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[FB] À la recherche d'Argunis (feat Heziel Coffe)
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Sam 10 Fév - 11:17




Retrouvailles ambiguës.


Ce n'était pas beau à voir, non.

Ils avaient progressé dans la caverne jusqu'à finalement trouver une salle aménagée pour y vivre, et non pas juste pour entreposer de la marchandise ou des objets quelconque. Au milieu de cette pièce, sur un fauteuil qui le supportait autant qu'il ne l'emprisonnait, le fameux Argunis attendait son ancien élève. Si la vision de ce spectacle rebuta un instant le Coffe et aurait sans doute éconduit toute personne n'ayant que peu de solidité mentale, le malaise émanant de cet individu irradiant telle une flamme, le brun se contenta de froncer les sourcils et de rester sur le qui vive. Il allait peut-être enfin en comprendre plus encore sur cette histoire dans laquelle il s'était embringué, chose qu'il n'aurait clairement pas refusé. De ce qu'il savait, cet homme avait autrefois été poussé à la mort accidentellement par Aggaddon : du moins l'escrimeur l'avait-il longtemps pensé, avant de comprendre que son précepteur était bien vivant et cherchait à se venger de lui. Si les actes du Médixès ne se présentaient alors sous la forme que de malheureuses circonstances, la décision de lui faire payer qu'avait prise son ancien professeur relevait de la volonté de faire le mal, de se venger, de meurtrir. Ce genre de choix ne trouvait souvent de légitimité que dans le cœur de celui qui le faisait... et en tout état de cause, le cuisinier n'allait pas laisser son camarade être victime d'une vieille rancœur. Peut-être même les deux individus parviendraient-ils à s'entendre, si on leur en laissait le temps ?

La discussion s'entama entre l'élève et le maître, virulente et pleine de reproches. Au départ, le brun resta tout simplement passif en laissant le flux d'animosité s'écouler. Il avait grand intérêt à écouter les détails de cette conversation : l'état d'Argunis, qu'il n'avait guère imaginé aussi sordide, le rendait très authentique dans ses propos. Mais cette authenticité était aussi celle de la folie... une folie de douleur, la folie d'un homme brisé par des événements sur lesquels il n'avait eu aucun contrôle. Un homme contraint à finir son existence dans une prison mécanique et médicale, qui ne faisait que prolonger son inévitable agonie. Même si il regretta ces pensées, le brun fut malgré tout clair dans son propos mental : Argunis aurait mieux fait de mourir. Mieux valait passer l'arme à gauche que survivre dans un tel état de décrépitude. Aussi, même si il ne prenait pas les dires du grand brûlé comme la stricte vérité, il ne pouvait s'empêcher d'être tiraillé : devait-il vraiment affronter pareil homme ? Le tuer aurait été une libération plus qu'autre chose, mais ça restait hors de ses principes les plus fondamentaux. À partir de là, devait-il vraiment s'en faire un ennemi ?

Puis une phrase attira son attention. Un premier rugissement du Médixès, qui avait jusque là gardé son calme... calme qui venait de voler en éclat momentanément. Le Coffe se perdit dans la contemplation du visage de son compagnon, n'y trouvant qu'une fureur viscérale. C'était le regard de quelqu'un prêt à s'abandonner à sa colère.

- Elle ?

Y'avait-il autre chose ? Une autre partie de la vie du noble, cachée, qui aurait pu l'éclairer sur ces événements ? Il ne le savait pas. Tout cela devenait bien compliqué pour lui. Si il avait tendance à placer sa confiance dans l'héritier du Marquisat, il n'en était pas moins désireux de faire quelque chose de juste. Le Coffe était prêt à donner de sa personne pour beaucoup de monde, parfois même pour des adversaires envers qui il éprouvait du respect. Mais cela ne le rendait pas moins naïf jusqu'au bout des ongles... et actuellement, la situation commençait à lui sembler louche. Les propos de l'acrobate étaient certes bien ficelés, logiques et irréfutables en leur essence : la soif de vengeance de Argunis, qu'elle fut justifiée ou pas, avait entraîné dans son sillage de nombreuses vies. Sans doute plus que ce que le cuisinier ne pouvait imaginer de prime abord. Il était également tout à fait possible qu'un homme rabaissé aussi bas, n'ayant plus pour lui que l'envie d'en découdre, fut en train de tenter de retourner son cerveau. Néanmoins, les propos de l'handicapé étaient très troublants. Ils ne manquaient pas non plus de crédibilité... un accident par le feu... où un geste malencontreux mais bel et bien prémédité ? Si le noiraud était loin d'imaginer que le noble aurait volontairement et froidement pu pousser son précepteur dans les flammes, l'éclat de rage qu'il venait de percevoir en lui lui avait prouvé que sur un instant de folie, il aurait sans doute été capable de réaliser pareille erreur. Cela étant, ce qui le choqua le plus fut cette partie des explications d'Argunis : le fameux "désaccord".

- Quel désaccord ?

Heziel s'était avancé, haussant le ton. Il voulait comprendre. Il voulait être sûr de faire le bon choix. Tuer l'homme aux bandelettes était proscris dans son esprit : jamais il n'aurait réalisé un meurtre de sang froid. Le livrer aux autorités semblait être un judicieux dénouement. Mais encore fallait-il ne pas se tromper de cible. Il ne connaissait au final que le peu le savant, qui avait prouvé être tout à la fois un aventurier, un orateur expert, un intelligent personnage et un homme d'ambition et d'objectifs. Avait-il une face sombre dont le brun n'avait pas conscience ? Peut-être qu'il n'était pas totalement celui que le Coffe pensait connaître...




Heziel hésite suite à la discussion, pour l'heure il peut-être considéré comme neutre, sauf si il vient à être attaqué par un côté ou l'autre.

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Sam 10 Fév - 13:19
À la recherche d'Argunis


Un espoir brillant et scintillant traversa le regard de l’ancien précepteur

-Le désaccord sur le sauvetage de ces pauvres enfants… s’élança Argunis en cernant le doute gangrenant l’esprit de l’acolyte de son ancien élève.

-Sauvetage est une bien belle extrapolation pour ce qui est de l’accueil d’orphelins au château alors que cela aurait généré un travail monstre pour les différents domestiques, autant les cuisiniers que les femmes de ménages ! Il valait mieux investir dans l’orphelinat pour qu’ils y aient de bonnes conditions de vie.

-Mais qu’est-ce que tu racontes… Ce n’était absolument pas comme ça…

-Je t’ai dis d’arrêter d’inventer des choses Argunis… Je suis venu t’arrêter.

-Et bien, vas-y essaye !
ricana le grand brûlée en enlevant les bandelettes qui recouvraient son visage pour découvrir des plaies abominables complétement difforme.

Son crâne semblait recouvert de cratères et son visage squelettique faisait pâlir par ses brûlures ayant rongé la peau du professeur profondément. Son regard déterminé se posa sur le Médixès qui tenta de s'approcher, son compagnon ne semblant pas vouloir prendre par aux événements. Les zones d'ombres étaient suffisante pour le faire douter. Aggaddon ne lui en voudrait pas tout ça. Si Heziel ne l'avait pas attaqué c'est qu'il y avait toujours moyen de rallier cette vieille connaissance à sa cause. Un semblant de sourire se dessina sur le visage de l'ancien précepteur.



L’air autour d’eux sembla se troubler. Les trois personnes présentes dans la caverne étaient entouré d’une couleur marron-roche pour le moins flou, leurs corps se perdant dans cette uniformité. Après leur vision, c’est leurs sensations qui devinrent tout aussi trouble. Leurs sens semblaient être manipulé pour survivre à une transition. Le marron qui les entourait céda bientôt sa place à du blanc, du gris et du bleu. L’air se densifia et la clarté revint alors. Ils se trouvaient dans les appartements d’Aggaddon lors de sa jeunesse au château Médixès. Le siège d’Argunis sembla s’être envolé et celui-ci avait récupéré son apparence de l’époque. Un rire de soulagement déferla alors de sa bouche alors qu’il pouvait sentir sa respiration soulevé sa poitrine en parfait état.



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Argunis en 1496


Le vieux professeur avait créé une sphère dans laquelle l'espace disponible était décuplé et se modeler à la vie passé d'Aggaddon, ayant choisis de moulé le lieu passé selon le vécu de ce dernier. Les deux intrus purent alors observer le décor qui représentait à la perfection les appartements du mathématicien. Les murs recouverts de diverses moulures sophistiqués en bois et peintes parfois en dorée, l’or étant trop cher pour un si modeste état des Blues, s’étendaient autour d’eux tandis que les fenêtres données sur une ville à l’architecture baroque resplendissant sous un étonnant soleil. La pièce dans laquelle il se trouvait faisait à peu prêt sept mètres sur douze pour une hauteur sous plafond de deux mètres dix. Argunis n’ayant acquis son fruit que grâce à South Blood, il ignorait encore les effets qu’aurait son pouvoir sur des personnes n’étant pas encore né au moment choisis pour la projection ou comment un homme plus puissant que le lui de l’époque pourrait briser les effets de son pouvoir. Mais cela importait peu, il faisait face à deux jeunes garçons qui ne risquait pas de lui faire grand-chose.

-Cela fait un bien fou de retrouver son vrai corps ! HAHAHAHAHAHAHAHAHA !

Le ricanement long et soutenu du précepteur s’acheva au bout de plus d’une dizaine de seconde. Ce dernier repris un air sévère. Il devait mener ses objectifs à bien. Le Médixès devait souffrir comme lui avait souffert. Il n’avait pas choisi cette journée de projection par hasard… Il se dirigea vers le couloir pour aller chercher quelque chose. Pendant ce temps Heziel pourrait constater que même si son corps avait repris la forme qu’il avait en fin d’année 1496, ses souvenirs étaient intacts. Il pourrait peut-être faire évoluer ses capacités martiales rapidement grâce au savoir et à la maturité acquise avec les années si jamais il avait besoin de combattre. Le Coffe aurait alors tout le temps d’observer l’état piteux dans lequel se trouvait Aggaddon, dévoilant la raison du choix de la date. Les cheveux longs qu’il avait obtenu à cette période étaient très crasseux voir affreux et sauvage. Sa peau livide laissait l’esprit des observateurs deviner les formes de ses os, l’absence de faim l’ayant fait maigrir jusqu’à ce point où il avait l’aspect d’un cadavre ambulant. Des dizaines de cicatrices fraiches recouvraient ses membres, son torse et son dos. Ses yeux rouges imbibés de sang se perdaient au milieu des cernes omniprésentes qui dévoilaient l’aspect cauchemardesque de ces nuits où le sommeil ne lui offrait comme unique cadeau qu’un visage, le visage de l’horreur, le visage de la douleur, son visage… Le Médixès était affolé. Cette période. Cette journée. Heureusement qu’Argunis s’était trompé sur l’heure. Cela aurait put être encore pire. Il se mit en boule, se cachant derrière sa chevelure beaucoup plus épaisse que celle qu’il arborait au présent, soyeuse et légère.

-Ne me regarde pas, lança-t-il en gémissant. Non non non non non…

Le savant se perdait dans un flux mentale de pensés. Il repoussait comme il pouvait le souvenir le plus évident, celui qui déclencherait cet état, celui qu’il avait trainé comme un boulet à cette époque. Sa conscience demeurait présente, liant sa psyché pour l’empêcher de perdre pied, le maintenir à la réalité pendant que la peur, l’horreur, la terreur l’envahissait. C’est alors qu’avec fierté, Argunis revint tenant dans sa main la photo d’une adolescente. Il posa l’objet à quelques mètres devant le nobliau avant de faire quelques pas en arrière tout en gardant les yeux rivés sur son ancien élève tout en oubliant complétement la présence du Coffe.



Le regard du Médixès se posa sur l’image qui lui était présenté. Sa raison se rompit en une implosion cérébrale. Cela se manifesta par un hurlement viscéral et chaotique remplie d’une rage incommensurable et indicible qui déferlait vocalement en faisant presque éclater les cordes vocales du nobliau. L’œil visible entre ses mèches dévoilait une absence de conscience presque effrayante. Il se jeta sur son lit et jeta l’oreiller derrière lui sans même faire attention à ce qui existait autour de lui. Il se saisit de la dague qui se trouvait là et leva le bras dans un nouveau cri. La lame se planta son ventre et un soupir de soulagement sortit des lèvres de…. la créature ? Un sourire morbide se dessina sur le visage ahuris et sans aucune âme d’Aggaddon. Un rire décérébré s’intégra à ce moment. Il termina son mouvement de main, ressortant hâtivement la lame pour la planter dans son bras. Le sang coulait sur les draps alors que la dance élancée du couteau virevoltant sur la peau continuait de la cuisse à l’épaule, de la joue aux cotes, de l’entrejambe aux pieds. Seul l’usage de la force pourrait l’arrêter et Argunis avait bien l’intention de le laisser dans cet état. L’ancien précepteur empêcherait toutes actions d’Heziel pour tenter de venir à la rescousse du Médixès. Lors de cette journée de 1496, le professeur avait trouvé Aggaddon dans cet état et les gardes avaient été contraint de l’enchainer dans les geôles.

-Regarde jeune-homme !, lança Argunis à l’attention du Coffe. C’est là la véritable nature de cet être. C’est un monstre qui absout sa souffrance mentale par des actes masochistes. C’est le seul effet cathartique qu’il a trouvé pour évacuer le tourment de son propre démon. Alors qui est le plus fou ? Moi qui veux me venger de l’homme m’ayant privé tout plaisir de vie ou cette chose qui ne peut que se faire du mal physiquement pour atténuer la fureur et la souffrance que lui procure sa déception amoureuse ? Et tu n’as encore rien vu ! Attends qu’il s’emporte et qu’il s’ouvre la joue. C’est un horrible spectacle digne d’une vengeance ! Et dire que jadis j’avais eu de la peine pour lui en le découvrant comme ça ! Tu m’étonnes que les gardes l’avait en horreur après cela !

Les secrets du passé


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Sam 10 Fév - 20:47




Retrouvailles ambiguës.


- Des enfants...

Restant songeur devant cette révélation qui pourtant ne lui indiquait pas de quel côté il était le plus légitime de se ranger, Heziel était définitivement perdu dans cette histoire. Cette divergence d'opinion avait-elle provoqué la fatidique chute d'Argunis dans le feu ? Mais alors, cela aurait voulu dire que le Médixès s'opposait si fermement à son idée d'accueillir des orphelins dans le besoin qu'il eut été prêt à ruiner son existence, n'acceptant pas cette opinion différente ? Non... cela ne correspondait pas à Aggaddon... c'était impossible, pas vrai ? Après tout, il semblait si plein d'aspirations, si ouvert d'esprit. Il ne pouvait décemment pas cacher un monstre sous ces habits luxueux. Mais pourquoi avait-il l'impression qu'à défaut de dire la vérité, le blessé ne mentait pas ? Sa douleur et ces années à ruminer avaient-elles rendu son esprit fragile, prompt à l'affabulation, à la création de réalités factices destinées à valider ses bas instincts ? Était-il si enragé de son sort qu'il en était venu à inventer des chefs d'inculpation pour son ancien élève et à les consommer avec tant de régularité que lui même en était devenu persuadé ? Pire encore, était-ce là la véritable histoire d'Aggaddon Médixès ? Ces questions se bousculaient dans sa tête, et alors qu'Argunis dévoilait son visage horriblement mutilé par les affres de l'incendie, le Coffe ne pu s'empêcher de déglutir.

Cela ne semblait pourtant pas empêcher le noble de mener son plan à exécution. Il avançait, déterminé. Une détermination qui aurait pu sembler courageuse et farouche, mais qui n'inspirait pour le coup que peu de confiance au cuisinier. Alors que l'escrimeur s'approchait de son ancien précepteur, ce dernier le toisant toujours avec mépris et jugement derrière son masque calciné d'une douleur de plusieurs années, le brun fit un pas en avant, lâchant un grognement de perplexité.

- Aggaddon, att-

Il fut coupé dans son élan par un changement étrange et plein de malaise dans l'atmosphère. Autour de l'homme en fauteuil roulant et du riche originaire de North Blue, les couleurs semblèrent se distordre dans un ballet surnaturel et peu agréable à l'oeil, prenant une teinte de roche qui céda bientôt à une teinte immaculée, puis grisâtre et bleutée. Ses sensations lui firent rapidement défaut. Il lui sembla être aveugle quelques instants et, quand bien même eut-il voulu se retirer d'un bond prompt et avisé, ses jambes semblèrent ne pas lui répondre. Son ouïe se brouilla avant de revenir tout aussi vite, et lorsqu'il retrouva finalement l'usage de ses sensations, il décréta immédiatement son étonnement.


- Mais qu'est-ce qui se passe ?

Sa voix lui sembla bien étrange, et il porta sa main droite à sa bouche comme si il avait l'impression de ne pas être celui qui parlait. Il remarqua rapidement que ses joues s'étaient affinées et arrondies, et qu'il était totalement glabre. Pas même le petit contact caractéristique d'une barbe rasée commençant à repousser. Ses doigts étaient fins et plus doux que ceux du pugiliste acharné qu'il était devenu. Que signifiait ce cirque ? Il s'observa, et ses souvenirs lui remontèrent à l'esprit très rapidement. Il n'avait pas porté cette tenue depuis... au moins neuf ans. Alors qu'il n'était encore qu'un adolescent plein de rêve. Il n'avait même pas rencontré le chef Pandzani... il tenta, pressé par l'incompréhension, de trouver quelque chose dans lequel trouver son reflet. En vain, à l'exception d'une vitre dans laquelle il eut l'occasion de voir une image fugace mais terrible : il avait repris le corps de ses quatorze ans.

De son côté, le professeur avait également repris de sa superbe. Devant lui se dressait désormais un homme fait, habillé richement, élégamment. Un être qui inspirait un charisme tout à fait inconnu à la carcasse qu'il avait eu l'occasion de rencontrer peu de temps auparavant. Son rire sinistre éclata dans la pièce comme une fanfare de triomphe, et il laissa finalement le Coffe à son incompréhension. Alors qu'il se tournait vers Aggaddon pour voir comment ce dernier avait encaissé le choc, la vision qui lui fut offerte le cloua sur place : il ne restait rien de l'élégant savant, du mathématicien soigné et somptueux. À sa place se trouvait un jeune homme en piteux état. Un sac d'os à la chevelure sauvage et crasseuse, à la peau couverte de cicatrices qui étaient encore toutes fraîches, aux traits tirés et aux yeux éteints. Le souvenir des blessures qui lui semblaient infligées dans un angle peu fortuit lui revint en tête. Il se les étaient infligées lui même... ces coupures pour lesquelles il avait voulu l'emmener voir le médecin. Mais dans ce cas, si il s'était lui même mutilé avant de quitter son navire... qu'était-il réellement arrivé aux marchands qui l'accompagnaient ? Malgré la supplique du désormais jeune homme, le Coffe continua de l'observer, tiraillé entre la pitié générée par une telle vision, la colère de le voir ainsi réduit à l'état de cadavre ambulant qui était mitigée par ces zones d'ombres et ces mensonges, et le simple malaise d'un tel spectacle.

Argunis revint avec un petit objet. Un cadre photographique qu'il présenta à la vue du Médixès. Ce dernier sembla alors totalement perdre pied et se jeta dans le lit qui était apparemment le sien. C'est endroit était-il sa chambre ? Pas le temps d'y penser, en réalité : voilà que le brun aux allures d'animal sauvage s'emparait d'une lame dont le scintillement ne parvint que trop tard dans la rétine du Coffe. Ce dernier fit un pas vers l'avant, tendit la main, et resta profondément choqué parce qu'il voyait : cet adolescent sale, livide et squelettique dont il ne parvenait pas à dissocier l'image du bourgeois était en train de s'infliger un tourment physique violent et retors, tout en semblant y prendre un plaisir fou. Ou du soulagement ? Une goutte de sueur perla sur son front alors qu'Heziel murmurait un simple "Aggaddon" qui se perdit dans le rire dément de son interlocuteur. Puis vint l'explication de Argunis, qui enfonçait le clou par dessus le marché en dénigrant ouvertement le jeune homme en train de se lacérer les chairs.

Tout cela était-il seulement réel ?

Il n'avait pas le temps ni le loisir de conjecturer sur ce genre de chose. Tout ce dont il était certain, c'est que Aggaddon était en train de se scarifier de façon violente, sanguinaire et cruelle alors que son ancien précepteur riait devant le spectacle ainsi offert. Avait-il mérité pareil châtiment ? Il s'en fichait. Il ne laisserait pas ce genre de chose se poursuivre. Une expression de colère vint marquer les traits du jeune cuisinier, qui du haut de ses quatorze années d'apparence parvint néanmoins à retransmettre la même vindicte que celle de sa forme d'adulte. Il se tourna vers le professeur avant de lâcher ces quelques paroles assassines.

- Ce spectacle vous plait ? Je me sentais mal pour vous, j'étais prêt à réviser mes positions... mais si vous êtes capable d'apprécier une horreur pareille, quelques soient vos raisons, vous êtes aussi laid à l'intérieur qu'à l'extérieur !

Sans plus attendre, le Coffe se jeta en direction du lit avec la ferme intention d'empêcher l'acrobate de continuer son carnage corporel, par la force si il le fallait. Si il venait à être attaqué, il se défendrait sans doute de son mieux, mais sa position précaire l'empêcherait de contre-attaquer. Il n'avait plus de temps à perdre !

- Aggaddon !




Heziel reste interloqué, stupéfait même, et tente finalement de tirer Aggaddon de sa folie auto-destructrice.

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Dim 11 Fév - 0:38





ELLE
Son visage, son visage, son visage




Le néant contorsionné se mouvait dans les méandres intangibles des ruines imperceptibles de ce monde décharnés soumis aux lois de la psyché d’un individu s’étant effondré sur lui-même. Le palais mental d’Aggaddon n’était plus. Lorsqu’il avait été projeté dans le passé, tout avait commencé à s’écrouler et à disparaitre petit à petit. L’assaut final donné par la vision de ce visage. Rien ne pouvait retenir la lumière blanche qui se déchaîna en quelques instants. Une lueur incandescente s’emparant en quelques instants du néant absolu dans lequel elle devint omnipotente. Toutes traces de la personnalité du Médixès se trouvait momentanément effacé pour céder son existence à cette conception déviante à l’aspect pur duquel déferlé un flux constant d’ondes pulsatiles. La destruction. Le néant. Le chaos. Tout cela. Tout était là. Il fallait détruire ce visage, repousser cette douleur insurmontable qui consumait l’esprit jusqu’aux cendres. L’essence même de sa vie devait disparaître, mais il ne parvenait pas à briser la frontière le séparant du suicide. Il était retenu par une puissance despotique refusant de laisser mourir Aggaddon au nom d’une pseudo cohérence ou logique. Qu’était pourtant ces principes dans le flot de ténèbres déferlant de la lumière blanche s’étendant infiniment dans le palais mental vide d’Aggaddon. Les yeux exorbités du Médixès ne voyaient rien. La seule chose perceptible était cette souffrance dévorant son esprit, arrachant chaque parcelle de son âme à coup de gueules. La sensation de douleur tentait de prendre le dessus, mais vainement jusque-là. La lame s’enfonça dans son ventre, lacérant sa chair. Ce n’était pas suffisant. Il en fallait plus ! PLUS ! D’un geste clair il trancha son bras jusqu’au niveau de l’os. Une chaîne se forma et tenta d’emprisonner la lumière blanche, mais elle se brisa bien rapidement. Se levant sur son lit en chancelant, il plongea sa lame dans poumon, créant une plaie béante. Il planta ensuite l’acier froid dégoulinant de sang dans sa joue, coupant au passage le dessus de sa langue. Il tomba à la renverse à cause de l’instabilité d’appuis offert par le matelas. PLUS !!! ENCORE PLUS !!! Les barrières offraient de bref moment de répit à ces ondes démoniaques traversant douloureusement son palais mental. Trop bref. Trop éphémère. Pas suffisement concret. Il en fallait encore PLUSSSSS !!!! Il n’y fit aucunement attention, n’ayant même plus conscience de son environnement, mais Heziel venait d’achever sa tirade et se dirigeait vers lui. Le dernier geste qu’il put faire avant que le Coffe soit à son niveau fut de planter la dague dans son oreille, explosant littéralement son audition. Cela retentit comme une explosion affaiblissant la lueur blanche. Dans un ultime geste, il tenta de trancher son entrejambe en deux, mais il fut arrêté par le toucher. Qui l’entravait ? Pourquoi ? Il ne fallait pas. La douleur physique devait surpasser la souffrance mentale. Il ne fallait pas s’arrêter. Il y été surement presque. À n’en pas douté, Heziel aurait saisit la main tenant le couteau pour stopper le mouvement. La mâchoire d’un Aggaddon chancelant suite à la perte de son oreille interne se poseraient bestialement sur le poignet du cuistancier avant que ne vienne une tentative de placer un coup de genou hasardeusement quelque part sur le corps de ce geôlier restreignant ses tentatives de libérations du fléau consumant sa réalité. Il donnerait ensuite une série de coup de front pour tenter de faire lâcher le bras et donc retrouver la mobilité de l’instrument cathartique de sa délivrance. Son autre poing viendrait s’écraser sur le visage du Coffe.

Argunis s’approcha et donna un coup de coude dans la nuque du martialiste avant de poser sa main sur son coup pour essayer de le faire tomber à côté du lit. Si cela marchait, il donnerait lui-même un coup de poing dans le ventre du Médixès avant d’attraper son visage et le balancer de l’autre côté de la pièce. Voulant retarder toute tentative d’intervention d’Heziel, Argunis renversa les diverses bibliothèques pour faire des obstacles au cuisinier, et peut être même qu’une d’entre elle lui tomberait dessus. Aggaddon esquiva l’épée batarde d’Argunis en se loupant sur le pas qu’il essayait de faire. Se propulsant alors sur son ancien précepteur, ses dents se posèrent sur le nez du professeur qui se retrouva arraché par la férocité sauvage de la chose. La créature qu’était devenue le mathématicien se laissa tomber au-sol et tituba en se relevant, si l’on pouvait appeler ça se relever. Si Heziel était déjà revenue à la charge, Argunis tenterait de riposter à l’assaut. Il planterait ensuite sa lame dans intestins du nobliau qui accepta ce « cadeau », attrapant à deux mains la garde pour l’enfoncer davantage tout en se rapprochant de la personne en face de lui qu’il n’identifiait pas. Sifflant entre ses dents, avant même que le Médixès ne puisse faire un quelconque mouvement, il le repoussa sur le bureau. La chose se jeta alors sur son visage, le pommeau de l’épée batarde s’enfonçant dans le triceps de l’ancien précepteur. Le duo basculerait alors dans la fenêtre pour arriver quatre mètres plus bas.




La créature tomba sur son bras qui se brisa à l’impact alors qu’Argunis prit tout sur la jambe. Les deux corps dévalèrent la petite pente et les fourrés pour arriver dans une rue déserte. Aggaddon se jeta sur son adversaire qui donna un coup de pied dans le menton de la chose avant de rouler sur lui-même en tentant de ne pas geindre à cause de la douleur alors que le Médixès sortit la lame de son corps pour se la planter plus haut avant de retourner à l’attaque sur son ancien professeur qui roula sur lui-même pour esquiver, laissant l’acrobate s’étaler la face contre les pavés. La monstruosité difforme, le visage ne ressemblant à rien d’humain, se jeta à nouveau sur l’adulte alors qu’il avait outrepassé ses limites physiques. Argunis attrapa au vol le visage d’Aggaddon et enfonça l’arrière de son crâne dans le mur le plus proche. Le corps inconscient tomba sur le sol dans une position n’ayant ni queue ni tête. L’ancien précepteur leva son pied, prêt à l’abattre sur le crâne de son disciple pour que sa cervelle se répande sur le sol.

Le mélimélos infernales avait continué. Il ressentait des choses provenant de l’extérieur, mais la seule chose qui comptait était la destruction, sa propre dégradation physique. Ses mouvements n’étaient aucunement prémédités, il laissait la première pensée qui lui venait pour réagir se réaliser sans aucun filtre. Cela eut du bon. De la douleur. OUI !!! DE LA DOULEUR !!! Cela l’incita à continuer à ne pas s’arrêter. La délivrance l’attendait au bout du chemin. Que ce soit la mort ou une souffrance suffisamment puissante pour que cesse les tourments de ces souvenirs horribles et démoniaques du seul bonheur qu’il avait connu et qui l’avait précédemment conduit à un tel état. C’est à l’issue d’une telle crise qu’il avait prit ses résolutions et décider quel objectif serait le sien. Seulement, cette fois-ci Argunis n’était pas intervenu pour le faire maîtriser et tenter de le sevrer en le maintenant quarante jour et quarante nuit écartelé par quatre chaînes. C’était l’inconscience qui s’en suivrait. Etait-il entrain de hurler toute sa frustration ? Gardait-il le silence en réagissant juste instinctivement à ce qui se déroulait en abolissant toutes notions de danger ? Errant aux portes de ses limites physiques, ayant sentit cette délicieuse horreur d’éclats de verres arrachant sa chair, les délires de jadis s’intensifièrent.




Il voyait des informités se mélangeant pour former des obscénités indescriptibles aux excroissances larvaires dégoulinant de sang et d’excrément dans une mélasse d’éther gluant étranglant les onces d’espoirs et niaiseries d’un brouhaha cacophonique étrangement tangible pour du son, ayant même un goût et une odeur similaire à celui des fosses putrides des pires prisons du monde. Des litres de brutalité vrombissante rampaient frénétiquement sur les plans vectoriels de cette espace sans aucune dimension ou axe. Rien ne pouvait se définir aisément dans les abysses infernaux de la folie humaine qu’explorait le subconscient d’Aggaddon pour la seconde fois de sa vie. La monstruosité s’unifiait au quotidien pour former un empire croissant sans aucune matérialité logique où les règles intrinsèques à la substantivation était une aberration abordable par une simple interactivité sensationnel aux propriétés expansives soupçonnable par l’absolution évangéliste occulte ségrégationniste d’une conspiration ensembliste partagé de manière sectaire par les orfèvres de la décomposition mammaire aux cœurs de glandes alvéolaires se montrant sous des formes maternels en abreuvant de leur lait les monticules sobres d’esclaves infantiles. Les extrapolations séparatistes des mouvements corporatistes aux intensions pentagonales se mêlaient à la moelle clairsemée d’une infirmité dépravé par l’usage sodomite d’ustensiles inappropriés à la construction cyclique du courant vivant de l’élémentarisme épicurien succinct s’altérant par phase aléatoire suivant les faces lunaires des protestations de futiles agrégations transgenres du fleuve galactique saisonnier se déroulant dans les limbes sectatrices aux principes de luminescence croisés par les effluves miasmatique du déboulement candide en parties infinitésimaux d’un clivage tertiaire. La collaboration réfractaire déstructuré dépourvu de sensibilisation à l’action apathique antibiotisé de la formulation quantique d’une madeleine infesté par les cafards arachnoïdes sortant des dards d’abeilles enfantés par des scorpions malhabile vivant aux cœurs des falaises de l’abréviation généralisé des rôles majeurs fleurissant sur les tentacules soporifiques et insidieux d’une culture granuleuse aux reflets boisés dévissant les crevasses nauséabondes du trauma superlatif de mitochondrie ingéré par les corpuscules humaines du patriarcat sablonneux navigants sur les entrailles de cochons trisomiques puant la vergogne et l’hécatombe chevaleresque des tranchés du purgatoire.

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Retrouvailles ambiguës.


- Aggaddon, arrête !

Au diable les politesses ! Le vouvoiement usuel du Coffe avait été broyé par l'urgence de la situation et la terreur des conséquences possibles. Si le brun était quasiment certain d'être sous les effets d'un fruit du démon, en ayant déjà croisé un certain nombre et ne pouvant décemment pas concevoir qu'il eut été drogué, empoisonné ou poussé à des hallucinations de manière biologique, il n'avait aucune idée des tenants et aboutissants de ce pouvoir développé par Argunis. Les blessures resteraient-elles les mêmes si ils parvenaient à vaincre le précepteur ? Ces changements s'arrêteraient-ils seulement ? Il ne voulait pas rester bloqué dans le corps de ses quatorze ans ! Quant au Médixès, sa situation devenait totalement critique. Comment pouvait-on seulement vouloir se délabrer physiquement à ce point ... ?

Lorsqu'il se saisit de la main tenant l'objet de la souffrance physique du noble, le pugiliste comprit que cela ne serait pas aussi simple que ce qu'il pensait. Il n'avait tout bêtement pas pensé à une chose : la résistance que l'individu lui même lui opposerait dans sa tornade de lacérations et d'auto-mutilation. Ainsi, alors qu'il retenait relativement sans mal le poignet servant de support à la main directrice de la dague, sa force à l'époque étant également bien plus importante que celle d'un homme normal, il du utiliser son autre main pour garder le visage du Médixès à distance de son propre avant-bras ! Frissonnant un instant de dégoût, il eut l'impression d'être face à un prédateur fou particulièrement repoussant alors que sa paume se plaquait sur le front livide du savant. Puis un coup de genou vint le cueillir dans les côtes, et il lâcha momentanément prise sur la caboche de son compagnon. Ce dernier en profita pour lui asséner plusieurs coups de tête qu'il encaissa en serrant les dents, avant de finalement reprendre le dessus de la situation en se saisissant à nouveau de son visage avec fermeté. Un coup de poing manqua de le percuter en pleine joue droite, mais il se cambra et parvint à le laisser poursuivre sa course dans le vide alors qu'il commençait à resserrer sa poigne de fer autour du poignet d'Aggaddon, s'attendant à lui faire lâcher l'arme d'un moment à l'autre par simple réaction mécanique et physique.

- Ça suff- !

Un taquet relativement costaud lui arriva en pleine nuque et il hoqueta alors que ses yeux partaient dans le vide. Il eut l'impression qu'il allait perdre connaissance et en réalité, c'est ce qui se passa pendant l'espace de quelques secondes. Quelques secondes qui permirent au professeur, duquel il s'était totalement désintéressé dans la hâte, de se saisir de lui pour le balancer un peu plus loin. Il roula, momentanément aussi malléable qu'une poupée, laissant juste un long et faible gémissement s'échapper de ses lèvres alors que son esprit lui revenait difficilement. Lorsqu'il se releva, il esquiva de peu une bibliothèque avant qu'une autre ne s'abatte sur lui. Le choc lui arracha un cri étouffé alors qu'il sentait les meubles s'empiler sur son dos. Il sentait sa poitrine se compresser, les jointures de ses coudes crier à l'aide et sa tête lui faire mal alors que le poids sur son dos se faisait insoutenable. Il devait sortir d'ici... mais quand bien même eut-il eu normalement la force de se défaire aisément d'un tel piège, il devait constater que c'était bien plus dur désormais !

Prenant son courage à deux mains et ignorant au maximum la douleur qui commençait à lui transpercer les neurones, il s'échina à se mettre sur ses genoux en utilisant ses bras comme appuis pour surélevé la masse informe de livres, d'armatures lourdes et d'objets divers qui s'était écrasée sur son humble personne. Un grognement d'effort ponctua le moment où il commença à se relever alors que de deux genoux au sol, il passait à un genou et un pied. Il lâcha un nouveau hoquet de douleur lorsqu'il sentit une crampe commencer à poindre dans son mollet droit. Il n'avait pas le droit de flancher ! Au dehors, il avait clairement entendu les bruits de verre caractéristiques d'une vitre cédant à un choc. Après une quantité considérable d'efforts, il parvint finalement à s'extraire des bibliothèques effondrées et se dirigea en titubant vers la fenêtre avant de regarder en contrebas. Argunis était en train d'attraper Aggaddon par l'avant de la tête et s'apprêtait à lui exploser l'arrière du crâne contre une paroi ! N'écoutant que son instinct, le jeune Heziel se jeta directement de la fenêtre sans chercher à descendre et dévaler la pente comme l'avaient fait les deux autres protagonistes à son insu. Non, son but était d'atterrir directement sur Argunis, privilégiant sa jambe la plus valide comme appui pour toucher terre si ce dernier venait à s'effacer de sa trajectoire. Le brun n'était pas inconnu aux cabrioles les plus impressionnantes physiquement et une chute de cette hauteur n'aurait normalement pas du le déranger plus que de raison, même à cet âge. Après tout, à l'époque, Kain et lui s'entraînaient déjà à affronter les dangers de la forêt de Mormoilnoeud et à dépasser leurs limites... sans parler de leur puissance brute irrationnelle.

- Laissez le tranquille !

Le but de la manoeuvre était simple : percuter avec virulence et fracas l'ancien précepteur en quête de vengeance afin de le dévier de son axe pour qu'il ne puisse pas terminer le Médixès de sa botte, avant de commencer à le rouer de coups pour le mettre hors d'état de nuire. En espérant que les effets de son fruits se dissiperaient...



Heziel encaisse, et est finalement mis hors d'état de nuire momentanément par le coup de Argunis et les bibliothèques qui lui tombent dessus. Il se relève finalement et saute sur Argunis depuis la fenêtre pour le rouer de coups.

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À la recherche d'Argunis


Tout comme Heziel avait oublié Argunis lorsqu’il tentait d’arrêter Aggaddon, l’ancien professeur avait oublié le Coffe en tentant de tuer l’origine de tout son mal-être, de son malheur, de son obsession. Il fut projeté sur plusieurs mètres par l’assaut du pugiliste avant de se relever rapidement. Comment un gamin pouvait-il avoir une telle force ? Les coups qu’il recevait s’enchaîner, ce qui commençait à énerver le précepteur qui frappa le ventre du martialiste entre deux de ses coups pour ensuite contracter ses abdominaux et faire percuter son front et le visage du cuistancier qui serait certainement suffisement déstabiliser par ce mouvement, grâce à son état d’affaiblissement, pour rouler sur le côté et se libérer temporairement de l’empire du cuisinier. Argunis se jetterait alors en se trainant avec ses coudes pour palier à sa jambe en piteux état afin de s’approcher du corps du Médixès et récupéré l’épée batarde qui y était planté. Il retira l’arme dans un mouvement vif, se servant de ses prédispositions en vitesse pour essayer de bloquer une éventuelle tentative d’assaut du Coffe avec le plat de la lame. Il savait que s’il continuait à subir les coups de poings du martialiste il finirait par perdre conscience et la projection temporelle cesserait. La force face à la vitesse. Et dire qu’il était désavantagé car ses mouvements étaient restreints par l’état de sa jambe. Il essaierait d’enfoncer sa lame dans le corps d’Heziel par un mouvement de grande vitesse, visant approximativement le cœur. Si le cuistancier parvenait à intercepter l’acier avec sa main, soit en se la faisant transpercer, soit en l’attrapant, il aurait le champ libre pour terrasser le professeur. C’est pour cela que ce dernier mit toute sa vitesse dans son assaut, espérant éviter cette éventualité rédhibitoire pour son objectif d’homicide à l’encontre de son ancien élève.

-J’ai un mal fou à croire que qu’un adolescent peut-être aussi fort… siffla-t-il en tentant de se relever, que son attaque soit passé ou non, en ayant effectué une roulade arrière maladroite dans le cas négatif. Mais que je suis con. Qu’est-ce que je m’emmerde à essayer de prendre l’ascendant alors que j’ai mangé un fruit du démon. Hahaha. Ce n’est que la seconde fois que j’utilise mes pouvoirs, je ne suis pas encore habitué…

Il ferma les yeux et se concentra. Le monde les entourant se troubla à nouveau. Toute la bulle temporelle dans laquelle il se trouvait se métamorphosa une seconde fois dans cette uniformisation sensorielle. De l’extérieur, il aurait fallu que quelqu’un étant plus fort qu’Argunis à l’époque de la projection déchaine sa puissance sur cette sphère pour parvenir à terme à la briser. Restait à savoir si Azuriale et Diksein souhaiteraient intervenir ou pas en revenant de la mare à toute vitesse en ayant constaté l’état des hommes du Bourreau Argusien. Il y avait cependant encore largement le temps de combattre dans le nouveau milieu dans lequel se retrouvaient Heziel, Argunis et le corps inconscient d’Aggaddon. L’ancien précepteur tomba à genoux alors que la maison où habitait l’originaire de Mormoilenoeud en 1490 les entouraient. Même si Argunis avait désormais un avantage certains sur le plan physique, la fatigue engendrée par l’effort mental de ces changements temporels et les rémanences cérébrales persistantes des dégâts subit dans la projection de 1496 se firent sentirent. Il était loin d’être un expert en manipulation de ses pouvoirs, ayant acquis ces derniers que très récemment. De plus, vu l’état dans lequel se trouvait son corps au présent, il ne pourrait pas maintenir la projection temporelle encore bien longtemps. Si malgré tout Heziel parvenait à le mettre en difficulté rapidement, il pourrait tenter une dernière projection aux alentours de l’année 1484 en espérant que le Coffe était alors un état de bambin, jugeant l’âge du cuistancier à l’œil. Ce qui était sûr, c’est que si cela arrivait, il serait en danger de mort au retour au présent puisqu’il aurait un mal de chien à subir les répercussions d’une utilisation prolongé de ses pouvoirs à son très faible niveau dans son état de grand brûlé. Dans la projection de l’habitation de Mormoilenoeud, Argunis tenterait de se jeter sur le Coffe et le transpercer avec un fleuret malgré le fait que la sensation de jambe cassé était toujours présente. Même s’il n’avait que peu changer physiquement par rapport à l’affrontement en 1496, ayant déjà 32 ans à cette époque, l’arme qu’il utilisait alors n’était pas la même.

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Retrouvailles ambiguës.


- Ah !

Alors qu'il combattait avec hargne, le jeune cuistancier venait de recevoir un coup en plein abdomen. Il avait laissé s'échapper un bref cri de douleur alors qu'il se cambrait naturellement vers l'avant, subissant par la suite un coup de tête relativement puissant qui l'envoya paître un peu plus loin tandis qu'Argunis roulait sur le flanc, se libérant effectivement de la pluie de coups qui lui était originellement destinée. faisant quelques roulés boulés, le jeune noiraud se redressa bien rapidement avant de se remettre en positon d'attaque, prêt à en découdre avec ce fou furieux qui risquait tout aussi bien de prendre la vie du Médixès que la sienne. Il n'aurait certainement plus jamais la même vision du savant : pouvait-il pour autant le juger ? Non. Mais nier le dégoût que son état actuel lui provoquait eut été mentir, et il ne s'encombrait pas de ce genre de difficultés sociales. Dans l'absolu, cela ne changeait rien : il allait le protéger de la vengeance vicieuse de ce dément.

- ORRRRAAAA !

Se ruant vers l'avant dans son enveloppe charnelle d'adolescent, il tenta d'enfoncer son poing virulent et vindicatif dans le visage saupoudré de son adversaire qu'il trouvait de plus en plus agaçant, mais ce dernier ne comptait pas se laisser faire : ayant récupéré son arme dans la foulée de son esquive précédente, il opposa le plat de l'acier aux phalanges du jeune Coffe qui serra les dents avant d'être repoussé vers l'arrière. Alors qu'il était encore en plein air, il vit son opposant se déplacer de façon foudroyante en sa direction, arme pointée vers lui, prêt à l'embrocher comme un morceau de viande par une belle journée de barbecue. Merde ! Il ne pourrait pas esquiver ça ! Il ne lui restait plus qu'une solution... c'était ça, ou la mort ! Déglutissant, lâchant un "fait chier" tonitruant, il plaça ses deux mains sur la trajectoire de la lame et s'en saisit lorsqu'elle entra dans sa zone personnelle. La morsure froide de l'acier dans ses paumes et dans les articulations de ses doigts lui arracha un cri de douleur alors que sa poigne se resserrait comme la mâchoire d'un alligator, figeant la lame dans son emprise ensanglantée. Du sang commença à couler abondamment de ses doigts alors qu'il retenait difficilement une larme de douleur, son corps lui transmettant les sensations telles qu'il les aurait vécues alors... et à 14 ans, malgré un entraînement personnel déjà bien entamé, il était clairement plus douillet qu'à l'âge adulte.

- Allez vous faire foutre !

Par réflexe, saisissant sa chance, il asséna un coup de pied plein de colère droit dans le visage du précepteur. Il allait enfin lui faire ravaler sa façade et l'envoyer au pays des rêves ! Il n'arriverait pas à esquiver une attaque aussi renversante, vive et puissante ! Son arme était bloquée, laissant au brun le loisir de changer le sacrifice de ses mains en une véritable victoire. Tandis que son jeune corps se contorsionnait dans les airs tel celui d'un artiste de capoeira, ses jambes se raidirent et se firent plus solides, ses muscles se mobilisèrent et ses pieds adoptèrent de plus en plus l'apparence de véritables pioches prêtes à fracasser la mâchoire du professeur. Puis, le coup porta.

- Que... ?!

Merde ! Il l'avait raté ! Il n'avait pas pris en compte la différence de taille entre son corps habituel et celui de ses quatorze ans, auquel il manquait facilement une vingtaine de centimètres ! Par instinct, il savait que le coup porterait... mais ça, c'était avec son esprit d'adulte ! Il avait donc porté l'attaque sans chercher à l'ajuster. Au pire, Argunis aurait juste senti les chaussures de l'adolescent lui frôler le nez, sans plus de succès... encore en appui sur l'épée, qu'il venait de relâcher par surprise et douleur mêlée, le brun s'étala lamentablement au sol alors que l'enseignant reculait d'une roulade pour à nouveau faire usage de son fruit. Les contours changèrent, les images devinrent floues, les sens s'éteignirent... dieu, qu'il détestait cette sensation !

- Non mais c'est pas bientôt fini ! Aie !

Sa voix était encore plus aiguë qu'auparavant. Il jeta un coup d'oeil à ses mains qui lui faisaient souffrir le martyre, sans constater de blessure : seulement que ses doigts étaient encore plus petits et maigres qu'auparavant. Ses bras étaient également plus fins. Ses jambes lui semblaient avoir changées de proportion... il avait encore rajeuni ?! Et... sa maison ! Comment ce salopard pouvait-il oser le mettre dans un environnement propre à sa vie personnelle et d'enfance ? Il allait lui payer, c'était certain ! Jusque là, ça n'était pas foncièrement personnel, tout cet affrontement... mais là, il dépassait les bornes ! Remarquant que la maison des Wickens et l'échoppe touristique (qui n'avait jamais fonctionné des masses, d'ailleurs) de monsieur Frogg étaient encore sur pieds, le brun en tira une conclusion qui n'était pas très avantageuse pour lui : il était au maximum âgé de dix ans dans cette projection. Allait-il revivre l'attaque de pirates sur son village ? Que cette enfoiré essaie, tiens ! Cela marchait peut-être avec le Médixès, mais il ne se laisserait pas distraire par des douleurs passées. En tout cas, dut rapidement faire face à la faiblesse de son corps d'enfant : lorsqu'Argunis lui fonça dessus avec son fleuret, prêt le transpercer à nouveau, il n'eut d'autre choix que de se jeter comme un sac de pommes de terre.

Faisant cela vers l'avant et vers le bras, profitant de sa taille désormais ridicule comparée à celle d'un ennemi encore plus fringuant qu'auparavant pour s'en tirer indemne, il ne manqua pas de recevoir un sillon sanglant de souffrance le long d'une omoplate et dans le bas du dos, la cambrure naturelle de sa colonne vertébrale évitant l'intégralité de la surface de chair d'être écorchée. Il tomba au sol dans le dos de l'enseignant du Médixès, derrière ses jambes, avant de se relever vitesse grand V pour finalement jeter un coup d’œil hâtif à sa maisonnée. Il se souvenait de chaque détail, malgré le temps passé. Considérant sa taille, il devait avoir entre huit et dix ans, mais il lui sembla plus être proche de la huitaine. Si tel était le cas... fouillant dans sa mémoire, il fit appel à ses souvenirs avec Kain. Le Valentine D. vivant presque à moitié chez les Coffe durant une bonne partie de son enfance, son papy le laissant quitter le berceau pour avoir la paix avant de lui mener la vie dure pour avoir trop vagabondé, il était monnaie courante que le grand imbécile heureux fasse une bêtise au logis familial. Puis ça lui revint. Le bois mort !

- Quelle revanche, dis donc... quoi que, peut-être que je suis encore capable de vous battre au bras de fer en ayant même pas dix ans, qui sait ?

Sa voix aiguë rendait bizarrement cette provocation entre plus percutante et agaçante. Une voix de crécelle, accompagnant le sourire impertinent d'un jeune garçon de même pas dix ans qui pourtant, restait plein de défi malgré une blessure et une situation fort désavantageuse pour lui. Oh, à cette époque, il aurait été capable d'envoyer une bonne droite à l'escrimeur lui faisant face... de mémoire, sa force surhumaine avait toujours été avec lui. Mais cela n'aurait pas été suffisant : Argunis, plus grand et malgré tout plus fort, aurait rapidement répliqué et le corps d'enfant du Coffe aurait été extrêmement punitif dans un cas pareil. Il se contentait donc pour l'heure de s'attaquer à sa fierté et de le pousser à l'erreur : au mieux, il l'énerverait. Au pire, l'homme prendrait cela comme l'ultime bravade d'un adversaire déjà vaincu. Dans les deux cas, il perdrait en prudence ! De son côté, le très jeune mormoilnien reculait désormais sans même regarder derrière lui. Il savait exactement qu'à un petit quatre mètres dans son dos se trouvait une pile de bois sec surmontée d'un parapet qui ne payait pas de mine. Pour cause : à l'époque, il venait d'être retravaillé par son père suite à une "erreur de trajectoire" de son ami d'enfance lors d'une course à dos de Tortuspide, des tortues étranges et très rapides endémiques à l'île.

Il était certain de son coup : la réaction du Médixès face à ce qui était de toute évidence sa chambre, un peu plus tôt, ainsi que la précision du décor qu'il connaissait lui même et qu'il traversait actuellement montraient que les lieux étaient fidèles en termes de reproduction. La présence de la dague sous l'oreiller de l'acrobate montrait également que cela s'étendait dans des détails précis : pas de doute, Argunis disposait d'un fruit du démon incroyable, tout comme il venait lui même de le confirmer. Mais cela voulait également dire que les structures étaient dans le même état qu'au moment où la projection prenait place... et de ce fait...

- Au final, peut-être bien que vous méritez votre sort !

Il ne le pensait pas. Pas totalement... après tout, par le passé, Argunis avait sans doute tenté d'aider l'originaire de North Blue. De cela, le Coffe ne se sentait pas légitime pour juger. Il ne connaissait pas toute l'histoire et les circonstances de "l'accident" ayant réduit la vie du précepteur en fumée restaient nébuleuses. Mais la colère et l'envie d'en finir prenaient le pas sur sa bienséance. Si l'homme se jetait sur lui, il serait relativement aisé pour le jeune garçon d'esquiver en limitant la casse au maximum, laissant ensuite son plan se dérouler sans accroc (du moins l'espérait-il grandement) : le pilier encore fragile dont il cachait les fixations artisanales brinquebalantes céderait sous l'attaque et c'est le parapet tout entier qui risquait de tomber sur Argunis. Si ce dernier se relevait, Heziel recommencerait à le rouer de coups, avec cette fois la force d'un adulte normal. Il comptait bien sauver Aggaddon de cette situation épineuse ! Heureusement pour lui que son père n'avait jamais été un grand bricoleur...



Heziel prend l'attaque d'Argunis en main, littéralement. Il tente un kick mais est totalement déstabilisé par la différence corporelle, son esprit calculant à l'instinct avec son gabarit habituel. Il est ensuite transporté dans le passé et comprend à la composition du village que ça remonte à avant l'attaque ayant eu lieu à ses dix ans. Il tente sans succès d'esquiver l'attaque d'Argunis, mais ne s'avoue pas vaincu. Il attire le précepteur tout droit dans un piège dont il ne peut avoir conscience. Si ce dernier s'attaque à la base du parapet, celui-ci risque de s'écrouler partiellement sur lui, et un énième coup de poing ayant la force de celui d'un adulte normal l'attendra à la sortie.
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Dim 11 Fév - 23:55
À la recherche d'Argunis


Un sourire illumina le visage d’Argunis. Le gosse pouvait moins faire le malin. Sa tentative d’attaque n’avait même pas à être repoussé. Décidément, ce pouvoir se montrer pratique lorsque l’on ramené les gens dans leurs jeunesses quand ils ne sont plus habitués à cette taille et corpulence. Il pourrait essayer peut-être de s’en servir pour vaincre Azuriale. Ce simple échec du Coffe réjouissait pleinement le professeur. C’est ainsi qu’après avoir touché Heziel dans l’attaque suivante il ne fit rien pour l’empêcher de se relever, se sentant définitivement supérieur au gamin malgré les douleurs qui parcourait son corps. Son nez le grattait perpétuellement, vague souvenir de l’arrachage de ce dernier par la mâchoire d’Aggaddon. Le simple fait de penser au Médixès lui donna un frisson d’horreur. Il fallait qu’il mette fin à son supplice, que cette énergumène disparaisse de la surface de la terre. Comment quelqu’un ayant laissé mourir une centaine d’enfant dans le feu pouvait vivre ainsi sans regrets ! Alors qu’il songeait à cela et que sa concentration était altéré par la fatigue produit par l’utilisation de son fruit malgré sa faible constitution au présent, les mots provocateurs d’Heziel vinrent sonner les cloches de l’énervement dans l’esprit torturé de l’homme ayant jadis prit feu. Le meilleur moyen de faire basculer ce gosse définitivement de son côté aurait été de lancer une projection du moment de l’incendie pour mettre au jour que tous les propos du Médixès au sujet de leur différent n’était que mensonges et poudre aux yeux, mais il n’aurait pas la force de survivre aux coups du martialiste si cela se passait mal.

-Ne fait pas le malin avec ton corps de gamin, siffla Argunis en jetant un regard haineux au pugiliste.

Il ajouta un rapide coup d’œil en direction du mathématicien. Ce dernier était toujours inconscient, le corps dans une position permise par sa souplesse. Ses altérations physiques n’étaient plus, mais les sensations de ces dernières devaient toujours hanter le cerveau du Médixès qui ne devait pas comprendre ce qui se passait dans ces membres. L’aspect physique d’Aggaddon était cependant bien plus esthétique. Il avait des cheveux milongs qu’il faisait tailler régulièrement et sa tenue n’avait rien à envier à celles qu’il portait durant ses voyages à travers les mers. Cela fit grimacer le professeur de voir son ancien disciple sous une forme si familière. À cette époque, ils étaient tout les deux très fusionnelles et passé leurs journées à étudier, lire et explorer les archives du château seigneurial. Les paroles vaniteuses du Coffe lui revinrent et le tirèrent de ces rapides pensées au moment même où le martialiste déclara qu’il méritait son sort. Les yeux de l’ancien précepteur virèrent au rouge.



-COMMENT OSES-TU !!!!

Des larmes commencèrent à couler des yeux d’Argunis. Il avait dédié sa vie à l’enseignement et tout ce qu’il avait eu en retour était le brasier dévorant d’un incendie duquel il avait tiré son élève pour se faire trahir par les idéaux que ce dernier avait développés. Est-ce qu’Heziel avait raison et qu’il aurait dut être plus attentif ? Faire plus attention aux véritables pensées que cachaient le jeune Médixès ? Aggaddon était un garçon tellement intéressant pourtant. Il avait fait de son mieux pour l’éduquer, lui prodiguer conseils et soutiens. Même dans la période qui suivit la séparation du couple, il avait fait tout son possible pour tirer son protégé de cette mauvaise passe. Les méthodes qu’il avait finalement employées étaient extrême, mais seul le sevrage de cette addiction à la scarification était envisageable après l’échec de tout le reste. Cela avait marché. Peut-être que cela avait généré un trouble comportemental qu’Aggaddon cachait au fond de lui. Aurait-il dû s’en apercevoir alors que rien ne laisser entendre autre chose qu’une guérison et une détermination amplifié ? Peut-être que cette détermination était l’indice qu’il avait mal interprété. Et dire qu’il voyait tant de potentiel intellectuel dans cet enfant. Cela l’avait-il aveuglé ? Non, il avait toujours fait de son mieux pour faire d’Aggaddon quelqu’un de bien. C’était toute une partie de sa vie qu’il avait dédié à cette tâche. Il espérait qu’un jour le jeune Médixès puisse s’épanouir complétement. Il voulait que ce garçon, qui n’avait jamais joué avec des gens de son âge durant son enfance et qui trouva une déception considérable lorsque prit fin l’unique bonheur qu’il avait connu dans l’amour réciproque, soit finalement heureux. Il avait misérablement échoué. C’était là la raison de sa déchéance, de cette punition, de ces nombreuses années de souffrances interminables ? C’était un bien trop lourd châtiment pour un tel prix… Il avait trop avancé dans sa vengeance pour reculer. Les souvenirs de ces temps anciens où il était avec un Aggaddon émerveillé par chaque nouvelle connaissance qu’il acquérait réchauffer son cœur tout en rependant une tristesse monumentale dans son esprit. Non… Son ancien disciple n’était plus. Le Médixès qui l’avait poussé dans le feu était une personne déformée. C’est pour libérer à la fois son âme du tourment et celle d’Aggaddon de l’égarement qu’il mettrait fin à l’existence du mathématicien en ce jour. Il serra un peu plus le poing autour de son arme en tremblotant.

-Peut-être ai-je mérité ce châtiment… Peut-être pas… Mais je vais nous libérer tous deux de ces malédictions… Tu vas sans doute te mettre en travers de ma route, alors je n’ai aucun autre choix que de te mettre hors d’état de nuire. Je ne te tuerais pas, ne t’inquiète pas.

Heziel pourrait percevoir un changement dans le regard de son ennemi. Celui-ci doutait. C’était palpable. La provocation avait plus d’effets que prévu, plongeant l’homme dans une remise en question. Cependant, les souffrances qu’il avait vécu suite à l’accident de l’incendie l’empêchait de renoncer à sa vision des choses et ses projets, même s’il était possiblement impliqué dans sa propre déchéance. Sans la fatigue mentale dont-il souffrait, son acharnement à défendre son point de vue se serait fait virulent, malheureusement ou heureusement pour le martialiste ?

Argunis jeta un dernier regard vers son ancien disciple. Les dimensions dans la sphère de projection temporelle était différent de celle de la réalité. En effet, pour un mètre du rayon de la sphère perceptible au présent, il y en avait trois dans la projection créée par son fruit. Etant toujours le centre de cette boule de temporalité, il devait faire attention à ce que le corps du Médixès demeure dans les limites de la zone de son pouvoir car ces dernières n’était absolument pas visible depuis l’intérieur de la projection, le paysage continuant comme s’il s’agissait réellement du monde à l’époque choisis.

Argunis s’élança vers le pugiliste avec la ferme intention de le blesser suffisement au poumon pour l’empêcher d’agir dans cette projection, sachant pertinemment que mise à part les douleurs rémanentes le garçon n’aurait pas à subir de conséquences graves. En revanche, en tuant Aggaddon dans sa sphère de temporalité, l’ancien précepteur priverait le Médixès de battement de cœur et donc d’oxygénation du cerveau ce qui aboutirait à une mort véritable sauf s’il était sortit suffisement rapidement de la bulle temporelle. La seule manière de tuer irrémédiablement dans la projection était d’atteindre le cerveau et de lui infliger des lésions suffisement grave pour aboutir à la mort. Réfléchissant à cela, Argunis ne vit pas venir l’esquive d’Heziel et tomba sur la poutre qui céda. La structure s’écroula sur lui, le paralysant temporairement à cause de l’impact. Son adversaire avait su retourner le pouvoir de son fruit contre lui, grâce à sa connaissance des lieux. C'était une action intelligente et magnifiquement bien exécuté. Cela mettait Argunis face à des désavantages de son fruit qu'il n'avait pas imaginé, trop obsédé par l'élaboration de sa vengeance. Le grand brûlé finirait par se relever fébrilement en serrant les dents alors qu’il avait l’impression que tout tournait autour de lui. Le Coffe parvint donc à l’attaquer sans aucun mal. La ruade de coups affaiblissait de plus en plus l’ancien précepteur qui ne parvenait plus à réfléchir au milieu du fracas de poings.

-STOP ! hurla-t-il finalement à plein poumon.

Cherchant à la va-vite un souvenir de sa propre vie, il créa une nouvelle projection. La phase transitive entre les deux époques reprit donc. Le flou suivit de l’engourdissement et d’une altération temporaire des sens se fit ressentir et Argunis profita de se trouble pour tenter de repousser Heziel afin que dans la nouvelle temporalité celui-ci ne se trouve plus sur lui.



Début 1484… Il avait pourtant voulu aller en 1485. Sa fatigue l’avait fait se tromper et se répercuter sur ses pouvoirs. Il lança un regard vers le pugiliste qui devait réduit à un état bien trop jeune pour se sortir de là. Il avait quel âge à vue de nez ? Deux ans ? Trois ans ?

-Désolé de te contraindre à voir cela à travers un corps si jeune… déclara-t-il en essayant de se lever.

Il trébucha une première fois et fini par atteindre sin but. Il était debout. La fatigue cérébrale du maintien du pouvoir devenait trop intense. L’ancien précepteur approcha la main de sa tête pour la tenir et essayer de marcher. Tout tournait encore plus qu’avant. Il observa le décor autour de lui. C’était la chambre d’Aggaddon quand celui-ci avait à peine un an et qu’il venait rencontrer celui qu’il allait devoir éduquer. Il n’y avait beaucoup de différence avec la vue précédemment offerte par l’époque de la dépression : un berceau en chêne remplaçait le lit à baldaquins et à la place des bibliothèques se trouvaient les anciens jouer des trois aînées du Médixès, avec lesquelles il ne jouerait finalement jamais, préférant étudier que s’amuser. Alors que ces moments anciens vinrent ébranler sa psyché, Argunis tenta de marcher. Il avait l’air d’une personne saoul. Il n’arrivait même plus à se concentrer sur de simples pas. L’ancien professeur tomba à genoux, repoussant ses limites mentales pour maintenir toute la consistance de la projection. Les murs semblaient apparaître et disparaître avec une cadence très rapide. Il ne restait pourtant que quelques mètres à parcourir pour atteindre le mathématicien inconscient sous sa forme de bébé. Argunis trainait lourdement son corps en avançant difficilement à quatre pattes. Toute la réalité de la bulle commençait à s’affaisser à s’ébrécher. L’ancien précepteur tomba vers l’avant, tentant de continuer à se tracter en avançant avec ses coudes. Les larmes sortant de ses yeux se transformèrent petit à petit en un torrent alors que la porte de la pièce disparaissait pour faire apparaitre de la roche. La fenêtre par laquelle le mathématicien s’était jeté en emportant Argunis vola en mille morceaux, les bouts de verres se désintégrant en l’air alors que le sol, pourtant solide, ondulait. Les murs disparaissaient de plus en plus longtemps pour laisser apparaître parfois un ciel infini, parfois de la pierre. Le souffle court, Argunis défiait sa propre âme, cherchant des pensées tangibles, des raisons à ses actions.

-Aggaddon… Aggaddon… Aggaddon… murmura-t-il en tendant la main en direction du petit corps qui était à présent à quelques centimètres de ses doigts. Désolé… Je suis désolé… d’avoir… éch… éch… échou…

Le silence...



Le silence régnait désormais. Un nouveau flou, plus léger, moins violent, plus doux, moins crispant, envahit la sphère. Dans cette ultime transition, le noir du changement de couleurs fut remplacé par une blancheur vive volant en morceaux, comme si la sphère avait été cassé à la manière de la fenêtre en verre. Le corps d’Argunis brûlé reposait là, devant celui d’un Aggaddon toujours inconscient. À vouloir maintenir la bulle temporel, son cerveau n'avait pas put tenir et les lésions irréversible avait mis fin à son existence. Son regard inerte porté vers le Médixès trahissait les dernières émotions qui avait parcouru le grand brûlé. De la tristesse, de la déception, de la honte, de la désolation, mais surtout… de la nostalgie et de l’affection. Cette main tendue qui reposait désormais sur le sol était un ultime adieu à cet être à qui il avait tout donné, qu’il avait bordé, éduqué, soigné, conseillé, coiffé… Les dernières larmes de l’hommes étaient encore visibles sur ses joues déformées par l’incendie de jadis. C’était fini… Argunis était libéré de son tourment. Il était libre.

Les secrets du passé


Argunis agit, répond à Heziel et ressasse. Il fonce dans le piège dressé par Heziel et fait un dernier bond dans le temps avant de mourir en essayant d'atteindre Aggaddon. La sphère de projection temporelle disparaît. Aggaddon demeure inconscient.

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Retrouvailles ambiguës.


Le brun eut l'occasion de constater un changement dans la lueur qui habitait le regard de l'homme lui faisait face. L'enseignant, un peu plus tôt déterminé à écraser sa résistance et à en finir avec le Médixès, semblait décontenancé par ses paroles. Si de la colère était évidemment palpable aussi bien dans sa voix qui avait gagné quelques décibels que dans son regard précédemment habité par la haine, une sorte de chagrin s'épanouissait désormais dans ses traits, discret mais bien tangible. Une lumière d'humanité qui semblait le brûler autant que le maintenir réellement en vie. Cet homme était un mystère total pour le brun, qui éprouvait tantôt de la sympathie, tantôt du dégoût envers sa personne. Au final, l'ancien précepteur de l'héritier du marquisat de Médixès n'était autre que le tableau sordide et réaliste d'un homme qui semblait avoir tout perdu : un homme qui s'était abandonné au mal le rongeant pour ne devenir qu'une sombre copie de ce qu'il avait pu autrefois être.

Secouant mentalement la tête, Heziel se débarrassa de ces pensées. Dans l'absolu, une chose était certaine : il devait le battre, ici et maintenant. Il n'avait pas le temps de douter à son tour des intentions de son adversaire, ni de laisser l'incertitude l'envahir concernant le comportement à adopter. Que ce fut pour le bien d'Aggaddon ou le sien, l'adulte lui faisant face devait être défait. Ils devaient sortir de ce monde étrange, de cette dimension parallèle dans laquelle le passé semblait les rattraper avec une exactitude presque létale. C'est ainsi que le piège se referma sur Argunis, dont le Coffe commença à parsemer le visage et le buste de coups de poings qui avaient malgré tout grandement perdu en puissance. Alors qu'il pensait la victoire proche, à portée de ses frêles doigts d'enfant, le noiraud fut surpris par le cri du responsable de l'éducation de son camarade... ainsi que par un nouveau changement dans l'air. Pas encore !

- Oh, n-

Tout bascula. Lorsque le brun prit conscience de sa situation, retrouvant le décor d'un peu plus tôt dans des proportions qui lui semblaient gigantesque, une goutte de sueur perla sur sa tempe. Ce n'était pas le décor qui était gigantesque. C'était lui qui était minuscule... un bambin. Un marmot en bas âge, à peine capable de tenir sur ses jambes. Il n'avait plus que deux ans désormais, et si ses souvenirs étaient intacts, ses capacités avaient totalement disparues. Il serait foutrement incapable de coordonner les actions d'un corps pareil ! C'était à peine si ses membres répondaient correctement à ses commandes. Il avait du mal à réfléchir également... parler relevait du défi. Emprisonner dans cette enveloppe de petite enfance, la fatigue mentale qui s'était emparée de lui était trop importante.

Puis Argunis, qui semblait tout aussi mal en point que lui, si ce n'était plus, s'excusa pour ce qui allait se passer. Non... non !

Heziel aurait voulu crier. Il aurait voulu se jeter vers l'avant avec toute sa fougue, toute sa hargne. Il aurait voulu éviter cette fin tragique alors que l'homme rampait désormais, épuisé mais enflammé par le désir de finir ce qu'il avait commencé... se redressant difficilement, se campant sur ses petites jambes, le pugiliste tomba une première fois. Il ne savait tout simplement pas comment gérer son propre centre de gravité. Il réfléchissait trop... il avait mal à la tête. Il se releva à nouveau. Le précepteur s'approchait du berceau dans lequel Heziel devinait à grandes difficultés un Médixès endormi, sans défense. Une cible facile. Il se pressa vers l'avant, mais ses petits pieds n'avançaient que très peu et chaque pas était un défi. Chaque raté, chaque moment d'inattention, chaque dérangement cérébral trop important, une chute. Il n'y arriverait pas. Il n'y arriverait pas ! IL N'Y ARRIVERAIT PAS !

Il commença à pousser un petit cri, mais s'arrêtant brusquement lorsqu'il les vit. Ces larmes. Le torrent de larmes qui marquait désormais le visage encore rajeuni du professeur. Ce n'étaient pas des larmes de douleur. Ce n'étaient pas des larmes de colère. Non... Argunis était déchiré par une tristesse sans commune mesure, par une émotion destructrice de chagrin qui le consumait entièrement à cet instant. La projection, elle, commençait à voler en éclats. L'esprit du grand brûlé, sans doute trop sollicité, ne parvenait plus à joindre les deux bouts. Les murs s'avachirent, puis reprirent contenance, avant de finalement disparaitre à nouveau. Le sol ondulait comme une nappe que l'on secoue avant de la mettre à table. Les meubles changeaient de forme, les détails les plus précis s'évanouissaient tout simplement. Et alors que le tout petit Heziel continuait de s'échiner à s'approcher du Médixès, pour tenter une ultime chose sans même avoir la moindre idée de quoi, il entendit les dernières paroles du précepteur avant qu'ils ne retournent dans la réalité. Des excuses.

Le retour au présent fut extrêmement exténuant, même pour le corps et le mental déjà bien rodés du cuistancier. Il se retrouva debout, face au corps inanimé d'Aggadon et a celui encore plus vide d'Argunis. L'adrénaline et la tension furent les seules choses qui lui permirent de rester droit sur ses jambes alors qu'il observait le précepteur, à nouveau couvert de bandelettes et sévèrement atteint physiquement par le feu qui l'avait autrefois rongé. Sa poitrine ne se soulevait plus. Ses yeux étaient ouverts, mais vides... et les larmes séchaient sur sa peau abimée. Il était mort. Il était bel et bien mort.

Puis les différentes sensations de son passage dans la sphère temporelle lui revinrent, et Heziel tomba à genou avant de laisser un gémissement s'échapper de sa gorge, rauque et douloureux. Il avait l'impression que ses mains étaient en feu, que son dos était ouvert comme le flanc d'un poisson que l'on évide, et que ses jambes avaient soutenu le poids d'un navire. Il haleta quelques instants, se laissant un peu de repos, avant de se souvenir de la gravité de la situation : là, au dehors, les deux mercenaires croisés un peu plus tôt les cherchaient encore. Il ne pouvait pas rester ici. Il ne pouvait pas non plus y laisser le Médixès, malgré tout ce qu'il venait d'apprendre. Se redressant difficilement, faisant le deuil de son réconfort, il tourna un regard conflictuel vers la dépouille d'Argunis.

Quelques instants plus tard, l'endroit était vide de toute présence humaine.

Si son camarade se réveillait, ils feraient alors la route ensemble... sans doute dans un silence pesant que le Coffe s'assurerait de maintenir le plus possible, dépité par cette situation. Autrement, le chemin du martialiste était tout tracé. Il tenterait tout d'abord de sortir de la caverne sans se faire repérer par Azuriale et Diksein. Si il venait à être repéré, du moins partiellement, il tenterait de camoufler au mieux les deux corps, quitte à tirer sur la corde de sa propre endurance pour trouver un refuge difficile d'accès. Puis il s'enfoncerait dans la forêt afin d'y trouver un coin plus tranquille... il creuserait alors une tombe pour le vieux précepteur, qui avait malgré tout su le toucher dans sa folie haineuse et par ses dernières paroles. L'état du Médixès semblant stable, il le garderait à l'oeil durant sa besogne, avant de finalement l'emmener auprès du médecin qu'ils avaient rencontré plus tôt. Ce dernier, s'apprêtant à quitter le point de rendez-vous, serait certainement surpris de voir le cuistancier débarquer avec son compagnon dans un état encore plus sinistre que précédemment. Le Coffe lui expliquerait alors l'attaque des bandits de la mare, prétextant un coup porté à cet instant, et il subirait sans doute un sermon du vieil homme avant de lui demander de donner un message au Médixès à son réveil.

"Ton professeur a donné son dernier cours. Tu le trouveras au nord de la dernière salle de classe. Ce qui est fait est fait. N'emprunte pas la mauvaise voie."

Autant un conseil qu'un avertissement. Il laisserait le Médixès entre les mains du médecin Bertrus, jouant un peu honteusement sur son attachement à la vie et son professionnalisme pour s'assurer qu'il le traiterait de la meilleure façon possible, quelque fut le temps nécessaire pour cela. Il devait partir, se reposer. Il devait réfléchir. Cette aventure avait changé de nombreuses choses concernant sa façon de voir le Médixès, mais l'avait également fait murir en termes de sagesse. Il devait revoir ses idées et faire le tri dans sa confusion... ce qui était certain pour lui, c'est qu'il ne parviendrait sans doute jamais certainement à cerner totalement Aggaddon. Néanmoins, si il devait le recroiser dans des circonstances plus funestes... alors seul l'avenir leur dirait si ils seraient encore amis ou ennemis.


Heziel s'extirpe de la caverne avec Argunis et Aggaddon. Il tentera d'éviter toute rencontre. Si il y parvient, il trouvera un endroit où dresser une sépulture décente pour l'ancien précepteur après avoir amené le Médixès au médecin, qu'ils ont manqué de louper de peu à cause du temps passé auprès d'Argunis. Si Aggaddon ne se réveille pas, Heziel laissera un petit message oral au médecin qui s'occupe de lui, lui faisant comprendre subtilement qu'Argunis est décédé et que sa tombe se trouve au nord de la grotte (là où Heziel s'est dirigé suite à sa fuite pour s'éloigner de l'endroit où les deux mercenaires auraient du être). Autrement, ils feront la route ensemble dans un silence fort pesant... sans que le Coffe ne se départisse de l'idée d'enterrer son adversaire.
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Azuriale Kérubien, Diksein Vollfunger


-Plus vite !!! hurla Azuriale qui faisait des pas beaucoup plus grand que son camarade

-Je vais aussi vite que je peux !

Diksein avait bien remarqué que la Kérubien était poussé par une force insoupçonné. Il était certains qu’elle veuille venger son frère, mais aurait-elle peur de ce qui pourrait arriver à Argunis ? Pourquoi cette chasseuse de prime prenait-elle cela tant à cœur ? C’était que du boulot pour elle après tout. L’état critique de South Blood était un bien meilleur justificatif quant à la peur qui envahissait le Volllfunger à ses yeux. S’ils loupaient le Médixès, leurs chances de retrouver Maximilien de la Vérendrye s’envoleraient en fumé. Il serra les dents pendant que le regard nerveux d’Azuriale observait les branches qui défilait. Elle s’était attachée à l’ancien professeur. Connaître son histoire avait fait croitre son inimité et sa haine envers le nobliau du marquisat. Elle qui voulait rendre son clan plus honorable comptait bien exécuter cet abominable personnage que représentait le Médixès. Comment pouvait-on à ce point être manipulateur et utilisateur de coup-bas. Il n’avait aucun honneur et était encore pire que son père qui, en dépit de leur titre de chasseur de primes, acceptait d’être employé par une organisation criminelle. Argunis n’avait pas mérité ça. Elle ne savait pas que l’attention avec laquelle elle avait traité l’ancien précepteur avait soulagé ce dernier durant ses derniers jours. Rencontrer quelqu’un qui le traite comme un humain et non avec pitié ou dégout lui avait même permis de dormir en paix avec lui-même, sans cauchemarder, sans repenser aux flammes ayant scellé son destin. Le regard de la Kérubien trembla encore plus. La peur de ce qu’ils allaient découvrir agitait son esprit encore plus vivement. Pourquoi avaient-ils quitté la grotte ? Ils auraient simplement pu rester sur le pied de guerre à attendre. Il avait fallu que cet idiot de Diksein veuille allait voir les hommes du Bourreau Argusien car le Vollfunger espérait pouvoir les utiliser dans les plans de South Blood. Cela la débectait. Plus les jours passaient, plus cette association l’énervait. Cette tension entre les deux membres du binôme continuerait à augmenter pour exploser en apothéose lorsque surviendrait la Royal Snow Battle à Seppen Town alors qu’il avait enfin retrouvé le Médixès et que le Vollfunger refusait d’agir pour intervenir au moment opportun dans le but de la récupération d’information sur la Vérendrye.

La traversée de la forêt prit fin. La Kérubien ralentit le pas en s’approchant de l’entrée alors que Diksein avançait, impassible. Ils pénétrèrent les ténèbres du lieu qui furent bientôt éclairé par les bougies placées par Argunis. Les deux regards traversèrent la pièce. Rien. Il n’y avait rien. La main tremblante, Azuriale frappa la paroi avant de saisir son collègue par le col.

-ESPÈCE DE CON !!! VOILÀ POURQUOI JE VOULAIS RESTER GARDER LA GROTTE !!!

-Hey ! Il est peut-être juste sorti faire un tour. Cherchons-le avant qu’Aggaddon le trouve et l’attaque par surprise

-Car tu pense vraiment qu’il est encore vivant ?!


Elle donna un coup de poing dans la joue du Vollfunger, lui faisant tourner la tête. Le membre de South Blood la regarda en coin.

-Tu t’es tant attaché à cet homme ? Ce qui compte c’est juste de ne pas laisser Aggaddon s’échapper de l’île. Ils ne doivent pas être loin.

-Oui. Cherchons
, termina sèchement la demoiselle en passant devant le baroudeur blond avec une animosité certaine qu’ignora volontairement Diksein.

Ils partirent vers l'ouest pour tracer un arc de cercle autour de la caverne durant leurs recherches. Heziel étant alors déjà entrain d'enterrer Argunis, ils ne parviendraient pas à tomber sur le pugiliste.



Les yeux du Médixès s’ouvrirent difficilement. Les rémanences du coup porté à l’arrière de son crâne dans la projection temporelle vinrent lui assener subitement une sensation rude qui le fit gémir avant de parvenir à reprendre pleinement conscience. Il découvrit alors le docteur Bertrus penché au-dessus de lui. Aggaddon découvrit son corps recouvert de bandages. Il arpenta ses souvenirs à la recherche de ce qu’il c’était passé. Cela lui revint comme un coup de poignard. Argunis, la remonté dans le temps… ce visage… puis plus rien. Il secoua vivement la tête, refusant de se replonger dans les affres de la beauté du portrait qui l’amèneraient peut-être encore à la folie. Il devait tout faire pour ne pas penser à elle. Combien de temps avait passé ? Des minutes ? Des heures ? des jours ?

- "Ton professeur a donné son dernier cours. Tu le trouveras au nord de la dernière salle de classe. Ce qui est fait est fait. N'emprunte pas la mauvaise voie." C’est ce qu’a dit votre ami avant de partir, déclara le médecin avec un air intrigué par la situation étrange des deux hommes.

Heziel avait donc clairement sous-entendu qu’Argunis était mort ? Comment cela s’était-il passé ? L’avait-il tué dans sa folie ? À moins que ce soit le Coffe qui a mit aux souffrances du précepteur… Il ne pouvait que conjecturer et cela le faisait rager. La dernière salle de classe ? Le nord ? Le dernier cours étant une image du combat, la salle était la caverne où c’était abritait Argunis dans sa fuite de North Blue. Heziel avait donc pris soin d’enterrer Argunis ? C’était aimable de sa part de faire un tel geste. Peut-être était-ce aussi un moyen de se faire pardonner d’une euthanasie douloureusement assénée ? L’assurance du « Ce qui est fait est fait » trahissait un certain fatalisme et l’aspect irrémédiable des événements. Le conseil final lui étant adressé pouvait signifier plusieurs choses. Le martialiste avait-il finalement peur que le Médixès s’aventure sur la voie du mal ? L’hésitation en lui avait certainement grandit lorsqu’Aggaddon avait céder à la folie et à l’autodestruction l’ayant caractérisé autrefois. Le Coffe serait-il toujours enclin à être amicale la prochaine fois ? Il y avait à douter. Peut-être était-ce uniquement les principes de ce dernier qui l’avait poussé à sauver le Médixès ? Leur relation serait donc vouée à être conflictuel dans le futur ? Le mathématicien ne l’espérait pas. Il faudrait qu’il monte un plan pour se rattraper auprès de cette vieille connaissance si jamais ils recroisaient. Devait-il aller directement à sa rencontre en quittant le médecin immédiatement et chercher son congénère en ville ? Non, ce serait chercher une aiguille dans une botte de foin en risquant de se piquer en tombant sur les hommes de South Blood. De plus, il était probable qu’Heziel ait déjà quitté l’île. Le cuistancier était certainement la personne rencontrée par le Médixès au cours de ses voyages qui s’était le plus rapproché de la véritable nature d’Aggaddon. Il avait découvert la folie qui avait habité et détruit l’adolescent et sur laquelle le savant s’était reconstruit en l’homme manipulateur et déterminé qu’il était depuis. L’acrobate espérait que malgré tout cela, il parviendrait un jour à rattraper ce que le Coffe avait pu voir cette journée-là.

-Vous devriez encore vous reposer, lâcha le docteur.

Aggaddon acquiesça avant de fermer de nouveau les yeux pour s’endormir paisiblement, débarrassé du fardeau qu’était Argunis. Son esprit était beaucoup plus serein que durant le mois passé. L’ombre de son mentor ne planait plus sur sa gorge. Ses plans n’était plus menacé par la révélation de sa véritable personnalité qu’il avait dévoilé au moment de pousser Argunis dans le brasier. La satisfaction était grande et berçait le Médixès qui glissa ainsi dans le sommeil…

Les secrets du passé


Diksein et Azuriale arrivent à la grotte qu'ils trouvent vide et décide de chercher dans les parages Aggaddon et son acolyte dont ils ont la description grâce à Jolius (mais ne tomberont pas dessus, croisant Heziel qui à ce moment là commence à ramener le Médixès vers la ville et les deux mercenaires décidant de commencer leurs recherches en partant de l'ouest). Aggaddon se réveil mais Heziel a déjà disparu. Il cogite avant de suivre les conseils du docteur et s'endort.
En fonction, possiblement avant dernier post.

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Retrouvailles ambiguës.


Il n'avait pas été difficile pour Heziel de regagner Esperanza Mayor, faussant définitivement compagnie à la Milice de Port Jarte. Il n'était même pas retourné en ville, à dire vrai : Aidant le médecin à transporter le Médixès jusqu'à une distance raisonnablement proche de la cité, il s'était éclipsé ensuite, laissant le vieux médecin prendre le relais. Ce dernier l'avait assuré qu'il se débrouillerait : après tout, sous sa vieillesse se cachait encore un cœur vaillant et empli de bonté. Il avait compris que la problématique du retour en ville risquait non seulement de mettre en danger le Coffe, mais également son patient. Ainsi l'avait-il sans doute ramené à son cabinet pour le cacher en lieu sûr, une fois ses blessures hémorragiques traitées en lisière de forêt de façon correcte. Le Coffe avait silencieusement observé la scène pendant de longues minutes, sans piper mot, rivant son regard sur le visage éteint et inerte d'Aggaddon. Il ressentait des émotions conflictuelles à son sujet et ne parvenait pas à se décider quant à la marche à suivre. Était-il digne de confiance ? Non... pas vraiment. La véritable fin des gens l'accompagnant sur son navire d'arrivée restait en suspens. Le Coffe n'aurait peut-être jamais de réponse à ce sujet. Il n'était pas certain de vouloir savoir... à dire vrai, il ne comptait pas spécialement revoir le noble.

Il avait ensuite pris la route pour la ville concurrente de celle où il avait rencontré le savant à nouveau, afin d'y retrouver son équipage. Il avait tenté de faire les courses pour se changer les idées, mais n'était parvenu à rien : s'emparant d'éléments sans aucun liens entre eux, tel un robot, il était remonté sur le navire avec un air morne. Après avoir prétexté une fatigue conséquente, il s'était enfoncé dans les entrailles de leur embarcation de fortune afin d'y trouver une solitude qu'il espérait salvatrice. Si seulement il avait su... il était encore bien loin de toute forme de tranquillité, et ces événements risquaient sans doute de le hanter dans les jours à venir, avant que la vie auprès de ses amis ne le ramène à de meilleures dispositions.

Enterrer un homme... était quelque chose d'assez terrifiant.

Il n'avait pas vraiment de raison de faire cette fleur à Argunis. Après tout, il avait tenté d'assassiner l'escrimeur de North Blue devant lui, après s'être délecté de sa souffrance mentale. Néanmoins, il avait aussi montré des remords poignants et une douleur telle que le noiraud en avait rarement connue. Non, il ne pouvait décemment pas être quelqu'un de mauvais... pas à la base. Il avait fait des choix malencontreux, mais il ne méritait en aucun cas de pourrir au fond de cette grotte. Alors il s'y était attelé, de ses propres mains. Il avait creusé une tombe sans même prendre réellement conscience de ce qu'il faisait, sans utiliser d'outil. À la force de ses doigts fébriles d'un affrontement qui l'avait épuisé. Il avait donné une dernière once de respect à ce corps meurtri et vide de toute vie, à cet homme qui avait certainement été quelqu'un d'exceptionnel autrefois. À dire vrai, il se sentait tout aussi coupable de ne pas avoir pu régler la situation autrement que d'avoir du affronter l'ancien enseignant d'Aggaddon. Dans d'autres circonstances, peut-être aurait-il été enclin à le défendre. Il ne connaissait toujours pas le fin mot du désaccord ayant opposé maître et élève autrefois... encore une fois, il n'était pas certain de vouloir le savoir.

Au moment où il avait du mettre le corps en terre, un vertige l'avait saisi, comme si la réalisation de ce qu'il était en train d'accomplir l'avait assommé comme un coup de gourdin en pleine tempe. Il lui avait fallu quelques minutes d'une respiration mesurée pour reprendre pleinement possession de ses moyens. Il avait vu des enterrements à Mormoilnoeud... il avait vu des tombes êtres creusées après l'attaque de ses dix ans également. Mais regarder une mise en terre et y participer étaient deux choses bien distinctes. Surtout quand, d'une façon détournée, il était responsable de la mort de l'homme qu'il enterrait. Après de nombreux efforts sur son propre mental, il était parvenu à tout effectuer d'un coup, déterminer à rendre ce dernier hommage au grand brûlé qui avait tout donné jusqu'à la mort. En se tournant vers le corps inconscient du Médixès, il avait presque éprouvé de la rancœur à son égard, une sorte de dégoût primaire et instinctif. Il l'avait amené à faire des choses qu'il se reprocherait sans doute longtemps... et si au départ, cela ne l'avait pas perturbé de l'aider, la finalité de cette histoire le frappait comme un coup de poignard en plein cœur. Des excuses ne suffiraient sans doute jamais à effacer cela. D'autant plus qu'il ne les croirait plus.

Grommelant, le Coffe se retourna sur sa couchette, tentant de penser à autre chose. À défaut de pouvoir se départir de ces pensées funestes, il tenta de les canaliser en quelque chose de positif pour lui. Mais rien ne vint. Pas une once d'espoir lumineuse, pas un trait d'esprit auto-attribué et salvateur. Rien d'autre qu'une certaine culpabilité frictionnée entre légitimité et incertitude, qui lui glaçait les entrailles. Pour la première fois depuis longtemps, le brun n'était pas certain d'avoir fait le bon choix : une déchirure terrible qu'il apprendrait à connaître et à fréquenter au travers de ses différents voyages sur l'océan de tous les périls. Ne parvenant à rien, il tenta de se reposer et de trouver un peu de sommeil. Malgré ses pensées néfastes, il était exténué... et même si il était abattu, ses compagnons comptaient sur lui. Il devait être d'aplomb pour le dîner. Ils prendraient ensuite la mer pour sans doute ne plus jamais revenir. Plus vite il aurait quitté cette île, plus vite le Coffe serait apaisé.

- Fais chier.

La cabine se plongea dans le silence alors que ces souvenirs sombres s'encraient dans sa mémoire, sans doute pour très longtemps. Quant au Médixès... si ils venaient à se recroiser, les choses ne seraient sans doute plus jamais les mêmes et le brun le traiterait avec la plus grande des prudences. Quelqu'un de mauvais se cachait peut-être derrière ce masque de gentilhomme... en tout état de cause, sa noblesse camouflait les traits d'une personne aux tendances destructrices et malsaines. En ces conditions, plus jamais le brun ne serait capable de le regarder de la même manière. Peut-être même qu'il aurait un jour à l'affronter.



Fin pour ma part ! Merci pour le RP.

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Azuriale Kérubien, Diksein Vollfunger


Azuriale se tenait droit devant la terre remué. Les traces de l’enterrement étaient visibles vu comment il avait été effectué. Dans un soupir de tristesse sous le regard blasé d’un Diksein monotone, elle s’afféra à révéler au grand jour la dépouille d’Argunis. Pendant un instant, elle avait espéré trouver le corps du Médixès et que le grand brûlé était quelque part dans la forêt ou à sa caverne. Non. Elle n’avait pas pu être là pour protéger ce pauvre homme qui avait tant souffert à cause de cette pourriture de nobliau prétentieux se pensant mieux que tout le monde avec son foutu « bien commun » derrière laquelle il justifiait un égoïsme grandiloquent.

-Tu as bientôt fini ? On n’a pas toute la journée pour le retrouver. J’aimerais éviter qu’il embarque sur le premier navire venu, pesta le Vollfunger avant de bailler.

-Un peu de respect veux-tu !

La demoiselle déposa un baiser d’adieu sur le front meurtri du cadavre avant de replacer la terre en essayant de faire un travail plus propre que ce qu’avait fait Heziel en catastrophe encore sous le choc et les mains endoloris. Elle se leva pour se tourner vers son compagnon insensible à la vie de ce vieil homme. Diksein était vraiment le modèle de l’homme endoctriné pour agir au nom de la cause de ses mentors. Elle se demandait de temps à autre comment les dirigeants de South Blood avait pu attacher cet homme à leur cause alors qu’il semblait pourtant plus vieux qu’eux. La vérité derrière était en réalité plutôt simple. La vie de Diksein avait été ruiné par le jeu et les dettes. Vivant comme un mendiant à Kawaii Kazan Shima, les chefs de l’organisation criminelle lui avait offert l’hospitalité et celui qui allait charger d’entrainer le Vollfunger ainsi que Yédrell et Jolius décela tout le potentiel qui pouvait être tiré de la force du bonhomme. C’est ainsi que Diksein considéra petit à petit le dénommé Jarilian Ranactodie comme son maître. Le mercenaire décida de remercier la générosité de son maître en lui dévouant sa vie, s’impliquant corps et âme dans South Blood jusqu’à perdre plusieurs notions du réel comme la compassion qui lui manquait en cet instant.

-Je vais aller voir s’il est plutôt allez se réfugier au nord, puis j’irai voir Esperanza Mayor, déclara la Kérubien en ayant terminé sa besogne.

-Soit… Je vais directement vérifier à Port Jarte et j’en profiterais pour voir dans quel état son Yédrell et Jolius.

La chasseuse de prime disparut rapidement entre les arbres, traversant de nouveau la mer végétale en outrepassant les contraintes de la pente. Ses pas la menèrent droit vers le Promontoire des Pendus. Dans son cœur, elle était persuadée qu’Aggaddon s’échapperait encore. Ne se doutant pas que ce dernier se reposer calmement chez un médecin et qu’il ne filerait que trois jours plus tard en prenant un navire partant pour Shivering Island à North Blue, elle décida de ne pas s’entêter à poursuivre le spectre de ce démon. Pour elle, il avait déjà filé et son complice également. Elle s’approcha du bord pour s’assoir et observer la mer s’étendant à perte de vue. Cette uniformité majestueuse formait un paysage magnifique qu’aucun navire n’entachait en cet instant à cause de la tempête ayant frappé plus tôt dans la journée. La demoiselle ferma tranquillement ses yeux et laissa son dos tombé sur l’herbe fraiche. Les souvenirs de ces instants avec Argunis défilèrent avant d’être remplacé par ceux de son frère avec qui elle jouait il y a encore quelques années. Le courroux habituel d’Azuriale ne s’imposait plus à elle dans ce moment de solitude et de tranquillité. La tristesse surgit de son cœur et la rongea de l’intérieur. Son visage se déforma peu à peu alors qu’elle portait ses mains à son visage pour cachait l’affreuseté de ses traits recouvert par les flots de perle de pleurs. Son souffle s’accélérait et devenait bruyant.

-Pourquoi la vie est-elle si horrible ? déclara-t-elle entre deux sanglots.

Elle se retourna sur elle-même pour arriver à quatre pattes et frapper le sol du poing. Sa peau devint vite abimée par la terre et la verdure du sol meuble et fertile. Le regard embrumé de la Kérubien se posa sur les fleurs environnantes. Elle se mordit la lèvre inférieure en serrant davantage le poing, tentant de retenir cette nouvelle bourrasque intérieure faisant flancher tout son être. Elle s’écroula vers l’avant se perdant dans une mer de larmes pour de longues, très longues minutes durant lesquelles les beaux souvenirs partagé avec les vies fauchés par Aggaddon traversaient son âme.



Azuriale était de nouveau assise face au vent. Sa crise de désespoir avait pris fin depuis un petit moment et elle tentait d’être positive. Elle les vengerait tous en mettant un terme à l’existence du Médixès, peu importe si elle défiait l’autorité de son père et les ordres de South Blood. Elle commença à se réconforter du sort d’Argunis.

-J’espère que tu es heureux désormais. Tu n’es plus condamné à la misère par ton apparence. Peux-tu danser dans les cieux avec Solagius, le petite frère d’Aggaddon avec qui tu avais également tisser un lien fort ? Ton âme ne sera peut-être apaisée que quand celui-ci sera mort. Si c’est le cas. Je te demande un peu de patience… Sinon, profite bien des prairies du paradis où des vrais anges voleront à tes côtés, à l’opposé des anges desquels ma famille descendrait… Ton visage mélancolique dans la tombe semblait montré que dans tes derniers instants tu a laissé l’époque où tu étais heureux t’envahir de sa douceur… Cela me console un peu…

Elle se tut finalement alors que deux petits oiseaux rouges quittaient leur branche pour survoler le promontoire. Les yeux de la jeune femme suivirent ce couple s’élever dans les airs en direction du Soleil resplendissant dont les rayons chaleureux étreignirent le monde.

Les secrets du passé


Les notes s'estompèrent alors que l'univers disparaissait dans un fondu au noir pour afficher le générique :X
Et voilà la fin de ce RP que j'ai beaucoup apprécié. ^^ Au plaisir d'en refaire mon cher Hez !

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