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[FB] - Une vie de chien [Pv : Etowaru]
Karim Ookami
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Mer 20 Fév - 16:08
Karim, 12.000.000 de Berrys de prime. Si on lui avait dit un jour que son petit-ami serait primé, Finn ne l’aurait pas cru. Cet homme-loup avait certes une forte tête, mais en s’éclipsant juste quelques heures, le charpentier n’aurait pas cru voir une prime apparaître. Et il n’était pas le seul : si elles étaient moins prestigieuses, les 100.000 Berrys sur la tête d’Aichounne, et les 1.000.000 sur la tête de Jean-Gab étaient clairement abusés. Sur une autre mer, sans la présence des constantinistes, ils auraient pu s’en tirer à meilleur compte. Enfin, heureusement le louveteau venait de finir de se rétablir. Ils allaient bientôt pouvoir se diriger vers leur nouvelle destination, continuer de voguer sur cette mer aux côtés de leur petite troupe.

    - Réveille-toi, belle au Bois Dormant.

Ils avaient mis le pied sur un morceau d’île à gouvernance civile, ce n’était certes pas le meilleur endroit pour crécher mais il avait au moins le mérite de ne pas être criblé de marines. Finn observait les respirations de Karim, souriant. Certes, il n’en avait pas vraiment conscience lui-même, mais le lien qui les unissait était incroyablement fort. Qui sait ce qui se passerait si l’autre mourrait.

Cette pensée fit frissonner Finn qui passa une main dans les cheveux de son ami. Il se leva alors, alla chercher des habits et s’habilla. Au départ, dormir nu les gênait mais aujourd’hui c’était plutôt naturel. Ils n’étaient pas spécialement bestiaux d’ailleurs, ils aimaient juste le contact de la peau de l’autre. Leurs ébats étaient surtout dus à des erreurs de parcours. L’ancien charpentier de Water Seven les appréciait cependant fortement. Il eut un sourire et alla embrasser les lèvres du blond qui commença à ouvrir les yeux, s’étirant sans prendre en compte que son bienfaiteur du matin s’était éloigné.

Une demi-douzaine de minutes plus tard, les deux garçons sortaient de leur chambre. Ronchon, Karim grimaçait en sentant que sa nuit n’avait pas été aussi reposante qu’il l’aurait voulu. Satané Finn, ce crétin l’avait encore pris pour une peluche, et nus, des choses arrivaient, surtout chez les hommes… Arf, il n’était de toutes les manières que faiblesse devant ce crétin. S’ébrouant de sa nuit, il arriva en bas de l’auberge où le tavernier le dévisageait sans le reconnaître : les primes n’étaient pas affichées ici, ce qui était plutôt bon signe.

    - Eh, oh ! Abruti ! T’as pas mis mes habits ?
    - Ils disparaissent quand on les enlève, braillard.

Un échange standard entre un Jean-Gab un peu trop enthousiaste et un Karim qui venait de se réveiller. Les deux avaient une façon de se saluer bien à eux, à coup d’insultes ou de menaces. Ce matin, ça ne se prolongea pas plus. Aichounne venait de sortir à son tour : elle était la seule à avoir sa propre chambre. Le Vieux, Bayt et Jean-Gab dormaient dans le même dortoir, Karim et Finn avaient leur propre chambre – c’était de toutes les manières ce dernier qui gérait les deniers du groupe – et Aichounne étant la seule fille, elle avait le droit de s’abriter comme elle voulait.

Avec l’air le plus calme du monde, l’Ookami mangea un peu du pain qu’on lui avait mis dans l’assiette sans oser regarder la femme-chien. Il était bougon, tandis qu’elle-même avait encore les yeux bouffis par les larmes de la nuit passée. Elle n’avait jamais voulu de cette prime, et quand elle avait expliqué au reste du groupe que ça n’aurait qu’été une question de jours, ils avaient été un peu énervés vis-à-vis de Karim. Bayt, lui, y voyait un acte de dévouement, tandis que Finn comprenait l’attitude du loup.

Quelques minutes passèrent avant que la voix d’Aichounne ne s’élève finalement pour la première fois depuis quelques jours.

    - Je ne t’en veux pas, Karim. Tu as fait ce qu’il fallait.

Il grommela et acquiesça dans sa mâchoire avant d’observer le tavernier qui avait sorti un escargophone et semblait passer un coup de fil. Quel abruti ce mec.
Karim Ookami
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Etowaru Ryori
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Lun 4 Mar - 16:38
Un concours de bon matin



Tandis que certains sortent d’une bataille épique, d’autre... Cherchent à fuir leurs femmes de façon moins spectaculaire. Et moi je fais partis de ces gens là... Voilà maintenant une belle semaine que ma femme me courait après. Déterminée à ne pas me laisser filer, elle se battait jour et nuit pour obtenir ma garde. N’est-ce pas idiot ? Je m’en lassais presque, mais cette fois-ci, ma femme redoublait d’effort.... Traque, pièges, elle ne lésinait pas sur les moyens et cela m’impressionnais presque. Dommage cela m’use à la longue et me rends dingue.

Après moult ruses et coups bas, j’avais enfin réussis à échapper à celle-ci, ou du moins, tel était mon opinion... Restais à voir combien de temps elle mettrait à me retrouver cette folle... Quoi qu’il en soit, je suppose donc que je peux respirer et c’est en débarquant sur cette île que je me rends compte de cela. Que de joie et que de bonheur.... Mais que de surprise quand je me rends compte que ma bourse manque. Et merde, dans la précipitation j’ai du la faire tomber ou oublier quelque part. Impossible pour moi de dormir dans un endroit descend donc... Me rendant compte de cela, je ne pouvais m’empêcher de grogner et soupirer de lassitude.

Visitant donc les lieux, je grommelais à l’idée d’avoir perdu mes sous. Il me fallait vite trouver de quoi faire pour gagner quelques sous et pour pouvoir ensuite crécher quelque part. C’est donc naturellement avec toute la bonne volonté du monde que je me dirigeais vers une taverne. Celle-ci semblait bien occupée et m’incitais à tenter ma chance. Oubliant même qu’un jolie poster avec huit misérables millions de berrys étaient posés sur ma tête,je coupais net l’homme avec son escargophone pour parler à ce dernier.

“ Excusez moi.. Je viens d’arriver sur cette île mais malheureusement, j’ai comme qui dirais perdu mes moyens de paiements... Il va sans dire que j’aimerais séjourner ici, mais sans monnaie... Difficile n’est-ce pas ? Pourrais-je me proposer pour travailler ici le temps de mon séjour en tant que cuisinier en échange d’un logement ? “

L’homme remarqua alors qui j’étais et même si ma prime était dérisoire comparé à d’autre dans ce monde, il s’agissait là d’une indication comme quoi j’étais dangereux. Pas un simple civil quoi... Restant courtois, je laissais l’homme décliner mon offre gentiment, prétextant déjà avoir un cuistot. Comment ne pas le prendre mal ? Fort chanceux que j’étais, voilà qu’une personne sort avec un petit déjeuner en main pour le servir mais un détail me titille... Sans ménagement, je retiens la personne par le col pour alors prendre l’assiette et montrer le détail qui me chiffonne.

“ Vous servez cela à vos clients ? “

Un toast brûlé sur les bords et ... Des oeufs brouillés trop cuits... La base pourtant... Autant le dire, mon sang ne faisait qu’un tour. C’est donc comme souvent que je proposais de régler le souci à ma façon.

“ Voilà mon deal... Je vais cuisiner avec votre chef, le même plat... Et un client va juger de ce qui est le mieux. Le vainqueur devient le cuisinier de cet endroit pour ... Une semaine ! Entendu ? “

L’homme avait en face de moi des sueurs froides et c’est difficilement qu’il acceptait. Allant donc en cuisine, c’est de façon nonchalante que j’allais en cuisine et retirais mes gants ainsi que mon chapeau. Il était temps de faire une leçon à cette homme qui se prétendait cuisinier. Laissant ce dernier me dire quel serait le menu, c’est avec déception que j’appris quel serait le menu : le même que j’avais intercepté. Des toasts et des oeufs brouillés. Souriant en coin, je laissais ce dernier faire, à savoir, cuire les oeufs et les mélanger d’un côté, puis cuire le pain brutalement au four.. Quel manque de respect...

Tandis que l’autre finissait presque son assiette, pour ma part je me mettais à peine au travail. L’assiette du chef médiocre alla être servis au hasard à une personne de la taverne qui jugea aussitôt le plat mais garda son avis neutre.

De mon côté, je vins donc à terminer de m’organiser une fois qu’une partie de mon beurre fut “ clarifié “. En effet, en le mettant à chauffer, ce dernier fonds et se sépare en trois parties. Une fine mousse sur le dessus bonne à retirer, au centre une partie claire et limpide, le fameux “ beurre clarifié “ et enfin, en dessous une partie blanche, nommée le “ petit lait “. Pourquoi faire cela ? Le beurre clarifié en plus d’être savoureux est dissocié de son lait et eau... De ce fait, ce fameux gras peut aller à de plus hautes températures sans brûler, idéal pour faire des toasts savoureux.
Prenant une poêle et une casserole, je mis un peu de beurre clarifié dans les deux et vins à déposer un toast dans la poêle, alors que dans l’autre, je versais mes oeufs fraîchement battus. Tout en surveillant la coloration du toast, je ne cessais de remuer mes oeufs jusqu’à ce qu’ils cuisent et une fois la texture souhaitée, je mis un peu de crème froide. Pourquoi ? Pour stopper la cuisson. Versant les oeufs dans un plat, j’assaisonnais de sel et de poivre avant de déposer sur le côté le fameux toast doré comme il faut et parsemais le tout d’un peu de ciboulette ciselée... Jaune, brun et vert... Voilà de quoi mettre en appétit de bon matin. Une généreuse portion pour une journée qui s’annonce bien me disais-je.

Allant moi-même en salle, je vins à choisir mon critique gastronomique et quoi de mieux qu’un homme à l’allure sévère pour cela ? Approchant donc d’un homme aux oreilles de loup, je déposais l’assiette en expliquant brièvement la situation et en précisant que s’était offert par la maison. Le plat servit, il ne me restais plus qu’à attendre son verdict.. .En supposant qu’il accepte de manger ? Après tout, qui sait si cet homme n’allait pas refuser de ce plier à ce “ caprice “ ?


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Etowaru Ryori
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Karim Ookami
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Lun 4 Mar - 17:32
L’atmosphère se détendait tandis que l’homme-loup et l’enfant se disputaient sur des sujets puérils :le plus important entre la fermeté et la douceur pour la poitrine d’une femme, ou encore les trois meilleures façon de ranger ses sous-vêtements. Si Karim disait qu’il fallait les ranger par type, c’est-à-dire slip, boxer, caleçon, Jean-Gab était un fervent partisan du rangement par couleur et débectait ceux qui s’organisaient par forme. A vrai dire, sur Goat il avait un seul slip. A présent, il n’en avait plus besoin.

Alors qu’ils étaient au milieu de ce débat très passionnant, on vint les interrompre pour une sombre et incompréhensible histoire de concours, pour le cerveau un peu fatigué de l’homme-loup. Celui-ci fronça les sourcils et s’apprêta à rejeter le cuistot quand le maudit à ses côtés hurla sur un ton excessivement enthousiaste :

    - Je veux bien les prend-
    - Oh, pas touche à ma bouffe gratuite !
    - Mais, t’allais refus…

Il n’eut pas le temps de finir sa phrase que déjà il volait à travers la pièce et que l’homme-loup souriait à pleines dents. Il avait l’air d’un carnassier, dans cet état-là. Il prit alors sans attendre une bouchée de ce que pouvait lui proposer le cuistot et souleva un sourcil. Certes, le braillard avait attiré l’attention du groupe, mais il ne comprenait pas ce qui se déroulait. Ça et le patron qui s’était afoflé au téléphone plus tôt pour dénoncer les primés présents… ça sentait un peu le roussi.

Mais les œufs étaient bons et le pain excellent. Fermant les yeux, le louveteau ferma les yeux pour retenir les étoiles qui en sortaient. Puis il reposa correctement sa fourchette et afficha un regard sévère sur la bouche puis sur l’humain. S’il y avait quelque chose qu’il détestait plus que de faire des compliments, c’était les humains. Il bouffa la plat assez voracement, sous les regards interloqués de ses camarades.

    - C’est dégueulasse, fit il la bouche pleine et le regard un peu trop enthousiaste.
    - Jamais honnête, hein, le débile ?

Jean-Gab était revenu mais le tavernier semblait déjà trop content de cet avis. D’un instant à l’autre il allait pousser son verdict, et il fallut d’une caresse sur sa cuisse de la part de Finn pour faire frissonner l’homme-loup dont les oreilles se soulevèrent.

    - C’est… très bon en fait.

Il était en manque total d’honnêteté, mais au moins l’autre allait fermer sa gueule et ça n’allait pas se finir en bain de sang. Avec un sourire sur les lèvres, ses dents se voyaient, et il ressemblait à une sorte de prisonnier. Cela annonçait sûrement une remarque qui allait le mettre dans la merde. Et ça ne manqua pas.

    - Comme la bouillie là, celle faite avec les restes.
    - Putain, Karim ! Arrête d’ouvrir sa grade gueule.

Chacun semblait interpellé par la façon dont il s’exprimait, mais finalement ce fut avec la plus simple des apparats, une version sans filtre de ce qu’il avait à dire. Enfin, il regarda le chef sans attendre qu’il soit effectivement payé, mais le tavernier semblait avoir pris sa décision.
Karim Ookami
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Etowaru Ryori
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Lun 4 Mar - 22:02
Une leçon



Confiant, je servais ma nourriture avec fierté. Un bon cuisinier goûte tout ce qu’il fait et même si on dit que les goûts et les couleurs se discutent, pour ma part j’étais confiant. Ces oeufs étaient bien fait selon mes critères et je ne comptais pas plier face à une autre préparation de bas étage. Ainsi donc, je me présentais devant cet homme loup à l’allure fort sympathique et l’observais presque s’engueuler avec sa comparse. Ils allaient se battre pour goûter ? C’est flatteur, mais je laissais alors l’animal parler, ou plutôt manger. La bête se montrait vorace, on pourrais presque lire sa satisfaction dans ses yeux fermés et cela sentais bon pour moi, ou du moins, je le pensais.

En effet, son regard se posa sur moi et des mots sortirent d’entre ses lèvres... Illogiques, contradictoires avec ce que son corps disait. Serait-il du genre mauvais ? Loin d’imaginer son aversion pour les humains, je vins à être quelque peu “ mindfuck “ par ses paroles. Dégueulasse ? Alors qu’un collègue à lui dénonçait sa mauvaise foi, pour ma part, je m’enfonçais dans mon esprit, cherchant où j’aurais pu faire une erreur.
Moi ? Faire quelque chose de dégueulasse ? Incapable de charmer son palet ? Ais-je échoué dans mon métier ? Toute cette remise en question me fit frémit intérieurement et je vins à revenir doucement à moi alors qu’il faisait enfin un compliment. Cela aurait pu clairement me calmer, mais la suite ne fit que faire grimper le mercure une fois de plus. J’étais à la limite d’être tremblant.. Une crise ? C’est rare, mais là... Il venais de dépasser un certain stade. Et quand il ouvrit une fois de plus sa gueule, le loup venait d’officialiser une chose aujourd’hui : il venait de trouver un os.

“ Pardon ?!! “

Ma main se posa sur sa tête, mes doigts encadraient son front et le serrait au point d’avoir une bonne prise et tenter de le soulever. La poigne exercée n’était clairement pas de l’ordre amical... Oh que non...

“ Bon comme ... De la bouillie ? Hein ?!!!! “

Les décibels montaient rapidement et prouvaient que la critique de mauvaise foi n’était guère à mon goût. Le serrant fermement et me foutant de possibles protestations tant verbales que physiques de sa part ou autrui, je vins à continuer de parler.

“ Et bien puisque tu es si gourmet... Viens donc me montrer ta façon de faire... “

Ni une ni deux, si rien n’était fait pour m’en empêcher, je me retournerais pour tourner sur moi-même et viser dans l’ouverture de la cuisine. Ni une ni deux, tel un lanceur de poids, je lancerais l’homme dans la porte pour qu’il soit projeté vers les cuisines avant de l’y rejoindre calmement, comme si tout ça était normal... Ignorant la possible panique du gérant ou du cuisinier originaire de là, j’entrerais dans le lieu avant de remettre en place mes gants, comme si je prenais mes pincettes avec lui.

“ Aller mon gros... Montre moi comment tu fais tes oeufs brouillés... J’observe. “


Et si ce dernier avait l’idée de tenter de se barrer en mode “ va te faire foutre, je reçois pas d’ordre “, là, une belle queue imposante viendrait se dresser sur son chemin.


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Karim Ookami
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Mar 5 Mar - 17:29
Cela faisait longtemps – enfin par si longtemps que ça – que Karim avait été soulevé comme ça. Lorsqu’il survola quelques tables et atterrit dans les cuisines, après s’être débattu comme un beau diable, en vain, le cuistot reçut les applaudissements de la part de toute la salle, y compris Jean-Gab et Finn qui étaient sur le cul. Leurs regards espiègles se croisèrent, et s’ils n’étaient pas très copains, ils s’entendaient bien en cela. Avec un rire amusé, Aichounne rejoignit la bande qui continua le pain rassis et les godets d’eau. De toutes les manières, ils ne pouvaient rien faire contre le mauvais caractère de leur ami, alors autant éviter d’encourager ses comportements douteux et lui apprendre l’humilité. La dernière fois, ça lui avait valu une prime.

    - IN-CROY-ABLE ! Lâcha le Vieux en goûtant un bout de l’assiette.

C’était tout bonnement divin, pour ce qu’il en restait. Il complimenta alors le tavernier en le félicitant d’avoir engagé pareil chef, toujours sans se soucier de la sécurité de l’Ookami. Pour eux, pour cette bande de joyeux lurons, l’homme-loup était increvable, jusqu’au jour où il crèverait vraiment. Mais cela, ils ne l’envisageaient absolument pas.

Avec un air sidéré, le mécréant se remit debout dans la cuisine en essuyant ses fringues. Des œufs brouillés… Apprendre à faire la cuisine… On allait dire que ça ne l’avait jamais botté, au contraire. Il voulait éviter de se faire emmerder sur autre chose que la charpenterie, dans laquelle ses mains à la peau rugueuse témoignaient de son expérience. Il bougonna un instant avant de s’admettre que malgré tout l’expérience serait intéressante… Enfin, être enseigné par un humain ne le mettait pas à l’aise. Il se promit de régler l’histoire autrement si cela devenait possible, et sinon, il continuerait à beugler comme un putois.

    - Bon, j’ai pas envie de le faire mais… Si je le fais, je pourrai porter un tablier, c’est ça ?

Et c’était là son seul réel intérêt pour les arts culinaires. Un tablier. Pour être nu dessous, quand Finn serait dans les parages et qu’ils… Oh, attention, il allait saigner du nez. Non, il fallait rester sérieux. Il demanda d’abord à faire une démonstration à son interlocuteur. Apprendre à faire cette recette serait d’une simplicité enfantine. Déjà fallait des œufs. Et puis voilà.

Il n’attendait rien, et il ne se laissa pas avoir par un quelconque conseil qui aurait pu le dévier de sa voix. Se saisissant des œufs, il mit la casserole à chauffer. Il prit un verre d’eau et versa précautionneusement un peu d’eau dans le récipient. Quand celle-ci commença à bouillir, comme prit d’une fureur meurtrière, il se saisit de l’œuf et le brisa fort contre le métal froid de l’ustensile. Une moitié d’œuf tomba dans la casserole, tandis que l’autre chût sur la gazinière. Il pesta un instant, mais le mal était déjà fait : tant pis !

Alors, il laissa cuire quelques instants avant de saisir d’une passoire et d’y passe l’œuf à moitié ramolli, qu’il avait quand bien même pris le soin de mélanger avec de l’eau. Puis il le sortit de son récipient et le mit dans une assiette où la concoction sommaire suintait d’eau…

    - C’est presque comme toi ! Lâcha-t-il fièrement.
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Etowaru Ryori
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Lun 25 Mar - 14:56
Une leçon



S’il y a bien une chose dont j’ai horreur, c’est quand des gens critiques mais que cette dernière est totalement infondée, sans arguments. Autant dire non pour dire non, plutôt que dire de la merde... Heureusement que le monde n’est pas totalement con, sans quoi on n’avancerais pas... Soupirant de lassitude donc, j’avais balancé ce petit homme bête dans la cuisine pour lui offrir une leçon qu’il n’était pas prêt d’oublier de si tôt. Ce dernier semblait réticent, mais ... Acceptait malgré tout de jouer le jeu. Je répondis sèchement à sa question de demeuré.

“ Même une toque si tu veux... “

Croisant les bras, je regardais le moindre de ses gestes et je vins à me laisser aller. Grave erreur. Plus je l’observais et plus je bouillais intérieurement. Reprenant forme humaine, je faisais ça essentiellement pour éviter que ma queue ne fracasse le plan de travail. S’était... N’importe quoi. Est-il si idiot que ça ? Je lui demanderais de faire un soufflé, un gâteau moelleux ou fondant, je veux bien qu’il ait du mal... Mais là, des oeufs brouillés, la base de la base, j’étais totalement hors de moi. Il ne faisait pas de la merde; il fusillait sur place la gastronomie de cette planète. Un massacre avec un “ M “ majuscule. J’en rage tant c’est énervant de voir un tel je m’en foutisme, mais le pire était sans doute qu’il osait vouloir évaluer ça par mes soins en prétextant être sûr de lui. Sa fierté me fit mal au coeur quand il me présenta son plat qui ressemblait plus à une oeuvre abstraite faite par un enfant plutôt qu’un plat réalisé correctement.

“ Tu penses sérieusement ce que tu dis ? Ou tu es juste de mauvaise fois ? “

Prenant une fourchette, je vins à prendre un peu de sa bouillie et la pointer devant sa gueule. Même des morceaux de coquilles trônait dans sa bouillasse et je vins à lui dire clairement le souci actuel.

“ Tu me fais une blague n’est-ce pas ? C’est pas un oeuf brouillé... Ce n’est même pas un oeuf tout court... Tu as fais de la ... Pardonne moi le terme, mais de la merde et de l’eau. Tu n’as pas goûter ta préparation, tu ne l’as pas assaisonnée, tu ... Tu as juste gâcher des ingrédients qui méritent d’être respectés. “

Me faisant craquer la nuque, je vins à pointer du doigt le poste de travail laisser dégueulasse par ce dernier, chose qui a le don de m’énerver aussi.

“ De plus, tu as même pas prit le temps de nettoyer ton plan de travail... Dans des maisons de renommée tu te ferais limite tabasser pour avoir bosser ainsi... T’en as conscience ? “

Soupirant, je me calmais comme je pouvais avant de simplement pencher la tête et lui proposer de la plus simple des façons.

“ Dois-je te montrer comment on fais ? “

N’attendant guère sa réponse, je vins à cuisiner de nouveau. Montrant mon talent, je faisais preuve d’organisation, une précision démoniaque à la limite du réel. Ne laissant rien au hasard, c’est avec rapidité que je reproduisais mon plat et le lui tendis en douceur avant de le poser à côté du sien. Clairement, la gueule n’était pas la même.

“ C’est pareil ? ... Honnêtement ? “


Je ne voulais pas l’humilier, mais une chose était sûre, je voulais juste lui apprendre la vie, car s’il y a bien une chose dont j’ai horreur, ce sont les personnes avec un grand gueule qui ont une mauvaise foi supérieure à la mienne.


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Sam 6 Avr - 12:41
Les critiques fusèrent comme s’il se trouvait dans un concours culinaire. En réalité, il n’avait toujours pas compris comment il devait faire pour cuisiner. C’était pas lui qui s’occupait de tout ça, et c’était même quelque chose qu’il aimait pas faire. Finn savait mieux, mais il était trop fainéant pour prendre en charge la cuisine de leur petite équipe, alors ils mangeaient toujours dans des tavernes à deux sous le repas, leur permettant de grailler à moindre prix. Son regard se porta avec un air absent sur la bouillie infâme qu’il venait de produire : t’façon, c’était pas comme si quelqu’un allait bouffer ça… Ouais, enfin, il était sûr que c’était une bonne chose la première fois.

Alors il se contenta avec une patience qui ne lui ressemblait pas, sûrement parce qu’il admirait la vivacité des gestes du cuisinier, la façon dont il maniait les ustensiles de cuisine. Il était efficace et concis, comme si préserver chaque geste inutile lui permettait d’accélérer la manière dont il se servait de sa cuisine. C’était le maître d’œuvre de ce chantier, et progressivement il fit une analogie avec la charpenterie, ce travail du bois qu’il maîtrisait bien mieux que le reste. Un sourire amusé lui parcourut le visage avant de se retrouver devant le plat si bien préparé et présenté de ce gars.

    - Mais… ça ressemble à ça un œuf bien cuit ? Fit il en écarquillant les yeux.

Le jaune de l’œuf avait imbibé clairement le reste de ce plat avec une facilité déconcertante. Quelques épices venaient embaumer l’air, et le plan de travail était nickel. Enfin, il s’approcha du plat et écarquilla les yeux, c’était clairement autre chose que ce qu’il mangeait habituellement. Peut-être que regarder le cuisinier travailler avait changé sa vision des choses : il en fallait finalement assez peu pour ce simple d’esprit. Il avait oublié d’être vexé ou de s’offusquer de la façon dont le traitait l’inconnu. Finalement, il lui sourit et passa une main sur son menton, comme s’il… réfléchissait ? Chose rare, et autrement plus inquiétante qu’il n’était pas habitué à faire cela.

En réalité, son regard était totalement oblitéré par l’envie de goûter le plat, et il s’interrogea sur le stratagème qu’il allait pouvoir utiliser pour l’avoir. C’était assez simple, en réalité. Il se saisit d’une fourchette tout en disant avec un regard déjà rassasié :

    - Il faut goûter pour savoir.

Et il prendra une part d’œufs brouillés. D’habitude, il aurait juste englouti la nourriture, mais s’il faisait ça il savait déjà qu’il allait se ramasser une patate. Et ça, ça allait l’empêcher de mâcher. Il huma une nouvelle fois la nourriture, avant de faire une nouvelle fois mine de réfléchir. Il devait donner la différence qu’il y avait avec ce qu’il avait produit : c’était dur. Enfin, à part l’apparence, quoi, il était pas aveugle quand même !

    - Et bien… Je dirais que… C’est… Euh…

Une goutte de sueur passa le long de sa tempe, et tandis qu’il tenterait de chercher une solution, il risquait de faire monter à nouveau la colère de cet homme. Les humains n’avaient finalement aucun sens de l’humour.

    - Bon ? Finirait-il par sortir en regardant si la réponse convenait au cuisinier.

Karim Ookami
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Etowaru Ryori
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Mar 7 Mai - 20:28
Un concours de bon matin



La démonstration faite, j’attendais le verdict de l’homme loup et je manquais de péter de nouveau un cable. Un oeuf bien cuit ? Le commentaire m’arracha un grognement mais je me contentais de prendre sur moi. Si j’écoutais toutes ses paroles, pour sûr que je retournerais toute l’île. Pff... Sans doute est-il trop con pour comprendre l’art que je maîtrise. Quoi que... Son regard semblait intrigué, il analysait le plat sans réellement comprendre l’étendu de ce qui s’était passé sous ses yeux. Au final, je le prenais pour un con, mais est-ce qu’il ne comprendrait pas la base de la base dans ce domaine tout simplement ? Si tel était le cas, alors peut-être bien que mon avis sur lui changerait.

Goûter dit-il ? Voilà des paroles d’homme sage me disais-je. Aussitôt, je me saisis de quelques couverts pour l’accompagner dans sa dégustation. Ni une ni deux, je dégustais ma création pour alors réaliser que ... S’était bon. Pas parfait, mais diablement bon. La texture des oeufs était si crémeuse que s’en était presque addictif selon moi. Je me permis même une deuxième bouchée alors que le loup réfléchissait.
Finalement, le jeune homme lâcha quelques mots qui semblaient avoir eu un mal de chien à sortir de sa gorge. Pourtant, ils sonnaient bien venu de lui. Et tandis qu’il me fixait pour voir ma réaction, celle-ci se fit immédiatement. Un grand sourire déformait mon visage autrefois colérique à son égard, comme quoi, un mot peut changer un homme comme on dit. Clairement satisfait de sa réponse, je vins à m’expliquer de nouveau.

“La cuisine, c’est plus complexe qu’on y crois tu sais ? Il faut comprendre les réactions chimiques et non mélanger et attendre que ça chauffe comme tu l’as fais. “

M’adoucissant un peu, je regardais celui-ci dans les yeux avant de le détailler. Musclé, en faite plus je regardais et plus je me rendais compte que son comportement de tête brûlée collait avec son apparence. Ricanant en douceur, je posais ma main sur son crâne, l’air joyeux.

“ Désolé de m’être emporté... J’ai juste horreur des gens de mauvaise foi, mais .. Tu avais sans doute tes raisons haha. Moi c’est Etowaru d’ailleurs. Et toi ? “

Tentant de faire connaissance, je retirais ma main avant de lui tendre l’assiette, pour qu’il puisse la gober comme il se doit, du moins, je l’espérais. Attendant ses réponses, je vins à sourire en douceur me demandant bien des choses à son sujet.

“ Tu aimerais apprendre à cuisiner ? Je suis sûr que tu pourrais être un bon élève haha. Contre rien du tout, je fais ça pour le plaisir t’en fais pas. A moins que tu veuilles me donner quelque chose en échange ? “

Loin d’imaginer ses possibles pensées et ses possibles réactions, j’attendais tranquillement, m’étirant tranquillement sans trop de gêne.


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Etowaru Ryori
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Karim Ookami
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Mer 8 Mai - 21:26
Des réactions chimiques… Un peu comme quand il fallait poncer le bois dans le bon sens pour éviter les échardes. Il y avait des quantités, des doses à bien respecter pour le traitement de sa matière première aussi, et s’il avait appris beaucoup de choses sur ce qui permettait de ne pas faire pourrir le bois, de la flottabilité et autres fantasmes de charpentiers, Karim n’en restait pas moins simplement quelqu’un d’assez peu calé dans les autres domaines de la vie en général. Cela semblait évident pour le cuisinier, mais pour le blond c’était une autre histoire.

    - Karim.

Il répondit simplement avec son nom à la première question, laissant passer les autres comme si de rien n’était. Il observa le cuisinier, et se demanda s’il avait réellement envie d’apprendre à cuisiner. A vrai dire, il pouvait avoir envie… Mais était-il fait pour ça ? Il se demandait s’il ne devrait pas être dans la charpenterie… Mais réussir la cuisson d’un rôti ça pourrait être utile. Il avait tendance à tout faire cramer, ce qu’il cacha allègrement au cuistot en face de lui, n’ayant pas envie de recevoir une leçon de morale. Quant au prix, il n’avait qu’une seule chose en tête : une bonne baston. Quoiqu’il s’était fait envoyer boulet, ce n’était clairement pas le choix le plus malin. Qu’est-ce qu’il faisait pour remercier les gens ? Il ne les remerciait pas… A part Finn… Mais cette pensée lui fit monter le rouge aux joues, et il secoua la tête.

    - Ouais, cuisiner.

Des phrases très laconiques. Il était incapable de formuler quoique ce soit d’autre. Par quoi allaient-ils commencer ? Dans un premier temps, il s’amuserait à observer les ustensiles présents dans la cuisine. Ceux-ci étaient en parfait état, et ils étaient même propres, ce qui lui rappelait qu’ils avaient peu de choses dans leurs bagages. Parfois une broche qu’ils abîmaient à force de jouer avec, et qui faisait rôtir la plupart de leurs mets… Cependant quand ils avaient un peu d’argent, ils pouvaient l’utiliser pour faire quelques plats dans des appartements qu’ils louaient. C’était beaucoup plus rare. Qu’allaient-ils donc cuisiner ?

    - On commence par quoi ? Les objets ? La bouffe ?

La bouffe… Oui, il englobait beaucoup de chose dedans. Son intelligence était limitée dans ce domaine, et tandis qu’il semblait avoir une pointe de curiosité dans son regard, le vocabulaire semblait être une cause perdue chez lui. Si Etowaru s’y attardait, il risquait de se heurter à un mur. Il avait appris à lire, c’était déjà bien. Quelques mots resteraient, certes, mais pas la majorité. Son sourire se perdit sur le reflet d’une casserole tandis que dans la salle, les autres membres de son groupe continuaient de s’amuser. Ils pariaient sur combien de temps l’Ookami tiendrait dans une pièce avec quelqu’un qu’il ne connaissait pas. C’était probable que cela dure peu de temps, et si Jean-Gab avait déjà perdu, les autres étaient encore dans la course. Bayt s’était tenu éloigné de tout cela, bien sûr, mais il se demandait ce que le jeune héritier pouvait bien faire, aussi insouciant dans son attitude que dans ses manières avec les étrangers.

Le jeune homme blond tiendrait dans sa main la clef de sa réussite d’ici quelques instants : il allait falloir faire des miracles de pédagogies pour lui apprendre, et il se souvenait de ses premières leçons avec les charpentiers. Cela avait été un désastre : la théorie ne rentrait pas, les formules étaient incompréhensibles et il ne passait pas par les mêmes vecteurs que ses camarades. Pourtant, aujourd’hui, il était plus capable que la majorité de ceux qui avaient suivi les mêmes cours que lui. Il apprenait différemment : dans le bon environnement, il apprenait même plus vite.

_______________________


La journée était passée, et en un rien de temps la pédagogie d'Etowaru avait réussi à faire des miracles. La cuisine avait failli prendre feu trois fois, des casseroles avaient volé et des bosses s'étaient formées sur le crâne auparavant ovale de l'homme-chien, mais ce dernier avait une culture de la violence qui le rendait résistant à ce type de traitement, et pas rancunier pour un sous.

Alors même qu'il finissait son apprentissage, il quitta son maître en cuisine sur un ton plus amical que celui sur lequel ils s'étaient rencontrés... Enfin, la vie reprendrait son cours. Le jeune homme s'évaderait à nouveau, pour de nouvelles aventures.
Karim Ookami
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