Séphiran observa le chasseur rendre les armes devant son intervention en s’éclipsant d’une manière nonchalante comme à son habitude. Le De Lérhane lança un regard à la femme qu’il venait de plus au moins secourir.

-Je t’en prie Tenohira, ce n’est rien. Je passerai le mot à Leanne. S’il y a le moindre problème, tu sais que tu peux passer à la maison.

Il l’a regarda donc s’en aller avant de faire lui-même demi-tour. Plus le temps passait, plus il s’inquiétait de la situation de la petite famille. Il craignait fortement, et peut-être à raison, qu’Octavius Rémus ne dépasse les bornes et fasse bien plus que maltraiter sa femme et son fils. En plus, Tenohira ne pouvait pas lui résister et n’osait pas importuner les voisins avec ses histoires de couple. Quelle triste histoire dont la fin apparaîtrait bientôt au grand jour… Séphiran pénétra dans sa demeure et interpella directement sa femme.

-Où est Ishtar ?

-Elle est monté ce coucher. Qu’est-ce qu’il s’est passé ?

-J’irais la voir tout à l’heure… Hmmmm… Et bien Octavius et Janus ont retrouvés les enfants dans la forêt alors qu’il revenait de la chasse. J’irais parler avec Janus avant de discuter avec Ishtar pour qu’il m’en dise plus, j’étais bien trop occupé à tenter de protéger Tenohira.

-Ah… Je vois… Octavius ne devait pas être ravi que Sakuga fasse encore du zèle…

-Oui…

Leanne s’approcha de son mari et l’enlaça, posant sa tête sur l’épaule de son tendre compagnon. Elle aussi s’inquiétait énormément et cela transparaissait. Chaque jour, elle s’approchait de la maison des Keigo-Rémus au petit matin afin d’essayer d’entendre si le chasseur n’était pas de mauvaise humeur ou en colère. Les deux De Lérhane soupirèrent ensemble simultanément. Leurs bouches s’approchèrent et leurs lèvres s’entrechoquèrent bientôt alors que leurs langues se mêlaient. Ils se réconfortaient par leur amour mutuel. Après tout, à Bilca il y avait bien peu d’autre chose qui pouvait offrir de la joie lorsque l’on n’avait pas l’insouciance de la jeunesse. Entre les assauts des oiseaux et l’omniprésence du travail nécessaire à la survie de la communauté, il n’y avait pas grand-chose pour s’amuser ou oublier les tracas du quotidien. Leur étreinte se prolongea encore quelques instants supplémentaires avant que Séphiran ne dépose un baiser sur le front de son épouse.

-Je vais aller voir Janus tout de suite afin qu’il m’explique la situation. Cela ne devrait pas durer longtemps.

L’homme quitta donc la petit maison en faisant un signe à Leanne qui, de son côté, rejoignit la chambre d’Ishtar qu’elle observa paisiblement dormir. Alors qu’elle caressait la joue de la fillette blonde, la mère de famille laisse s’échapper quelques paroles.

-Pauvres Tenohira et Sakuga…