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Réorientation professionnelle. [PV Reo et Joshua]
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Jeu 5 Avr - 13:25


"Le temps passe et la mort vient."

Réorientation professionnelle.


Que s'était-il passé, ces derniers temps, pour les deux joyeux lurons de Trader ? Pas grand chose. Les affaires s'étaient quelque peu tassées et organisées de sorte à leur offrir le repos effectif auquel ils s'attendaient bel et bien. Leur ennemi, quelle que soit sa véritable identité, s'était fait discret et silencieux après la destruction de son tripot et la mise-à-mort de l'un de ses plus proches contacts, et cela avait fonctionné : certes, Lester et Joshua avaient la paix, mais ils étaient pour l'heure dans l'absolue incapacité de se renseigner davantage quant à sa personne, quant à ses alliés, à ses affiliations ou même à ses domaines d'expertise. Ils savaient donc qu'il s'agissait d'un ancien proche de Mickey, qui avait des liens avec le feu Steve Cash, patron d'une bande de mercenaires qu'ils avaient exterminée, et qui avait de surcroît un pied planté dans la prostitution et les marchés de drogue... Comme plus de la moitié des crapules dont recelait l'île, à la vérité. Les connards étaient légions, ici bas, et remuer la merde dans le vain espoir de pouvoir mettre la main sur le bon n'aurait fait qu'attirer l'attention des autorités locales, lesquelles auraient été ravies d'avoir un bon prétexte pour les foutre au trou... ou pour les exécuter, purement et simplement. Si la milice du Royaume n'avait pas su prouver leur culpabilité pour l'heure, il était assez évident, du point de vue du Roi du Sable en tout cas, que les pistes les indiquaient tout deux comme de potentiels suspects. C'était pour cela que ni lui ni l'aveugle n'avaient fait des émules ces derniers jours, se contentant de demeurer au sein de leur arrière boutique à voir passer les camés et à tâter des maraudes qui osaient s'aventurer jusqu'à eux. Engranger les fruits de leur petit commerce et en bénéficier de la façon la plus triviale possible, voilà quel avait été le véritable cheval de bataille de ce duo explosif ces derniers jours... Un répit salvateur qui touchait à son terme. Car le Sheerin ne voulait pas s'engraisser ou s'empatter : il était grand temps de retourner sur le terrain et de continuer à lutter becs et ongles afin d'agrandir leur marché noir. Grappiller davantage de parts dans le marché des substances illicites et récréatives allait s'avérer complexe, dans l'état des choses : il ne savait que trop bien que Gisèle disposait d'une influence trop colossale en la matière, et qu'elle risquait de les écraser par ce biais s'ils se montraient trop insistants à son goût. L'autre solution était donc d'élargir leur champ d'activités... Et c'était précisément à ce titre qu'il avait établi un premier plan certes encore embryonnaire mais qui pouvait s'avérer pertinent.

Lui et son éternel compère avaient donc quitté leur boutique, reléguant la petite affaire aux bons soins de Liu et des deux gamines, s'orientant plutôt vers le port où ils devaient normalement rencontrer une troisième tête, qui les aiderait gracieusement à mettre en place leur prochain crime. Oroshi, qu'il se faisait appeler, était un petit esclavagiste qui, tout comme eux, cherchait à gagner en influence dans le monde de la pègre. Lester ne savait pas grand chose de ce type et c'était principalement pour cela qu'il avait décidé de faire appel à lui, usant de ses connexions et contacts dans le milieu pour remonter jusqu'à lui et enfin lui adresser la proposition qu'il avait cherché à formuler. Le tueur aux dreadlocks savait de source sûre qu'un équipage pirate avait réussi à foutre la main sur des civils, au cours d'un rapt, et qu'ils avaient pu les enlever dans le but de les destiner à la vie d'esclave. Chose intéressante pour le duo de joyeux lurons qui prévoyait à la vérité d'ouvrir une ou plusieurs boutiques dans le domaine de la prostitution... Avec ou sans l'accord des putes en question, par ailleurs. Du coup, l'idée de sauter à pieds joints dans ce genre de bourbiers avec l'entrain morbide qui les caractérisait si bien ne s'était pas faite attendre, et les deux hors-la-loi avaient sauté sur l'occasion. Le navire pirate mouillait actuellement au large de Trader, dans l'attente d'une offre qui répondrait aux critères sélectifs du capitaine pirate... Restait à savoir si le trio allait savoir la lui apporter, ou pas.

-Lester.

Sommaire et concis, mais efficace, le Dealer tendit une main franche et imposante au prénommé Reo, qu'il parvint à reconnaître sans la moindre difficulté pour son apparence inédite et remarquable. Ils allaient singulièrement manquer de discrétion s'ils évoluaient au côté d'un luron pareil, mais dans les faits, ils se fichaient pas mal de la discrétion... Et lui-même n'était pas forcément beaucoup plus passe-partout. Sans parler de Joshua qui garnissait le tableau, avec son bandeau rouge pétant assumant à la vue de tous sa condition d'handicapé...
Bref : ils étaient arrivés sur le pont et venaient de retrouver leur acolyte exceptionnel. Et maintenant ? Ils n'avaient plus qu'à se mettre en route...

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Jeu 5 Avr - 14:20



De boucher à éleveur

Je ne le fais pas par plaisir, enfin pas uniquement.


Ah que le temps était bon et beau sur le doux royaume de Trader pour un jeune homme passionné par l’art noble et vertueux de la traite d’êtres humains et de toutes les marchandises s’y rapportant. Au fur et à mesure des mois, un certain « Oroshi » commençait à se faire un petit nom et poursuivait son petit bonhomme de chemin dans le domaine de la vente d’organes. Pourtant, le marchand en question ne cachait absolument pas ses envies personnelles, quelque chose de plus grand et de plus exaltant que la simple vente et revente de bout de viande. Finalement, et selon un point de vue totalement objectif, l’Ashugari n’était actuellement qu’un simple boucher aux produits rares et à la clientèle beaucoup plus fortunée. Un steak ou un saucisson n’avait d’ailleurs pas plus de valeur à ses yeux que des poumons ou un cœur, enfin exception faite de sa valeur marchande. Pourtant, pour arriver grand, il fallait commencer petit et se faire un nom pour progresser dans la hiérarchie locale. Un jour, oh oui un jour … Konan s’intéressera au vampire et lui confiera des responsabilités au sein de sa branche esclavagiste.

Non, Reo n’en pouvait plus de simplement vendre de la viande morte et froide, quoique des fois il la vendait chaude également, fraichement extraite d’un corps humain. Aussi, lorsqu’une nouvelle se rependit dans le milieu underground et vint aux oreilles du vampire, celui-ci décida qu’il était enfin temps de changer d’emploi ; ou à tout le moins de diversifier ses activités professionnelles. Un équipage de saloperie de forban avait donc réussi à mettre la main sur de la marchandise de qualité, quelque chose de très intéressant dans le métier car pouvant rapporter de belles sommes d’argent et un peu plus de visibilité.

Dans un premier temps, le sadique avait pris le parti de s’occuper de l’affaire seul en usant de toute la ruse et de toute la violence possible pour s’accaparer le joli lot humain, et éventuellement les possessions terrestres des pirates. Cependant, alors qu’il commençait à se renseigner sur la chose en question, un coup de pouce du destin était venu frapper à sa porte sous la forme d’un larbin d’un de ses clients habituels. L’homme, aussi intelligent qu’une coquille d’huitre, lui avait alors expliquer qu’un criminel de l’île avait sollicité son aide pour une affaire précise, il ne donna que très peu d’informations mais Reo comprit vite de quoi il s’agissait. De nouveau seul, le sang pur s’était alors questionné longuement sur l’opportunité d’une telle alliance et surtout, sur l’effectivité de se lier à autrui. Au final, pour les contres, on ne trouvait qu’une somme d’argent moins importantes à l’issue de la manœuvre. Mais du côté des pours, l’on trouvait une minorisation des risques, une éventuelle visibilité majorée par la présence d’autres jeunes pousses et, surtout, une chance de réussite bien plus élevée. Finalement, la seule chose qui pouvait encore retenir le combattant était l’origine de son possible allié : un humain…

S’il remplissait son rôle, il serait serviable, au moins une chose valable et qui sait, peut-être serait-il intéressant au final.

Ce fut donc sur ces tergiversations que le seul non-maudit du futur trio prit contact et reçu les consignes sur les lieux et heures de rendez-vous. Il semblait bien que cette mission ne consacrait aucun chef et que les hommes du trio étaient tous égaux, enfin Reo l’espérait ; il n’allait quand même pas être dirigé par un simple humain serviable non ?

Quoiqu’il en soit, le jour J, et toujours vêtu de ses fidèles habits noir et de son débardeur blanc, le vampire se rendit sur le port où il retrouva sans mal son interlocuteur : la coiffure aidant. S’il était reconnaissable grâce à ses tatouages et sa coiffure, camouflant pour l’heure ses yeux rouges et noirs ; il n’était effectivement apparemment pas le seul, constat qui le fit particulièrement sourire. Il semblait maintenant évident que le petit groupe n’allait pas compter jouer sur la discrétion mais bel et bien sur la ruse et la violence. La masochiste rêvait déjà de donner et de recevoir des coups, de briser des os et de trouer la peau de ses adversaires de ses crocs. En fond sonore, il entendait déjà presque les trompettes sonner la mort de ces pauvres chiens des mers. Souriant donc à l’idée des futurs massacres et heureux des profits possibles, l’Ashugari vint saisir la main de son futur compagnon de fortune et la lui serrer avec poigne.

- Oroshi, mais appelez-moi Reo, ne faisons pas de chichi.


Il observa alors le second larron, un homme à la chevelure argentée portant un épais bandeau rouge vif opaque sur les yeux. Immédiatement, le sourire de l’hématophage se fit alors plus brillant : il constatait le handicap de cet éventuel allié. Reo aimait les handicapés dans le sens où lorsque ceux-ci égalait un non-handicapé dans un domaine précis, il était d’ores et déjà plus intéressant que la globalité humaine.

Au final, s’il ne s’était fait aucun avis sur Lester, une petite première impression positive naquit concernant l’autre ; il ne l’aiderait pas pour autant à esquiver les trous ou les poteaux qui se dresseraient sur son chemin : ça pourrait être drôle quand même. Le vampire laissa donc de côté les images mentales qu’il se faisait d’un aveugle se ramassant sur le sol à la moindre irrégularité de la voirie et reporta son attention sur les festivités à venir.

- Alors quel est ton plan Lester ?


Vouvoyer un humain ? Quelle drôle d’idée !




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Joshua Anderson
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Jeu 5 Avr - 21:26
Réorientation professionnelle


Si la vie d'un criminel n'était pas de tout repos, ressemblant beaucoup à une navigation en eaux troubles où bon nombre d'autres requins ne faisaient qu'attendre leur heure, il fallait de temps en temps s'autoriser un peu de repose afin de savourer chaque petite victoire pour ce qu'elle était : un pas de plus vers le haut du panier. Récemment le duo n'avait pas chômé et c'était le moins que l'on puisse dire, les deux avaient tué et frappé plus de gens qu'ils ne pouvaient en compter et ne souhaitaient pas s'arrêter en si bon chemin. Mais de temps en temps la réalité leur revenait en pleine face pour leur rappeler qu'ils n'étaient que des hommes et, qu'à ce titre, ils avaient leurs propres limites qu'il n'était pas toujours sage de dépasser. Ainsi, suite aux dernières péripéties surmontées par les deux tarés, ces derniers décidèrent de lever le pied autant pour ne pas alerter davantage les autorités que de prendre un peu de bon temps avant de se remettre de nouveau en selle. Combien de temps le jeune Joshua passa t-il à végéter dans ses quartiers ? À visiter plus de demoiselles, s'enfiler plus de bouteilles alcoolisées et fumer plus de joints qu'il ne pouvait en compter ? Il lui était impossible de répondre à cette question, ayant perdu le compte depuis bien trop longtemps et pourtant, malgré ces journées bien remplies, le jeune Anderson arrivait pourtant à trouver le moyen de s'ennuyer.
Oh oui ses pulsions sexuelles étaient satisfaites jusqu'à un point assez raisonnable et son esprit était suffisamment embrumé par toutes ces toxines pour ne pas voir le temps passer, mais cela ne voulait pas dire que c'était suffisant pour autant. Il était un homme pour qui la violence était une seconde nature et, même lors des dernières nuits les plus torrides, son corps le poussait à étrangler sa compagne nocturne ne serait-ce que pour satisfaire temporairement son désir de violence. C'était le premier signal lui indiquant que quelque chose n'allait pas, le poussant à se sortir les doigts du cul pour enfin faire quelque chose de ses journées. Fort heureusement une occasion se présenta bien vite au duo lorsque leur parvint aux oreilles la nouvelle de l'arrivée d'un navire remplir de chair fraîche qui ne demandait qu'à être prise.

Si le jeune aveugle appréciait la violence et toutes les sortes de vices connus de l'Homme, le bonheur de sentir ses poches bien remplies était quelque chose dont il ne le lasserait clairement jamais. Aussi, si les tarés avaient déjà mis un pied dans le domaine de la consommation de substances illégale, l'esclavagisme et la prostitution leur semblaient être la suite logique des choses. Le but de tout commerce était d'offrir aux clients ce qu'ils désiraient le plus, aussi horrible et dépravée que soit la demande, afin de se remplir les poches et d'investir dans de nouveaux produits pour engranger encore plus de bénéfices. Même Joshua savait cela.
Alors que voulaient-ils, tous ces moutons ? Ils voulaient échapper de leur quotidien ennuyeux en mettant la main sur quelque chose d'extraordinaire et à moindre prix. Ils voulaient que leur esprit décolle jusqu'à des hauteurs jamais égalées ? Les drogues étaient là pour ça. Ils voulaient abuser d'un autre corps humain, assouvir leurs pulsions jusqu'à des limites que leurs compagnes n'accepteraient jamais ? Les prostituées rentraient en jeu à ce moment-là et, en ayant vent de cette opportunité, le duo décida de sortir de sa léthargie pour se remettre enfin au boulot. Oui ils allaient travailler avec une autre ordure aujourd'hui, mais cela ne dérangea pas l'aveugle pour autant : ce n'était qu'un mal nécessaire.

Lorsque la rencontre se fit enfin et que l'inconnu appela le logia par son prénom, son compagnon ne put retenir un sourire amusé face à cette insolence que Lester ne tolèrerait certainement pas bien longtemps. Le sang allait-il être versé si tôt dans la journée ? Probablement pas, il était encore un petit peu tôt tout de même. Alors que l'inconnu fit encore preuve de familiarité et de curiosité, demandant qu'elle pouvait être la stratégie du jour, l'aveugle intervint enfin :

« Un plan ? Quelle drôle d'idée. On rentre, ou tue, on pique, on se casse. Généralement ça marche. »

Contrairement à ce que son camarade semblait avoir l'habitude de penser, Joshua était tout à fait capable de créer un plan bien ficelé mais, la plupart du temps, il ne souhaitait pas faire l'effort suffisant. Pourquoi ? Parce que les tactiques directes portaient également leurs fruits et, de ce fait, il avait clairement la flemme de passer par des méthodes détournées pour arriver au même résultat. La simplicité, tel était son mot d'ordre.

Fiche par Sánsa ; sur Never-Utopia
Joshua Anderson
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Ven 6 Avr - 22:12


"Le temps passe et la mort vient."

Réorientation professionnelle.


Le regard perçant et inquisiteur de Lester scruta son interlocuteur fraîchement rencontré tandis que ce dernier lui répondait à grand renfort de familiarités. S'il laissa bien volontiers les devant à Joshua, comme pour offrir à ce Reo un avant-goût des méthodes peu recommandables et assez triviales qu'ils étaient parfois susceptibles d'adopter pour mener leurs plans à bien, il se concentra néanmoins plus fermement sur les mots que le vampire avait pu lui adresser en guise de salutations franches et joviales. Ce type avait l'air d'être assez sûr de lui, chose courante dans le domaine de la criminalité : on ne tenait pas tête au Gouvernement Mondial, même à petite échelle, sans avoir un minimum de cran. Quant au reste, le Roi du Sable demeurait sceptique... Et attentif. Ce type avait-il de réelles raisons, fondées et tangibles, d'être aussi imbu de lui-même ? Ou, à défaut, de se montrer aussi directif vis-à-vis du Logia ? Difficile à dire, de prime abord, mais c'était plausible. Après tout, son petit surnom avait bel et bien su se frayer un chemin au travers du Royaume de la Pègre de Trader, siège habité d'innombrables crapules toutes plus méprisables les unes que les autres. C'était déjà un sacré exploit, en soi... Restait à savoir si l'homme était capable d'outrepasser les attentes du Sheerin qui, d'une certaine manière, lui accordait déjà une confiance démesurée en lui permettant de bosser à leurs côtés pour ce coup à venir. Ce n'était bien sûr pas la première fois que le duo de désaxé avait l'opportunité de travailler main dans la main avec d'autres immondices... Mais cela restait chose rare. Et tant qu'il ne trouvait pas de point fort susceptible d'être respecté chez son homologue brutal et inhumain, cela risquait de ne pas être reconduit de si tôt. Pour l'heure, mieux valait encore partir du principe, certes optimiste, que Reo avait quelque chose à leur montrer, quelque chose qui ne les décevrait pas...

-Pour l'instant, on se la joue tranquilles. On se rend sur le navire pirate. On y est attendu. Je nous ai fait passé pour de simples acheteurs intéressés par la marchandise. On visite. On vérifie. On les surveille. Et si ça vaut le coup, on les fume. Bon, venez. On se bouge.

Et il prit les devants sans plus tarder, indiquant la marche à suivre à ses deux collègues. Le navire était au large de Trader, donc, et ils l'apercevaient actuellement tout juste, point discret à l'horizon. Comment s'y rendre ? Le maudit aurait pu y aller par la voie des airs, bien entendu, et Joshua aurait également pu en être capable, à cela près qu'il aurait potentiellement manqué de faire exploser la moitié de l'embarcation dans le processus... Mais cela manquait grossièrement de subtilité, et cela aurait eut tôt fait de renseigner leurs hypothétiques futurs ennemis quant à leur nature de maudits. Or, le Roi du Sable préférait conserver tous les atouts de côté, précieusement et judicieusement, tant qu'il n'avait pas l'incontournable nécessité de les abattre sur le devant de la scène. De fait, la manière la plus simple de procéder était encore de passer par la mer... Et si les deux fieffés connards tyranniques, égocentriques, haïssables, abjects et débauchés n'en possédaient pas un eux-mêmes, ils avaient l'indéniable avantage d'avoir une boutique de vente de produits illicites, laquelle recelait de drogues récréatives qui valaient leur petit pesant de cacahuètes... Tant et si bien qu'un marchand, à la fois particulièrement accroc et particulièrement radin, avait accepté d'effectuer pour eux la traversée en échange d'une légère ristourne... Qu'il ne toucherait bien évidemment jamais, cela allait sans dire. Et s'il prenait le luxe de râler après coup, et bien... Son navire aurait certainement bientôt besoin d'un nouveau propriétaire.
Lester, donc, grimpa à bord de l'embarcation en question où il ignora superbement les matelots curieux et le marchand bedonnant et dégoulinant de politesses et de courtoisies à leur égard. Il avait bien plus important à songer et à dessiner au creux de son esprit : nul besoin de s'encombrer de pareils vauriens. A peine fut-il arrivé sur le pont qu'il fit volte face, plantant à nouveau son regard bestial dans celui de l'inconnu prénommé Reo. Il aboya, montrant approximativement autant de tact et de sympathie que l'Oroshi lui-même : ils n'étaient pas là pour enfiler des perles, cela sautait aux yeux.

-Avant que ça parte en couilles... T'es capable de te défendre, en combat réel ? Si t'es un boulet et que ça dégénère, comprends-moi bien. J'aurai aucun scrupule à demander à l'autre taré de te trouer le bide si ça nous donne des chances de gagner plus fructueuses que ta propre aide.

Droit au but. Dans le fond, l'homme aux dreadlocks sentait bien qu'il n'avait guère le besoin de prendre des gants avec Reo. Ils savaient tous les trois pourquoi ils étaient là, et ils étaient potentiellement tous les trois aussi dérangés... Mieux valait donc s'assurer que tout était en ordre et qu'ils étaient tous parés à la moindre éventualité. Si jamais la chose virait au carnage... Et bien, si le pauvre Oroshi se trouvait sur son chemin, il avait plutôt intérêt à savoir quoi foutre de ses deux mains. Car si le Sheerin acceptait sans soucis l'idée d'évoluer aux côtés de baroudeurs, il avait déjà bien plus de mépris et de cruauté à l'encontre des tire-aux-flancs...
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Dim 8 Avr - 10:03



Douces attentions

Je ne le fais pas par plaisir, enfin pas uniquement.

Reo put donc prendre connaissance du plan de l’aveugle dans un premier temps, enfin du plan que l’handicapé avait pu imaginer mais qui n’était apparemment pas encore validé par son collègue. Dommage, il s’agissait là de quelque chose de franc, clair et concis qui permettait de voir chez cet argenté une réelle brutalité : chose qui n’apparaissait pas chez la communauté humaine majoritaire qui n’assumait pas ce travers. Pourtant, ce mec-là ne semblait avoir aucunes difficultés pour exprimer la cruauté qui pouvait être la sienne, comme Reo en soit. Malgré tout, le vampire fut rapidement excité par le second plan, le plan réel apparemment, fournit par le premier interlocuteur de l’Oroshi.

La force brute avait sa place dans ce plan mais elle n’était pas aussi centrale que dans la première possibilité, ici un aspect sadique et manipulateur s’y était glissé, quelque chose qui ne put que réjouir le sang pur qui prenait toujours autant de plaisir à se jouer de la faible psyché de l’homme. Le plan de Lester était donc celui qui serait retenu et présentait un avantage majeur où notre tatoué pouvait jouer un rôle majeur : celui de marchand de viande. Ce rôle-là, il le jouait donc chaque jour et si sa description physique spécifique était parvenue aux oreilles des marchands pirates, ceux-ci pouvaient estimer qu’ils allaient faire face à un professionnel qui venait soit pour diversifier sa gamme de produit, soit pour acheter du stock d’organe disponible à tout moment. Reo afficha donc un sourire toujours plus franc et dérangeant à ses deux compères et approuva l’ensemble des festivités à venir.

- Ah le commerce et la manipulation, deux de mes passions. Pour ce qui est de jouer à l’acheteur, tu peux compter sur ma discrétion. C’est, ou c’était, mon fonds de commerce après tout.


Se corriger pour employer le passé provenait davantage du fait que le boucher souhaitait évoluer. Pour être repéré, il ne fallait pas seulement faire preuve d’un grand professionnalisme, il fallait démontrer des compétences dans de nombreux domaines. Combat, gestion, commerce devaient être des domaines qui intéressaient particulièrement Konan, l’homme que souhaitait rejoindre Reo. Pour l’heure, malheureusement, il semblait évident que l’Harishigawa n’avait même jamais entendu parler de l’Oroshi, ou très peu à tout le moins. Il fallait donc briller sur ce navire pirate et ne laisser derrière soit qu’une belle couleur rouge carmin sur le pont et dans les entrailles de ce navire.

Pressé par le logia et excité intensément à l’idée de dérouiller du déchet, l’Ashugari suivit ses comparses et parvint donc sur le navire qui les porterait quelques instants vers leur destination finale. Le vampire regarda le point au loin, le lieu de rencontre, et s’imagina le plaisir qu’il aurait en reprenant le chemin inverse, les bras chargés d’esclaves.

Passion, sadisme, excitation, empressement, cruauté, violence et irrespect total des valeurs humaines se mêlaient maintenant dans l’esprit du suceur de sang qui, soudain, affirma sa prise sur le bastingage et retint un cri de plaisir du mieux qu’il put. Si l’on ne se trouvait pas directement à côté de lui, on ne pouvait entendre les bruits de gorge à peine étouffés que pouvait produire cet étrange personnage à l’œil dorénavant totalement noir et rouge. Pour la personne proche de lui, l’on pouvait clairement distinguer des bruits de contentements, de plaisir violent et intense comme s’il s’adonnait à l’une des passions des deux autres criminels : la prostitution. En réalité, l’euphorie du brun avait réveillé en lui son fidèle amant et ami lui offrant sans cesse des maux de crâne titanesque et destructeur : son haki de l’observation. Oui, il avait mis un nom sur ce phénomène après qu’il soit pris d’une crise similaire devant un habitué de son commerce. L’homme lui avait alors expliqué que s’il ne s’agissait pas d’une pathologie psychiatrique ou d’une tumeur au cerveau, cela pouvait être dû à l’éveil du vampire au haki de l’observation. Tout bon médecin qu’il était, et s’il reconnaissait lui-même ne pas être un modèle d’équilibre mental, Reo savait qu’il ne souffrait d’aucune pathologie, qu’elle soit physique ou mentale. Il avait donc pris l’information pour argent comptant et se réjouissait maintenant à chaque apparition de cet élément si douloureux. Son masochisme assumé le poussait à embrasser la douleur et à ne pas la combattre. Malheureusement, son amant mental était un capricieux qui repartait aussi vite qu’il arrivait et qui ne supportait pas de ne pas être le centre d’attention.

De cette façon, lorsque Lester reprit la parole pour éclaircir les choses avec son complice du jour, qu’il ait entendu ou non les légères brides de plaisir du sanguin, ce dernier sentit sa passion et son plaisir se retirer. « Petite catin, tu n’aimes donc me donner du plaisir que si peu de temps » ; la pensée du sang pur se fit personnelle mais le déboussola presque l’espace d’un instant. Un instant qui lui permit alors d’assimiler la question du roi des sables et de lui répondre, encore une fois, en souriant. Cette fois, le sourire n’était plus seulement amical mais bel et bien sadique, Lester ne connaissait rien des capacités physiques de Reo qui s’amusaient souvent à les dissimuler le plus longtemps jusqu’à les laisser exploser en une décharge de violence pure.

- Oh ne t’inquiètes pas cher Lester. Je saurai prendre soin de moi si les choses dégénèrent comme tu dis. D’ailleurs, à toutes fins utiles, sachez tous deux que je suis médecin de … profession dirons-nous. Si l’un de vous deux est blessé, qu’il n’hésite pas, je le soignerai et gratuitement avec ça. Nous sommes compagnons de fortune après tout.


Devant cette remarque du logia, le combattant pur se fit une remarque et la partagea avec les deux autres, quelque chose qui pouvait sembler insultant mais qui commençait à rendre ces deux-là un poil plus intéressant.

- Vous semblez être deux fous furieux en puissance Messieurs. Comprenez-moi bien, de ma bouche ce n’est pas une insulte, au contraire. Je pense que nous allons nous entendre à merveille. Je me permets cependant de vous préciser quelque chose, de la même façon que vous ne chercherez pas à me sauver la vie en combat ouvert, sachez que je ne sacrifierai pas mon sang pour sauver le vôtre.


Au moins, les choses étaient clairs dans ce trio, s’ils faisaient équipe c’était finalement chacun pour sa gueule. Le sang pur n’allait tout de même pas perdre ne serait-ce qu’une goutte de sang pour des humains non ?




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Joshua Anderson
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Dim 8 Avr - 13:35
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Tous ceux qui avaient la malchance de connaître joshua savaient que ce dernier n'avait pas réellement la fibre commerciale et que, de ce fait, le mettre aux commandes d'une entreprise c'était l'assurance de voir celle-ci couler petit à petit sans aucune chance de la sauver. En effet l'aveugle n'était pas le plus fin des négociateurs et, à ce titre, il était bien plus proche d'un collecteur de dettes qu'un homme d'affaire à part entière. Il préférait largement péter des jambes pour collecter de l'argent plutôt que de réflexion à un plan d'action commercial afin d'agrandir son commerce en absorbant celui d'un concurrent par exemple. Enfin si, techniquement il en serait tout à fait capable mais comme d'habitude il préférait aller au plus simple pour lui éviter des efforts inutile : les réflexions poussées, il les laissait à son camarade sablé.
D'ordinaire ces opérations se faisaient très bien à deux mais, si son camarade avait décidé d'inviter un troisième idiot à la fête, l'aveugle n'allait certainement pas s'en plaindre. Pourquoi ? Parce que cela faisait toujours un bouclier humain de plus à utiliser en cas de pépin, un poids mort de plus à lâcher pour ralentir leurs poursuivants une fois l'opération réussie...en supposant qu'il reste encore des poursuivants en vie lorsqu'ils en auraient terminé avec cette petite transaction. Après tout la loyauté était un concept d'un autre temps, surtout dans cette branche qui était celle du trio improvisé : seuls les intérêts personnels prévalaient en fin de compte. Que savait faire cet homme ? Savait-il seulement se battre ou était-ce une grande gueule comme beaucoup de petites frappes ? Lorsque le Roi du sable évoqua la possible intervention de Joshua pour éliminer l'inconnu, si celui-ci devenait une gêne, le concerné corrigea cette intervention d'un :

« Comme si t'avais vraiment besoin de me le demander. »

Depuis quand le jeune Anderson avait-il besoin qu'on lui indique quand frapper ? Quand infliger une souffrance à autrui ? Il n'avait pas besoin d'un putain de baby-sitter dans ce domaine mais n'insista pas davantage sur ce point, préférant se mettre rapidement au boulot pour se remplir les poches. Après tout n'était-ce pas le but de cette rencontre ? Que cet inconnu sache se battre ou pas ne faisait aucune différence, dans leur métier chacun devait compter uniquement sur soi et, si l'aveugle savait qu'il formait une très bonne équipe avec le logia, jamais il ne se reposerait entièrement sur ce dernier et l'inverse devait être tout aussi véridique. L'inconnu pouvait très bien s'en aller en criant comme une fillette aux premiers échanges de coups de feu que cela ne changerait rien pour le duo, ces deux continueraient et mèneraient à bien l'opération jusqu'au bout. Comme d'habitude.
Alors que le fameux Reo faisait part au duo de ses compétences en médecin, s'avouant capable de soigner l'un et l'autre si jamais ils devaient être blessés, Joshua répondit sans détour :

« T'excite pas, c'est pas prévu. »

Si le logia était rarement blessé pour des raisons évidentes, l'aspect brutal du style du combat de l'handicapé n'était pas sans risque et les nombreuses blessures sur son corps en étaient la preuve indéniable. Mais avait-il vraiment besoin d'aide ? Pas vraiment, depuis qu'il était devenu maudit il avait pris l'habitude de retirer lui-même les balles logées dans son corps et, si jamais ses blessures étaient un peu plus graves que cela, il lui restait toujours la possibilité de demander aux demoiselles à la maison de s'occuper du reste. Au moins il savait à quoi s'attendre avec elle, il ne pouvait malheureusement pas en dire autant de cet inconnu.
Mettant les pieds sur le pont, prenant une profonde inspiration pour s'imprégner de l'ambiance et des arômes qui pouvaient régner ici, impatient de pouvoir tâter la marchandise afin de juger de la qualité de celle-ci, l'Anderson ne put retenir un rire franc lorsque ce Reo prit de nouveau la parole. Alors comme cela lui aussi ne sauverait pas les deux tarés ? Décidément il devait iêtre bien nouveau dans la partie pour se sentir obligé de préciser ce qui était déjà évident aux yeux de Joshua et Lester. Tout homme plongeant dans la criminalité en étant encore prêt à sauver ses camarades était stupide, mais peut-être que ce Reo venait seulement de s'en rendre compte ? Peut-être était-il encore inexpérimenté et naïf ? Fort heureusement ce n'était nullement le cas des deux autres.

Restait à attendre, à présent que le capitaine amène un échantillon afin que le trio puisse juger de la marchandise et accepter ou non de faire affaire avec lui. À partir de ce moment-là tout irait certainement très vite, le plus important pour Joshua étant de ne pas transformer la marchandise en passoire.

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Lun 9 Avr - 15:51


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Le navire secoué se mit en branle, et avec lui les discussions d'ores et déjà amorcées se furent plus frontales et sincères que jamais. Ils allaient tous les trois droit au but, tant et si bien qu'ils furent bientôt tous au courant de l'entraide inexistante qui allait prendre place si la bataille dégénérait bel et bien sur le navire pirate. Ils étaient là pour réaliser un coup de concert mais, au final, ils œuvraient presque davantage en parallèle que de façon réellement conjointe. Ils n'étaient collègues que de façon très hasardeuse... Et c'était déjà bien suffisant pour Lester qui allait prendre un malin plaisir à voir ce dont Reo était capable. Après tout, même si le logia ne sous-estimait pas nécessairement les compétences du vampire, ne sachant que trop bien que les combattants des Seas Blues pouvaient parfois s'avérer forts surprenants, il n'ignorait pas non plus que cet espèce de marchand de chaires et d'organes n'était dans le fond guère plus qu'un débutant qui, tout comme eux, cherchait à étendre son champ d'action ainsi que son influence. Ils étaient tous les trois logés à la même enseigne : celle des débutants, des outsiders. Restait à savoir s'ils allaient pouvoir créer la surprise ou s'ils allaient continuer à se complaire dans la fange, dans la bassesse des petites frappes trop peu couillues ou intelligentes pour s'élever au-delà de leur prime condition. Cet instant, comme beaucoup d'autres, allait être révélateur de leur véritable nature et de leur potentiel latent, de leur capacité à outrepasser leur essence même. Faire parler les poings et la poudre allait certainement être incontournable, mais c'était pour le mieux... Chaque coup préparait à l'avenir, et le Sheerin n'avait d'autre choix que de s'élever petit-à-petit, inexorablement, comme tout un chacun, même si son fruit du démon suffisait à lui seul à le positionner d'emblée dans la classe des prédateurs. Pour cette fois, il allait tolérer la présence de l'Oroshi en partant du principe que ce vampire atypique allait pouvoir leur offrir une vision plaisante et revigorante... Mais il ne comptait effectivement pas jouer ami-ami, ce qui expliqua son mutisme dès lors que les choses furent limpides entre eux.

Par la suite, il ne leur fallut pas bien longtemps avant d'arriver à la hauteur du navire pirate où les hommes semblaient les attendre de pied ferme. S'ils n'étaient pas spécifiquement menaçants, ils étaient quasiment tous armés, chose explicite quant aux intentions des forbans : ils les accueillaient gracieusement dans le but potentiel d'arranger un achat mais n'allaient pas baisser leur garde, comme s'ils avaient dûment senti l'odeur macabre de trahison que les trafiquants brinquebalaient avec eux. Lorsque les deux embarcations furent stabilisées et qu'une passerelle de fortune fut installée pour les relier toutes deux, le Roi du sable, fidèle à ses habitudes hautaines et altières, prit les devants et rejoignit bientôt sur son bateau le capitaine pirate qui, tout sourire, s'approcha de lui afin de lui tendre une main franche et courtoise que le Dealer vint saisir sans l'ombre d'une hésitation.

-Messieurs. Ravi de vous voir à bord. Je suis le capitaine de ce navire, Jorge. Et voilà mes deux gars de confiance, Harry et Vernon.
-Lester. Eux, c'est Joshua et Reo.

Poli, mais sans plus. Dans l'état des choses, et comme tout bon criminel qui se respecte, l'homme aux dreadlocks observait les environs avec une minutie extraordinaire. Rien ne lui échappait et il parvint bien vite à remarquer la jambe de bois du capitaine partiellement et maladroitement camouflée sous un pantalon crasseux et troué, de même que les armes atypiques qui pendaient à sa ceinture. Des pistolets ? Ils avaient l'air particuliers... Mais, étant donné son incompétence en terme d'ingénierie, Lester fut bien en peine de définir ce qui lui posait problème en l'occurrence. Il préféra se concentrer sur le prénommé Harry, le second de l'équipage, doté d'une mine sévère et d'une épuisette qui se trouvait dans son dos. Une épuisette ? Le carnassier eut un mal fou à réprimer son fou rire, qu'il fit passer pour une simple jovialité passagère. Ces gars étaient des branquignoles, et l'arme de prédilection du prénommé Vernon acheva de le convaincre de cet état de fait : des panneaux réfléchissants. Bah putain...

Conservant ses remarques pour lui, le Sheerin préféra plutôt observer les autres silhouettes présentes sur le pont. Uniquement des hommes, et plutôt bourrus de surcroît. Pas l'ombre d'une jeune femme alléchante et aguicheuse... Les esclaves n'étaient pas là ? Son regard circulaire et inquisiteur n'échappa pas au capitaine qui, perspicace, sut d'emblée où le visiteur voulait en venir. Il explicita en pointant une porte du doigt, dévoilant dans un sourire mauvais une mâchoire défoncée pourvue de dents solitaires.

-Les esclaves sont à la cale. Solidement attachés. On est jamais trop prudents...
-Pas bête.

Plutôt pragmatique, même. S'ils s'aventuraient dans la cale, les visiteurs seraient temporairement déboussolés : les pirates seraient à leur avantage, puisqu'en terrain connu. Restait à savoir si la chose allait dégénérer aussi prestement... Ou si les trois intrus allaient avoir l'ambition surprenante de se montrer dociles et pondérés. Chose qui aurait honnêtement pu défier tous les pronostics...
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Lun 9 Avr - 20:58



Terrain propice à la mort

Je ne le fais pas par plaisir, enfin pas uniquement.

Ah quel silence, quel plaisir, quel entrain, quelle facilité et surtout ; quelle prévenance ! Les deux humains ne le savaient sans doute pas, mais ne pas parler au vampire pendant le voyage était probablement le plus beau des cadeaux qu’ils pouvaient lui faire. Enfin Reo avait trouvé des collègues appartenant à l’humanité qui n’avait pas des questions idiotes sur son engeance, sur ses crocs, sur ses yeux ou encore sur son besoin de sang perpétuel. Mieux encore, le sang-pur, s’il n’était pas contre une petite discussion anodine, essayait au maximum de sympathiser avec la merde humaine sans que cela ne soit opportun pour lui. En l’occurrence, ces deux-là étaient des saloperies de brute beaucoup plus intéressés par les profits financiers que par la création de liens sociaux, exactement comme le vampire d’ailleurs.

Quoiqu’il en soit donc, le nocturne profita de la rapide traversée pour étudier les corps et les attitudes de ces partenaires du jour. Le premier, Lester, semblait être un solide gaillard et devait probablement avoir des armes cachés qu’il ne dévoilerait qu’au moment opportun, ne se doutant alors pas qu’il était un maudit plutôt rare. Pour le reste, il émanait de cet homme une certaine bestialité, une certaine fureur tacite qu’il ne semblait pas cacher mais qui apparaissait comme presque latente. A l’inverse, chez le second, il avait ce côté enflammé, brutal et dément que ce bandeau rouge ne cachait pas, ne pouvait cacher. Aveugle peut-être mais seulement physiquement, sur la société et ses ambitions, le jeune argenté semblait avoir les yeux bien ouverts.

Enfin, son étude physico-comportemental s’acheva lorsque les deux navires se stabilisèrent l’un contre l’autre et que, relativement logiquement, Lester prit la première place sur la passerelle. Reo laissant d’ailleurs Joshua passer devant lui sur ledit lien entre les deux embarcations, pas par politesse mais uniquement pour rester encore quelques instants loin de ces forbans, ces raclures de bidet… Une fois sur leur navire, la main de leur capitaine se tendit vers le vampire qui arqua un sourcil de surprise et qui conserva sa propre main bien croisé dans son dos. Serrer la main à un humain, éventuellement, mais serrer la main à une sous-merde comme cette personne, impossible. Les mots suffiraient, enfin, s’il les comprenait.

- Reo, également nommé Oroshi, vendeur d’espoir et de chair humaine.


Puis, toujours sous le lead de Lester, le capitaine indiqua à chacun la direction à prendre pour rencontrer l’intégralité de la marchandise et surtout la condition dans laquelle ils se trouvaient tous actuellement.

- J’ose surtout espérer que vous ne les avez pas affamé ou battu, la marchandise en mauvais état vaut bien moins cher.


Apparemment, le rôle du marchand prenait le pas sur la personnalité complétement sadique du vampire, enfin en apparence. Car du coin de l’œil, et s’il ne semblait en avoir que pour les esclaves, l’Ashugari avait parfaitement détaillé les forces en présence et l’équipement de ces dernières. En soit, apprendre qu’ils allaient se rendre dans la calle l’arrangeait énormément. Contrairement à Lester ou Joshua, le pur était un combattant au corps à corps et la promiscuité des couloirs d’un navire était tout à son avantage, il allait pouvoir évoluer dans un environnement restreint et aligner des coups monstrueux si cela s’avérait nécessaire. De plus, dans un espace confiné, le nombre n’avait que peu d’intérêt et pouvait même entrainer des blessures entre alliés. Si les tireurs ouvraient le feu avec empressement, il pourrait trouer la peau de leurs amis avant d’attendre celle de celui qui comptait bien garder son sang dans ses veines. Non, décidemment, l’idée de se rendre dans les entrailles du navire enjouait grandement le combattant brutal.

- Bon bon bon et bien, allons voir ça !





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Lun 9 Avr - 23:24
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Même s'il ne pouvait pas réellement analyser la situation aussi bien que ses deux camarades du jour, sur un plan visuel du moins, le jeune aveugle comprenait très bien comment le décor était planté et quel serait son rôle...quel serait le rôle qu'il avait toujours, en vérité. Le but ici était de laisser Lester prendre la parole comme à chaque fois afin qu'il passe pour l'homme d'affaire froid et sérieux, montrant qu'il savait ce qu'il voulait afin que le marchand du jour ne tente pas de l'arnaquer ou de lui faire perdre son temps. L'inconnu du jour, de son côté, pourrait se faire passer pour l'expert venu ici pour évaluer la marchandise afin que Lester ne se fasse pas arnaquer et, enfin, il resterait à définir un rôle pour Joshua. Sa cécité l'empêchait d'évaluer lui aussi la marchandise, il pouvait donc à la limite passer pour un partenaire du marchand ou, à la limite, pour son garde du corps même si son handicap allait entacher la crédibilité de ce rôle. Bah et pourquoi devrait-il s'embêter à chercher une couverture pour cette opération, de toute façon ? D'ici quelques minutes les premiers coups de feu retentiraient et, à ce moment-là, le chaos dans lequel Joshua se sentait si bien allait régner sur tout le navire comme le plus toxique des nuages.
Laissant son camarade prendre la parole et présenter le reste du trio, s'autorisant à afficher un petit sourire en coin qui pouvait passer pour de la jovialité passagère, le jeune psychopathe laissa le marchand se présenter ainsi que ses hommes sans s'alarmer pour autant. En effet contrairement à ses deux camarades, si Joshua était capable de sentir à l'odeur et à leur présence les quelques marins et gardes présents sur le pont du navire, les armes des officiers ne dégageaient aucune véritable odeur et ne purent être détectés par l'Anderson. Mais, comme d'habitude, il ne s'inquiétait pas plus que cela car ses incroyables facultés d'adaptation compensaient largement cette faible capacité de perception, son talent naturel y était pour beaucoup également mais à ce titre Lester n'était pas en reste non plus.

Alors que la discussion suivant son cours le marchand indiqua le lieu où était entreposée la marchandise, invitant le trio à le suivre pour juger par eux-même des produits disponibles. Si l'aspect étroit de ce lieu pourrait désavantager le jeune Joshua, ce dernier n'avait étrangement pas prévu de se battre pour le moment, faisant preuve d'une patience qui lui était assez peu familière en fin de compte. Pourquoi un tel changement ? Sans doute parce qu'il pensait au profit avant tout le reste, sachant pertinemment que débuter l conflit là-dessous ne résulterait que dans l'endommagement de tout ou partie de la marchandise. Qui voudrait d'une esclave avec un bras en moins ? Les clients voulaient pouvoir fourrer des femmes pleinement consciente, pas des cadavres à peine chauds !
Alors oui si cela voulait dire pouvoir avoir un peu plus d'argent à la fin de la transaction, le jeune aveugle laisserait bien volontiers son impulsivité de côté pour éviter d'avoir à trouer des femmes...enfin trouer d'une façon différente de d'habitude...Enfin vous m'avez compris. Silencieusement il descendit donc dans la cale du navire et immédiatement l'odeur de renfermé le prit aux tripes, saturant son fin odorat tandis que ses pas le menaient un peu plus en avant dans le navire. Combien étaient-elles et dans quel état ? Ses compagnons allaient pouvoir en juger à sa place.

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Mer 11 Avr - 13:28


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-Ce n'est pas la cale...
-Oh ? Vous êtes amateur de navires ? Effectivement. C'est un faux pont. La cale est en-dessous.

Un piège ? Probablement pas, à en croire l'air mielleux et dégoulinant de risettes et de politesses de son interlocuteur. Lester était méfiant, bien entendu : il l'avait toujours été. Cela ne le forçait pas pour autant à tomber dans l'excès de paranoïa : il conservait la tête froide et tâchait de ne jamais tirer de conclusions sans analyser l'entièreté des éventualités avec un soin particulier. En l'occurrence, la possibilité qui séduisit le Roi du Sable le plus aisément fut celle de la vulgarisation technique. Leurs hôtes voulaient précipiter l'achat et l'examen et passaient simplement sur les détails en considérant que les crevures de Trader n'avaient pas grand intérêt à savoir dans quelle partie du navire elles se trouvaient précisément pour signer l'échange... Inspirant une généreuse bouffée d'un tabac frais pour profiter d'effluves plus attrayantes que les relents dégoûtants des cargaisons de poissons stockées sous leurs pieds et de la crasse qui pullulait ici bas, le logia suivit donc le capitaine tandis que ce dernier tirait une espèce de gros levier. Jusqu'ici, la seule lumière assurément fébrile qui leur parvenait venait des quelques grilles qui, au plafond, remplaçaient parfois les planches de bois qui constituaient le pont... Et cela changea bien vite. Contre toute attente, de gigantesque panneaux de bois, longs de certainement trois mètres environs, se mirent à se baisser au niveau des murs. L'effet fut immédiat : le navire fut transpercé du vent marin et la lumière y pénétra d'autant plus volontiers, réverbérée sur les eaux calmes de cet océan chaud. Les parois du bâtiment naval étaient amovibles ? C'était là une invention ingénieuse et plutôt pertinente dont le Sheerin comprit le sens sans trop de peine : l'épuisette était inutile, une fois précipitée dans les entrailles de bateaux de ce type... De surcroît, les panneaux réfléchissants perdaient également de leur efficacité au combat s'ils ne pouvaient pas être utilisés pour aveugler les opposants. En l'espace de quelques instants, le Dealer avait compris sans peine que c'était là une astuce pour pouvoir livrer bataille y comprit à l'intérieur de leur navire s'ils en éprouvaient le besoin. Autrement dit ? Il y avait fort à parier que ce stratagème soit également utile pour le capitaine à la jambe de bois et ses pistolets décidément fort mystérieux...

Toutefois, le dangereux Dealer n'eut pas bien longtemps le loisir d'y songer et de s'y appesantir : son esprit calculateur fut happé par l'apparition d'une nouvelle donnée dans cette équation. Les esclaves étaient là, groggy, tapis dans l'obscurité qui venait d'être chassée, enchaînés au mur du fond de ce faux-pont. La plupart d'entre eux, intimidés, se mirent à trembler et à geindre en voyant les pirates et les potentiels acheteurs s'approcher quelque peu. L'homme à la pipe, quant à lui, se contenta d'analyser posément la situation. Une trentaine d'esclaves, c'était effectivement le lot complet dont il avait entendu parler quelques temps auparavant. La plupart semblaient être nourris et en bonne santé, à défaut d'être très propres : voilà qui répondait aux inquiétudes de leur ami le vampire. Ils avaient de surcroît tous l'air d'être adultes, ou d'être sur le point de l'être... Parfait. Les acheteurs n'appréciaient guère les marmots, trop pénibles et trop peu utiles, trop contraignants. L'homme-sable aurait dû se contenter de les offrir en pâture aux clients les plus déviants... Chose qui aurait pu s'avérer fructueuse également, dans une certaine mesure, cela étant. Non sans nonchalance, le potentiel acheteur s'approcha de l'une des jeunes femmes qui tressaillit en se voyant soudaine cible de l'attention de ce grand type intimidant. Sa chevelure ardente, les tâches de sons qui parsemaient son visage fin et harmonieux, ses courbes délicates et juste assez généreuses pour laisser le désir croître... Jeune, très jeune. Dix-huit ans, tout au plus ? C'était l'une des moins âgés du groupe, manifestement. S'agenouillant auprès d'elle tandis qu'elle tentait de s'effacer contre le mur, Lester attrapa son menton entre son pouce et son index et la força à le regarder droit dans les yeux. Il admira son regard apeuré aux reflets verdoyants et, tout en la scrutant, prit la parole distraitement à l'égard du capitaine qui l'avait patiemment laissé faire sans piper mot.

-Quel prix ? Elles n'ont pas été consommées ?
-250.000 berrys par tête de pipe. Minimum. Et quant à leur intimité, je n'en ai pas la moindre idée. Ce que je veux vous assurer, c'est que je n'ai pas laissé mes gars se faire plaisir, pour le coup. J'ai dû garder des yeux partout pour les en empêcher...
-Il dit vrai ? Personne ne vous a violenté ?


Autant demander frontalement à la première intéressée. Cette dernière, trop effarouchée, n'avait pas l'air d'être en état de lui mentir : a priori, elle semblait même naïvement espérer que leur calvaire prenne désormais fin, et que cet homme aux dreadlocks et à la mine sévère et austère mais néanmoins miséricordieuse déciderait de les en libérer. Quelle stupidité...

-Ou... oui... C'est vrai...
-Vous voyez ? Je n'ai pas menti.
-Et c'est heureux...


Tout en grommelant, et en parcourant la joue douce de cette fille déboussolée et désemparée d'une caresse étonnamment suave et délicate, le grand mafieux se redressa en balayant le reste des esclaves d'un regard torve et nettement moins amical. Si la plupart frémirent rien qu'à cette vision, il en fut quelques uns qui demeurèrent téméraires, échangeant avec le Sheerin un brin d'impétuosité par le biais de leurs regards. Ces gars-là s'imaginaient certainement qu'ils n'avaient plus rien à perdre... Quelle naïveté. En haussant les épaules nonchalamment, le Dealer pivota pour faire face au capitaine pirate, amenant un premier verdict assez limpide.

-250.000. Pour ma part, c'est raisonnable... On peut refaire une petite marge derrière, après tout. Et ils ont l'air d'être en forme.

Toutefois, cela n'engageait que son opinion à lui... Et cela ne garantissait pas l'achat non plus. Dans l'idée, le Roi du Sable était encore plus sournois qu'il n'y paraissait de prime abord : un achat s'était une dépense futile lorsqu'on pouvait se contenter de prendre par la force. Restait à savoir si les deux autres compères qui l'accompagnaient sur ce coup allaient se ranger derrière son avis ou s'ils n'attendaient qu'une traître occasion pour sauter à la gorge de leur gracieux hôte. Dans un cas comme dans l'autre, l'homme aux dreadlocks, quant à lui, allait se montrer particulièrement alerte et attentif à la moindre de leurs actions... Demeurer maître de son environnement, toujours tout analyser, c'était là la première qualité d'un véritable chef d'orchestre.
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Mer 11 Avr - 19:36



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Je ne le fais pas par plaisir, enfin pas uniquement.

- Oh, pas mal.


Reo ne put retenir sa surprise devant cette double ouverture du panneau de bois constituant anciennement le pont, effectivement, faire une cale/double pont ouvert sur l’extérieur était quand même une idée de merde… Bonne idée ? Non clairement pas, cette idée était vraiment une bonne grosse idée de merde ! Pourquoi ? Parce qu’elle n’arrangeait pas du tout les affaires de l’Ashugari qui ne pouvait plus jouer sur la proximité pour acculer les ennemis. Plus encore, cette ouverture béante donnait tout le loisir aux membres de l’équipage du forban de tirer sur les visiteurs. Dans l’état actuel de la chose, si le vampire ouvrait les hostilités, il allait devoir remonter sur le pont pour aller dérouiller les tireurs au corps-à-corps le plus rapidement possible. Enfin, les choses n’en étaient pas encore à ce stade-là, et peut-être que l’un de ses deux alliés avait un coup intéressant dans sa manche.

Quoiqu’il en soit, en voyant la troupe d’humains à vendre, la langue du vampire claqua fortement, signe d’une certaine excitation de la part du non-humain. S’il avait une certaine envie de faire partager son contentement, il n’afficha qu’une moue d’hésitation sur tout ce petit attirail. A l’image de Lester, il s’approcha de la marchandise mais ne visa pas une femme, contrairement à son collègue. Suite au regard dur du logia, il remarqua notamment un mâle de bonne facture qui avait tenu le regard de son futur propriétaire, du cran, intéressant. Reo s’approcha du spécimen en cause et alors que ce dernier lui tenait tête et ne reculait pas, le vampire vint le saisir avec une certaine vivacité au niveau de la nuque pour l’empêcher de bouger. Il vint à le soulever alors tranquillement et à tâter sa cage thoracique puis à passer sa main sur ses parties intimes. Si cela pouvait laisser entendre que le pur avait des tendances homosexuelles, ce n’était pas le cas, il savait qu’il tirerait bien plus de revenus de la part d’un homme suffisamment « équipé » et physiquement attirant que d’un petit homme frêle sous tous les angles.

- 250 000 berrys par tête ? Pour un comme lui, pourquoi pas, mais pour tous, je ne sais pas. Nous sommes des hommes d’affaires et si nous achetons vous ne perdrez plus votre temps à écouler en lot, nous prendrons le tout. Alors…


Il laisse pendre ce silence quelques instants, juste le temps de relâcher sa première proie légèrement traumatisé par la violence de cet homme aux yeux rouges. D’extérieur, Reo apparaissait effectivement comme un homme fort mais le premier spectateur de cette force était celui qui avait été saisi. Portant ses mains enchainées à sa gorge, il reprit son souffle et baissa les yeux pour ne plus croiser le regard de ce fou. Ce fou qui venait de le libérer de sa présence pour se diriger vers celui qui semblait le plus jeune de tous les échantillons: un jeune homme d’une quinzaine d’années environ.

- Celui-ci par exemple, il est jeune, probablement inexpérimenté et va devoir être… éduqué pour ce que nous voulons lui faire faire. S’il ne nous apporte aucune satisfaction, nous enregistrerons une perte financière non-négligeable. Pour cette vieille-là, le topo est le même mais à l’inverse.


Pointant du doigt une femme assez marquée qui devait atteindre facilement la soixantaine d’année. Pour un lot de ce genre, les vendeurs de passion pouvaient avoir de la chance et tomber sur un vivier de client friand de viande dure mais, à l’inverse, elle ne pourrait attirer aucun client, ce qui représentait un réel problème.

Quoiqu’il en soit, et peu importe l’acheteur, un vendeur avait son lot d’imprévu et devait pouvoir faire des compromis. Reo, Lester et Joshua pourraient seulement acheter les meilleures pièces et laisser les brebis galeuses, des marchandises que le capitaine à la jambe de bois aurait grand mal à se débarrasser. Des biens qu’il devrait entretenir et qui représenteraient finalement un poids à échéance. Sur cette base de calcul, sur ce constat final, le vampire fit une ultime proposition qui compléta l’avis que pouvait celui de Lester.

- Je pense qu’il y a une négociation à effectuer pour que toutes les parties soient contentes.


Il se tourna alors vers le capitaine, sourire aux lèvres en attendant sa réponse. Il espérait aussi et surtout que l’un de ses comparses allait ouvrir les hostilités sans trop attendre. Il deviendrait alors la cible prioritaire et laisserait plus de temps à Reo pour se débarrasser de la troupe de tireurs.



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Joshua Anderson
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Alors que le petit groupe descendait comme un seul homme vers les entrailles du navire, le capitaine stoppa son avancée à mi-chemin pour révéler à ses acheteurs potentiels son stratagème pour cacher sa marchandise lors d'éventuels contrôles. Si l'handicapé n'était pas du genre à vouloir cacher quoi que ce soit, assumant tous ses actes même les plus innommables, il comprenait aisément que d'autres moins courageux ressentent ce besoin de cacher leur marchandise pendant leur passage sur des îles où l'esclavage n'était pas toléré. Ainsi, sentant les panneaux en bois bouger, le jeune aveugle s'abstint de tout commentaire et suivit le mouvement jusqu'à sentir la raison de sa venue se rapprocher à chaque pas. Même s'il ne pouvait les voir Joshua pouvait sentir tous ces serfs alignés contre le mur, le tintement métallique caractéristique du bruissement de chaînes parvenant à ses oreilles.
Si ses deux camarades du jour ne tardèrent pas à juger la marchandise sur ce qu'ils voyaient, sur l'insistance de leur regard ou leur frêle carrure liée à des jours ou des semaines d'immobilité, le psychopathe avait d'autres sens à utiliser pour jauger la valeur de ces esclaves. Laissant tour à tour Lester et l'autre inconnu intervenir pour donner leur avis sur la marchandise et le prix qui en était demandé, Joshua se servir de son odorat pour capter le mélange de peur, de sueur et d'excréments qui flottait dans l'air. Si ce mélange écœurant lui provoqua un froncement de sourcil devant cette agression sensorielle, le maudit attendit la fin de l'intervention du dénommé Réo pour prendre la parole à son tour :

« Je confirme, la qualité laisse clairement à désirer. »

Alors qu'il prenait la parole le jeune Anderson se demanda qui serait le plus surpris entre ses deux camarades du jour. Reo, cet inconnu qui ne connaissait rien de lui  à part son affliction ? Ou bien Lester qui, à force de se servir de l'aveugle comme d'un outil de plus avait sans doute oublié que ce dernier était capable de réflexion et de malice quand il daignait en faire l'effort ? Cela importait peu au final, cela faisait bien longtemps que l'handicapé ne faisait plus attention au regard et au jugement des autres.
Alors qu'il finissait à peine sa phrase il en profita pour tourner talons et se mettre face à la rangée de serfs apeurés comme s'il faisait semblant d'avoir encore besoin de ses yeux, rajoutant une pointe de ridicule à la situation.

« Regardez-les. Enchaînés, des conditions d'hygiène plus que douteuses, une alimentation dont nous ne savons rien et ne parlons même pas de leur expérience. Ils sont loin d'être au top de leur forme et vont devoir être remis sur pied avant de pouvoir bosser. À nos frais, évidemment. »

Si Lester jouait le rôle du commanditaire et que Reo avait amorcé une volonté de négociation au niveau du tarifs, tous comprirent rapidement que Joshua jouait le rôle de l'entremetteur désireux de pointer les défauts du produit afin d'en faire baisser le prix. N'était-ce pas la stratégie de base de toute négociation ? Laissant le temps au marchand de retenir toutes ces informations, l'Anderson conclut son intervention par :

« Franchement, en comptant ces frais, je ne nous vois pas débourser plus de 200 000 par tête. 220 000 tout au plus. »

Si la violence et le sexe étaient ses deux principales sources de plaisir le maudit appréciait parfois de faire tourner les gens en bourrique, de les faire gigoter dans la paume de sa main avant de les écraser lorsque sa patience aurait atteint ses limites. S'il avait prévu depuis le début de faire un carton et de prendre les esclaves par la force, rien ne l'empêchait de faire preuve de civisme en menant une conversation patiemment comme il en avait si peu l'habitude. Il en était bien capable, la plupart du temps il ne désirait juste pas faire un tel effort. Aujourd'hui était une exception.

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Sam 14 Avr - 9:22


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Évidemment. Il aurait été naïf de croire que l'homme aux dreadlocks était le seul à avoir la langue bien pendue : le vampire ne tarda pas à prendre la parole à son tour, présentant un constat moins optimiste que le Dealer lui-même. Si Lester lui destina un regard sceptique, quelque peu curieux quant à la raison qui l'avait poussé à adresser ces propos à leurs hôtes si mielleux, il prit bien entendu le parti de ne pas intervenir. Il était normal que leurs intérêts soient tous représentés, dans l'état des choses : il n'était pas le seul acheteur potentiel, et il n'aurait fait qu'éveiller les soupçons du capitaine pirate s'il avait pris les devants de manière trop marquée et appuyée. Ce dernier, d'ailleurs, se renfrogna quelque peu à la suite des dires de l'Oroshi trop nuancés, et qui invitaient à la discussion et à la négociation. Il n'était toutefois pas au bout de ses peines : les dires de Joshua, encore plus catégoriques et sans appel, le poussèrent cette fois-ci à faire grincer ses dents. Le Roi du Sable, sur la défensive, demeura silencieux et immobile, à la fois calme et posé. Il avait hâte de voir comment le revendeur allait prendre ces critiques et s'il allait choisir effectivement la voie du débat : il n'était ni plus ni moins qu'un pirate, l'un de ceux qui, pourtant petites frappes, se songeaient capables de retourner tout un océan à coups de canons. Il péchait fort probablement d'orgueil, sinon pire... Et si le Dealer en personne avait déjà été surpris et décontenancé par l'intervention de l'aveugle, manifestement bien prompt, ce jour-ci, à dispenser des jugements négatifs, le capitaine et ses larbins avaient été encore plus soufflés par ce spectacle assurément bien atypiques. Qui aurait pu songer que ce serait l'aveugle qui leur poserait le plus de problèmes ? Pourtant, le capitaine ne sembla pas se laisser abattre : sans doute songeait-il, et à juste titre, qu'il avait l'ascendant sur cette discussion. Le Sheerin fronça les sourcils tout en écoutant la réponse de leur hôte qui, donc, se mit à rire aux éclats d'un air bon enfant qui ne lui seyait guère. Il avait l'air de vouloir partir du principe que l'aveugle et le vampire versaient dans l'humour... Sa petite fierté naissante d'esclavagiste avait certainement été piquée.

-Très bien. J'accepte de vous faire ceux-là à 100.000 berrys. Mais je vous fais les costauds et les donzelles à 700.000. Ne me prenez pas pour un idiot : je sais très bien que les débuts de vente de Shabondy sont à 500.000. Et ce sont les départs d'enchère... Pour un gaillard solidement bâti comme celui-là, ou pour une jeune femme aguicheuse et bien formée comme celle-ci, vous pourrez trouver des acheteurs jusqu'au million, et sans trop avoir à chercher. Nan, vraiment, 250.000 par tête, c'est le prix de départ. S'il ne vous convient pas, vous pouvez toujours aller tenter votre chance ailleurs.
-Ce n'est pas la cale...

Il avait l'avantage dans les négociations, et ils le savaient tous très bien. Il y avait plus de demande que d'offre, sur le marché aux esclaves : les trois hors-la-loi auraient plus de mal à trouver de la main d’œuvre à bas prix que lui n'en aurait pour refourguer ses bêtes, quitte à exagérer pour s'en mettre plein les fouilles au passage. Objectivement, Lester était d'accord avec le capitaine : même s'ils ne pouvaient pas être certains de la bonne santé de la majorité des esclaves et même si certains risquaient de générer des frais supplémentaires à posteriori, l'offre était valable et tenait la route. Mais l'homme aux dreadlocks, s'il ne connaissait pas vraiment Reo, se doutait pertinemment que l'objectif qui était celui de l'aveugle : il commençait à entériner les sentiments de frustration et de friction dès à présent, pour que seule la voie de la violence soit envisageable du point de vue des trois acheteurs. Le Roi du Sable avait-il très sérieusement envisagé de s'en tirer par la dépense et ses propres berrys ? Oui. Il n'était pas assez sanguin pour croire que la violence était à chaque fois la solution optimale : il était à la fois plus froid et plus calculateur. Il aurait, par exemple, préféré acheter s'il avait pu apercevoir par cette méthode un moyen de se mettre le capitaine dans la poche pour l'utiliser par la suite. Mais ça n'allait pas être possible : cette crapule semblait posséder un certain ego, à en croire ses mimiques quasiment imperceptibles et son ton ferme. De là à dire qu'il était mégalomane, c'était une autre affaire, mais il n'avait vu ce trio que comme de potentiels acheteurs : ni plus ni moins. La fausse gentillesse dont il suintait n'était là que pour camoufler vainement ses ambitions de vente, et il devait à la vérité se moquer des criminels. Cette simple pensée suffit à plonger le Sheerin dans une rage sourde et sombre, dont il ne montra rien en apparence. Demeurer maître de soi-même, et frapper au moment opportun... Ce gars ne comprenait pas que le Monde lui appartenait à lui, le Roi des Sables ? Ce n'était pas étonnant. Le Dealer ne s'attendait pas à ce que quiconque le comprenne dès le premier regard. Ils étaient tous ineptes et stupides... Cachant son mépris, le logia fit quelques pas en direction du capitaine des forbans, qu'il gratifia de quelques paroles pondérés et tranquilles, lesquelles camouflaient parfaitement ses intentions. Il tendit finalement sa main droite pour accompagner ses dires, légèrement plus cordial qu'à l'accoutumée.

-N'écoutez pas mes deux collègues. S'ils ne veulent pas de ces esclaves, je les prends. Seul. Marché conclu pour 250.000 par personne.
-Je ne me suis pas trompé en remarquant que vous aviez l’œil, mons...

Et la phrase fut laissée en suspend à tout jamais. Pourquoi ? Car il avait fait la grossière erreur d'attraper la poigne du mafieux à pleine main, sans se méfier un traître instant. Dès lors, il sentit comme si l'eau de son corps tout entier se faisait la malle, comme si sa vie était aspirée à petit feu par cet être étrange et indomptable qui le toisait désormais d'un regard hautain et haineux, le visage lézardé d'un sourire mauvais. Ils étaient tous si faciles à manipuler... Les deux crétins qui l'encadraient auraient tôt fait de s'angoisser et de tenter de lui prêter main forte. Mais y arriveraient-ils à temps ? Rien n'était moins sûr. D'autant que Lester non plus n'était pas seul...

-Ou alors, disons qu'on vous les prend gratis...
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Dim 15 Avr - 18:32



Amusement !

Je ne le fais pas par plaisir, enfin pas uniquement.

Comment osait-il ? Cette sous merde de raclure de fond de chiotte osait remettre en cause l’avis professionnel et particulièrement exact d’un être aussi pur et parfait que pouvait l’être le marchand de chair de Trader ! Le principal concerné n’en revenait tout simplement pas et se demandait même si ce pauvre homme à la jambe de bois n’avait pas complétement perdu la tête. Au fond, mais vraiment au fond hein, la réflexion était effectivement exacte si l’on en croyait le marché de l’esclavage qui pouvait exister sur les différentes mers du globe : Shabondy était « The place to be » pour vendre sa marchandise au meilleur prix. Cependant, il ne fallait pas oublier que le marché et ses prix évoluaient avec la situation graphique de la zone en question, au même titre que les risques par ailleurs.

Si le vendeur se vantait de pouvoir tirer un prix bien plus important sur l’île ultime de Grand Line, il n’en restait pas moins qu’il devait encore y parvenir. Forban, il ne bénéficierait pas de la protection du gouvernement ou de tout autre mécène religieux ou commercial sans appuis solides. En l’occurrence, vendre son bétail en bordure de Trader, loin du port pour éviter les attaques et les coups sournois, démontrait bien que ce pauvre salopard ne bénéficiait pas d’un tel appui. Alors vendre plus cher sur Shabondy, oui très probablement ; mais réussir à atteindre l’île en un seul morceau et en gardant le lot à vendre, non, probablement pas.

Ce contre argument aurait pu être valable et poser les jalons d’un début de négociation de fond, ou d’une bataille d’égo éventuellement, mais le sang-pur refusa d’adresser de nouveau la parole à un être aussi répugnant et idiot que pouvait l’être ce pseudo-esclavagiste à la mords-moi le nœud. Non, c’était clairement bien trop tard pour lui, peu importe le prix qui était convenu, le vampire avait bel et bien la ferme intention de ne pas débourser le moindre berry, il allait payer cette marchandise en liquide, un liquide rouge et chaud…

Il comptait bien y aller, dès que ce fumier de chien aurait le dos tourné, il sentirait deux crocs aiguisés déchirer sa peau à l’arrière de sa nuque pour ensuite le vider de l’intégralité de son sang. Mais alors que ses pensées bouillonnaient en torrents inexorables, il entendit la remarque de son collègue qui concédait totalement aux propositions du charlatan. Immédiatement, un sourire pervers et sadique prit forme sur la face de l’être aux yeux rouges qui ne put que comprendre que les choses ne tarderaient plus du tout à devenir sérieux. Il donnait son accord final pour un prix qui n’était pas le bon, sans même tenter de négocier, sans même envisager une autre voie ; un homme brutal comme il avait pu l’être dans ses mots sur le port. Non, décidemment, les choses n’allaient pas resté en statu quo.

Aussi, lorsque les mains se rencontrèrent, et que le forban sécha comme un lézard au soleil d’un seul coup, les yeux du vampire s’écarquillèrent de surprise, accompagnés d’un sourire toujours plus radieux. Décidemment, ce Lester avait plus d’un tour dans son sac. Maitrise de l’eau dans un corps, extraction du sang, malédiction tirée d’un fruit du démon ; peu importait la façon mais la conclusion était tout à fait remarquable. Mais pas de temps pour l’émerveillement, les choses étaient particulièrement compliquées en l’état des choses : les tireurs de l’équipage se trouvaient sur le pont supérieur. S’ils seraient pris par surprise, ils n’attendraient probablement pas quarante-cinq minutes pour se ressaisir et chercheraient vite à préserver la vie maintenant plus que remise en cause de leur supérieur.

Reo se précipita donc les parois amovibles qui formaient les murs de la pièce et sauta pour prendre une impulsion sur le mur et rejoindre l’étage supérieur. Son but était plus que clair : se trouver au milieu de la mêlée. Une fois cela fait, les tireurs ne pourraient plus balancer leurs projectiles sans qu’il n’existe une chance que leur camarade en ramasse une. Prenant donc l’impulsion pour partir à l’assaut, le vampire laissa ses camarades en compagnies des cadres de l’équipage dans le second pont.

- Je libère les hauteurs chers Messieurs.


L’instant suivant, il posa le pied près des tireurs et envoya son pied dans la tempe du premier qui se trouvait devant lui, tout en lui saisissant la nuque au moment où celui-ci s’effondrait pour le brandir comme un magnifique bouclier humain. Au moins, si les autres ouvraient le feu, ils auraient quelqu’un à transpercer !



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Joshua Anderson
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Dim 15 Avr - 23:52
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En vérité si les deux psychopathes se côtoyaient depuis plusieurs années déjà il aurait bien trop simple de dire qu'ils se connaissaient par cœur, déjà parce que tous deux étaient des individus des plus complexes et ensuite parce qu'ils ne retenaient de l'autre que ce qu'il pourrait les intéresser pour leurs affaires. À quoi bon connaître le passé sombre de l'autre ou ses petites manies si ces informations ne révélaient pas le moindre aspect stratégique ou utile dans leur profession ? Ils avaient bien assez de choses à retenir et penser sans avoir le luxe de s'encombrer de l'inutile. Pourquoi mentionner cela ? Parce que si le jeune aveugle savait que son camarade maudit avait toujours un plan en tête avec plusieurs autres plans de secours, il ne comprenait que rarement la globalité du plan avant qu'elle ne lui saute aux yeux ou que son camarade lui explique directement son idée. Bien entendu comme son camarade ne daignait jamais lui faire part de ses idées brillantes et fourbes, n'appelant l'handicapé que lorsqu'il avait besoin de puissance de feu ou d'ajouter un peu de folie dans l'équation, l'Anderson se trouvait régulièrement à mettre en péril l'ingénieux plan imaginé par Lester du seul fait que le concerné n'appréciait rien de plus que de garder ses idées et pensées pour lui. Grand bien lui en fasse, qu'il ne vienne pas chouiner derrière si Joshua venait à ruiner ses plans bien ficelés par ses récurrentes prises d'initiative.
Fort de son idée de mettre un peu de piment dans cette situation pour déstabiliser légèrement le capitaine de ce navire, le jeune homme déballa donc des arguments simples et qu'il pensait valables sans avoir pris en compte le plus simple de tous : ils n'étaient pas les seuls clients sur le marché. Être les premiers ne signifiait nullement être les seuls à pouvoir faire une offre et, à ce titre, le paradis du marché aux esclaves se trouvait sur Shabondy où le duo finirait par se rendre un jour ou l'autre. Si l'Anderson n'était qu'assez vaguement au fait du prix de départ d'un solide gaillard aux enchères sur ce lointain archipel, il était conscient que sa négociation serait très difficilement acceptable. Aussi lorsque le capitaine dévoila le prix de départ, jetant à l'eau l'idée de l'aveugle, le concernant ne se sentit pas vraiment de rebondir là-dessus : peu importe comment il voyait la chose, le prix ne pourrait pas descendre davantage. Dans ce monde où l'offre était bien inférieure à la demande il n'y avait que deux solutions pour acquérir des serfs : payer le prix fort ou se salir soi-même les mains pour acquérir une telle main d’œuvre. L'idée du jour semblait plutôt tendre vers la seconde possibilité.

Laissant tomber la négociation pour le moment, ne sachant pas si Lester était toujours enclin à payer le prix demandé pour le lot, ce fut au moment de la poignée de mains que le sort du capitaine fut scellé et que Joshua comprit la position du sablonneux. Lorsqu'il sentit la panique s'installa ici bas à mesure que l'eau était aspirée du corps du capitaine, le maudit comprit qu'il n'en faudra pas plus pour pousser les officiers de ce navire à passer à l'action. Le plus proche d'entre eux fut un homme muni de deux larges plaques qui se révéleraient plus tard être des panneaux dont Joshua ne pourrait identifier l'utilité...rapport à sa cécité. Dans un lieu aussi sombre il était difficile d'user de lumière et, à défaut, le pirate usa de ce panneau comme d'une arme avec laquelle frapper les deux maudits. Qu'à cela ne tienne le bras droit de Joshua se transforma en harpon qui, en plus de percuter violemment le premier panneau et le fissurer en son centre, projeter loin en arrière l'officier surpris par la puissance de cette attaque.

« Couché. »

Si l'armurerie ambulante était fière de sa répartie et de son effet de surprise, tout ceci ne fut que de très courte durée lorsqu'elle sentit arrivée une autre personne non loin de lui. Un grouillot ? Non, il avait l'air de savoir ce qu'il faisait. Alors qu'il pivotait pour faire face à son nouvel opposant, le jeune homme ne comprit trop vite la nature de l'arme étrange que le pirate portait. En effet l'Anderson fut prisonnier, limité dans ses mouvements avant d'être balancé à l'autre bout de la pièce en détruisant bon nombre de planches en bois dans sa chute. Remettant ses idées en ordre tout en secouant sa tête, c'est en commençant à se redresser qu'il pesta à l'encontre de son nouvel opposant :

« Saloperie de bordel de...un filet ? Un putain de filet ? Sérieusement ? »

Oh celui-là allait bouffer ses dents, oh oui !


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Joshua Anderson
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Lun 16 Avr - 13:42


"Le temps passe et la mort vient."

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Pauvre petit capitaine pirate... Asséché comme il l'était, proprement mourant, sa main retenue dans la poigne d'acier du logia, il semblait finalement nettement plus pitoyable que les esclaves qu'il avait entretenu sur ce faux pont. Sa carrière venait de connaître un tournant dont il ne pourrait jamais se remettre, et pour cause : Lester n'allait pas le lui permettre. Ce type ne valait pas la peine d'être respecté ou d'être craint : il ne possédait même pas une once d'intérêt aux yeux du Roi du Sable, déçu par sa mollesse d'esprit et son manque flagrant de paranoïa. Il n'en fallut pas ailleurs pas beaucoup plus pour Joshua et Reo, qui passèrent à l'action sans plus tarder... Tandis que l'aveugle projetait l'un des deux lieutenants de Jorge vers l'arrière, d'un coup de harpon inattendu, et tandis que le vampire s'élevait pour aller frapper les tireurs qui tâchaient de comprendre la situation et de la retourner à leur avantage avant qu'elle ne soit irrécupérable, souhait indéniablement vain, le logia fit claquer sa langue contre son palais en se demandant comment il allait bien pouvoir achever l'être sec qui s'était effondré à genou, à la recherche d'un peu d'air ou simplement des embruns maritimes, comme si cette humidité saturée de sel allait pouvoir guérir son corps éreinté par une déshydratation subite. Une balle dans la tête ? Un coup de couteau dans la gorge ? D'une manière plus musclée, peut-être, en lui brisant la nuque d'un coup de poing, peut-être ? De toute manière, le type renvoyait une image de lui si fragile et si fébrile que le Sheerin savait sans peine qu'il avait plus que l'embarras du choix. Ce capitaine forban à la jambe de bois avait peut-être été un grand combattant, par le passé, mais il était désormais englué dans la toile du Dealer et ce dernier ne refermait jamais ses crocs sans être absolument convaincu de les avoir placés autour de sa cible... C'était cela qui faisait son danger et qui viendrait constituer sa légende, au fil des mauvais coups. Pas son fruit du démon, certes utile et redoutable, mais néanmoins profondément faillible.

Faillible ? Ça oui, mais pas pour tout le monde. Alors que le type au filet s'était élancé droit vers l'aveugle pour lui faire sa fête, Lester n'avait bien entendu pas manqué le retour en force du type au panneau qui, rageusement et sourdement, s'élança dans sa direction pour lui filer un coup horizontal et circulaire tout en l'éblouissant au passage via un ingénieux système de reflets des rayons du soleil, conduits tant par l'astre lui-même depuis que le pont s'était ouvert que par la mer ambiante, elle aussi accessible à travers les parois creusées du navire criminel. Le premier réflexe du maudit, à ce titre, fut édifiant : il se contenta de fermer les yeux et attendit le choc... Qui, évidemment, ne vint jamais. Le panneau lui éclata la tête en un nuage de sable et le pauvre type, surpris de voir son offensive échouer de la sorte, se vautra momentanément avant d'enchaîner avec un rouler-bouler qui le porta tristement jusqu'au niveau des esclaves. Il parvint à se redresser juste à temps pour remarquer que le crâne du Roi du Sable s'était reformé... Et qu'il le toisait désormais avec un sourire mauvais en guise de félicitations pour cette charge héroïque entreprise vainement.

-Pas de bol. Je suis un monstre.

Il actionna le pistolet dont le canon venait d'être déposé délicatement sur le front du souffrant, répandant la cervelle sèche de ce dernier sur le parquet, le tout sous le regard ahuri du subordonné du capitaine et sous l'angoisse croissante des esclaves qui commençaient à se demander s'ils n'allaient pas être récupérés par pires pourritures que celles qui les avaient enlevées de leurs vies quiètes. Et, pour parler franc, c'était probablement le cas : Lester et Joshua, en tout cas, n'allaient pas se contenter de les entasser dans un navire en attendant que les jours défilent. Oh que non... Leurs projets étaient autrement plus morbide. Tout en rangeant son arme à sa ceinture distraitement, le logia pivota pour faire face au type aux panneaux qui, de son côté, se redressait en l'injuriant copieusement. Haussant les épaules nonchalamment, renvoyant une apparence absolument maître de lui-même, le Sheerin répondit non sans une simplicité assumée.

-J'ai abrégé ses souffrances, c'est tout. Je voyais bien qu'il était pas dans son assiette... Tu m'en voudrais pour ça ? ... Je prends ça pour un oui...

Et voilà qu'il lui fonçait dessus ? Ce type n'était pas mauvais... Potentiellement du niveau de Joshua. Peut-être un peu en-dessous... Mais son style de combat était surtout indéniablement moins explosif que celui de l'aveugle. Mettant momentanément de côté ce genre de préoccupations, le Roi du Sable se contenta de laisser le type enragé venir à lui. Il croyait sérieusement qu'à force de persévérances, ses coups allaient passer ? Quel crétin...
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Lun 16 Avr - 17:42



Carmin

Je ne le fais pas par plaisir, enfin pas uniquement.

Première prise intéressante pour le vampire qui expédia donc son talon gauche directement dans la tempe droite de son tout premier opposant qui, sous la force du choc, ne put garder la moindre consistance. Et alors qu’il tombait en direction du sol pour s’y écraser plus que lourdement, le vampire à l’origine de l’attaque attrapa sa nuque à une main, le fit pivoter sans même le tuer dans un mouvement élégant pour venir finalement l’écraser contre son torse. Reo, maintenant parer d’un très beau bouclier humain, toisait les membres de l’équipage d’un regard malin et mauvais, attirant leur totale attention. Mais soudain, un choc dans le second pont attira son œil et il vit la tête de Lester exploser en un nuage de sable.

- Tiens tiens tiens, intéressant.


Sans trop s’attarder, il reporta son attention sur ses futures victimes qui, pour la plupart, avaient également assisté au phénomène rare d’un logia se dissipant pour ne pas souffrir d’un coup physique. Si nombre d’entre eux comprenaient que les choses ne seraient pas aisés, tous savaient que le capitaine maintenant mort disposait d’arme très utile contre les maudits. Il n’y avait donc pas beaucoup de solutions pour l’emporter : se débarrasser du trouble-fête et récupérer l’une des armes du capitaine sur son corps encore chaud ou une de rechange dans la cabine de ce dernier. Malheureusement pour eux, le trublion en question ne comptait pas se laisser alpaguer aussi facilement et commençait déjà à reprendre sa danse morbide de plus belle. Soulevant son bouclier par la nuque à l’aide d’une seule de ses mains, le sang pur reprit son avancé à un rythme soutenu si l’on considérait le boulet que pouvait représenter l’inconscient. A peine avait-il fait quelques pas que quelques coups de feu s’étaient fait entendre, visant notamment le sol juste devant les pieds du vampire.

Les forbans n’étaient probablement pas encore prêt à trouer la peau de leur potentiel ami et collègue ; ce qui était une erreur étant donné que le protégé y était totalement disposé. Il accéléra alors sa course vers le gros du groupe jusqu’à arriver à deux mètres de ce dernier. Alors, dans un geste démontrant une force certaine et un sadisme non-dissimulé, il balança le corps inanimé qu’il tenait droit devant lui vers ses collègues avant de lui-même de se précipiter à son couvert. Pris de panique à l’idée d’engager un combat plus rapproché, les tireurs perdirent leur sang-froid. Si certains eurent le réflexe, salvateur, de lâcher leur armes à feu pour saisir sabre, hache ou autres gourdins ; d’autres tirèrent un peu à la va-vite. Le résultat fut sans appel : Reo n’encaissa aucun pruneau alors qu’une des balles vint à se perdre dans l’épaule d’un des forbans les plus avancé et que le projeté par l’Ashugari se fit cribler le dos. L’instant suivant, le corps maintenant sans vie du bouclier humain jonchait le sol boisé du pont et les poings du visiteur commençaient enfin à s’exprimer.

Pris au milieu de ce groupe, devant enchainer esquives et coups pour décimer les troupes tout en se préservant de blessures trop handicapantes, le sadique commença à prendre tout le plaisir du monde. Ses esquives visaient le maximum d’attaque mais s’il n’avait pas le choix, il se laissait plus facilement cueillir par un arme contondante que tranchante : aucune chance que son sang si précieux ne vienne tapisser le pont crasseux des pirates. Plus encore, ses coups de gourdin lui faisaient mal mais n’étaient pas suffisamment fort pour l’handicaper réellement ; masochiste depuis longtemps, cette douleur le galvanisait et mettait dans une fureur joyeuse qui faisait peur à voir.

A chaque fois que son poing frappait, la victime chancelait ou tombait et il semblait bien frapper de plus en plus fort. Parfois, en fonction de la cible de ses délicates intentions, l’ennemi ne pouvait même pas résister à un simple coup, préférant se laisser aller aux nimbes de l’inconscience. Fou heureux de la situation, et balançant ses coups monstrueux comme des petits pains, le furieux pensait, il était dans son petit monde. Finalement, cette reconversion professionnelle revêtait des caractères bien plus sympathiques que ce qu’il pouvait escompter au premier abord. Ses deux collègues n’étaient pas des impotents et semblaient aptes à s’occuper des cadres supérieurs, il avait plein de petites cibles à défoncer, un beau profit semblait se dessiner : une journée merveilleuse en somme. Dans l’excitation des combats, Reo coucha plus d’une dizaine d’ennemi qui avaient maintenant pour point commun d’avoir le nez en sang et la conscience un peu loin. De temps en temps, en esquivant un coup ou en attaquant un autre ennemi, Reo marchait volontairement sur les corps inanimé par son fait.

Mais soudain, l’irréparable fut commis : une balle perdue, ou pas d’ailleurs, mais quoiqu’il en soit, une balle. Le projectile ne fit qu’effleurer le bras du sadique mais il le frappa suffisamment pour arracher quelques gouttes de liquide carmin. A cet instant, il porta immédiatement le regard sur sa blessure et vit une goutte de sang toucher le pont du navire. Au millième de seconde où son fluide vital s’écrasa mollement sur le pont de bois, une fureur brutale et totalement disproportionnée prit possession du sang pur.

- Bande de chien, je vais vous détruire les uns après les autres, vous torturer à mort et vous faire vivre des experiences bien au-delà de l’enfer.


Malheureusement, à cet instant précis, et si quelques-uns de ses adversaires s’étaient reculé de peur devant le spectacle brutal qui s’offrait à eux, Reo chuta à genou dans un hurlement de plaisir douloureux tonitruant. Ce n’était pas le bon moment, certes, mais ça il s’en moquait totalement. La douleur était suprême, mirifique et impérieuse mais elle était tellement délectable. Handicapante, peut-être, mais devant les hurlements de joie masochiste de l’inconnu, les pirates reculèrent encore d’un pas et se regardèrent, comme en plein concertation. Cet homme avait les yeux rouges, était-il un démon ? Allait-il les maudire et leur faire réellement vivre l’enfer ?

Malgré le doute, l’un des forbans décida de prendre les choses en main et gérer la situation de façon définitive : il pointa son révolver sur le noir et appuya sur la détente. Sur le bruit de tir, le hurlement de joie masochiste cessa d’un coup sec et l’œil rouge exposé à la vue de tous disparu d’un coup dans un léger glissement de côté.

- Tu as osé ... Elle est partie par ta faute !


Il se releva, enragé, et se jeta sur ses ennemis avec un seul but en tête : repeindre entièrement le pont dans une teinte carmin.




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Joshua Anderson
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Mar 17 Avr - 23:52
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L'effet de surprise jouait généralement pour beaucoup dans le style du combat du jeune homme car si ce dernier possédait un arsenal presque illimité et une puissance de feu conséquence, force était de constater que la puissance physique et l'endurance étaient deux éléments qui lui faisaient défaut. Certes il avait le tempérament d'un bagarreur mais il n'avait pas l'endurance nécessaire pour prendre part à de longs combats, de ce fait il devait tenter de désarçonner son adversaire très rapidement au risque que l'affrontement ne tourne en sa défaveur. S'il était conscient de ce désavantage et faisait tout pour le combler en se battant aussi souvent que nécessaire, afin de se forger un corps pouvant encaisser davantage, une telle faiblesse n'arrêtait jamais le jeune aveugle pour autant. Après tout il était une véritable bombe à retardement et même son camarade maudit ne pouvait espérer désamorcer cet explosif.
Ce fut donc fort de ce constat que l'armurerie ambulante se mit donc à 'assaut sans attendre en espérant prendre de court l'homme aux deux panneaux, cette tactique ne fut d'ailleurs qu'à moitié réussie car le pirate fut peut-être pris au dépourvu mais resta bien capable de se battre pour autant. Peut-être n'était-il pas aussi incapable qu'il ne le laissait paraître. Arrogant et sûr de lui comme jamais l'Anderson ne tint qu'assez peu compte de la présence de l'autre officier jusqu'à ce que celui-ci le prenne pour cible avec son étrange arme que l'handicapé ne put reconnaître à temps. Le premier assaut fut assez révélateur de la puissance du pirate si bien que, avant de s'en rendre compte, Joshua se trouva le cul par terre à tenter de rassembler ses idées brouillées. L'arme de ce crétin était peut-être ridicule mais l'idiot en question savait la manier avec souplesse apparemment, ce qui forcerait le maudit à essayer autre chose que de foncer bête dans le tas, tête baissée, comme il en avait si souvent l'habitude.
Se redressant en sentant son adversaire venir à lui de nouveau, Joshua fit apparaître des chaînes tout autour de ses avant-bras et celles-ci se mirent à tourner à grande vitesse comme dans le cas d'une tronçonneuse. Le pirate voulait tenter sa chance de nouveau ? Qu'il vienne ! Qu'il vienne se faire découper en rondelles ! Avant même que l'aveugle ne puisse lancer une tirade bien sentie pour provoquer son opposant, ledit opposant arriva à portée et frappa de l'eau, forçant Joshua à se pencher en avant pour s'engouffrer dans sa défense. Échec ! Usant de l'autre bout de son arme, le pirate frappe le visage de l'aveugle qui fut repoussé en arrière avant de se prendre un second coup dans la poitrine, lui coupant le souffle par la même occasion. Alors même qu'il récupérait ses esprits il comprit que ce fut déjà trop tard lorsque son opposant bondit vers lui, les deux pieds en avant. Trop tard pour esquiver et pour bloquer, l'aveugle encaissa de plein fouet l'attaque si forte qu'il passa à travers la paroi en bois du navire pour se retrouver à l'extérieur...oui oui, juste au-dessus de l'eau.

« Petit enc... »


Alors que les personnes présentes dans cette pièce purent voir avec horreur l'handicapé disparaître dans un grand fracas de planches de bois, la surprise fut de de courte durée lorsque le maudit réapparut comme lévitant dans les airs, le bras-droit tendu vers le ciel. Un éternel sourire au visage, c'est avec une certaine moquerie dans la voix qu'il lâcha une phrase bien sentie :

« Sans puissance, la maîtrise n'est rien. »

Comment avait-il fait pour survivre ? Très simple, il transforma son bras en grappin au tour dernier moment afin de s'accrocher à la rambarde du navire, in extremis. Fier de son petit effet de scène, Joshua se rendit malheureusement compte que sa phrase était incorrecte et tenta de la rectifier :

« Attends, non, c'est l'inverse. Oh et puis merde. Allez viens me chercher, trou d'balle. »

Alors que le grappin l'emmenait vers le haut du navire, son bras gauche fit de même et le projectile s'accrocha au mât principal du navire, permettant ainsi à l'aveugle de prendre de la hauteur sur son perchoir improvisé. Gardant toujours le grappin gauche accroché pour se rattraper en cas de coup dur, le maudit transforma son bras droit en canon gatling et le braqua en direction de la porte menant aux entrailles du navire. Peu importait ce que l'autre détraqué faisait aux marins sur le pont, peu importait s'il allait se trouvait dans la ligne de mire de Joshua s'il ne faisait pas attention : seul comptait le résultat.

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Joshua Anderson
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Mar 15 Mai - 18:28



- Je les laisse en vie ?
- Oui. Jorge était idiot de penser pouvoir nous doubler, en vendant ces esclaves au plus offrant. Le faire de façon aussi osée et peu discrète... un insecte qui ne manquera à personne. Ils nous ont rendu service, d'une certaine manière... apprends-en plus. Tu sais ce que tu as à faire.
- Reçu.

L'homme, stoïque, ne sembla pas bouger d'un pouce tandis qu'un ricanement léger se faisait entendre à l'autre bout de son oreillette. Un système savamment conçu de Den Den Mushi intégré, qui n'était que l'une des nombreuses particularités dont il disposait dans son arsenal. En même temps... avec un palmarès comme le sien, les débiteurs se comptaient à la chaîne : l'argent sale restait de l'argent, parfois bien plus profitable que celui qu'on obtenait par la voie légale. D'autant plus qu'il ne trouvait pas son matériel chez le receleur du coin. Il devait traiter avec des gens qui demandaient beaucoup... pour un résultat à la hauteur de ses attentes à lui. La voix, teintée d'une confiance sans borne et d'un charisme perturbant, reprit finalement.

- Ils ont l'air intéressants. Ça me plait.

Puis le silence. Les ordres étaient clairs, impossibles à questionner. Il était payé massivement pour ses services... et son patron trouvait toujours un moyen de rendre ses dépenses encore plus profitables qu'elles ne lui coûtaient. Après des décennies dans le milieu du mercenariat et de la pègre, il n'avait pas à demander mieux : un boss réglo qui ne demandait que peu de contreparties, une affaire roulant sans mal... bien entendu, il n'était pas naïf ou stupide. Il ne croyait pas aveuglément tout ce qu'on lui racontait, tout comme il se tenait constamment prêt à retourner sa veste si la situation devenait trop critique pour lui. Cela étant, il n'avait actuellement aucune raison de le faire. Sa place était assurée.

Maintenant ? Il devrait rattraper le navire lui même. Cela ne serait absolument pas un problème... pas pour lui. Il était le plus proche de l'endroit où la petite fête macabre avait lieu. Décidément, les capacités d'espionnage de son patron faisait froid dans le dos... raison de plus pour lui de rester droit dans ses bottes, malgré des attributs masculins bien en place. Stationné à Trader, il avait passé ces dernières semaines à récolter un maximum d'informations, qui lui seraient fort certainement dûment profitables lorsqu'il arriverait sur le pont de ce navire. C'était également pour cela qu'il était payé : pour la connaissance qu'il était capable de récupérer, sans un bruit, sans un murmure. Après tout, le milieu de l'assassinat n'était pas son berceau pour rien. Avant tout, c'était sa capacité à passer inaperçu qui faisait de lui une menace. Menace qui planerait peut-être bientôt sur le petit groupe de voyous... tout dépendait de leur capacité à entendre raison qui, il l'espérait, serait au moins attisée par un sens des affaires à minima potable. Autrement ?

Il n'y avait pas besoin d'y penser. Juste de passer à l'acte. Son jugement prévaudrait.

Sur cette pensée, il se laissa tomber du ponton sur lequel il se tenait jusque là, sans que personne ne l'ai vu passer. Seul le bruit de sa chute dans l'eau vint trahir sa présence, avant que les remous ne se calment, devenant murmures. Il avait un boulot à remplir.



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Mar 15 Mai - 20:26


"Le temps passe et la mort vient."

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Que c'était beau, la naïveté. L'énergie du désespoir, l'envie d'y croire, puissamment, contre toute logique, contre toute raison... Ce triste sire qui lui fonçait dessus, pourvu de panneaux qui ne pouvaient en aucun cas l'atteindre, devait, au fin fond de son âme, savoir que tout ce qu'il essayait d'entreprendre allait s'achever sur un échec des plus sanglants. Pour l'heure, Lester n'était pas contre un brin d'amusement et de divertissement : ses deux collègues, après tout, étaient loin d'avoir rempli leur part du marché et tant que ça n'était pas le cas, il n'était pas question de quitter l'embarcation en compagnie de leurs futurs biens... Après tout, tant qu'un pirate était vivant, il était capable de faire du zèle, et peut-être même de blesser l'un des esclaves ! Cela aurait été absolument intolérable pour l'homme aux dreadlocks, qui s'était par défaut considéré comme étant inscrit officiellement sur le testament du capitaine pirate désormais défunt. Malheureusement, ce qui s'engageait donc ici bas n'était ni plus ni moins qu'une mise-à-mort généralisée... Pouvait-on parler de génocide ? Difficile à dire. Cet équipage pirate n'était pas une véritable peuplade, digne de ce nom... Juste une bande de petits crétins orgueilleux, qui s'étaient engagés sur un terrain glissant, et qui avaient essayé de refourguer leurs esclaves à trop haut prix au mauvais bougre. On ne trempait pas dans de louches et sordides affaires si l'on n'était pas paré à absolument toute éventualité. Règle de prudence élémentaire... Comme on conservait les produits chimiques hors de portée des enfants, il fallait nécessairement se tenir à distance du danger lorsque ce dernier menaçait de nous éclater entre les doigts sans qu'on ne puisse parvenir à le contenir. Le Sheerin était le danger. Il matérialisait une menace instable et incontrôlable, et il avait mis fin à l'existence de cette pathétique bande à partir du moment où ces derniers l'avaient accepté à leur bord. Joshua et Reo n'étaient quant à eux qu'un supplément généreux de cruauté et d'indécence... Dans la mesure où, même seul, le logia du sable aurait très largement été capable de mener cette petite arnaque à bien. C'était simplissime, après tout : quoi de plus inné que d'ôter la vie, en fin de compte ?

Le type, donc, lui fonçait droit dessus lorsque les hurlements de Reo se firent entendre. Vaguement surpris par ce tempérament inattendu et au moins aussi déséquilibré que les tendances outrageusement destructrices qu'assumaient parfois l'aveugle que le Roi du Sable se coltinait habituellement, le Dealer jeta un regard curieux au vampire, juste à temps pour constater qu'il était aux prises avec les matelots et que la chose avait manifestement pris une tournure regrettable, de son point de vue. Quoi ? Il était en train de perdre contre cette bande de crétins et de ratés ? Si tel était le cas, il avait plutôt intérêt à se sortir les doigts du cul : ce n'était en tout cas certainement pas Lester qui allait lui prêter main forte, loin de là...
Ledit Lester, par ailleurs, était bien trop occupé à se faire littéralement éclater par son assaillant : un coup de panneau vint à nouveau le cueillir en plein visage, et le résultat fut similaire en tout point à la fois précédente. Son crâne vola en éclats, mais il demeura droit et fier, comme si ce désagrément passager n'était ni plus ni moins qu'une formalité... Sauf que cette fois, son adversaire avait pris du plomb dans la cervelle et, la surprise passée, semblait être en mesure de riposter par l'intelligence. En effet, il plongea sèchement sur le corps de son capitaine, dans le but évident d'attraper l'une de ses armes afin de s'en servir contre le maudit. Si ce dernier ne se doutait pas encore de la nature exacte de ses objets, il n'avait dans l'absolu aucune raison de laisser son opposant s'en emparer de la sorte, sans batailler. Il était flegmatique, certes, en tout cas face aux hommes qui étaient incapables de le blesser... Mais il n'était pas pour autant stupide et arrogant au point de croire que le constat était sans appel et que jamais un combat ne connaîtrait de revirement de situation navrant. Ainsi, si la main du type aux panneaux se posa bel et bien sur le cadavre de son capitaine, s'apprêtant à le retourner pour lui arracher directement sa ceinture, à laquelle étaient accrochés la majorité de ses bibelots, il se rendit soudainement conscience d'un fait angoissant : le cadavre lui opposa résistance... Et pour cause. Il était englobé dans une espèce de sable humide, mouvant.

-Trampa... Bien essayé, bonhomme.

Allait-il s'arrêter en si bon chemin ? Non, bien sûr que non. Ça n'était là que le début, que le commencement d'une petite mise-à-mort qui pourrait s'avérer désopilante ou, à défaut, divertissante. Ne laissant guère à son ennemi le temps nécessaire pour arracher le cadavre de son capitaine à sa prison improvisée, le mafieux vint cueillir son front d'un coup de pied sec et sourd, le projetant à nouveau vers l'arrière. Puis, tranquillement et paresseusement, il se courba et attrapa le corps dudit capitaine... Qu'il balança simplement en mer, sans aucun égard ni respect pour ce corps désarticulé.

-Lui, il était sur mon chemin. Mais t'inquiètes. Tu pourras bientôt le retrouver... Je vais y veiller. Personnellement. Ocultar Y Dominar.

Il inspira puis expira soudainement, expédiant dans les airs des nuées de particules sableuses qui s'élevèrent, les englobant bientôt, lui et son ennemi. Ce dernier, pris à son propre jeu, ayant plus l'habitude d'aveugler autrui que l'inverse, entreprit dans un premier temps de se redresser. Ce dont il ne se doutait pas, c'était que désormais, le moindre de ses gestes serait capté par le maudit, qui avait glissé des parties de son corps au sein de cette brume insaisissable... De quoi reprendre cet affrontement dans des conditions optimales.

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Mar 15 Mai - 21:18



Rage

Je ne le fais pas par plaisir, enfin pas uniquement.


Devant les yeux injectés de sang de cet homme totalement désaxé, les pirates eurent un mouvement de recul supplémentaire, précaution totalement inutile et qui scella définitivement le sort du forban qui avait osé ouvrir le feu sur l’Ashugari. Le débile avait vu le corps de sa cible se dérober du chemin de sa belle puis une ombre, celle d’une main qui avançait inlassablement vers son visage dévoré par une enfance pauvre et sous-alimentée. Si le geste du vampire était vif, bestial et implacable, le pauvre homme eut tout le loisir de comprendre qu’il allait y passer, comme tant de ses amis avant lui, de la main du tatoué. Intuitivement, il vit le temps se ralentir autour de lui et il ne fut plus ce pirate lambda fauché en début de carrière par un trio de fou furieux. Il était redevenu Teddy, le jeune homme plein d’ambition qui avait vu le jour sur les mers bleues, en plein cœur du Grey Terminal et qui rêvait d’une vie d’aventure.

Le sourire de ses jeunes amis orphelins, la bonté de Mam Kaïté, une vieille femme de la ville qui venait apporter du pain aux pauvres de temps à autre. La chaleur de Yaïna, cette jeune femme, elle aussi de la ville, qu’il avait réussi à séduire par son côté bad boy – et aussi parce qu’elle était tellement laide que personne ne voulait d’elle. Puis le départ de son île natale, la découverte de la vie de main au service d’un marchand, sa révélation lorsqu’il avait rencontré Jorge et sa nouvelle affiliation de pirate esclavagiste. Il se voyait conquérir le monde, côtoyer les hautes sphères, faire peur aux empereurs pour finalement se ranger aux côtés de l’un d’eux. Oui, il était ambitieux, ou plutôt, l’avait été. Et alors que son esprit stressé s’imaginait en tant que second et amant d’Erika Orato, il sentit finalement la poigne et la puissance de l’être qu’il avait tenté d’assassiner. Il écarquilla ses pauvres yeux devant la puissance de la poigne qui le déséquilibra et qui l’emmenait toujours un peu plus vers le pont du navire. Anciennement brun, Teddy s’étala sur un pont rouge et humide du sang de ses alliés. Son crâne percuta les planches dures et en enfonça même une alors que la main de Reo avait accompagné sa chute inexorable jusqu’au bout. Evidemment, et comme l’on pouvait s’en douter, le jeune homme usé d’une vie disgracieuse mais toujours tourné vers l’avenir fut totalement déboussolé par la violence de l’acte, il manqua de perdre connaissance. Puis, aux bords des limbes, il capta une certaine sensation de liberté : son visage n’était plus enfermé dans le carcan imposé par l’ennemi.

Il vivrait, il pourrait tutoyer les Yonkous, il pourrait les titiller de sa puissance et finirait par donner le titre de roi à celle à qui il donnerait du plaisir chaque nuit… Il y avait cette lumière, cette mince et vacillante lumière qui le faisait miroiter monts et merveilles : l’espoir. Puis, d’un coup d’un seul, le noir : seulement une sensation indescriptible, comme si la vie s’extirpait de son corps.

Sur le pont, les autres forbans encore debout comprenaient d’où venait la sensation de leur collègue maintenant mort. S’ils ne pouvaient imaginer qu’elle était cette impression, tous furent effrayés par ce qui se déroulait sous leurs yeux : l’inconnu venait de lacérer la gorge de Teddy avec ses dents. Comment un homme pouvait-il seulement faire une chose comme cela ? Soudain, ils comprirent.

Reo venait de terminer de boire le sang de sa victime, il s’était contenter de lui ôter la vie sans prendre la peine de le siphonner complétement. Après tout, d’autres victimes attendaient ses crocs. Tout sourire, il releva donc la tête et présenta à tout l’équipage les armes du crime : deux canines proéminentes. Rouges, comme l’intégralité du menton du suceur de sang, ses appendices renseignaient définitivement les criminels sur la nature de leur opposant : un vampire. Certains eurent peur, d’autres furent totalement effrayés et deux d’entre eux abandonnèrent le combat pour se jeter à la mer. Probablement trop peu séduits par l’idée de finir vider de leur fluide vital.

L’Oroshi en perdit donc deux mais n’attendit pas pour continuer cette danse mortelle, laissant alors une liberté totale à sa rage intérieure. Il bondit sur le groupe de rescapé et frappa en tous sens sans même penser à se prémunir des coups ennemis. Trop proches du nocturne pour user d’armes à feu, les subordonnés du défunt capitaine n’avaient pas le temps de se saisir de leurs armes que déjà ils étaient cueillis par un coup de poing ou de pied. Les plus futés utilisèrent donc leur corps pour combattre et se défendre, infligeant quelques coups qui semblaient ravir le masochiste percé. Il prenait un coup et du plaisir, ils encaissaient ses coups et la douleur.

Au final, l’échange était inégal. S’ils avaient le nombre, Reo avait la puissance et la résistance. Il était précis, connaissait parfaitement l’anatomie humaine et envoyait ses coups dans des zones douloureuses et handicapantes ; ne rechignant pas à utiliser ses crocs si cela pouvait être utile. Certes, il faiblissait et les coups qu’il prenait commençaient à l’handicaper mais tout cela n’était rien face à la rage de ce désaxé.

- Vous me l’avez pris ! Je vous prendrai tout !


Cette douleur merveilleuse que lui offrait son haki de l’observation, elle avait disparu par leur faute, il le payait maintenant le prix fort. Petit à petit, le groupe commençait à se clairsemer et les cadavres des pirates esclavagistes formaient maintenant un doux matelas de mort sur le bois sans âme de l’embarcation : leur sang carmin se mêlant aux nervures du bois, le teignant à tout jamais…




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Techniques : Enlacement : Technique qui consiste à courir vers l'adversaire à toute jambes avant de se saisir de son visage d'une main et de profiter de l'élan pour le faire basculer, lui enfonçant ainsi la tête droit dans le sol. Permet de sonner l'ennemi. (lvl 17)
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Joshua Anderson
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Mer 16 Mai - 1:04
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Pendant un long moment durant sa jeunesse, alors que son esprit dérangé se formait pour devenir celui qu'il était aujourd'hui, le jeune Joshua avait pensé à l'éventualité d'utiliser son handicap à son avantage pour prendre ses victimes potentielles par surprise, pour rajouter un peu de spectacle à une situation déjà piquante, malheureusement cette idée fut relayée au second plan en raison de sa personnalité beaucoup trop forte. En effet même avec la meilleure volonté du monde le jeune homme à la crinière immaculée était capable de revêtir plusieurs rôles, certes, mais son naturel finissait tôt ou tard par revenir au galop en trahissant sa nature par la même occasion. La plupart des aveugles voyaient leur handicap comme une malédiction ou une faiblesse et, à ce titre, ils développaient une personnalité plus humble et effacée : tout l'inverse de ce qu'était l'Anderson en réalité. Pour le bien d'une opération le psychopathe pourrait être à même de faire semblant de ne rien sentir autour de lui, de se forcer à se repérer à l'aide d'une canne et s'excuser à chaque maladresse de sa part, mais comme à chaque fois c'était comme mettre le couvercle sur une casserole d'eau bouillante en espérant que le liquide ne finisse pas par déborder : c'était peine perdue.
Aussi, plutôt que de s'embêter à revêtir un rôle qui lui demanderait réflexion et investissement, Joshua avait aujourd'hui décidé de jouer une version allégée de sa personne en laissant de côté les familiarités et les insultes pour le moment, sans oublier la façon évidente dont cette transaction se terminerait forcément. Ce n'était pas évident de se retenir de se moquer du capitaine ou de ne pas lui sauter à la gorge pour avoir refuser sa proposition, toute déraisonnable qu'elle était, mais c'était quelque chose que le taré était capable de faire si cela lui permettait de se remplir les poches à la faim. Fort heureusement le jeune maudit n'eut pas à mettre ce masque bien longtemps et, avec l'aide de son partenaire de crime, l'ordre naturel des choses reprit son cours au moment où le chaos éclata dans le navire.

Malheureusement les choses ne se déroulèrent pas comme prévues et le jeune aveugle se fit botter le cul par un homme armé d'une épuisette géante ce qui fracassa son ego en plusieurs morceaux, morceaux qu'il mettrait du temps à rassembler. Le jeu du chat et la souris auquel Joshua s'adonnait régulièrement avec entrain prit une toute autre tournure lorsqu'il fut obligé d'attirer le pirate à lui : étrange revirement de situation que voilà !
Juché sur son perchoir qu'était le mât central, le jeune homme observait la masse grouillante de marins en bas qui, de toute évidence, semblaient galérer face au troisième larron de la foire. Ce dernier semblait d'ailleurs plongé dans une transe que rien ni personne ne semblait pouvoir arrêter, ce que l'handicapé ne put s'empêcher de commenter.

« Et après on dit qu'il me manque des cases. »

Bientôt ce fut au tour de l'homme à l'épuisette de débarquer sur le pont, au milieu de tout ce merdier et en l'entendant arriver l'homme perché se fendit d'un sourire jusqu'aux oreilles. Pourquoi ? Parce qu'à quelques mètres en-dessous de lui se trouvait tout un parterre de victimes potentielles et qu'il avait la possibilité de faire le carton de l'année. Tendant son bras droit transformé en gatling vers le bas, le jeune homme se fendit d'un :

« Ça ferait un si beau tir groupé, même Lester m'en voudrait de rater ça. »

L'instant d'après il fit feu pour déverser une pluie de projectiles mortels sur tous ceux qui auraient le malheur de rester sur le pont. Que le vampire reste sur le pont ou pas ne faisait aucune espèce de différence pour l'aveugle de toute façon, il finirait bien par le tuer tôt ou tard.

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Joshua Anderson
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Mer 16 Mai - 18:56


"Le temps passe et la mort vient."

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-A hurtadillas.

Il le sentait. Le moindre de ses gestes, le moindre de ses frémissements, même les quelques mouvements, pourtant infimes, qui naissaient à cause de sa respiration irrégulière et effrayée... Rien de tout cela n'échappait à la perception accrue du logia, dorénavant plongé dans son élément. Il s'était dispersé, et avait usé d'une part de son corps, le mêlant au reste du sable en suspend afin de compenser sa vue, voilée par cet écran granuleux et infranchissable. Bien entendu, cet espèce de nuage ne demeurerait pas en place de la sorte éternellement : tôt ou tard, les vents marins finiraient par avoir raison de lui... Et à ce moment-là, seul le corps sanguinolent de l'homme aux panneaux serait dévoilé. Lui, baignant dans sa mare de sang, le visage broyé par l'horreur, par la terreur horrifique de finir sa piètre existence en proie, en vulgaire jouet d'un carnassier que tout rendait invincible... Grisé par la perspective de réduire cet assaillant en charpie, par l'idée même de le briser et de le voir sangloter pour implorer son bourreau de le laisser en vie, Lester répandit à ses pieds un tapis de sable ample et conséquent, dans le but de rendre imperceptible le moindre de ses pas. L'ennemi n'avait pas l'air de posséder d'odorat disproportionné, ou de capacité extra-sensorielle susceptible de l'informer quant aux déplacements du Dealer... Autrement dit ? Il était d'ores et déjà comme désarmé, rendu impuissant face à la menace croissante qui planait sur sa tête et qui risquait de frapper d'un instant à l'autre. Le pauvre type tâcha bien de retrouver son sang froid, durant quelques secondes, en songeant qu'il devait forcément avoir un moyen de s'en tirer entier et victorieux... Mais, finalement, l'angoisse fut plus forte que tout. Il tourna les talons et, plus époumoné que jamais, prit le parti de fuir le Sheerin qui, de son côté, ne fit rien d'autre qu'afficher un sourire des plus mesquins. Un coup de feu se fit alors entendre, et une balle vint se ficher dans la cuisse du pauvre homme qui, soudainement déséquilibré, chuta lourdement vers l'avant en poussant un cri de douleur et d'effroi. Le Roi du Sable savait tout, une fois dans son Royaume... Et ce dernier se pencha bientôt au-dessus du pauvre blessé, pétrifié de frayeur, tandis qu'il apercevait plus ou moins distinctement le canon flamboyant de l'arme redoutable au travers des grains de sables qui dansaient, face à ses yeux embués de larmes.

-Fuir ? Tu n'y songes pas... On commence à peine à faire connaissance, voyons...

Si le pirate l'insulta copieusement, le hors-la-loi n'y prêta pas la moindre attention. En revanche, il fut plus surpris par le relent combatif qui sembla ébranler cet être chétif et misérable : le panneau fut effectivement expédié en direction du pistolet de Lester, qui fut contraint de le lâcher, sous le choc et l'impulsion, en dispersant momentanément sa main. Il fut donc dépossédé de son arme-à-feu, qui alla s'écraser à quelques mètres de là, l'empêchant d'en user à nouveau de si tôt. L'homme aux dreadlocks tiqua, mais ne fit rien pour s'en retourner récupérer ce pistolet qui, en fin de compte, n'était ni nécessaire, ni utile pour achever de briser ce forban terrorisé. A contrario, il se rua sur l'homme affaissé et profita de sa posture précaire, ainsi que du coup qu'il venait de délivrer, pour l'empêcher de renchérir à grands coups de panneaux. Il donna un premier coup de pied dans son arme improvisée, l'écartant irrémédiablement, puis vint se saisir du couteau qui trônait à sa ceinture pour le planter sèchement et sourdement dans l'une des deux épaules de sa proie. Cette dernière hurla de plus belle, épouvantée, et tâcha de le repousser d'un coup de poing enragé. Inutile : le membre traversa le corps du logia qui se reforma par la suite, sans plus tarder, enfonçant inexorablement la lame crantée dans le corps gémissant qu'il malmenait avec une euphorie sadique et débordante. De temps à autres, il était plaisant de lâcher prise... De s'en retourner à sa bassesse élémentaire, à ses instincts les plus triviaux et les plus brutaux... Il ne prenait pas son pied à travers la torture ou la violence, loin de là. C'était une spécialité qu'il déléguait volontiers à son comparse aveugle. En revanche, le fait de mutiler un être le rappelait directement à sa supériorité transcendante. A sa condition d'homme exceptionnel... Et ça, ça lui plaisait hautement.

-Comment tu veux mourir, alors ? Sec, comme ton capitaine ? Tu préfères peut-être te noyer... Rien de plus romantique, pour un marin. Je peux te couper les mains et les pieds... Si tu atteins Trader, on pourra dire que tu auras mérité ta survie, comme ça. J'aime les gens opiniâtres, ceux qui ne renoncent jamais...

Il retourna progressivement la lame dans son fourreau de chaire, suscitant une vague de douleur insoutenable pour le pauvre bougre qui se mit à hurler comme un beau diable, bataillant et luttant pour éloigner son agresseur sans jamais sentir rien d'autre que de malicieux grains de sable. Soudain, lassé de n'obtenir rien d'autres que de simples hurlements, le Sheerin décida de s'emparer d'autre chose : il retira sèchement son arme de l'épaule du pauvre type, arrachant au passage un lambeau de chaire conséquent, puis en planta la pointe dans l'un des orbites dont était pourvu son visage, lui crevant un œil sans plus de cérémonies. Comme il secouait plus farouchement que jamais, bataillant pour sa liberté et le peu d'intégrité physique qu'il lui restait encore, le mafieux comprit qu'il n'avait plus grand chose à tirer de cet être faiblard et complètement dépassé par la tournure des événements. Il l'attrapa donc à la gorge d'une main ferme et décidée, puis se mit à serrer méthodiquement, avec une lenteur exagérée, quasiment suave, dans le but d'éreinter ses cris porcins petit-à-petit. Bientôt, il perdrait connaissance... Et à ce moment-là, plus rien ne le séparerait de la mort.

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Mer 16 Mai - 22:13



De bons camarades

Je ne le fais pas par plaisir, enfin pas uniquement.


Si la rage l’aveuglait dans ce contexte combattif intense, si la douleur lui arrachait plusieurs gémissements de plaisir de temps à autre et si le tout le plaçait dans un état quasi léthargique entre bonheur et haine, Reo n’en restait pas moins ouvert à ce qui pouvait se passer autour de lui. Et alors qu’il venait de défoncer le nez de l’un de ses opposants, le suceur de sang entendit un coup de feu, immédiatement suivi d’un deuxième, puis d’un troisième et enfin un ballet semblant permanent de tir. Sans trop prendre le temps de jauger la situation et comprenant bien à la première balle qui vint se ficher dans l’épaule de l’homme qui lui faisait face que les tirs venaient des hauteurs, l’Ashugari s’élança sur le côté et sauta dans le pont secondaire où se terminait les combats menés par le logia du sable. En se mettant à courir pour éviter de se faire trouer la peau, une douleur plaisante mais problématique au niveau de sa jambe rappela à Reo qui s’était trop laissé frapper par les forbans et qu’il allait devoir prendre quelques longues heures de repos au retour de cette épopée.

Quoiqu’il en soit, lorsqu’il atterrit sur le pont secondaire en voyant donc le logia en train d’étrangler l’un des subordonnés du Jorge, le vendeur de chair se laissa rouler au sol et se contenta simplement de faire l’étoile. Ce ne fut qu’alors qu’il put voir qu’elle était l’origine des bruits du coup de feu : l’aveugle. Pourtant, ce qui attira l’attention du non-maudit fut bel et bien le fait que l’inconnu privé de la vue n’avait plus de bras à proprement parlé mais une sulfateuse ou arme du genre. Reportant alors son regard vers l’homme aux dreadlocks, les lèvres du noiraud s’écartèrent dans un sourire sadique, dévoilant alors de nouveau ses crocs ensanglantés. Il adressa alors simplement un message amusé au seul des deux camarades qui pouvait l’entendre aux vues de sa position.

- Deux maudits hein… Intéressant. Très intéressant.


Comprenant bien que Joshua allait arrosé le pont jusqu’à ce que toute trace de vie y soit absente, que Lester allait en finir avec le dernier des gradés encore en vie et donc qu’il n’allait plus rien se passer de trop exaltant, Reo prit le temps de se relever avec lenteur, le tout dans un sadisme parfaitement calculé devant les pauvres esclaves toujours attachés au mur du second pont. Se rapprochant donc avec des gestes gracieux et avec un sourire absolument pas dissimulé, l’égorgeur se représenta au bétail.

- Messieurs, Mesdames ! Quelle chance avez-vous d’être finalement libérés de votre pauvre condition. Croyez bien que moi et mes collègues sauront tirer profit de vos individualités pour vous rendre la vie agréable et sympathique...


Enfin, si les hommes concernés aimaient soit bosser comme des brutes soit se taper de vieilles rombières bourrées de thunes, si les femmes aimaient être prostituées jour et nuit et si les gosses aimaient être – censure !! – ou utiliser comme des voleurs de rue.




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Joshua Anderson
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Ven 18 Mai - 23:11
Réorientation professionnelle


Certains pourraient voir en l'action du jeune aveugle une trahison sous sa forme la plus simple et perfide, mais ces gens-là seraient clairement dans l'erreur. Pourquoi ? Parce que la trahison impliquait la rupture d'une confiance dont la signification était totalement étrangère au jeune Anderson. Depuis longtemps – tout comme Lester, sans doute – il avait compris que le domaine de l'ombre dans lequel il exerçait n'était régi que par la loi du plus fort et, à ce titre, seules la fourberie et la violence payaient réellement dans ce milieu. Ce fut donc une réaction plus que naturelle qui incita le jeune handicapé à faire fou sur le pont juste en-dessous de ses pieds, dans le but de maximiser le nombre de victimes mais surtout de créer le chaos et la panique face à cette attaque aussi soudaine qu'imprévue. Lorsque les premières balles commencèrent à pleuvoir quelques marins eurent le réflexe de lever les yeux au ciel mais malheureusement cet immobilisme leur fut fatal, plusieurs d'entre eux tombèrent raides comme des souche sur le pont qui commençait de plus en plus à ressembler à du gruyère, le reste ne tarda pas à les rejoindre non sans aide du vampire du jour. Quid du vampire, d'ailleurs ? Il semblait avoir réchappé miraculeusement à la pluie mortelles pour aller se mettre à l'abri à l'intérieur du navire, finalement sa lâcheté avait été la plus forte. Encore une grande gueule incapable de faire face à la mort sans sourire, c'en était navrant.

Cependant au milieu de la masse grouillante de marins morts ou en passe de l'être se dressait l'homme à l'épuisette, l'idiot qui avait cru que c'était une bonne idée de suivre la petite souris là où elle avait voulu le mener. Si dans les premiers instants le pirate bondit à droite et à gauche pour échapper aux salves meurtrières, cherchant sans doute un moyen d'atteindre sa proie haut perchée, son agilité finit par atteindre ses limites lorsqu'il balle lui perça la cuisse. Laissant échapper un râle de douleur, le forban se mit à regarder tout autour de lui comme si cette simple blessure avait fait disparaître toute trace de courage et de pugnacité en lui.

« Eh oh ! Où tu cours comme ça ? »

En effet à la grande surprise du maudit, le forban à l'épuisette sembla soudainement prendre conscience de sa propre situation, sans doute grâce à l'aide de la vision de tous ses compagnons morts, et commença à courir vers le bord du navire. Joshua tenta bien de transformer le lâche en passoire mais ce dernier sauta par-dessus bord avant que l'assaut ne lui tombe dessus. S'enfuyait-il vraiment ou allait-il chercher de l'aide ? Peut-être allait-il établir une stratégie pour prendre les trois criminels à revers ? Cela importait peu, il avait fui et un seul commentaire était de circonstance.

« Tapette. »

Qu'il revienne s'il l'osait vraiment, l'aveugle se ferait un plaisir de finir le travail. Redescendant lourdement sur le pont, écrasant un corps sans vie par la même occasion, ce fut d'un pas léger que le jeune homme alla rejoindre ses deux compagnons avant de s'enquérir de leur état d'un :

« C'est bon les enfants ? Vous avez fini de jouer ? »

Fiche par Sánsa ; sur Never-Utopia
Joshua Anderson
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