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[FB] Itelzbulger, le vin qui vous veut du bien ! [PV Nathaniel]
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Mer 27 Juin - 18:45
« Nan mais ça va, c'est juste un verre... »
Itelzbulger, le vin qui vous veut du bien !


« Excusez-moi, mon brave ? Je cherche la brasserie Itelzbulger. Je suis sur la bonne île, n'est-ce pas ? »

Micqueot. C'était la première fois que le rouquin mettait les pieds sur cette île, dont le nom était pourtant célèbre à travers le monde, notamment dans le domaine de l'œnologie. Le grand cru qu'ils formaient là était relativement célèbre, et unique... Il faisait la fierté locale et était la seule raison qui faisait de ce trou paumé une île susceptible de rayonner jusque sur Grand Line, où la culture culinaire était sur-développée et où des myriades de chefs étoilés innovaient toujours davantage, de jour en jour, afin de satisfaire les papilles excessivement acariâtres de quelques clients fortunés. Il n'y avait donc aucune autre raison pour expliquer la présence d'un envoyé du Global Seken Information, journal d'information officiellement rattaché au Gouvernement Mondial, sur une île aussi égarée au milieu de cet océan lointain... Si les locaux le regardaient généralement passer les yeux ronds, puisqu'il était l'une des plumes officielles du journal qu'ils parvenaient parfois à se procurer afin d'en savoir davantage quant aux nouveautés qui couraient le Monde, il n'y accordait qu'une importance très relative. Son badge brillait, épinglé sur son torse, et cela lui suffisait amplement, pour l'heure... Il n'était pas ici en quête de renommée ou de célébrité. Il cherchait simplement à se doter d'un article suffisamment dense pour satisfaire ce foutu Janmark, son supérieur, qui n'en finissait plus de l'envoyer aux quatre coins des Seas Blues pour éviter de l'avoir dans les pattes. Si, habituellement, Akis tâchait de mettre le moindre de ses déplacements à profit afin d'améliorer sa bonne compréhension de l'univers au sein duquel il évoluait, et s'il essayait généralement de courir les donzelles dès lors qu'il en apercevait une susceptible de lui plaire, chose qui correspondait à plus des trois quarts de la gent féminine que l'on croisait communément, il déployait pour l'heure une retenue excessive. Il devait rencontrer l'un des responsables de la brasserie afin de s'entretenir avec lui au sujet du breuvage qu'ils généraient... Il avait bien sûr quelques pistes, quant aux questions qu'il allait lui soumettre, mais il s'avançait tout de même sur un terrain qu'il ne maîtrisait pas spécifiquement. En d'autres termes, le rouquin le plus insouciant du globe se faisait du mouron : il essayait de songer à tout pour ne pas paraître trop ridicule. S'il était friand des soirées mondaines et de ces petites rencontres triviales, cela ne faisait pas de lui un spécialiste de la chose pour autant...

Il venait donc de demander son chemin à un indigène, qui lui avait gentiment indiqué la position de la mairie, qu'il marqua à nouveau l'arrêt en balayant d'un regard inquisiteur les notes qu'il avait pu préparer durant le voyage et qui lui semblaient aussi creuses qu'insipides. Ce n'était pas avec ce genre d'articles qu'il allait pouvoir faire parler de lui dans le domaine journalistique... Au contraire, même. Malheureusement, le Tokushi n'avait d'autre choix que celui de se livrer à cet exercice sans rechigner nullement. Sa copine commençait à saturer, puisqu'elle avait à sa charge l'immense majorité des frais qu'ils auraient en temps normal dû se partager... Et il ne pouvait que la comprendre. Plus le temps passait, et plus la jeune femme se montrait morose, à son égard. Il était grand temps qu'il passe un ou deux mois durant lesquels il allait augmenter drastiquement sa productivité, dans le but d'augmenter les salaires qu'on allait lui décerner. Hors de question qu'une édition passe sans porter un article qu'il aurait rédigé de lui-même, y compris modeste et dérisoire, y compris au sein des dernières pages, celles que seuls les curieux et les habitués les plus tenaces feuilletaient de temps à autres. Et tant pis pour ses ambitions démesurées : il s'attablerait à la reconnaissance de son talent indéniable lorsqu'il en aurait les moyens financiers. La situation pesait de plus en plus à son jeune couple, et il craignait, envers et contre son tempérament frivole, que cela ne finisse par aboutir à une séparation regrettable. Même s'il ne le montrait généralement que très maladroitement et même s'il n'en finissait plus de courtiser d'autres jeunes femmes, a fortiori si elles étaient plantureuses et peu farouches, Akis s'était lié à Saka et l'appréciait au-delà du raisonnable. Sa carrière d'envoyé spécial ne l'aidait guère à le prouver, bien sûr, mais il n'avait pas vraiment envie de s'en retourner à un célibat terne et lassant lors même qu'il se trouvait si reposé en sa compagnie... Oui, c'était décidé : il serait, dans les jours à venir, suffisamment professionnel et rigoureux pour remonter la pente et il prendrait des congés à la première occasion pour l'emmener en croisière, au soleil de South Blue. Un rêve tel que celui-ci allait forcément l'aider à conserver le cap fidèl...

« Putain de merde, elle est magnifique... »

Exit Saka et ses bons sentiments : le vent gelé lui glaçait les os et il avait grand besoin d'un brin de chaleur humaine. Et voilà justement qu'une magnifique donzelle traversait la rue, à quelques dizaines de mètres de là seulement ! Prenant son allure la plus galante et sa posture la plus droite et la plus fière possible, le reporter reprit sa route, calepin dans la main droite et main gauche glissée dans la poche de son pantalon. Il afficha un sourire aussi charmeur que possible et s'approcha de cette demoiselle qui remontait désormais les pavés dans sa direction, ayant manifestement senti son aura dominante. Héhé, la séduction portait ses fruits... Il était sur le point de décocher une phrase d'approche qu'elle passa à ses côtés silencieusement, sans lui jeter le moindre regard... Comme s'il n'existait pas. Aïe : une nouvelle déconfiture au palmarès de son orgueil.

 

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Mer 27 Juin - 21:47


Nathaniel Black

& Tokushi Akis


L'île de Micqueot était, pour un jeune cuisinier, l'endroit idéal pour affiner ses sens, mais Nathaniel était-il vraiment là pour ça ? Pas uniquement. Débarqué sur l'île un peu par hasard suite à un pari stupide avec des marins, il n'avait aucune idée de sa destination. Au cours de la traversée, le capitaine fini par lui en dire plus sur cette île connue pour son vin. Un alcool qui fait la renommée de l'île, même sur Grand Line. Nate avait déjà eu l'occasion de cuisiner au vin, voir même d'en servir avec un plat. Sauf que jusqu'à présent, il n'avait pas eu l'occasion d'en boire. Une chance, puisque ce n'était pas mieux que du vinaigre ce qu'on servait sur Hell's Water. La bière et le rhum étaient tous deux omniprésent sur l'île. Le vin lui, était plutôt réservé à la caste supérieure.
Curieux de découvrir cette culture dont il ignore beaucoup de choses, il voulait en profiter pour jouer les touristes – et espérer ainsi éviter les ennuis. La ville en elle-même était plutôt agréable et accueillante. Le pirate excentrique avait eu vent que les lieux étaient sous le contrôle d'un groupe révolutionnaire. Heureusement pour lui, il n'a rien à craindre. Bien sûr, tant qu'il ne pose pas de problèmes. Pirate de son état, il préférait nettement côtoyer la Révolution, que la Marine. L'expérience qu'il avait eut avec cette dernière était à jamais gravée, par un œil en moins. Par le passé, il a croisé quelques rares révolutionnaires sur son île natale. Rebelles de seconde zone, qui se vantaient bien plus que ce qu'ils auraient pu jamais faire. La plupart d'entre eux s'attribuaient les exploits de leurs compatriotes, alors qu'ils étaient à des lieux de l'action.
C'est donc avec un certain entrain et beaucoup d'enthousiasme, que Nathaniel découvrit Micqueot. La ville ne manquait ni de bars, ni de tavernes. Pour autant, tous ces établissements ne distribuaient pas forcément le meilleur vin de l'île. Répondant au doux nom de Itelzbulger Stein, il s'agissait là du vin le plus connu à travers les mers. Nate lui, préférait nettement la nourriture à la boisson. Bien qu'il ne fût pas contre une choppe de grog par ce froid. C'est dans cette optique qu'il prit la direction d'une taverne, mais laquelle ? Difficile de faire son choix. Perdu au milieu de la foule, il fut soudain abordé par une jeune femme. Le genre qui ne passe pas inaperçue et qui fait tourner tous les regards. Une aubaine pour le jeune pirate, si seulement il avait été intéressé.

— Bonjour jeune ténébreux, lance la délicieuse jeune femme.

Nathaniel apprécie la compagnie de la gente féminine, comme tout homme. Sauf que contrairement à ses pairs, il ne les voit pas comme des objets. Cela lui vient de son passé au milieu des prostituée, qu'il a vu être traitées comme des animaux. Une vision traumatisante pour un enfant, qui a su se faire plus respectueux en présence d'une femme.

— Bonjour, répond instinctivement Nate qui croise le regard de son interlocutrice, pourriez-vous me conseiller ? Je cherche un bar, pas trop cher, mais chaleureux.
— Doucement jeune homme, je ne suis pas une femme facile tu sais et si…
— Je vous arrête tout de suite, ce n'était pas une invitation.


Au moins maintenant, les choses sont clairs pour la jeune femme. Aussitôt vexée par l'attitude de Nathaniel, elle fronce les sourcils. Surement peu habituée à ce qu'on la repousse de la sorte, c'était même à se demander si le garçon ne préférait pas les hommes. Non, ça c'était une certitude. Il n'en a pas l'air, mais il a une liste tout à fait honorable de conquêtes – sauf qu'il ne l'exhibe pas.

— Et donc, un bar ? Relance Nate avec un sourire pour tenter de la charmer.

Pour seul réponse, un air hautain. La jeune femme tourne la tête et reprend son chemin, sans même lui adresser la parole. Pourtant il a beau retourner la situation en boucle, à aucun moment il ne lui a manqué de respect. Intrigué, Nathaniel vérifie qu'il ne sente pas mauvais. Un léger embrun de sirop dû à son voyage, mais rien d'alarmant. Levant les épaules, il ne lui reste plus qu'à choisir un bar au hasard. Il y en avait tellement et il se voyait mal tous les faire. Bien qu'étrangement, l'idée de finir sur le trottoir à côté de son vomi le faisait rire. Souvenirs de Hell's Water et des beuveries légendaires que la Barbe-de-bière affichait à son palmarès.
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Jeu 28 Juin - 11:39
« Nan mais ça va, c'est juste un verre... »
Itelzbulger, le vin qui vous veut du bien !


Était-ce là un signe du destin, l'enjoignant poliment à se ressaisir avant qu'il n'aille trop loin ? Cette veste qu'il venait d'endurer devait-elle le pousser à mettre un terme à son comportement grossier et exagérément séducteur ? La tentation était grande de renoncer à son humanité elle-même pour s'en retourner à une vie d'ascète... Mais serait-il seulement susceptible d'endurer un tel revirement de situation ? Non... Il était un amoureux des femmes, quand bien même ces dernières ne remarquaient son talent, sa beauté et son intelligence qu'en de très rares occasions. Ces pauvrettes esseulées étaient trop égarées pour reconnaître la prestance lorsqu'elles la croisaient, mais il n'ignorait pas la solitude dans laquelle elles devaient se prostrer, le soir venu. Et alors, elles se souvenaient douloureusement de cet être mirifique qu'elles n'avaient qu'éphémèrement croisé, au cours de leur longue journée, et regrettaient de n'avoir pas réalisé à son égard d'approche véritable... Combien de jeunes femmes séduisantes devaient ainsi soupirer son nom, à l'orée du plaisir, lorsqu'elles n'avaient aucun partenaire digne de ce nom à se mettre sous la dent ? Cette pensée l'horrifiait, mais elle représentait si justement la vacuité humaine qu'il ne pouvait la contredire. Il le savait : il s'agissait là d'une anomalie tenace qui ne s'évanouirait jamais. L'être humain avait tendance à ne comprendre son erreur qu'une fois que les conséquences de cette dernière se laissaient entendre... Et ces jouvencelles sinistres n'y faisaient pas vraiment exception. Tant pis pour cette donzelle-ci : elle aurait tout loisir de souffrir de son absence lorsqu'il aurait mené son travail à son terme... Il s'apprêtait donc à reprendre sa marche lorsque son sang se glaça : une voix se fit entendre, derrière lui, féminine et lascive au possible, porteuse d'une chaleur moite qui ne fit rien d'autre que lui mettre du baume au cœur. Déjà ? Elle avait déjà reconnu sa grossière erreur ? Sa conduite folle et insensée, qui échappait à la logique de toute chose ? Si le reporter tâcha de conserver autant de prestance que possible, il ne tarda guère à faire volte face, tournoyant avec une habileté et une aisance colossales... Pour se rendre compte du fait qu'il n'y avait à la vérité personne, derrière lui. Et pour cause : cette femme s'adressait à un autre homme, à quelques mètres de là...

Quoi ?! Mais elle était complètement aveugle ? Qu'est-ce qu'elle lui trouvait, à ce freluquet ardent ? Ses cheveux rougeâtres étaient si laids qu'il renvoyait l'image d'un gamin irrespectueux et impertinent, qui ne faisait que retranscrire physiquement le rejet qu'il faisait de la société... Et puis, il était jeune ! Bien trop ! Cela le délestait de toute virilité, de tout charisme, de tout panache... Ne se rendant pas compte du fait qu'il se critiquait aussi allégrement que cet inconnu qui lui était étonnamment similaire, Akis se mit à fulminer. Et lui, d'ailleurs ? A quel point était-il stupide ? Refouler de la sorte les avances d'une si gracieuse jeune femme ! Lors même que des dizaines d'hommes vivaient dans la misère sexuelle la plus éreintante... ! Craignant de devenir fou, le journaliste se contenta, dans un premier temps, de dévier son regard de cette scène outrageuse pour ne pas avoir à en supporter la folie dans les instants qui suivirent. Devait-il s'immiscer ? Cela pouvait être une excellente raison pour moucher cet impertinent... Et pour s'acheter les faveurs et la vertu de cette délicieuse créature ! Sauf qu'une fois de plus, le rouquin n'eut d'autre choix que celui de se rendre compte, attristé, qu'il avait manqué le coche : au moment même où il s'apprêtait à s'élancer tel un preux chevalier à la rescousse de la malheureuse ingénue ignorée de la sorte, il se rendit compte que cette dernière s'en allait, furibonde et muette. Merde ! Encore une occasion loupée... Et de peu, de surcroît ! L'envoyé spécial du Global Seken Information se passa deux mains courroucées dans sa crinière ardent, la secouant sèchement pour tenter d'extérioriser sa frustration et sa rage. Il devait apprendre à réagir plus vite : à ancrer ce type de conduite dans son for intérieur, et à y recourir épidermiquement, dès lors qu'il entrapercevait une fenêtre de tir. Il manquait cruellement d'entraînement, comme tout un chacun... On ne finissait jamais d'apprendre, après tout ! Il s'apprêtait à reprendre ses pérégrinations, à son tour, lorsqu'une question insidieuse le freina toutefois. Comment diable cet inconnu avait-il réussi à s'attirer les faveurs d'une demoiselle aussi alléchante ? Était-ce une astuce quelconque ? Un tour de passe-passe ? Il devait forcément y avoir quelque chose... Quelque chose qui dépassait l'entendement ! Ce type avait nécessairement réalisé un sale coup... Et il devait découvrir lequel ! Pas pour l'utiliser, non, bien sûr que non... Ou alors... Juste une ou deux fois, pour savoir comment ça fonctionnait...

« Hep ! Vous êtes perdus, vous aussi ? Je viens de Grand Line, et j'ai un peu de mal à me repérer, dans le coin ! »

Sa décision était prise ! Il allait mettre le doigt sur la plus véritable des vérités ! Enjoué et dynamique comme jamais, à nouveau convaincu du bien fondé de sa conduite, le journaliste avala la maigre distance qui le séparait de son interlocuteur à grandes foulées avant de se planter devant lui. Il lui tendit une main franche et cordiale, dans le but de précipiter les salutations et les formalités d'usage : ce n'était pas pour se faire un ami qu'il était venu ici, mais pour découvrir le secret ultime de la drague et de la romance... Et pour réaliser un article sur un picrate quelconque, éventuellement.

« Je me présente. Tokushi Akis, reporter du Global Seken Information. Vous pouvez m'appeler Akis. A qui ai-je l'honneur ? »

De son pouce gauche, il pointa le badge qui brillait à son poitrail, renvoyant à l'authenticité de l'information apportée. Il devait le mettre en confiance, lui prouver qu'il était une personne fréquentable et respectable, dûment insérée dans la société... Petit-à-petit, il allait abattre toutes les barrières que cet inconnu placerait entre lui et le secret qu'il avait en sa possession ! Personne n'allait l'empêcher de s'offrir à quelques mélodieuses sirènes...
 

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Jeu 28 Juin - 17:36


Nathaniel Black

& Tokushi Akis


Difficile de trouver le bon établissement pour Nathaniel, mais il avait un plan : tourner en rond jusqu'à ouvrir une porte au hasard. Chanceux comme il est, il tombera très certainement au mauvais endroit. S'apprêtant à passer à l'action, il fut interpelé par un jeune rouquin. Physiquement semblables, ils n'en restaient pas moins très différents. Nate était moins attaché de son apparence et celui qui se présentait en tant que journaliste, semblait soucieux de son image. Cela allait même au-delà d'une apparence soignée, puisqu'il mit en avant le badge qu'il affichait si fièrement.
Problème, le pirate excentrique n'avait encore jamais eu vent de ce journal. Alors qu'il avait quitté son île natale depuis plus d'un an maintenant. Global Seken Information ? Un nom qui ne lui parlait pas du tout. Pour sa défense, il n'a que rarement pu profiter du calme de la ville. Peu importe où il se trouve, il est toujours rattrapé par les ennuis. Quand bien même il les évite au fond d'une cave crasseuse et glauque. Au moins en compagnie d'un reporter, reconnu qui plus est, il devait pouvoir s'en sortir sans encombre. Puis sinon, le rouquin fera un otage de premier choix. Nathaniel n'en était pas là et c'est avec un grand sourire qu'il empoigna fermement la main tendue.  
Le jeune pirate, désireux lui aussi de faire bonne figure, se présenta à son tour. D'après les informations qu'il avait pu glaner, son nom pouvait être source de problèmes, mais il pouvait à l'occasion offrir des possibilités insoupçonnées. Sourire aux lèvres et avec aplomb, il se présente à ce journaliste en bonne et due forme.

— Black D. Nathaniel, jeune pirate et légende en devenir… ça ferait un sacré sujet, vous ne trouvez pas ? Lance Nate qui rigole de bon cœur, je plaisante, mais gardez un œil sur moi, juste au cas où.

La modestie très peu pour lui, mais pour autant, il ne cherchait pas à être prétentieux. Le pirate excentrique ne manquait pas de projets à court terme, mais sur la durée, il aspirait à se faire un nom. La piraterie est dans son sang et à écouter son oncle, un tel nom est amené à faire de grande chose. Facile à dire pour ce dernier, qui a longtemps fait trembler les mers par son simple nom. Un exemple que compte suivre le garçon. Tôt ou tard, le nom de Black D. Nathaniel marquera l'histoire. Pour ça, il saura se faire patient et un jour peut-être, ce journaliste voudra le retrouver pour un sujet. Nate s'imagine déjà dans la cabine luxueuse de son navire, cigare à la main et une bouteille de rhum hors de prix.
Perdu dans ses rêveries, le jeune pirate en revient au rouquin. Le dénommé Tokushi Akis semblait très amical, un peu trop peut-être ? Pour une fois, la paranoïa de Nathaniel restait muette. Bien qu'il imagine sans mal deux ou trois scénarios possible. La démarche du reporter semblait sincère. Il avait à l'égard de cet inconnu une certaine sympathie. Prêt à en apprendre plus sur lui et son journal par le seul moyen fiable qu'il connaisse : l'alcool. Rien de mieux pour dénouer les langues et tisser des liens – ou se créer des problèmes.

— Alors, qu'est-ce qui vous amène à Micqueot ? Le vin j'imagine, pour ma part, ce serait plus le hasard, alors si vous avez une bonne adresse, je vous paie un verre !

Plutôt dans un bon jour, le pirate excentrique semble apprécier le rouquin. À tort peut-être, mais Akis a l'air tout à fait honnête de prime abord. C'est le genre de personne qui n'ira pas ternir sa réputation, même pour un pirate. Bien que les Berrys peuvent faire tomber le plus solide des piliers, si on sait mettre le prix. Une chance, le jeune pirate n'avait pas souvenir d'une prime sur sa tête. Sauf qu'entre les ennemis du passé et ceux à venir, qui sait. La Marine n'était pas la seule à vouloir sa tête après tout. Les mafieux aussi dispose de ce genre de privilèges.
Plus jeune, Nate se rappelle qu'un journal clandestin avait vu le jour dans les rues de Hell's Water. Un vieux journaliste était derrière ce pied-de-nez directement adressé à la Marine. Maintenant qu'il y pense, déjà à cette époque, la ville était au bord de l'explosion. Il n'avait qu'une dizaine d'années quand c'est arrivé. Le journaliste a été retrouvé égorgé au milieu de la rue. C'était bien évidemment un message, aucun criminel, pas même le plus stupide, n'aurait laissé de traces dans les rues. La plupart des cadavres rejoignaient la Baie Sanglante. Les eaux sombres étaient déjà surpeuplées. Nathaniel pouvait en témoigner, il y avait largement participé. Pour autant, personne n'a su la vérité dans cette histoire, pas même la Marine. Peut-être tout simplement parce que, personne ne voulait connaitre la vérité. Une mise en scène aussi macabre était un avertissement. À l'attention de tous ceux qui osaient s'en prendre à la grande institution qu'est la Marine. Cette vieille histoire en tête, Nathaniel venait à se demander quel genre de Journaliste pouvait bien être Akis. Prêt à se mouiller pour faire la lumière sur la vérité ? Ou plutôt loin du sang et du danger, à chercher le sujet à succès assis derrière son bureau.
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Jeu 28 Juin - 20:58
« Nan mais ça va, c'est juste un verre... »
Itelzbulger, le vin qui vous veut du bien !


Black D. Nathaniel... D ? Quelque peu étonné, Akis arqua un sourcil sans pour autant savoir quoi dire ou souligner. Était-ce une espèce de nom composé ? Il avait déjà entendu cette espèce de particules à plusieurs reprises... Liga D. Tengen, par exemple, l'un des actuels Empereurs et homme que l'on disait être le plus proche du One Piece. En tant que journaliste, le rouquin avait eu l'occasion de laisser vagabonder son regard sur plus d'un article élaboré par ses compères et collègues, et il lui semblait que cette particule, quoi que discrète, possédait un aspect relativement récurrent. Cependant, comme le nom de son interlocuteur ne ressemblait en rien à un patronyme qu'il aurait pu ouïr naguère, l'écrivain en herbe se contenta de bouter cette information hors de son esprit pour s'acharner plus sérieusement sur le reste des dires et de la posture de cet étranger égaré. Il n'avait pas l'air spécialement hostile ou injurieux : c'était déjà une bonne chose puisqu'une fois de plus, l'envoyé spécial du Global Seken Information s'était élancé au-devant d'une discussion sans chercher à peser au préalable le pour et le contre d'une telle démarche. Il aurait pu se faire moucher... Fort heureusement, cela n'était pas le cas : sa politesse avait suffi à adoucir son interlocuteur, qui avait pourtant balayé les avances de la suave donzelle avec prestance et brusquerie. A quoi cela rimait-il ? Considérant que cet illustre inconnu cherchait peut-être simplement à dénicher le parfait camarade de beuverie, l'habitant d'Enies Lobby récupéra un brin d'audace et d'assurance. Force était d'admettre que les femmes étaient, à leur manière, relativement encombrante... Dans la mesure où, de son côté, le Tokushi se sentait toujours nécessairement obligé de paraître irréprochable et séduisant à leur approche ! En d'autres termes, la pression dont il s'affublait lui-même à l'égard de la gent féminine le poussait à surenchérir constamment dans le domaine de la galanterie... Il provoquait donc sa propre misère, puisqu'il s'ajoutait une dose d'anxiété monumentale en procédant de la sorte. Être parfait, ça n'était pas de tout repos : cela demandait un travail conséquent, constant, et surtout effroyablement méticuleux !

« Vous m'en voyez navré mais... Je débarque tout juste. Je serais bien incapable de vous indiquer un établissement digne de nom. Je suis censé réaliser un interview, mais ma présence ici va certainement s'étaler sur quelques jours, donc... Autant dire que je ne suis pas vraiment pressé. »

L'île était révolutionnaire et Akis avait d'ores et déjà fait un trait sur l'escale brève et précipitée. Il allait rester sur Micqueot tant qu'il n'aurait pas d'article intelligemment composé et susceptible de lui attirer la faveur des lecteurs ! Un pari ambitieux qu'il n'était, à dire vrai, pas franchement certain de pouvoir mener à bien. L'île paraissait si désuète et si misérable, exception faite de ses vignobles, qu'il avait l'impression pugnace que le premier trait de caractère remarquable des indigènes était leur alcoolisme ! Bon, c'était probablement rétrograde et réducteur... Mais pouvait-on réellement affirmer que c'était erroné pour autant ? Difficile à dire. Le rouquin, toutefois, avait été surpris par le qualificatif que ce prénommé Nathaniel avait utilisé pour décliner son identité. Pirate ? Il l'assumait aussi ouvertement ? Il n'avait pas froid aux yeux, cela se confirmait... Si le journaliste n'avait pas la moindre raison d'appuyer dessus avec insistance, et si l'île était dépourvue de présence gouvernementale susceptible de lui compliquer la tâche, ce jeune homme n'en était pas moins apparemment satisfait d'arborer une condition de fieffé criminel... Il en fallait plus pour effaroucher l'inépuisable reporter, bien entendu, mais ce n'était pas tout-à-fait anodin pour autant. Malheureusement, le bougre avait l'air d'être encore un parfait inconnu, à l'heure actuelle... Tant pis. Le Tokushi n'avait plus qu'à se renseigner aussi assidûment que possible quant à ses étranges capacités de séduction...

« Mais rien ne nous empêche de pousser une porte par hasard, n'est-ce pas ? J'ai cru voir une enseigne, un petit peu plus loin dans la rue, attachée à un mur... Une bouteille, je crois... »

Tout en glissant cette information, le civil fit volte face et détailla la ruelle qui s'étendait à perte de vue d'un regard curieux et inquisiteur. L'alcool pouvait effectivement être plutôt fructueux : il pouvait s'agir là d'une méthode fiable pour lui tirer les vers du nez, s'il refusait de parler en étant sobre... Bon, le rouquin avait plutôt intérêt à prendre des notes aussi fidèles et complètes que possible, sans quoi il risquait fortement de s'en mordre les doigts le lendemain venu, mais il n'en restait pas moins relativement optimiste. Certes, il n'était pas l'un des plus grands buveurs que le Monde ait jamais porté, mais il savait néanmoins se défendre et s'arrêter en temps et en heure pour éviter d'être placé dans un état trop déplorable... Il n'aurait donc naturellement qu'à mettre la main au porte-feuille pour offrir à Nathaniel plus de boissons en tout genre qu'il n'en fallait pour se mettre à déblatérer incessamment ! Encore une fois, un stratagème savamment ficelé et terriblement habile, à l'image de son machiavélisme calculateur...
S'il se retint de laisser un rire glauque et exagéré quitter sa gorge déployée, Akis n'en afficha pas moins un sourire bienheureux et amical. Si son désormais compagnon d'infortune acceptait sa proposition, il ne tarderait guère à se mettre en route, tâchant de poursuivre la discussion pour éviter un silence pesant de s'imposer durablement...

« Pirate, donc ? Est-ce que je peux savoir pourquoi ? La liberté, la richesse, la gloire, le pouvoir ? Il y a tellement de profils différents, dans le métier... »

Et pour le coup, le Tokushi lui-même était bien placé pour le savoir ! Il était un envoyé spécial et, par conséquent, il se baladait généralement aux quatre coins du monde pour y rencontrer tout un tas de personnalités différentes, mais habituellement toutes inédites et mémorables à leur manière. Les hors-la-loi étaient parfois de la partie, même si les billets qu'il pouvait écrire sur eux étaient toujours retravaillés a posteriori par les rédacteurs en chef du GSI ou par la censure du Cipher Pol 8... Malheureusement, les journalistes ne disposaient d'une liberté dans leurs thèmes et dans leur manière de traiter l'information que toute relative ! Il s'en contentait, toutefois : il comprenait sans peine que la paix civile nécessitait quelques sacrifices...
 

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Jeu 28 Juin - 23:40


Nathaniel Black

& Tokushi Akis


Le hasard faisait bien les choses à ce qu'on dit et qui de mieux que Nathaniel, pour en témoigner. La vie entière de ce garçon est bercée par le hasard, avec une pointe de feeling. L'instinct, c'est ce qui le fait avancer et parfois même, relever des défis impossibles. Évidemment, cela lui a joué des tours et les exemples ne manquent pas. Tant sur les mers, que par son passé sur Hell's Water. C'est un concept que peu de personnes peuvent comprendre. Préférant une vie bien rangée, ils n'aiment pas les surprises. Le pirate excentrique lui, voit ça comme une façon de défier un destin qui l'a toujours boudé. Pour le coup, qu'est-ce qu'il risque à prendre un verre avec ce journaliste ? Akis semblait inoffensif. Une ruse habile si s'en est une, sortir d'une éventuelle situation épineuse pourrait s'avérer compliqué s'il se laisse aller sur la boisson. Conséquences, Nate se fit la promesse de ne pas trop boire. C'était vain et il le savait, mais heureusement pour lui, il tenait plutôt bien l'alcool. Finalement, tout n'aura pas été mauvais dans sa vie de criminel au cœur des ruelles casseuses de Hell's Water.
Faisant route vers l'établissement mentionné par le reporter, ce dernier prit la parole pour briser le silence qui allait commencer à être pesant. Voilà qu'il était intrigué par le statut de Nathaniel et à raison. Puisque c'est sans se cacher qu'il a avoué être un pirate. La situation joue en sa faveur, puisqu'il doute croiser la justice en terre révolutionnaire. Peu importe à vrai dire, car en réalité, ce n'est rien d'autre que de l'insouciance. Si Nate se dit pirate, il doute être vraiment l'un d'entre eux. Aucune prime sur sa tête aux dernières nouvelles, mais avant tout autre chose, c'est qu'il ignore quel genre de pirate il aspire à être. Sans pitié ? Son oncle, comme sa mère, se cachent tous deux pour éviter l'échafaud. Si Moïra a su mettre à profit cette retraite pour investir les plus beaux quartiers de Hell's Water. L'ancienne pirate n'en reste pas moins une criminelle qui, si par malheur elle reprend la mer, trouvera l'enfer. Quant à Vayne, il fait profil bas et ne peut même pas dépenser l'or qu'il a caché aux quatre coins des mers. Une chose est sure, ce n'est pas sa famille qui va lui montrer la voie. Pourtant, ils ont toujours été une source d'inspiration, alors même qu'il ignorait les liens qui les unissaient.

— Si je vous dis la famille, vous vous foutez de ma gueule ? Répond Nathaniel avec légèreté, pour tout vous dire, je ne saurais dire pourquoi, j'imagine que grandir parmi les criminels jusqu'à en devenir un soi-même, m'a poussé inexorablement vers cette voie.

Pensif, le pirate excentrique parlait plus à lui-même qu'à son futur compagnon de beuverie. Grandir sur Hell's Water est loin d'être facile, y survivre encore moins. Pour ça, il a dû tricher, mentir et peut-être trop souvent, faire couler le sang. Aucun regret sur la vie qu'il a mené, car s'il ne s'était pas salit les mains, jamais il ne se tiendrait aux côtés du rouquin aujourd'hui. Bien qu'il ignore encore pourquoi pirate, cela ne l'empêche pas pour autant d'être fier de ce que cela représente pour lui. La nostalgie pourrait bien devancer l'alcool, poussant Nate à se confier auprès d'Akis. À tort sans doute, car sa position lui donne une certaine influence dans un monde où, le savoir, c'est le pouvoir.

— Nous y voilà je crois, une enseigne avec une bouteille… si on n'y trouve pas de l'alcool, je propose de mettre le feu à la barraque ! Lâche le pirate excentrique avec un sourire inquiétant, je plaisante !

Non, Nathaniel n'est pas ce genre de pirate et d'ailleurs, il est très certainement inclassable. Seul une personne aussi instruite et cultivée que ce journaliste pourrait répondre à cette question. Retrouvant son sérieux, le jeune pirate soupir, fixant cette enseigne qui lui rappelle nombre de souvenirs. Surement autant de bons, que de mauvais, mais peu importe, le passé forge l'avenir, il en est persuadé.

— Si vous tenez à en savoir plus, à vous la seconde tournée et je vous expliquerais pourquoi j'accorde tant d'importance à la piraterie, peut-être alors pourriez-vous me dire en retour quel genre de pirate je vais devenir ?

Nul doute que le journaliste avait dû croiser toutes sortes de personnes sur les mers. Pirates, Hors-la-loi, mais aussi Agents du Cipher Pol ou encore des Chasseurs de primes. Les qualités requises pour son métier, pourrait bien aider Nathaniel à y voir un peu plus clair. Pour l'heure tout ce qu'il sait, c'est qu'il veut laisser son emprunte, mais il ignore l'héritage qu'il veut offrir au monde. Akis n'aurait pas mentionné son statut de reporter, peut-être que le jeune pirate n'aurait pas été aussi loquace sur lui. Il semble néanmoins persuadé que leur rencontre est annonciatrice d'un nouvel élan pour sa carrière. Un allié tel que lui serait un choix plus que judicieux, quand on imagine les informations qu'il détient sur les mers qui les entourent. Le rouquin pourrait même à l'avenir, devenir un ami, seulement si Nathaniel fait l'impasse sur sa paranoïa. Plutôt discrète jusque-là, elle pourrait bien débarquer en trombe si le rouquin lui donne du grain à moudre. Porté par un certain enthousiasme, le pirate excentrique devance le jeune homme et entre dans le bar.
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Ven 29 Juin - 13:40
« Nan mais ça va, c'est juste un verre... »
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La famille ? C'était ça, sa principale motivation pour rejoindre la criminalité et risquer la mort à tous les coins de rue, s'il se faisait attraper par quelques représentants de la justice ? Avec lenteur, le rouquin parvint à articuler logiquement ses pensées. Il avait dû grandir dans un environnement quasiment exclusivement tourné vers la piraterie... Était-ce seulement possible ? C'était stupide, mais il n'avait jamais songé que certaines familles devaient se complaire toute entière dans le banditisme... Ce n'était pas vraiment le genre de choses que l'on racontait le plus fréquemment au sujet des hors-la-loi, après tout. On dépeignait bien plus volontiers leurs forfaits plutôt que leurs affections et leurs attaches... Chose légitime, après tout : ce n'était pas tant ce qui nous avait construit que ce que l'on entreprenait qui formait notre valeur. Pourtant, exposé aussi limpidement, Akis ne pouvait que comprendre où Nathaniel voulait en venir. Lui-même avait été fortement conditionné par sa jeunesse et par les figures bienveillantes de ses deux parents. Il avait grandi à Marineford, et son père, fier gradé de la justice, lui avait enseigné tout un tas de règles morales et éthiques à appliquer en toutes circonstances... Voilà pourquoi il n'avait jamais eu recours au crime de quelque nature que ce fut. Sa mère, plus aimante, n'en était pas moins également une agente du Gouvernement Mondial, des Cipher Pol plus précisément. Dans un tel cadre, il était peu plausible qu'il en vienne à embrasser les idéaux déviants et dissidents de quelques factions tumultueuses ! De là à admettre que leur vie toute entière était régie par l'enfance, en revanche, le journaliste en était nettement moins convaincu. N'était-ce pas une manière pour Nathaniel de se délester d'un élan de culpabilité ? S'il n'était pas vraiment catégorique et s'il n'aimait pas l'idée de ranger des gens dans des petites cases en fonction du courant duquel ils se réclamaient, le Tokushi avait peine à croire qu'un pirate pouvait n'être guère plus qu'un pieux samaritaine, dévot et garant de l'ordre commun. Les héros de cette trempe n'avait pas la moindre raison d'opérer dans la clandestinité... Il demeurait donc curieux face à cette réponse évasive qui soulevait davantage de questions qu'elle ne procurait de solutions. Il allait sans dire qu'il avait encore beaucoup à apprendre de cet interlocuteur pour le moins original... Le trait d'esprit humoristique qui lui échappa lorsqu'ils furent enfin plantés face à l'enseigne atypique de ce tripot fit tressaillir l'envoyé du Global Seken Information avant que ce dernier ne comprenne qu'il ne s'agissait là que d'une vulgaire facétie. Pour le coup, c'était plus qu'il n'en fallait pour l'inquiéter sévèrement, mais il se contenta de feindre le rire, non sans un certain malaise latent.

« Haha... oui... C'est... Rigolo... »

Dans quoi venait-il de se fourrer ? Un pirate qui plaisante à propos d'un incendie criminel... ça commençait bien leur petite discussion, assurément. Akis tâcha de conserver un semblant de prestance et d'assurance, même s'il n'en menait pas large. Et si les autorités locales leur tombaient dessus, d'un coup d'un seul ? Certes, l'île appartenait à une mouvance révolutionnaire et ces derniers étaient probablement moins sévères à l'encontre des criminels de toute sorte que les agents du Gouvernement Mondial... Mais qu'est-ce qui lui garantissait qu'on allait tolérer la présence d'un pirate à l'humour aussi douteux ? Peut-être que Nathaniel avait commis tout un tas de méfaits, et qu'il simulait parfaitement le rôle du jeune insouciant... Si tel était le cas, quel était son objectif ? Voulait-il piéger le journaliste pour réclamer une rançon à ses proches ? Tenter de lui tirer les vers du nez pour en apprendre davantage sur les informations qu'il avait pu se procurer avant le passage de la censure incontournable opérée par le Cipher Pol 8 ? Simplement se défouler sur une âme errante, assimilée au Gouvernement Mondial, pour envoyer à la Marine un message clair et limpide au sujet de son manque flagrant de morale ? Merde. S'il n'aimait pas caser les gens dans des petites cases, justement, le rouquin y était bien fréquemment contraint par son imagination trop fertile. Nathaniel était un forban... Qu'est-ce qui lui prouvait l'authenticité de la bonté qu'il semblait abriter ? Bon nombre de hors-la-loi étaient également de savants menteurs et de fins psychologues. Les psychopathes étaient capables d'usurper une identité et de mener des centaines de personnes en bateau pour réaliser leurs méfaits librement... Il était tombé sur l'un d'entre eux ? Le Tokushi sentit son courage flancher sévèrement. Certes, il avait un but noble, cette fois-ci : obtenir le secret qui semblait se cacher derrière les exploits de séduction de ce pirate itinérant. Il était prêt à tout mettre en oeuvre pour parvenir à cet objectif des plus importants... Tout ? Courir à sa fin prématurée était peut-être trop audacieux, même pour lui... Il se mit à grincer des dents, légèrement nerveux, tandis que son interlocuteur le devançait et pénétrait dans le bar d'un air déterminé. Tant pis pour les regrets et pour les doutes... Il était trop tard pour songer à tout cela. Il s'était engagé jusqu'ici et il devait demeurer fidèle au commencement de cette rencontre : sans quoi il allait offrir à son interlocuteur une raison digne de ce nom de se méfier à outrance.  

« Je ne suis pas vraiment devin et... Je débute à peine, en vérité. Je n'ai encore que quelques années de pratique derrière moi... »

Des années bien chargées, ça oui... Mais une poignée d'années seulement, envers et contre tout. Et même pour un envoyé spécial, les rencontres de ce type demeuraient relativement rares. Il n'avait pas vraiment pour coutume de fricoter avec les criminels... Du coup, la demande de Nathaniel l'étonnait un peu. A quoi cela rimait-il, de toute manière ? C'était bien à lui de décider de la vie qu'il entendait mener... Plutôt que de rassurer le rouquin, cette question l'inquiéta quelque peu. Son interlocuteur envisageait-il réellement toutes les possibilités ? Il allait finir par croire que la blague n'en était pas une, et qu'il planifiait réellement un massacre sur Micqueot dans les heures à venir... Déglutissant et blêmissant quelque peu, remerciant secrètement la lumière tamisée de l'intérieur de la taverne qui ne retranscrivait pas fidèlement le teint pâlot de son faciès, le Tokushi tâcha de se diriger vers une table encore inoccupée en compagnie du séducteur, non sans prolonger la discussion afin de se renseigner toujours davantage sur les motivations de ce forban déstabilisant.

« Vous n'êtes pas connus par les services gouvernementaux, pour l'heure, si ? Je ne me souviens pas avoir vu une affiche de mise-à-prix à votre nom... Donc vous avez encore le choix d'évoluer dans toutes les directions, j'imagine. Même... De quitter la piraterie, pour vous reconvertir dans un autre domaine, éventuellement. »

Et hop ! De quoi se renseigner subtilement sur sa nature de pirate. Si, effectivement, il était de bonne foi et qu'il n'avait été embrigadé là-dedans qu'à cause de sa famille, il ne devait pas tenir à cette étiquette déraisonnablement... N'est-ce pas ? Cela signifiait-il que dans le cas de figure où il voulait catégoriquement demeurer criminel, il était nécessairement doué de néfastes intentions ? C'était réducteur, et un brin trop précipité, comme constat... Cela ne lui convenait qu'à moitié. Enfin, le Tokushi avait posé sa question et c'était déjà une bonne chose : restait à voir comment elle allait être accueillie, et ce qu'il allait pouvoir obtenir comme réplique de la part de Nathaniel. Dans un cas comme dans l'autre, le journaliste ne tarderait guère à prendre place sur l'un des tabourets brinquebalants que recelaient cette auberge. Un petit geste discret à l'adresse du serveur aurait tôt fait de les recouvrir d'alcool...
 

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Ven 29 Juin - 22:04


Nathaniel Black

& Tokushi Akis


La complexité qui entoure Nathaniel pouvait donner mal à la tête, même avec un reporter aussi doué que pouvait l'être le jeune Tokushi. Toute sa vie, il a assisté à l'horreur du sang et des cadavres. Combien de nuits après son départ, il se voit jeter un nouveau corps sans vie dans la Baie Sanglante. Hanté ? Peut-être et ce, même si ceux qu'il envoyait au fond des eaux sombres étaient parmi les pires rebus de Hell's Water. La vraie question est : Un homme est-il un saint, si pour combattre l'horreur, il se fait plus monstrueux encore ? À cette question, le jeune pirate n'a pas la réponse. En réalité, il ne réfléchit pas à ce qu'il fait avant de le faire. Il agit et c'est tout. Face à ce journaliste, son instinct lui dit qu'il pourrait être un allié, voir un ami avec le temps. Pour cela, il choisit d'être honnête, de se montrer tel qu'il est vraiment. Un forban complexe, perdu à la frontière entre le bien et le mal. Jugé souvent hâtivement, souvent pour son appartenance à la piraterie, mais plus encore pour sa personnalité en marge de la normalité et excentrique. Nathaniel était habitué aux regards suspicieux, voir même accusateur. Une chance qu'il fût trop occupé à apprécier le décor qui l'entourait, sans quoi, il aurait pu remarquer l'attitude de son interlocuteur.
La brève confidence du reporter ne l'étonnait pas. C'est pour cette raison qu'il se tourne vers Akis pour répondre à cette question. Jeune certes, mais c'est aussi un regard neutre. Sauf si le pirate excentrique se trompe, mais le journaliste n'a jamais eu écho des événements qui ont frappés Hell's Water. Cela conforte Nathaniel dans son idée que, pour lui, la piraterie est le meilleur choix qui s'impose. C'est pour ça que la tentative du journaliste est louable, mais vaine. Par les liens du sang, ce garçon s'est improvisé pirate et quoi qu'il fasse, on ne verra en lui qu'une menace. Puis, c'est sans compter ses actes criminels avant son départ. Face à cette pensée, il vient à douter sur l'intérêt de réveiller les démons de son passé.

— Les pirates sont des monstres et face à eux, la sainte Marine incarne une justice pure et sans défauts, lâche soudainement Nathaniel qui esquisse un fin sourire, j'ai une question pour vous : pensez-vous réellement que parmi les milliers de soldats de la Marine, gradés compris, tous sont vertueux et justes ? Alors que, si j'étais un soldat plutôt qu'un pirate, nous n'aurions même pas cette discussion.

Surpris par ses propres paroles, Nate vient à s'inquiéter. Akis pourrait mal interpréter ses propos et le juger trop vite. Pensant que c'est un énième criminel persuadé que la justice l'a oublié, lui et sa famille. Si tout était aussi simple, il serait certainement encore sur Hell's Water à boire des bières dans son bar favoris.
Laissant tout le temps qu'il faut au jeune reporter de répondre à cette brûlante question. Nathaniel semble des plus à l'aise dans cet environnement. Bien que, quand le serveur arrive, il est déçu de ne pas trouver du grog parmi les boissons disponibles. Par ce temps hivernal, c'est bien ce qu'il préfère. C'est donc tout naturellement qu'il se tourne vers un vin chaud. L'idée lui plait et il sait par ses talents culinaires, que le vint cuit sublime un plat. À nouveau seul avec Akis, il tient à s'expliquer, peut-être même à se justifier. Certes, il ne doit rien à cet homme, mais il lui a promis de s'expliquer au sujet de la piraterie. Une promesse est une promesse, ça, il a beau être un pirate, il le respecte.

— Il serait tellement aisé pour moi de vous dire que j'ai mené une vie de criminel au milieu du sang et des cadavres, cela justifierait très certainement à vos yeux, pourquoi je suis pirate, mais… rien n'est jamais simple dans ce monde et c'est ce qui fait sa beauté, philosophe Nathaniel qui affiche un large sourire.

À sa manière, il essaie d'explique que le monde n'est pas seulement noir ou blanc. Les nuances jouent un rôle majeur, surtout sur les mers. Un pirate ne peut être qu'un criminel sanguinaire, comme un soldat ne peut être qu'un ardent défenseur de la veuve et l'orphelin. Le point commun à ces deux situations, c'est que ce sont des êtres humains. La nature humaine est ce qu'elle est et même, si elle n'est pas parfaite, elle n'est pas à condamner pour autant. Combien d'hommes et de femmes ont terminés à Impel Down ou Tequila Wolf. Pour un crime commit, alors qu'il défendait leur vie ou celle de leur famille. Nathaniel est le premier à avoir en horreur ces pirates et hors-la-loi qui sillonnent les mers pour faire régner mort et chaos. Témoin de crimes horribles par le passé, commis par des soldats, comme des criminels, il sait malgré tout que sur les mers, tous ne sont pas à envoyer à la mort. La vengeance, ce n'est pas ce qui l'intéresse. Il a déjà pris la tête des responsables qui en avaient après lui sur Hell's Water. Jamais le pirate excentrique ne se lancera dans une vendetta, à moins que la Marine lui donne une bonne raison. C'est ce qu'il aimerait expliquer à Akis, ne serait-ce que pour qu'il considère son point de vue. Sauf qu'à ses yeux, c'est déjà perdu d'avance. Persuadé que bientôt, le reporter ne verra plus que le pirate face à lui et non l'homme, qui dû lutter pour sa vie.
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Dim 1 Juil - 10:51
« Nan mais ça va, c'est juste un verre... »
Itelzbulger, le vin qui vous veut du bien !


Était-ce la couardise qui poussait Nathaniel à embrasser corps et âme l'étiquette dont il s'était lui-même affublé ? Bien sûr, son argumentation était légitime et correcte : tout le monde savait que la Marine n'était pas irréprochable et que certains de ses grades, notamment locaux, recourraient parfois à des petites magouilles afin d'assurer l'épanouissement de leur compte en banque. En tant que journaliste, il avait parfois même eu l'occasion de constater des délits sans avoir pour autant la possibilité de les reporter : le Gouvernement Mondial étouffait bien souvent ce genre d'affaires, se contentant d'évincer et de remplacer les gradés incriminés sans alerter l'opinion publique à ce sujet. Cette posture manquait de transparence et de clarté, c'était un fait indéniable, mais Akis n'avait toutefois pas la moindre raison de la critiquer ouvertement. Que les citoyens soient au courant des imperfections qui tâchaient le système n'était pas une nécessité... Paradoxal, pour un envoyé spécial, généralement déterminé à l'idée de faire briller la vérité. Mais c'était probablement là une once de maturité qui avait su germer en lui : aucun système ne pouvait être parfait et certains individus mettaient toujours tout en oeuvre afin de faire passer leurs propres personnes avant celles d'autrui. C'était un mécanisme strictement humain, et il semblait, du point de vue du rouquin, que cela ne justifiait en rien l'appartenance de Nathaniel à la grande famille des pirates. En fin de compte, il ne faisait qu'imiter les comportements déviants de ces gouvernementaux déviants en les prenant en exemple : une ironique façon de continuer à enclencher les engrenages qui menaient à ce cercle des plus vicieux. Puisque certains luttaient pour eux-mêmes, envers et contre toute morale et toute éthique, d'autres se le permettaient et devenaient précisément les moteurs de la culpabilité de leurs successeurs... C'était infini. Le Tokushi ne voyait donc pas vraiment où son interlocuteur voulait en venir : il se contenta de réfléchir en commandant un verre de vin chaud, à son tour, imaginant qu'il valait mieux recourir à l'alcool sans plus tarder. Cette discussion-ci n'était pas spécialement désagréable, même s'il ne pouvait malheureusement pas se détendre pleinement en la présence d'un criminel, quelle que soit son ouverture d'esprit et son intelligence apparente, mais il n'était pas vraiment venu pour échanger ce type de propos...

« Les soldats sont souvent plus dévoués que véreux. Les quelques points noirs n'occultent pas la pureté du reste du tableau. Quant aux pirates... J'aurais tendance à demeurer plus sceptique. »

Il s'était forcé à répondre pour nuancer les propos de Nathaniel mais il s'était contraint de le faire en demeurant modéré dans ses dires. Aux yeux d'Akis, c'était l'évidence même que de considérer que la majeure partie des criminels étaient des monstres imbus de même, avides de richesses et de gloire, prêts à tout pour assouvir leurs désirs les plus sinistres et les plus macabres, aux dépens même de la survie d'autrui. Il ne niait pas l'existence de brigands désintéressés et rêveurs, il considérait purement et simplement que ces derniers n'étaient pas majoritaires ou qu'ils étaient, en tout cas, moins remarquables. Les Yonkous en étaient de parfaits exemples : Erika Orato et Hadès Tenryon étaient dotés d'une réputation sévère et intraitable, despotique même, là où seul Eko Taka semblait militer au nom de l'équilibre mondial. Demeurait Liga D. Tengen, que personne ne parvenait à saisir réellement et qui pouvait bien, aux dernières nouvelles, ne chercher ni plus ni moins qu'à distiller le chaos partout où il errait...
Tandis qu'on leur apportait leurs consommations, l'envoyé du Global Seken Information trinqua brièvement avec son interlocuteur avant d'avaler une généreuse lampée d'alcool. Il allait bien avoir besoin d'une telle quantité de breuvage pour s'aviner confortablement... De quoi lui permettre d'aborder leurs discussions à venir l'esprit serein. Soucieux toutefois de ne pas sembler trop muet ou trop passif, afin de ne pas attiser la méfiance de son interlocuteur, le Tokushi se contraignit à surenchérir timidement.

« Mais dans ce cas... Pourquoi la piraterie ? Il existe beaucoup d'alternatives... La Révolution, par exemple. Certaines îles non affiliées au Gouvernement Mondial acceptent les ressortissants criminels, également... Vous pourriez vivre calmement sur Micqueot, j'imagine. »

Akis avait comme la ferme impression que Nathaniel ne lui disait pas tout : qu'il y avait une véritable raison derrière son appartenance à la mouvance des pirates, et qu'il n'osait, pour l'heure, pas encore l'assumer. Avait-ce un lien avec son charme infaillible du point de vue de la gent féminine ? Son secret résidait-il dans sa clandestinité ? Le journaliste allait-il devoir renier son appartenance au Monde civil afin de voir des hordes de jeune femme s'amouracher de son être si délicat et si harmonieux ? Si tel était le cas, allait-il accepter de quitter son travail, son domicile et sa copine pour une vie de débauche et d'errance impie ? Ses parents le déshériteraient sans nul doute et il n'était pas certain d'avoir les tripes suffisamment attachées pour lui permettre de s'épanouir dans une telle voie. La vue d'un cadavre suffisait généralement à le révulser, alors enfoncer une épée dans un abdomen lui semblait hautement improbable... Cette simple perspective suffisait même à le rendre nauséeux. Le garnement atypique songea donc que si tel était le cas, il devrait se contenter de recourir à son charme naturel à l'avenir. Il ne serait jamais capable de s'épanouir en dehors de sa condition actuelle... Une nouvelle gorgée d'alcool le fit momentanément grimacer et suffit à souligner puissamment cet état de fait. Mais il était encore trop tôt pour désespérer totalement : peut-être que tout cela n'avait rien à voir avec la mystérieuse condition de criminel de son interlocuteur. Le secret qu'il défendait était peut-être parfaitement légal... Et peut-être même que d'autres personnalités en jouaient ouvertement ! Certains chanteurs particulièrement en vogue, par exemple... Voire même des hauts dignitaires de la Marine ? Difficile à dire, mais Nathaniel ne semblait pas vraiment les porter dans son cœur : était-ce parce qu'ils maîtrisaient les mêmes arcanes ? Dans de telles circonstances, une rivalité pouvait effectivement s'installer promptement... Chose qui aurait au moins le mérite d'expliquer pourquoi le jeune pirate ne voulait pas s'en retourner à une vie banale, malgré l'absence de prime trônant sur sa nuque ! Restait à savoir ce qu'il en pensait : peut-être que sa réponse offrirait au Tokushi quelques armes pour lever progressivement le voile de ce mystère décidément passionnant...
 

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Dim 1 Juil - 22:08


Nathaniel Black

& Tokushi Akis


Tout était si compliqué chez Nathaniel et pourtant, lorsqu'il a quitté Hell's Water, rien ne paraissait plus simple pour lui que de rejoindre la Piraterie. La liberté, c'est ce qui lui avait toujours fait défaut. Bien que libre de ses mouvements sur son île natale, il était sans cesse en train de courir. La Marine voulait lui mettre la main dessus, les criminels locaux aussi et parfois même, les habitants. Tout au long de sa vie, un jour ou l'autre, quelqu'un lui a couru après. Rien ne change finalement, puisque pour un pirate, le sentiment de liberté n'est qu'illusoire finalement. Naviguer libre, faire ce que bon leur semble, ça ne dur qu'un temps. Sauf peut-être les empereurs, qui avait tant de pouvoirs sur les mers, qu'ils étaient hors d'atteinte. C'était ça alors le grand projet de Nate ? Devenir empereur… non, trop de responsabilités. Un jour ou l'autre, ces figures de la piraterie tomberont. Par la Marine ou par un pirate ambitieux. Le pirate excentrique veut nager entre deux eaux, être tout à la fois un héros et un criminel. Libre de ses mouvements, il veut que son résonne sur toutes les mers et que quiconque croisera sa route, sache quel genre d'homme il est et ce qu'il est prêt à faire. Tout ça, c'était encore difficile à définir pour Nathaniel. Mieux que n'importe qui, il savait que la liberté coûte cher et qu'elle est éphémère. Pour l'heure, il se contente de hisser le pavillon à tête de mort. Au nom de sa famille, comme il l'a expliqué, mais surtout pour lui. Les règles, ce n'est pas pour lui et il n'y a que les Pirates, qui ont la force de les transgresser.
Un avis que ne devait certainement pas partager le reporter. Tout d'abord, parce que c'était assez utopique et vague comme réponse, mais surtout, parce que ça allait à l'encontre des valeurs du rouquin. Akis l'avait prouvé avec sa réponse, il était proche du Gouvernement Mondial. Le jeune pirate le savait déjà, c'est pour cette raison qu'à cette réplique, il esquisse un sourire amusé. Grandir dans deux mondes différents, impose forcément deux visions différentes. Reste à savoir lequel des deux est le plus flexible sur le sujet. Nathaniel pensait qu'en tant que journaliste, Akis le serait bien plus que lui. À sa grande surprise, ça ne semble pas être le cas, puisqu'il insiste et surenchérit sur le sujet. Mener une vie de sédentaire ou gagner la cause de la Révolution ? C'était ça les options ? La terre, il avait donné pendant près de seize années et ça ne lui a pas réussie. Quant à la Révolution, il est étonné que le reporter la mentionne. Tout simplement parce que le pirate excentrique peine à croire qu'ils soient mieux lotis que les pirates. Au final, ce sont des criminels comme les autres, bien qu'ils prétendent se battre pour le peuple. Oui, Nate a une opinion peu flatteuse sur la Révolution, mais ça, il se garde bien de le dire.

— Je doute réussir à vous faire entendre mon point de vue, mais je veux bien essayer de vous faire voir la piraterie autrement, dit-il finalement non sans un élan d'enthousiasme, Hell's Water, ça vous parle ? C'est là que j'ai grandi, au milieu du sang et des cadavres, comme dit plus tôt…

L'histoire de Nathaniel est longue, mais des plus intéressante si on s'attarde sur les détails. Sauf que pour cette fois, il va faire l'impasse sur l'épopée que fut sa jeunesse et s'intéresser au plus important. La raison pour laquelle il a rejoint la piraterie.

— J'aimerais vous dire que je hais la Marine du plus profond de mon âme pour ce qu'elle a pu faire sur Hell's Water et ce qu'elle fait surement encore, mais il n'en n'est rien, annonce le jeune pirate avec amusement, j'ai pris ma revanche sur les responsables et je ne compte pas me lancer dans une chasse aux mouettes.

Le Gouvernement Mondial a la fâcheuse habitude de condamner tous les pirates, pour ceux qui sont violent et sans pitié. Difficile de leur donner tort quand on regarde ceux qui navigue sous le pavillon à tête de mort. Un réflex auquel on ne prendra pas le pirate excentrique. Néanmoins, s'il le croise un membre du Gouvernement, quel qu'il soit et que ce dernier vient à lui barrer la route, il ne tendra pas l'autre joue. Nathaniel ne sera peut-être pas le premier à frapper, mais il sera le dernier debout. Quitte à avoir une cible sur le dos.

— La vérité, c'est… pourquoi pas ? Hell's Water, aussi crasseuse soit cette maudite ville, m'a appris que le monde n'est pas tout noir ou tout blanc, qu'il y a des nuances et je veux être dans cette nuance, le pirate légendaire qui a mit le monde à genoux par son simple nom… plutôt classe, non ?

Le jeune pirate ne peut s'empêcher de rire à ses propres paroles. C'était néanmoins une indication sur ce qui pousse réellement Nate vers la piraterie. Il veut marquer l'histoire de ce monde et à jamais graver son nom sur les mers. Un défi de taille, pour un garçon qui ne manque pas de volonté. Pas sûr que cela soit suffisant. La Marine n'est rien d'autre qu'une entreprise, où pour briller, il doit monter en grade. Seulement en haut de l'échelle, il sera reconnu. Cela prend toute une vie à certain et même au sommet, on n'est respecté que par un grade. Nathaniel veut que son seul nom suffise à mettre fin à une guerre. Soldat de la Marine, comme pirates. Tous déposeront les armes quand le pirate excentrique apparaitra, sans jamais avoir recours à la force. Voilà, pourquoi ce garçon a rejoint la piraterie. Pour que tous, craignent sa seule présence. Pirates, soldats, révolutionnaires et même le Gouvernement Mondial. Tous. Un défi irréalisable, mais c'est lorsqu'on a de grands rêves, qu'on réalise de grandes choses.
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Lun 2 Juil - 10:03
« Nan mais ça va, c'est juste un verre... »
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Plutôt classe ? Gol D. Roger ? C'était une façon de voir les choses... Si le journaliste comprenait sans peine ce que Nathaniel appréciait dans la vie de pirate qu'il avait à mener, à savoir les perspectives de gloire et de renommée, notamment évoquées par les exploits tout juste voilés du précédent Seigneur des Pirates, il avait en revanche bien de la peine à considérer qu'il s'agissait d'une vie digne de ce nom. Pour un Empereur ou un Capitaine Corsaire, combien de pirates vouaient-ils leur existence à un néant inextirpable, à une fin désastreuse et pathétique, sinon tragique ? Dans les faits, le garçon qui lui faisait face et qui lui tenait tête sur cette question éthique avait largement plus de chances de finir sa vie derrière les barreaux ou avec une corde autour du cou que de jamais connaître le prestige des hautes strates de la criminalité. Akis, pourtant, ne répondit pas à brûle-pourpoint. Il avait conscience du fait qu'il n'était pas nécessaire de se précipiter, puisqu'il risquait involontairement de s'enflammer : plus on prenait une discussion à cœur et plus elle pouvait devenir véhémente. S'il était incompréhensif, en fin de compte, il se fichait bien de savoir si son interlocuteur allait s'en tirer vivant ou s'il allait réussir à déjouer tous les pronostics afin de se hisser jusqu'aux positions qu'il semblait miroiter. Dans un cas comme dans l'autre, l'important, c'était qu'ils se faisaient face ce jour-ci... Le reporter porta son verre jusqu'à ses lèvres et s'en offrit une généreuse rasade, afin de récupérer un semblant de sang froid et d'énergie. Il s'autorisa, durant ce laps de temps, une légère divagation au sein du fil de ses pensées. Hell's Water... Il avait bien vu ce nom de localisation gribouillé à quelques occasions, mais à dire vrai, il ne s'était jamais spécifiquement intéressé à ce dossier. Il existait quasiment deux cent royaumes affiliés directement au Gouvernement Mondial à travers le Monde... Si l'on ajoutait les îles d'une importance capitale mais qui conservait leur indépendance, à l'instar de Trader ou de Kaiten-Su, on arrivait promptement à un chiffre titanesque, qui dépassait l'entendement : nul ne pouvait tout connaître du moindre de ces royaumes et le Tokushi n'y faisait guère exception. Cependant, les dires de Nathaniel semblaient incriminer les représentants locaux de la Marine, ou en tout cas remettre en doute la noblesse de leurs idéaux. Selon ses propres aveux, cela ne semblait guère être le genre d'endroit où une enfance équilibrée pouvait se construire et s'épanouir... Était-ce pour cela qu'il avait opté pour la voie de la clandestinité ? Parce qu'il n'avait jamais eu l'occasion de goûter à la quiétude d'une vie banale ? L'envoyé spécial, de son côté, regrettait parfois l'effervescence qui agissait sa propre existence... Alors embrasser une condition de criminel lui semblait tout bonnement inconcevable.

« Admettons... Je ne comprends toujours pas ce que vous trouvez d'attrayant à la vie de pirate. C'est peut-être juste parce que je ne l'ai jamais vécue moi-même... »

Il s'était empressé de nuancer ses propos afin de ne pas se montrer trop catégorique : il n'oubliait pas, bien sûr, qu'il faisait face à un hors-la-loi et que ce dernier, de surcroît, avait l'air d'avoir vécu un large pan de sa vie dans un réservoir à brutalité et à débauche. Était-il susceptible d'être épris d'un accès de colère et de rage ? Si tel était le cas, risquait-il de fondre sur le journaliste pour le passer à tabac d'une minute à l'autre ? La question demeurait en suspend et risquait de l'être encore un bout de temps... Du moins Akis l'espérait-il ardemment : il n'avait guère l'ambition de se faire dépouiller à cause d'une simple curiosité libidineuse et déplacée ! Dans l'absolu, mieux valait encore prendre quelques précautions afin de s'éviter une déconvenue glaçante. Non sans s'offrir au préalable une nouvelle gorgée du breuvage ardent qui lui ravagea la gorge une fois de plus, offrant à son corps le brin de chaleur qu'il aurait préféré charnel mais qu'il n'avait eu de cesse de désirer secrètement depuis son arrivée sur North Blue, l'écrivain en herbe ne tarda guère à renchérir, tâchant d'affiner son point de vue et la perception que son interlocuteur pouvait s'en faire.

« Je veux dire... Vous avez vraiment une raison de préférer cette vie à celle d'un marchand, à celle d'un forgeron, ou à celle d'un quelconque politicien ? Il y a tellement de choses à faire... »

Le Tokushi, de son côté, n'avait jamais vraiment eu de liberté complète pour choisir son propre avenir. Il avait été conditionné par son enfance, bien sûr, et par le cadre prestigieux et privilégié au sein duquel il avait eu tout loisir de s'épanouir. Marineford était la base la plus gargantuesque de la Marine et sa ville, à défaut d'être parfaitement tranquille, puisque rythmée par le bruit des bottes et des canons, avait ce quelque chose de serein et d'apaisant. On s'y sentait en sécurité et les larcins étaient rarissimes, pour ne pas dire exceptionnels. Sa mère et son père, quoiqu'aimants, avaient toujours souhaité le destiner à une carrière d'agent du Gouvernement Mondial, comme eux. Le statut d'envoyé spécial avait été un compromis intéressant : courir après la vérité, y compris sur les champs de bataille, cela avait fini par séduire même son paternel, pourtant grincheux à l'idée que sa progéniture finisse sa vie à rédiger des billets. Il allait sans dire, en revanche, que le garnement n'aurait jamais pu jouir du plein soutien de ses géniteurs s'il avait décidé de s'octroyer un avenir encore plus quiet... Était-il mécontent de son choix ? Pas vraiment. Il était encore en bons termes avec sa mère comme avec son père, retournait les visiter régulièrement et, grâce à son statut, possédait la chance inouïe de s'ouvrir l'esprit jour après jour. Sa soif de découverte était sans cesse assouvie, dans de telles circonstances...

« Je ne veux pas m'immiscer dans vos choix de vie, qu'on s'entende bien. Je pense simplement que tout un chacun peut s'épanouir dans une voie ou dans une autre sans mettre sa vie en danger. »

Le Monde, après tout, était déjà bien assez vaste et redoutable tel quel. On pouvait y frissonner d'exaltation ou de frayeur à chaque instant... Pourquoi y rajouter des querelles humaines sanglantes et omniprésentes à travers le globe ? Ils avaient tant à découvrir, tant d'océans à arpenter... Combien d'hommes pouvaient se targuer d'avoir observé les confins du Nouveau Monde ? Ce chiffre n'augmenterait-il pas exponentiellement si l'on cessait de guerroyer constamment ? C'était là une énigme que le Tokushi n'était pas prêt de résoudre : il n'en avait de toute manière pas la prétention. Il laissait cela aux philosophes et aux autres intellectuels : lui n'avait qu'à découvrir, et qu'à ressasser. Un travail déjà plutôt prenant, par ailleurs...  

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Lun 2 Juil - 20:40


Nathaniel Black

& Tokushi Akis


Plutôt difficile de faire comprendre son point de vue au reporter, mais Nathaniel n'abandonne pas. C'est avec attention, qu'il écoute chacune de ses paroles et le tout, avec un calme remarquable. Aucun signe d'hostilité, simplement quelques sourires amusés à certaines des répliques d'Akis. La curiosité de ce dernier était plaisante, autant que dévouement au Gouvernement Mondial. Un point que respectait le jeune pirate, qui ne reviendrait pas là-dessus. Tout ce qu'il voulait au fond, c'était faire comprendre au rouquin qu'il n'était pas de ceux qui perpétue des carnages sur les mers. Bien sûr, il a eu son lot de sang, comme il l'a brièvement expliqué, mais si c'était parfois sa position qui l'obligeait, il a fait tout pour survivre. Évidemment, c'était peut-être pour lui un moyen de se donner bonne conscience et n'avoir aucun regret. À ça, il sait déjà ce que lui répondrait le journaliste. La violence engendre la violence, un cycle sans fin. C'est d'ailleurs ce qui poussait le pirate excentrique à ne pas s'étaler sur le sujet, car il aurait raison de penser cela. Nate est le premier à reconnaitre les défauts dans son obsession pour la piraterie, mais aussi, au sujet de la loi du talion. Le passé n'est pas seul en faute à ce sujet.
Une nouvelle fois, la question du reporter était justifiée. Intelligent, il savait soulever les points importants de cette conversation. Nathaniel lui, ne faisait que se défendre face à l'incompréhension du rouquin. Cela s'avérait bien plus aisé que précédemment, car cette fois-ci, la réponse était toute trouvée pour le pirate excentrique.

— Le danger… voilà pourquoi je ne préfère cette voie plutôt qu'une autre, révèle-t-il avec conviction, l'adrénaline qui monte, le calme qui précède la bataille… tout ça vous transcende et plus que jamais, vous rend vivant.

La réponse était animée d'une réelle passion. Nate se revoit en train de courir dans les rues de Hell's Water pour échapper à la Marine. C'est ainsi qu'il a toujours mené sa vie, pourquoi en serait-il autrement ? Les ennuis lui collent à la peau, mais au fond, il ne voudrait pas qu'il en soit autrement. Par peur de l'ennui surement ou par simple habitude.

— Je sais que vous me prenez pour un fou, préférer le danger et savoir la mort qui me guète, à une vie rangée derrière des fourneaux par exemple, explique Nathaniel pour une révélation qui pourrait bien surprendre, car oui, je ne suis pas que pirate, je suis cuistot et plutôt doué d'après mes précédents supérieurs… non, aucun d'eux n'est mort, j'ai bien trop de respect pour eux.

Un fin sourire vint animer le visage du pirate excentrique, qui se permit une petite pique amicale. L'intention était bien en ce sens, à aucun moment il n'a cherché à blesser le journaliste.
Face à l'insistance d'Akis, Nate se demanda s'il n'avait pas peur de lui. Pourtant, c'était un reporter et il avait dû connaitre les terrains, peut-être même la bataille. La peur, ça doit le connaitre. Le jeune pirate aurait donné cher pour lire dans sa tête. Pour savoir s'il craint pour sa vie à cet instant précis. Étrangement, cette pensée le chagrine. Nathaniel apprécie la curiosité du rouquin et sa pugnacité sur le sujet qui anime leur discussion. La voie qu'il avait choisie lui allait comme un gant, mais le garçon était tout autant persuadé que la vie de pirate lui allait bien. Il refuse qu'on pense que c'est un dégénéré sanguinaire. Certes, il a fait couler le sang et parfois, il a aimé, ça il ne pourra jamais le nie. Laisser ses démons surgir du plus profond de son âme, pour se laisser enivrer par une barbarie bestiale. L'exemple tout trouvé : la mort de Lan Feng, le mafieux responsable de la vie misérable qu'il a eut sur son île natale.

— Peut-être que cela va vous paraitre étrange… mais je vous apprécie, Tokushi Akis, et c'est avec sincérité que je vous dis ceci, si tous les soldats de la Marine qui ont croisés ma route sur Hell's Water était comme vous, alors la ville se porterait comme un charme.

Le message était passé, mais était-il assez rassurant pour le reporter ? Rien n'est moins sûr, car si Nathaniel l'apprécie, qu'est-ce qu'il empêche de prendre sa tête. C'était un pirate après tout, la question pouvait être posé. L'image de la piraterie, c'est ce que le jeune pirate cherche à combattre. Naïvement peut-être, car elle remonte à bien des siècles avant cette air. Maladroitement surement, car il sait faire preuve de violence quand il le souhaite, qu'elle soit justifiée ou non. Éternellement à la frontière du bien et du mal, c'est peut-être ça, son fardeau finalement.

— Pourriez-vous envisager de me tutoyer ? Le ton de cette conversation est bien trop sérieux à mon goût, soupir-t-il pour conclure.
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Mar 3 Juil - 10:08
« Nan mais ça va, c'est juste un verre... »
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Alors que l'alcool faisait son petit bout de chemin, le journaliste se mit à se demander s'il avait été enjoué à l'idée de faire boire son interlocuteur pour lui arracher la vérité de la bouche ou s'il avait simplement songé, subrepticement et inconsciemment, qu'il s'agissait là de la méthode la plus fiable pour s'octroyer un brin de courage. Dans un cas comme dans l'autre, le résultat était le même : s'il continuait à cette allure, il serait bientôt largement plus ivre que Nathaniel... Or, l'objectif d'Akis n'était pas non plus de finir par cracher ses boyaux... Il avait un secret à obtenir, à tout prix ! Aussi prit-il la décision de délaisser quelque peu son verre et le breuvage puissant qui y séjournait, se focalisant plus amplement sur les dires de son interlocuteur qu'il parvint à gober au vol. La première fournée de mots qui lui furent destinés ne l'aidèrent guère à retrouver bravoure et assurance, puisqu'ils furent teintés de ce qu'il espérait être de l'humour mais qui était, du point de vue du commun des mortels dont il faisait indéniablement partie, d'un mauvais goût absolu. Venait-il sérieusement d'évoquer la mise à mort de ses supérieurs, et de ses propres mains, comme d'une éventualité digne de ce nom ? Le civil fit de son mieux pour ne pas déglutir, relativement apeuré. Il avait toujours eu le chic pour se placer dans des situations grotesques et inextricables : cette tendance était-elle en train de se vérifier, une fois de plus ? Le pauvre rouquin commençait à songer qu'il aurait mieux fait de demeurer précieusement planqué à Enies Lobby ou, à la rigueur, de s'en tenir à la mission qu'on avait fait sienne. Un simple interview... S'il s'y était cantonné, il n'aurait jamais éprouvé un frisson de frayeur de ce calibre ! Enfin, il était dorénavant trop tard pour faire marche arrière... Et puis, le Tokushi parvint à remarquer que pour l'heure, Nathaniel ne semblait cultiver aucune animosité à son égard. Cette perspective fut renforcée lorsque ce dernier loua la sympathie de l'envoyé du Global Seken Information, qui cligna des yeux, légèrement hébété, avant de sourire timidement. Malheureusement, le journaliste comprenait que des soldats n'aient pas le luxe de jouer autant de bienveillance et de bonté qu'il n'avait l'air de le faire, de son côté : leurs prérogatives n'étaient pas les mêmes, et les Marines devaient de leur côté faire face à une pression et à une rigueur martiale qui les empêchaient de se montrer trop doux avec les potentielles menaces qu'ils croisaient. Restait que son homologue roux avait l'air de dire que les gouvernementaux d'Hell's Water étaient particulièrement avides de brutalité... Était-ce seulement une question de point de vue, ou une vérité à nuancer ? La guerre poussait parfois à la violence, parce que cette dernière n'était ni plus ni moins que la seule réponse qu'on pouvait lui apporter...

Finalement, Nathaniel fit part à Akis d'une demande que ce dernier n'attendait pas vraiment : la proposition de se tutoyer l'un l'autre. La chose était surprenante pour deux raisons : premièrement, le journaliste de son côté n'avait pas vraiment songé à recourir à une telle forme de familiarité. Il ne détestait pas vraiment cet inconnu qu'il avait encore bien du mal à cerner, mais il s'agissait envers et contre tout d'un pirate, et il songeait que ce type de criminels avait besoin de se sentir respecté ou, à défaut, craint... Deuxièmement, il lui semblait loufoque qu'un homme qui prenait le parti de vivre en guerroyant à chaque occasion contre les troupes de la Marine prenne également la décision de demander son avis à l'interlocuteur qu'il souhaitait tutoyer. Encore une anomalie paradoxale que l'habitant d'Enies Lobby laissa filer sans rechigner : il n'avait pas vraiment envie de chercher la petite bête face à une personne qui s'autoproclamait hors-la-loi. Simple mesure de sécurité assez évidente, en fin de compte...

« Ça me convient, oui. »

Une fois n'est pas coutume, une réponse laconique : le Tokushi ne voyait aucune raison d'argumenter, ni dans un sens, ni dans l'autre. Dans les faits, que lui et le pirate se tutoient ou qu'ils se vouvoient ne lui changeait pas grand chose... Absolument rien, même. Recourir au tutoiement lui permettait a contrario d'installer une certaine forme de proximité entre lui et son interlocuteur : de quoi atteindre ses secrets les mieux gardés d'autant plus aisément... De quoi, en d'autres termes, savoir comment il parvenait à séduire les femmes les plus attirantes d'un simple coup d’œil ! Se remémorer la grandeur et la noblesse de son objectif journalier permit à l'écrivain en herbe de se ressaisir, et de récupérer un semblant d'audace et d'assurance. Était-ce l'alcool qui, à son tour, venait se mêler à l'équation afin de fausser son jugement et d'induire sa prudence en erreur ? Possible, mais il n'allait pas tâcher de refréner son ambition maintenant qu'elle commençait à vouloir se faire entendre ! Il lui fallait une manière discrète d'amener ce sujet sur le tapis... Et le jeune rédacteur avait déjà sa petite idée en tête. Sans plus attendre, il prit donc la parole d'un air curieux et détaché, corrigeant son amorce en songeant à la demande que Nathaniel venait de lui adresser.

« Vous... Enfin, tu as des camarades, des compagnons ? Les pirates sont souvent en bandes... Et tu viens de dire que tu avais des supérieurs, en tant que cuisinier. »

Il espérait que cette question n'était pas indiscrète mais comme Nathaniel avait montré une certaine propension à parler de lui ouvertement, il imaginait qu'il ne possédait pas de réel tabou. Si tel était le cas, Akis pouvait donc l'interroger librement et laisser s'exprimer sa facétie... En l'occurrence, il ambitionnait d'en savoir plus sur son interlocuteur afin de le mener, petit-à-petit, à en dévoiler davantage sur sa manière de vivre au quotidien. Était-il un solitaire ? Disposait-il d'un équipage de camarades qui l'attendaient quelque part ? Avait-il des complices, sur Micqueot, actuellement ? Se renseigner sur de tels sujets permettait de surcroît à l'envoyé du Global Seken Information de prendre les devants en cas de pépins. S'ils étaient plusieurs et que la situation dégénérait, le garnement saurait qu'il avait besoin de prendre davantage de précautions pointilleuses que si son interlocuteur actuel était absolument seul... Optimiser sa survie en environnement possiblement hostile, c'était là le premier de ses crédos ! Ensuite, en apprenant davantage de choses sur l'existence même du forban, il pouvait trouver un angle d'attaque plus pertinent et plus chirurgical pour se renseigner quant à sa mystérieuse capacité de séduction... Il affinait son jugement, et n'allait pas tarder à mettre son habileté spirituel au service de son charme sempiternel : lorsqu'il en saurait plus sur ce qui rendait ce Nathaniel apparemment si irrésistible pour la gent féminine, il n'aurait plus qu'à l'imiter !
 

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Mar 3 Juil - 18:33


Nathaniel Black

& Tokushi Akis


Une dernière gorgée et Nathaniel fini son verre, alors qu'au même moment, Akis accède à sa requête. Affichant aussitôt un sourire ravi, il vient à se demander si l'alcool ne commence pas à lui faire un peu tourner la tête. Pourtant habitué aux beuveries, le vin semble avoir un effet bien moins agréable sur lui. Pour éviter toutes catastrophes, il en reste là, mieux vaut ne pas vomir le frugal repas avalé plus tôt – sur le reporter qui plus est. Déjà que le jeune pirate à la net impression que ce dernier tient à garder ses distances. Les doutes, accentués par l'alcool, l'emmène timidement vers ses pires travers : la paranoïa. Inquiet, il devient presque nerveux et jette même de temps à autre un regard au-dessus de l'épaule d'Akis. Un piège ? Peut-être, après tout, les voilà assis là depuis longtemps. Le Gouvernement était peut-être sur le point de reprendre l'île. Quant à ce journaliste, il était peut-être là pour occuper le pirate. Pourquoi ? Pour éviter qu'il ne terrasse la Marine à lui tout seule. Cette seule pensée fit maladroitement pouffer de rire Nathaniel. Quelques secondes après la question de son camarade. Tentant de retrouver son calme, il peine à arrêter de rire.
La paranoïa mêlée à l'imagination d'un gamin de cinq ans, ça fait des ravages. Bien plus que tous les pirates réunis. Difficile de croire que le pirate excentrique était un tel danger pour le Gouvernement. Au mieux, il sera mis aux fers pour éviter qu'il ne cause des ennuis et au pire, il sera ignoré. Chagriné par cette idée, il perd maintenant son sourire. Retrouvant soudain son calme, pour revenir à la question du reporter. Impossible pour le forban de savoir où voulait en venir Akis, mais il se prêta une nouvelle fois au jeu. Plus que ravi de ne plus avoir à se justifier sur son appartenance à la piraterie.

— Je me suis fait quelques camarades ici et là, confesse Nathaniel avec légèreté, mais à part ça, je voyage seul, pas d'équipage en vue si ça t'intéresse.

Bien trop habitué à jouer en solo, Nathaniel évitait de naviguer au sein d'un équipage pour l'instant. Cela ne l'empêchait pas pour autant, de louer ses services à bord de navire. Comme des pêcheurs ou marchands, en échange d'un voyage gratuit. Les talents de cuisinier du garçon étaient appréciés, bien qu'encore limité à cause de sa faible expérience. Marins et marchands sont rarement difficile quant à ce qu'il mange, une aubaine pour lui. À ce sujet, le pirate excentrique était quel que peu intrigué par les paroles du reporter. Akis avait relevé l'information sur les supérieurs mentionnés plus tôt. Plongé instantanément dans une sereine nostalgie, il vient à se rappeler une histoire en particulier.

— L'alcool délit les langues à ce qu'on dit, alors… j'ai rejoint la criminalité par défaut, car c'était ça ou finir sous un pont comme les femmes qui m'ont élevé, mais lorsque je me suis passionné pour la cuisine, j'ai vu une porte de sortie, même s'il était déjà trop tard pour moi.

Travailler pour Lan Feng n'a pas tardé à étoffer le curriculum de Nathaniel. Déjà bien garni, mais une jeunesse de délinquant à dépouiller les gens les mieux loties de Hell's Water. Tout cela le ramène loin dans son passé, mais ça montre aussi qu'il n'y a pas que du mauvais à tirer de sa vie sur cette terre maudite. C'est d'ailleurs sur un de ses meilleurs souvenirs qu'il échoue avec cette confidence.

— Autant te dire tout de suite, sur Hell's Water, c'est loin d'être de la grande gastronomie et le domaine est très machiste, soupir le jeune pirate qui ne manque pas d'exemple, pourtant, une femme tenait tête à tout ces chefs qui ne marchaient que pour le fric, Rosa… travailler sous ses ordres a été ce qui a pu m'arriver de mieux et j'aime à penser que, c'est elle qui m'a sortie de la rue…

La vérité était bien plus complexe que ce que le laissait penser les paroles de Nate. Plusieurs personnes sont venues à son secours pour lui éviter la prison, ou pire, la mort. Rosa était l'une d'elles, mais c'est à Maverick qu'il doit le plus. Au final, il avait des compagnons, mais il les avait laissés derrière. Le regard de Nathaniel se troubla et contre toutes attentes, il sécha une larme au coin de son seul œil valide. Il ne compte pas là une histoire d'amour, mais une relation tout aussi puissante.
À cette époque, Nathaniel trouvait des repères là où il pouvait. Maverick était une figure paternelle pour lui, toujours là quand il en a besoin et sans cesse en train de lui faire la morale. Pour ce qui est d'une mère, le garçon en avait eu plusieurs si on y réfléchit bien. Grandir dans un bordel n'a pas que de mauvais côté. Rosa elle, c'était plus une grande sœur. Relayé à la plonge à chaque fois qu'il était accepté dans une taverne ou un restaurant, Nate était traité comme un moins que rien. La faute à son passé de criminel. Sur les conseils de Maverick, la cheffe prit le jeune cuisinier sous son aile. D'abord réticente, elle ne tarda pas à le mettre à l'épreuve. Impressionnée alors, par le potentiel de ce garçon. Une histoire des plus charmantes, mais qui, comme toutes les histoires sur Hell's Water, terminent mal. C'est pour cette raison que le pirate excentrique affiche un large sourire malgré la tristesse évidente qu'il ressent.
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Mar 3 Juil - 22:02
« Nan mais ça va, c'est juste un verre... »
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Des éclats de rire, puis le silence. Ce pirate était-il lunatique ? Si tel était le cas, Akis était dans de beaux draps : il ne manquait plus que ça... Allait-il réussir à s'extirper de cette affaire avec autant de brio, de doigté et d'habileté qu'à l'accoutumée ? Difficile à dire, d'autant plus que la majorité des miracles qu'il produisait étaient majoritairement régis par sa chance insolente... Nathaniel était-il aussi fréquentable qu'il semblait vouloir le jurer ? Cette question simple ne tenait qu'en quelques mots et elle cristallisait pourtant bien des doutes et bien des craintes du jeune rédacteur. Pourtant, il n'eut pas vraiment le temps de s'appesantir dans ce type d'états d'âmes : il eut bientôt une réponse plus ou moins exhaustive à la question simple qu'il avait posée. Rien qui ne pouvait lui permettre de satisfaire sa curiosité lascive, malsaine et perverse, bien sûr... Mais un récit relativement long sur lequel il espérait avoir l'opportunité de réagir, en temps et en heure. Alors comme ça, son interlocuteur était du type électron libre... C'était aussi rassurant qu'angoissant, à la vérité. D'un côté, le savoir incapable de recevoir l'aide d'autres forbans sanguinaires et incontrôlables avait un côté indéniablement rassurant : cela signifiait que s'il était pris d'un accès de rage et de folie, le rouquin n'avait qu'à le surveiller et qu'à le fuir lui, en absolue priorité. En revanche, de l'autre côté, cela induisait une personnalité libre, possiblement revêche, impertinente, belliqueuse. Était-il seul par souhait, ou par contrainte ? Lui avait-on réellement offert la possibilité de rejoindre une autre formation et avait-il dûment décliné cette proposition gracieuse, ou avait-on toujours fait en sorte de le tenir à l'écart des groupuscules, quelle que soit la morale qui les animaient ? Les phrases qu'il ajouta recelèrent d'informations que le Tokushi put mettre à profit afin d'affiner sa bonne compréhension de l'être singulier qui lui faisait face. Manifestement, le pirate sur le chemin de l'ivresse semblait être, selon ses propres dires, quelqu'un de relativement fréquentable : il avait déjà eu l'occasion de travailler de concert avec d'autres personnes, au sein de structures que l'habitant d'Enies Lobby imaginait grossièrement à défaut de pouvoir les connaître finement.

Cependant, c'était autre chose qui avait attiré l'attention du garnement : la mention des femmes, répétée à deux reprises au sein de cette brève tirade. D'abord, Nathaniel avait évoqué des femmes avec lesquelles il disait avoir grandi. Ensuite, il avait réitéré en énonçant le machisme qui semblait dominer Hell's Water, inhérent à ce type d'îles relativement archaïques et bercées par la brutalité ainsi que par la force, puis en avait profité pour dépeindre le tableau d'une cuisinière qui semblait se battre pour la reconnaissance de son talent. Akis, à cet instant, fut partagé. S'il imaginait que ces souvenirs étaient chers son interlocuteur, il commençait à comprendre que son passé revêtait une importance capitale aux yeux de son interlocuteur et qu'un faux pas risquait de survenir promptement s'il tentait de pousser sa chance trop naïvement et trop imprudemment. D'un autre côté, il avait l'impression que si le secret du charme du forban existait bel et bien, il devait puiser ses racines à cet endroit précis : que ce soit la cuisinière ou ces mystérieuses femmes avec lesquelles il avait mûri, il allait sans dire qu'il allait parvenir à y déceler la vérité s'il s'y attardait suffisamment. L'occasion lui serait-elle donnée ? Fort heureusement, le Tokushi semblait encore une fois avoir la main : son interlocuteur le laissait persévérer dans sa posture journalistique, ne cherchant pas vraiment à lui renvoyer ses interrogations. Si l'envoyé spécial n'était pas vraiment farouche, et s'il prenait même un malin plaisir à fanfaronner lorsqu'on lui en octroyait la possibilité, il était pour l'heure davantage intéressé par la vie de son homologue roux plutôt que par les réminiscences qu'il pourrait être amené à évoquer de la sienne. Son propre passé ne l'intéressait guère... Aussi fut-il trop heureux de pouvoir poursuivre de la sorte, au risque de se montrer, pour le coup, relativement envahissant : il commençait à se détendre, à ce sujet, remarquant que l'autre voyageur prenait également un malin plaisir à lui livrer des bribes de son histoire.

« Les femmes qui t'ont élevées ? C'était un milieu pauvre, c'est ça ? »

Question rhétorique, puisque l'autre homme avait évoqué des ponts... La misère au milieu d'une île miséreuse, voilà qui pouvait expliquer la radicalisation criminelle dont le pirate avait apparemment à souffrir. Si cela ne justifiait pas vraiment les méfaits dont il pouvait être à l'origine, du moins cela pouvait légitimer son extrémisme, d'une certaine manière... Soucieux, toutefois, de ne pas être mésinterprété et surtout de ne pas pousser Nathaniel à s'agacer face à tant de curiosité, Akis mit à profit l'un des seuls dons qu'il avait véritablement su cultiver, au fil des années : son talent d'acteur. Car s'il était généralement trop spontané et si ses réactions viscérales trahissaient bien souvent le véritable fil de ses pensées, il n'en était pas moins un excellent menteur, susceptible de duper son interlocuteur pour parvenir à ses fins. Il devait simplement s'y préparer, et répéter l'une des phrases spécialement préparées à cette occasion...

« Oh, excuse-moi, je vais peut-être trop loin. Déformation professionnelle. Ne te sens pas obligé de répondre, vraiment pas. »

Un grossier mensonge, donc, mais dans les faits parfaitement crédible. Restait à voir si Nathaniel allait le mettre à profit pour se défiler ou s'il allait, comme l'imaginait le Tokushi, répondre sans lui en tenir rigueur... Dans un cas comme dans l'autre, le rouquin était gagnant : si le pirate décidait de décliner ou d'omettre cette interrogation et de passer à un autre sujet, il n'allait avoir en théorie aucune raison de se frustrer et de lui en vouloir, puisque le civil aurait pris la précaution de s'excuser platement au préalable. Dans le cas contraire, s'il répondait ouvertement, alors il offrirait à Akis les renseignements qu'il recherchait si avidement sur un plateau d'argent...
Sauf si, bien sûr, le pirate rentrait dans une rage folle et absolument incompréhensible : puisqu'il était un criminel, il se pouvait tout-à-fait que son tempérament ne corresponde pas aux normes que le journaliste avait d'ores et déjà eu le loisir de recenser... Comme ses éclats de rire subits semblaient d'ailleurs le laisser présager.  

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Mer 4 Juil - 11:36


Nathaniel Black

& Tokushi Akis


Submergé par ses émotions et très certainement un peu par l'alcool et la fatigue. Nathaniel s'était laissé aller à des révélations bien plus personnelles. Assez pour dévoiler un être plus fragile qu'il ne veut bien le montrer derrière ses sourires. Pour autant, cela ne semblait pas le déranger. Akis faisait partie de ces gens bien sur les mers, le genre de personne qu'aurait aimé être le jeune pirate. La vie a fait de lui ce qu'il est aujourd'hui et s'il ne regrette rien, il se demande souvent comment aurait pu être la vie si les choses avaient été différentes. Nate s'imagine alors fier soldat de la Marine ou marchand et parfois même, chasseur de primes. Une vie bien moins mouvementée, mais pas moins dangereuse. Le destin en a décidé autrement et si parfois il se demande si c'est mérité, il est persuadé que non. Les drames qui ont rythmé sa vie ont commencés dès son plus jeune âge. La vraie question est : est-ce que le pirate excentrique paie pour le passé de sa mère ? Réponse plus complexe encore, puisque si tel est le cas, il accepte ce fardeau. Tant que sa mère est à l'abri et en vie, il veut bien prendre sa place. Quitte à avoir une cible sur le dos et voir toutes les mers contre lui.
Le plus étrange au final, c'est de savoir que Nathaniel est prêt à tout pour sa mère, alors qu'il ne l'a jamais réellement connu. Jamais elle n'a été là pour lui, pas même dans les pires moments. Bien sûr, elle prétend avoir gardé un œil sur lui. Pour se défendre, elle n'a que sa parole et ça semble suffire au jeune pirate. Bercé par des histoires de pirates qui le faisait rêver, ce dernier a découvert que c'était les aventures de sa famille qui animaient ses rêves. Pour Nate, c'est comme s'il les avait toujours connus finalement. Néanmoins, il n'oubli pas la famille qui l'a vu grandir sur Hell's Water. Ceux qui sont encore vivant, comme Maverick. Comme ceux qu'il a perdu, comme Rosa et bien avant ça, les filles du bordel où il a grandi. C'est ce point précis qu'avait relevé le reporter. Akis se faisait très curieux et rapidement, il s'en excusa. Déformation professionnelle ? Cela fit sourire Nate. Rien à voir avec la vocation du rouquin. Lorsqu'on vous pose une question trop personnelle, mais à laquelle on tient à avoir une réponse. Généralement, on rassure la personne, qui n'est alors plus obligé de répondre. Sincérité ? Ou bien Akis tentait de percer à jour Nathaniel.
La situation était amusante et si le pirate excentrique appréciait la curiosité du journaliste, il ne parvenait toujours pas à le cerner. Cherchait-il a en apprendre plus sur le pirate par plaisir ? Cherchait-il une information précise au milieu de son passé ? Tant de question et si peu de réponses. Nate imagina les pires scénarios, certains comprenaient même des pandas tueurs qui voulaient dominer le monde. Une chance qu'il prenne sur lui, qu'il garda son sourire retrouvé et qu'il accepta de se confier. Quand bien même les attentions du rouquin sont loin d'être noble, le jeune pirate joue le jeu. Pensait très certainement qu'ainsi, Akis réussira à se faire à l'idée qu'un pirate, n'est pas nécessairement une bête sanguinaire et dénuée de morale.

— Un milieu pauvre… c'est bien là tout le paradoxe de Hell's Water, la misère et la crasse aux pieds de la richesse et de l'opulence, au final tu as beau faire ce que tu veux, le vrai pouvoir sur les mers, c'est le pognon, constate amèrement le garçon.

Pirates, soldats ou encore révolutionnaires, tous courraient après le pouvoir. Fruit du Démon ou aptitudes toutes plus dévastatrices les unes que les autres. Tandis que la Noblesse Mondiale est intouchable avec les millions de Berrys qu'elle brasse tous les jours. Tout le monde à un prix et tôt ou tard, on le découvre malgré nous. Tous se persuade d'ailleurs du contraire, Nathaniel le premier. Sauf que si on venait à lui proposer un galion remplit d'or et une immunité sur les mers. Il serait le premier à dire oui. Là où il est différent des riches qu'il a pu apercevoir sur Hell's Water, c'est qu'il ne regardera pas les gens du peuple se noyer dans la misère. La preuve en est quand il était plus jeune, les quelques Berrys qu'il amassait n'était pas pour lui. Tout ce qu'il gardait, c'était pour s'acheter un morceau de pain rassis.

— J'imagine que ça ne fait pas très classe, mais j'ai grandi dans un bordel et ce sont ses pensionnaires qui m'ont appris à lire, écrire et tout un tas de choses, explique Nate qui ricane avant de reprendre, même à faire les poches sans me faire attraper.

La vie était dure sur Hell's Water, mais il y avait du bon si on prenait le temps de regarder. Comme des filles de joie qui s'unissent pour protéger un garçon, alors qu'il a eu la brillante idée de faire les poches d'un marchand huppé des beaux quartiers. Un souvenir qui ne manque de le faire sourire et cette fois, il songe aux bonnes choses plutôt qu'aux mauvaises. Choisissant le positif dans cette histoire, il ne prend même pas la peine de conter la fin tragique de ces femmes.

— J'ai une dette de vie envers elles, tu comprends ? Par le passé, je me suis salit les mains et si un jour je dois le refaire, je le referais, surtout si c'est pour honorer la mémoire de ces femmes exceptionnelles qui m'ont tout donné, alors qu'elles n'avaient rien.

Un large sourire illumina le visage du jeune pirate. Il était fier de ses racines, aussi misérables soient-elles. Combien aurait renié cette vie passé entre un bordel et une vie crasseuse. Nathaniel n'est pas de ceux-là. Tout ce qu'il a vécu, il n'a pas de regrets. Plusieurs de ses crimes ne sont pas excusable et la barbarie dont il a parfois fait preuve, était loin d'être justifiée. Malgré tout, il n'a aucune honte. Il ne renie rien de ce qu'il a pu faire et comme il l'a avoué au reporter, si c'était à refaire, il le referait. Tant qu'il juge que c'est une cause noble, il est prêt à faire tomber des têtes.
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Jeu 5 Juil - 11:54
« Nan mais ça va, c'est juste un verre... »
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Nathaniel était désabusé : cette ébauche de constat s'endurcissait minute après minute, tant et si bien que l'autre rouquin en avait désormais la plus tenace des certitudes. Son rapport à l'argent semblait être relativement conflictuel, le poussant à se montrer catégorique et ferme sur le sujet. Le journaliste ne tenta guère de rétorquer : d'abord parce que son avis n'était manifestement pas attendu, ensuite parce qu'il n'était pas certain qu'il puisse se montrer d'une pertinence suffisante pour remettre en question les dires de son interlocuteur. En avait-il seulement l'ambition ? Il lui semblait que seul un collège de philosophes renommés pour leur clairvoyance et leur sagacité auraient pu apporter une réponse digne de ce nom à ce problème que le pirate venait de poser. Le vrai pouvoir, l'argent... De son côté, Akis était convaincu du fait que cela n'était pas le cas. Oh, loin de lui l'idée de nier l'importance fondamentale de cette donnée matérielle au sein des rapports humains, bien sûr : il considérait simplement qu'il y avait des limites tangibles à cette assertion, qui se vérifiaient bien assez promptement. Y avait-il un moyen de s'acheter la force d'un amiral ou d'un Yonkou ? Ces personnes qui trônaient au sommet de tout pouvaient-elles réellement succomber à l'appel de l'avarice ? Cela lui semblait, en toute honnêteté, hautement improbable. En revanche, il comprenait que les dires de son homologue bavard se vérifiaient quasiment systématiquement, à leur échelle. S'il avait été plus riche, le jeune envoyé spécial du Global Seken Information aurait-il eu à courir le Monde afin de rédiger des articles qui risquaient, envers et contre tous les efforts déployés, de figurer en fin de journal ? Bien sûr que non. Dans le meilleur des cas, il aurait usé de ses fonds afin de créer sa propre structure, de quoi lui permettre d’œuvrer à l'élaboration d'un journal pertinent et acerbe, outil fondamental pour développer les consciences et l'intelligence des lecteurs réguliers. Dans le pire, il se serait probablement baigné dans le stupre et la dépravation, considérant que ses importantes ressources financières lui permettaient, de toute manière, de subvenir au moindre de ses besoins vitaux... Mais le Tokushi avait conscience du fait qu'il était dans la partie de la population que l'on considérait comme étant grossièrement raisonnable. Un amalgame qu'il trouvait prompt et regrettable mais dont il ne pouvait nier la véracité. Combien auraient été déterminés à l'idée d'user de leur richesse pour offrir à autrui la misère et la souffrance ? Beaucoup, beaucoup trop.

Mais l'idée de l'argent roi fut finalement évincée pour permettre à Nathaniel de s'étendre plus amplement sur la réalité de son jadis. Il avait été élevé par des prostituées ? C'était une nouvelle déroutante, mais qui contribuait à expliquer sa vision des choses plutôt radicale et la condition de hors-la-loi qu'il avait embrassé en tout état de faits. Entre sa famille et son entourage proche durant sa petite enfance, il avait probablement eu affaire à tout un tas de raclures et de crapules, lesquelles avaient probablement contribué à le rendre plus morose et plus blasé. Si, comme il l'avait avancé également, les gouvernementaux n'avaient rien fait pour lui permettre de transcender cette condition miséreuse, Akis comprenait bien plus aisément pourquoi il s'en était réduit à cette extrémité regrettable... En fin de compte, le forban n'était certainement pas un mauvais bougre : c'était juste un type qui, a l'instar de tant d'autres, avait eu à jouer de malchance et s'était retrouvé propulsé dans la misère trop tôt et trop longtemps pour savoir s'en défaire. Il se complaisait dans le crime et l'illégalité car il n'avait jamais eu l'option de s'épanouir naturellement, dans le respect des lois, des règles et des conventions. Cette nouvelle permit au journaliste de se détendre d'autant plus : il comprenait qu'il n'avait finalement pas grand chose à craindre de ce forban désœuvré, passablement éméché à présent, qui ne faisait que mener sa petite barque au travers des vagues qu'il était susceptible d'écumer. En d'autres termes, comme eux tous, il tâchait de s'en sortir aussi brillamment que possible...

« Patron ? Deux autres, s'il vous plaît. Je paye, ne t'en fais pas. »

Avait-il commandé une nouvelle tournée d'alcool pour tâcher de lui tirer les vers du nez... Ou pour lui partager sa peine ? Dans le fond, le Tokushi n'en était plus vraiment certain lui-même. Il commençait à songer que cet interlocuteur n'était pas déplaisant, et qu'ils avaient tout à gagner à prolonger quelque peu cette discussion. Devant la gravité du sujet abordé, le journaliste se sentit dans un premier temps incapable de renchérir. Il conserva le mutisme puis croisa les bras pesamment avant de soupirer, tâchant de veiller en tout premier lieu à la survie des relations qu'ils venaient de tisser précairement. Mieux valait éviter de frustrer son interlocuteur en se montrant grossier ou en manquant de tact et de délicatesse : il n'avait pas envisagé que cette histoire puisse être aussi lourde et aussi fondamentale, du point de vue de Nathaniel. Il avait, d'une certaine manière, fait preuve d'indélicatesse durant sa recherche effrénée de l'ultime vérité, celle qui devait conduire la gent féminine à lui sauter dessus avidement.

« Je t'ai questionné un peu vite, effectivement. Excuse-moi. »

L'approche n'était pas bonne. Pas souhaitable, en tout cas, pour conserver des relations cordiales avec ce forban à l'issue de leurs échanges. Or, Akis commençait à se demander tout-à-fait sérieusement si l'amour infini et infaillible de ces belles demoiselles valaient le coup qu'il se damne du point de vue de Nathaniel. Avec un peu de chance, il pourrait finir par faire de ce pirate étonnant un allié de première heure... C'était très mal vu, bien sûr, pour un citoyen que de s'acoquiner de la sorte avec des criminels : le décret Decima aurait pu exiger sa tête, rien que pour la conversation tranquille qu'ils venaient d'entreprendre. Le but du Gouvernement Mondial, c'était de marginaliser ceux qui agissaient dans l'ombre, ceux qui commettaient des méfaits et ceux qui ne respectaient pas l'autorité conventionnelle des Rois et des Nobles Célestes. En agissant de la sorte, en permettant à son interlocuteur d'échanger normalement avec un homme du commun, le journaliste contrevenait à l'essence même de la politique de répression que la Marine menait pourtant d'une main de fer. S'il avait eu une visée critique et productive à l'issue de cet échange, encore, il aurait été en mesure de se défendre : au même titre qu'un reporter qui brave tous les dangers afin de décrocher quelques mots terrifiants de la part d'un capitaine pirate, prouvant au monde entier sa méchanceté et sa cruauté sans bornes. Sauf que pour le coup, le Tokushi avait irrémédiablement rangé sa casquette d'employé des médias : il demeurait au contraire attaché à la personne avec qui il conversait, et n'avait d'autre visée que celle de son propre bien-être. D'une certaine manière, il était encore en train de se foutre dans la merde... Heureusement qu'ils étaient sur une île révolutionnaire : les chances pour que quelqu'un essaye de leur nuire étaient tout de même bien malingres, surtout si l'on considérait l'anonymat de Nathaniel.

« A leur santé, alors, disons. »

Ils venaient tout juste d'être servis qu'Akis leva la chope qu'on venait de lui apporter en l'honneur de ces putes, qu'il n'avait jamais eu la chance d'honorer. C'était trivial, mais ça n'en était pas moins sincère : cet amoureux des femmes, contre tout attente, les respectait largement, voire les idolâtrait. Qu'elles en viennent à vendre leur corps pour subvenir à leurs besoins lui glaçait le sang : il aimait à croire que l'union devait naître de la passion, de l'ardeur et de l’effervescence, et non pas d'un quelconque besoin pécuniaire. Il n'avait néanmoins aucunement l'influence ou le pouvoir nécessaire pour combattre ce fléau et pour sortir ces jeunes femmes de la débauche crasseuse et sordide dans laquelle elles avaient été contraintes de s'enfoncer, généralement bien malgré elles...
 

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Ven 6 Juil - 18:27


Nathaniel Black

& Tokushi Akis


La tournure de la discussion prit un ton plus grave, quand Nathaniel se confia, mais tout autant quand le reporter honora les paroles du pirate. Un revirement de situation, qui conduisit Akis à s'excuser sur son insistance. À croire que c'était pour ça qu'il avait préalablement commandé deux autres boissons. Pour le pirate excentrique, c'était un échange tout ce qu'il y a de plus banal. Loin d'être au fait des lois qui régissent les mers – tout simplement parce qu'il ne les respectera pas et ce, même s'il les connait. Il peinait à suivre son camarade du jour, qui plusieurs fois, a joué la prudence sur sa curiosité. Pourtant, c'est bien cela que préférait Nate chez le journaliste. Bien que maintenant, il se demande s'il n'a pas voulu voir ça, plutôt qu'autre chose. Un but caché derrière cette curiosité des plus poussée par exemple ? Sans conteste une quête des plus nobles si tel est le cas. Au final, le jeune pirate se fichait bien de ce qui avait conduit le rouquin à venir lui parler. Ordre, ennui ou même une force obscure qui le manipule dans l'ombre, peu importe. La discussion avait étonnamment tourné autour du jeune pirate, mais ça lui était égale, ça lui faisait un bien fou au fond. Discuter de tout ça librement, ça lui permettait d'évacuer l'émotion accumulée. Toutes ces années à serrer les dents, jouer les durs et faire semblant que le monde continue à tourner, même si vous perdez des êtes chers. Il était donc des plus heureux, à l'idée de trinquer à ces femmes qui avaient prit grand soin de lui.
Levant son verre, c'est avec le sourire retrouvé que Nathaniel bu une grande rasade. Tous deux très différents, un point en particulier semblait pourtant les rapprocher : les femmes. L'attitude d'Akis en était la preuve, sans quoi, il aurait sans doute simplement esquissé un sourire. Un commentaire au besoin, puis il aurait enchaîné sur un autre sujet. Très certainement une énième question. Leur relation avec la gente féminine était peut-être différente, mais c'est sur ce point, que Nate insista. Pour transiter sur un ton plus léger et peut-être, resserrer les liens avec ce camarade inattendu.

— Tu sais quoi… à un moment, je me suis demandé si tu n'étais pas là pour me piéger, avoue le garçon avec légèreté, d'abord cette femme qui vient m'aborder, puis toi, je me suis imaginé je ne sais quel plan où vous seriez de mèche pour me coincer.

Affichant sa bonne humeur, le pirate excentrique invente cette histoire pour en venir à un point précis. Bien que ce soit le genre de choses qui aurait pu naître dans son esprit. La paranoïa de ce garçon n'a pas de limites, quand il se lâche, ça déménage. Toujours est-il qu'il n'avouait pas ce mensonge par hasard. Rapidement, il enchaîna pour, à son tour, poser des questions.

— Du coup, raconte, il y a une madame Tokuski dans ta vie ? Peut-être un mariage en vue ? J'espère que je serais invité ! Si tu jamais tu as peur que je fasse tâche, je m'occuperais des cuisines, promis, je serais sage.

Maladroitement, Nathaniel place sa question et affiche un large sourire. Difficile de lui demander d'être sage, mais l'idée lui plait. Il imagine déjà quelques proches du reporter : soldats, agents et peut-être même des nobles influents. Si la première idée du jeune pirate est de leur faire les poches, il pense plutôt à se faire discret. Sans pour autant oublier qu'une telle fête, pourrait lui rapporter gros. Il a tendance à oublier que son métier a des avantages. Bien que jusque-là, il n'ait pas eu le loisir d'en profiter. Nate sait de source sûre, que les bons cuisiniers vivent aussi bien que les plus grands pirates et sans risquer leur vie. Sauf bien sûr, ceux du Baratie. Un lieu qu'adorerait découvrir le jeune garçon, mais qui aura très certainement du mal à s'y faire une place. Quand bien même les cuistots de ce restaurant flottant soit connu pour rendre les coups.
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Lun 9 Juil - 15:59
« Nan mais ça va, c'est juste un verre... »
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L'hypothèse farfelue que Nathaniel ne tarda guère à énoncer après avoir trinqué avec le journaliste ne fit qu'amener sur le visage de ce dernier une marque d'un scepticisme interloqué et déstabilisé. Le piéger, lui ? Akis était loin, bien loin d'être un manipulateur suffisamment talentueux pour ce faire : la chose lui paraissait même plutôt étonnante et il commençait à se demander pourquoi son interlocuteur craignait d'être la cible de pareilles attentions alors qu'il n'était aux dernières nouvelles pas véritablement traqué par quelques ennemis. Lui cachait-il quelque chose, depuis le début de leurs échanges ? Si ça n'était pas le secret de son charme manifeste auprès de la gent féminine, le civil n'avait pas la moindre idée de quelle pouvait être ce mystère le poussant à demeurer si craintif et si paranoïaque à l'égard des personnes qui l'abordaient spontanément dans la rue. Cela la conforta donc sa thèse a priori au moins aussi folle et étonnante que celle de son homologue roux : le pirate disposait effectivement d'une astuce ou d'un pouvoir quelconque le rendant terriblement attrayant. Plus ils progressaient, et plus le journaliste d'Enies Lobby craignait qu'il ne s'agisse là d'un fruit du démon. En effet, il lui semblait que le pouvoir de séduction dont il avait été affublé était trop puissant et trop efficace pour qu'il soit réellement naturel... A moins qu'une chose ne lui échappe, en fin de compte ? Le Tokushi n'eut malheureusement pas le temps de tisser davantage de possibilités et de fantasmer sur d'autres éventualités : son interlocuteur ne tarda guère à recentrer le dialogue sur le rédacteur du Global Seken Information, et plus spécifiquement sur sa vie de couple. Il s'emballait, manifestement : il envisageait déjà un mariage... Un bouleversement si conséquent dans son existence ne pouvait pas encore être envisagé sereinement, du point de vue de l'envoyé spécial, qui passait le plus clair de son temps à courir les mers : il manquait encore indéniablement d'une certaine stabilité... Et puis... Le mariage était censé garantir l'exclusivité, non ? Il grimaça, tâchant de camoufler son amour absolu pour les femmes du Monde entier avec une pirouette habile et adroite, prouvant une fois de plus son talent oratoire.  

« Et bien... Oui, je suis en couple, actuellement, mais je la vois mal accepter une demande en mariage. C'est, disons... Assez folklorique ? Elle a son tempérament. Enfin, je ne m'en plains pas. Elle reste assez... Aimante, bien sûr. »

Oui, bien sûr : lorsqu'elle ne s'occupait pas à lui hurler dessus et à vociférer pour quelque raison qu'il puisse bien lui offrir, à commencer par son infidélité si infructueuse qu'il n'avait jamais pu la tromper tout en essayant à la moindre occasion qu'il croyait entrapercevoir fugacement, elle se montrait souvent espiègle et adorable, veillant sur lui comme s'il s'agissait d'un enfant ayant grand besoin d'être protégé et surveillé constamment. Cependant, son plus gros point fort... C'était évidemment son physique ! Saka était une femme littéralement merveilleuse : probablement la plus belle qu'Akis ait jamais pu côtoyer librement. De fait, il ne lui fallait souvent pas bien longtemps pour regretter amèrement son tempérament prompt à la débauche et à l'adultère, même si les résultats n'étaient jamais concluants : elle aurait largement mérité l'exclusivité maritale, dans les faits. Sauf qu'il était un homme, et que comme un bon nombre de ses contemporains, il était faible, et susceptible de céder à ses pulsions les plus viles dès qu'elles se présentaient à lui... Un manque de force morale indéniable, qui avait à de bien nombreuses reprises failli lui causer bien du tort. Malheureusement, le fait de courir le monde ne l'aidait guère à se remettre durablement en question : la vérité, c'était qu'elle lui manquait trop car ils n'avaient pas souvent l'occasion de se côtoyer plus de quelques jours successivement sans qu'il ne soit renvoyé en voyage pour couvrir une actualité quelconque. A ce titre, la vie de journaliste n'était assurément pas une sinécure...

« Enfin, un jour ou l'autre, pourquoi pas ! Je n'exclue rien... On se contente du concubinage, pour l'instant. Le souci, c'est que si on attend trop, je risque d'avoir du mal à t'inviter... Si on organise ça en plein Enies Lobby, je doute que tu aies l'occasion d'y mettre les pieds quand les autorités auront commencé à te tenir à l’œil ! »

Il estimait qu'un brin d'humour et de légèreté ne faisait jamais de mal, mais le problème n'en était pas moins tangible. Enfin, pour l'heure, il ne le connaissait pas assez pour l'inviter à une telle cérémonie les yeux fermés, de toute manière, même s'il commençait à se détendre progressivement, au fil des mots échangés. Nathaniel n'avait vraiment pas l'air d'être un mauvais bougre sanguinaire, malgré les allures rebutantes qu'il avait pu se donner vocalement, aux prémices de leur conversation. Était-ce simplement de la maladresse ? Certains criminels finissaient leur course dans l'illégalité à cause d'une vulgaire malchance, d'un jeu de circonstances désarçonnants, ou simplement car ils s'étaient retrouvés au mauvais endroit, au mauvais moment... En faisait-il partie ? C'était plausible. Surtout que sa jeunesse le laissait à penser : entre une famille de hors-la-loi et un nid véreux, il était aisé de se laisser entraîner sur une pente glissante et déplorable... Enfin, le Tokushi n'était pas là pour fantasmer les tenants et les aboutissants de la carrière que son interlocuteur allait mener, que ce soit de gré ou de force. Il avait encore l'opportunité de s'en retourner sur le droit chemin, et ce en toute impunité : il n'avait pas l'air d'être très déterminé à cette idée. N'avait-il jamais eu l'occasion de constater la virulence des agents du Gouvernement Mondial à l'égard des petites frappes ? Si, probablement, selon le portrait qu'il avait dépeint de son île natale... Le journaliste avait peine à croire que l'on puisse être tout-à-fait confortable avec une telle réalité, mais il n'avait d'autre choix que de faire silence et que de respecter les décisions de son interlocuteur en la matière : il n'allait pas lui dicter sa conduite après tout, si ?

« Enfin. Vivre avec elle de temps à autres me suffit déjà, au quotidien. Et toi, d'ailleurs ? Tu n'as pas d'attache, mais tu as peut-être quelqu'un qui t'attend, quelque part ? »

C'était simple, pour le coup : il n'avait qu'à lui renvoyer la balle afin de avoir l'occasion de se renseigner ne fut-ce que très parcimonieusement sur la vie amoureuse et sentimentale de Nathaniel. Allait-il obtenir de quoi satisfaire sa curiosité ? En tout cas, l'alcool commençait à lui monter à la tête : aussi décida-t-il pour la première fois depuis leur entrée dans la taverne de ralentir quelque peu la cadence en déposant son verre sur la table sans s'acharner à le vider davantage. L'ébriété grimpante chez son interlocuteur allait-elle le pousser à quelques fols aveux ?
 

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Mar 10 Juil - 10:15


Nathaniel Black

& Tokushi Akis


La discussion tournait maintenant autour du reporter et visiblement, il maîtrisait beaucoup moins bien le sujet. Nathaniel lui, esquissait un sourire discret. Finalement, Akis apparaissait comme un homme lambda, qui ne contrôle pas toujours tout. La preuve en est, il est parvenu à trouver une compagne. Bien que, vu la description qu'il en fait, c'est une histoire compliquée. Laquelle ne l'est pas quand cela concerne un homme et une femme – même si au fond aucun couple n'y échappe, quel qu'il soit. Face à ces révélations croustillantes, le pirate excentrique tenait à insister sur le sujet. Pour en apprendre plus sur son camarade de beuverie, mais aussi et surtout, parce qu'il commençait à perdre le contrôle. L'alcool avait eu raison de lui et maintenant, il était à la merci de son esprit embrouillé. Terminant d'ailleurs son verre cul sec, pour achever ce qui lui restait de bon sens.
Nate trouvait presque étonnant que le journaliste n'est pas rangé. Il l'imaginait plutôt sage, auprès d'une femme aimante et avec laquelle il se projette sur des projets à long terme. La vie qu'il mène semble être la cause d'une histoire d'amour compliquée. Si ce n'est que ça, pourquoi ne pas en changer ? Après tout, il est le premier à le souffler au jeune pirate. Puis ce dernier se voit très bien se faufiler sur Enies Lobby pour assister au mariage. D'ailleurs, le trait d'humour du reporter ne manqua pas de faire rigoler Nathaniel. Une joie de courte durée, puisque la discussion revint précipitamment vers lui. À croire que Akis était mal à l'aise dès qu'on se penchait sur sa vie. Pourtant des deux, c'est bien lui le plus clean des deux. Difficile de croire qu'il y a des cadavres dans le placard.

— Quelqu'un qui m'attend ? Mise à part pour m'envoyer à l'échafaud ou me réclamer de l'argent que j'aurais soi-disant volé, je ne vois pas, s'amuse Nate qui ricane avant de retrouver son sérieux, honnêtement, j'aurais aimé avoir quelqu'un qui m'attends…

Le regard du garçon se perdit dans le fond de son verre. Il avait eu des aventures, plusieurs même, mais ça ne durait jamais. La vie qu'il menait sur Hell's Water n'était pas compatible avec une vie couple. La mort le guettait à chaque nouvelle journée, il ne pouvait infliger ça à sa compagne. Néanmoins, cela n'empêche pas de penser à tout ce qu'il a loupé. C'est pour ça qu'il revient sur Akis, pour s'assurer que le reporter ne fasse pas une erreur. Pour le jeune pirate, c'est difficile de trouver quelqu'un maintenant qu'il sillonne les mers sous le pavillon à tête de mort. Le rouquin lui, est peut-être aux quatre coins du monde pour son travail, mais il a une vie saine.

— Je pense que si, comme toi, j'avais une femme qui m'attendait… je ne serais pas là à boire un verre de vin avec un inconnu, je serais très certainement auprès d'elle, abandonnant sans regrets la vie de forban que j'apprécie tant, confesse Nathaniel emporté par l'alcool.

Vérité ou bien abus d'alcool ? C'était plus complexe que ça, mais s'il avait la chance de trouver la bonne personne, oui, Nate abandonnerait tout. Pour une vie simple, auprès de celle qu'il aime. Seulement, c'était loin d'être le cas et il était content de ne pas avoir à faire ce choix. Les mers sont trop dangereuses pour avoir ce genre d'attache. Les ennemis qu'il côtoie sont capable de se servir de ces liens pour le contraindre. Il a déjà vu souffrir ses proches à cause de son entêtement et de son penchant pour le danger. Hors de question de remettre ça, mieux vaut pour tout le monde qu'il n'ait pas d'attache. Une pensée assez négative, pour un garçon aussi souriant.

— Puis je suis sûr qu'elle est mignonne, adorable et attentionné, je me trompe ? Faudra me la présenter un jour ! Insiste Nathaniel avec un sourire retrouvé, et ne t'inquiète pas pour Enies Lobby, j'ai mes entrées un peu partout tu sais…

La crédibilité de ses propos en prend un coup quand, Nathaniel se met à rire. Vu ce qu'il laisse derrière lui comme souvenirs, il n'a aucune entrée nulle part. Au contraire même. Une pensée qui le fait sourire, surtout quand il s'imagine détaller au beau milieu d'Enies Lobby. Passant en coup de vent pour féliciter Akis et sa compagne, repartant comme il est venu. Cela relève de l'utopie, mais son imagination n'a pas de limites – surtout après plusieurs verres.
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Mar 10 Juil - 17:45
« Nan mais ça va, c'est juste un verre... »
Itelzbulger, le vin qui vous veut du bien !


Entre la descente vertigineuse que Nathaniel possédait et qu'il démontra en engloutissant l'alcool que son verre recelait encore et les propos qu'il se mit à tenir, le journaliste comprit qu'il touchait au but : le pauvre bougre semblait de plus en plus abattu par l'alcoolémie... Mais c'était également son cas. Il s'était laissé emporté par la discussion, en fait, il s'était pris au jeu et n'avait pas été en mesure de surveiller sa propre consommation. Maintenant, sa tête commençait à lui tourner. S'il imaginait sans peine que le pirate était dans un état a minima proche, il considérait néanmoins qu'il lui fallait demeurer, pour l'heure, plus raisonnable et moins empressé que son interlocuteur... Sans quoi il finirait par rouler sous les tables avant d'en avoir appris davantage au sujet de son étrange pouvoir de séduction. Malheureusement, Akis ne tarda guère à sentir un sentiment de culpabilité et d'hésitation lui saisir le cœur tandis que son interlocuteur déplorait le fait de n'avoir personne avec qui partager sa vie. Selon ses propos, l'amour véritable semblait être la seule chose qui, actuellement, était encore capable de le détourner de la piraterie à laquelle il s'était promise des années auparavant. Le journaliste demeura bouche bée un bref instant, catapulté contre le mur de ses espérances qu'il avait érigé bien trop haut et qu'il n'avait désormais plus à enjamber. Un paradoxe des plus douloureux venait en effet de lui apparaître, clair et limpide. Si son homologue roux disposait effectivement d'une astuce susceptible de renforcer son charme en toutes circonstances, et s'il cherchait si ardemment l'amour... Pourquoi ne l'avait-il toujours pas trouvé ? Voulait-il se réserver à une femme qui pourrait l'aimer pour autre chose que pour son physique, auquel cas ce que l'écrivain en herbe percevait comme étant une bénédiction risquait plutôt de revêtir des apparences cauchemardesques ? Tout cela était bien trop étrange et une frustration croissante se fit alors ressentir au sein des entrailles du pauvre civil. S'était-il trompé grossièrement ? Avait-il fantasmé une compétence ou un atout miraculeux là où il n'y avait ni plus ni moins qu'une espèce de hasard mirobolant, grotesque et malheureux ? Cela semblait effectivement être le cas, s'il tentait d'observer cette situation dans son ensemble, avec un tantinet d'objectivité. Le Tokushi sentit alors la question lui brûler les lèvres. Devait-il confronter le forban d'autant plus frontalement, maintenant que l'existence même de cette astuce semblait être remise en cause ? Ou devait-il purement et simplement passer à autre chose ? A moins, bien sûr, qu'il ne tâchât de s'acharner plus encore... Il était égaré, et il fut alors heureux d'entendre la question et la blague dont l'autre homme usa afin de recentrer le débat autour de l'envoyé spécial : cela lui permit de quitter ses songes momentanément et de répondre, non sans légèreté.

« En temps normal, elle l'est. Mais c'est parfois une furie qui serait capable de soumettre un Amiral, je crois bien... »

Et c'était peu de le dire, à la vérité. Quand elle s'abandonnait à ses crises hystériques les plus sanguines et les plus épidermiques, il prenait généralement la poudre d'escampette. Certes, son tempérament le rendait prompt à la couardise : il n'était pas un soldat et n'en serait jamais un, en tout cas pas digne de ce nom... Toutefois, force était d'admettre qu'on ne prenait pas Saka à la légère lorsqu'elle disposait de raisons suffisantes pour expliquer une rage furibonde et viscérale. Elle était alors capable de broyer des monts et de vider des océans dans le seul but de réparer l'affront dont elle estimait avoir été la cible... Le pire, dans tout cela, c'était qu'Akis, s'il était sa cible prioritaire, était loin d'être le seul à parfois essuyer ses foudres. Des gens du commun, lorsqu'ils avaient eu la sottise de l'incommoder, s'en étaient également à d'innombrables reprises mordus les doigts... Ça, pour le coup, nul n'aurait pu nier qu'elle disposait d'un tempérament bien trempé. C'était également là une part de son charme : le journaliste avait l'impression, lorsqu'elle se comportait tendrement à son égard, d'avoir réussi à dompter l'un des pires monstres que ce Monde ait jamais porté.

« Tu as pourtant l'air de savoir te débrouiller avec les femmes... Cette fille qui était avec toi peu de temps avant que j'arrive, justement, par exemple. J'ai eu l'impression... qu'elle ne faisait pas que te demander l'heure, si tu vois ce que je veux dire. »

Il avait osé ? Il avait osé ! Certes, la question était détournée mais finalement, le Tokushi avait su saisir le peu de témérité que son être crasseux et malingre habitait à deux mains afin d'enfin soumettre à Nathaniel l'objet de ses désirs. Il voulait en savoir plus sur cette rencontre entre cette jeune snobinarde et ce pirate au sex appeal manifestement débordant... Et il avait compris avec le temps qu'il n'y avait pas d'autre moyen de s'informer dignement que de se confronter littéralement au problème. Alors voilà : il sautait les deux pieds dans le plat afin de savoir ce que son interlocuteur pensait de ce sujet, et de savoir si, oui ou non, il avait bel et bien les moyens de s'attirer les faveurs de n'importe quelle demoiselle par le biais d'un tour de passe-passe quelconque. Afin de récupérer un brin de vaillance, le jeune journaliste vagabond vida son verre, à son tour, mais hésita longuement avant d'en commander un autre. L'alcool descendait vite, dans des tavernes de ce calibre, et en compagnie plaisante... Car, en fin de compte, ce pirate était relativement charmant. Il savait converser librement et fluidement, savait se faire comprendre et semblait finalement bien loin du cliché habituel qui dépeignait ces hors-la-loi navals comme des bêtes abruties et avides de bestialité. Le rédacteur avait toujours été bien placé pour savoir que le Gouvernement Mondial usait à la moindre occasion de sa censure pour décrédibiliser les criminels du Monde entier, mais pour le coup, le décalage entre la réalité et les mensonges qu'on aurait aimé lui faire avaler était si dantesque qu'il avait l'impression que la majorité des billets qui paraissaient au sujet des forbans n'étaient ni plus ni moins que des couleuvres indigestes...  

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Jeu 12 Juil - 18:11


Nathaniel Black

& Tokushi Akis


Converser avec Akis était pour Nathaniel un réel plaisir, car il pouvait parler librement d'une part, mais surtout, leurs échanges étaient tout à la fois pimentés et sérieux. L'alcool leur permit bien sûr d'aborder n'importe quel sujet, mais il y avait autre chose. Une certaine camaraderie naquit de cette beuverie improvisée, qui semblait se diriger vers une fin malheureuse. Le vin chaud de Micqueot était traître et emportait facilement ceux qui n'était pas habitué. Pourtant, Nate buvait régulièrement du grog et il a eut parfois l'occasion d'en boire du corsé sur North Blue. Rien de comparable à ce nectar rouge qui leur faisait tourner la tête. Nul doute qu'ils regretterons tous deux demain matin ce laisser-aller – s'ils parviennent à passer la nuit sans que ça dérape.
Le pirate excentrique s'était beaucoup confié jusque-là et c'était maintenant au tour du journaliste de s'y coller. Au moins de ce côté-là, Nathaniel en avait pour son argent. Quand Akis décrit brièvement la femme qui partageait à l'occasion sa vie. Il peina à croire que ce dernier pouvait être auprès de quelqu'un ave un tempérament si explosif. Les femmes de caractère, c'est toujours ce qui a laissé rêveur le jeune pirate. Inévitablement, suite à cette confession, il avait d'autant plus envie de faire la rencontre de cette jeune femme. Aux yeux de Nate, Akis est un garçon confiant, compétant et intelligent. Il aime à penser qu'il a réponse à tout et qu'il sait manœuvrer sur n'importe quel sujet. Alors la simple idée de le savoir sous le joug d'une femme de poigne, ça le fait sourire.
La conversation dérive quelque peu et une nouvelle fois, c'est au pirate excentrique de se confier. Cette fois-ci, sur un événement plus récent. Le journaliste, étonnamment curieux sur le sujet, vient à rappeler à Nathaniel un événement qu'il avait déjà oublié. La femme qui était venu lui parler, alors qu'il cherchait le meilleur débit de boissons du coin. Elle avait mal interprété les intentions du garçon et visiblement, elle n'était pas la seule. Akis aussi, avait été quel que peu surpris à ce sujet. Nate ne pu résister à l'envie de torturer un peu le journaliste. Esquissant un fin sourire et plongeant son regard dans le fond de son verre, il se penche en avant, pour parler à voix basse.

— J'étais jeune, influençable et je travaillais pour le boss des rues de Hell's Water, commence par conter Nathaniel avec un imperturbable sérieux, j'étais tout en bas de l'échelle et c'était souvent qu'on me mettait à l'épreuve et il y avait cette femme mystérieuse… certains la prétendaient folle, d'autres étaient persuadés que c'était une sorcière.

Conteur investi dans son rôle, le pirate excentrique garde son sérieux avec une retenu inédite. L'intensité qu'il met dans cette histoire la rend plus réelle qu'elle ne l'est vraiment. Sans jamais fuir le regard de son interlocuteur, il lui conte ce souvenir, comme si c'était le genre de secret que l'on emporte dans sa tombe. Il lui arrivait même de temps à autre, de jeter un coup d'œil par-dessus son épaule pour s'assurer qu'on ne les écoute pas.

— Folle, car elle entendait des voix et elle parlait toute seule, sorcière, car elle préparait des pontions, onguents et de temps à autres, des philtres aux pouvoirs que tu n'imagines même pas, avoue le jeune pirate qui baisse la voix avant de reprendre de façon plus audible, on m'envoya réclamer la taxe imposée par mon supérieur et ce que j'ai trouvé ce jour-là…

Laissant volontairement durer le suspense pour torturer un peu plus Akis, Nate peinait à garder son sérieux, mais toujours très crédible dans son rôle. À tel point qu'il se prenait au jeu, désireux de compléter un peu plus son histoire. Il releva sa manche, pour dévoiler une cicatrice en forme de spirale. Silencieux et très sérieux, reprend sa petite histoire.

— La sorcière m'a maudit pour avoir pénétré dans son sanctuaire, jamais je ne pourrais éprouver l'amour, le vrai, mais les femmes seront inexorablement attirées vers moi…

Retombant au fond de sa chaise, Nathaniel pose une main devant ses yeux, comme pour masquer sa peine. C'est trop pour lui, il n'en peut plus et il laisse échapper quelques rires étouffés, avant d'éclater. Riant aux éclats, il se tient les côtes et manque même de tomber au sol. Il faut bien cinq minutes au pirate excentrique pour retrouver son calme. Séchant même une larme qui a perlé au coin de son seul œil valide.
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Jeu 12 Juil - 22:45
« Nan mais ça va, c'est juste un verre... »
Itelzbulger, le vin qui vous veut du bien !


Il allait le lui conter. Le secret de son charme. Le souffle court et les paupières écarquillées, le rouquin journaliste ne tarda guère à demeurer là, coi et stupéfait, tenu en haleine par les dons manifestes de conteur de son interlocuteur qui, quant à lui, prenait un malin plaisir à instaurer une ambiance propice aux fantasmes et au développement de l'imagination déjà fertile d'Akis. Ce dernier se voyait presque projeté au beau milieu de la crasseuse Hell's Water, à courir les caniveaux et à bondir par-dessus les ordures, à faire régner la loi d'un malfrat plus influent que les autres, à passer à tabac quelques représentants de la loi impudents. Il voyait la sorcière que Nathaniel évoquait : cette espèce de pimbêche plus intrigante que repoussante, plus énigmatique que répugnante. Il la voyait remonter la ruelle, emmitouflée dans sa longue cape sombre, laquelle drapait ses mouvements et camouflaient les ondulations alléchantes de son corps aguicheur, ôtant de la vue des hommes son charme certain, la seule raison qui aurait pu les pousser à la lorgner assidûment. Il décida finalement de la suivre, contre toute attente, et ce malgré les protestations de ses collègues et des gros bras qui travaillaient avec lui, qui songeaient qu'il venait d'être happé par quelque folie. Il remarqua, quelques pas plus tard, à la lumière vacillante des étoiles, dont les chants étaient masqués par de lourds nuages noirs, une autre personne à la crinière aussi ardente que la sienne, appelé par le patron d'une bande rivale pour réclamer son dû à cette prestidigitatrice démente. Il songea, l'espace d'un instant, que l'occasion était d'or et qu'il devait la mettre à profit : attraper cette petite frappe et le passer à tabac pour apprendre à tout un chacun qu'on ne se moquait pas de l'autorité de son propre chef et qu'Hell's Water leur appartenait, quoi qu'en pensent les mouettes et leurs foutues lois. Il se retint, pourtant, en voyant qu'il abordait cette fabuleuse silhouette et eut même un mouvement de recul lorsqu'elle lui répondit, lorsque sa voix éraillée et sinistre ricocha contre les murs pour s'insinuer jusque dans ses tympans. Une froideur insoutenable s'empara de ses chaires, dressant ses poils et le forçant à contracter ses mâchoires, à l'instant où il discernait péniblement les syllabes qu'elle commençait à marmonner. Elle allait le lui révéler. Le leur révéler. Le secret de la séduction ultime... Et le tribut à payer pour y prétendre. Et lorsqu'il apprit le lourd secret de ce sordide maléfice, le Tokushi sembla pétrifié, déconfit. Cette bénédiction valait-elle la peine de se damner ainsi ? Y avait-il une once d'intérêt à pouvoir courtiser librement sans jamais éprouver le moindre désir, ni le moindre plaisir ? La profusion des relations devait-elle être privilégiée, aux dépens de leur possible insipidité ? Ces questionnements le tourmentèrent tant et si bien qu'il en perdit son souffle... Jusqu'à ce que l'autre homme qu'elle avait alpagué pour lui vanter les mérites de sa magie ne se mette à pouffer, puis à éclater d'un rire cristallin.

Ce vin tapait fort. Et Nathaniel était sans conteste un merveilleux narrateur. L'envoyé spécial s'affala lourdement contre le dossier de sa chaise en passant une main distraite dans sa chevelure, la dérangeant tout en se souvenant qu'il n'était pas sur Hell's Water, mais dans une auberge de Micqueot. Le pirate roux n'appartenait pas à une quelconque bande rivale, et lui-même n'était pas un coupe-jarret au service d'un cador du monde underground... Tout cela était loin, bien loin de la vérité : son interlocuteur l'avait mené en bateau, de bout en bout, et se tenait désormais les côtes, tout bonnement hilare. Sa fierté piquée à vif empêcha Akis de s'esclaffer de la sorte, dans un premier temps à tout le moins. Puis il se rendit compte de l'absurdité de la situation et, à son tour, fut en proie à des éclats de rire joyeux et insouciants qu'il eut également un mal fou à réprimer. Il avait été stupide, et cela avait été la meilleure méthode que son camarade de beuverie avait trouvé et avait mise à profit pour le lui signaler. Bon sang, ce que toute cette fable romancée était clichée... Mais justement, cela n'avait finalement fait que rajouter davantage de crédibilité à ce jeune forban borgne, qui répondait, envers et contre son jeune âge, aux standards de la piraterie. L'envoyé spécial avait réellement cru que cette légende fantasmée sur le coup découlait d'une vérité tangible et indubitable : il s'était lourdement fourvoyé et cette histoire contée entre l'alcool et les torches d'une auberge rustique était, avec un peu de recul, si capillotractée qu'elle ne pouvait qu'en devenir désopilante.

« Ah ! J'ai vraiment... J'ai vraiment cru... Que c'était vrai... Jusqu'au bout... Ah ! De l'air, de l'air... »

Ce ne fut que lorsqu'il manqua de choir de sa chaise, déséquilibré par ses gesticulations et par les larmes qui lui inondaient les cils, qu'il parvint enfin à pondérer ses éclats de rire et à retrouver une respiration relativement stable. La majorité des autres clients les avaient lorgné avec désintérêt, l'espace d'un instant, puis s'en étaient retournés à leurs bavardages coutumiers. Manifestement, ce n'était pas la première fois qu'un voyageur était enthousiasmé par ce vin farceur et terriblement traître... D'un revers de la main, le Tokushi fit de son mieux pour retrouver sa dignité, chassant les dernières larmes qui, têtues, s'étaient attardées le long de sa peau lisse. Il ponctua ce gestes d'autres gloussements, moins tonitruants que les premiers, puis tâcha d'en revenir au sujet principal de la conversation.

« Mais enfin... Plus sérieusement... Elle avait vraiment l'air de te dévorer du regard ! »

C'était à sa décharge, même si c'était un argument des plus fins. Il espérait que cela ne suffirait pas pour susciter une nouvelle crise d'hilarité, entre eux : dans le cas contraire, le tenancier risquait fort de perdre patience ! En tout cas, le journaliste fit de son mieux pour remettre un brin d'ordre dans ses vêtements, froissés par l'ivresse et ses mouvements précédemment brusques. Bon sang, il n'avait pas autant pu jubiler depuis belle lurette... Il ne savait toujours pas s'il allait être en mesure de formuler un bel article mais, au moins, on ne pourrait pas lui reprocher d'ignorer ce dont il parlait ! 

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Sam 14 Juil - 17:54


Nathaniel Black

& Tokushi Akis


Hilare, Nathaniel n'avait pas eu le loisir de s'attarder sur la réaction de son camarade du jour. Plus dans la retenu au début, avant de le rejoindre dans ce fou rire incontrôlable. Le pirate excentrique s'épatait lui-même, déjà sur Hell's Water, il lui arrivait à l'accoutumée de conter quelques histoires. Fictives ou réelles, peu importe, il faisait toujours mouche. Le pauvre Akis a été victime malgré lui de la roublardise d'un pirate. Au moins pour cette fois, aucun mort. Certainement une preuve de plus que Nate n'était pas à un pirate comme les autres, à n'en pas douter. Le calme revenu, le jeune pirate s'est même laissé emporté par sa propre histoire. Quelque peu nostalgique, quant au passé laissé derrière lui. Les histoires de ce genre étaient légion dans les rues de la ville. Une vieille femme sinistre devenait une sorcière. Un homme louche, pouvait tout aussi bien être un agent en mission ou un pirate en quête d'une cachette. Tout ce qui sortait de l'ordinaire, pouvait être propice à des histoires farfelues. L'ennui très certainement, mais surtout la paranoïa constante qui anime les habitants d'une ville constamment en proie au chaos et au danger.
Bon joueur, le reporter reconnaissait volontiers avoir marché dans cette histoire. Pour le plus grand plaisir de Nathaniel, plutôt fier de son coup. Néanmoins, cela ne refroidit pas la curiosité d'Akis, qui surenchérit sur le sujet. C'est à se demander s'il n'est pas jaloux ou s'il n'est pas un coureur de jupons, ce qui serait bien malheureux compte tenu du fait qu'il est si bien accompagné dans la vie.

— Je vais te donner un conseil que mon ami Maverick m'a dit un jour et celui-ci est véridique, répond Nate qui ricane légèrement, on peut connaitre mille femmes et pourtant, ne jamais connaitre le bonheur, mais on peut tout aussi bien rencontrer une femme et savoir que c'est elle qui fera notre bonheur.

Akis avait-il trouvé la bonne ? Lui seul détenait la réponse. Quant à Nathaniel, il se garde bien de raconter l'histoire derrière cette tirade. Pour la simple et bonne raison, que c'est une autre histoire douloureuse. Bien moins sanglante que les autres, mais les larmes ont remplacé le sang. Maverick est un sentimental doublé d'un romantique et il pense qu'on a tous, quelque part sur les mers, quelqu'un qui nous attend. Nate lui est bien moins sérieux sur le sujet, il avait d'ailleurs pouffé de rire en entendant cette phrase ce jour-là. Maverick était malgré tout parvenu à remonter le moral du petit rouquin, mais pas de la façon qu'il escomptait. Aujourd'hui le pirate excentrique réalise, peut-être tardivement, que le tavernier avait raison. L'âge et les aventures qui l'ont conduit jusqu'à Akis l'on peut être fait murir – même si dix minutes plus tôt il se jouait de ce dernier avec une blague.

— Bien qu'assez vulgaire de prime abord, cette femme était tout à fait charmante, je te l'accorde, mais je ne suis pas du genre à courir après les femmes, avoue Nathaniel après une courte réflexion, et j'imagine que ce côté inaccessible les attire, après tout, on désire tous ce qu'on ne peut avoir, n'est-ce pas ?

Pour un pirate, c'était un raisonnement logique. L'interdit, on le brave et ce qu'on ne peut pas avoir, on le veut et on le prend. Nate était loin de suivre cette loi à la lettre, mais il en avait fait l'amère expérience. Tant de choses qu'il ne pouvait avoir tout au long de sa vie sur Hell's Water et que, chaque nuit, il rêvait d'avoir. Cela pouvait très bien être une famille chaleureuse, comme un lit douillet, en passant par un repas chaud deux fois par jour. La jeune femme qu'il a croisée plus tôt, il s'en souvient bien. Sauf que ce n'était pas son genre, il avait côtoyé trop souvent ce genre de snobinarde dans les beaux quartiers de Hell's Water. Tout ce qu'elles recherchent, c'est le frisson du danger. Raconter ensuite à ses copines qu'elle a été séduite par un pirate. Au moins Nathaniel ne sera pas au cœur des ragots de celle-ci, qui devra se trouver un autre pigeon.
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Dim 15 Juil - 11:34
« Nan mais ça va, c'est juste un verre... »
Itelzbulger, le vin qui vous veut du bien !


Le conseil reporté de ce prénommé Maverick par l'intermédiaire de Nathaniel sidéra Akis et le plaça dans une posture de réflexion si intense qu'il en perdit momentanément et temporairement le fil de la conversation. Trouver un bonheur indicible dans une seule âme, et n'en déceler pas la moindre once dans un millier d'autres ? Était-ce seulement possible ? Dans les faits, le journaliste ne s'était jamais réellement représenté cette question sous cet angle. S'il admettait cette hypothèse comme étant correcte, pouvait-il considérer que Saka était la seule et l'unique qui pouvait lui permettre de prétendre à cette joie ineffable et incalculable ? Difficile à dire, dans le moindre recul et dans l'effervescence de l'ivresse. Le pauvre rouquin avait passé sa vie à fantasmer et à préférer jalouser ce qu'il ne possédait pas plutôt que celle qu'il avait déjà pu séduire, comme son interlocuteur le souligna pertinemment par la suite, au sujet de cette femme qu'il aurait pu s'octroyer sans la moindre difficulté. Était-il dans l'erreur ? Ses hormones et sa curieuse libido risquaient-elles de le conduire aux abords d'une désolation sentimentale des plus regrettables ? La question était lourde mais avait le mérite d'être posée. Le journaliste, de son côté, n'était pas encore suffisamment ivre pour ignorer qu'il l'était : puisqu'il se savait atteint par ce malin et savoureux poison, il ne pouvait que considérer qu'il n'était pas apte à trancher sur ce genre de problématiques, qui risquaient de le laisser muet et impuissant même lorsqu'il était en pleine possession de ses facultés cognitives et intellectuelles. Cependant, l'interrogation suffisait en elle-même à remuer tout un tas de questionnements qu'il avait jusqu'à présent tenu à refouler précautionneusement. Son actuelle fiancée était-elle celle qui deviendrait à l'avenir la femme de sa vie ? Pouvait-il avoir la certitude qu'il serait heureux, à ses côtés, et ce jusqu'à leurs morts ? Le Tokushi n'avait jamais été très doué pour se projeter, à la vérité. Il était un condensé d'insouciance et de naïveté, et il préférait amplement vivre sans se triturer les méninges, sans chercher à emprunter la route qui lui semblait être la plus propice à son développement personnel. C'était probablement là une conduite contre-intuitive qui pouvait lui jouer des tours, mais ça n'en était pas moins sa façon d'être quotidienne...

« Je crois comprendre, mais... ça reste plutôt compliqué, en fait. »

Le pire, c'était probablement la frayeur maladive et irrationnelle qu'il développait sans cesse au sujet de l'erreur, a fortiori lorsque cela touchait au domaine de l'amour. Force était d'admettre que ce dont l'envoyé spécial avait le plus peur, c'était la solitude. Cela pouvait sembler paradoxal, pour un journaliste de son calibre, qui était tenu à demeurer quasiment constamment loin des siens et de ses attaches, mais c'était à la vérité plutôt l'inverse : le moindre de ses voyages lui permettait de rencontrer des foultitudes de profils différents, de personnes distinctes, de vivre dans un bouillonnement constant et de tromper son égarement de cette manière. Là-dessus, Akis avait toujours eu une crainte obsessionnelle de réaliser une erreur grotesque et déplorable quant à l'affectif. S'il décidait de quitter Saka pour une autre, sur une simple impulsion virulente et soudaine, ne risquait-il pas de le regretter pour le restant de sa morne existence ? S'il décidait, a contrario, de demeurer fidèle à sa chère et tendre en toutes circonstances, ne risquait-il pas de passer à côtés d'idylles véritables ? L'exclusivité était un concept qu'il avait du mal à embrasser corps et âme précisément parce qu'il avait la peur stupide et débilitante de rater des expériences qui pouvaient le faire grandir et mûrir puissamment. Pour l'heure, il avait toujours fait de son mieux pour éviter de songer à ce type de dilemmes puisqu'ils ne s'étaient ironiquement jamais présentés à lui : il n'avait jamais trompé sa dulcinée. Mais si un jour, une opportunité lui était offerte... Arriverait-il à franchir ce cap ou demeurerait-il pétrifié ? Sa vertu resurgirait-elle brusquement, ou parviendrait-il à se parjurer de la manière la plus infamante possible ? Pouvait-il vivre décemment et impunément le secret d'une relation cachée et inavouée, ou cela finirait-il pas le rendre complètement fou ?Autant de questions suscitées par ces vertigineux constats que son interlocuteur avait généré, et qu'il ne parviendrait probablement pas à résoudre du jour au lendemain, encore moins en étant soumis à l'ivresse passagère qui l'accablait actuellement...

« C'est quand même ironique... Le meilleur moyen de séduire serait de ne pas vouloir plaire ? »

C'était plausible, en fait. Avec un brin de recul, cela tenait la route... En considérant les postures respectives de Nathaniel et d'Akis. Certes, le Tokushi était plus élégant que son collègue pirate, dont l'aspect criminel transparaissait finalement plus ou moins limpidement... Ils ne dégageaient donc pas la même image d'eux-mêmes, et les femmes ne cherchaient pas nécessairement les mêmes conclusions, les concernant tout deux. Toutefois, mis-à-part cette différence-ci, leur opposition la plus marquante restait incontestablement sur leur manière d'être au jour le jour. En voyant cette jeune inconnue s'avancer dans sa direction, l'envoyé spécial avait bombé le torse et avait voulu paraître aussi séduisant que possible, là où le pirate avait probablement tout fait pour demeurer discret... Cela se vérifiait-il avec toutes les demoiselle ? Difficile à dire sans enquête digne de ce nom : lui qui était journaliste était bien placé pour savoir qu'un cas isolé ne rendait pas une information recevable et crédible pour autant. Ce n'était peut-être qu'une exception, en fin de compte...

« Les femmes sont quand même d'un compliqué... »

Un nouveau soupir et le jeune homme s'affaissa quelque peu, songeant que leur discussion avait envers et contre tout pu s'avérer fructueuse. Il savait désormais que Nathaniel ne disposait d'aucun artifice pour augmenter drastiquement son charme coutumier : il ne cherchait même pas à courir après les femmes, finalement, malgré tout l'intérêt qu'il pouvait incarner à leurs yeux. C'était étonnant, et probablement relativement incompréhensible, puisqu'il semblait du point de vue d'Akis qu'une romance, même éphémère, ne pouvait que très rarement revêtir un caractère désagréable, mais c'était une posture qui se respectait : après tout, s'il était devenu pirate, c'était probablement plus par amour de la mer et des vagues que par celui de la gent féminine...

« Parfois, je me demande si elles ne font pas exprès d'être mystérieuses pour nous faire tourner en bourrique. »

Un léger éclat de rire se fit entendre et le Tokushi leva son verre une fois de plus, le vidant de l'ultime gorgée qui y séjournait et sentait ses entrailles se réchauffer vigoureusement, de plus belle. Leur discussion s'était éternisée, l'air de rien, et elle avait su se montrer si plaisante et si divertissante que le scribe en herbe n'avait pas vu le temps passer. Peut-être avaient-ils encore devant eux l'opportunité de vider un verre supplémentaire...

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