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Massy Umbra
Massy Umbra
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Mer 10 Jan - 0:48


Qui veut gagner des millions ?
Massy, Bell et Erik étaient actuellement en pleine mer, sur leur petit navire. Pour l’instant, le navigateur n’avait pas eu trop de boulot puisque les vents leur étaient favorables. Cela faisait bien une semaine depuis qu’ils avaient quitté leurs anciens compagnons. Une semaine depuis la dissolution de l’équipage Freewill. Une semaine après que l’épéiste ait ingéré son fruit du démon. Et ce dernier se morfondait toujours un peu. En effet, il ne s’était pas encore remis de son manque de chance sur les pouvoirs acquis. Il avait vraiment du mal à digérer le fait d’être maintenant un homme kangourou. Et comme si ce n’était pas suffisant, Bell n’arrêtait pas de remuer le couteau dans la plaie avec ses plaisanteries sur les marsupiaux.

-« Quel est le jeu préféré des kangourous ? » Demanda-t-elle à son camarade.
-« Pour l’amour du ciel, pourrais-tu te taire ? » Demanda Erik, lassé.
-« Saute-mouton ! » Continua-t-elle en ignorant le vieillard.
-« Ha ha ha, très drôle… » Soupira le descendant du clan de l'ombre, blasé.
-« Oh, aller, elle était plutôt bonne celle-là ! » Sourit la jeune femme.
-« Aussi drôle qu’une diarrhée en plein désert. » Acquiesça faussement le navigateur.
-« Personne ne t’a demandé ton avis, vieux croulant ! » S’énerva le médecin.
-« Peut-être, mais il faut bien que quelqu’un te fasse redescendre sur terre. » Lui répondit le vieillard. « La médiocrité de tes plaisanteries atteint des sommets depuis que ce petit con a mangé notre unique trésor. »

-« Ouais, ouais, je sais, je suis nul et tout le toutim. » Soupira le concerné. « Et crois bien que je regrette amèrement d’avoir mangé ce fruit. »
-« Parce qu’il était très amer ? » Tenta Bell, d’humeur taquine.
-« Non, parce que le pouvoir qu’il m’a donné est archi nul ! » Hurla l’épéiste pour évacuer toute sa frustration. « Franchement, à quoi peut bien me servir la capacité de me transformer en un animal ? Je vous le donne en mille, à rien du tout ! Sous cette forme, je ne peux même pas tenir un seul sabre ! Un bretteur sans épée, c’est un comble !»
-« Oh, arrête de te morfondre, ce n’est pas si inutile que ça ! » Le réconforta la tireuse. « Tu m’as dit que tu avais de meilleurs sens en tant que kangourou, même une vision nocturne. Et en plus, tu es plus rapide et plus agile sous cette forme. Ce n’est pas si mauvais que ça, si ? »
-« Comme si ça justifiait d’être maudit par les eaux… » Marmonna le jeune homme.
-« Oh, je t’en prie ! » Lui répondit la jeune fille en levant les yeux au ciel. « Comme si c’était une grosse perte. Tu n’as jamais été un très bon nageur, je te rappelle. Alors que tu coules plus vite au prix d’une meilleure mobilité terrestre… Je trouve ça honnête, personnellement. »

-« Mais oui, c’est ça… » Dit le musicien, peu convaincu. « J’aimerais bien te voir à ma place. Tu ne serais pas aussi positive si tu gagnais une faiblesse en échange d’une transformation qui te prive de ton pistolet. »
-« Peut-être, mais je tiens à te préciser qu’on ne peut absolument pas comparer un épéiste et une tireuse d’élite ! » Le contredit-elle en lui faisant un clin d’œil.
-« Pourquoi est-ce que je vous ai accompagné, déjà ? » Soupira le navigateur. « On s’ennuie comme des rats morts et je suis obligé de vous supporter tous les deux… »
-« Oh, mais la raison de ta venue est très simple… » Répondit la fille en débardeur, affichant un grand sourire. « Tu nous aimes bien, tu ne peux tout simplement pas te passer de nous ! »

À l’entente de cette réponse, le vieillard rigola doucement avant de dire : « C’est la première bonne blague que tu fais depuis notre départ, gamine ! Continues comme ça et peut-être qu'un jour, tu pourras te reconvertir en humoriste. Qui sait ? »
-« Pff, continue de dissimuler tes sentiments, si tu veux. » Rétorqua le médecin. « Mais nous savons très bien que sous cette coquille de mauvaise foi… Se cache un être serviable doué de bons sentiments. »
-« Ne prends pas tes rêves pour des réalités non plus, petite écervelée. » Nia en bloc le vieillard
-« Continue de te la jouer solitaire sans cœur si ça te chantes… » Commença la jeune fille. « Mais le fait est qu’on a déjà démasqué ton vrai toi, hein Massy ? »
-« Merci de ne pas m’inclure dans vos débats ô combien intéressants… » Demanda le maudit, pas d’humeur. « J’aimerais bien cuver ma dépression en paix, veux-tu ? »
-« C’est bien ma veine ! » S’exclama la tireuse d’élite. « Mes deux compagnons sont des pessimistes sans le moindre sens de l’humour… Je sens que ce voyage va être long. »
-« À qui le dis-tu ? » Soupirèrent en même temps les concernés.
-« Attendez, c’est quoi ce point au loin ? » S’enquit la fille en débardeur, pointant du doigt la chose dont elle parlait.

Le navigateur saisit sa longue-vue et regarda dans la direction pointée par sa camarade. Il y vit alors un bateau, mais pas n’importe quel navire. Il y avait d’énormes têtes de mort dessinées sur ses voiles, ce qui ne pouvait vouloir dire qu’une chose : ils étaient en présence d’autres forbans. Le vieux aurait bien apprécié changer de cap aussi vite que possible et fuir les autres forbans. Malheureusement, lorsqu’il tenta de virer à bâbord, il découvrit que le gouvernail était coincé. Erik pesta en remarquant cela, lui qui avait payé si cher pour cette embarcation s’était visiblement fait arnaquer. Il se jura alors que s’il revoyait le malandrin qui avait osé la lui vendre comme de bonne qualité, il lui donnerait une bonne correction. Enfin, encore fallait-ils qu’ils survivent à cette rencontre, bien sûr.

-« Mauvaise nouvelle les enfants. » Dit-il à ses compagnons de voyage. « On fonce tout droit sur des pirates, et on ne peut pas changer de cap. »
-« Sérieusement ? » S’enquit Massy, atterré. « C’est tout simplement GÉ-NI-AL. »
-« Oh, ça ne peut pas être si grave que ça. » Répondit la jeune fille. « Je suis sûre que les personnes devant nous accepterons de nous aider si on leur demande gentiment. »
-« Mais oui, bien sûr. » Acquiesça le bretteur. « Et je suis sûr qu’ils accepteront de nous offrir leurs trésors de bon cœur tout en chantant et en jouant aux cartes. »
-« Pourquoi pas ? » Sourit-elle. « C’est une possibilité. »
-« Non mais tu t’entends parler des fois, gamine ? » Soupira le vieillard.

Lorsque le petit navire arriva près du bateau pirate, ce dernier pointa immédiatement ses canons sur lui. Une corde fut alors jetée aux trois voyageurs et on les somma de monter s’ils ne voulaient pas voir leur embarcation couler. Obligés d’obtempérer, Massy et Erik montèrent avec leur camarade, non sans jeter un regard significatif à cette dernière. En haut, ils furent accueillis par pas moins d’une trentaine de forbans affichant de grands sourires. Certains les regardaient comme des loups fixeraient des agneaux, et d’autres se foutaient carrément de leur arrivée. Ces derniers chantaient, dansaient et riaient autour de plusieurs chopes de bière.

Parmi ces pirates, un grand brun assez sûr de lui s’avança. Il était bien plus charismatique que les autres, et portait de vieux vêtements assez amples. Ses habits semblaient avoir bien vécu vu tous les trous qu’ils y avaient dedans, et ses chaussures étaient dans un état déplorable. Le maudit conclut à partir de cela qu’ils avaient affaire à une personne aimant l’aventure et ne se souciant que très peu de son image. En bref, un gars comme on en faisait plus beaucoup en ces temps si troubles pour la piraterie.

-« Alors, qu’est-ce qu’on a là ? » Fit-il en dévisageant leurs prisonniers. « Une vieille épave barbue, une mauviette plus pâle qu’un revenant, et une fragile petite fleur des champs. »
-« Merci pour le compliment ! » Sourit la concernée.
-« Y a… pas de quoi… ? » Marmonna le forban, ne s’attendant pas à une réponse pareille. « Quoi qu’il en soit, vous avez commis une grave erreur en fonçant tout droit vers nous. J’imagine que vous en avez conscience maintenant que vous êtes encerclés, n’est-ce pas ? »
-« Plus ou moins… » Acquiesça le zoan, sur ses gardes. « Alors, qui êtes-vous ? »
-« Je suis Motimino le brave. » Répondit le capitaine ennemi. « Le pirate le plus courageux de tout West Blue ! Je ne connais ni la peur, ni l’appréhension. Et vous ? »
-« Je suis Bell et voici mes amis Massy et Erik. » Rétorqua la brune. « Nous étions en pleine mer quand nous nous sommes rendus compte que notre gouvernail était défectueux. Cela vous ennuierait de nous aider, s’il vous plaît ? »

À l’entente de ces paroles, le principal intéressé éclata d’un rire bien gras avant de se tourner vers ses subordonnés qui agirent pareillement. Le médecin se demanda ce qu’elle avait bien pu dire de drôle tandis que le vieillard se frappa le front et que le musicien commença à se masser les tempes. Cela prit bien cinq minutes avant que les autres forbans ne se calment et que le brun lui réponde :

-« Elle était bien bonne celle-là, petite fleur. Maintenant, passons aux choses sérieuses : la bourse ou la vie ? À vous de voir. »
-« Et si je réponds aucun des deux ? » Demanda le descendant du clan de l’ombre en mettant les mains sur les gardes de ses sabres.
-« Alors, vous devrez faire face à mon courroux et à celui de tout mon équipage ! » Sourit le brun, amusé par cette provocation. « Et inutile de dire qu’à trois contre trente, c’est perdu d’avance. »
-« Hmm, je vois. » Acquiesça le sabreur, prêt à en découdre. « Dis-moi, Motimino, que dirais-tu de m’affronter seul à seul ? »
-« Un défi ? » Dit le concerné, intéressé. « Cela pourrait être amusant, oui, mais pourquoi accepterais-je alors que je suis en position de force ? »
-« Oh, Motimino le brave serait donc terrifié à l’idée de faire face à une mauviette plus pâle qu’un revenant ? » Fit Massy, s’étonnant faussement. « Moi qui croyais que vous étiez sans peur et que vous ne connaissiez ni le doute, ni l’appréhension… Vous m’en voyez fortement déçu. Auriez-vous menti ? »

Cette réponse en fit jaser plus d’un du côté de l’équipage du brave. Beaucoup de matelots semblaient d’accord avec l’épéiste et paraissaient critiquer leur chef. Ce dernier vit rouge, ne supportant pas qu’on remette en cause son courage, et se rapprocha du challenger. Il devait accepter, son honneur était en jeu, aussi rétorqua-t-il :

-« Je suis ton homme, mais pas de combat à proprement parler, c’est vu, vu, et revu. Je veux que ça sorte un minimum de l’ordinaire, tu piges ? »
-« Très bien, qu’est-ce que tu proposes ? » S’enquit l’homme kangourou.
-« Un affrontement en cinq manches décidées par la roue du risque ! » Sourit le capitaine pirate.
-« La quoi ? » S’étonna le musicien, n’ayant pas bien saisi.

Cette déclaration jeta un certain silence sur la foule qui exulta de joie à peine quelques instants après, le temps d’assimiler la nouvelle. Certains félicitèrent le brave pour son idée apparemment géniale, tandis que d’autres chantaient ses louanges. Un peu plus tard, quatre hommes assez costauds ramenèrent une sorte de machine avec une roue sur laquelle se trouvaient plusieurs dessins. Il y avait un genre de levier à gauche de l’appareil et un livre assez volumineux dans une fente juste en dessous. Les badauds firent place sur le pont et l’un d’entre eux, le moins bourré sans doute, activa le dispositif. La roue commença alors à tourner et tourner dans un magnifique jeu de lumières multicolores et sous une musique assez entraînante. Le maudit se demandait vraiment où ils avaient pu trouver une chose pareille, mais laissa cette pensée de côté lorsque la machine s’arrêta. Le dessin désigné fut ce qui était visiblement une chope de bière.

-« Et la première épreuve sera la numéro dix-huit, un concours de beuverie ! » Sourit celui qui devait servir d’arbitre en saisissant le livre se mit à feuilleter. « Alors, les règles sont simples ! Les participants devront boire le plus d’alcool possible dans le temps imparti, celui qui en aura le plus bu gagne la manche. Si l’un des participants s’écroule ou vomit avant la fin du temps réglementaire, il sera disqualifié ! »

Une table fut placée au beau milieu du pont et on amena une bonne quarantaine de chopes de bières pour les poser dessus. Massy et Motimino se mirent en place tandis que leurs supporters allèrent respectivement à la poupe et à la proue du bateau. Cependant, comme Bell et Erik étaient les seuls du côté de leur ami, cela créa un certain déséquilibre au niveau du poids du navire. Ce dernier pencha légèrement en avant, mais personne n’eut l’air de remarquer, pas que cela gêne qui que ce soit de toute façon. L’arbitre saisit un pistolet et un chrono qu’il régla pour une quinze minutes avant de dire :

-« À vos marques… Prêt ? Buvez ! »

Le brun commença la compétition sur les chapeaux de roue en avalant cul-sec la première boisson tandis que l’ancien esclave prenait son temps. Ce dernier ne pensait pas vraiment battre son adversaire sur ce genre de compétition, enfin, pas directement. C’est pourquoi il avait décidé de ne pas vraiment boire plus d’un verre. Ainsi, il pourrait garder les idées claires pour le reste de la compétition alors que le capitaine ennemi serait saoul. Avec un peu de chance, le brave pourrait même vomir ou s’écrouler, ce qui le disqualifierait. Malheureusement, le plan de l’ancien esclave ne se déroula pas comme prévu puisque l’homme aux vieux vêtements tenait particulièrement bien l’alcool. Au bout de la dixième minute, il en était à sa vingtième chope, et ne montrait pourtant aucun signe d’être bourré. Il semblait même se porter comme un charme. Au final, lorsque le coup de feu signifiant la fin retentit, le brun afficha un grand sourire à son adresse.

-« Alors, mauviette ? » Dit-il. « On ne tient pas l’alcool ? »
-« Et la victoire revient à un Motimino le brave ! » Déclara l’arbitre. « Qu’on tire au sort la seconde épreuve ! »

Le même pirate que tout à l’heure tira le levier une seconde fois, relançant la machine qui s’arrêta cette fois-ci sur le dessin d’une personne à l’intérieur d’un rectangle. L’homme tenant le livre associé à l’appareil l’ouvrit et se mit à le feuilleter. Après un certain temps, il trouva enfin ce qu’il cherchait et hurla à l’adresse des participants et du public :

-« La deuxième manche opposera nos deux adversaires dans l’épreuve numéro cinquante-et-une ! Il s’agit d’une partie de cartes Moképon ! Pour ceux qui ne savent pas, il s’agit d’un jeu de cartes basé sur des personnages célèbres de notre aire. Chaque carte possède un niveau et une technique spéciale prédéfinis. Le but du jeu est de vaincre toutes les cartes de l’ennemi avant qu’il ne le fasse. Dans un souci d’équité, les cartes seront tirées d’un lot prévu à cet effet, puis les decks seront mélangés par une personne neutre, c’est-à-dire moi. Pour information, un deck Moképon se compose de vingt cartes. »

L’arbitre sortit de sa poche un lot d’au moins une centaine de cartes et les disposa une à une au sol, laissant le soin à ses participants d’en prendre le nombre idéal. Après cela, il rangea les cartes restantes et mélangea les jeux respectifs de chacun avant de les sommer d’en tirer cinq. La partie put alors débuter, ce fut d’abord au tour de Motimino qui piocha dans son deck avant d’invoquer le vice-amiral Makui. Il semblait sûr de sa victoire au vu de la puissance et de la rareté de cette carte. Malheureusement pour lui, même si Massy ne s’y connaissant absolument pas en Moképon, il savait encore compter. Or, la carte « amiral Kizaru » qu’il venait de piocher était plus haut niveau que celle de son adversaire, ce qui voulait dire qu’il gagnait pour l’instant.
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Erik et Bell s’ennuyèrent bien vite de ce spectacle, et ils n’étaient pas les seuls si on en jugeait par le fait que l’équipage du brave ignorait totalement la partie de cartes. En effet, ils préféraient largement boire et raconter des histoires plutôt que de soutenir leur capitaine. Le vieux navigateur avait décidé d’aller réparer leur gouvernail tandis que la brune voulait visiter un peu le navire de ces pirates. Elle n’avait pas tardé à comprendre qu’ils avaient un mode de vie assez déplorable. Ils ne respectaient presque aucune des normes d’hygiène les plus élémentaires pour des marins. C’était une preuve indéniable qu’ils ne possédaient pas le moindre médecin, ce qui était une énorme erreur selon elle. La tireuse décida donc de faire une liste de choses à faire sur ce bateau pour le rendre un peu moins propice à la propagation de maladies. C’est donc tout naturellement qu’elle continua ses recherches pour être la plus précise possible, et elles la menèrent à la cale.

Là-bas, elle découvrit plusieurs canons, tous chargés et pointés vers leur navire. C’est alors que lui vint la brillante idée de jeter tous les boulets à la mer, ce qu’elle entreprit assez difficilement vu leur poids. D’ailleurs, elle en fit malencontreusement tomber un au plancher du navire, ce qui résonna bien à travers la pièce. En temps normal, cela aurait été suffisant pour rameuter une bonne partie du bateau. Heureusement, personne ne l’entendit pour la même raison qu’elle pouvait explorer tranquillement les lieux : les forbans en haut étaient trop occupés à faire la fête en attendant que la partie de cartes se termine. Soufflant pour exprimer son soulagement, la fille aux yeux noisette continua son travail. Il lui fallut bien un quart d’heure pour jeter toutes ces munitions à l’eau. Après cela, elle continua sa recherche d’infractions aux normes d’hygiène. C’est comme ça qu’elle tomba nez à nez avec le trésor de l’équipage du brave. Il s’agissait d’un coffre richement décoré remplit de joyaux et de pièces d’or, cela devait valoir plusieurs millions. Une autre idée de génie germa alors dans l’esprit de la jeune fille : emmener ce coffre jusqu’à leur bateau.

Bell et ses amis n’étaient pas vraiment du genre à voler les innocents, mais voler d’autres pirates, c’était une toute autre histoire. On pouvait même considérer ça comme de bonne guerre vu que les forbans en haut comptaient faire la même chose avec eux. Cependant, si elle voulait vraiment prendre ce trésor, il allait falloir le faire passer en douce. Selon la tireuse, il n’y avait qu’une seule solution pour le faire sans éveiller les soupçons de leurs ennemis, c’est-à-dire le jeter directement sur leur propre navire depuis la salle des canons. En effet, elle avait dans l’idée de prévenir Erik de se rapprocher discrètement d’une des fentes réservées à l’artillerie. De là, elle pourrait jeter le coffre sans risquer de se faire voir par leurs ennemis. Certes, cela allait faire un certain bruit, mais vu que les hommes sur le pont étaient occupés à boire, ils ne risquaient pas d’entendre quoi que ce soit. Néanmoins, il fallait que la brune agisse prudemment si elle ne voulait pas faire tomber à l’eau ces précieux biens.
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Lors de sa partie de Moképon, Massy avait remarqué le départ de ses amis. Il se demandait bien ce qu’ils étaient allés faire, mais il était occupé pour l’instant. En effet, il ne restait plus qu’une carte dans sa main tandis que son adversaire en avait encore cinq. De plus, sur le terrain adverse, se trouvait l’une des cartes les plus puissantes du jeu, c’est-à-dire le grand corsaire Mifune. Elle avait successivement terrassé six des siennes, et la victoire s’annonçait d’ores et déjà comme un doux rêve pour le sabreur. Son terrain était vide vu que sa dernière invocation avait été annihilée par le Sword Master. Comme si ce n’était pas suffisant, la seule carte qui lui restait était celle de l’amiral Aokiji, dont le niveau était haut, certes, mais pas assez bon pour passer ce qui restait à son adversaire. Soupirant profondément, le jeune homme piocha la dernière carte de son deck et la posa sur le terrain sans même prendre la peine de la regarder. Il savait que cette manche était perdue, alors il avait tout simplement décidé de déclarer forfait. C’est alors qu’une annonce le surprit profondément :

-« Et la victoire revient incontestablement à la mauviette plus pâle qu’un revenant ! »
-« Quoi ? » Demanda le Motimino. « C’est une blague ? Comment est-ce qu’il aurait pu gagner alors que je le domine depuis des lustres ? »
-« Vous avez bien entendu, capitaine. » Rétorqua l’arbitre. « Il vient tout juste de tirer et de jouer la carte la plus rare et la plus puissante du jeu : Chairoka. Sa technique spéciale permet une victoire instantanée à quiconque la joue. »
-« C’est de la triche ! » S’énerva le brave.
-« Ne soyez pas mauvais perdant, capitaine. » Lui répondit son subordonné. « Votre adversaire a gagné dans les règles de l’art, reconnaissez-le. Bref, qu’on tire au sort la troisième manche ! »

Abasourdi par sa victoire inespérée, le descendant du clan disparu ne fit même pas attention à l’activation de la machine. Encore une fois, la roue tourna avant de s’arrêter sur un dessin, incitant ainsi les forbans du brun à se concentrer de nouveau sur le match. Cette fois-ci, ce fut une sorte de point d’interrogation qui fut choisi par la machine. Beaucoup parmi les membres du public se demandèrent de quoi il s’agissait et l’arbitre commença à feuilleter son manuel. Très vite, il trouva une réponse :

-« L’épreuve de cette manche sera celle du numéro zéro ! »
-« C’est quoi ? » Demanda un de ses compagnons.
-« J’y venais ! » Soupira le concerné. « Il s’agit d’un défi que l’arbitre est en droit d’inventer ou de prendre au hasard dans ce livre. Et cette fois-ci, je vais l’inventer. »
-« Et qu’est-ce que tu vas nous donner ? » S’enquit le capitaine du bateau.
-« Oh, c’est très simple ! » Sourit l’arbitre. « Je veux une épreuve de chant dans laquelle vous chanterez des paroles à mes louanges ! Le gagnant sera évidemment celui qui me composera la meilleure chanson. »
-« C’est stupide ! » S’exclama le brave. « Sans compter que le chant c’est pour les fillettes ! »
-« Je ne puis tolérer de telles insultes envers cette discipline si belle ! » S’exclama le créateur de l’épreuve. « Continuez comme ça et vous serez disqualifié, chef ! »

Tenant à sa victoire, le brun décida de se taire pour cette fois, même s’il semblait clairement détester l’idée. C’est ainsi que les deux participants commencèrent à créer leurs chansons sous les yeux bienveillants de l’arbitre, on ne peut plus content. Pendant ce temps, la fête battait de nouveau son plein chez les pirates qui continuaient de se bourrer la gueule. Apparemment, les épreuves musicales ne les intéressaient pas non plus.
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Bell réussit finalement à déplacer l’un des canons qui bouchaient le ticket de sortie de leur futur trésor. Cela lui avait pris au moins un quart d’heure malgré les roues que possédait l’engin. La brune n’aurait jamais cru qu’un canon puisse peser si lourd. Elle passa la tête à travers la fenêtre maintenant libre et y vit Erik qui était en train de remonter le gouvernail. Signe qu’il avait trouvé le problème et l’avait réglé. En attendant qu’il finisse son travail, elle se dirigea vers la salle où se trouvait le coffre, elle avait dans l’idée de le trainer jusque-là pour le jeter sur leur navire. C’est alors qu’elle entendit des bruits de pas se rapprochant de plus en plus. Paniquée, elle alla se cacher derrière des caisses situées au coin de la pièce.

La jeune fille vit alors un homme semblant assez patibulaire passer par là. Heureusement, il ne faisait pas attention à ses environs puisqu’il n’avait pas remarqué le canon ayant été déplacé. Le nouvel arrivant semblait être venu avec un but bien précis en tête : voler de l’argent. En effet, il s’était dirigé vers le coffre et en avait extirpé plusieurs joyaux avant de revenir. Le médecin ne savait pas pourquoi il voulait voler son propre équipage, mais elle s’en fichait à la rigueur tant qu’il parte. Cependant, le voleur remarqua au retour qu’il y avait quelque chose qui clochait :

-« Mais, où sont les boulets de canon ? »

La brune soupira, on dirait qu’elle allait être obligée de se débarrasser de lui si elle voulait ramener le trésor avec eux. Ne pouvant malheureusement pas réaliser d’attaque surprise de là où elle se trouvait, il ne lui restait qu’une seule solution pour l’empêcher d’aller prévenir les autres : sortir de sa cachette. C’est ce qu’elle fit d’ailleurs, et elle ne manqua pas de provoquer l’individu en face d’elle :

-« Viens ici, gros plein de soupe ! »
-« Hein ? Attends, je te reconnais ! » Dit le concerné. « T’es la petite fleur fragile ! C'est moi ou tu viens de m’insulter ? »
-« Tu ne rêves pas, viens te battre ! » Le défia la tireuse.
-« Tu l’auras voulu ! » Répondit-il en chargeant la jeune fille.

Cette dernière se décala au dernier moment et fit un croche-pied à son adversaire, ce qui le fit se frapper violemment la tête contre un mur. Fou de rage, il se releva assez rapidement et lança un coup de poing vers le médecin qui esquiva et usa de la force initiale de l’attaque pour faire basculer son ennemi et le projeter au sol. Elle croyait en avoir fini, mais là encore, le forban ne s’avoua pas vaincu. Il attrapa la jambe de la fille en débardeur et la fit tomber au sol tout en se relevant. Tout de suite après, il leva le pied dans le but de l’écraser. Toutefois, Bell évita le coup in extremis en roulant sur le côté. Elle mit alors un terme au combat en donnant un coup de latte à l’entrejambe du voleur qui s’écroula au sol, paralysé par la douleur. Cela laissa tout le loisir à Bell de l’assommer avec une des caisses derrière lesquelles elle s'était cachée. Bell retira ensuite ce qu’il avait pris du coffre et le rangea dans son sac avant de commencer à bouger le trésor.
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Une scène improvisée, faite avec des caisses vides empilées, avait été placée sur le pont. L’arbitre s’était assis à la table du défi de beuverie et il avait posé dessus deux bouts de carton ainsi qu’un stylo, probablement présents pour noter les candidats. Son air ravi trompait sa folle joie à l’idée d’assister à une compétition de chant, sans doute était-il une sorte de musicien, ce qui expliquerait son amour inconsidéré pour cette discipline. Quoi qu’il en soit, le premier concurrent s’avança. Son nom était Motimino, et il paraissait sûr de lui, ce qui contrastait avec son attitude de tout à l’heure. Ce serait-il découvert un don musical entre-temps ? Très bonne question à laquelle il allait répondre en chanson :

-« Oh arbiiiitre t’es trop beauuuuu… Oh arbiiiiiiitre t’es trop chauuuuud… Et je m’appelle Motimino ! Qu’est-ce que c’est beau ! »

Le public autour était assez perplexe devant ce début de prestation assez spécial, pour ne pas dire totalement déplacé. Cependant, le chanteur ne semblait pas l’avoir remarqué. En effet, il semblait tellement pris dans sa chanson qu’il ne faisait plus attention à son environnement. Aussi, il commença à enlever une partie de ses vêtements tout en continuant :

-« Hep toi l’arbitre ! Je suis ton capitaine, espèce d’huître ! Veux-tu connaître ma haine ? Si tu ne veux pas, donne-moi une bonne note ! Si tu l’fais t’aurais trop la cote ! Mais si tu l’fais pas alors je t’aimerais pas »

La majorité des pirates avaient cessé d’écouter les paroles sans queue ni tête de leur chef pour se concentrer encore une fois sur la boisson. À ce stade-là, ils étaient à peu près tous bourrés, il fallait dire que cette compétition n’avait pas été aussi intéressante qu’ils l’espéraient. En tout cas, leur chef finit torse nu tout en continuant :

-« Allez soit pas vache ! Sinon je vais être cache ! Allez soit pas con ! Sinon je vais te casser le menton ! Je veux un beau vingt ! Donne-le-moi et t’auras du bon vin ! Maintenant il est temps d’en finir mon petit arbitre ! Et je te dis d’pas faire ton huître ! Et c’était tout pour moiiiii… Alors applaudissez-moi ! »

Sans rouvrir les yeux, Motimino se jeta là où étaient censés se trouver ses hommes. Il voulait sans doute qu’ils le portent tout en chantant ses louanges pour sa magnifique prestation. Manque de bol, la seule chose qu’il eut en récompense de son chant fut un tête-à-tête avec le sol. Son retour à la réalité fut donc assez brutal. Lorsqu’il se releva et qu’il vit que ses hommes avaient tout simplement ignoré son numéro, il les houspilla avec véhémence. Malheureusement, ils étaient trop bourrés pour faire attention à lui. Il ne fit donc que brasser de l’air, une seconde fois. Soupirant profondément, le brave s’en retourna à la scène en attente du jugement.

-« Mon Cher Capitaine ! » Sourit le juge. « Vous vous êtes bien amusé, n’est-ce pas ? »
-« Ouais, je dois reconnaître que le chant n’est pas si mal, pour une activité de fillettes. » Répondit le concerné. « Mais c’est la dernière fois que je le fais, les gens ici ne sont tout simplement pas ouverts à mon génie… »
-« Je suis ravi de l’apprendre ! » Rétorqua l’arbitre en tendant une pancarte. « Parce que soyons honnêtes, vous n’êtes vraiment pas fait pour ça, la passion était la seule chose qui m’a empêché de rejoindre le reste du public. »
-« Quoi, sérieusement ?! » Demanda Motimino en lisant sa note.
-« Absolument, vous la méritez amplement ! » Fit l’homme à la pancarte.

Sur le bout de carton tenu par l’arbitre, on pouvait lire une note très peu conventionnelle : nullité/20. D’abord croyant à une plaisanterie de mauvais goût, le brave attendit de savoir quelle était sa vraie note. Malheureusement, il finit par comprendre que son subordonné était on ne peut plus sérieux. Se jurant de le virer à la première occasion, il sortit de scène, furieux. Ce fut donc au tour de Massy de tenter d’éblouir l’arbitre grâce à ses capacités de chanteur. Pour ce faire, il avait emprunté une basse à l’équipage ennemi et en jouait tout en poussant la chansonnette :

-« Ô toi qui nous éblouit. Ô toi qui nous rend si petits. Je parle bien évidemment… Du roi des règles ! Je sais qu’il m’écoute sûrement. Me regardant de ses yeux d’aigle. Vous savez de qui je cause. Oui, de celui qui n’est jamais morose. Pour certains, il mérite une amende. Pour d’autres, c’est une légende. Oui, c’est lui, c’est bel et bien l’arbitre ! »

Le reste de la chanson ne fut que la répétition de ce refrain. Le sabreur se doutait bien que son adversaire pondrait quelque chose de totalement nul. C’est pourquoi sa flemmardise habituelle l’avait poussé à ne pas trop faire d’effort pour sa prestation. Lorsque vint l’heure de la notation, l’arbitre lui dit :

-« Votre chanson n’était pas mauvaise, mais elle aurait pu être tellement meilleure si vous aviez juste été un tantinet moins fainéant sur les paroles… Enfin, c’est suffisant, on va dire. Je déclare la mauviette plus pâle qu’un fantôme vainqueur de cette manche ! »
-« Objection ! » Hurla Motimino.
-« Objection refusée. » Rétorqua l’arbitre. « Qu’on fasse tourner la roue du risque pour la quatrième manche ! »

Encore une fois, le plus sobre des forbans actionna le levier, remettant en marche la machine. Cette fois-ci, l’aiguille rouge pointa un dessin qui inspirait très peu confiance au maudit. Il s’agissait d’un homme dont la moitié inférieure du corps était visiblement trempée dans de l’eau et qui agitait les bras. En d’autres termes, il s’agissait d’une épreuve de natation, ce que l’arbitre confirma :

-« La quatrième manche sera le défi numéro soixante-six, une épreuve de natation ! Les deux adversaires devront nager d’un point A à un point B. Cependant, il y a des petits ajouts assez sympathiques comme… »
-« Je déclare forfait. » L’interrompit le zoan, pas très content.
-« Hein ? Déjà ? » S’étonna l’homme au livre des règles. « Bon... La victoire revient au capitaine Motimino !
-« Alors, on ne sait pas nager ? » Nargua le brun. « Remarque, je n’en attendais pas plus d’une mauviette comme de toi. »

La roue du risque fut actionnée une cinquième et dernière fois, tombant sur le dessin d’un homme qui jetait un objet sphérique en l’air. L’arbitre expliqua qu’il s’agissait d’une banale partie de pile ou face, ce qui surprit franchement le kangourou. Il ne s’attendait clairement pas à ce genre d’épreuve, si tant est qu’on pouvait qualifier cela d’épreuve. Cependant, il n’en refusa pas moins d’y participer, choisissant face. Cela allait se jouer sur trois lancés de pièce, celui qui totaliserait au minimum deux victoires serait considéré vainqueur. Cela faisait longtemps que le public ne trouvait plus cette compétition amusante, de ce fait, seuls les participants et l’arbitre étaient réunis autour de la pièce pour le premier jet. Pour rester totalement impartial, ce fut l’homme tenant le livre des règles qui jeta la pièce en l’air. Elle fut projetée assez haut dans le ciel avant de retomber dans un mouvement en arc de cercle. L’arbitre l’attrapa et clama :

-« Il s’agit d’une face ! Un point pour la mauviette. »

C’est à peu près à ce moment-là que Bell revint de sa petite escapade. Elle fut assez surprise de voir quelle était l’épreuve qui se jouait à ce moment-là. Aussi, elle tâcha de s’informer auprès des autres forbans à propos de celles qu’elle avait ratées. Malheureusement, la question de la brune resta sans réponse puisque presque tous les pirates étaient bourrés au point de ne plus tenir debout. Le médecin soupira et s’en alla rejoindre les trois hommes autour de leur pièce, ils venaient tout juste de jeter cette dernière qui s’était avérée être pile. Apparemment, le prochain lancé serait le dernier. Aussi surprenant que cela puisse paraître, la tension était palpable, de ce jet déciderait sans doute l’avenir de Massy et de ses compagnons. D’un mouvement rapide, la pièce s’envola haut dans les cieux avant qu’elle ne soit de nouveau soumise à la gravité. Le lanceur tendit la main pour l’attraper, mais ne réussit pas à la refermer à temps. L’objet métallique ne rebondit dessus et tomba au sol, commençant à rouler vers la rambarde.

-« Attraper cette pièce, bon sang ! » Ordonna l'arbitre aux concurrents.

Ces derniers s’exécutèrent en même temps. Malheureusement, ils se bousculèrent l’un l’autre, ce qui fit qu’ils n’arrivèrent pas à la stopper. Finalement, la pièce passa par-dessus bord sans qu’ils ne puissent rien faire. Toutefois, ils n’entendirent pas le son caractéristique d’une étendue d’eau traversée par un objet en pleine chute. Non, ce qu’ils entendirent fut le cri de douleur d’un vieil homme, tout de suite suivit de son hurlement :

-« Mais ça ne va pas la tête ? Arrêtez de jeter vos ordures sur mon navire, bande de saligauds ! »

Étonnés, les quatre personnes en cause regardèrent par-dessus la rambarde et virent qu’Erik et son bateau se trouvaient effectivement là. Cependant, ce ne fut pas la seule chose que virent les deux membres présents de l’équipage du brave. Il y avait juste à côté du vieux quelque chose qui leur était très familier. Une sorte de coffre bien décoré dans lequel ils rangeaient toutes leurs richesses.

-« Alors comme ça, vous vouliez nous voler, hein ? » S’énerva Motimino. « Je vais vous en faire passer l’envie, moi ! Allez, saisissez-vous d’eux, fiers camarades ! »

Le brun s’attendait sans doute à ce que ses subordonnés se jettent tous sur les voleurs devant lui. Cependant, il fut déçu en voyant qu’ils étaient trop bourrés pour faire deux pas sans se casser la figure au sol. Ça l’étonnait même qu’ils aient compris quoi que ce soit à son ordre, vu leur état. Poussant un énorme soupir, il lança un regard significatif à l’arbitre qui tenta d’attraper Bell tandis qu’il allait se charger de Massy. Ce dernier se demandait franchement comment ses compagnons avaient fait pour déplacer ce trésor sans se faire repérer plus tôt. Cependant, c'était le cadet de ses soucis pour l'instant. Ayant une idée derrière la tête, il prit sa forme de kangourou et commença à fuir vers le mât. Cette transformation surprit pas mal le brave qui mit un certain temps avant de se mettre à sa poursuite. Au même moment, l’arbitre se faisait malmener par Bell et ses techniques d’auto-défense. Juste après un coup à l’entrejambe bien placé, la jeune fille put redescendre tranquillement jusqu’à leur bateau.

Une fois au niveau du mât, le bretteur reprit forme humaine et se mit à grimper aussi haut que possible. Motimino ne s’avoua pas vaincu et commença à monter à sa suite. Lorsque le zoan arriva au poste de la vigie, il saisit fermement un de ses sabres et bondit en bas, surprenant tellement le brun qu’il manqua de lâcher prise. Dans sa chute, le jeune homme planta son sabre dans la grande voile tout en s’y accrochant, cela lui permit de ralentir tout en la mettant hors d’usage. En faisant cela, il avait réussi à paralyser le bateau de l'équipage ennemi, ce qui leur laissait tout le loisir de s'enfuir sans se faire poursuivre.

-« Arrête ça tout de suite, espèce de sale petite fouine ! » Cria le brave.

Ce dernier bondit du mât vers son adversaire qu’il emmena avec lui dans sa chute. Les deux hommes finirent donc dans un sale état au sol. Cependant, le brun était celui qui s’en était le mieux sortit vu qu’il fut le premier à se relever. Il tenta d’écraser du pied son adversaire, mais ce dernier esquiva en roulant sur le côté. Il en profita alors pour se transformer et donner un coup de pied à la jambe de Motimino qui se cassa la gueule contre le plancher pour la seconde fois. Se relevant d’un bond, Massy courut aussi vite que possible vers la corde qui reliait son bateau à celui du brun. Dans son empressement, il ne remarqua même pas qu’il était moins rapide qu’habituellement sous forme totale. Avant même que le brave ne se soit totalement levé, le kangourou bondit par-dessus la rambarde, freinant sa chute en se tenant à la corde qui reliait les deux navires.

Une fois à bord de son bateau, le maudit sectionna la corde et demanda à ses amis de s’activer pour partir aussi vite que possible. Ces derniers restèrent sans voix quelques secondes puis suivirent ses conseils et firent le nécessaire pour s’enfuir. Lorsque le brun regarda par le côté ou se trouvait le navire des voleurs, il les vit en train de s’enfuir. Bougeant aussi rapidement que possible, il se rendit à la cale pour user de leurs canons. Malheureusement, il découvrit sur place qu’ils n’avaient plus le moindre boulet. Tout ce qu'il restait dans la salle, c'était un de ses subordonnés assommé, de l'artillerie sans munitions, et un bout de papier expliquant à quel point son navire était sale. C’est alors que Motimino poussa un hurlement de rage d’une telle intensité qu’il fit trembler tous les hommes sur son navire.

Pendant ce temps, l’ancien esclave et ses amis fêtaient leur victoire, mais pas que. En effet, le bretteur venait tout juste de découvrir une nouvelle facette de son pouvoir, une sorte de forme à mi-chemin entre l’homme et le kangourou roux. Il l'avait sans doute pris lors de sa confrontation avec le brun, lorsqu'il s'était empressé de se transformer pour fuir. Et contrairement à la métamorphose totale, celle-là possédait des mains pouvant tenir un sabre, tout ce dont Massy rêvait. C'est donc la bourse remplie à souhait et la tête pleine de questions sur les réelles capacités de son fruit qu'il continua son voyage avec ses camarades.



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Massy Umbra
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