Une caraque marchande noir au pavillon arborant un lion ailé fendait les vagues de Grandline en s’approchant de l’île de Jaya. L’équipage n’était pas serein. En effet, même si aux dernières nouvelles l’île avait été nettoyé de sa criminalité exceptionnellement élevé, une appréhension demeurait dans l’esprit des commerçants. C’est d’ailleurs une des raisons qui les avaient poussés à accepter de prendre une combattante comme Ishtar à leur bord. Elle leur avait bien évidement caché qu’elle était affiliée à l’armée de Centes Décima. La bilcane était loin de rejoindre l’idéologie du monarque de Merveille. En fait, elle avait rejoint cette faction lorsqu’elle émergeait, juste après avoir quitté les troupes révolutionnaires d’Arias, dans le but de continuer à affronter le Gouvernement Mondial en espérant monter en grade pour pouvoir se confronter à de puissants adversaires de la Marine. En soit, le seul reproche qu’elle saurait trouver à l’entité politique suprême des mers bleues c’est qu’elle ne soit pas dirigée par des hommes s’impliquant eux même dans les actions de leur peuple. Provenant de Bilca, un village vivant principalement en autarcie avec beaucoup d’entraide, c’était ses racines de jeunesse qui s’exprimait donc dans cette vision des choses.

Enfin, de toutes manières elle n’était pas venue sur Grandline sous les ordres d’une quelconque mission que lui aurait donné ses supérieurs. Non, loin de là. Elle voulait revenir à Jaya afin d’en savoir plus sur un potentiel moyen de se rendre aux îles célestes. Cela faisait plus de neuf ans maintenant qu’elle était tombée du ciel et n’avait pas revu sa famille. Elle se demandait comment son petit frère avait grandit et si ses parents avaient digéré sa disparition. Pour ce qui est du reste du village, elle ne s’en faisait que peu. Vu la barrière sociale qu’elle avait dressé en tentant de se faire accepter d’une manière pour le moins peu banale, elle n’était pas certaine de leur manquer. Elle tourna légèrement la tête pour observer ses imposantes ailes qui sortaient de son dos, de véritables malformations génétiques qui rendait au final très bien. Si cela avait été jadis un fardeau, c’était désormais une fierté pour la combattante considérant la guerre comme un art, même si c’était tout sauf pratique pour dormir.

La De Lérhane s’approcha du bastingage au niveau de la proue pour observer l’île qui se dessinait peu à peu devant le vaisseau. L’île semblait plutôt hospitalière pour l’Archange du Typhon qui se demandait pourquoi l’équipage de marchand semblait aussi craintif au sujet de ce premier voyage vers Jaya. Les apparences sont parfois trompeuses. Il fallait malgré tout se méfier de la tranquillité apparente que pouvait afficher une ville. Peut-être que les doutes des commerçants étaient justifiés après tout. Elle devait rester sur ses gardes en cas d’éventuel agression. La grande blonde mesurant presque trois mètres de haut dirigea ses pupilles argentés sur les vagues venant mourir sur la coque de la caraque. L’élégance de l’océan dans ses mouvements les plus infime était assez apaisante et détendait les nerfs de l’ange stressé par la possibilité de revoir les siens. Etait-elle prête à se confronter aux conséquences de son absence ? Comment allez réagir ses parents ? Quels regards lui seraient porté ? Les gens seraient-ils heureux de la revoir ou vivent-ils mieux sans elle ? Tant de questions qui trouverait la réponse en un instant. La réponse qui s’abattrait tel un tranchant de lame sur sa vie et sur sa conscience. Non. Il ne fallait pas qu’elle pense à cela. Ça commençait déjà à lui ronger les entrailles. Elle devait se concentrer à penser à autre chose et attendre d’être sur le chemin de Bilca pour s’attarder sur ce genre de problèmes.

Elle prit une inspiration avant d’effectuer quelques mudras avec ses mains. Ses paupières se refermèrent pour que la bilcane parvienne à plonger dans son for intérieur. Elle ressentit la brise marine l’entourant comme s’il s’agissait du courant d’une cascade au-milieu de laquelle elle se trouverait. Elle se concentra, essayant de visualiser les flux d’énergie négative parcourant son corps. La demoiselle s’imagina les filaments d’eau toucher les filins énergétiques et les emporter avec eux dans le courant de la cascade. C’est ainsi qu’elle passa le temps la séparant du débarquement à Mock Town, en se calmant petit à petit grâce à cette méditation particulière servant à canaliser son esprit afin de se décrocher de ses tracas envahissant comme le stress auquel la demoiselle était soumise. Cela nécessitait pas mal de pratique pour ne pas se faire influencer par ses problèmes et se focaliser uniquement sur la vision et le positif. Ishtar avait passé beaucoup de temps sur l’Île aux Prières au monastères des Wans où elle avait été formée spirituellement à devenir une de ces moines-guerriers. Considérant la Guerre comme une art, elle avait longtemps voulu aborder l’aspect psychique après avoir maîtriser en partie l’aspect physique et cela avait été chose faite. Cela lui permettait de prendre du recul en pleine bataille afin d’analyser la situation et également de ne pas se laisser influence afin d’éviter au maximum de tomber dans des pièges.

Elle rouvrit les yeux lorsqu’une main vint se poser sur son épaule. Le capitaine venait l’informer qu’ils étaient arrivés à destination. La sueur perlait sur son front. C’était le moment de vérité pour lui. Allait-il se faire attaquer ou l’endroit était-il aussi sûr qu’on le prétendait ? C’est ainsi avec soulagement qu’il constata que la Couronne avait fait de Mock Town un lieu paisible. L’harmonie semblait régner. Un sourire s’afficha sur le visage de la bilcane. Même si elle aimait combattre, elle ne pouvait décemment pas ne pas apprécier que des valeurs honorables remplace la déchéance des bandits. Elle décida donc de s’enfoncer un peu plus dans la cité. Qui sait, peut-être y ferait-elle des rencontres intéressantes. Avec les années, elle avait un peu évolué dans son combat contre son impassibilité naturelle et tentait de se montrer aimable en saluant les habitants, essayant ainsi de montrer physiquement ce qu’elle ressentait intérieurement. Elle devait néanmoins se forcer sur le sourire pour gagner en crédibilité. Elle lança un petit regard vers le ciel. Si jamais cela s’assombrissait, elle pourrait toujours utiliser ses pouvoirs pour que le beau temps se maintienne sur Jaya.

En avançant, la De Lérhane tapotait tranquillement le pommeau de sa claymore, Ashunera, du bout de ses doigts alors que le bas de sa paume s’appuyait sur le manche. Pouvait-on réellement retourner dans le ciel depuis cette île ? Quel moyen de transport pouvait bien être en jeu ? Elle n’avait rien vu lui permettant de croire que ce qu’elle avait entendu pouvait s’avérer vrai. Cependant, cette histoire de Dialo Industry, dont elle avait entendu parler au détour d’une des rues durant cette traversée de Mock Town, l’avait interpellé. Cela restait malgré tout assez flou pour l’instant. La bilcane se disait qu’elle en apprendrait plus en rencontrant un responsable de la cité, ce qui s’avérerait certainement compliqué. Et puis, elle n’avait pas encore exploré le reste de l’île. Elle trouverait éventuellement d’autres indices là-bas. Elle se décida donc de se diriger vers la sortie de la ville afin de rejoindre la forêt. Ses yeux d’acier observèrent les habitations alors qu’elle écoutait les gens parler et les marchands lui proposer des articles. Elle n’était pas là pour commercer, mais elle observait quand même les produits afin de ne pas froisser les commerçants. Elle s’amusa quand même à observer en détail quelques escargophone chez un grossiste.

La demoiselle s’approchait de son objectif quand elle découvrit un membre de la Marine qui lui barrait le chemin. Qui avait-il ? On ne pouvait pas savoir que c’était une décima ou une ancienne révolutionnaire. Non, elle ne s’était pas particulièrement faite repérer vu qu’elle n’avait pas participé à de grandes batailles. Alors que lui voulait cet homme. Après ce flux de stress qui l’avait parcouru en un instant, elle remarqua des ailes multicolores qu’arborait ce marin. Lui aussi était un ange ayant une malformation génétique ? Elle n’eut pas le temps de se poser davantage de questions à ce sujet, que ce soit sur son origine ou son extraction, puisqu’elle reconnu les galons de ses épaulettes, ayant appris à lire ces distinctions durant ces neuf dernières années sur les mers bleues au sein de camp opposée au Gouvernement Mondial. Un Vice-Amiral !!! Carrément ! Autant si elle avait rencontré un commandant, voir un colonel, elle aurait bien voulu essayer de l’affronter… mais un Vice-Amiral !!! Plus que la défaite assurée, elle n’aurait certainement pas le temps de tirer un quelconque enseignement d’un duel, même amical. Un entrainement était le seul moyen de pouvoir recevoir des conseils d'affrontements… et qu’un homme aussi haut gradé accepte de répandre son savoir de l’art de la Guerre à une inconnue prétendument civil était improbable. De plus, vu qu’il stationnait là en la fixant, il devait lui reprocher quelque chose. Qu’avait-elle bien pu faire ?

Quelques paroles filtrèrent des lèvres de l’Archer qui s’avançait vers elle. Ishtar avait beau le dominer par la taille, elle sentait pertinemment rien que par sa démarche que l’officier de la Marine était bien plus fort qu’elle. C’était son expérience des combats qui lui permettait d’arriver à cette conclusion. Après tout, elle avait beau ne pas encore faire partie de l’élite, elle se battait depuis ses dix ans… sachant qu’elle en avait alors vingt-sept. Le sourire que le Vice-Amiral montra par la suite ne la rassura pas complétement. Cela pouvait être tout aussi bien sadique que bienveillant. Elle inspira et ferma les yeux et planta sa claymore dans le sol juste à côté d’elle avant de poser un genou à terre, gardant une main sur le pommeau de son arme plus symbolique qu’utile en combat.

-Mes salutations monseigneur le Vice-Amiral. J’ai en effet entendu parler d’un moyen de remonter vers les cieux et j’ai été intrigué par cela. Je n’ai pas encore pris de décision sur ce que j’allais faire : aller retrouver ma famille après tant d’années d’absence ou resté ici-bas pour poursuivre la vie que je me suis construite depuis… Je ne m’attendais pas à tomber sur quelqu’un d’aussi haut placé dans la hiérarchie navale de la Marine. C’est un honneur de pouvoir parler avec une personne aussi prestigieuse.

Elle rouvrit les yeux et releva son regard pour venir chercher celui de l’Archer.

-J’espère ne pas vous importuner… Mais pourriez vous m’en dire plus sur ce fameux moyen de rejoindre la mer blanche ? Entre anges aux ailes malformés, j’espère que vous pourrez m’offrir votre sollicitude.

Elle tenta d’afficher un sourire joviale et amicale convainquant. La réponse de Ghetis serait déterminante pour savoir comment aller évoluer la conversation. Le marin était-il là en ami ou en bourreau ? La seconde option ne lui laisserait que peu de place à l’improvisation vu l’écart de force entre les deux êtres. Si l’homme au gunbai ailé se montrer compréhensif et un potentiel allié, à traiter avec tout le respect qui lui ait du bien entendu, elle pourrait éventuellement envisager de lui demander s’il serait enclin à accepter de lui prodiguer un petit entrainement ou même une simple démonstration de ses talents martiaux. Avec un peu de chance, il pourrait même évoquer ses faits d’armes et les batailles auxquelles il avait participé. Vu son poste, il avait en effet dû en voir des affrontements.  

Les douces paroles joviales de l’Archer firent hausser les sourcils de la guerrière céleste. Cette dernière ne s’attendait pas à une telle compréhension et humilité de la part de ce vice-amiral qui avait tout à fait le droit d’exiger un respect implacable de sa position hiérarchique. C’était tout à son honneur de faire preuve d’autant d’égalitarisme. Elle releva donc, dominant par sa taille le gouvernemental. Ses pupilles argentées se dirigèrent à la rencontre de ceux du Vairon. Elle eut ainsi le temps pour l’observer à loisir. Même s’il n’atteignait pas sa taille imposant, Ghetis était un homme de grande taille. Sa chevelure foisonnante lui donnait une certaine prestance. Son regard était franc et son sourire chaleureux. Un certain charisme se dégageait de lui comme tout être de cette trempe dans leur monde. La bilcane mourrait d’envie d’en apprendre plus sur ce vice-amiral ailé, mais retint son excitation qui, de toute manière, n’apparaissait pas sur son visage. Le preux marin coupa court ses pensées pour pointer un bâtiment dans le lointain de l’île.

Les révélations faites par l’Archer étaient troublantes. Ainsi il désirait étendre un empire commercial sur la mer blanche. Exposer le domaine angélique au reste du monde pouvait partir d’un bon sentiment, mais aurait-il assez de moyens pour protéger un territoire aussi vaste d’incursions criminelles. Il avait beau avoir un haut poste dans la Marine, pouvait-on accepter de lui allouer des forces de maintien de la paix alors que la guerre ravageant le monde n’était pas finie, décimas, révolutionnaires et pirates menant la vie dure aux forces de l’ordre ? Ishtar se permettait d’en douter. Que quelqu’un, même respectable et avec de bonnes intentions, lance un projet aussi fou qu’ouvrir l’accès aux îles célestes l’effrayait légèrement. La tranquillité et la paix de son village natal pourraient-elles survivre face à l’arriver de cette culture différente. La mondialisation ferait-elle frémir la simplicité et la culture de la mer blanche ?

La blonde n’eut pas le temps d’y réfléchir davantage, le gouvernemental révélant qu’il n’était pas un ange, mais que c’était son arme qui possédait les propriétés des maudits des eaux. Elle aurait pu s’attarder sur la mise en scène trompeuse que semblait entretenir le marin ayant parlé de « son peuple », mais elle préféra s’occuper d’un autre détail plus intéressant. Il venait du Nouveau Monde, cette mer de toutes les menaces où les empereurs pirates régnaient comme les seigneurs des flots qu’ils étaient. Peut-être pourrait-il raconter quelconque récit mettant en scène les glorieux dangers de l’océan du bout du monde ? Une nouvelle fois, les paroles de Ghetis la coupèrent dans son élan. Il trouvait ses ailes belles ?! Ce qui avait été jadis son fardeau, son malheur, sa malédiction était traitée comme une splendeur par un homme étant sensé être son ennemi à cause de leurs affiliations ! C’était une sensation étrange qui frémissant dans le ventre de la bilcane. Même si aujourd’hui elle n’avait plus honte de ces quatre extensions de son corps devenu sa marque de distinction et son symbole, elle ne pouvait nier que recevoir pareil compliment par quelqu’un fasciné par la mer blanche ne pouvait que la ravir. Si elle n’était pas si naturellement impassible, elle aurait rougi à tous les coups. Elle affiché un sourire gêné.

-C’est rare que l’on parle de mes ailes si gentiment. Je dois bien avouer qu’elles m’ont apporté quelques malheurs durant ma jeunesse. Je serai ravi de rencontrer une compatriote souffrant, ou bénéficiant selon le point de vue, également d’ailes atypiques.

Le vice-amiral aborda alors clairement son projet. La création d’une navette reliant Jaya à l’étendue blanche céleste par le Knock Up Stream, ce puissant et violent courant marin ascendant dont elle avait vaguement entendu parler, mais qu’elle considérait jusqu’alors davantage comme une rumeur qu’un réel moyen d’atteindre sa contrée natale. Au moins, l’Archer semblait vouloir respecter la culture angélique et ses traditions en imposant pas une ouverture complète et en restreignant ainsi le tourisme aux lieux acceptés par les peuples. Néanmoins, tous s’y plierait-il ? Autant d’incertitude planant à cause de l’irrespect et la malveillance sommeillant au fond de l’humain. L’Archer évoqua rapidement la tranquillité que cela pourrait lui apporter de retrouver les siens, mais elle vivrait de ce fait bien trop loin des combats et de la guerre dans laquelle elle voulait s’impliquer et progresser.

-Je ne suis pas certaine de rester là-haut même si j’y retourne. En tant que guerrière, j’ai envie de rester sur ces mers bleues afin de continuer de progresser. Les gens trouvent souvent cela étrange, mais combattre est en quelque sorte ma passion.

Enfin, ses propos indiquaient au moins que son projet demeurait pour l’heure à l’état de projet et le phénomène de mondialisation qu’il voulait installer avec son unification des cieux serait compliqué à mettre en place. Rassembler tant d’îles différentes, aux ambitions et mœurs différents, n’étaient guère chose aisée. Néanmoins, cela semblait lui tenir à cœur puisqu’il se perdit quelques instants dans un regard rêveur adressé aux cieux. Ne désirant pas rompre ses rêveries, l’Archange du Typhon demeura silencieuse. Lorsqu’il revint à lui, il demanda si ce concept lui plaisait. La bilcane comptait bien exposer ses doutes puisque son aimable interlocuteur lui offrait une ouverture.

-Et bien je dois avouer être curieuse de voir comment vous compter réunir en une unique nation, ou tout du moins à rassembler sous votre étendard, autant d’îles et de peuples aux idéologies et vies différentes. Je suis également très incertaine quant au maintien de l’ordre une fois l’accès à la mer blanche offerte au grand public. Comment combattre le crime quand celui-ci se cache derrière les habits d’un touriste ? Comment vérifier que tous demeurent dans le respect des anges ? Vue l’étendue des cieux, comment avoir une force armée suffisante pour veiller sur ces nuages au vue du contexte troublé de notre époque ?

C’est avec un réel intérêt qu’elle avait déclarée ces mots. Elle voulait connaître le point de vue de l’Archer sur ces questionnements qui lui semblait majeur.

La réponse fournit de prime abord par le vice-amiral fut pour le moins… déroutante…. ou plutôt gênante. Les gens s’arrêtaient souvent sur son physique et la considérait comme une bourrine puisqu’elle était une guerrière qui se délectait généralement de l’action et du challenge. Voilà qu’un supposée ennemi, à cause de leurs affiliations, faisait preuve d’une analyse de sa pensée et lui disait qu’elle était intelligente. Décidément, il ne se perdait vraiment pas à catégoriser les gens si facilement. De plus, maintenant qu’elle avait fait preuve réflexion, il semblait qu’elle satisfaisait Ghetis. Il semblait par là évident qu’il avait déjà réfléchit à de tel problèmes et avait certainement trouvé des solutions hypothétiques. Respectueusement, elle écouta la prise de parole du gradé afin de saisir sa tactique d’approche. Dans son rêve quasi utopique, le vice-amiral demeurait lucide sur l’impossibilité de recevoir des renforts de la Marine du Gouvernement Mondial pour maintenir l’ordre. La proposition que faisait l’Archer était pleine d’espoir, mais également d’incertitudes flagrantes.

-C’est une bonne idée, mais rassembler des anges pour former une grande milice ne sera pas des plus aisé. J’imagine que vous pourrez convaincre certaines îles et certains habitants, mais pour d’autre ce sera plus compliqué à mon avis, je pense notamment à Bilca qu’il faudra convaincre du bien fondé d’un tel projet.

L’homme pointa l’une de ses quatre ailes avec un doigt, désignant en réalité plus cette caractéristique raciale que spécifiquement sa propre aile. Elle décida de rebondir également sur ce point, en essayant de ne pas trop penser au fait qu’un vice-amiral, élite parmi l’élite de la Marine, venait de dire qu’elle était charismatique. Si c’était une victoire personnelle que d’avoir quelqu’un de si prestigieux reconnaissant la prestance de ces ailes qui faisait désormais sa fierté, elle devait essayer de ne pas passer pour une timide à rougir de manière inconsidéré… Ce qui était en réalité pas du tout le cas car son visage restait presqu’inexpressif et ne représentait pas son trouble intérieure suite à ces propos flatteurs qui apaisait les tourments de jeunesse de la soldate de Centes.

-En effet, les anges sont liés par cet attributs tout comme les géants sont liés par leurs tailles. Néanmoins, je suis bien placé pour savoir que les différences entre les formes des ailes peuvent amener à des conflits, à de la discrimination, tout comme une différence de couleur de peau chez les hommes des mers bleues. Ce genre d’idiotie fait se confondre des nations entières en discorde, ce qui est fort fâcheux, donc j’espère que vous parviendrez à surmonter ce problème des mentalités. Qui sait… Peut-être que vous parviendrez à faire pareille avec les humains par la suite.

Ghetis enchaîna sur le fait que lui aussi était un guerrier. Un vent de chaleur traversa le corps de l’ange. Voilà qui était apaisant. Trouver quelqu’un qui peut vous comprendre est toujours relaxant. C’est d’ailleurs ce bien être psychologique qui détendit musculairement le corps d’Ishtar alors que le vice-amiral expliquait vouloir se reposer sur cet art pour appuyer sa conquête céleste, aussi bien des cœurs que des terres. Il conclut finalement sur la valeur significatrice de la paix. Un sourire se dessinant sur ses lèvres, la De Lérhane effectua quelques mudras avec ses mains en respirant de manière posé et réfléchi, transformant le courant de l’air entrant et sortant de ses poumons en une rivière calme et sereine qui se laissait guidée par les flux de la vie.

-Oui, je vois ce que vous voulez dire. Et la paix est un élément crucial et essentiel pour mener à bien ses combats. Selon moi, un guerrier qui n’aspire pas à la paix, peu importe que ce soit celle intérieur ou celle d’une patrie voir du monde, ne peut pas aller puiser les forces psychiques nécessaire à l’endurcissement de ses valeurs et la justesse de ses stratégies, que ce soit de bataille ou de vie. Ayant reçu une formation spirituelle à l’Île aux Prières à North Blue, je suis une combattante qui accorde beaucoup d’importance à la fluidité de la pensée et à la maîtrise de la réflexion pour la maîtrise du corps. La mer calme et apaisée peut refléter tous les mouvements alors qu’en pleine tempête il ne s’y reflète que la fureur de l’écume et le courroux du ciel.

Elle qui était devenu par la force des choses une Wan, une moine-guerrière du monastère de Shizukesa, ne pouvait renier ses aspirations spirituels de sérénité et de paix. C’est d’ailleurs en ces moments de combats où elle se rétracte sur elle-même que son visage impassible s’accorde avec son esprit limpide.

La De Lérhane observa l’Archer faire volteface avant de lui suivre sur ça demande. Il voulait lui montrer quelque chose apparament. L’officier gouvernemental en profita pour approfondir sur leur point commun le plus apparent, leur passion pour le combat. Cela engendra une question intéressante à laquelle elle ne tarderait pas à répondre, mais il enchaîna en posant la fameuse question que l’ange détestait. Quelle était sa faction ? Au moins, il semblait plutôt ouvert… Pouvait-elle au moins parler de son passé révolutionnaire ?

-Pour l’heure je combats pour m’améliorer, aussi bien physiquement que spirituellement. J’aimerai montrer au monde ce qu’est ma vision du guerrier et empêcher les combattants marqués du déshonneur et de l’irrespect de nuire au monde, que ce soit en parvenant à les amener sur la bonne voie ou en leur faisant arrêter leurs sévices. Dans cela, j’aimerais ne faire aucune distinction de camps ou de factions. Néanmoins, c’est plus ou moins inconcevable dans l’époque de crise que le monde des mers bleues traverse. Quant à ma faction…

Elle marqua une pause en cherchant ses mots, puis s’arrêta de marcher en baissant la tête. Relevant finalement le menton, elle tenta de répondre à cette question des plus fâcheuses.

-Il y a neuf ans, lorsque je suis tombé dans la mer de Grandline, j’ai été sauvé et recueillit par un équipage révolutionnaire, celui du Centaurus. C’est ainsi que j’ai combattu pour leur cause pendant plusieurs années en essayant de lutter pour une cause juste tout en voulant m’améliorer sur le plan du combat. Néanmoins, puisque l’on affrontait sans cesse de simples lieutenants, je me sentais stagnez et j’ai quitté l’équipage, et ainsi la Révolution d’Arias, sur un coup de tête.

En fonction de ce qu’avait put dire l’officier vis-à-vis de son espoir de ramener sur le droit chemin certaines personnes, peut-être qu’elle se confierait davantage et expliciterait les raisons pour lesquelles elle avait rejoint les décimas et pourquoi elle y demeurait pour l’heure.

Une fois qu’il eut fini de conclure au sujet du projet en étant clairvoyant sur la difficulté de mise en place de son projet ambitieux, laissant étrangement sous-entendre qu’il avait un enfant shandia vu que l’ange ne connaissait pas le fonctionnement de la Couronne, Ishtar observa le prestigieux officier partir dans un sacré monologue au sujet de l’ancienne faction de la bilcane aux quatre ailes. La vision qu’avait Ghetis de la Révolution était assez négative, sans montrer une haine très prononcée… C’était autre chose... Il laissa entendre à son interlocutrice qu’il portait plus de respect pour les Décimas, choses étonnantes sortant de la bouche de ce militaire. Cet extrémisme était-il la raison pour laquelle il avait rejoint le Gouvernement Mondial ? Cependant, il n’avait pas foncièrement tort. À vrai dire, Ishtar trouvait qu’il avait révélé son ouverture d’esprit tout en précisant sa frontière. Elle ne pouvait que portait un tel homme en haute estime : guerrier émérite avec des visions pour l’avenir, homme ayant ses idéaux tout en ayant du respect pour celle des autres dans la mesure de la limite défini par son vécu et conscient qu’il fait partie d’un système loin d’être parfait. À mesure que la discussion avançait, la bilcane prenait de plus en plus confiance et appréciait davantage le haut gradé. Ses points de critique envers la Révolution était porté sur les actions, ce qui ramenait à une certaine optique militaire, même s’il semblait ne pas être fermement opposée à une vision allant contre le Gouvernement Mondial. L’Archer termina cette partie en plaçant un lien métaphorique entre un arbre et la Marine, ce qui était plutôt joli.

C’est alors qu’il fit un retour en arrière en évoquant l’ancienne Révolution, celle d’Arias. Ghetis rêvait d’une entente entre Révolution et Gouvernement, certainement afin que de cette union assez étrange naisse un nouveau système politique comblant une partie des imperfections de chacun des camps. Il s’agissait là d’une utopie assez contrenature en parlant uniquement des mouvements révolutionnaires actuelles. L’indication sur la perte d’un ami permettait de confirmer ce qu’elle avait supposé plus tôt. Le choc de cet événement avait certainement contraint le vice-amiral à remettre en question sa vision de cette faction. Ce n’était peut-être pas la seule raison, mais puisqu’il l’avait cité, elle devait avoir son importance. Cette perte d’un ami poussa aussi la bilcane à repenser au Centaurus et son équipage. Avoir mit fin aux jours de son ancien capitaine n’était pas quelque chose dont elle était heureuse, mais elle avait jugé cela nécessaire afin de l’empêcher de souffrir de vivre dans un monde désuni avec son idole, Arias, morte. Pour lui qui avait consacré toute sa vie à servir l’ancien leader de la Révolution avec une ferveur fanatique, c’était un calvaire sans fin.

C’est alors qu’il releva le fait notable de l’omission du groupe auquel l’ange appartenait actuellement. L’Archer se montra rassurant sur son jugement et sur le fait qu’il ne changerait pas d’état d’esprit pour cela. La De Lérhane demeura un moment silencieuse en se demandant s’il ne s’agissait pas d’un piège pour la contraindre à divulguer son affiliation aux Décimas. Si c’était le cas, Ghetis était une personne horrible usant du mensonge avec habileté et avec une justesse parfaite. Elle aurait une chance de fuir grâce à ses pouvoirs de maudite. Vu comment il s’était comporté jusque-là, elle espérait qu’il soit réellement la personne qu’il était depuis leur rencontre. Elle dégaina, sans une once de désir de violence ou de brutalité, sa claymore longue de deux mètres, Ashunera. L’Archande du Typhon la planta dans le sol suffisement profondément pour s’assoir sur le manche. Elle prit une inspiration et ferma les yeux avant de s’élancer dans sa propre vision de la chose.




-Je ne peux nier que les actions des différents mouvements révolutionnaires ignorent leurs rivaux ennemis de l’entité politique suprême de ce monde. Peut-être est-ce une stratégie afin de se servir de la pluralité des adversaires de Marijoa pour tenter de prendre le dessus, qui sais… Mais je pense que le premier problème de la Révolution actuelle et tout simplement leur absence de cohésion autour d’un réel leader. Chacun des meneurs de mouvements impose sa vision de la lutte et tente de s’imposer comme il peut à différentes échelles, malheureusement cela se fait au détriment de beaucoup de choses. Entre les extrémistes, les violents et ceux qui s’intéresse réellement au peuple, il y a beaucoup de tension qui empêche d’avoir une réelle unité d’un esprit révolutionnaire comme ce fut le cas en mon temps, enfin celui d’Arias.

Elle marqua une courte pause en soulevant ses paupières et en dirigeant ses yeux vers ceux du vice-amiral de la Marine.

-Dans cette véritable guerre à la succession, la Révolution s’est perdue dans un empêtrement invraisemblable de tensions et conflits internes, tant et si bien que la cause ne sert plus de moteur, mais de but. La chute du Gouvernement Mondial sous sa forme actuelle n’est plus la raison première de se battre pour eux, mais l’aspiration lointaine se perdant dans le brouillard alors qu’ils essaient de s’organiser sur le quai en n’étant pas d’accord sur la gestion de l’embarcation. C’est en perdant Arias que la Révolution a perdu à la fois sa splendeur et sa justesse.

La bilcane attendit de voir si l’Archer avait une réponse à offrir à ces paroles. Etait-il d’accord avec cette vision des choses ? C’est ce qu’elle espérait savoir avant d’aborder le point le plus épineux. Elle n’allait pas y aller par quatre chemins. Fixant profondément les yeux du haut gradé de ses prunelles métalliques, elle prit son courage à deux mains.

-Je suis une soldate de l’armée de Centes Décima.

Derrière son regard assurée se cachait une attente perceptible. Elle voulait voir ce qui allait se passer. Revirement de situation ? Simple constat de l’état de sa faction par le vice-amiral ? Si sa réaction était plutôt positive, l’ange continuerait sur sa lancé.

-J’ai rejoint les troupes Décimas peu de temps après l’apparition du groupe, directement après avoir quitté l’équipage du Centaurus. Si à l’heure d’aujourd’hui je ne suis plus particulièrement en accord avec la tournure de la politique de Merveille, je ne compte pas quitter ses rangs dans l’immédiat, pour deux raisons. Je ne pense pas être suffisement forte à l’heure actuelle pour rejoindre le peuple des Kujas. J’aimerait tenter de les intégrer sous d’une quelconque manière en espérant que, comme le dise les histoires que l’on m’a rapporté, ce sont des guerrières vaillantes et puissantes qui me permettront d’évoluer et de m’affirmer pour que je puisse sortir finalement de ma condition de simple soldat et prouver à tous ce dont je suis capable. Si je parviens à me hisser sur le devant de la scène parmi les amazones, je pense pouvoir mériter de tenter ma chance face au monde et sur cette mer.

Au vu de ses propos précédents, elle espérait que l’Archer voyait chez ce peuple de femmes combattantes un idéal de valeur loin de l’irascible banditisme sans foi ni loi.

-La seconde raison vient plus du rapport humain. Comme je l’ai dit, je voudrais pouvoir ramener sur la bonne voie les personnes qui peuvent être sauvé… et je pense que c’est le cas de ma mentore au sein des Décimas qui est également une membre des quatre maîtres spirituels de l’Île aux Prières dont je faisait mention tout à l’heure, même si le reste des moines y vivant ne se doute pas que si elle part en voyage régulièrement c’est pour défendre la cause de Centes. Le fait est qu’elle a perdu toute sa famille dans le Buster Call d’Ohara et qu’elle ne pardonne pas cet acte de barbarie au Gouvernement Mondial et à la Marine. Au fond d’elle, je sens qu’il y a beaucoup de bon et qu’elle s’est laissée aveuglé par son désir de vengeance. Je voudrais lui ouvrir les yeux pour qu’elle abandonne son extrémisme et soit plus modérée… De plus, cela la trouble pour tout ce qui touche à la méditation au monastère, ce que ses confrères remarque. Puisque les Wans ne sont pas porté vers la foi en un dieu, mais vers le culte de l’harmonie entre l’esprit et le corps, le déséquilibre est forcément observé.

Elle ne savait pas si Ghetis était familier avec ce genre de pratique très spirituel qui n’avait pas pour but de vénérer une divinité. Les réactions de l’officier, pouvait donc se montrer intéressante.

La De Lérhane observa la réaction pour le moins compréhensible de la part du vice-amiral, fier héraut de la justice et défenseur de l’ordre du Gouvernement Mondial. Après avoir plus ou moins imité la guerrière bilcane dans toute la solennité du moment où elle s’était assise, il entama une élocution, un récit poignant sur sa propre vie et surtout celle de son frère. L’histoire de la fratrie Archer et son lien avec la faction du souverain Décima. Celui qui se nommait Noctis avait faillit en combat face à l’un des puissants grand corsaire, la main exécutive de l’entité politique suprême possédant le plus de liberté. C’est cela que nota principalement Ishtar. Ghetis plaçait avant tout la mort de son cadet sur le dos du groupe de Makui plutôt que sur celui d’Abel que l’avait éliminé. Face aux paroles du haut gradé, la décima ferma les yeux avant de les rouvrir quelques instants plus tard.

C’était une bien triste histoire. Comme souvent dans ce genre de cas, l’ainé Archer avait céder au désir de vengeance et s’était dans une quête de purge pur et simple. Ce qui détonnait donc avec le cas classique ce que cette fois ci ce n’était pas l’assassin qui était visé, mais bien les alliés de la victime. Vis-à-vis de la doctrine décima, cela avait cependant un certain sens. L’officier se donnait les moyens de parvenir à ses fins, mais il avait finalement compris que cela mettait les siens plus en danger qu’autre chose. De son propre aveu, Ghetis était désormais dans une sorte d’expiation, une pleine pénitence où il enterre son désir de répandre le sang. C’était une preuve de maturité spirituelle que d’admettre ses fautes d’autrefois afin de se concentrer sur ceux appartenant encore au monde des vivants. C’est alors qu’il exposa sa vision de la faction de Centes via une comparaison juste après avoir fait mention de son utopie ambitieuse, mais somme toute réalisable. Il voyait les fidèles de Centes comme des vampires répandant leurs maux en prenant le contrôle des âmes tout en absorbant toute leur substance, toute leur profondeur, toute leur humanité. C’est ainsi que le schéma du projet de l’Archer, montant graduellement en expansion, se dessina dans les mots de ce dernier. Le vice-amiral s’avança jusque devant Ishtar et resta planter là en attente d’une réponse. La bilcane ferma à nouveau les yeux, baissa le menton, puis expira. Elle posa un genou au sol, suivit de l’autre et planta ensuite son arme entre elle et le gradé.




-Puissiez-vous trouver la paix en ce monde. Je suis heureuse que vous pardonniez à ceux à qui l’ont à retirer leur jugement. Vous êtes en phase de tourner la page et je vous la souhaite. Si je puis vous aider afin d’expier d’une certaine manière les crimes causer par la cause dont je suis une lame aujourd’hui, j’espère pouvoir le faire. Pour eux, je ne suis qu’une épée parmi tant d’autres, alors je ne pense pas qu’ils parviennent à savoir que j’ai put approuver l’idéologie d’un opposant majeur à la faction. Il en va de mon honneur de combattante que de tenter d’apaiser le brasier de la guerre pouvant ronger les âmes de ceux y ayant perdu un proche. Je suis bien consciente de la douleur que peux causer la perte d’un membre de sa famille : même si je n’en ai jamais fais l’expérience, je suis séparé de la mienne depuis plus de neuf ans désormais.

Elle marqua une pause pour penser à Leanne, Séphiran et Naesala. Lançant un regard vers l’officier, elle se releva.

-Si je puis vous être utile d’une quelconque manière, je serai ravi de le faire. Comme vous le relevez, je ne peux pas laisser ma mentore dans une telle situation. C’est pour cette raison que je ne remonterai pas vers les cieux pour retrouver mon village et que je continuerai à servir la cause u monarque de Merveille le temps de pouvoir ramener Yufina sur la voie de la raison. Peut-être qu’un jour prochain, je pourrai me tenir officiellement à vos côtés, mais pour l’heure j’ai des objectifs à accomplir. Cependant, sachez que vos paroles m’ont plutôt convaincu et que si vos idéologies ne changent pas et que vous parvenez à pacifier les cieux sans y amener le désordre et la criminalité, vous pourrez me compter en tant qu’alliée occasionnelle. Une fois libéré des chaînes de Centes, vous pourrez éventuellement me trouver chez les amazones si je parviens à les rejoindre. Malheureusement, pour plus d’efficacité et de discrétion, on m’a contrainte à ne pas posséder d’escargophone, cela n’empêche que je veux bien accepter votre numéro.

Ses yeux argentés plongèrent dans la couleur profonde de ceux du Vairon afin de s’immiscer psychiquement en lui.

-Si vous repartez en croisade contre les décimas et que nous devons nous faire face, je ne sais pas comment cela se passerait. Ce n’est pas quelque chose que je souhaite. Je m’emporte certes car cela m’étonnerait qu’on envoi une simple soldate faire face à un vice-amiral, mais les hasards de la vie son ainsi fait que de tels conjectures peuvent parfois mener à se fourvoyer quant à la tournure du destin. Encore une fois, je m’excuse des souffrances que vous avez enduré à cause de ceux que j’ai rejoint autrefois. Puissiez-vous trouver la paix intérieur dans votre projet céleste. Puissiez vous reposer votre âme.

La De Lérhane observa avec attention la réaction du vice-amiral. C’est alors qu’elle fut étonnée de découvrir le lien qui unissait l’actuelle impératrice d’Amazon Lily à l’Archer. Passant au-delà de son impassibilité habituelle, la surprise fut si forte qu’elle écarquilla les yeux. La bilcane faisait face à l’ancien rival de Tenshi Taya. Elle approcha ses doits de la relique attaché au gunbai, cette mèche de cheveux, était donc un présent de la femme dirigeant celles qu’elle voulait rejoindre. Lorsque Ghetis évoqua la similitude entre la droiture des deux femmes, l’ange ne put qu’y déceler un compliment. C’était … satisfaisant. Habitué de n’être qu’une soldate dans une armée, les seuls compliments qu’elle pouvait recevoir jusqu’alors venait de son supérieur direct, que ce soit le Barne durant son séjour au sein de la Révolution d’Arias ou Yufina à l’heure actuelle. Les paroles qui suivirent intriguèrent la guerrière qui se demandait où voulait en venir le gradé. La proposition fut des plus surprenantes. L’Archer, membre de la Marine de premier plan grâce à son statut de vice-amiral, proposait à une décima et ancienne révolutionnaire de le rejoindre. Elle fut encore davantage interloquée par cela que par le fait qu’elle avait rencontré par les hasards du destin l’ancien rival de la reine des amazones. Le vice-amiral se voulait convainquant dans ses propos, m’étant les formes pour enjoliver la chose, littéralement pour que cette demande ait de la gueule. Le titre de Valkyrie était qu’il voulait lui attribuer était loin d’être anodin, c’était un geste assez honorifique et aussi fort que la scène qui se déroulait en ces lieux. L’Archer semblait vouloir lui offrir de l’importance. Cela émouvait profondément la guerrière. Être ainsi placer en premier plan était tout à fait inhabituelle. De plus, la confiance avec laquelle il déclarait prophétiquement devenir le dieu des mers blanches était troublante. Une fois qu’il eut fini son laïus, Ishtar inspira, puis expira.

-Cette offre est des plus alléchante j’en conviens, mais vient s’y opposer un gros problème que j’ai pourtant déjà évoquer… Je compte ramener mon amie bercer dans l’extrémisme décima sur le droit chemin. Il me serait impossible de le faire depuis le camp du Gouvernement Mondial qu’elle exècre. Je ne pourrai me résoudre à me détourner de cette voie avant ce moment cela. Votre discours sur la perte de votre frère était remplie de sincérité, alors vous devez bien comprendre l’importance que j’accorde à protéger celle qui est depuis plusieurs années mon amie la plus proche ainsi qu’une de mes mentores.

Elle marqua une pause le temps de poser la main sur le pommeau d’Ashunera.

-Être une amazone n’est pas un but en soit pour moi, c’est un moyen. Je ne pense pas être en mesure de faire face à la rudesse des hautes sphères de la première partie de Grandline, ce fameux Paradise où nous nous trouvons, et encore moins le Nouveau Monde. Je souhaite intégrer les Kujas pour gagner en importance, montrer ma valeur dans un groupe de combattantes, m’extraire de la masse en prouvant aux autres, mais également à moi-même, que je suis digne de mes ambitions.

Son regard se balada sur le gunbai de l’officier.

-J’ai gagné en maturité depuis l’époque où j’ai chuté des cieux. J’ai fait bien des erreurs, notamment en rejoignant l’armée de Centes. Aujourd’hui, je veux avant tout prendre le temps sans me précipiter sur une voie. C’est cela que les amazones ont à m’offrir. Certes, je ne doute pas que vous et votre équipage pourriez vous occupez de cela d’une manière différente, mais la Marine est l’arme de la Justice avant d’être un groupe de guerrier. Avant de pouvoir supporter le fardeau de représenter ce genre de chose au sein d’une institution aussi puissante et directrice que l’entité politique gouverné depuis Marijoa, j’ai besoin de faire ce pas en avant après avoir stagné pendant des années à mon niveaux car l’on m’accordait presque que des missions qui étaient dans mes cordes.

La bilcane était cependant très attiré par la proposition de l’Archer.

-Comme ce n’ai pas un but, la possibilité que je revienne vers vous pour accepter votre offre un jour prochain est loin d’être non nulle. Comme je l’ai dit tout à l’heure, je voudrais d’abord voir les répercussions de vos actions sur les cieux avant de me prononcer définitivement. Même si au fil de la discussion je suis arrivée à vous apprécier, les actions compte plus que les mots. Si vous voulez qu’un jour je sois, comme vous le dite, votre valkyrie, faites attention à vos actes et ne déviez pas de votre voie.

Tout en commençant à peser mentalement le pour et le contre de quitter les amazones pour rejoindre la Marine sous le pavillon de la Couronne, elle souleva sa claymore et l’exposa au regard de Ghetis.

-Ashunera… Je ne suis pas habitué à me servir d’une quelconque arme… Il s’agit avant tout d’un souvenir de mon père, mais c’est également le symbole de la lutte que j’ai menée contre les oiseaux tyrannisant Bilca quand j’étais adolescente. Il est à ce titre l’égide de ma passion pour le combat, le symbole de mon rêve de devenir une grande guerrière. Cependant, je compte bien continuer de me battre au corps à corps plutôt qu’avec cette longue lame de deux mètres. En revanche, je serai très intéressée par le fait de découvrir les techniques de combat shandia et la manière dont il combat au corps à corps en utilisant son fruit. Ce serai en effet intéressant de comparer le serpent mythologique au serpent antique.

La demoiselle à la chevelure blonde afficha un sourire en coin alors qu’elle fit un pas en arrière.




Ses prunelles d’argent virèrent à l’or alors que la pupille prenait une forme plus fine et verticale. Son corps s’allongea petit à petit pendant que des plumes d’un vert des plus purs aux reflets d’émeraude poussaient sur elle, des écailles ventrales beiges apparaissant sur la face de son corps. Gagnant toujours plus en taille, son visage devint celui du reptile sifflant, ses bras et jambes se rassemblèrent en formant la queue. Elle passa sa langue bifide entre ses dents pendant que la métamorphose prenait fin et qu’elle s‘envolait en prenant garde à ne pas monter suffisement haut pour être visible de la ville. Tournant en cercle autour de l’Archer, la créature mythique de dix mètres de long attendait sa réaction.

-Je suis le Serpent à Plumes, l’être pouvant imposer la météo à une zone.

Passant sous sa forme hybride, ses cheveux blond réapparaissant sous la forme de longues plumes jaunes et souple et son visage fait d’écailles, elle ouvrit ses ailes pour atterrir en douceur sur le sol avec la queue que formaient ses jambes réunifiaient.  

L’ange fut ravi de constater l’enthousiasme du vice-amiral et l’observa la rejoindre dans les airs à l’aide d’une technique particulière. Voyant que ce dernier sortait des poings américains, elle haussa un sourcil. Il n’avait bien entendu pas besoin de tels ustensiles pour la battre aux vues de l’écart de niveaux entre eux. Quelle était la raison de ce geste ? C’est en voyant l’arme approcher qu’elle comprit et reprit apparences humaines avant qu’il ne la touche… Du moins c’est ce qu’elle aurait voulut faire, mais la vitesse d’un officier autant gradé supplanté complétement la sienne et elle n’avait pas eu le temps d’activer entièrement la métamorphose.

-Depuis neuf ans que je vogue sur les mers bleues, j’ai déjà put observer les effets du granit marin. Je n’ai beau pas faire partie de l’élite, j’ai malgré tout certaines de ces notions fondamentales.

C’est alors que l’Archer partit dans un plaidoyer visant à la convaincre d’affronter Yufina et non rester à ses côtés. Elle tâcha de répondre à la première partie lorsqu’il l’invita à la suivre.

-Rester à ses côtés ne signifie pas essentiellement l’assurer que je sois du même avis qu’elle. Nous nous sommes déjà confrontés d’ailleurs dans nos opinions et elle s’est braquée avant que l’on arrive au terme de la discussion. De plus, une extrémiste comme elle ne voit en un adversaire qu’un hérétique à occire et non une opinion à écouter. Je l’ai déjà vu faire face à des gouvernementaux remplis d’idéaux à qui elle n’a même pas daigner adresser la parole, se contentant de m’assurer qu’ils n’étaient que des démons comme les autres membres du Gouvernement Mondial. Je crois sincèrement que l’approcher en faisant partie de la faction qu’elle exècre complétement ne changera rien. Après tout… Elle a bien éliminé certains anciens compagnons qui avait rejoint la Révolution ou la Piraterie sans sourciller… Je ne doute pas qu’en étant dans la Marine, elle s’opposerait à moi sans même écouter ce que je pourrai lui dire. Déjà qu’elle doute de ma fidélité à Centes mais qu’elle ne juge pas que cela affecte notre mission, si elle ne me considère plus comme son amie je ne vois vraiment pas comment faire.

C’est alors qu’elle fut surprise de voir Ghetis lui dire d’accepter cette destinée de sn amie alors que quelques temps plus tôt il semblait dire que la bilcane devait sauver Yufina de cette voie sombre. Confuse, elle ne s’exprima pas. Elle ne pouvait pas concevoir abandonner Yufina au triste sort que lui avait offert le destin, elle qui était dépeinte comme une enseignante exemplaire par les autres maîtres spirituels du monastère avant le drame ayant fait basculer sa vie. Abandonner une âme si gentille corrompue par la vengeance… Quelle perspective triste. L’ange voulait au moins essayer. Elle se donnait un an avant d’abandonner, chose qu’elle faisait bien de faire puisqu’elle parviendrait à convaincre sa mentore peu avant la fin du délai.

Au grand soulagement de l’Archange, le vice-amiral changea de sujet pour évoquer les grands oiseaux qui virevoltaient dans la voûte céleste. Voir que le problème épineux des oiseaux tyrannisant Bilca pouvait potentiellement se résoudre si facilement la dégoutait. C’était des plus frustrant de s’imaginer que le haut gradé pourrait évincer les terribles volatiles là où les siens, et elle-même durant toute son adolescence, avait échoué. Inspirant, puis expirant, la demoiselle préféra réprimer la colère plutôt qu’y céder. Elle devait voir cela comme une bonne nouvelle et une perspective d’avenir pour sa terre, céleste et nuageuse certes, natale. Ishtar savait qu’il faudrait un peu de temps pour évincer ce sentiment de son esprit, mais elle savait qu’en s’y exerçant régulièrement cela marcherait.

Ghetis reprit de nouveau la parole pour exprimer son point de vue sur les Kujas. Pour le coup, la De Lérhane désirait répondre au vice-amiral.

-Lorsque je parle de reconnaissance, je n’évoque pas forcément au niveau mondial. Que ce soit au niveau d’une communauté comme celle des Kujas ou d’un équipage, cela me convient. Je ne cherche pas à briller immédiatement aux yeux du monde, il ne faut pas brûler les étapes. De plus, la pluralité des expériences peut-être un faux avantage cachant un manque d’approfondissement des notions et situations abordés. En rejoignant les Kujas, j’espère pouvoir tirer un maximum de choses de cette expérience complète pour ensuite me confronter à autre chose par la suite en unifiant ce que j’aurais appris durant cette période ainsi que pendant les longues années que j’ai passé sur ces mers dans divers camps. De plus, si ma tête finit mise à prix, ce sera qu’une conséquence de ce que j’aurais put accomplir. Il est vraie que comme depuis ces neufs dernières jamais ça n’a jamais été le cas, je sous-estime souvent cette possibilité…

Elle marqua alors une pause. Il était vrai qu’approfondir les bases avant de se spécialiser était important, cela se voyait dans le système éducatif. La proposition de l’Archer était assurément alléchante et pouvait remettre en question son ambition de rejoindre les vaillantes amazones, mais il ne fallait pas se précipiter sur l’une ou l’autre des propositions, porter à maturations les pours et les contres.

-En tout cas… Sachez que j’y réfléchirai et que je pourrai revenir vers vous en fonction de ce que je déciderais. Vous pouvez m’appeler Valkyrie si cela vous chante, ça me changera d’ « Archange du Typhon ».

La De Lérhane écouta avec intérêt l’avis du vice-amiral qu’elle accepta et prit pour un conseil avisé. Ce qu’il disait était juste et intéressant. L’ange aurait besoin de resassé tout cela une fois sa décision prise quant au fait de remonter ou non vers la mer blanche. Décidément, ce voyage avait été très intéressant. Tout cela était partit des rumeurs qu’elle avait entendu à North Blue. Durant sa quête d’un vaisseau pour Jaya, Ishtar était passé par de nombreuses îles comme Okalmoa, où elle avait rencontré Tylor V. Alexander, pour finalement trouver son salut à Puerto Havana où elle porta assistance au doge Del Sylvio pour affronter son cousin en vainquant Aggaddon Médixès. De là, l’armateur à la tête d’un influent négoce lui avait offert le moyen de rejoindre Jaya, mais cela n’était que le début de cette odyssée. De sa mission sur l’utopie illusoire d’Elhargande assisté par Ash à Loaya Island où elle avait affronté un mercenaire au service des Ouroboros de Maisetsu Island aux côtés d’Etowaru Ryori qui y avait mangé un fruit du démon, le voyage s’était trouvé être une source d’aventures. Tout ceci se terminait en apothéose avec la rencontre d’un vice-amiral des plus amicales qui lui offrait des conseils et une proposition de rejoindre son équipage. Ceci était une véritable consécration de ce périple qu’elle ne devait pas ignorer. Elle devrait réfléchir aux sens profonds des propos de l’Archer afin d’en tirer toute l’essence et toute la sagesse sur laquelle elle pourrait baser ses futurs choix.

-Je prends bonnes note de vos paroles qui sont des conseils avisés.

Elle écouta ensuite l’avis personnel de Ghetis au sujet du nom qu’elle possédait en rapport avec son physique et les pouvoirs octroyés par sa malédiction.

-Personnellement, j’ai une préférence pour les surnoms de deux ou trois mots avec possiblement des articles au milieu. Enfin, « Archange » est le nom que j’ai choisi pour noter ma différence physique. Cela voudrait donc dire plus ou moins que c’est un ange à quatre ailes. Quant à l’utilité des surnoms, c’est une façon d’enjoliver et de donner des spécificités sur la personne. Si l’on appelle votre fils par son nom, on ne peut savoir que cela alors qu’utilisé « Bête Shandia » permet de donner son origine ainsi qu’un trait représentatif, celui d’une bête. Après je n’étais pas au-courant que certains Marine avaient des avis de recherches à leur nom. J’imagine que ceux-ci proviennent du monde criminel.

C’est alors que l’officier formula une question de manière camouflé. C’est vrai qu’elle ne lui avait pas donnée son nom au début par précaution, étant assez méfiante avec les membres de la Marine aux vues de ses affiliations présentes comme passés, et, emportée par la conversation et n’ayant saisit aucune occasion concrète de placer cela de manière cohérente sans sembler trancher dans la discussion, elle n’y avait pas pensé. Il fallait donc se rattraper en se présentant convenablement au gradé.

-Excusez-moi de ne pas m’être présenté plus tôt. Je suis Ishtar De Lérhane, fille de Séphiran et Leanne ainsi que sœur ainée de Naesala, tous de Bilca. Comme je vous l’ai dit précédemment, l’épée que je porte était celle de mon père.

La décima eu du mal à concevoir le fait qu’elle allait pénétrer dans une base marine comme une allié alors qu’elle en affrontait depuis plus de neuf ans. Finalement, elle continua de suivre l’Archer afin de rejoindre une maisonnée bien étrange au style étonnant… qui était des plus… des plus célestes oui. Ce n’était pas la même architecture que les ruines bilcanes, mais il y avait un certain style commun qui se rapprochait plus de ce qu’elle avait pu lire dans les livres de son père au sujet des shandias. En tout cas, ce n’était pas le style actuel, mais à priori quelque chose de bien plus ancien si c’est souvenir était plus ou moins bon.

-Voilà donc pourquoi nous somme venus… Je dois bien reconnaître que c’est étrange de rencontrer une structure shandia apparament très ancienne sur une île des mers bleues. Votre fils a put vous donner davantage de détails ou des hypothèses dessus ? interrogea l’Archange en observant l’extérieur de la bâtisse.

Ishtar écouta la validation de son hypothèse par l’Archer avant de se replonger dans la discussion qu’ils avaient. S’intéressant à la structure à laquelle elle faisait face, la demoiselle écouta la réponse du vice-amiral qui comportait malheureusement quelques brides d’informations au sujet de cet endroit. Caligula, le fils shandia du gradé, devait donc venir étudier le bâtiment dans la journée. Cela intéressait la blonde au regard d’argent de rencontrer un autre originaire de la mer blanche arpentant les mers bleues.

-Calgara le Grand Guerrier ? Etant de Bilca je ne serai pas d’un très grand secours. Je ne connais pas très bien ce mythe et j’aurais peur de vous donner de fausses informations. Un shandia comme votre fils serait en effet bien mieux placé pour vous raconter pareil récit que moi, rien que par son origine. Mais bien sûr cela m’intéresse d’en apprendre plus sur cette structure. Pourriez-vous me parler de l’histoire de ce « Montblanc Norland » ?

Le De Lérhane n’avait que rarement l’occasion de s’occuper des histoires autour de son peuple, ou plutôt sa civilisation. En effet, l'histoire même de Bilca n'avait pas révélée tout ses secrets et de nombreux mystères planaient sur l'îlot des nuages se trouvant sous le joug des puissants oiseaux. Les populations célestes étaient assez diversifiées et découvrir une raison pour laquelle des shandias se seraient retrouvé sur la mer bleue et auraient construit une demi maison ne pouvait qu’être bénéfique pour retracer la chronologie de l’histoire des anges, ou tout du moins son contour.

C’est ainsi que débuta une longue attente de la fameuse « bête shandia » qui passa au travers d’une discussion qui semblait plus servir à meubler et passer le temps qu’autre chose. Au bout d’un long moment, Ghetis finit par avoir une épiphanie. Caligula Spown se trouverait sur le bateau de l’équipage du vice-amiral vairon.

-Soit. Et bien partons sans attendre sinon nous n’aurons pas découvert tous les aspects de cette histoire au coucher du soleil. Je vous suis, puisque je ne sais pas où est amarré votre navire.

La bilcane suivrait alors l’Archer pour remonter jusqu’à l’embarcation de ce dernier afin de rencontrer le contre-amiral. En chemin, elle se demanda à quoi ce dernier pouvait bien ressembler. Mais elle conservait un certain stress. Fonçait-elle directement dans un piège visant à arrêter la décima qu’elle était. Non, l’officier aurait pu le faire facilement dès le début vu le niveau qu’il devait avoir à son grade. Cependant… Est-ce que le reste des siens accepterait ce fait ? Peut-être que Ghetis la couvrirait pour éviter cette situation en n’abordant pas le sujet afin d’éviter des embrouilles avec des mousses rapporteurs. La décision ne tenait qu’à lui et la maudite aurait sans doute l’occasion de se métamorphoser en Serpent à Plumes pour s’envoler avant de devenir la cible d’un quelconque constantiniste qui se serait infiltrer là. Enfin, toutes ces hypothèses tenaient plus de la crainte de la réalité tangible. Restait donc à voir ce qu’il se passerait réellement. En tout cas, l'ancienne révolutionnaire allait découvrir la Couronne, car au delà d'un capitaine, un équipage était un rassemblement de personnalités. Quelle était donc celle de la Bête Shandia, le fameux Caligula ? Elle n'allait pas tarder à le découvrir.