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Lun 5 Mar - 1:51
Nom de la Mission : Vole, petit papillon ! Nombre de Personnages : Un
Descriptif : Gabriel est bien embêté ! Il doit apporter des maquettes de son prochain numéro à trois pointures d'Himitsu Shima. Malheureusement, il n'a pas le temps de s'en occuper lui-même... Il te demande donc de lui rendre un petit service, en attendant qu'il récupère les infos que tu es venu chercher ! Précision : Les trois pointures sont des petits primés locaux. Attention, la livraison ne sera pas forcément de tout repos, dans un environnement aussi hostile... Mais c'est à toi de créer les péripéties ! Récompense : Les infos que tu es venu chercher !
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Membre du club officiel des "Victimes d'Erwin le vicieux" et des "Victimes de Pumori".
Edward Lawrence
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Lun 5 Mar - 2:00
Dix ans plus tôt ~ dans une petite salle de combats clandestins d’Himitsu Shima
Deux silhouettes haletantes s’animaient violemment au sein de l’armature carrée qui leur servait d’enclos. L’odeur métallique du sang se mêlait aux émanations peu enivrantes de la sueur qui ruisselait de toute part. Et pour cause : la chaleur oppressait toutes les personnes rassemblées en ce lieu lors de cette après-midi naissante. Alors, un coup de poing fusa et vint heurter la face de l’un des deux combattants, expédiant ce dernier vers l’un des coins formés par ces parois métalliques qui servaient de ring. Un sinistre claquement sonore bientôt accompagné des vivats d’une foule qui s’agitait et suffoquait au rythme de la violence. Ainsi, malgré la chaleur abondante, ils s’étaient massés en nombre aux abords de l’arène et continuaient de gesticuler bruyamment à chaque action, comme hypnotisés par les différents affrontements qui s’écoulaient sous leurs yeux. Après l’avènement de Konan Harishigawa, ce genre de manifestation se faisait de plus en plus populaire sur l’île : la violence prenait de plus en plus de place dans les mœurs des gens.
D’un revers de la main, le jeune homme balaya le mélange de sang et sueur qui lui collait au visage. Sa respiration haletante et son regard tremblant s’ajoutaient à sa posture titubante : il était visiblement lessivé par l’affrontement et était sur le point de craquer. Comme lors des cinq derniers combats, le frêle jeune d’homme d’à peine seize ans ne faisait pas du tout le poids et se faisait violemment mettre à l’amende. Son physique était si svelte que chaque coup reçu semblait être en mesure de lui rompre les os. Il était d’ailleurs grand temps de l’achever : son adversaire avait suffisamment joué avec lui qui était déjà à bout de forces. À quoi bon faire participer un jeunot aussi faible ? Celui-ci ne semblait même pas avoir la volonté de se battre, ce qui le rendait pathétique aux yeux de la plupart des spectateurs. Ce n’était rien de plus qu’une loque, dénuée de tout intérêt. C’était presque un miracle qu’il fût encore en vie malgré tous les assauts menés à son encontre.
Alors que le combattant armait son poing au-dessus de son sac de frappe, un bang brisa l’atmosphère festive qui inondait jusqu’alors les lieux, répandant ainsi un silence lourd et oppressant. Les regards hébétés se tournèrent vers ce qui avait causé cette inhabituelle quiétude. La légère fumée grisâtre qui s’élevait du canon d’un pistolet glaça littéralement le sang des spectateurs, abasourdis par cette issue des plus improbables. Alors, le vaillant combattant s’écroula dans une mare de sang devant son meurtrier, provoquant une certaine indignation générale. Finalement la brebis galeuse s’était révoltée contre les forces de la nature et avait brandi son arme, n’hésitant pas une seconde à abattre l’opposant qui l’avait martyrisé depuis le début de l’affrontement. Comme si soudainement, son désir de survivre avait repris le dessus. Pourtant, un homme en particulier ne semblait pas prêt à accepter cette funeste issue.
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À mesure que le combat progressait, mon visage semblait se fondre dans une expression de dégout grandissante. Chaque coup porté contre le jeune challenger était comme un coup de poignard qui venait pourfendre mon cœur. Quelles horripilantes et détestables sensations ! J’avais parfois eu la désagréable impression que cet immonde insecte faisait exprès d’essuyer revers après revers, comme s’il se réjouissait des désagréments que cela pouvait me causer, de la souffrance qu’il me transmettait ainsi. Chaque correction qu’il subissait avait quelque chose d’insoutenable : voir son corps d’apparence si fragile ainsi criblée de coups était comme voir mon honneur et ma confiance se faire souiller… Parfois, de sombres pensées m’assaillaient : et si finalement je n’avais pas fait le bon choix ?
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Lun 5 Mar - 13:43
Dix ans plus tôt ~ dans une petite salle de combats clandestins d’Himitsu Shima
Ridicule.
Un être tel que moi ne pouvait s’être fourvoyé une seconde fois. Je n’avais qu’à balayer ces veines contrariétés et continuer à regarder l’insidieuse défaite qui se dessinait une nouvelle fois sur celui en qui j’avais placé tous mes espoirs. Et ainsi, mon regard ne semblait pouvoir se détourner de cette horripilante scène qui me torturait de l’intérieur.
Ridicule.
Au fond, qu’était-ce que la souffrance ? Rien de plus qu’une affabulation inventée par les faibles afin de justifier leur propre faiblesse.
« Cette petite merde… »
Mes lèvres s’agitèrent dans un juron d’indignation face à l’issue très probable de cette farce, qui n’avait rien d’un affrontement digne de ce nom. Et pourtant, j’étais bien loin de me douter de la véritable tournure des évènements. Alors, lorsque la situation se délia, je ne pus que contempler de mes yeux ébahis, crédule et impuissant, la finalité de tout ceci. Ce bang sonore, pourtant si soudain, ne me fit même pas sursauter, comme s’il n’avait pu effleurer mes tympans de sa douce mélodie. Au lieu de ça, je ressentais cette infâme sensation de dégoût se répandre dans mon corps et étouffer mon être de sa putréfaction, empoisonnant ainsi mon cœur de sa noirceur. Et puis, mes yeux se fermèrent, comme pour chasser cette odieuse scène de mes pensées. C’était comme si cette balle venait de me transpercer froidement le cœur.
Lorsque mes paupières s’écartèrent, il était déjà trop tard : ma main s’abattit violemment sur l’arme à feu qui m’avait causé tant de torts moralement parlant, l’expédiant ainsi plusieurs mètres plus loin tandis qu’un craquement sinistre retentit. Le déchet désarmé poussa alors un cri de douleur, me notifiant sans aucun doute que le doigt qui avait pressé la détente n’avait pas apprécié mon œuvre. Mais ce n’était rien en comparaison au châtiment qui l’attendait sous peu. Au fin fond de mes entrailles, ma colère grondait, bouillonnait.
« Tu m’as vraiment déçu, espèce de sale déchet de sous-humain. Tu es la honte de la famille… je devrais te vider de ton sang mêlé de chien ici et maintenant afin de te débarrasser de ta condition de sous-être. »
De part et d’autre de l’arène, les spectateurs contemplaient la scène d’un œil abasourdi, sans trop comprendre ce à quoi ils assistaient. L’espace d’un instant, il me sembla ouïr quelqu’un qui s’étonnait de mon apparition soudaine en plein milieu du ring alors que j’étais jusqu’alors massé dans la foule, non loin de lui. Mais cela n’avait aucune importance : j’avais des émotions sur le feu, des contrariétés à évacuer. Alors, mes poings vinrent s’apposer avec tendresse sur cette misérable chose qui gisait à mes pieds, extirpant de sa répugnante enveloppe charnelle des hurlements de souffrance, arrosés d’un peu de ce liquide rouge qui l’empoisonnait depuis sa naissance. De part et d’autre, des voix s’élevèrent, comme pour réprimander mon comportement, comme pour s’opposer à mes actes pourtant parfaitement légitimes. Une hérésie pour des personnes qui occupaient généralement leurs journées à regarder leurs semblables se battre violemment.
« Oy ! Vous allez le tuer ! ça suffit ! » « Hm ? » « Je sais bien qu’il a utilisé une arme et qu’il n’aurait pas dû mais ce n’est pas une raison pour le martyriser de la sorte… » « Oy le vieux, tu devrais à avoir honte de traiter ainsi ton propre fils… La famille c’est sacré ! »
Derrière mes montures vitrées, mes orbites oculaires frémirent l’espace d’un instant, provoquant un léger haussement de mes sourcils. Vraiment surprenant. Comment d’irascibles et putrides hors-la-loi prétendaient pouvoir juger les actes d’un noble tel que moi ? Depuis quand l’opinion des vermines primait sur les aigles qui gouvernaient les cieux de leur majesté ? Il était risible de constater qu’avec mon âge et mon expérience de la vie, je pusse être encore surpris la tournure des évènements. Pour autant, cela n’effaçait aucunement le nouvel affront que je venais d’essuyer. Aussi dus-je leur répondre avec tout le tact et le respect qu’ils méritaient : c’est-à-dire les ignorer totalement. Après tout, c’était là une bonne occasion d’enseigner des choses importantes à ce raté qui me servait de fils.
« Tu vois, Lawrence, les sous-êtres ont un jour inventé des armes afin de combattre les êtres supérieurs tels que nous. Mais tu n’es pas comme eux, tu vaux mieux que ça, tu n’as pas à utiliser ces outils répugnants : tu es doté de la force de ton sang, du mien. Conduis-toi donc comme l’homme que tu devrais être et bats-toi avec ton corps… » « Oy enfoiré ! Tu t’prends pour qui à nous prendre de haut comme ça, là ?! » « Wesh on va t’bifler, rien à foutre de ta ive ! » « Regarde attentivement, Lawrence, je vais t’enseigner deux leçons fondamentales. Premièrement, notre corps à nous, les Edward, est de loin supérieur à ceux des humains : il est notre arme la plus puissante. Deuxièmement, tu dois chercher en toi cette colère, cette haine aussi froide que féroce, cette force intérieur qui dévore absolument tout. Oui… Laisse-la prendre le pas et se répandre dans ton cœur… Laisse-la t’envelopper de toute sa noirceur… »
Edward Norton ~ Ancien roi du royaume de Nobtalia
Et, comme pour souligner mes propos, une substance noirâtre se mit à recouvrir mon bras gauche tandis que le droit se crispa en direction de ces êtres putrides qui m’avaient jugé. Mon coude se replia vers l’arrière alors que la paume de ma main droite était toujours présentée à mes futures victimes. Puis, mon bras se déploya avec une violence rare dans le vide, et mes cinq doigts projetèrent des balles d’air qui allèrent percuter de plein fouet mes ennemis, répandant sang et incompréhension parmi eux. Alors, je me projetai en avant et armai cette fois-ci mon bras gauche, toujours immaculé de cette matière sombre, afin d’effectuer un Lariat qui décima tout ce qu’il rencontra.
« Enfoiré ! Tu crois que Konan-sama va te laisser foutre le boxon impunément sur son île ?! T’es foutu m… » « Silence, insecte. Tu ne mérites même pas d’exister. Konan ? Ce gamin impertinent ? Qu’il vienne. Avec dix ans de moins, je l’aurais vite remis à sa place… »
Appliquant ensuite mon haki sur ma main droite, j’entrepris de massacrer ce qu’il restait de mes opposants tandis que les plus raisonnables s’enfuyaient, conscients du gouffre qui nous séparait et soucieux de prolonger quelque peu leurs misérables existences.
« Vois Lawrence, la puissance qui serait tienne si seulement tu daignais m’écouter… Quand agiras-tu enfin comme un homme ? Comme le digne héritier que tu es censé être ? Accepte ta suprématie et vis donc au-dessus des autres. Telle est ta destinée. »
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Lun 5 Mar - 21:54
Début 1506 ~ Himitsu Shima.
À mesure que mon visage subissait les assauts répétés des poings adverses, les souvenirs se faisaient plus clairs, plus limpides. Un retour aux sources dans la douleur, finalement. Mais pouvais-je réellement parler de douleur ? Tous ces coups que je ne cessais d’essuyer ne semblaient pas pouvoir effleurer ma propre sensibilité, comme si j’étais trop meurtri pour ressentir des offensives aussi matérielles. Non, la véritable douleur était celle qui émergeait des profondeurs, celle que l’on ne pouvait effacer si facilement.
Mes jambes s’actionnèrent tant bien que mal et me permirent d’esquiver soudainement l’un des coups, surprenant ainsi mon adversaire. Alors, mon poing gauche vint heurter son propre visage. Puis, mon pied droit se décala afin d’armer et d’envoyer un puissant uppercut du droit. Pourtant, toute résistance était futile. Mon uppercut fut contré sans trop de difficultés, faisant ainsi émerger deux possibilités : soit je n’avais plus suffisamment de force et de vigueur pour prendre le dessus sur mon opposant, soit ma propre force était tout simplement ridicule. Et c’est ce constat qui me fit vaciller, contraignant ainsi mon échine à se plier tandis que mes genoux heurtaient le sol. La vérité était là, sous mes yeux : sans ma malédiction je n’étais rien. Un raté, un incapable, un impuissant… Qu’avais-je accompli sans ce pouvoir démoniaque ? Qu’étais-je devenu en usant de mes propres mains ? Quelle était ma véritable force ? Tant de questions qui demeuraient en suspens, accrochées à un faible fil qui pendait dangereusement vers le vide, le néant. Alors, profitant de ma détresse généralisée, le combattant décocha un puissant coup de coude en direction de ma tempe et m’envoya au tapis, faisant ainsi ruisseler mon sang autour de mon visage défiguré. Alors que la douleur ne cessait de croitre, nourrie par ce désespoir grandissant qui me caractérisait, les souvenirs se firent encore plus nets, plus précis. Et le même constat subsistait : j’étais toujours faible, si faible… au fond, après ces dix années, rien n’avait changé.
Alors les vivats d’une foule en liesse éclatèrent, saluant le triomphe du valeureux guerrier. Cela n’avait été qu’une formalité pour lui aujourd’hui, finalement. Comme prévu. Les parieurs s’étaient tous montrés frileux et la côte du favori était très basse. Les férus de ces combats clandestins avaient vite compris que je n’étais rien de plus qu’un punchingball, un menu fretin servi en guise d’échauffement aux véritables combattants. Un sourire amer sembla vouloir se dessiner sur mon visage meurtri. N’avais-je pas obtenu ce que j’avais mérité, au fond ?
Le flot de mes cogitations pessimistes fut troublé par une main tendue vers moi, chose à laquelle je ne m’attendais pas au vu de ma situation actuelle. Intrigué, je la saisis et le mystérieux individu m’aida à me redresser. Son visage aux traits fins ne semblait laisser transparaître aucune mauvaise intention à mon égard. De fins cheveux grisâtres s’extirpaient de sa voute crânienne et venaient se ranger en arrière, lui donnant un air plutôt soigné. En dépit de sa couleur de cheveux, il semblait plutôt jeune.
« Eh bien… on dirait que les combats ne fonctionnent pas comme tu l’espérais… déjà 17 défaites en autant de matchs… » « Eh bien quoi… Tu veux être le prochain ? » « Allons… pas la peine de se vexer… Comme promis, j’ai transmis ta requête au patron… » « Mh ? Il accepte finalement de me recevoir ? » « Il semblerait que tu sois parvenu à éveiller son intérêt, après tout… » « Tss… Il a eu pitié de mes nombreuses défaites ? » « Qui sait… »
Alors, mon interlocuteur se tut dans un haussement d’épaules. Ses yeux plissés et son sourire malicieux me laissaient suggérer qu’il s’amusait particulièrement de la situation. Il s’était présenté à moi un jour plus tôt sous le nom de Sigurd, un homme mince emmitouflé élégamment dans un costume qui le faisait allégrement passer pour un homme d’affaires. Et en effet, lorsque je lui avais offert de travailler pour moi lors de notre première rencontre, il avait poliment refusé, prétextant occuper un emploi de trésorier au sein d’un journal local. Au fil des combats perdus, il était revenu me voir de temps à autre et nous avions en quelque sorte sympathisé. J’avais du mal à saisir son intérêt me concernant, considérant que je n’avais rien accompli depuis mon arrivée sur l’île. Bien au contraire, mes combats avaient écorné ma réputation naissante. Et très vite, les gens s’étaient tous accordé sur une même version : le montant aguicheur de ma prime avait été usurper et je n’étais rien de plus qu’une petite frappe sans la moindre importance.
Je tentais nonchalamment d’épousseter mes vêtements usés par les affrontements et entachés de mon sang avant de suivre mon homologue en direction de son lieu de travail. Le périple fut assez éreintant compte tenu de ma condition physique précaire, pourtant le comptable ne sembla pas contrarié par ce fait, marquant régulièrement des pauses pour me permettre de souffler ou de le rattraper. Après d’intenses efforts de ma part, je fus accueilli par les modestes contours d’une bicoque structurée par des planches d’un bois olivâtre. En son sommet trônait un panneau sur lequel une peinture d’un blanc légèrement écaillée annonçait fièrement « Le Shinjitsu ».
Nous entrâmes.
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Mer 7 Mar - 20:19
Début 1506 ~ Himitsu Shima.
Les locaux s’étendaient sur une longueur assez conséquente : de nombreux bureaux jonchaient la longue salle dans laquelle nous venions de faire irruption. Mon vis-à-vis adressa une brève salutation à la réceptionniste postée loin de l’entrée qui s’empressa d’acquiescer d’un signe de tête. Du coin de l’œil, je pus remarquer la présence de quelques malfrats plus ou moins connus, sans doute chargés de faire régner un semblant de sécurité. À mesure que nous progressions vers le fond de la grande salle, je vis défiler les différents postes de travail dédiés aux journalistes, dessinateurs, photographes et autres employés du journal. Cela me donnait finalement une assez brève vision du fonctionnement d’une telle entreprise : de la récolte de l’information à son analyse, sa mise en forme et sa retransmission sous différentes formes. J’eus alors une pensée empreinte de nostalgie pour ce cher monsieur Ash Tag, journaliste au talent certain qui avait rythmé ma toute première mission pour le compte de Dead-End. C’était le bon temps !
Nos pas nous menèrent finalement vers une large cloison vitrée qui occupait toute la largeur de la pièce. Une petite pancarte à l’écriture raffinée détaillait l’identité et la fonction de son occupant :
« Gabriel Sola — Directeur & fondateur du Shinjutsu »
Le trésorier du journal toqua solennellement à la porte et patienta quelques instants avant d’entrer et de m’inviter à faire de même. Le bureau était envahi d’un fouillis indescriptible : des piles de dossiers s’entassaient de toute part et débordaient des quelques étagères disposées de ça et là. Il y avait un grand tableau imagé de nombreuses photographies, de noms, flèches et autres représentations qui allaient dans tous les sens. Et puis, derrière le bureau, mon regard fut attiré par une tapisserie des plus originales : le mur était recouvert d’avis de recherche contre des gouvernementaux. Alors, enfin, mon regard se posa sur le maitre des lieux.
« Regardez qui voilà… Edward Lawrence… le fameux ! Bienvenue dans mon antre, mon temple de l’information ! » « Gabriel Sola, c’est un honneur. » « 53.000.000 de Berrys… une jolie somme pour une première mise à prix ! Je vois que tu t’en es pris à l’un de mes anciens collègues… » « C’était un… malheureux accident… Je ne lui voulais pas mal… » « Un accident… ? Tu me dis que tu as grièvement blessé un Colonel de la Marine par accident ?! Hahahaha ta réputation n’est pas usurpée, Edward Lawrence ! »
Voilà que Gabriel Sola, ce magnat de l’information se tenait devant moi, s’adressant de manière aussi familière que désinvolte. Le Gouvernement Mondial avait jugé nécessaire de lui octroyer une prime de 83 M de Berrys. Un jeune homme ambitieux qui prétendait retranscrire la vérité en dénonçant les quelques magouilles des représentants de la Justice. Ce qui le rendait particulièrement intéressant était sans doute ses multiples connexions avec le monde souterrain et les nombreuses informations qu’il parvenait à se procurer. Je songeai à Fudo, cette étoile montante chez les hors-la-loi qui aurait sans doute apprécié se trouver à ma place aujourd’hui. Après tout, maitriser l’information était un atout indéniable dans le monde underground. Et disposer de l’intégralité des informations de Sola donnerait sans toute une tout autre dimension à qui saurait les exploiter.
« Venons-en au fait. Je cherche des infos sur trois gouvernementaux : Coga, Reist Malangue et Kaza Kazanova. Tout ce qu’il est possible de trouver sur eux. » « Oh… et pourquoi ces infos ? » « Je veux me servir de l’influence de la famille Kazanova pour essayer soigner ma réputation. Et si l’un de ces trois Marines s’en prend à moi, je veux être en mesure de répliquer de manière… appropriée. »
Ce qui bien évidemment était totalement faux. En vérité, peu de temps après mon arrivée, un représentant de Dead-End m’avait contacté afin de me remettre un ordre de mission. Visiblement, l’organisation était parvenue à retrouver ma trace, ce qui n’était pas forcément de très bon augure. Cela faisait quelque temps que j’avais négligé mes devoirs envers mes employeurs afin de m’atteler à d’autres projets. Mr H reprenait donc du service et devait livrer des infos sur ces trois énergumènes dont je n’avais strictement rien à faire. Je soupirai intérieurement : je n’avais finalement pas eu le loisir d’emprunter à nouveau mon masque de hors-la-loi et j’avais ainsi été contraint d’utiliser ma véritable identité pour arriver à mes fins. Il ne fallait pas que Dead-End soit relié à Sola, après tout. Et puis, ma récente réputation m’avait offert quelques facilités pour me hisser auprès de l’ancien marine.
« Intéressant… Bien, en échange de ces infos, tu vas m’apporter ton aide. J’ai une petite affaire à régler. » « De quoi s’agit-il ? » « Je dois livrer les maquettes du prochain numéro du Shinjutsu à trois pointures d’Himitsu Shima. L’ennui c’est que j’n’ai pas vraiment le temps de m’y atteler : mon domaine à moi c’est la récolte et l’analyse des infos. Et je ne peux pas me permettre de diminuer la sécurité de nos locaux… » « Donc vous confierez des documents cruciaux à quelqu’un dont vous ignorez tout ? Vous placeriez votre confiance en Edward Lawrence ? Qu’est-ce qui vous fait dire que je ne suis pas un espion du Gouvernement ? Que je ne fais pas partie d’une organisation criminelle souhaitant tirer profit de ces documents ? » « Hahahaha ! Décidément tu me plais, Edward Lawrence ! Je me suis bien renseigné sur toi, au préalable. J’ai envoyé Sigurd en qui je place toute ma confiance, afin de te jauger. Je pense que tu accordes de l’importance aux infos que tu es venu chercher, et je suis le seul à pouvoir te les fournir, de par mon statut d’ancien marine. Tu n’as donc aucun intérêt à me trahir. D’ailleurs le simple fait de remettre en cause ta propre fiabilité ne fait que me conforter dans mon choix. » « Je vois… Eh bien… j’accepte de t’aider, Gabriel Sola. »
Malgré son discours empli de confiance, je n’arrivais toujours pas à me faire à cette naïveté chez mon interlocuteur. Je brulais d’envie de lui soutirer les informations dont il disposait à mon sujet... Mais je jugeai que ce serait me tirer une balle dans le pied. Il avait cependant raison sur un point, ce qui était en quelque sorte assez effrayant : il semblait avoir deviné mon manque d’intérêt pour le monde underground et ce qui en découlait. Alors, Gabriel m’indiqua les trois personnes à qui je devais livrer les maquettes ainsi que leurs emplacements. Puis, le primé me délivra le précieux sésame, solidement emmitouflé dans un coffret en acier renforcé. Une sage précaution si l’on considérait mes pulsions explosives. Après avoir pris connaissance des différents éléments de la mission, je pus prendre congé.
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Dans le bureau du dirigeant du journal non approuvé par le Gouvernement Mondial, deux hommes demeuraient alors qu’Edward Lawrence venait de quitter les lieux. Ils avaient encore des choses à se dire, des détails plutôt confidentiels concernant la mission qu’ils venaient de confier à cet illustre étranger. Ce fut Gabriel Sola qui rompit le silence le premier :
« Tu avais raison, Sigurd, il est intéressant. Mais j’émets encore pas mal de doutes quant à ses capacités au combat… D’après ton rapport, il en est à 17 défaites en autant de matchs… » « Huhuhu… Quand il a posé les pieds sur l’île, je me rappelle qu’il intéressait pas mal de monde. Alors lorsqu’il s’est inscrit aux combats, tout le monde s’est hâté de miser sur lui… Les parieurs voyaient en lui un joyau, une étoile montante, un potentiel insoupçonné… Hahaha !! Quelle déconvenue ! Les parieurs ont perdu beaucoup d’argent… il doit avoir pas mal d’ennemis… » « Alors, pourquoi me l’avoir tant recommandé… ? » «Il ne s'agissait des combats à mort… » « Et alors ? Qu'est-ce que ça change ? » « Huhuhu… je pense qu’il ne s’est jamais donné à fond, qu’il n’a pas usé de son habituel style de combat. Ses mouvements étaient mauvais, peu efficaces, et il n’a jamais semblé vouloir éviter les coups… Je pense qu’il utilisait les combats pour se tester, peut-être pour s’entrainer au corps à corps. D’ailleurs, cela a mis en avant une qualité innée : il dispose d’une grosse endurance. Il ne sera pas aisé pour nos détracteurs de l’envoyer au tapis et il devrait pouvoir protéger plus efficacement nos infos… » « Ooooh… Et je suppose que tous nos ennemis vont le sous-estimer grâce à cette réputation de faible qu’il s’est construite… Excellent Sigurd ! » « Exactement, ce qui en fait un parfait livreur pour nous ! En revanche, il serait plus avisé que je le suive de loin. Si jamais il venait à faillir, j’enjamberais son corps afin de terminer la livraison. Nos ennemis ne s’attendront pas à voir quelqu’un en embuscade… » « Excellente idée. Je compte sur toi, Sigurd ».
La conversation s’acheva ainsi sur ces notes. Sigurd glissa hors du bureau, laissant alors son chef s’affairer sur ses tâches en retard. Il allait devoir s’activer pour remonter les infos qu’avait demandé leur nouveau livreur bien qu’il ne pouvait s’ôter ce petit doute qui subsistait en lui : peut-être ne reverrait-il jamais Edward Lawrence. De son côté, Sigurd avait glissé hors du bureau puis hors des locaux dans lesquels il opérait habituellement sa fonction de trésorier. Il s’empressa alors de filer vers la destination prévue par le primé qu’il suivrait de loin. Lorsqu’il l’aurait retrouvé, il agirait à distance, sans se faire repérer, et s’appuierait si nécessaire sur son fidèle fusil de précision sur lequel était greffé un den-den photo muni d’une puissante fonctionnalité de zoom. Après tout, il lui arrivait parfois de participer à des missions de collecte d’information et cet outil se révélait extrêmement pratique !
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Jeu 8 Mar - 12:43
Début 1506 ~ Himitsu Shima.
Peu de temps après le départ d’Edward Lawrence du siège du Shinjustsu, deux personnes s’étaient mises à le filer sans que ce dernier ne le remarque. Les deux malfrats guettaient depuis quelques temps déjà les allées et venues autour du quartier général du journal indépendant. Leur objectif : intercepter les messagers chargés de transporter les précieuses maquettes destinées aux alliés de Gabriel Sola. Habituellement, c’était une petite armée qui était dépêchée afin d’escorter le convoi, dissuadant ainsi les éventuelles offensives ennemies. Mais cette fois, le camp opposé avait rusé : de petites attaques visant les mercenaires employés par le journal et leurs forces s’étaient retrouvées affaiblies. Et force était de constater que cela avait été plus efficace que prévu : le cortège n’était cette fois-ci composé que d’un unique homme. Ridicule. Kiko, le plus petit des deux comparses se mit alors à exulter : Gabriel Sola avait fauté et il comptait bien en profiter. Alors, lui et son compagnon, le grand et baraqué Midaw, commencèrent à établir leur plan d’embuscade.
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Cela faisait maintenant bien un quart d’heure que je marchais en direction du Nord, là où étaient censés m’attendre les hommes de la première personne à bénéficier de la livraison, un certain Aoc, primé à 47 M de Berrys. J’avais choisi d’opter pour une marche lente et discrète, ce qui me permettait de moins me faire remarquer. Je profitai aussi de l’occasion pour me promener un peu dans la ville et songer à mes précédents affrontements dans le Colisée clandestin. Ces nombreuses défaites qui endolorissaient encore mon corps et mon esprit. Mes yeux se fermèrent et je soufflai, tentant de chasser les pensées trop subjectives pouvant écorner mon jugement. Alors, je m’engageai dans une ruelle bien plus calme, moins exposée aux vivats de la rue principale. Un homme baraqué était posté fièrement. Toujours plongé dans mes pensées, je ne lui accordai pas la moindre attention et tenta de franchir sa position en passant à côté de lui. Rien à signaler.
Et puis, une main vint brutalement s’apposer sur mon épaule gauche. Ma tête pivota d’un geste interrogatif sur la raison de cette agression tactile et je reçus la réponse en plein visage. Le monde tournoya alors et mon corps fut projeté contre le sol, un peu plus loin.
« Où tu crois aller comme ça, hein ? » « T’es qui bordel… » « Ou plutôt, qui nous sommes… Les mains en l’air mon gars ! Et pas de gestes brusques si tu tiens à ta vie ! » « Que… »
En haut du mur qui délimitait la ruelle se tenait un homme d’apparence maigre qui me toisait d’un fusil. Visiblement j’avais affaire à de vulgaires bandits qui tentaient un larcin sur ma personne. Je pestai. Quelle était l'utilité d'une prime si cette dernière ne servait même pas à effrayer les premiers voyous venus ? Irrité par ce constat amer, je baissai les yeux pacifiquement afin de gagner un peu de temps. Il s’agissait là de prendre la bonne décision afin d'amorcer ma contre-offensive.
« Tu vas gentiment nous donner le coffret métallique que tu détiens et nous te laisserons partir en vie. Compris ? » « C’était donc ça… Écoutez, vous savez qui je suis, non ? Edward Lawrence, 53M de Berrys. » « On s’en fout de qui t’es » « Pardon ? » « T’es tout seul, mec, nous sommes deux » « Sola a commis une grosse erreur en n’envoyant qu’un seul homme… Il croyait peut-être nous intimider en sollicitant l’aide d’un primé ? Nous connaissons tes compétences, monsieur 17 défaites. T’es qu’une petite merde… » « Allez Midaw, assez perdu de temps… »
Une bien mauvaise nouvelle... Je soupirai, laissant ainsi échapper mes ultimes espoirs de petite balade tranquille loin des tumultes d’un monde gangréné par les méfaits en tout genre. À quoi m’attendais-je en acceptant cette missive ? Évidemment que la vie n’était pas un long fleuve tranquille ! Ces deux individus semblaient avoir prémédité leur coup et s’attendaient visiblement à affronter une petite armée, ce qui laissait présager une puissance plutôt correcte. Le dénommé Midaw vint alors confirmer mes doutes en apposant délicatement son revers du poing sur mon crâne, tentant ainsi de m’assommer. Sous la violence du coup, je ne pus m’empêcher de lâcher mon artefact et son enveloppe métallique, rapidement récupérée par le second homme. Un rictus de désapprobation s’inséra sur mon visage. Il fut bientôt rejoint par un puissant coup de genou en plein menton qui m’envoya contre le mur.
« Nous avons ce que nous voulions, pas besoin de s’éterniser plus longtemps ici avec cette petite merde. » « Ouais tu as raison, Kiko. Pff ! Finalement, cette loque était encore plus pathétique que prévu. Jamais vu un primé aussi surcoté. Les primes de nos jours… c’est plus ce que c’était ! »
***
« Mets ta fierté de côté, Lawrence. Ne te laisse pas distraire par cette futilité. Tu puiseras ta force dans ta colère, elle seule te permettra d’avancer. Ne recule pas devant les coups, endure la souffrance et il ne te suffira plus qu’à la retourner contre ton adversaire. Tel est notre style, Lawrence. Ne l’oublie jamais. La colère est ta force ».
Un souffle froid s’extirpa de ma bouche tandis que des frissons hérissèrent tous les poils de mon corps. La sensation de froid était de retour, gelant toute velléité irréfléchie. Une fois encore, j’avais été sur le point de tout réduire en cendres dans une grosse explosion. Une bien mauvaise idée. J’avais du mal à le reconnaitre, mais cette étrange voix avait encore raison. Ce n’était pas la bonne marche à suivre : ce n’était pas mon honneur ni ma fierté que je devais défendre, mais ma propre vie. Me laisser aller me conduirait inévitablement à de douloureuses conséquences : il suffisait qu’un larbin de Konan se fasse prendre dans l’une de mes attaques pour que mon aventure prenne fin. Et puis il y avait cette mission. Mes yeux s’ouvrirent et mon corps se redressa. Je m’étais décidé à suivre les instructions dictées par cette voix. J’allais me servir de cet affrontement pour franchir un nouveau palier. Il était temps de dompter cette colère et de mettre ma fierté de côté.
« Oy, bande de larves. C’est tout ce que vous avez ? » « Un souci, petite merde ? Tu veux mourir ? » « Moi, Edward Lawrence aux 17 défaites consécutives… je te défie en duel. Un combat à mort cette fois-ci. Quand j’en aurais fini avec toi, je m’occuperais de ton pote. » « C’est qu’il me provoque ce petit con… Attends Kiko, je vais le tuer de mes mains, ça me rappellera le bon vieux temps lorsque je me battais dans l’arène. » « Approche. »
Alors, Midaw s’approcha de moi, bandant ses muscles et me toisant de sa forte carrure. Il pencha la joue, m’invitant à adresser le premier coup, visiblement confiant en sa propre résistance. Mon poing alla le percuter violemment, tordant ainsi le colosse. Puis, celui-ci répliqua encore plus violemment. J’esquivai difficilement son second coup de poing pour venir apposer le tranchant de ma main en plein dans ses côtes. Puis mon genou gauche vint s’enfoncer en plein dans son estomac. Pourtant, Midaw semblait à peine affecté par mes coups, comme si les dégâts que je lui occasionnais étaient négligeables. Nous continuâmes à nous adresser nos respects pendant quelques instants jusqu’à prendre une petite pause pour reprendre notre souffle.
« Tu prends plutôt bien les coups pour un déchet. Mais tu tapes comme ma grand-mère… Assez perdu de temps, je vais te finir avec toute ma puissance… » « Que… »
Alors Midaw déploya son véritable potentiel. Si j’étais parvenu à endurer ses attaques jusqu’à maintenant, je ne pouvais rien contre sa toute-puissance. Les coups venaient me heurter avec une violence rare et m’ôtaient à chaque fois une quantité non négligeable de sang. Dépassé, je ne parvenais déjà plus à riposter. Crachant une gerbe de sang, je me décidai tout de même à prendre volontairement de plein fouet son puissant crochet du gauche. Puis ma main droite vint se saisir de sa manche et mon pied tapa violemment le sol. Je me servis de cette position pour lui asséner mon plus puissant uppercut du gauche qui alla se ficher en plein dans son menton. Mon adversaire grimaça sous la violence du coup et sembla même perdre connaissance l’espace d’un instant. Puis son rire vint m’avertir de mon impuissance. Alors, son revers du droit me balaya et m’envoya contre le mur qui se fissura sous le choc. Mon corps meurtri glissa au sol tandis que mon esprit était en état de choc. Cette impuissance au corps à corps continuait de me coller à la peau. Inlassablement. Midaw banda une nouvelle fois ses muscles, prêt à en finir avec une pluie de coups alors que j’étais au sol, jusqu’à m’ôter définitivement la vie. Mon heure semblait être arrivée, finalement.
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Edward Lawrence
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Sam 10 Mar - 12:00
Il y a plus de dix ans, sur une île printanière...
Des petits gazouillis d’oiseaux berçaient les lieux empreints d’une accalmie apaisante tandis que les lueurs du soleil se mariaient à merveille à la fine brise d’un vent printanier. Dans cette clairière idyllique, un jeune homme exténué ruisselait de sueur, à bout de force. Debout non loin de lui, un homme à la carrure imposante le toisait d’un regard sévère qui mêlait colère et déception. Norton hésita à gifler son pauvre disciple, mais se ravisa dans un profond soupir. Les traits de son visage semblèrent s’adoucir et il s’adressa plus calmement à celui qu’il s’efforçait d’endurcir.
« Écoute, Lawrence, je comprends que c’est difficile, mais tu dois traverser cette épreuve. C’est nécessaire pour devenir plus fort. Cela fait deux jours que tu n’as rien mangé, si tu continues à échouer, je te laisserais crever de faim ici. Ce n’est pas ce que nous voulons. Nous allons réessayer, encore et encore jusqu’à ce que tu réussisses. Prépare-toi ! »
Alors le regard empli de désespoir du jeunot exténué s’éleva en direction de ce mur qu’il ne parvenait tout simplement pas à franchir. Ses jambes et son torse étaient toujours attachés à un arbre, l’empêchant ainsi de fuir cette insidieuse épreuve. Et face à lui, cet obstacle invincible. Un énorme bloc de roche était suspendu à une solide corde. Alors, Norton la poussa de nouveau en arrière et celle-ci revint alors droit sur le frêle Lawrence. L’objectif de cet exercice était simple : le jeune apprenti devait parvenir à briser la roche à la force de ses seuls doigts. S’il échouait, la pierre viendrait le heurter de plein fouet. La meilleure performance jusqu’à maintenant avait été de stopper l’immense rocher en concentrant toute sa force dans ses deux doigts. Cependant, le contrecoup avait été violent et Lawrence n’avait plus été en mesure de réutiliser ses deux doigts, l’obligeant ainsi à changer de main.
« Gwaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhh !!!!! » « Endurcis-toi Lawrence bon sang ! Tu ne dois pas fuir la douleur ! Elle est ta plus précieuse alliée... Cesse d’essayer de fuir ! Tu dois affronter ce rocher comme un homme ! Tu es un Edward, bordel ! Agis comme tel et maitrise cette technique ! »
Les hurlements de douleur du disciple se firent encore entendre quelque temps dans les environs sans que celui-ci ne parvienne à maitriser cette fameuse technique. Son mental n’était pas assez fort pour se défaire de cette douleur constante, de cette souffrance qui survenait jour après jour. Il refusait simplement d’embrasser les mêmes convictions que son maitre. Que de vaines souffrances endurées.
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Début 1506 ~ Himitsu Shima.
Et le poing s’abattit avec rage dans ma direction tandis que mes pupilles se fermèrent, comme si je venais simplement de m’avouer vaincu. Pourtant, je ne sentis pas les phalanges rigides s’abattre sur mon visage déjà déformé par les coups. Non : quelque chose semblait avoir stoppé son inlassable course. Alors, mes yeux se rouvrirent et s’imprégnèrent d’inattendu. Un bras s’était élevé contre l’ennemi et avait stoppé net son offensive. Poing contre Poing. Puis, mes sourcils s’élevèrent à mesure que je me représentai l’identité de mon sauveur. Finalement, la vérité me heurta si fort que tous les coups reçus jusqu’à maintenant semblèrent dérisoires. Et le constat se répéta dans ma tête quelques instants durant : « C’est mon bras, c’est mon bras qui vient de faire ça, c’est mon bras. Oui, c’est mon bras. »
« Que… Un coup de chance, sans doute. Je n’y suis pas allé franchement. C’est juste ça… »
Un souffle froid s’échappa de mon être en guise de réponse à Midaw qui avait lui aussi été pris au dépourvu. Il arma ainsi une nouvelle fois son autre bras et frappa de toutes ses forces. Cette fois-ci, je tentai de riposter de manière consciente et me contentai d’opposer mon autre poing. Le coup me fit reculer de quelques pas sans toutefois changer l’issue de cet échange de coups : je venais de trouver le moyen de parer aux offensives adverses. Une douleur dans mon bras m’informa que la technique n’était pas encore optimale, mais cela ne suffisait pas à entraver mon regain d’optimisme. Elle était là, cette force qui sommeillait en moi depuis si longtemps. Cette puissance qui allait assurer ma survie.
« Impossible… » « Oy Midaw ! Tu fous quoi ?! Finis-en ! » « Mais… il… »
Trop tard. Pour la première fois du combat, j’avais entrepris de réduire la distance entre moi et mon adversaire sous ses yeux horrifiés. Son instinct de survie lui criait de déguerpir, mais sa fierté de combattant l’en empêchait. J’entrepris de souffler une nouvelle fois, tentant de rassembler mes forces et ma concentration. Puis, une même doctrine inonda mon esprit.
Alors, mon avant-bras durci au maximum alla percuter les bras de Midaw qui s’était préparé à encaisser le coup. Il fut repoussé en arrière par cette puissance insoupçonnée. Satisfait de cette force de frappe qui me faisait défaut jusqu’alors, je me propulsai à hauteur de mon adversaire afin de continuer à l’assaillir de coups, profitant ainsi de mon ascendant physique et psychologique. Le coup porté en plein estomac lui coupa littéralement le souffle, le faisant tituber sur plusieurs pas en arrière. Puis, je m’approchai lentement de lui et m’apprêtai à le mettre définitivement hors de combat. Une image apparut alors dans ma tête, le doux visage d'une femme à la chevelure sombre, armée de son regard bienveillant. Et celle d’un homme massif au faciès sévère, menaçant. Norton. Encore lui. Toujours lui.
Alors, mon sang bouillonna, la haine chassa toute autre émotion et mon index pointa le ciel. Enfin, il s’abattit et vint se planter en plein dans le cœur de Midaw. Lorsque mon index se retira, une gerbe de sang gicla et le combattant s’écroula dans un dernier souffle. Une furieuse envie de destruction s’était emparée de mon cœur. J’avais soudainement ce besoin urgent de détruire tout ce qui était à portée.
« Que… putain… Midaw… non ! Je… »
À quelques mètres de là, Kiko était tétanisé par la soudaine tournure des évènements. Lui qui était bien moins solide que son comparse avait assisté sans trop comprendre à la déconvenue de celui qu’il côtoyait depuis déjà plusieurs années. Et il ne l’avait jamais vu prendre une telle rouste sur un affrontement au pur corps-à-corps. Ses jambes tremblaient, il était désorienté, affolé. Ses gémissements m’irritaient et m’invitaient à le faire taire lui aussi. Ils devaient tous bruler. Et peut-être même l’île entière.
Lorsqu’il me vit esquisser un pas dans sa direction, le malfrat eut vite fait de se ressaisir : il dégaina son fusil à pompe et tira sans sommation. Ses mains tremblantes l’empêchèrent de viser correctement. L’un des projectiles m’avait cependant effleuré, faisant ainsi naitre un nouveau constat parmi ma démence actuelle. S’il me touchait, ma vie risquait d’être mise en danger. Impardonnable. Un hurlement de colère s’échappa alors de ma gorge, signe que je réfutais toute éventualité de décès.
« WRAAAAAAAAAAAAAAAATH !! »
Un deuxième coup de feu se fit entendre. Les orbites de Kiko semblèrent s’élargir lorsqu’il constatait que mon imposante silhouette avait disparu dans un nuage de poussière. Un petit coup de « Damage-Boost » m’avait permis de m’écarter de la trajectoire de son fusil. Alors, mon index vint percuter le vide avec rage. Une balle d’air fut éjectée du point d’impact et alla percuter le malfrat qui poussa un cri. Pas suffisant. Un sourire démoniaque s’afficha sur mon visage alors qu’une larme s’extirpa de mes orbites oculaires. J’étais partagé entre un plaisir sadique de détruire et une profonde détresse émotionnelle. Pourtant, ces deux états opposés semblaient s’unir en cet instant autour d’une certaine stabilité : ma survie était en jeu. Alors, continuant de me déplacer, j’entrepris d’envoyer d’autres balles d’air via mes index.
Enfin, Kiko finit par s’écrouler sous les multiples blessures qu’il avait reçues. Je m’approchai de son corps et ramassai son fusil à pompe. Puis je l’abattis sur sa tête, encore et encore, jusqu’à la réduire en bouillie, comme pour chasser définitivement de la surface de la Terre cette immonde menace qu’il avait représentée pendant un court instant. J’étais vivant et, quelque part, cette sensation m’apaisait, me soulageait. Alors, enfin, je parvins à me calmer.
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Dim 11 Mar - 22:33
Début 1506 ~ Himitsu Shima.
Aoc, primé à 47 millions, m’avait accueilli dans le respect et la courtoisie, ce qui était plutôt étonnant si l’on songeait aux préjugés habituellement associés aux manières des crapules et autres hors-la-loi. Sans doute était-il le genre d’homme bien éduqué qui, lorsqu’il entendait un étranger frapper à sa porte, dépareillé, à bout de force et ruisselant de sang, lui offrait sans la moindre hésitation toute l’hospitalité nécessaire. Surtout si l’obscurité de la nuit avait déjà dévoré le jour ! Ou alors, peut-être qu’il ne souhaitait tout simplement d’éviter de froisser ce potentiel invité de marque qui avait sans doute quelque chose d’important à lui remettre.
Grandement satisfait par la maquette qui lui avait été remise, Aoc m’invita alors à prendre du repos dans son imposante villa afin de reprendre des forces avant de continuer mon périple. Une attitude que je n’avais pas manqué de saluer respectueusement.
Le lendemain, je m’extirpai de mon sommeil réparateur en même temps qu’émergeaient les premières lueurs du jour. La journée s’annonçait difficile : Aoc m’avait prévenu qu’il risquait d’y avoir bon nombre d’attaques, surtout après ma démonstration de force d’hier. Il était également fort probable que les alliés des deux assaillants chercheraient à venger leurs défunts compagnons d’arme. C’était problématique, mais la nuit m’avait apporté de précieux conseils. Je m’habillai rapidement et quittai les lieux d’un pas assuré, remerciant au passage une nouvelle fois le bienveillant Aoc pour toute son hospitalité. À mesure que je progressais vers mon prochain objectif, ma concentration s’intensifiait. Je me préparai mentalement au prochain affrontement qui s’annonçait fort compliqué.
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Alors que la silhouette imposante de l’homme qui valait 53 M se détachait des quartiers d’Aoc, Sigurd se remit lui aussi en mouvement, toujours muni de son précieux outil de surveillance. La veille, il avait assisté au terrible combat du livreur, hésitant plusieurs fois à intervenir, mais, à chaque fois, il s’était ravisé au dernier moment. Il avait repoussé cette issue qui semblait irrévocable : cet instant où il presserait la détente. Et il ne s’était visiblement pas trompé puisque la mission était toujours en cours. Comme attendu, Edward Lawrence avait montré des capacités et une progression très intéressantes. Pourtant, aujourd’hui la réussite de la mission semblait plutôt compromise : s’attaquer aussi violemment à ceux que Sigurd avait identifiés comme étant Midaw et Kiko, deux membres d’un dangereux groupe de criminels, n’était pas du tout une bonne idée. Désormais, le Lawrence risquait de violentes représailles et, ramener en lieu sur les deux autres maquettes ressemblait à un doux rêve.
Sigurd soupira et se força à demeurer optimiste. L’individu qu’il avait lui-même recommandé était sans doute l’homme de la situation. Au moins les représailles seraient dirigées contre lui et non contre le journal, ce qui était un point plutôt positif, finalement. Non, l’homme au sniper se devait de poursuivre sa filature et rester concentrer. Dans le pire des cas, Edward serait sacrifié pour le bien de Gabriel Sola : c’était une perte bien minime comparée à l’éventuelle fuite des infos qu’il contenait. Le rôle de SIgurd était primordial.
Pourtant, très vite, une ombre vint obscurcir le tableau, ce qui ne manqua pas de contrarier l’employé du Shinjutsu. Quelque chose clochait. L’homme qu’il avait pris en filature se dirigeait dans la mauvaise direction. Le porteur de cheveux argentés eut beau se creuser la tête, il ne comprenait pas du tout les agissements du grand brûlé.
Alors, un éclair de lucidité le frappa, ce qui contraint les traits de son visage fins à se durcir tandis que ses mains se crispèrent sur son arme. Une sensation de profond dégout l’envahit. Finalement, Edward Lawrence se faisait la malle avec leur maquette. Finalement, Edward Lawrence avait décidé de les trahir. Et cette décision était tout à fait logique compte tenu de la situation : il détenait plus de valeurs que ce qu’il pourrait retirer de la tâche qui lui avait été confiée. Sigurd pesta, hors de lui. Il avait été naïf de croire et de faire confiance à cet horripilant personnage. Il allait devoir réparer lui-même cette grosse bourde.
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Loin de me douter de la menace qui planait au-dessus de moi, je poursuivais mon petit bonhomme de chemin à travers les ruelles mal famées de cette ville tout en continuant à m’éloigner de chacune des deux destinations que l’on m’avait demandé de rejoindre. Mes pas me menèrent à la terrasse d’un café dont l’architecture ne collait pas du tout avec la teneur de son emplacement géographique. Au milieu de la saleté qui grouillait, des taches de moisissure qui perlaient de çà et là, de la peinture écaillée, le rose fuchsia et la délicatesse qui imprégnaient la terrasse du « Café des rêves enfouis » semblaient définitivement surnaturels. Quelques personnes étaient confortablement attablées de part et autre de la terrasse, pourtant, mon regard ne s’attarda sur un groupe en particulier : quatre hommes qui sirotaient paisiblement un breuvage aux douces effluves. Mon arrivée fut reçue comme un cheveu sur la soupe, comme un poison nauséabond venant ternir l’accalmie qui régnait jusqu’à alors sur les lieux. Deux des quatre hommes sortirent immédiatement leurs armes et les braquèrent sur moi. Un sourire démoniaque s’extirpa de mon expression jusqu’alors figée dans une intense concentration tandis que mes bras s’élevèrent pacifiquement vers le ciel. Les négociations allaient pouvoir commencer.
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Lun 12 Mar - 11:18
Début 1506 ~ Himitsu Shima.
« Yo, Basil… » « Regardez qui voilà ! Si ce n’est pas le fameux perdant… Edward Looserance ! L’homme aux 17 défaites ! Allons les gars, détendez-vous, cette tapette est inoffensive… Il ne ferait pas de mal à une mouche ! » « … »
Mon visage se crispa très légèrement lorsque le dénommé Basil m’envoya ses joutes verbales. Et pourtant, je ne pris pas la peine de relever ces offenses ni même de perdre mon sang-froid : après tout, ces paroles étaient légitimes. Je me trouvais face au fameux « Basil le champion » qui avait la très flatteuse réputation d’être encore invaincu sur un combat clandestin. Son palmarès imposait le respect, et ce, même aux raclures qui parsemaient l’île. Basil, c’était 47 matchs pour 47 victoires. Dont 19 combats à mort… Des statistiques affolantes pour ce sport où la gloire était éphémère : après tout comme le dicton le disait si bien, l’on finissait toujours par trouver plus fort que soi. Et j’avais eu le malheur de tomber sur lui lors de mon second combat après mon arrivée sur l’île. Si l’on m’avait accordé un peu de crédit malgré ma première défaite, notamment par rapport à un éventuel besoin d’acclimatation, Basil avait totalement changé les choses. J’étais passé du statut de nouvelle sensation au combat, de la réputation de criminel dangereux avec mes 53 M de prime à un vulgaire déchet, un usurpateur à la prime mensongère. Basil ne s’était pas contenté de m’écraser ce soir-là, il m’avait complètement humilié. Depuis ce jour, j’étais constamment conspué, moqué. Évidemment, toutes les défaites qui suivirent n’arrangèrent pas le coup, loin de là. Elles ne faisaient que confirmer ce sobriquet attribué par le champion : « Edward Looserance ».
« Je suis venu te proposer un marché très juteux, Basil. » « Mec… t’es un looser… tu n’as rien que je ne puisse envier chez toi… Tu perds ton temps… » « Écoute quand même ma proposition… Si tu acceptes mon offre, le contenu de ce coffret métallique est à toi. » « Y’a quoi là-dedans ? Des billets ? Mais qu’est-ce que j’en ai à faire de ton argent ?! Tu crois pouvoir te présenter ici devant moi et tenter de m’acheter ? Tu crois que mes nombreuses victoires ne m’ont pas apporté suffisamment de Berrys ? Tu crois sérieusement que je suis le genre d’homme prêt à truquer des matchs ?! Tu m’as manqué de respect, sale looser, je vais te buter… » « Il contient les maquettes de la prochaine édition du Shinjutsu : des informations très… sensibles. »
Et alors, l’expression de mon vis-à-vis changea du tout au tout. Bien qu’il se fût senti insulté par ce qu’il avait pris pour une vulgaire tentative de corruption, il s’était vite rendu à l’évidence : je n’étais pas le dernier des abrutis. Il avait conscience de l’enjeu très important qui se profilait : quiconque mettrait la main sur ces maquettes pourrait voir s’ouvrir de très nombreuses portes…
« Je t’écoute… » « Ah, voilà qui est plus raisonnable… J’ai pour mission de livrer ces maquettes à deux associés de Gabriel Sola. L’ennui, c’est que je me suis fait attaquer en chemin et j’ai dû répliquer de manière… brutale. Ainsi, je me risque aujourd’hui à d’harassantes représailles… » « Attends… toi ? Gagner un combat ? Impossible ! Bwahahahah ! » « En échange du contenu de ces maquettes, je te demande donc de m’assurer une sorte de… protection afin que je puisse réaliser convenablement ma mission. Je connais ta réputation flatteuse, et mes ennemis réfléchiront à deux fois à l’idée de s’en prendre à toi. Cela me permettra de gagner un temps et une énergie considérable. Qu’en dis-tu ? » « J’accepte le deal. Je te fournirais toute l’aide dont tu auras besoin. Et nous savons tous deux que si tu tentes de me rouler, je n’aurais aucun scrupule à te dépecer sur la place publique… » « Parfait ! »
Alors, les choses devinrent subitement bien plus faciles : le périple jusqu’au second contact de Sola se déroula sans la moindre contrariété, me confirmant que j’avais opté pour le bon choix. Mettre mon égo de côté et aller voir l’homme qui m’avait humilié avaient sans doute été de loin la meilleure décision après mes dérives du premier jour. Je m’étais laissé aller à la destruction un peu trop facilement et les conséquences auraient pu s’avérer dramatiques. Après avoir effectué la seconde livraison, je me dirigeai tout naturellement vers l’ultime étape de ma mission d’un pas assuré. Alors, enfin, je pus apercevoir les contours du domaine du chef révolutionnaire que j’étais venu voir.
Le sourire de satisfaction qui s’était invité sur mon faciès fut bien vite chassé par la présence de trois hommes qui s’étaient dressés sur ma route. Je soupirai. Tout avait été trop facile, il fallait donc logiquement passer par une ultime épreuve. Mais j’avais eu tout le temps de me préparer à ce moment, cet instant décisif prévu depuis le début dans mon plan. Il allait être temps d’en découdre.
« Eh bien, le looser, tu n’oublierais pas quelque chose, par hasard ? » « Je vois pas de quoi tu parles, Basil. » « Les infos que tu m’as promises. Envoie le coffret. » « Je dois d’abord le livrer à l’intéressé. » « Je ne suis pas né de la dernière pluie… si tu lui remets la maquette, il n’en restera plus pour moi… ce n’était pas ce dont nous avions convenu. » « Merci pour ton aide, Basil, tu m’as fait économiser un temps précieux… mais notre collaboration s’arrête là. Tu ne m’es plus d’aucune utilité, à présent. » « Mais c’est qu’il a pris la confiance… ce petit con. Oy ! Descendez-le ! »
Alors, les deux hommes de Basil entreprirent d’élever leurs armes dans ma direction. Mes yeux s’animèrent alors d’une flamme hostile tandis qu’un sourire machiavélique sembla s’extirper de mon expression sérieuse. Mes mains s’élevèrent lentement vers le ciel, comme pour notifier que je me rendais, que j’étais à leur merci. Pourtant, mes poignets pivotèrent au dernier moment et mes épaules propulsèrent violemment mes bras vers l’avant. Chaque impact entre l’air et mes index provoquait des balles d’airs. Les deux hommes de Basil ne purent réagir à temps, surpris d’être pris pour cible par des projectiles alors mes armes à feu étaient restées attachées à ma ceinture. Basil, dans un mouvement de grande lassitude se mit à se déplacer langoureusement, esquivant de manière presque surnaturelle chacun des projectiles qui fusaient dans sa direction. Alors qu’il s’approchait de plus en plus de ma position, je dus me résoudre à considérer l’affrontement au corps à corps. Alors, une fois mes muscles endurcis, je me jetai à corps perdu dans mon ultime combat.
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Lun 12 Mar - 17:28
Début 1506 ~ Himitsu Shima.
Des volutes de poussières flottaient légèrement dans les airs alors qu’un temps mort venait de s’instaurer entre les deux combattants. Ma mâchoire se tordit alors dans un rictus amusé. Ou du moins, tenta de le faire. Pourtant, les choses se passèrent différemment. Un liquide écarlate s’était échappé de ma bouche pour couler dans l’une de mes mains. Douleur. Alors, je pris conscience de la précarité de ma situation. C’était différent des autres fois malgré les nombreuses similitudes. Ce regard vacillant entre flou et netteté, ces vertiges qui venaient menacer mon équilibre précaire. J’eus un rire nerveux. Oui, cette fois tout était différent. Alors, je tentais de me redresser, d’élever ces deux genoux qui semblaient enracinés au sol, comme pour symboliser mon infériorité. Mes pupilles vinrent invectiver mon redoutable opposant. Lui aussi était essoufflé alors que son corps luisait de sueur. Pourtant, il n’avait pas été touché une seule fois. C’était bien là tout le cœur du problème. Cet homme, tout comme son statut le laissé présager était intouchable. Toutes mes offensives s’étaient inlassablement échouées dans le vide, comme si, finalement, Basil faisait corps avec le vent.
Trente minutes s’étaient écoulées depuis le début du combat, ou peut-être plus. Était-ce vraiment important, au fond ? Je n’étais pas capable de toucher cet homme qui profitait de chacune de mes vaines attaques pour m’asséner un puissant contre qui m’envoyait au tapis. Encore et encore, c’était toujours la même musique. Et il était tel un chef d’orchestre qui décryptait chacun de mes gestes comme s’il s’agissait de notes de musiques inscrites sur sa partition. Je pestais, proférant un juron. Le haki de l’observation me tenait littéralement en échec.
Alors, le fil du combat sembla changer quelque peu. Conscient que ma ténacité physique était un frein à sa victoire, Basil opta alors pour une attitude un peu plus offensive. Durant les précédents échanges, il avait pu jauger avec brio la puissance potentielle de mes coups et savait à quoi s’en tenir. Il pouvait se permettre d’en en encaisser certains, ce qui lui octroierait une opportunité de contre-attaque bien plus franche afin de m’envoyer au tapis. En effet, les coups suivants n’avaient plus rien à voir avec les précédents et semblaient tracer les esquisses d’une défaite presque certaine. Étaient-ce donc là mes limites ?
Si la violence ne résout rien, c’est que tu n’as pas frappé assez fort, Lawrence.
Encore cette voix qui résonnait dans ma tête. Cette voix que, finalement, j’avais choisi d’écouter. Cette voie que j’avais choisi de suivre en reniant tous mes principes. Cette voix qui m’avait finalement tout transmis. Cette voie qui m’avait apporté la puissance. J’eus un rire amusé.
Alors, une fois de plus, je m’élançai vers Basil. Il esquiva facilement mes deux premières attaques avant de juger qu’il était hors de danger. Mes poings suivants le percutèrent sans trop d’efficacité alors qu’il se préparait déjà à envoyer cette puissante paume enrobée de noir qui me causait d’énormes dommages. Combien de ces paumes pourrais-je encore endurer ? Son haki de l’Observation l’informa alors que je m’apprêtais à lui asséner désespérément deux coups de poing supplémentaires. Mais qu’importe, ceux-ci ne représentaient pas une menace pour lui. Alors il continua à préparer son attaque, guettant l’opportunité de m’atteindre sous un angle encore plus critique. Mes deux coups de poing endurcis s’échouèrent sur lui sans pour autant redoubler d’efficacité. Commençais-je à fatiguer ?
Qui es-tu donc, Lawrence ? Un bon à rien ? Un déchet ? Bien sûr que non ! Tu es un Edward. UN EDWARD !
L’image du visage de Norton me revint en tête. Je vis alors l’un des rares sourires qu’il avait eu l’occasion de m’adresser.
Sers-toi de ta force innée, de la suprématie de ton sang et rien ne pourra te résister. Tu es au-dessus de toute forme de vie. Tu es un EDWARD ! Rends-moi fier, mon fils !
Alors, mes pupilles s’embrasèrent d’une nouvelle flamme. Une nouvelle conviction brulait en moi. J’étais un Edward. J’étais son fils. Je ne pouvais me résoudre à échouer maintenant. Je devais étaler notre suprématie aux yeux du monde. N’était-ce pas mon choix finalement ? N’était-ce pas la voie que j’avais choisi d’emprunter ? Une force inouïe semblait s’être éveillée, sans doute venais-je de prendre conscience de mon véritable potentiel.
« Regarde, Norton… Voici le fils que tu as toujours rêvé d’avoir… » « Effort futile, petite merde… » « ORE WA… EDWARD DAAAAAAAAA !! »
Alors, mes bras vinrent cogner la poitrine de Basil un à un, de plus en plus vite, jusqu’à former une véritable pluie de coups. Basil fut contraint de reculer sous cette puissance insoupçonnée, grandissante. Et même effrayante. Si bien que Basil fut sonné et flotta l’espace d’un instant dans les airs. Alors, je concentrai toute ma force dans mes deux doigts et vint le transpercer la poitrine par deux fois avant de le voir s’envoler plusieurs mètres plus loin.
« Urgh… impressionnant… vraiment impressionnant… Looseran.. Non. Edward Lawrence. Tu es vraiment coriace, je regrette de t’avoir sous-estimé jusqu’à maintenant… Désormais, tu as tout mon respect. Pour être honnête, j’avais fait exprès de t’humilier lors de notre premier affrontement parce que j’étais persuadé que tu n’avais aucun avenir dans ce sport ingrat. Je voulais t’éviter de vaines souffrances… Et pourtant… »
Basil marqua une pause après s’être difficilement relevé, encore un peu sonné par le choc de l’attaque. Deux trous peu profonds laissaient échapper un filet de sang au niveau de sa poitrine. Il profitait de son discours pour se remettre peu à peu sur pieds alors qu’il réfléchissait sans doute à une nouvelle manière de considérer l’affrontement.
« Bwargh… cette puissance de frappe… ces techniques si particulières… tu es donc son fils… tout s’explique… Bwahahahahaha ! » « Finissons-en. » « Tu es dangeureux, Edward Lawrence… je vais devoir me battre sérieusement. J’ai un peu de mal à maintenir dans la durée le plein potentiel de mes hakis, mais crois-moi… le jeu en vaut la chandelle… »
J’eus un rictus déplaisant lorsque mon opposant évoqua son haki de l’Observation que je n’étais toujours pas parvenu à éveiller. Alors, l’attitude de Basil changea du tout en tout, ce qui voulait sans doute dire qu’il concentrerait désormais toute son attention sur la moindre de mes attentions. Puis, ses mains s’assombrirent tout comme une partie de son ventre. Un léger doute s’invita dans mon esprit : comment étais-je supposé lutter contre ce truc ? Il allait falloir une nouvelle fois élever mon niveau si je voulais survivre. Et puis, deux détonations éclatèrent subitement.
Deux balles de gros calibre venaient de se ficher en pleine tête de Basil qui s’écroula sur-le-champ, pris au dépourvu par cette soudaine attaque à distance. Mon corps se figea alors que la peur m’envahit. Je sentais subitement que mon heure était venue. Déjà, je pouvais m’imaginer sans peine le contact entre le projectile froid et métallique et ma peau.
Finalement, je fus plongé dans un état de semi-conscience, partagé entre peur et incompréhension. J’étais littéralement sur le point d’exploser. Alors, un désespoir sans nom me fit vaciller. J’étais à sa merci. Une balle, et tout serait fini.
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Lun 12 Mar - 17:30
Début 1506 ~ Himitsu Shima.
Un homme s’était approché de la position de ces deux personnes qui combattaient encore avec hargne un peu plus tôt. Toisant la dépouille de l’homme qu’il avait lui-même plongé dans le trépas, le tireur arbora un sourire de satisfaction. Une petite brise vint caresser sa chevelure gris claire. Alors, son cou mince pivota et les traits fins de son faciès s’animèrent. Ses yeux plissés semblèrent s’entrouvrir un peu plus, comme pour scruter le survivant. Alors, Sigurd rompit le silence pesant d’un soupir.
« Eh bien… j’ai cru que l’opportunité de me débarrasser de lui ne viendrait jamais… C’est pas passé loin… » « Sigurd… ?! Que… » « Content d’être en vie, Mr Edward ? » « Mmmh… merci pour le coup de pouce, je suppose… » « Depuis le début de la mission je te suivais. Nous n’avions pas totalement confiance en toi, et puis il nous fallait l’assurance de ne pas perdre ces infos. Nous t’avons donc placé en première ligne pendant que j’assurais tes arrières et que je te surveillais. » « Je vois… » « Mais tu nous as trahi, Edward Lawrence. Tu as trahis toute la confiance que nous avions placée en toi. » « C’était un risque à prendre pour assurer la réussite de la mission. » « Ridicule, il allait t’achever, tu n’avais pas le niveau pour rivaliser. » « Qu’importe, je vais pouvoir en finir et aller livrer la maquette… » « Tu n’iras nulle part. »
A mesure que la conversation progressait, le timbre de voix de Sigurd était devenu plus grave, plus sec, plus tranchant, limite menaçant. Visiblement, l’homme de confiance de Gabriel Sola n’avait toujours pas digéré le comportement de leur employé temporaire. Sa dernière phrase avait tout d’une menace, ce qui avait stoppé net l’attitude soulagée d’Edward Lawrence.
« Je vais garder cette maquette pour moi. » « Et après ? Tu vas me descendre ? Et ton pote, Gabriel Sola ? » « Je n’ai plus besoin de vous, désormais. » « Wrahahahaha !! J’aime ton humour, Sigurd. Cet air si sérieux… tu as failli m’avoir… »
Le primé s’interrompit, remarquant que son homologue ne s’était toujours pas décrispé. Alors, peu à peu, il prit conscience de tous le poids que cette révélation incombait. Sigurd n’avait jamais été de son côté, depuis le début. Edward Lawrence fut surpris du contraste entre la joie et la malice qui caractérisait habituellement le visage de Sigurd et l’expression qu’il affichait en ce moment. Ce n’était plus au même homme qu’il avait à faire. Cet homme ne lui voulait visiblement pas du bien.
« Ah tu étais sérieux… Et Gabriel Sola ? » « Au diable Gabriel Sola et son Shinjutsu… j’ai enfin trouvé ce que j’ai tant cherché… Après toutes ces années… » « Quoi donc ? Ces infos ? Finalement tu ne vaux pas mieux que les autres… » « Shishishishi… Je me contrefiche de ces infos… tout ce qui m’importe depuis le début, c’est toi, Edward Lawrence. » « C’est une déclaration d’amour ? Ecoute mec, je suis pas de ce bord… » « Tes piètres sarcasmes ne te sauveront pas, Edward Lawrence. Enfin je me trouve face à toi… après tant d’années à me préparer pour cet instant… » « Tu aurais dû me tuer quand tu en avais le temps, Sigurd. C’est dommage d’en arriver là… T’étais un mec plutôt cool… » « Lorsque j’ai vu ton wanted, je me suis senti comme libéré : j’étais enfin parvenu à retrouver ta trace… Et puis, tu as débarqué sur Himitsu Shima… je me suis alors précipité pour te voir en action… Etait-ce vraiment l’homme que je cherchais ? J’ai eu de nombreux doutes… tu étais si faible lors de tes combats… Mais j’ai pu voir tes véritables capacités, Edward Lawrence. Maintenant cela ne fait plus aucun doute… » « Comment ça ? Pourquoi tu m’en veux à ce point ? Je ne comprends pas où tu veux en venir… » « Tss… Laisse-moi de raconter mon histoire avant de procéder à ton exécution… Je suis issu d’une famille très pauvre d’Himitsu Shima mais nous vivions tout de même heureux. Avec l’avènement de Konan, de nombreuses choses ont changé ici. L’argent et les crimes sont devenus monnaie courante. Et puis, les combats clandestins sont devenus un sport national. Alors, mon père a fait un choix : il s’est engagé auprès de riches malfrats à combattre pour leur compte. C’était là son seul moyen de protéger sa femme, sa fille et ses deux fils. Il est parvenu à se défaire de plusieurs combats à mort courageusement et a toujours fait preuve de loyauté envers son manager. Alors, il a fini par être récompensé et il s’est vu offrir le droit de ne participer qu’aux combats de son choix, sans mise à mort jusqu’à ce qu’il choisirait de se retirer. Ce fut une nouvelle incroyable pour nous… Mais tu ne peux pas comprendre… Edward Lawrence… Sais-tu ce que ça fait de voir partir ton père chaque soir sans savoir si tu le reverras un jour ? Sais-tu ce que ça fait de voir ton père endurer mille et une souffrance pour le bien de sa famille ?! MON PERE ETAIT UN HEROS ! Et puis, vint le moment tant attendu. Nous avions mis suffisamment d’argent de côté pour ouvrir un modeste commerce, soutenu par quelques haut placés sur l’île. Alors, mon père remonta une toute dernière fois sur le ring, à l’occasion de son jubilé. C’était un petit combat sans vraiment d’enjeux, sans aucun risque pour lui. Juste l’occasion de boucler une bonne fois pour toute sa carrière. Face à lui, un jeune blanc-bec chétif. Non, c’était un match sans le moindre risque. Et pourtant, Edward Lawrence, sais-tu ce qu’il s’est passé ce jour-là… ? » « Le gamin était acculé, dépassé par le combat, son corps hurlait de douleur. C’était plus qu’il ne pouvait en supporter. Il avait peur… » « Peur de quoi ? Peur de mourir ? Dans un combat où il était formellement interdit de tuer ? Laisse-moi rire ! Le gamin a alors disjoncté a sorti son arme… Et mon père… mon père… s’est écroulé… d’une balle dans la tête… » « Je… » « Alors les spectateurs se sont dressés contre cette injustice : il devait y avoir réparation. Le pouilleux qui avait fait ça serait condamné à vider son sang sur la place publique… Mais son père se dressa contre tous. Alors, il commença son massacre… tuant ce qui bougeait sans aucune distinction… Je ne pourrais jamais oublier son visage, ses yeux injectés de colère… et son sourire satisfait… Evidemment, nous étions venus en famille pour voir le dernier combat de notre père. Et le destin a voulu que je me sorte vivant de ce bain de sang… Je me souviens encore des hurlements de mon frère et de ma sœur… De ma mère qui s’est sacrifiée pour me protéger… Quelle ironie ! Pendant longtemps, j’ai espéré que Konan nous vengerait, pourtant il n’a jamais rien fait contre ce type. Est-ce qu’il le craignait ? Est-ce qu’il avait mieux à faire ? Est-ce qu’il se foutait de ce qu’il pouvait advenir sur son territoire ? Ou peut-être voulait-il simplement s’épargner des pertes dans ces rangs… qui sait. J’ai alors grandi avec cette rancune… J’ai alors passé les dix dernières années à me préparer pour cet instant où je pourrais enfin me venger de ce meurtrier… Je me suis juré de dilapider Edward Norton. Tu comprends maintenant, Edward Lawrence ? Toi et ton père m’avaient pris tout ce que j’avais…»
Alors, la voix de Sigurd se brisa net.
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Lun 12 Mar - 17:36
Début 1506 ~ Himitsu Shima.
J’avais été saisi par l’amertume qui alourdissait chacun des mots qu’il avait prononcés dans son discours. Et, à mesure qu’il parlait, les quelques images de la scène m’étaient revenues. Ainsi que ce moment où tout avait basculé, lorsque mon index avait pressé la détente. Mes yeux se fermèrent. Alors, les mots de Norton emplirent mes pensées accompagnées de tous les instants qui avaient rythmés mon séjour en ces lieux, dix ans auparavant. Les choses avaient dérapés car à l’époque je refusais de suivre la voie qu’il m’avait tracé, je refusais de me plier à ses idéaux. Là où il m’enseignait à me battre avec mon corps, je m’efforçais de combattre avec des armes. Quelle ironie… pendant toutes ces années, j’avais tout fait pour éviter le plus possible de lui ressembler. Et pourtant, aujourd’hui, je m’étais finalement plié à sa volonté. J’étais devenu le fils qu’il avait toujours voulu avoir. Un ricanement machiavélique s’extirpa de mes entrailles. Alors, je formulai ma conclusion à tout ceci.
« C’est le destin, Sigurd… WRAHAHAHAHAHAHAHAHA !! » « Enfoiré… ! Comment oses-tu… » « Seuls les plus forts survivent, Sigurd ! Les faibles n’ont pas leur place dans ce monde ! »
En cet instant, sans doute pour la première fois de ma vie, la ressemblance avec mon père fut portée à son paroxysme. En plus de sa manière de parler, j’avais même repris ces idéaux. Alors, j’eus comme une vision. Celle d’un homme immense posté non loin de là qui m’adressait un sourire paisible. Sa longue chevelure dorée flottait doucement au grès d’une brise imaginaire. D’étranges émotions firent vibrer mon cœur tandis qu’une larme s’extirpa de l’un de mes yeux. Alors, mes paupières se refermèrent.
Et puis, Sigurd ne put contenir plus longtemps sa haine, embrasé par les provocantes piques que je venais de lui adresser. Il s’élança d’un geste dans ma direction et m’asséna un puissant coup de poing dans la face. Amusé par son impuissance, je décrochai un sourire machiavélique et tentai de riposter d’un revers de la main. Mon coup s’échoua contre la tête d’un Sigurd qui ne tarda pas à me rendre mon sourire. Mes sourcils se plissèrent alors que j’envoyai mon autre main en plein dans son estomac. Et puis, une ombre s’abattit violemment sur moi et me propulsa à terre, quelques mètres plus loin. Du sang dégringola des âpres parois de mon visage. Puis une vive douleur m’informa que mes coups venaient de se heurter à un sacré obstacle. Alors, mes yeux s’élevèrent vers celui qui que je venais de sous-estimé. Je ne pus réprimer l’expression de ma surprise.
« Que… » « Shishishi… j’ai gardé mes capacités secrètes jusqu’à ce jour… Himitsu Shima est vraiment un lieu fascinant… il est si aisé de mettre la main sur quelques raretés, une fois que tu connais les bonnes personnes… » « Je vois… un zoan… Mais ça ne suffira pas pour te protéger de mes coups ! »
Il ne restait plus grand-chose de l’homme que j’avais connu sous le nom de Sigurd : à la place se trouvait une hideuse créature couverte d’écailles. Une sorte d’homme-reptile ? Mais cela ne suffirait pas pour bloquer mes puissantes attaques. Mes avant-bras se durcirent alors et je me propulsais en direction d’un Sigurd qui demeura étrangement stoïque face à mon offensive. Qu’importe. Mon poing gauche alla heurter violemment sa tête. Voyant qu’une fois encore rien ne se passait, je continuai à distribuer les coups de poing, faisant ainsi reculer le maudit de quelques centimètres. Un rictus de douleur s’afficha sur son faciès, rapidement remplacé par une satisfaction emplie de démence.
« Que… » « Shishishihi !! Tu ne peux m’atteindre, Edward Lawrence. J’ai étudié le style de combat de ton père et je me suis forgé mon propre style, aquérant ainsi les capacités de vous vaincre. Vous etes forts au corps-àcorps ? Vous durcissez vos membres pour asséner de violents dégâts à vos ennemis ? Qu’importe, je durcirais encore plus mon corps pour tout bloquer. Aucune de tes attaques ne pourra jamais m’atteindre ! » « On va vérifier ça tout de suite… » « TEKKAI ! »
Mais mes coups étaient impuissants. À chaque fois que je m’apprêtais à le frapper, Sigurd durcissait son corps et lui octroyait une incroyable aptitude à endurer mes offensives. Seul mon shigan et son pouvoir pénétrant semblaient pouvoir l’affecter, mais il manquait de puissance : son zoan lui octroyait également une meilleure résistance physique, notamment grâce à sa peau écailleuse. Mais l’homme dont j’avais détruit la vie ne se contentait pas seulement de défendre : de temps à autre, il se servait de sa queue pour me fouetter violemment et m’asséner de petits dégâts. Son objectif était évident : il voulait me frustrer et m’ôter la vie dans une très lente agonie. Et les petites épines présentes sur sa queue venaient se planter dans ma peau à chaque fois qu’il me cognait. De petits dommages aussi bien physiques que mentaux. La frustration continuait son ascension, inlassablement…
Quarante minutes s’étaient écoulées depuis le début de l’affrontement. Mes genoux vinrent heurter lourdement le sol. Mon sang se mêlait à ma sueur et s’écoulait lentement le long de mon corps fatigué et blessé. Peu à peu mon mental et mes convictions se mettaient à vaciller. C’était comme si l’aura surpuissante de Norton s’était estompée. Mes yeux se fermèrent et mes pensées défilèrent. Pourquoi me battais-je au juste ? Au nom de quels idéaux ? À quoi rimait cet affrontement ? Que m’apporterait cette victoire ? Pourquoi ne pas me laisser choir simplement sur le sol et gouter à un repos mérité ?
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Lun 12 Mar - 17:41
Début 1506 ~ Himitsu Shima.
Cherche au plus profond de toi cette colère enfouie, Lawrence et laisse là grandir. Laisse ses flammes étreindre lentement ton cœur de leur froideur. Déleste-toi de toute émotion futile. La colère deviendra ta force ! Alors elle te recouvrira de sa noirceur…
[...]
Un souffle froid s’extirpa de mes poumons gelés. Des frissons hérissaient mes poils. Alors, mon je me redressai et progressai lentement vers mon vis-à-vis. La queue qui lui servait de fouet claqua plusieurs fois sans toutefois entraver ma marche. C’était comme si la douleur était devenue une notion totalement abstraite. Alors, mes muscles postérieurs se durcirent. Puis, un à un, mes deux points fusèrent en direction de Sigurd dans une pluie de coups tonitruants.
« Alors quoi, Edward Lawrence ?! Tu crois qu’à force de réessayer sans cesse les mêmes techniques elles deviendront plus efficaces ?! Tu crois pouvoir m’atteindre par hasard ? Sur un malentendu ? » « Je le fais parce que je suis fou ! » « Non ! Tu es juste pathétique ! » « Sais-tu ce qu’est la folie ? C’est le fait de se comporter de la même manière et de s’attendre à un résultat différent !! » « Foutaises ! Jamais plus quelqu’un portant ton sang immonde ne pourra m’atteindre !! » « ALORS JE CHANGERAIS CETTE ISSUE A LA FORCE DE MES POINGS ! »
Alors, les coups déferlèrent de plus belle et Sigurd continua à les encaisser en durcissant son corps de toutes ses forces. Pourtant, peu à peu, il sembla réaliser avec effroi que mes belles paroles étaient en train de se réaliser. Mes coups étaient devenus plus performants, percutants, efficaces. C’était comme si ceux-ci parvenaient à passer outre sa peau écailleuse…
« WRRRRAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !! »
Ce fut à cet instant précis que l’étincelle jaillit. Un visage était soudainement apparu dans ma tête. Des traits féminins qui ne m’étaient pas inconnus. Puis un autre visage riant aux éclats. Mes yeux s’ouvrirent alors, exorbités. Un hurlement de désespoir était sorti de tout mon être. Le volcan venait d’entrer en éruption. La vérité venait d’exploser et mon cœur avait été illuminé par cette étincelle d’extralucidité. Alors, la chaleur entama sa reconquête, se mêlant aux courants glacés qui animaient jusqu’à alors mon corps. La flamme était de retour. Une larme s’extirpa de l’un de mes yeux. Et puis, mes bras se stoppèrent dans leur pluie de coups. Mes deux index s’étirèrent et furent envoyés afin de perforer l’abdomen de Sigurd. Étonnement, leurs extrémités parvinrent à se frayer un passage sous la peau, faisant jaillir quelques gouttes de sang. Alors, les deux explosions retentirent.
D’un coup net, Sigurd me repoussa violemment avec sa queue. Son visage ruisselait d’une haine que je devinais mêlée à de l’incompréhension. Et puis, il poussa un hurlement qui combinait douleur et rage. Pour la première fois, mon adversaire venait d’être sérieusement touché.
« QU’AS-TU FAIT EDWAAAARD ?! GWAAAAARGH !!! C’EST QUOI CE BORDEL ?! » « Je m’étais fourvoyé jusqu'à maintant… Mais...Finalement... Je me suis souvenu… » « Quel tour de passe-passe as-tu utilisé ?! C’EST IMPOSSIBLE ?! Ma défense devait résister même à Norton… » « Cet homme n’est rien comparé à moi… Je le surpasserais ! Grâce à ce pouvoir qui brûle en moi depuis toujours… Ce talent inné qu’il n’a jamais eu… JE SUIS AU-DESSUS DE TOI ! NORTOOOON !! » « Tss… que de conneries… je vais en finir avec toi rapidement et puis j’irais dilapider Norton… » « Norton ? Wrahahaha ! J’ai détruit Norton. Tout ce qu’il avait construit… Ainsi que tout ce qui comptait pour lui... Il ne reste plus rien. Tout est parti en cendres. » « Que… ?! Impossible… » « En combinant la force que m’a transmis ce raté de Norton et mon propre pouvoir… je m’érigerais au-delà de sa propre ambition. Rien ne pourra entraver la colère qui gronde dans mon cœur… Je suis… DESTRUCTION ! » « Argh… JAMAIS ! Tu m’as atteint sur un coup de chance… mais tu ne passeras pas une seconde fois ! MEURS EDWARD LAWRENCE ! »
La queue fendit alors les airs et vint s’abattre au-dessus de mon épaule gauche, projetant quelques gouttes écarlates. J’eus un sourire amusé et soudainement mon épaule s’embrasa dans une grosse déflagration. Sigurd retira alors brusquement sa queue qui avait été légèrement brulée par cette contre-attaque soudaine sans vraiment comprendre ce qu’il venait de se passer. D’où venait cette boule de feu ? Je profitai alors de cette opportunité pour fondre sur lui et lui asséner un puissant coup de poing en plein estomac qu’il tenta de contenir avec son Tekkai. Un nouveau sourire se dessina sur mon visage et mon bras explosa avec rage, soufflant mon adversaire sur de nombreux mètres en arrière. Il poussa un hurlement bestial alors qu’il commençait à comprendre pourquoi je m’étais montré si peu convaincant en combat jusqu’à maintenant.
Une malédiction.
Pourtant, je fus déçu de le voir se redresser sans trop de difficultés, visiblement plus sonné par cette soudaine révélation et par le choc que cela représentait plutôt que par l’attaque en elle-même. Malgré la puissance incroyable de mon attaque, il disposait toujours de son Zoan et de son aptitude pour parer les coups et limiter les dommages. C’était un problème. Pourtant, il me suffisait de frapper encore et encore jusqu’à percer sa fine carapace. Après de longues semaines à le retenir, voilà que le démon était de retour… Cette entité démoniaque qui me poussait à détruire tout ce qui entravait ma route. J’eus une expression mêlant démence et excitation. Il était grand temps de rattraper le temps perdu.
« Hakai. »
La queue de l’homme reptile vint s’abattre sur le sol, à l’endroit où je me tenais à l’instant. Raté. J’avais anticipé l’offensive et m’étais propulsé dans l’un de ses angles morts. Pris de vitesse, Sigurd se retourna juste à temps pour voir mes deux poings venir le percuter violemment. Les explosions le malmenèrent une nouvelle fois. Alors, pour la première fois, il tenta de riposter de manière plus franche et envoya son avant-bras me perforer une partie du flanc droit. Il se heurta à ce rire qui caractérisait si bien ma démence. Mon sang gicla sur lui, avant de disparaitre dans une petite déflagration qui le brula une nouvelle fois.
« Voici comment je vais te détruire. Le tranchant de ma main va venir frapper ton ventre jusqu’à le transpercer. Et quand j’aurais cette ouverture, tout mon corps explosera et tu deviendras poussière. » « Hakai.»
Ignorant alors son annonce, je mis ma menace à exécution et commençai à le marteler avec ma nouvelle technique. De mon autre main, je m’étais saisi fermement de sa queue, l’empêchant ainsi de se défaire de cette position. Je n’avais plus qu’à attendre patiemment que ses défenses ne cèdent. Ce n’était plus qu’une question de temps.
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Sigurd ferma les yeux et tenta de déployer toute la puissance de son fruit du démon. Il ne s’était jamais vraiment intéressé au potentiel de sa malédiction autrement que pour servir sa vengeance qui passait selon lui par une défense impénétrable. Mais il avait entendu ces rumeurs… comme quoi le potentiel des Zoans était supérieur en termes d’évolution aux autres catégories de fruit du démon… Le temps était justement venu pour lui d’évoluer. Il eut une pensée pour les gens qu’il aimait et qui avaient disparu, ainsi que pour toutes les autres victimes de cette odieuse famille Edward. Ces personnes ne méritaient définitivement pas de vivre et il serait celui qui délivrerait de leur existence. N’était-ce pas là ce qu’il avait promis sur la tombe de sa mère ? Alors, la métamorphose commença à opérer. Sigurd put sentir sa structure corporelle se modifier, s’étendre lentement.
Finalement, il y était presque. Le moment où il pourrait enfin venger tout le monde.
Un violent spasme se signala alors. Suivi d’un autre. Un gout de sang inonda le palais de l’employé du Shinjutsu. Les spasmes continuaient de vrombir, répandant une vive douleur qui stoppait sa croissance corporelle. Que se passait-il au juste ? Sigurd jeta un regard aux deux zones qui lui causaient ces désagréments. Ses yeux soulevèrent la présence de deux plaies béantes aux contours qui semblaient brulés. Alors, il se souvint. Plus tôt, son adversaire était parvenu à planter l’extrémité de ses deux index dans l’abdomen. Et il les avait fait sauter ! Bien que les deux petites explosions aient causé bien peu de dommages externes, il semblait que d’importants dommages internes étaient survenus.
Finalement, peut-être bien qu’Edward Lawrence était parvenu à passer outre sa défense, songeât-il tout en reprenant forme humaine, sentant que sa volonté venait de se briser.
Finalement, il n’avait pas été assez fort pour venger les siens. Pourtant, Sigurd ne put réprimer un ultime sourire alors que ses yeux s’inondaient de larmes. Enfin, ce cercle de haine allait s’arrêter et il allait trouver le repos. Mais, surtout, il allait enfin pouvoir revoir la famille qu’il chérissait tant. Alors, sa conscience fut balayée dans une intense chaleur.
« Tss… Sigurd… Pourquoi a-t-il fallu que tu empreintes la voie de la vengeance… ? Qu’est-ce que je vais bien pouvoir dire à Sola maintenant…?
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