vol... Il avait la chance d'être beau garçon, et d'être finalement un fin orateur, contrairement à ce que la majorité de ses contacts semblaient songer. Et même s'il avait bien souvent du mal à conclure, il était un formidable dragueur, un coureur de jupons au talent redoutable... Oui ! Avant la tombée de la nuit, le cœur de cette femme serait sien et plus jamais Eleane ne serait capable de l'intimider ! Ses gros bras seraient tous mis en déroute par celle qui deviendrait, à n'en pas douter, la gardienne de ses nuits ! Et il aurait alors toute latitude pour se pavaner fièrement, accroché au bras de cette dame à la prestance et à la grâce ineffable... Janmark lui-même n'oserait plus jamais le critiquer, lorsqu'il apprendrait ce scoop ! Il était aux portes de la gloire !
 

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Jeu 28 Juin - 20:14

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Eleane Hopkins

- Pour qui se prend-t-il ?!
- Patron, calmez-vous s'il vous plait !

Le porte manteau sur lequel Eleane avait posé son haut ruiné gisait désormais à même le sol. Avant qu'un de ses gardes du corps ne fut capable de venir le redresser, le richissime gérant de l'une des chaines de casino les plus connues de cette mer vint écraser son talon sur l'habit froissé et tâché, avant de l'écraser plusieurs fois. Comme si c'était la figure de ce bon à rien de journaliste. Il l'avait ridiculisé devant tout le monde ! Malgré sa réponse qui n'avait pas tardé à se faire attendre, il n'en restait pas moins que cet idiot l'avait renvoyé au vestiaire... il ne pouvait en rester là. D'une façon où d'une autre, il lui rendrait la monnaie de sa pièce. Il souffla. Son mouchoir vint éponger la goutte de sueur perlant sur son front. Il ne pouvait pas se permettre de perdre ses moyens maintenant : il était aux portes de la gloire. Si tout se déroulait comme prévu, alors il ressortirait de ce navire plus puissant que jamais.

- Vous avez raison, Finch. Ce n'est pas digne de moi... passez moi la veste en peau de Lion des mers. Ajoutons un peu de couleur à cette assemblée...

Oui. Il n'avait pas le droit à l'erreur... tout venait à point à qui savait attendre. Il ne s'était pas dressé à la tête de cet empire en jouant de nervosité, malgré son caractère tempétueux qu'il avait par le passé eu bien du mal à contrôler. Enfin, il fallait bien admettre que parfois, tricher était une assurance plus qu'un crime...

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Sous le feu des projecteurs. [PV Akis] 1530207028-madrilene-espinosa2
Madrilène Espinosa

- Ce doit être difficile, non ? Comment faites-vous pour tenir têtes aux hommes dans leur propre domaine ?
- Mon futur mari me dit sans cesse que je ne devrais pas m'occuper de ce genre de choses...
- Mon père m'a toujours interdit de me mêler de ses affaires dans la Marine !

Elles étaient nombreuses à graviter et caqueter autour de la fameuse épéiste, qui les observait avec un sourire de coin et une patience hors norme. C'était peut-être ce qui faisait d'elle une adversaire à la fois respectable et terrifiante : son sens inné de l'observation et du rythme. Plus d'un fanfaron aux capacités pourtant indéniables s'était heurté à sa technique hors normes pour cette Seas. On la disait capable de gagner la majorité de ses duels en un seuls coups : ses détracteurs, de leurs côtés, raillaient sa posture qui était la plupart du temps défensive et même passive. Du reste, il était indéniable qu'elle avait l’œil... et des gestes assez souples et maîtrisés pour punir la moindre attaque maladroite d'un désarmement prompt et d'une touche directe. Ce qui, dans la majorité des duels à l'épée fais dans les règles, suffisait souvent à donner une victoire tacitement admise. La tonne de déblatérations poursuivi son cours, tandis qu'elle jetait un oeil bienveillant sur ces femmes qui n'attendaient que de s'affirmer : elle était persuadée, au plus profond d'elle, qu'elles n'avaient rien à envier à ceux qui les bridaient parfois. Après tout, la tête de l'amirauté n'était-elle pas régie par une femme, une jeune femme de surcroît ?

- Il n'est rien de plus difficile que de trouver le courage de vous lancer dans toutes ces choses, mesdemoiselles. Cependant... il n'est rien de plus facile que d'y devenir compétentes si vous vous donnez corps et âmes à l'ouvrage !

Sa voix forte, son port altier et robuste, sa dégaine générale qui la laissait apparaître comme imperturbable. Tout cela avait suffit à faire briller la flamme de l'admiration dans les yeux de ces demoiselles naïves, qui applaudirent sans plus tarder. Il était totalement indéniable qu'auprès d'une majorité de la gent féminine, principalement dans la jeunesse fougueuse et pleine de talents de cette ère, la bretteuse rencontrait un franc succès. Cela n'empêcha malgré tout pas les petites nobles et riches héritières de s'excuser prestement à l'arrivée du Tokushi : sa réputation se faisait vite, sur ce navire...

- Flatteur.

Elle avait répondu en souriant, mais elle n'était pas dupe : c'était un journaliste. Un chercheur d'information croustillante. Un vautour, sous certains aspects... selon ce qu'il oserait faire pour déterrer son précieux billet, du moins. Dès lors, elle devait admettre qu'il n'avait pas froid aux yeux, même pour un reporter : il n'hésitait pas à la caresser dans le sens du poil d'entrée de jeu, tout en adoptant une posture polie de circonstances. Elle doutait fortement que le fait d'être ennuyée le concerne ou pas : après tout, son travail ne nécessitait que des aveux sur papier. Cela étant, il avait au moins le mérite de tenter de la mettre en confiance : il ne devait, en tout état de cause, pas être incompétent.

- Je vous écoute, Akis Tokushi.

Le discours de la princesse allait bientôt arriver... incessamment sous peu, fort certainement. Les gens commençaient déjà à se rassembler, mais ils auraient sans doute le temps de discuter un peu.




Bon, Eleane est un peu colère quand même.
Madrilène t'accueille plutôt poliment.
Le discours approche.

Cyrielle est lvl ??
Père Gacogne est lvl ??
Eleane Hopkins est lvl ??
Madrilène Espinosa est lvl ??

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Ven 29 Juin - 10:24
« Une Princesse ? Pète sa mère ! »
Sous le feu des projecteurs.


L'approche n'était ni plus ni moins qu'un franc succès : les demoiselles qui entouraient Madrilène jusqu'alors eurent tôt fait de se disperser à l'arrivée du jeune envoyé spécial, qui leur en sut bien gré. Il n'avait guère le besoin de s'entourer d'une nuée de pimbêches pour lui complexifier la tâche... S'occuper de gagner les faveurs de la prestigieuse épéiste allait déjà être un bien dur labeur, alors quant au reste, il préférait encore s'en épargner les formalités ! En demeurant en comité restreint, il avait l'opportunité de conduire leurs présentations aussi librement et habilement que possible... Et il pouvait se montrer charmeur sans risquer de s'attirer la frénésie vindicative des autres demoiselles qui, esseulées, risquaient de le désirer puissamment sans même l'admettre ! Le rouquin, ne se rendant même pas compte du fait que c'était probablement lui qu'ils avaient tâché d'éviter, se fendit plutôt d'un sourire radieux à l'adresse de son interlocutrice et, carnet bien en main, se mit à songer aux interrogations banales qu'il lui fallait soumettre sans plus attendre. C'était la partie la plus rébarbative de son travail, mais c'était néanmoins la partie absolument nécessaire : les lecteurs devaient tous savoir à qui ils avaient affaire dès la première lecture, et un article qui les forçait à se poser des questions ou à glaner de menus renseignements ailleurs était un mauvais article. Au moins, cela allait lui permettre d'en savoir un petit peu plus sur la jeune femme : de quoi distinguer très précisément un angle d'attaque... Il profita donc du bref répit qui leur était accordé pour entamer ce travail périlleux, songeant qu'il lui faudrait peut-être le mettre de côté le temps du discours qui semblait être sur le point de commencer.

« Je ne sais pas comment votre sexe est perçu sur South Blue, mais à dire vrai, la chose ne m'intéresse pas tant que ça. Sur Grand Line, une bonne frange des gradés de la Marine, à titre d'exemples, sont des femmes... J'aimerais donc plutôt vous donner cette question-ci. On vous dit très talentueuse, et vous gagnez fréquemment les tournois auxquels vous participez... Vous n'avez jamais songé à vous enrôler dans une formation guerrière ? Quel est votre rapport aux armes, et à votre art de l'épée ? »

Une question vaste, et quelque peu personnalisée, mais qui revenait à demander à Madrilène quelle était sa philosophie et ce qu'elle trouvait acceptable, en tant qu'épéiste. Tout serait donc vu par le prisme de son talent reconnu, mais cela n'allait pas l'empêcher, si elle le désirait, de s'appesantir quelque peu sur son passé pour lui livrer des bribes d'informations pertinentes. En d'autres termes, Akis démontrait en une seule question l'intelligence dont il jouissait dans le domaine journalistique : il ne se montrait pas indécent ou envahissant, n'avait pas recours à des stratégies fumeuses pour obtenir des informations privées, sinon intimes, et se contentait de s'adresser aux personnes qu'il interrogeait en prenant garde à adapter ses questions et son raisonnement propre. Si la jeune femme qui lui faisait face acceptait de se livrer à cet échange en toute sincérité, elle n'allait pas tarder à pouvoir lui offrir tout ce dont il avait besoin pour passer à l'étape supérieure... Un bref aperçu de son passé, de ses idéaux, une idée vague de ce que l'escrime représentait pour elle, et d'à quel point elle était susceptible d'user de ce talent quant à sa vie coutumière. S'il avait conscience du fait qu'elle ne se résumait probablement pas qu'à son style de combat, il gardait à l'esprit qu'il ne s'agissait là ni plus ni moins que d'une accroche : ensuite, il parviendrait certainement à s'adapter d'autant plus et à découvrir d'autres facettes de cette personnalité plaisante. Et s'il y parvenait, il n'aurait dès lors plus qu'à s'accrocher un tout petit peu pour que leurs corps s'unissent, et que...

Un brin de rougeur vint lui dévorer les joues, et le Tokushi mima une bouffée de chaleur soudaine causée par cet environnement estival. Puisqu'il assumait l'idée d'être issu de Grand Line, autant la mettre à profit : il n'était pas censé être tout-à-fait à ses aises sur un océan aussi ardent. Il glissa donc un doigt sous son col et, suavement, tira sur ce dernier pour laisser entrapercevoir sa clavicule gauche, l'espace d'un instant. S'il demeura focalisé en apparence sur son carnet, il en profita pour épier discrètement et du coin de l’œil la réaction de Madrilène. Allait-elle se mettre à fondre face à un homme aussi séduisant et attirant que lui ? Possible... il devait être paré à toute éventualité. Et si elle décidait de lui sauter dessus sans plus attendre, poussée à bout par la promesse d'un échange plus torride que l'effervescent soleil qui brûlait haut dans les cieux ? Et bien, il y avait fort à parier que dans ce cas de figure, l'un comme l'autre manqueraient le début du discours... Voire le monologue en entier, si la chose se prolongeait au-delà du raisonnable. Mais ça n'était certainement pas lui qui allait s'en plaindre ! S'il avait quelque peu occulté Eleane de ses pensées, son instinct de survie défaillant ne l'aidant guère à se focaliser sur des préoccupations aussi vitales, il n'en demeurait pas moins fidèle à ses convictions d’inénarrable pervers. Pouvait-on le réduire à cette manière d'être-ci ? Non, probablement pas... Mais il n'empêchait qu'il était fréquemment régi par ses désirs qui, pourtant, ne l'amenaient jamais très loin. Tant pis : sans essai, point de succès. Il espérait simplement qu'il aurait l'occasion d'assister aux prouesses de la dame épéiste ailleurs que sur un champ de bataille... Après tout, le combat n'était probablement pas le seul don qu'on lui avait conféré à la naissance !
 

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Je pervers. Je désolé.
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Jeu 23 Aoû - 19:03


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Madrilène Espinosa


À l'écoute des demandes de son interlocuteur, l'Espinosa sourit rapidement en l'entendant adopter une approche bien différente de celle usuellement choisie par les gens lui demandant une audience. La plupart du temps, il s'agissait souvent d'hommes voulant ressasser son genre pour essayer de jouer sur l'audimat, bon ou mauvais, d'une femme se glissant dans le cercle relativement fermé des épéistes indépendants. Parfois, des femmes l'attiraient inexorablement sur le terrain de l'affirmation de soi, de l'indépendance féminine ou encore de ses possibles difficultés à être acceptée par ses pairs. Ses sujets, bien que réels, en étaient devenus relativement ennuyeux : aussi un angle d'observation plus rafraîchissant ne faisait jamais de mal.

- C'est une question intéressante.

Elle s'arrêta pour se saisir d'une coupe de Rouge de Mimoz, qui contrairement à son nom n'avait aucun rapport à l'alcool et au vin. Il s'agissait en réalité d'un cocktail originaire de cette mer, alliant plusieurs fruits rouges ainsi qu'un peu de banane et de glace pillée. Un de ses rares pêchés mignon, qui n'en restait pas moins bénin : elle était sans doute l'une des rares personnes encore sobres sur ce navire, même si la boisson y était consommée avec modération et dignité.

- J'ai toujours préféré faire les choses à ma façon. Je suis une personne plutôt butée, parfois. L'autorité m'aurait sans doute mal réussi... et au final, je m'y retrouve parfaitement, dans cette condition indépendante.

Elle fit quelques pas pour s'adosser au bastingage, jetant un oeil au port qu'ils s'apprêtaient à quitter. Les gens s'y affairaient dans une effervescence animée et amusante. Bientôt, ils n'auraient plus que le calme de la mer pour témoigner de cette fête caritative.

- Mon père était lui même un soldat de la Marine. Contrairement à beaucoup d'autres, sans doute, il pensait que ses filles devraient savoir se défendre pour évoluer. Il ne s'attendait sans doute pas à ce que je me plaise à ce point, une épée entre les paumes de mes mains.

Elle rit légèrement, d'un rire qui trahissait inlassablement une certaine féminité qu'elle gardait sans doute pour des jours plus propices. Son pauvre père... il avait eu du mal à accepter son orientation finale, dans un premier temps. Lui qui jouissait d'une retraite bien méritée. Il aurait été improbable de s'attendre à ce que son aînée ne reprenne le flambeau, mais à sa façon. On savait Madrilène droite dans ses bottes et, à défaut d'être outrancièrement généreuse, dotée d'un sens moral aigu. C'était sans doute ce caractère semblable au sien qui avait aidé le paternel à se faire une raison.

- Le duel et l'art de l'épée sont deux choses différentes, mais pourtant indissociables en ce qui me concerne. L'un est une pratique plus traditionnelle et ancrée dans notre société qu'autre chose, raison pour laquelle les hommes sont parfois surpris d'y croiser des adversaires comme moi. L'autre... c'est plus une question de quête personnelle, d'équilibre. Quand je manie l'épée, il m'est incapable d'oublier pourquoi, en premier lieu. Pour moi, mais aussi, avec le temps, pour les autres. On dit que ceux qui vivent par l'épée meurent par elle... et si ma mort doit refléter ma vie, alors je tiens à ce qu'elle laisse un bon écho.

Elle adressa un sourire au journaliste en plissant légèrement des yeux.

- Et vous, donc ? Pourquoi le journalisme ?

La guerrière aimait faire cela : glisser quelques questions, tester la résolution de ceux qui lui parlaient. Cette simple question mettait parfois mal à l'aise ceux qui l'interrogeaient jusque là et ils y offraient le plus souvent une réponse creuse, ou quelques balbutiements sans grand intérêt. Quelle serait la réaction de ce jeune homme là ? Elle l'attendait, patiemment. Autour d'eux, les participants de cette sauterie commençaient à converger comme un seul homme de façon plus ostensible. Sur une l'estrade, la Princesse discutait gaiement avec le Père Gacogne, tandis que ses suivants s'affairaient à s'assurer qu'elle ne manquerait de rien pour sa prise de parole. Elle jetait parfois quelques coups d'oeil au niveau des mâts, brefs et fugaces, sans grand sens d'ailleurs. De son côté, l'homme de foi semblait serein.



Réponse, question, dernier tour avant le discours.

Cyrielle est lvl ??
Père Gacogne est lvl ??
Eleane Hopkins est lvl ??
Madrilène Espinosa est lvl ??

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Mar 16 Oct - 10:53
« Une Princesse ? Pète sa mère ! »
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Elle était intéressante. Éloquente, en fait : elle parlait mieux que la majorité des personnes qui passaient sous le joug de la plume d'Akis... Elle était concise, et pourtant loquace : elle allait droit au but, évoquait les souvenirs sans s'y attarder ni jamais tomber dans le misérabilisme à outrance. Elle offrait donc quasiment au rédacteur un produit fini, qu'il n'allait pas avoir besoin de retoucher beaucoup afin de le rendre publiable... Du pain béni, en somme. Néanmoins, même si son professionnalisme latent conservait un œil rivé sur la situation, c'était son infinie perversion qui, quant à elle, menait l'échange de son côté. Elle l'avait complimenté d'entrée de jeu, louant la pertinence de sa première interrogation, et n'avait guère tarder à se montrer songeuse : elle était en confiance, en sa présence, se sentait en sécurité... C'était l'évidence même. Alors certes, elle n'avait pas dévoré sa clavicule du regard, pas plus qu'elle n'avait profité de ce moment d'égarement de la part du journaliste afin de lui sauter dessus pour lui offrir un déhanché passionnel et fougueux, mais elle se montrait néanmoins sous un jour relativement réceptif. Il lui plaisait, il en possédait dorénavant l'intime conviction : il n'avait plus qu'à mettre cette appréciation sur le devant de la scène pour en jouir, une bonne fois pour toutes ! S'il prit bonne note de tout ce qu'elle avait à lui adresser, il ne la suivit pas moins jusqu'au bastingage qu'elle semblait vouloir gagner, et n'en contempla pas moins son sourire radieux lorsqu'un rire doux se décida enfin à franchir ses lèvres. Elle était loin, la guerrière intransigeante et froide, aussi tranchante que la lame qu'elle brandissait fiévreusement... Il en aurait même oublié sa force si ça n'était pas d'elle qu'elle avait tiré la quasi totalité de sa célébrité. Le Tokushi, toutefois, semblait comme happé, électrisé par une présence aussi mélodieuse et désarçonnante. Il aimait les personnes ambivalentes, qu'il avait l'impression de découvrir à de multiples reprises, parce qu'il avait sans cesse la conviction de mettre le doigt sur la vérité, la seule et l'unique, de leur personnalité toute entière. Comme s'il ôtait le rideau des apparences afin de dénicher les fondations, dans toute leur simplicité, dans toute leur évidence...

Et il n'était pas au bout de ses surprises : décidément malicieuse, la jeune femme ne tarda guère à surenchérir, ne lui laissa pas le temps d'entériner son interrogatoire. Elle lui volait son travail et lui renvoyait la politesse ! Elle le laissa, dans un premier temps, débilement coi : il avait si peu l'habitude de se retrouver au beau milieu d'un tel revirement de situation journalistique qu'il peinait à comprendre ce qui venait tout juste de se passer. Elle s'intéressait à lui... Elle était curieuse ! Il la pensait réceptive jusqu'à présent mais à la vérité, elle était bien plus : elle était intéressée. La passionnait-il autant que l'inverse ? Il aurait pu se perdre dans une foultitude de fantasmes s'il n'avait pas compris qu'il était l'heure de se montrer franc et ouvert, à son tour : elle lui avait fait confiance, lui dévoilant la vérité quant à sa nature exacte, alors il pouvait bien lui rendre la pareille... Non sans un sourire en coin, qui renvoyait l'image d'un homme ayant plein contrôle de la situation, lors même qu'il bouillonnait d'extase et d'enthousiasme en son for intérieur, le rouquin entreprit de se rapprocher pour se positionner aux côtés de la bretteuse, plaçant son regard sur la course des matelots le long des quais, et ses coudes sur le bastingage contre lequel la combattante s'était placée. Il entreprit alors de répondre à la question brève qu'on lui avait expédiée, non sans flatter au passage la jeune femme pour son humilité et sa modestie.

« Ce n'est pas souvent que je croise des gens qui me renvoient la politesse... D'habitude, j'aurais sans doute refusé de répondre pudiquement mais je crois que je vous dois bien ça. Et puis nous sommes en croisière, autant en profiter pour changer un peu les vieilles habitudes tenaces... Enfin, n'imaginez pas que j'en ai fini avec mon interrogatoire ! »

Il fut ébranlé d'un rire court, mais clair et généreux. Il reprit ensuite une mine plus nostalgique, qu'il mima sans peine : elle, en fin de compte, tenait plus de la sincérité que de la fausseté. Sa jeunesse, ou plutôt son enfance lui manquait cruellement. Cela faisait longtemps qu'il n'avait plus posé les pieds sur les pavés de Marineford : il pouvait y être convié en de rares occasions, tant en tant que journaliste qu'en tant que fils de gradé qui y habitait, mais il préférait éviter de croiser son paternel tant qu'il en possédait le loisir. Ce dernier n'était pas vraiment du genre très aimant, malheureusement... Les obligations avaient sans doute du finir par déteindre sur sa bonhomie originelle. Toujours fut-il qu'Akirs ne tarda guère à prendre la parole, sachant pertinemment que le temps jouait contre eux : s'ils voulaient assister au discours, ils allaient devoir mettre un terme au moins provisoire à leur discussion. Cela lui crevait le cœur mais il semblait que Madrilène n'était pas du genre à tomber dans les bras d'un Ephèbe en un claquement de doigts... La trésor serait d'autant plus jouissif s'il peinait à le conquérir !

« Je suis aussi fils de marine. De gradé, plus précisément. Colonel. Ma mère travaille pour les Cipher Pol. Pur produit gouvernemental, j'ai grandi à Marineford... Mais la rigueur et l'austérité de l'armée ne sont pas pour moi, je vous rejoins là-dessus. Force est d'admettre que ma condition journalistique est assez oppressante mais au moins, quand je suis en déplacement, je n'ai pas à supporter mon supérieur. »

Il eut à nouveau un rire bref, qui ponctua sa phrase et lui permit d'humecter légèrement ses lèvres. Effectivement, il préférait encore éviter Janmark religieusement tant qu'il en possédait l'opportunité : ce vieux con de rédacteur en chef n'en finissait plus de lui pourrir la vie. Enfin, l'homme en question était à des centaines de lieux d'ici, en train de croupir dans un bureau devenu sa prison : en fin de compte, le Tokushi n'était pas certain de pouvoir jalouser les responsabilités de son supérieur. Il aimait sa liberté de mouvement : il était capable de se rendre au quatre coins du Monde si l'envie le piquait... Songeant qu'il n'en avait pour l'instant dit que trop peu, il renchérit donc, essayant d'abréger aussi promptement que possible : son passé n'était pas foncièrement exaltant ou haletant, il n'en avait que trop franchement conscience, et il n'avait guère envie de mentir afin d'acquérir les faveurs de la belle sabreuse. Elle lui avait fait l'honneur de lui dévoiler quelques bribes de sincérité, et il entendait bien faire de même !

« Ils auraient aimé que je m'enrôle, donc, mais j'ai préféré rejoindre un corps de métier moins... périlleux. Enfin, en tant qu'envoyé spécial, j'ai souvent quelques événements lugubres à couvrir mais... Je ne suis pas vraiment pris pour cible, à quelques rares exceptions. Et puis, c'était un compromis intéressant, puisque je travaille quand même indirectement pour le Gouvernement Mondial. »

Il avait bien fallu cela pour que sa mère accepte de lui céder un brin de terrain et pour que son père, enfin, suive le mouvement non sans y aller à reculons... L'indépendance s'était trouvée au bout du tunnel. Mais ce sujet-ci, le Tokushi préféra l'éviter : l'image de sa fiancée lui revint à l'esprit, et il déglutit un bref instant, songeant qu'elle risquait fort de lui faire endurer des montagnes de sévices si elle apprenait qu'il usait de ses déplacements professionnels pour courtiser des épéistes mondialement réputée. Enfin... Il agissait dans l'intérêt de sa propre sécurité, puisqu'il semblait s'être attiré l'inimitié de la mauvaise personne, d'entrée de jeu !

 

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Mar 4 Déc - 20:00


Sous le feu des projecteurs. [PV Akis] 1530207028-madrilene-espinosa2
Madrilène Espinosa

À l'image de la majorité de ses contre-attaques, cette estoc verbale laissa le jeune journaliste silencieux et coi pendant quelques instants. Alors ? Allait-il se révéler plus loquace, pertinent et authentique que les autres ? Ou tomberait-il lui aussi dans l'ennuyeuse et terrible réalité d'un métier qui attirait de plus en plus ceux qui, assez dociles pour marcher sur leurs idéaux en échange de reconnaissance et d'argent, n'avaient au final aucune vocation pour supporter leur titre ? La réponse ne tarda guère à se faire connaître : le reporter, après avoir avoué ne pas s'être attendu à telle inversion des rôles, s'attela à parler de lui. Ce n'était, bien entendu, que partie remise... mais le sourire amusé de Madrilène indiquait qu'elle se prêterait volontiers au jeu un peu plus longtemps.

Elle écouta son histoire avec intérêt et y trouva, quelque part, une certaine résonance. Il ne s'était certes pas lancé dans les arts de l'épée comme elle, alors même qu'il était prédestiné pour : mais il avait, lui aussi, choisi de se défaire de sa condition originelle pour devenir celui qu'il voulait être. Il était amusant de voir que leurs places semblaient tout bonnement s'être inversées : en d'autres temps, la duelliste aurait totalement pu vivre une vie de journaliste ou de femme littéraire, poussée par un père trop protecteur à vivre dans la paix. Quant au Tokushi, ses géniteurs le voyaient déjà portant fièrement des galons... la vie était parfois amusante.

- Intéressant. De fait, qu'en est-il de...
- Votre attention, s'il vous plait !

Sous le feu des projecteurs. [PV Akis] 1525788879-cyrielle2Sous le feu des projecteurs. [PV Akis] 1525788879-pere-gascogne2
Princesse Cyrielle, Père Gacogne

La voix de la princesse avait percé le bruit de la masse, de son grain clair et assuré. Tandis que la Espinosa se dirigeait vers l'estrade de quelques pas, remettant machinalement une main sur la poignée de son épée, les autres convives se turent... ou baissèrent tout du moins d'un ton. Tant et si bien et que bientôt, tous les regards furent tournés vers l'héritière du trône de Jasper et le vieil homme au visage buriné qui se tenait à ses côtés. Il semblait relativement fragile, faible, abîmé par l'âge même... pourtant, on ressentait en sa présence une sorte de sérénité, de force tranquille.

- Merci à tous, amis de tous les horizons, pour votre présence aujourd'hui. Le Ruban d'Argent est chanceux de pouvoir se targuer d'accueillir une si belle réception. Car aujourd'hui, tous les fonds et dons seront destinés à une seule et unique finalité : l'association "Délivrance" dont le fondateur, le Père Gacogne, est parmi nous aujourd'hui.

Elle s'écarta en indiquant le vieillard d'un geste gracieux de la main, laissant quelques applaudissements se faire entendre tandis qu'elle terminait le début de sa prise de parole. L'homme de foi, de son côté, s'éclaircit la voix quelques instants avant de reprendre. Ses yeux plissés par le temps n'exprimaient que la gentillesse, tandis qu'un sourire radieux l'animait. Un sourire qu'il adressa à sa jeune amie.

- Merci, Princesse. Vous me faites trop d'honneur.

Un court silence, puis il se tourna vers l'assemblée.

- Merci à toutes et à tous, Messieurs, Mesdames, pour votre présence aujourd'hui. Quand, avec l'aide de quelques braves compagnons, j'ai fondé Délivrance, je ne m'attendais pas à un jour pouvoir me tenir ici, devant vous. J'avais l'espoir de la cause, mais pas l'ambition : pourtant, la vie m'a appris que j'avais tort. C'est en menant se combat que peu à peu, le message s'est affirmé : nul ne devrait avoir à vivre dans la précarité, l'indifférence et le malheur. Nul ne devrait avoir à survivre comme un animal reclus, n'ayant d'autre perspective de vie qu'un autre lendemain tout aussi douloureux. Nul ne devrait avoir à envier son prochain non pas pour son opulence, mais pour la décence dont il a la chance d'être dépositaire. Nul ne devrait...

Sous le feu des projecteurs. [PV Akis] 1529005297-eleaneSous le feu des projecteurs. [PV Akis] 1543947246-flavius-tiberius
Eleane Hopkins, Flavius Tiberius

- Beau discours...
- Le mensonge vous va mal, Flavius. Ou c'est vos baumes pour le visage excessivement onéreux qui ont perdu en efficacité ?
- Toujours aussi aimable, à ce que je vois.

Les deux hommes, profitant de la foule, s'adressaient quelques estocades rapides. Ils ne s'appréciaient pas vraiment : c'était de notoriété publique. Néanmoins, leurs petites passes d'arme ne risquaient pas de gêner le discours passionné du Père Gacogne. Oh, ils se fichaient tous les deux de la cause qu'il pensait défendre, à n'en pas douter : ils avaient des intérêts bien plus profitables et tangibles que distribuer des berrys aux pauvres de tous les coins de l'océan. Cependant, malgré leur inimitié notable, ils avaient la tête assez froide pour faire affaire ensemble.

- Avez-vous pensé à ma proposition ?
- Nous en discuterons plus tard.
- Ne tardez pas trop, Flavius.

Un nouveau sourire au charme indéniable, avant que le gérant de la chaîne HopKings ne se sépare de son partenaire en affaires... ou l'était-il vraiment ? L'avenir le dirait, mais il était certain que les deux commerçants jouaient à un petit jeu assez intriguant. Après tout, il était de nombreuses choses que Eleane pouvait souhaiter de Flavius... et au travers de ce dernier, de la Guilde Marchande elle-même.

- ... et c'est pour cela que je vous remercie infiniment pour votre présence. Merci à tous.
- Des remerciements auxquels s'ajoutent les miens, indubitablement. Mes amis, amusez-vous, riez, chantez, dépensez sans compter ! Aujourd'hui, nous rendons le monde un peu meilleur.

Si le discours de la Princesse s'était changé en plaidoyer du religieux, durant lequel il avait parlé de son association, de ses ressources et de l'espoir qu'il portait dans cette conjonction des plus aisés de South Blue, la demoiselle était parvenue à rattraper la bride sans trop d'inconvénients, instillant à nouveau un élément intéressant dans la conversation. Il n'était pas difficile de remarquer que sa prestance, la possibilité d'être dans son entourage et son prestige étaient les véritables atouts de cette réception. Les nobles n'avaient que rarement d'intérêt pour ceux en dessous d'eux... et, exception faite de Madrilène qui avait observé le vieillard plaider sa cause avec intérêt et conviction, il n'était pas certain que son discours ait réellement touché les gens présents.

Bientôt, la liesse s'empara néanmoins du navire, qui dévoila une autre facette : de nombreux jeux furent dévoilés, allant des fléchettes au tir à la carabine en passant par des activités nécessitant doigté et patience. Les jeux d'argent étaient bien entendu de mise, car certaines têtes n'y résisteraient pas. Pire encore, elles risquaient de s'ennuyer sans un peu de piquant ! Les boissons étaient principalement à volonté, mais une partie restait payante et au prix fort. Les sculptures de Délivrance étaient également vendues à un prix raisonnable. Tandis que le bourdonnement de la foule se dissipait en diverses parties de l'énorme navire, un bruit sourd retentit tandis que la cheminée crachait une fumée épaisse. Le mastodonte quittait le port. Sa direction : le lagon de Vinzal, un petit coin de Paradis à South Blue, réputé pour son caractère sauvage et pur, qui ferait frémir les nobliaux en quête d'aventure.

Madrilène restait ouverte à la conversation : après tout, ils venaient d'être coupés. Plus loin, Flavius observait la foule d'un air relativement froid et coincé : il ne semblait pas encore dans l'ambiance. Eleane n'était pas visible, sans doute parti charmer quelqu'un d'autre... quant à la Princesse, elle discutait avec le Père Gacogne, souriante. On trouverait ici une quantité faramineuse de têtes des hautes-sphères de la basse noblesse de South Blue, prêtes à se délier la langue avec un peu d'adresse et d'alcool... pour un journaliste, c'était le Paradis.




Discours, départ !

Cyrielle est lvl ??
Père Gacogne est lvl ??
Eleane Hopkins est lvl ??
Flavius Tiberius est lvl ??
Madrilène Espinosa est lvl ??

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Mar 22 Jan - 15:08
« Une Princesse ? Pète sa mère ! »
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Le rédacteur du Global Seken Information était doté d'une foultitude de dons. On pouvait en dénombrer certains, qui étaient d'ailleurs reconnus par le plus grand nombre : il était charmant, malgré sa maladresse touchante, plutôt cultivé, écrivait d'une fort jolie plume et s'intéressait honnêtement à ce qu'on lui racontait, la plupart du temps. Cela étant, il y en avait d'autres qui étaient moins connus ou qui, simplement, récoltaient un suffrage moins unilatéral... Le plus méconnu de ses talents, c'était sans nul doute sa capacité à se mettre dans des positions épineuses. Aussi, s'il voulut ardemment demeurer aux côtés de Madrilène tandis que le discours commençait, il eut la maladresse de la perdre de vue une poignée de secondes durant. Son regard avait fortuitement été attiré par le postérieur du jeune serveuse particulièrement gracieuse, laquelle avait eu la malchance de laisser s'échapper un verre plein de ses mains : elle s'était donc tout naturellement empressée de se pencher afin d'en ramasser les débris, pour que nul ne se blessât. Tandis que le rouquin, donc, était occupé à profiter de cette vue tout-à-fait enthousiasmante - celle de la bienveillance de cette jeune serveuse, bien sûr -, l'épéiste s'éloigna quelque peu, sa curiosité manifestement piquée au vif. Si, une fois ce spectacle délectable achevé, le Tokushi fit de son mieux pour lui remettre le grappin dessus, la densité de la foule ne l'y aida guère et ses pas le guidèrent donc, au hasard de son instinct, dans le dos de deux marchands fortunés qui semblaient s'entretenir tandis que l'homme de foi s'épanchaient en une litanie qui rendait honneur à sa bonhomie apparente. S'il manqua de peu de percuter l'un des deux commerçants, Akis eut, cette fois-ci, le réflexe salvateur de reculer d'un pas en constatant l'identité de ces hommes qui, semblaient-ils, ne l'avaient pas remarqué, puisqu'il était positionné dans leur dos. Le premier était évidemment celui qui hantait ses pensées depuis son arrivée sur le navire : le redoutable Eleane Hopkins, qui souhaitait probablement sa mort avec une ardeur insoupçonné. Le second, en revanche, était un dignitaire de la Guilde Marchande : très intrigant, pour sûr, mais pas nécessairement alléchant pour le jeune envoyé spécial qui, toutefois, comprenait que leur discussion devait revêtir une importance capitale. Il n'était pas au courant d'un quelconque contrat unissant leurs entreprises respectives : il plissa donc les yeux et tendit l'oreille avec une concentration excessive, mais ses efforts ne furent guère récompensés et les deux hommes se séparèrent sans en dire davantage. Il semblait que sa curiosité n'allait pas être félicitée de si tôt...

Le discours du sympathique vieillard achevé, la foule se dispersa comme elle s'était trouvée condensée : en un instant. A ce titre, le rouquin eut la possibilité de retrouver une trace de Madrilène, qui n'était en réalité pas si loin de lui que ça. S'il imagina qu'elle était intéressée par la perspective de continuer leur petit échange, le journaliste, quant à lui, songea qu'il était peut-être pertinent de le remiser à plus tard : il y avait sur ce navire tant à faire, tant de personnes à questionner qu'il ne savait plus réellement où donner de la tête... Mais ce fut alors qu'une idée brillante lui traversa l'esprit. Brillante, bien sûr, selon sa propre définition du terme : autant dire qu'elle empruntait plus au suicidaire qu'au génie stratégique. Il était certain de pouvoir tirer son épingle du jeu : la femme épéiste pouvait certes lui apporter un appui considérable et fortement dissuadant vis-à-vis de la menace Hopkins, mais elle ne lui apporterait, d'un point de vue journalistique, qu'un papier à la qualité séductrice discutable. Il devait faire en sorte de rentabiliser ce trajet : pas pour le Global Seken Information et les poches sans fin de cet exécrable Janmark, non, mais pour lui et sa propre carrière. Il pouvait y trouver les racines de son succès et, pourquoi pas, entamer l’avènement de ces années d'errances sans succès... Il était temps d'agir en conséquence. Ses pas le portèrent jusque dans le dos de Flavius Tiberius et, un sourire énigmatique sur les lèvres, il lui glissa quelques mots, conservant un air à la fois sobre et mystérieux, pour une fois d'une justesse indéniable.

« Hopkins cherche à vous doubler. Restez sur vos gardes durant ce trajet. »

Puis, comme si de rien n'était, le natif de Marineford fit demi-tour, tout en suant abondamment, le faciès transpercé par une anxiété dévorante qu'il avait jusqu'à présent réussi à contenir à grand peine. Il s'éloigna d'un pas prompt, tâchant de conserver une démarche relativement digne au cas où Flavius déposerait son regard sur lui, et prit la décision de se rapprocher quelque peu de Madrilène en estimant que son aide ne serait pas de trop si ce ponte de la Guilde Marchande décidait de le prendre en chasse. Bon sang, que venait-il de commettre ? Quel acte irréparable avait encore été le sien ?
Pourtant, le Tokushi était, d'une certaine manière, assez fier de lui. Il ne savait pas franchement si cet avertissement mensonger trouverait un écho en Flavius et s'il aurait une quelconque influence quant à sa décision ou quant à l'affaire qui semblait unir les deux hommes, mais le rouquin n'oubliait pas qu'il n'appréciait en aucun cas ce bourreau des cœurs qu'était Eleane. Et dire que ce type attirait tous les regards de la gent féminine sur lui... Impardonnable ! Oui, c'était réellement la perversion colossale d'Akis qui avait motivé cette action irrationnelle et imprévisible. Ça, et son sens du journalisme, bien sûr : imaginez un peu, si Flavius et Eleane s'entre-tuaient à bord de ce navire... Il serait le premier du GSI sur les lieux, et pourrait mettre cet événement retentissant en lumière en un clin d’œil ! Les femmes et la médiatisation : les deux moteurs de ce rouquin passionné.

« Excusez-moi, Madrilène. Une affaire à régler. Où en étions-nous ? »

Il tremblait de nervosité et conservait très péniblement son rictus sur son faciès, tant et si bien que l'épéiste pourrait aisément comprendre qu'il n'était pas aussi détendu qu'il ne souhaitait le paraître... Allait-elle vouloir connaître les causes de son inquiétude, ou allait-elle simplement se contenter de s'en retourner au sujet initial de leur discussion ? Dans un cas comme dans l'autre, l'imbécile heureux ferait en sorte de conserver une part non négligeable de son attention braquée sur Flavius : il souhaitait évidemment savoir si son coup de poker avait réussi... ou s'il avait lamentablement échoué, comme tout le reste de sa carrière jusqu'à présent.
 

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Sam 13 Avr - 21:10


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Madrilène Espinosa, Flavius Tiberius

Toujours aussi austère, le marchand semblait ne pas connaître l'amusement. Ou peut-être était-ce à cause de cet insolent gamin, qui se voyait désormais doté d'un petit empire financier gonflant son ego ? Flavius n'était pas certain lui même de cerner ce qui le courrouçait le plus, dans cette situation : devoir reconnaître à Eleane un certain doigté dans les affaires, ou devoir reconnaître qu'il était, d'un point de vue mécanique et froid, un excellent partenaire commercial. Il ne l'avait jamais apprécié, pas même l'ombre d'un instant. Rusé, arriviste et sournois. Voilà tout ce qu'il était... et tout ce qu'il avait besoin d'être, en réalité. Sa proposition n'avait que des avantages, sur le plus béni de l'argent... mais elle impliquait un droit de regard sur certaines activités de la guilde qu'il n'était pas certain de vouloir lui donner. De son côté, le challenger grandissant de jour en jour en retirait une denrée bien plus rare et d'une valeur suprême dans le milieu : la possibilité de rencontrer certains contacts inaccessibles avec lesquels pérenniser son empire.

Encore pensif, le Tiberius ne manqua toutefois pas de constater l'arrivée du Tokushi, dont les mots parvinrent à son oreille alors même que deux hommes l'entourant s'approchaient, prêts à réagir au quart de tour. Pas de geste brusque, pas de grabuge : juste une phrase qui piqua son intérêt. Il chercha à en comprendre les implications mais, déjà, le jeune inconnu s'était évaporé en direction de la fameuse Espinosa. Comment ? Le doubler ? Avait-il un agenda caché ? Si oui, quel était-il et qui était cet étrange annonciateur ? Ou peut-être était-ce une nouvelle manœuvre sournoise d'un concurrent avide, pour tenter d'attiser les tensions entre eux ? Après tout, leur inimitié était publique. S'il resta de marbre, le commerçant expérimenté jeta un regard de biais au Hopkins, qui s'épanouissait dans la séduction passive de plusieurs demoiselles, un peu plus loin. Puis, son regard froid comme l'acier se déposa sur la silhouette de Akis qui arrivait à bon port. Une silhouette qu'il ne quitta pas pendant un moment... avant de lui même s’éclipser dans la foule, accompagné de ses suivants. La présence de la demoiselle lui posait problème pour régler les choses d'une façon rapide. Il devrait donc attendre son heure.

- J'étais en train de vous interviewer, je crois. Mais... tout va bien ? Vous ne me semblez pas dans votre assiette.

Si le début de la réponse était donné sur le ton de l'humour, principalement dans la mesure où l'épéiste aurait pu continuer à creuser pour en savoir plus sur lui tout en l'éloignant de son objectif principal, il y avait une sincérité notable dans l'inquiétude qu'elle exposa pour finir son propos. Il tremblait, de façon notable. Son expression semblait bien piètre, à des années lumière du sourire charmant et sans doute un peu charmeur qu'il avait revêtu un peu plus tôt pour l'approcher et la faire passer à la question. Il suait également à grosses gouttes et sa posture semblait bancale, incertaine. En clair, il montrait tous les signes d'un inconfort certain, d'un malaise assez profond même. Des signes qu'une femme comme Madrilène, qui était dotée d'une empathie vaste, pouvait reconnaître sans la moindre forme de doute. De plus, son attention semblait captivée, quelque part dans la foule.

Elle observa rapidement la foule aux alentours, sans rien remarquer de particulier, l'homme d'affaire ayant déjà quitté son champ de vision. Le navire s'élançait dans l'océan avec une certaine paresse : le trajet était en cours et ils en auraient pour plusieurs heures, si rien ne leur tombait dessus. De longues heures, si l'on les commençait avec aussi peu de sérénité... il y avait anguille sous roche. Ses yeux se plissèrent et elle étudia une possibilité qu'elle trouvait adaptée : celle de le mettre à l'aise afin d'en savoir plus, car au delà de sa naïve attention désintéressée, elle était certainement l'une des personnes à mettre au courant du moindre danger sur le navire. Chose qu'elle pressentait peut-être... mais qui savait vraiment ?

- J'étouffe, ici. Vous voudriez peut-être vous rapprocher du bastingage, un peu plus loin de ce bain de foule ? Nous pourrions ainsi discuter en toute tranquillité.

S'il acceptait, elle l'inviterait à la suivre un peu plus loin, vers l'arrière du navire. Un endroit moins fréquenté, bien que définitivement pas vide, qui leur permettrait de prendre un peu plus d'aises... et, si le journaliste avait des craintes particulières, de vérifier si quelqu'un semblait un peu trop intéressé par son cas.



Madrilène propose à Akis de le prendre à part, Tiberius est triggered et quitte les radars.

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Mar 30 Avr - 14:04
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Lorsqu'elle s'inquiéta de l'expression anxieuse voire angoissée qu'il affichait, le rouquin tressaillit et déglutit sans parvenir à prononcer de réponse qui lui sembla convaincante. Il bredouilla bien quelques palabres insensées, mais il soupira finalement, de lassitude, et laissa ses épaules retomber, lui donnant un air penaud et las. La pression qu'il avait à supporter commençait à s'avérer pesante, certes, mais il ne s'attendait pas forcément à ce qu'elle lise aussi aisément en lui... ou peut-être avait-il trop laissé passer des sentiments inquiets que ses démons actuels généraient en lui ? Après un brin de réflexion, Akis songea qu'il avait peut-être tout-à-fait inconsciemment laissé son mal-être transparaître clairement à la vue de Madrilène. Elle était la seule qui semblait être un tant soit peu digne de confiance, à bord de ce navire qui venait de quitter toute civilisation, pour le meilleur comme pour le pire. Le rouquin n'avait bien entendu pas le moindre contact, ici... Il ne pouvait compter que sur lui, et sur elle, si elle s'avérait effectivement être la femme qu'elle semblait incarner. Aussi laissa-t-il vagabonder ses méninges un moment, sans chercher à mettre un terme à leurs errances volatiles et tourmentées. Devait-il lui parler de tout ceci honnêtement, sincèrement ? Lui dire ce qu'il avait pu comprendre de l'échange d'Eleane et de Tiberius, essayer de l'avertir quant aux funestes machinations que ces deux-ci semblaient opérer dans l'ombre ? Serait-elle seulement intéressée ? Ces hommes étaient des marchands, en apparence droits et scrupuleux... Autant qu'un marchand pouvait l'être, en tout cas. Pour quelle raison Madrilène aurait-elle dû s'inquiéter d'un pacte les liant secrètement ? Mille et une raisons pouvaient les motiver à traiter secrètement. Plus il y réfléchissait, et plus le Tokushi se rendait compte du fait que c'était sa fierté mal placée, voire sa jalousie, qui l'avaient poussé à jouer les entremetteurs et à gâter les affaires entre ces deux partenaires commerciaux. Il ne pouvait pas supporter le Hopkins, ce joli cœur plus auréolé de succès qu'il risquait de ne jamais l'être... Il lui fallait, à ce titre, lui infliger une leçon cuisante d'humilité. Leçon qu'il avait voulu lui inculquer sans y réfléchir par deux fois : leçon qui, par conséquent, risquait fort de retomber tôt ou tard sur le rédacteur du Global Seken Information...

« Je... oui... Vous avez raison. Éloignons-nous un peu. J'ai besoin de respirer. »

Pour la première fois depuis sa naissance, fort probablement, Akis n'eut pas l'ombre d'une pensée perverse lorsque la proposition de Madrilène sonna à ses esgourdes. Il aurait pu interpréter cette offre comme un moyen de s'éloigner des regards indiscrets et de conclure avec fougue et moiteur, mais il était à l'heure actuelle trop préoccupé pour laisser sa lubricité s'exprimer d'une aussi inconséquente façon. A contrario, il ne pipa pas mot supplémentaire tandis que leurs pas guidaient ce binôme à l'écart de la foule braillante et piaillante où Eleane et Tiberius risquaient de trouver refuge afin de fomenter quelque chose de sinistre le concernant. Il se taira dans ce silence global qui ne lui ressemblait pas le moins du monde jusqu'au moment où les deux jeunes gens furent enfin relativement isolés : une fois convaincu que personne ne risquait de leur nuire immédiatement, et qu'aucune oreille mal intentionnée ne traînait auprès de leurs lèvres, le journaliste prit le parti de se rapprocher quelque peu de l'escrimeuse, faisant fi du rouge qui montait déjà jusqu'à ses propres joues. Il n'imaginait pas qu'il se rapprocherait aussi vaillamment d'elle avant quelques longues minutes supplémentaires d'une discussion passionnée, mais il devait se faire violence, en l'occurrence, et réprimer à nouveau la luxure qui s'épanouissait en lui comme un tourbillon de sentiments irrépressibles. Quelque chose, son intention sans doute, lui soufflait qu'il n'avait d'autre choix que celui de se montrer momentanément honnête : au moins partiellement. Il devait s'y résoudre... Sans quoi il ne finirait potentiellement jamais ce voyage vivant.

« Écoutez... Vous devez le garder pour vous, mais je pense qu'Éléane Hopkins et Flavius Tiberius fomentent quelque chose de sinistre. Je ne sais pas quoi, je ne sais pas dans quel but, et je ne sais même pas si ce voyage fait partie intégrante de leur complot ou s'il est simplement une occasion saisie au vol. Mais je redoute qu'ils ne soient unis par une affaire sinistre... »

Il en rajoutait. Énormément. Comment aurait-il pu assumer sa jalousie perverse, de toute manière ? En l'état, il lui fallait dire à Madrilène Espinosa l'essentiel. Lui rapporter ses craintes, et lui donner de bonnes raisons pour y croire et se tenir prête, aux aguets. Les sens de la bretteuse étaient sans doute plus développés que ceux du rouquin. De surcroît, elle avait ironiquement plus de chances de lui survivre que l'inverse... S'il devait lui arriver malheur, le Tokushi préférait conserver un coup d'avance. Si elle était avertie, elle pourrait faire en sorte de lui porter secours ou de le venger, dans le pire des cas. Si elle l'ignorait... Il n'aurait aucun renfort à attendre en cas de bourbier soudain, duquel il ne pourrait pas se tirer lui-même. Oui, la prudence, d'abord : c'était elle qui l'avait motivé à prononcer ces paroles à voix basse, en épiant les silhouettes les plus proches comme pour s'assurer qu'elles ne camouflaient pas un marchand peu scrupuleux et à la dague facile. Finalement, l'envoyé spécial recula d'un pas, faisant en sorte de réinstaurer une distance moins intime entre lui et la combattante, qu'il jaugea d'un regard plus calme, comme rasséréné. Ce n'était pas la première fois qu'il était précipité dans une situation qui le dépassait globalement... Et ce ne serait pas la dernière. Le fait de pouvoir bénéficier d'un support de taille lui permettait de conserver un semblant de sang froid, a minima en apparence. Restait à savoir si cela allait s'avérer fructueux et utile, sur le long terme...
 

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Mer 1 Mai - 17:33


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Madrilène Espinosa


Ils s'éloignèrent finalement de la grande masse qui profitait de la vie et du soleil sur le pont lustré à l'extrême du Ruban d'Argent. Ce parquet était si propre qu'on pouvait quasiment y voir sa réflexion. Dans cette foule composée principalement de nobles, de riches ou de propriétaires d'affaires à succès, il était certain que nombres d'accords se tramaient et se nouaient... ce genre d'occasion était, pour les gens dits "de la haute", l'opportunité de se faire connaître et de lier des amitiés factices mais Ô combien structurantes avec d'autres pontes du monde des affaires. Une vie que Madrilène n'aurait jamais pu supporter : elle était trop droite et honnête pour ce genre de sornettes, qu'elle considérait d'un œil des plus critiques. Les gens ne vivaient pas tous dans le même monde, c'était certain : si elle appréciait savoir que ce genre de collecte irait aux plus démunis, elle regrettait de la plus simple des manières l'absence de véritable engagement de la part des "donateurs". Car ils n'avaient, de donateurs, que le titre : ils recevaient bien quelque chose en échange... mais ces jeux là dépassaient le commun de la plèbe.

C'est alors qu'Akis se livra finalement à l'exercice attendu : lui faire part de son malaise. Il semblait réellement affecté, un vent de panique s'instillant dans ses paroles. Cela la poussa à prendre un peu de recul. L'homme qu'elle connaissait depuis peu avait fait montre d'une certaine audace et d'un excellent bagout... pourtant, il avait désormais l'air d'être passablement dérangé, perturbé par ce qui semblait être le "complot" de deux visages connus du monde financier de South Blue. Eleane Hopkins et Flavius Tiberius... si le premier était loin d'être dans ses petits papiers, son machisme et son arrogance formant un cocktail passablement indigeste, elle n'avait pas d'avis spécifique sur le deuxième. On le savait dur en affaires, prudent, pertinent dans ses investissements... trop conservateur, pas assez flexible ou entreprenant pour certains. La fougue de la jeunesse l'avait depuis longtemps quitté et le même ne pouvait pas en être dit du dirigeant de la chaîne Hop'Kings, qui avait tout l'avenir devant lui. Elle posa une main franche sur l'épaule du Tokushi, destinée à le rasséréner un peu.

- Cela peut sembler réducteur, mais il existe deux types de commerçants dans ce monde : les riches, et les autres.

Elle accompagna cette remarque d'un sourire franc, avant de jeter un regard aux alentours. Ils se situaient à l'écart de la foule, sur le couloir extérieur donnant entre la rambarde et la façade extérieure du château, la superstructure installée au milieu du pont et dans laquelle les chambres, halls, salles de jeu et commodités diverses étaient installées. Personne à droite, personne à gauche... il se montait sans doute le bouchon pour rien. Mais pourquoi ? À moins que...

- Il est normal qu'ils complotent. C'est ce qu'ils font tous, la plupart du temps... mais qu'est-ce qui vous fait dire que la situation est si grave, à part le fait que vous ayez ruiné le costume de Hopkins ?

Elle lâcherait sans doute un petit rire devant le regard fort possiblement surpris de son interlocuteur : les nouvelles allaient vite, effectivement... surtout entre les demoiselles qui se pressaient pour lui parler, friandes de ses aventures. Enfin, elle n'avait pas vraiment eu besoin de cela : le gérant de la chaîne de casino évoluait avec tellement de bruit dans la foule qu'il était difficile de ne pas le repérer... et le voir contraint d'aller se changer avait été hautement amusant pour l'épéiste, qui se demandait désormais si le journaliste ne faisait pas preuve d'une paranoïa exagérée, bien que compréhensible.

- Certes, il n'est pas commode... mais je doute que vous risquiez quoi que ce soit ici, croyez moi. Ces gens ont trop à perdre pour se permettre de sales coups. Alors à moins que se débarrasser de vous en vaille la peine, vous devriez être tranquille.

L'océan continuait de défiler paresseusement, le navire ayant d'ores et déjà atteint sa vitesse de croisière. Il leur restait quelques heures avant d'arriver au lagon de Vinzal. Madrilène espérait bien que les hôtes sauraient se tenir... certaines mains baladeuses la forçaient parfois à faire preuve d'une répartie et d'un sens de la réponse pour le moins acérés, mais cela avait tendance à casser l'ambiance.



Madrilène discute avec Akis et tente de le rassurer.

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Jeu 23 Mai - 14:31
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Insuffisante. Un constat amer pour ce journaliste, dont l'éloquence était une part du travail conséquente. Sa litanie avait été insuffisante, et n'avait pas pu convaincre la bretteuse du danger qu'il devinait imminent le concernant. Mais ce danger-là existait-il seulement ? Dans le fond, les arguments de Madrilène n'étaient pas du tout erronés, et elle profitait de cette réponse pour informer son interlocuteur d'un fait qui tendait à la rendre d'autant plus crédible et persuasive : elle exécrait les marchands, les barons économiques, et cela sautait aux yeux. Leurs petites magouilles constantes semblaient lui déplaire au plus haut point, comme on pouvait évidemment s'y attendre de la part d'une guerrière droite et dotée d'un sens éthique pour le moins irréprochable. Si le rouquin ne fut, dans un premier temps, que d'autant plus troublé de voir qu'il n'avait pas su rallier cette femme brillante à sa cause aussi efficacement qu'il aurait pu le vouloir, le calme et la sérénité reprirent rapidement leurs aises tandis qu'il concédait une vérité désagréable et dérangeante mais néanmoins indubitable : il avait sans doute grandement fantasmé la condition inhumaine et antipathique d'Éléane en se basant non seulement sur le succès qu'il semblait posséder auprès de la gent féminine, mais aussi et surtout sur leur premier échange, pour le moins chaotique. Les deux hommes n'avaient pas la moindre raison de s'apprécier, et c'était probablement pour cela que Akis était d'autant plus pessimiste à son encontre, frôlant peut-être même une relative paranoïa... Là-dessus, l'envoyé spécial était, malgré ses airs de benêt et de simple d'esprit, suffisamment instruit pour savoir que son cerveau était capable, seul, de tisser des liens de causalité lorsque rien, a priori, ne les validaient dûment par le raisonnement et la logique. Les impressions pouvaient laisser des traces indélébiles, y compris chez les plus sages... Sages auprès desquels le Tokushi ne figurait sans doute pas. Néanmoins, son instinct ne se trouvait pas apaisé pour autant, en témoignèrent la succession d’œillades qu'il destina au public s'épanouissant dans les environs, comme s'il était à la recherche d'un argument lui permettant de crédibiliser son anxiété auprès de l'Espinosa. N'y découvrant rien de concret, il changea finalement son fusil d'épaule et s'affaissa quelque peu, ne camouflant pas son inquiétude mais acceptant à demi-mot de la réviser à la basse.

« Vous avez peut-être raison, oui... »

Cette phrase, brève, trancherait radicalement avec la bonhomie bavarde qu'il avait manifesté généreusement, jusqu'à présent. C'était autant une réaction sincère et imprévue qu'un acte intelligent de sa part, car cela allait suffire à montrer à Madrilène qu'il n'était pas totalement convaincu par son plaidoyer, et qu'il semblait réellement craindre une affaire louche et d'envergure derrière l'antipathie banale qu'Éléane lui décernait. Dans tous les cas, il semblait évident du point de vue de l'envoyé spécial que poursuivre leur discussion à ce sujet ne mènerait nulle part... Il avait pris le risque de faire part à la jeune femme de ses angoisses et de leurs causes, restait à savoir si elles seraient fondées et avérées à l'avenir, pour le meilleur comme pour le pire. Dans tous les cas, cela n'allait certainement pas empêcher le garçonnet de faire preuve d'une certaine prudence, qualité qui assurerait sa sécurité jusqu'à son retour à Enies Lobby. Il valait mieux, dans le doute, privilégier sa sûreté et sa survie. Il ne manquerait dans l'immédiat pas à grand monde si sa gorge devait être ouverte brutalement et si son cadavre devait quitter son lit pour les vagues agitées de South Blue... Et on mettrait des jours, des semaines à apprendre sa funeste disparition à ses proches. S'il n'était assurément pas pressé de trouver la chambre où il résiderait au fil de ses soirées à venir, il allait sans dire qu'il savait d'ores et déjà ce qu'il ferait dès lors qu'il franchirait le palier de celle-ci : vérifier qu'il ne s'y trouvait nul piège mortel duquel il risquait de succomber, et s'assurer que personne ne puisse s'y inviter sans son accord formel. Il fallait également qu'il essaye de se dénicher une arme, même si cela risquait d'être chose complexe si l'on considérait la présence de la princesse sur ce navire de plaisance : les normes de sécurité étaient rigoureuses, dans ce genre de circonstances, et Madrilène ne l'avait que trop souligné à son tour, d'une certaine façon.

« Où en étions-nous, déjà ? Vous m'aviez questionné à propos du journaliste, je crois... »

Il était à demi-perdu dans ses pensées, encore à présent, ce qui rendait son assertion particulièrement incertaine, mais il faisait de son mieux pour se concentrer à nouveau sur son interlocutrice et sur leur discussion, intéressante au demeurant. Madrilène était le genre de femmes qui méritait que l'on se concentre sur elle lorsqu'on échangeait avec elle, bien loin de la fadeur des groupies pimpantes et piaillantes dont Éléane semblait s'entourer constamment. Et s'il devait disparaître par la faute de deux marchands dénués de scrupules, tâchant de liquider le moindre des badauds qui risquait de leur nuire, de gré ou par maladresse, il valait mieux qu'il prenne du plaisir à ses dernières heures, et qu'il se consacre aux petites joies du quotidien, dont cette discussion faisait partie...
 

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Mer 5 Juin - 20:35


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Madrilène Espinosa

- C'est le cas, oui.

Elle l'observait avec un tantinet de recul, pensive. Même s'il avait admis avoir peut-être réagit de façon excessive, il ne semblait pas débarrassé de ses démons pour autant. Il y avait quelque chose d'étrange dans la façon dont sa verve lui échappait, dont les mots qui coulaient si fluidement semblaient désormais s'entrechoquer dans son esprit, dans sa bouche. Il semblait perdu, relativement hagard même, malgré ses paroles réconfortantes. Avait-il réellement été le témoin d'une scène étrange et inquiétante ? Elle commençait à se le demander, tant et si bien qu'elle resta quelques instants silencieuse, comme si elle cherchait à déterminer quelle était la meilleure marche à suivre. Elle doutait que l'amener à nouveau dans la foule ne puisse lui apporter un quelconque réconfort : en réalité, c'était même une mauvaise idée. Finalement, elle reprit la parole après un léger sourire.

- Je me demandais quelles sortes d'aventures palpitantes votre condition de reporter avait pu vous faire vivre. Comment vous les aviez vécues, vous qui n'êtes pas un adepte de l'épée mais bien de la plume. Cela me rend curieuse, je l'avoue...

Elle jeta un coup d’œil au bastingage, laissant ses yeux lorgner une forme sous-marine qui lui parut particulièrement rapide et relativement imposante. Si elle fut tout d'abord étonnée, elle n'en fit finalement que peu de cas : les océans de ce monde, même lorsqu'ils s'agissaient des seas, étaient pleins de surprises aussi merveilleuses que cruelles. Cependant, il n'était aucun monstre marin qu'elle ne se sentait pas en état de repousser vaillamment, à défaut d'en mettre un au tapis ou de le faire clairement fuir la queue entre les jambes. De plus, l'ombre vacillante qui traçait sa route dans l'écume n'avait rien du gabarit d'un de ces mastodontes aquatiques... oh, c'était sans doute un gros poisson, mais pas assez pour se montrer alarmant. Aussi resta-t-elle sereine et se contenta de noter sa découverte d'une pensée évasive qui échappa à la clôture de ses lèvres.

- Décidément, la mer recèle bien des secrets... en avez vous découverts, durant vos trajets ? Oh, je m'égare. J'imagine qu'une des règles du journalisme est de ne pas assommer sa cible de questions, sous peine de n'obtenir aucune réponse.

Elle rit doucement, tout en observant la forme décrire des cercles sous le navire, apparaître et disparaître, puis ne plus se montrer. La mer était en tous lieux souveraine dans ce monde qui était le leur et, en tout état de cause, il restait tant à découvrir... tant que les races qui nageaient, volaient ou couraient au sein de ce petit univers avaient encore à trouver. Elle se concentra à nouveau sur Akis, qu'elle espérait ragaillardir en faisant preuve d'intérêt et en lui laissant l'occasion de raconter ses différentes escapades. Une innocente envie de le mettre à l'aise l'habitait, comme cela lui arrivait souvent avec les gens qui lui semblaient un minimum intéressant. Peut-être que raconter ses exploits possibles, dans une sphère qui lui était familière, lui permettrait de reprendre un peu du poil de la bête... et s'il n'avait pas grand chose à raconter, cela expliquerait alors la pression qui l'avait soudainement éprise. Hopkins et Tibérius n'étaient pas des hommes qui laissaient indifférents... c'était souvent, malheureusement, l'apanage des puissants.

Un peu plus loin, le brouhaha de la foule continuait de souligner des festivités qui allaient bon train. Les verres tintaient lorsque certains trinquaient, la félicité semblant régner dans la masse réunie à des fins aussi diverses que variées. Le vent frais se faisait tendre et passait doucement dans les cheveux de la demoiselle à la crinière d'ébène, tandis qu'elle attendait patiemment que son interlocuteur ne reprenne ses esprits. L'éclat du soleil sur l'océan ne tarissait pas, offrant aux yeux capables d'aimer la simplicité des myriades de joyaux aussi uniques qu'éphémères à observer l'espace d'un court instant, en chaque instant que le temps faisait.



Les festivités sont encore audibles. Reprise de la discussion, Madrilène phase quelques instants sur quelque chose dans l'eau, ce qu'Akis peut constater. Puis elle reprend la parole.

Cyrielle est lvl ??
Père Gacogne est lvl ??
Eleane Hopkins est lvl ??
Flavius Tiberius est lvl ??
Madrilène Espinosa est lvl ??

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Jeu 27 Juin - 10:18
« Une Princesse ? Pète sa mère ! »
Sous le feu des projecteurs.


Il faisait bon. La chaleur de l'astre solaire et la fraîcheur de la brise maritime auraient eu tôt fait de l'assommer de bien-être, de l'étourdir sous le point de la quiétude et du plaisir simple... S'il n'avait pas eu l'esprit continuellement rongé par ses craintes et ses anxiétés. Il le savait : il n'aurait plus jamais l'esprit tranquille, tant qu'il demeurerait sur le même navire que les deux marchands entre lesquels il s'était maladroitement immiscé. Pourquoi diable était-il tenu d'agir aussi sottement, pour le regretter ensuite plus qu'amèrement ? C'était presque toujours la même rengaine. Il trouvait une idiotie à réaliser, il s'y livrait corps et âme, puis il en appréciait toutes les conséquences, positives comme négatives, et se devait par la suite de réparer les pots cassés. Réfléchir avant d'agir, voilà un dicton qui lui était parfaitement inconnu... Il avait toutes les peines du monde à croire que cela pourrait éventuellement déboucher un jour sur un comportement pertinent et sagace de sa part. Il n'était pas lucide et, franchement, ne l'avait jamais vraiment été. Il se contentait d'essayer de tirer son épingle du jeu à chaque fois qu'il était propulsé dans une situation rocambolesque, sans toutefois jamais y parvenir réellement. Il survivait. C'était le mot exact, celui qui collait le plus à son parcours atypique et remarquable. Il survivait, parce qu'il réussissait à se tirer de toute sorte de bourbiers, mais il ne vivait pas, parce que jamais il ne réussissait à transformer l'essai. Funeste malédiction que d'être condamné à ne rien faire de pertinent, et à contempler des échecs pas suffisamment impactant pour qu'ils aient une réelle conséquence nocive. Ses faits et gestes avaient-ils réellement la moindre importance, y compris la plus ténue ? Parfois, le Tokushi avait une impression singulière, et qu'il espérait fausse : même s'il devait demeurer impassible, même s'il ne devait rien faire, le monde qui l'entourait finirait tôt ou tard par devenir grotesque... et il serait, bien malgré lui, attiré dans une affaire romanesque et incongrue au cours de laquelle il serait nécessairement amené à braver des dangers colossaux pour en ressortir indemnes. Combien de fois s'était-il cru condamné ? Trop, à son propre goût : et la question de Madrilène ne fit que le lui rappeler. Sa vie rédactrice n'était qu'un amas d'expériences aventureuses et généralement déplaisantes. S'était-il trompé de carrière, en fin de compte ? Peut-être n'était-il simplement pas fait pour voyager... peut-être serait-il plus en sécurité dans une boulangerie ou une épicerie quelconque, derrière un comptoir, à sourire béatement à toutes les jeunes clientes qu'il verrait passer... Si cette idée lui parut séduisante, il l'ignora finalement tandis qu'une ombre tournoyait sous leur navire de plaisance : il n'y accorda pas de franche importance et se contenta plutôt de répondre à son interlocutrice en affichant un sourire timide, loin des risettes enjoués qu'il avait manifesté au tout début de leur conversation.

« Vous avez raison. Le travail le plus délicat pour un journaliste est sans nul doute de peser ses mots avec une infinie précaution. Entre la réponse et le silence, la barrière est souvent fine. Trop fine, et perméable de surcroît. »

Lorsqu'il s'entendait parler de la sorte, il avait l'impression d'être un auditeur assurément talentueux : d'un autre côté, il se rendait compte du fait que c'était généralement le niveau d'éloquence de ses interlocuteurs qui stimulait le sien, comme s'il avait besoin de sans cesse s'inspirer pour demeurer aguerri en la matière. Combien de fois s'était-il retrouvé à brailler comme un ignare, face à la crainte et à sa légendaire couardise ? Bien trop souvent, en fait. Mais certains de ces expériences saugrenues l'avaient marqué et, aujourd'hui, il les brandissait comme s'il s'était agi d'épopées glorieuses et trépidantes... Il oublia momentanément les risques qui semblaient courir le concernant et se plongea dans les méandres de ses souvenirs, un sourire plus sincère et plus ému se dessinant pour prendre place sur ses traits tandis que quelques mots étaient prononcés, en guise d'introduction sommaire à une histoire que l'on pouvait deviner passionnante.

« Si vous voulez une idée plus ou moins fiable de ce que j'ai jamais pu réaliser au cours de mes enquêtes... Et bien... J'ai par exemple été sauvé une fois par le vice-amiral Nowaki. Il n'était que contre-amiral, à l'époque, et lui et sa sœur m'ont sauvé d'un fameux pétrin... Le corsaire Coffe, aussi. Je l'ai croisé. Très brièvement, mais je l'ai interrogé, alors qu'il était un simple Supernova, comme on en croise tant d'autres. Enfin, je ne sais pas si tout cela vous intéresse... »

Madrilène ne semblait pas femme à être époustouflée par quelques noms et quelques réputations impressionnantes au demeurant : elle semblait apporter davantage d'intérêt aux beautés de la nature qu'à l'humanité, et il était possible qu'en dehors de sa condition de bretteuse, rien ne l'attire réellement quant à la furie des batailles et à l'odeur de la poudre. Peut-être n'étaient-ce simplement pas là le type d'anecdotes qu'elle voulait entendre : peut-être cela finirait par la lasser, sans jamais glisser d'étoiles admiratives dans ses prunelles... Comme s'il était de plus en plus soucieux de lui plaire, nécessitant instinctivement sa protection pour demeurer relativement serein et ne pas bêtement sombrer dans la paranoïa, Akis se sentait obligé d'avancer à tâtons, précautionneusement, afin de ne pas la froisser, ni l'ennuyer. Eut-il souhaité la séduire charnellement qu'il n'aurait pas été aussi délicat et prudent : c'était d'ailleurs probablement la plus grosse erreur qu'il aurait pu réaliser, en l'occurrence.
 

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Mar 16 Juil - 18:59


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Madrilène Espinosa

Elle avait réussi à le raccrocher à la discussion, ce qui était en tout état de cause une bonne nouvelle. Cela étant, il lui semblait encore évident qu'il était fébrile, quelque peu distant, en retrait... malgré ses paroles de nouveau fluides et soignées. Il ne faisait plus montre du même entrain que plus tôt, mais elle éluda la question. Ce n'était pas tous les jours que l'on voyait quelques marchands peu scrupuleux et puissants de surcroît se livrer à des bassesses... il devait être facile d'être intimidé, inquiet d'avoir découvert quelque chose qui ne devait pas l'être. Les histoires de vendetta étaient nombreuses et lui, un journaliste, devait le savoir mieux que beaucoup. Finalement, elle prit le parti de suivre ses dires et de rebondir dessus pour lui faire oublier sa mésaventure.

- Voilà des noms qui laissent songeur... ce n'est pas tous les jours que l'on rencontre ce type d'individu. Vous devez être soit un féru des situations rocambolesques, soit malchanceux... même si, dans le second cas, le fait que vous soyez encore là pourrait être un signe de chance en soi.

Sauvé par le Contre-Amiral Taito Nowaki, en entretien avec le désormais Capitaine Corsaire Heziel Coffe... deux individus qui ne resplendissaient pas par leur capacité à se tenir tranquilles. On affublait l'un de nombreuses médailles de guerre, soutenues par un tempérament ardent et la volonté d'être toujours en première ligne pour affronter l'ère des pirates avec vindicte. On donnait à l'autre la responsabilité d'un génocide et de plusieurs massacres aux destructions matérielles terribles... c'était à ce demander quelle bonne étoile veillait sur le journaliste. Dans ces conditions, qu'est-ce qui pouvait bien l'avoir tant froissé pour qu'Eleane et Flavius ne projettent une ombre aussi néfaste sur lui ? La question restait entière, mais il n'était ni l'heure, ni l'occasion de la résoudre.

- Je m'enquière rarement de ce qui ne m'intéresse pas, vous savez...

Elle accompagna cette simple remarque d'un sourire amusé, avant de humer l'air marin à nouveau. Puis, elle l'observa et ses lèvres se mouvèrent pour commencer une phrase, qui ne vit jamais le jour. Un cri perça au dessus du voile des festivités et elle se détourna immédiatement du Tokushi, alertée, posant une main sur la garde de son épée avec une vivacité surprenante. Son visage passa de la détente la plus totale au désarroi, tandis qu'elle entamait quelques pas vers le chemin qui les ramènerait au pont.

- Qu'est-ce que c'était que ça ?

Elle ne se laissa pas le temps de trouver une réponse à sa propre question : elle se mit machinalement à courir vers l'origine du cri, tandis qu'elle jetait un dernier regard au journaliste. En temps normal, c'était sans doute le genre de déclencheur qui pouvait l'amener sur une piste juteuse pour ses écrits... mais dans l'immédiat, elle se fichait bien de sa profession.

- Ça pourrait être dangereux... restez-ici, s'il vous plait !

Malgré la formule de politesse, elle s'était faite particulièrement autoritaire et sa voix s'était aggravée, affirmée. Elle ressemblait en l'instant à la militaire qu'elle n'avait jamais été, mais qu'elle aurait pu être dans une autre vie. Sans attendre, elle fila vers le pont principal pour comprendre ce que cela signifiait. Quant au journaliste... rien ne le retenait malgré son avertissement. Alors, que faire ? Suivre la belle épéiste pour découvrir les tenants et aboutissants de cette perturbation qui se répétait désormais en une série de cris paniqués, ou trouver un endroit où se mettre en sécurité ? Car si la source de l'agitation restait inconnue, elle semblait mettre en émoi une grande partie des convives... et le navire regorgeait sans doute de cachettes plus efficaces les unes que les autres.



Après quelques palabres, quelque chose perturbe votre discussion et Madrilène file vers le pont. Si d'aventure tu décides de la suivre, n'hésite pas à me demander ce que tu trouveras à l'arrivée pour fluidifier ! Autrement, tu es bien entendu libre de tes mouvements, aussi incongrus soient-ils...

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Jeu 1 Aoû - 11:42
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S'il y avait sans nul doute plusieurs méthodes fiables pour ramener progressivement le rouquin à son état normal, y compris lorsqu'il était dévoré par les doutes les plus substantiels, il n'en était qu'une seule qui, au final, permettait ceci avec un succès inconditionnel et indubitable : son amour des femmes, qui ne le quittait finalement jamais d'une semelle. C'était par ailleurs cette attirance irraisonnée, au-delà de tout intellect, qui l'avait attiré à des myriades de problèmes et de péripéties toutes plus folles et incompréhensibles les unes que les autres... Et ce fut cette attirance que Madrilène éveilla, suscita, d'abord par le biais de paroles songeuses, puis, plus frontalement, par l'expression de l'intérêt qu'elle avait à écouter le journaliste lubrique. Ce dernier, en entendant les premières assertions de son interlocutrice, sentit déjà le rouge assaillir ses joues et fit mine d'être soudainement en proie à une bouffée de chaleur, compréhensible compte tenue de sa tenue professionnelle et sombre à souhait : il fit donc en sorte de desserrer discrètement son col, de manière à ce que l'épéiste puisse toutefois le percevoir, et il n'en était encore qu'à la séparation des deux pans de tissus juste en dessus de sa gorge lorsque la phrase suivante trouva grâce à ses oreilles. Elle s'intéressait à ce qu'elle disait. Non. Elle s'intéressait à lui. Il l'intéressait. Il la passionnait. Elle s'amourachait. Akis n'était pas un novice en matière de séduction : il savait que les femmes disaient fréquemment moins que ce qu'elles pensaient, qu'elles avaient tendance à revoir leurs intentions et leurs pensées à la baisse avant de les exprimer, afin de ne pas brusquer leurs vis-à-vis, afin de conserver intacte une part de mystère et de pudeur. Il croyait savoir, par voie de conséquence, que Madrilène ne dérogeait pas à cette règle qu'il estimait immuable, intemporelle, absolue. Et il se mettait donc d'ores et déjà à l'imaginer, échaudée et amoureuse, pencher son visage vers le sien afin d'unir leurs lèvres...

Cette fois-ci, la seule chose qui le tira de ce guêpier fut le cri plus ou moins proche d'une femme, lequel retranscrivait trop fidèlement l'angoisse et l'effroi pour que ni l'un ni l'autre des amants en devenir ne l'ignore totalement : Madrilène fut la première à réagir, et le Tokushi en profita pour se détourner vigoureusement, cachant son visage pourpre au regard de son interlocutrice. Il avait failli l'embrasser, grands dieux... A quoi jouait-il ? D'un autre côté, il commençait à se rendre compte du fait qu'elle n'était pas indifférente à ses charmes : non, c'était l'évidence même, elle en pinçait pour lui. Comment aurait-il pu en être autrement ? Il était un homme parfait, à plus d'un égard, et toutes les gentes dames un tant soit peu observatrices le reconnaissaient humblement. Alors il en était des dizaines qui se détournaient de lui en estimant qu'elles n'étaient pas dignes de ses faveurs... Mais l'épéiste, elle, était différente ! Elle avait de quoi le captiver, de quoi l'attirer : elle était singulière et attirait l'attention. Elle n'avait de surcroît pas l'habitude de ployer le genou à la moindre difficulté, cela sautait aux yeux : sans doute s'était-elle d'ores et déjà promis de conquérir le cœur du rédacteur, quel qu'en soit le prix. Les pensées lubriques du rouquin déraillèrent pleinement à l'instant où elle s'élança au-devant des potentiels ennuis avec la ferme intention d'en savoir davantage sur la source de ce hurlement d'horreur qu'ils avaient perçus, et lorsqu'elle chercha à le prémunir du danger qui pouvait s'y trouver : c'était l'évidence même, dorénavant, elle s'inquiétait trop pour lui et ne pouvait décemment pas le laisser s'exposer inconsidérément ! Elle estimait peut-être qu'il était trop important pour se salir les mains, de surcroît... Mais c'était précisément à cet instant qu'il devait montrer sa grandeur d'âme, exprimer sa noblesse, sa bonté indéniable.

« Suivez-moi, Madril... »

Elle ne pouvait déjà plus l'entendre. Evidemment : elle était plus réactive et plus rapide que lui... Cela n'empêcha pas l'envoyé spécial de Global Seken Information de s'élancer à sa suite, toutefois : l'amour lui faisait pousser des ailes. Ce qu'elle avait éveillé en lui, il ne pouvait pas l'ignorer... Il y était soumis, comme tout homme. Il lui semblait assez évident que Madrilène était à la recherche d'un homme sensible, doté d'un grand cœur et d'un sens de l'humanité, de l'abnégation, de la bienveillance. Il fallait qu'il brandisse ces qualités à la moindre opportunité, pour prouver qu'il était un saint, un bon samaritain agissant à chaque fois qu'il le pouvait en faveur de son prochain ! Aussi n'hésita-t-il pas l'ombre d'un instant : avec ferveur et vaillance, ou plutôt un attrait prononcé pour la chair et la luxure, il s'élança avec vigueur sur la suite de Madrilène, ne se demandant même pas ce qu'ils allaient finir par dénicher, sur le pont de ce navire décidément pas comme les autres : ses pensées étaient déjà orientées vers sa chambre à coucher qui, il l'espérait, ne serait pas trop vide... Voilà comment en deux temps trois mouvements, son interlocutrice avait été en mesure de chasser les pires anxiétés que le rouquin avait jamais pu ressentir. Il ne songeait même plus au fait que sa vie était possiblement menacée : il se concentrait sur l'instant présent, et sur les efforts qu'il serait susceptible de déployer dans l'optique de pousser Madrilène à confesser l'amour intenable qu'elle ressentait à son égard. Au moins, il n'avait pas fait tout ce trajet pour rien : même si d'aventure la croisière s'avérait lassante et même si par malheur elle ne lui offrait qu'un papier d'un intérêt relatif, il aurait toujours de quoi s'occuper, lui-même !
 

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Mar 6 Aoû - 21:22


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Madrilène Espinosa

Akis, de toute ses jambes, ne saurait rattraper l'épéiste fulgurante qui s'était élancée de toute sa vitesse vers le pont principal qu'ils avaient quitté quelques instants plus tôt. Que pouvait-il bien se passer ici ? Une question dont il ne trouverait la réponse qu'en rejoignant sa dulcinée du jour... et en allant sans doute au devant des ennuis, encore une fois. Il aurait néanmoins, sans l'ombre d'un doute, l'occasion d'observer de loin les formes particulièrement agréables de la demoiselle suivre le flux de ses mouvements assurés et gracieux : une vision qui risquait fortement de l'amener à occulter son environnement, au moins jusqu'à ce qu'elle arrête de se déplacer... ce qui n'arriverait que lorsqu'ils seraient sur le pont principal.

Alors qu'ils s'approcheraient, les cris se tairaient peu à peu sous l'injonction virulente d'une voix puissante. Si de fébriles jappements de panique et des murmures continueraient sans doute de se faire entendre, il leur faudrait atteindre la destination pour mieux comprendre ce qui se tramait ici... et cela, en tout état de cause, ne pouvait pas être bon : la vision qui les accueillerait ne ferait que le confirmer. La princesse, à quelques pieds du sol, tenue sans grande délicatesse dans la poigne ferme d'un homme faisant au moins deux fois sa taille. Un mastodonte à la peau luisante, gravée de stries écailleuses et au regard sauvage.


Sous le feu des projecteurs. [PV Akis] 1565117869-sawpi-kaySous le feu des projecteurs. [PV Akis] 1525788879-cyrielle2

Agresseur inconnu , Princesse Cyrielle

- Lâchez... moi...
- Graaahahahaha ! Mais vous risqueriez de vous faire mal, princesse ! Je ne peux pas faire ça !

Maintenant difficilement sa respiration, la jeune femme tentait de griffer, frapper la main musculeuse et implacable de son assaillant, mais rien ne semblait fonctionner. Autour de l'être marin, de nombreux gardes du corps, y compris ceux d'Eleane qui était le cul à terre quelques mètres plus loin, avaient mangé les pissenlits par la racine. Qui que fut cet agresseur, il s'était débarrassé sans le moindre mal des forces de sécurité en présence... et personne ne semblait pouvoir y faire quoi que ce fut. Le Père Gacogne, dans un coin, tentait de rassurer tant bien que mal les invités effrayés et susceptibles de faire quelque chose d'idiot. Flavius se tenait à distance, tentant sans doute d'analyser la situation, mais la ride nerveuse qui marquait son front au delà de toutes les autres trahissait son état. Les convives, en général, étaient abasourdis : ces gens n'étaient pas habitués à la violence... du moins pas à celle qu'on pouvait leur infliger. Maintenant que les individus supposés les protéger étaient hors d'état de nuire, la peur prenait le dessus...

Non loin de ce triste spectacle, deux autres inconnus se toisaient. L'un, un dégingandé de plus de deux mètres, verdâtre et loin d'être humain, faisait sinueusement danser sa langue inconsidérément longue devant lui tout en regardant d'un regard amusé le deuxième. Ce dernier était humain : un jeune homme auquel on aurait à peine donné la vingtaine, aux cheveux bruns mi-longs et aux grands yeux ronds qui étaient alors fléchis par la colère et la frustration. Armé d'une lame courte dépourvue de garde, il se maintenant tel un chat prêt à bondir : une marque sur sa joue, cependant, indiquait qu'il n'était pas complètement indemne.


Sous le feu des projecteurs. [PV Akis] 1565118401-pettySous le feu des projecteurs. [PV Akis] 1565118401-uzo
Combattants inconnus

- Tenez bon, Princesse ! J'arrive !
- Je crains que tu ne sois trop optimiste-gero... range ce couteau avant de te blesser-gero !

Le jeune homme tenta un pas vers l'avant, mais la langue claqua sèchement et il retira son pied en urgence tandis que le bois se fendait au point d'impact. L'inhumain verdâtre poussa un léger rire succinct tandis que son opposant rageait, incapable de gagner le moindre centimètre de terrain. Il était pourtant de son devoir de protéger la Princesse Cyrielle... il ne pouvait pas faillir à sa tâche ! Et tandis que son esprit se faisait à cette éventualité sinistre, à la possibilité d'un échec qu'il ne pouvait pas tolérer, la princesse retomba lourdement au sol tandis que le colosse des mers reculait de deux bons pas en poussant un "Oula" surpris, accompagné par le bruit cinglant d'une lame fendant l'air.

Observant la nouvelle venue qui se tenait devant lui, l'Homme-Poisson la détailla avec un certain dédain tandis qu'elle lui rendait un air qu'il détestait : celui d'un humain ne le craignant pas. Sa bouche garnie de crocs aussi affûtés que des poignards se tordit dans un rictus méprisant tandis qu'il grommelait quelque chose.

- Humains de mes deux... vous réussissez à faire deux pas sans vous casser la figure, et vous êtes contents...
- Au moins, ce n'était pas deux pas en arrière.

Cette remarque sembla courroucer largement le géant, et pour cause : la langue de Madrilène était aussi tranchante que son épée. Si d'aventure Akis l'avait rattrapée, il constaterait qu'elle s'était volatilisée de son côté pour porter une attaque d'une précision millimétrée. Son but n'avait jamais été d'infliger des dégâts colossaux à ce malandrin... mais bien de libérer la jeune femme royale qui reprenait désormais difficilement sous souffle, sans que personne n'ose lui apporter le secours salvateur dont elle avait grandement besoin. De son côté, le prédateur laissa une veine battre sur sa tempe tandis qu'il se fléchissait vers l'avant, ses yeux blanchissant de façon menaçante alors qu'un rictus carnassier enlaidissait ses traits.

- Bon, c'est décidé... je vais te casser les jambes, puis manger tes bras... on verra si tu es toujours aussi fière de tes pas de danse quand tu seras manchote et handicapée !
- Je t'attends...

Alors, que faire ? Le combat éclaterait sans doute d'une seconde à l'autre... les gardes étaient inconscients, les invités prêts à céder à une panique qui serait sans doute fort peu salutaire, et deux monstres s'étaient invités à bord. Si les possibilités étaient multiples, restaient à savoir laquelle serait la meilleure pour le jeune journaliste... qui semblait bien malgré lui s'être encore fourré dans des emmerdes plus grosses que lui. On ne changeait pas une formule gagnante, au final.



Madrilène te mène indirectement jusqu'au pont par le biais de ses fesses rebondies battant sa course, jusqu'à ce que tu ne tombes sur un spectacle inquiétant : un Homme-Poisson colossal en train d'étrangler doucement la princesse Cyrielle ! Les invités sont impuissants et un inconnu tente de la sauver, mais il est bloqué par un autre Homme-Poisson. Madrilène intervient et parvient à libérer la princesse, mais ça chauffe visiblement pas mal. Alors, que fais tu ?

Cyrielle est lvl 10-
Père Gacogne est lvl 10-
Eleane Hopkins est lvl ??
Flavius Tiberius est lvl ??
Madrilène Espinosa est lvl 20+
L'agresseur de Cyrielle est lvl ??
Le deuxième agresseur est lvl ??
L'inconnu servant la princesse est lvl ??

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Dim 11 Aoû - 17:42
« Une Princesse ? Pète sa mère ! »
Sous le feu des projecteurs.


Grands dieux... il était trop lent ! Pourtant, de toutes ses compétences physiques, son sprint était sans nul doute celle dont il avait le moins honte : c'était aussi celle dont il usait le plus fréquemment, à sa grande honte. C'était une nécessité pour échapper aux pirates, marines, criminels de tout bords et maris jaloux qui tentaient de lui mettre la main dessus, pour une raison ou pour une autre... Et une nécessité à laquelle il se livrait avec un instinct et une réactivité parfois assommants. Toutefois, il y avait quelque chose de plus, chez Madrilène... Ses aptitudes étaient évidemment largement supérieures à celles du journaliste maladroit, et ses compétences ne tenaient pas de l'impératif, du besoin, mais de l'entraînement, de l'assiduité. Elle ne bougeait pas uniquement lorsqu'elle y était contrainte, mais elle faisait de son mieux pour, de tout temps et en tout lieu, améliorer les résultats que son corps était susceptible d'offrir, à probablement plus d'un égard. A ce titre, comment aurait-il pu espérer la rattraper, elle ? D'autant plus qu'elle avait eu l'avantage de partir comme une flèche, lors même que lui, de son côté, se questionnait encore sur le comportement à adopter pour faire face à ce tumulte naissant et horrifié... Un temps de réaction bref, pour sûr, mais coûteux, dont il devait éponger les conséquences à grand peine. Petit-à-petit, l'épéiste se déroba à son champ de vision, tandis qu'elle se frayait un chemin entre les convives qui, terrifiés, essayaient plus ou moins vainement d'échapper à la menace qui venait de surgir des profondeurs : ils étaient piégés au milieu d'un océan, duquel nul ne saurait les extirper à temps, si les intentions des amphibiens s'avéraient plus sanguinaires que de raison... Finalement, lorsque l'envoyé du Global Seken Information parvint à jeter un œil sur la scène qui se déroulait face à lui, et sur celle qui, de manière générale, attirait le regard et suscitait l'horreur chez tout un chacun, il comprit que cette croisière plaisante avait effectivement, et comme il le craignait, viré au cauchemar... A ceci près que ça n'était pas pour les raisons auxquelles il s'attendait.

Pas d'Éléane dans les environs : juste quelques uns de ses hommes de mains, défaits aux côtés d'autres gardes de l'embarcation. Tout ce petit monde était dans un sale état, et si certains de ces combattants étaient potentiellement encore susceptibles de se dresser contre l'assaillant, sans doute allaient-ils y réfléchir à deux fois avant d'agir trop inconsidérément : ils avaient déjà mangé des pissenlits par la racine une fois, alors le Tokushi ne pouvait que comprendre leur réticence à retourner subir des rossées à tour de bras. Pourtant, il fallait agir, indubitablement : le dernier garde encore debout, s'il en était bien un, était occupé par une espèce d'homme-grenouille et Madrilène, de son côté, avait manifestement affaire au plus dangereux des deux envahisseurs... Et la Princesse, elle, se trouvait justement non loin de l'Espinosa. Elle était proche, trop proche, et elle risquait d'être prise pour cible, chose qui pourrait dégénérer et amener l'épéiste qui semblait avoir pris Akis en affection à réaliser une erreur grotesque, qui par extension lui coûterait possiblement la victoire... Pas le temps de réfléchir : sans doute fut-ce cet empressement qui empêcha le rouquin de se pétrifier face au danger qui planait sur sa tête, s'il agissait de la sorte. Il était doté d'un bon cœur, à défaut d'être particulièrement brave : et demeurer coi tandis que d'autres risquaient leur vie l'avait toujours passablement débecté. Il était faible et il lui était parfaitement impensable de se jeter à la gorge de l'un des amphibiens pour s'occuper de son cas... mais courir jusqu'à son Altesse et l'extraire de ce bourbier, en revanche, c'était amplement une tâche à sa portée. Aussi se rua-t-elle vers lui, tant que Madrilène se tenait sur le chemin du grand larron, pour lui tendre une main bienveillante et l'enjoindre à se redresser aussi vite que possible.

« Princesse ! Vous allez bien ? Prenez ma main, venez, nous devons nous éloigner ! »

Il n'avait d'yeux que pour elle... et pour Madrilène, peut-être : mais en tout cas, les badauds ne l'intéressaient pas le moins du monde. Avec le temps, il avait appris que bon nombre de personnes demeuraient spectatrices lorsqu'il s'agissait de faire face à une menace qui ne semblait pas les cibler directement... Parce qu'ils se contentaient de songer que cela n'arrivait qu'aux autres, peut-être, ou moins méchamment, que ce n'était pas forcément à eux d'agir. L'immobilisme, la lâcheté et la bêtise, en l'occurrence, l'intéressaient bien moins que la survie et la sécurité de son Altesse : aussi ne tarderait-il guère à l'aider à se redresser et à s'en retourner sous le couvert de la foule, quitte à l'empoigner par la taille afin de lui offrir un soutien tangible si les coups possiblement infligés par l'homme-poisson avaient eu des conséquences trop lourdes pour l'anatomie frêle de cette pétillante demoiselle.  
S'ils arrivaient à s'en retourner auprès de la foule, que ce soit grâce à sa seule force ou par le biais des petites jambes de la petite princesse également, le rouquin se dirigerait promptement vers Gacogne, à qui il remettrait son altesse. Lui, de son côté, ne perdrait pas de temps : il devait bien y avoir quelque chose à faire... Mais il ne le ferait pas désarmé. De préférence, il veillerait à s'octroyer une arme-à-feu, qui pouvait lui servir à se défendre sans avoir à s'exposer réellement : s'il n'en trouvait pas auprès des gardes terrassés, toutefois, il opterait pour l'arme la plus longue possible, qu'elle soit une rapière effilée ou une hallebarde massive. De toute façon, il ne comptait pas réaliser d'aberrantes acrobaties, alors user d'une arme plus lourde que la moyenne ne le dérangeait pas outre-mesure...
 

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Mar 13 Aoû - 21:46


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Agresseur Inconnu, Madrilène Espinosa


Il était sauvagement passé à l'assaut : c'était peu de le dire. Prudente, Madrilène esquiva un nouveau coup de la main griffue qui tentait de s'emparer d'elle. Sa force était incomparable à la sienne : un constat qu'elle avait déjà fait plusieurs fois, en d'autres temps, sans pour autant pousser le vice aussi loin. Les échardes que projetaient ses doigts lorsqu'il creusait des sillons dans le plancher du navire en étaient des preuves irréfutables... et s'il était massif, il ne manquait pas pour autant de rapidité : pourtant, elle parvenait pour l'heure à le tenir à distance. Les quelques éraflures sur sa peau poisseuse ne semblaient pas le ralentir et pire encore, elles montraient que l'Espinosa ne pourrait pas faire reposer sa victoire sur une guerre d'épuisement. Elle en était certaine... s'il la touchait, elle serait finie. Mais qui étaient ces Hommes-Poissons et pourquoi s'en prenaient-ils à la croisière ? Par appât du gain ? Par haine ? En tout état de cause, elle devait continuer de le retenir.

- Trainée ! Garce ! Truie ! CAFARD !
- Tu manques cruellement... de MANIÈRES !

Une nouvelle fois, elle s'évada sur son côté et sentit sa lame pénétrer la peau de ses côtes, sans pour autant le lacérer suffisamment pour un résultat suffisant. Elle qui était une habituée des contre-attaques ne pouvait que tirer un constat mitigé de l'inefficacité de sa lame... mais peut-être qu'avec le temps, les résultats se montreraient plus probants.


Sous le feu des projecteurs. [PV Akis] 1565118401-pettySous le feu des projecteurs. [PV Akis] 1565118401-uzo
Combattants inconnus


- Ça alors, elle donne du fil à retordre à Saw-ger... YYAAAARGH !

Reculant d'un bon pas, l'individu teinté de vert se griffa presque le visage de douleur tandis que la marque de la lame courte balafrait sa joue avec autant de plaisir qu'une très, très mauvaise surprise. Le jeune homme s'était déplacé de toute sa vitesse pour profiter de cette inattention, se rapprochant dangereusement de l'amphibien qui le privait jusque là de tous ses mouvements. Savoir la Princesse protégée libérait son esprit d'un cruel fardeau... et alors qu'Akis se jetait vers Cyrielle pour lui apporter son soutien, le gardien souffla lourdement. Il avait juré de mettre sa vie en jeu pour elle, tout comme son père l'avait fait pour le précédent roi, et son grand-père pour celui d'encore avant. Ils étaient les protecteurs de la Couronne de Jasper et lui, Uzo, n'allait pas faillir à la tâche. Surtout pas.

- Tu... Tu vas me le payer, enfoiré-gero ! Foi de Petty-gero !
- Meurs.

Son regard avait changé et il se jeta immédiatement vers l'avant, une nouvelle fois, forçant l'individu maigrelet mais haut comme une armoire à se fendre dans des positions impossibles pour éviter d'être tailladé. Parfois, il tentait un assaut de sa langue visqueuse, mais le chant de l'acier le poussait à s'arrêter à mi-chemin, sous peine de se retrouver amputé de ce qui était certainement l'un de ses biens les plus précieux. Malgré le mérite de son adversaire, il restait cependant fatalement intouchable pour l'heure : sa capacité à se contorsionner et son jeu de jambe impressionnants le rendaient insaisissable, et un coup de pied perdu manqua presque de faire passer Uzo par dessus bord.


Sous le feu des projecteurs. [PV Akis] 1525788879-cyrielle2
Princesse Cyrielle

- O-Oui... merci !

Cela l'avait surprise. D'abord sa libération in-extremis, puis l'invitation de ce charmant jeune homme à l'aider à se relever. Il lui disait quelque chose et, avec un peu plus de temps pour ce faire, elle aurait sans doute pu le reconnaître comme étant le fameux "malotru" qui avait "osé renverser son verre sur le costume d'Eleane-sama", si l'on en écoutait les quelques partisanes du marchand qui avaient fait courir ces mots sur la personne du Tokushi. En l'occurrence, son esprit était absorbé ailleurs : saisissant la main tendue qu'on lui offrait, elle fut rapidement amenée au Père Gacogne qui restait là, impuissant, tentant de rassurer la foule terrifiée.

- Princesse, ciel merci !

Elle n'écouta que d'une oreille les prières entendues et les paroles prévisibles du religieux à son encontre : son regard se tourna tour à tour vers Uzo, qui combattait pour elle avec le courage qu'elle lui connaissait, puis sur Madrilène qui ressemblait à une danseuse qu'aucune secousse ne pouvait déséquilibrer... avant de finir sur le journaliste qui se précipitait sur une arme à feu tombée au sol, à la fois si loin et si près de quiconque aurait voulu s'en servir. Car il fallait bien dire que la récupérer demanderait un peu de courage... celui qui semblait se prénommer "Saw" continuait de tailler son chemin à coups de griffes et de mâchoire à chaque position que la duelliste empruntait, non sans l'invectiver de plus belle, tandis que le duo composé par Petty et Uzo ne cessait également de se mouvoir. Dans ces circonstances, il était compréhensible que l'assemblée habituée au confort d'une vie de sécurité bâtie sur le sacrifices d'autres moins fortunée n'eut pas esquissé le moindre mouvement jusque là... mais peut-être que c'était là ce qui ferait la différence. La même bravoure ardente -ou la même stupidité effarante- qui avait porté cet homme lambda jusqu'à son secours. Alors, sans mot dire, portant ses mains jointes à sa bouche pour cacher le mordillement de ses lèvres, elle resta coite tandis que le Père Gacogne organisait un retrait vers l'intérieur du bâtiment naval, où il serait peut-être possible aux humains d'avoir une chance contre ces monstres qui les auraient coulés sans difficulté s'ils avaient employé les canots de sauvetage...



Ça bouge dans tous les sens. La princesse est visiblement surprise mais accepte ton aide sans rechigner. Les deux duos se tabassent joyeusement et Akis aperçoit une arme à feu qu'il peut employer, même si cela revient à se mettre en danger. Il peut également, bien sûr, changer d'avis... pendant ce temps, Gacogne organise un mouvement de retrait vers l'intérieur du paquebot, espérant sans doute que ça change quelque chose.

Cyrielle est lvl 10-
Père Gacogne est lvl 10-
Eleane Hopkins est lvl ??
Flavius Tiberius est lvl ??
Madrilène Espinosa est lvl 20+
L'agresseur de Cyrielle est lvl 20+
Le deuxième agresseur est lvl 20+
L'inconnu servant la princesse est lvl 20+

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Sous le feu des projecteurs. [PV Akis] 707952EssaiSignaCivil2
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