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Pyras D. Dante
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Dim 24 Mai - 15:14
Bataille Perdue

Les coups de canons se succédaient, s'enchaînaient, les uns après les autres. Les explosions également. On pouvait voir au loin de Bakuhatsu Island les colonnes de fumée noire s'élever dans les airs. Et l'orchestre d'artillerie ne cessait de cracher sa colère à travers ses sonorités percutantes. La chute des boulets provoquant des sons aigus. Leur explosion générant les sons graves, de même que leur tir. Au beau milieu de ce chaos, on pouvait comprendre une chose en particulier : le fait qu'il s'agisse d'une guerre. Les flammes dansaient, à la manière de nymphes incandescentes dans une chorégraphie destructrice. Les Dieux de la Guerre devaient écouter ce concert, regarder cette pièce, avec toute leur attention, même si, à l'échelle du monde, il ne devait s'agir que d'un escarmouche.

Mais pour moi, le terme de guerre était on ne peut plus approprié. Il y a de cela une semaine, j'avais reçu un rapport des hommes de Mivi m'informant de quelque chose qui allait radicalement perturber mon périple au sein de l'Alliance Rose. J'étais parti en trombe après avoir informé Kururu que je devais m'absenter. Quelle raison avais-je inventé ? Aucune, je m'étais juste contenté de lui dire la vérité : Je partais récupérer une potentielle future recrue pour l'équipage. En effet, le message que j'avais reçu avait été suffisant pour me faire passer d'une humeur détendue à une humeur on ne peut plus sérieuse : Joe était en danger. Je n'avais besoin d'aucune autre information pour commencer à me mettre en mouvement. Même si le message des hommes de Mivi me demandait de rester calme et de ne pas agir, je ne pouvais m'y résoudre, et je l'avais bien fait comprendre.

Voilà comment, sept jours plus tard, je me retrouvais dans le royaume mystérieux de Bakuhatsu Island. Celui-ci était étrange dans le sens où il se contait bien des légendes à ses propos. Certains parlaient de "l'île des rois", d'autre de "l'île de la destinée", et bien d'autres choses encore. Cette réputation d'île étrange était bâtie sur des récits contant la rencontre d'humains avec de mystérieuses créatures capable de prédire l'avenir ou d'influer le destin. Toute une myriade de contes et légendes dont je n'avais rien à faire pour l'instant. A l'heure actuelle, je ne voulais qu'une seule chose : sauver Joe. La jeune femme avait été faite prisonnière alors qu'elle enquêtait sur les affaires du Roi de l'île : Xenon Icarie. Peu d'informations filtraient au sujet de cet homme. Mais à voir l'état de misère dans lequel était son peuple, alors que son palais était des plus magnifiques, j'avais du mal à croire qu'il s'agisse d'un roi dévoué au bien être de la population.

Ce qui avait été le déclencheur de ma furie n'était autre qu'un avis d'information, placardé sur la place publique. Une meurtrière avait essayé de s'introduire dans la chambre du roi pour le tuer. Celle-ci allait être exécutée demain soir. Et juste en dessous de cet avis, je pouvais voir la photo de la concernée : Lazarus Joe. Constatant les mensonges de cette déclaration, en plus de la photo de la jeune femme qui avait visiblement été battue de façon cruelle, mon sang ne fit qu'un tour. Tout mon être commença à rougeoyer et à laisser de la fumée émaner de mon corps. Mes iris écarlates, comparables à ceux d'un Dragon, étaient contractés au possible, alors que mes sourcils froncés me donnaient un air excessivement effrayant et furibond.

Bien que le calme régnait dans la cour du palais, cela ne dura pas. Une explosion fit voler la gigantesque double-porte cinquante mètres plus loin. Cette détonation sonnait comme une déclaration de guerre. Une guerre contre le royaume de Bakuhatsu. Non... Une guerre contre ses dirigeants, les civils n'ayant rien à voir dans cette histoire. Quant aux soldats qui soutenaient le roi... Ils avaient choisi leur camp. Peu m'importait le fait que ce royaume mineur fasse partie de l'alliance du Gouvernement Mondial. Peu m'importait le drapeau de ce même Gouvernement flottant au sommet du palais. Peu m'importait l'armée de quelques centaines d'hommes qui me séparait de Joe. Tous allaient devoir s'accrocher... Car pour l'heure, j'étais en guerre contre eux tous.

Me voyant sortir des décombres de l'entrée, avançant lentement à travers le nuage de fumée, plusieurs soldats m'ordonnèrent de m'arrêter, braquant leurs fusils dans ma direction. Le simple fait que je relève la tête et les fixe suffit à leur faire comprendre que je n'étais pas venu pour livrer le courrier. Les balles se mirent à fuser, toutes dans ma direction. Et à chaque impact, à chaque monceau de plomb qui fondait avant même de m'atteindre, on pouvait voir mon corps rougir de plus en plus, jusqu'à devenir complètement écarlate. Brandissant mon poing derrière moi, la lave se mit à suinter de mon corps, formant des bulles, avant de recouvrir mon membre qui finit par lancer un Dai Funka dans la direction des soldats. L'explosion fut suffisante pour générer un nouveau cataclysme. L'onde de choc ainsi que l'entrée pour le moins remarquée de ma personne fut suffisante pour mettre toutes les troupes du palais sur le qui-vive. L'état d'alerte était donné, les troupes étaient en place.

Et ce fut ainsi que les boulets de canon se mirent à pleuvoir dans la cour principal du palais, juste devant les marches menant à l'entrée de celui-ci. A chaque attaque que je lançais, à chaque pan de mur qui sautait, ses canons fondant sous la lave, à chaque explosion, je sentais ma rage monter encore et encore. Je savais Joe quelque part dans ce palais, quelque part dans cette prison, attendant sa mort. Je ne pouvais pas l'abandonner. Et chaque coup que je recevais, chaque fois que mon corps se reconstituait, je prenais conscience du désir de tuer cette femme qui régnait dans le coeur de mes opposants. Et plus j'encaissais d'attaques toutes aussi inefficaces les unes que les autres, plus je sentais en moi la volonté de les détruire, jusqu'à ce qu'il ne reste rien d'eux.

Il fallut encore plusieurs minutes pour que l'ensemble des canons fut détruit et que mes adversaires réalisent ce qu'ils avaient face à eux : un Logia, du pire genre pouvant exister. Un pouvoir créé pour détruire, pour laisser exploser la rage et la colère. Une force de la nature capable de tout détruire sur son passage si on la prenait à la légère. Et cela, les bombardiers du palais l'avait payé de leur vie. Voilà pourquoi, après plusieurs minutes de silence, les portes principales finirent par s'ouvrir. Trois ombres étaient présentes au sommet des innombrables marches. Trois soldats plutôt atypiques. L'un portait un fusil, l'autre des gants en fer, et le dernier un trident.


Trublion ! L'heure est venue de cesser ce carnage ! Prépare toi à mourir !

Telles furent les paroles du pugiliste, avant que tous les trois ne commencent à descendre les escaliers en trombe dans ma direction. Ce qui allait se jouer ici allait être du domaine du combat à mort. J'en avais conscience... Mais n'en avais cure...



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Sam 30 Mai - 21:48
Chute

J'avais beau utiliser le Magu Magu no Mi, cela ne me garantissait pas pour autant la victoire. J'avais face à moi trois combattants expérimentés, chargés de défendre un roi qui construisait son royaume sur la misère de ses sujets et sur l'injustice la plus totale. Pour ne rien rajouter de charmant à l'affaire, notre trio d'amis avait eu la fâcheuse idée de s'équiper en armes fabriquées à partir de Kairouseki. Le genre de chose qui risquait de me poser quelques soucis. Mais malgré tout, je ne reculais aucunement, me jetant également à mon tour dans notre combat, sans aucune réserve, sans aucune restriction. Je désirais ardemment sauver Joe, je n'avais pas d'autre choix que de gagner, un point c'est tout.

J'esquivais d'un pas de côté le tir qui passa à quelques centimètres de mon faciès, avant de continuer ma route vers le pugiliste et le lancier. Me rapprocher d'eux empêcherait peut-être le tireur de continuer à me viser. Après tout, il risquait de toucher ses coéquipiers, en espérant qu'il ne soit pas du genre à s'en moquer. Tout en courant, je sortais mon épée de son fourreau, la laissant s'entrechoquer avec le poing du boxeur, générant une onde de choc somme toute assez impressionnante. Chacun des deux opposants poussait de toutes ses forces en espérant repousser l'autre. Serrant les dents et mon étreinte sur le pommeau de mon arme, je donnais tout ce que j'avais. Au final, nous fûmes tous deux expulsés au loin. La seule différence fut que je fus accueilli par le lancier, prêt à me donner un coup d'estoc.

Je ne pouvais certes pas utiliser mon pouvoir pour attaquer, mais je pouvais tout de même m'en servir en qualité de soutien. Je laissais une légère explosion volcanique dans mon dos, alors que j'étais en l'air, me propulser dans les cieux, m'évitant ainsi le coup qui m'aurait sans doute ôté la vie. Il n'était pas question que je finisse par me faire embrocher. Néanmoins, agir ainsi me mettait clairement à la portée du sniper qui ne manqua pas une si belle occasion. Un nouveau coup de feu retentit, alors que je laissais ma lame s'abattre dans les airs en espérant dévier le projectile. Cela eut l'effet escompté, mais ne m'empêcha pas d'être éraflé au niveau de l'épaule droite. Alors que je retombais sur le sol, je constatais un fin filet de sang qui coulait le long de la blessure. Rien de grave, mais j'allais devoir être sur mes gardes.

Le pugiliste et son acolyte se jetèrent alors tous deux sur moi, m'obligeant à positionner mon épée à l'horizontale pour les contrer tous les deux en même temps. Le choc fut suffisant pour me faire déraper en arrière alors qu'ils continuaient de pousser. Même si j'étais submergé, je ne comptais pas me laisser dominer de la sorte. Mon corps tout entier se mit à rougeoyer, ce qui alerta les deux hommes. L'ensemble de mon être laissa jaillir le magma avec une intensité digne d'une explosion volcanique. Mes deux adversaires reculèrent alors pour ne pas être pris dans la déflagration, bien que le lancier fut touché au niveau du bras droit. Le bruit de sa chair se calcinant à cause de la chaleur me parvenait aux oreilles, alors que je sortais de la colonne de lave pour attaquer à nouveau. C'était à mon tour de lancer l'offensive.

Sans une once d'hésitation, je me dirigeais vers l'homme au trident, laissant mon épée percuter son arme dans un nouveau fracas métallique. J'appuyais, profitant de la faiblesse de son bras touché par le magma. Et alors qu'il était concentré par la pression qu'il devait exercer pour ne pas perdre du terrain, j'ouvris la bouche de façon à libérer une nappe de lave. Le pauvre homme ne pouvait pas faire grand chose, risquant soit de se prendre ma lame s'il venait à se mouvoir, soit de se faire recouvrir par le magma. Mais alors que j'étais ainsi, je sentis le pugiliste arriver sur le côté, poing brandi dans ma direction. Ou je me mangeais le coup pour me débarrasser d'un ennemi, ou j'esquivais en laissant à mon adversaire une chance de faire de même. Ce fut sans remord que je tournais la tête vers le boxeur, avançant mon crâne sur le côté, tourné dans sa direction.

Alors que son camarade hurlait à cause de la lave qui venait de le recouvrir, je sentais le poing du pugiliste sur mon front. Je restais immobile, à le fixer des yeux, le tout avec la fureur dans l'oeil et les dents serrées. Du sang coula de là où le poing était enfoncé, mais je n'étais pas pour autant hors course. Je reculais alors en entendant le sniper charger son arme. Une balle passa entre moi et le boxeur. Mon attention se tourna alors tout naturellement sur l'homme au fusil. Il commençait à me taper sur le système à faire feu avec son mousquet ô combien énervant. Une balle en Kairouseki dans mon corps aurait sans doute eu des effets indésirables, à plus forte raison si elle ne ressortait pas. Je ne comptais pas laisser cet enquiquineur continuer son manège.

Je faussais compagnie au pugiliste pour courir vers son homologue qui avait fini de recharger son arme de plusieurs cartouches. Ce n'était néanmoins pas la peur d'être touché qui se lisait dans mon regard, mais bel et bien la détermination qui me permettait de me mouvoir, ainsi que la fureur qui m'animait. Joe était quelque part dans ce palais, et ce n'était pas ce trio d'imbécile, maintenant réduit à un duo, qui allait m'empêcher de la retrouver et de la sauver. Un premier coup de feu retentit, passant juste à côté de moi alors que je me décalais de profil. Puis un deuxième coup, qui lui, passa dans ma chevelure dorée tandis que je progressais encore. La balle m'avait effleuré la joue, laissant un filet vermeil couler de la coupure qui résultait de l'attaque. Je vis alors notre homme prendre une profonde inspiration tout en me visant à nouveau. J'étais trop près pour esquiver un tir cette fois, me tenant à quelques centimètres de lui.

Ma course fut stoppée par la dernière détonation. Je sentais la balle pénétrer mon abdomen et affaiblir mon corps. Mais contre toute attente, je relevais soudainement la tête avant d'abattre mon poing sur le crâne du Sniper. L'impact fut assez imposant pour l'encastrer dans le sol, lui laissant la marque de mon poing fermé sur le haut de la tête. Un cratère résulta de l'assaut, le carrelage gris de la cours volant en éclat alors que mon opposant avait les yeux révulsés, signe de sa perte de conscience. Une fois le choc passé, je crachais une gerbe de sang en posant ma main contre mon flanc droit. La balle avait fait des dégâts, sans pour autant toucher un organe vital, ce qui était une chance. Mais c'était loin d'être suffisant pour m'arrêter. En revanche, le boxeur qui arrivait derrière moi très remonté, lui, était une raison difficile à ne pas prendre en compte. Mon assaut avait bien mis hors-course son camarade, mais j'avais dû présenter une ouverture massive dans ma garde, en ne prenant pas en compte le dernier attaquant qui profita de cette faille pour me frapper droit dans les côtes, là où la balle était logée. Cela m'empêchait en plus d'utiliser mes capacités, cette saleté de projectile n'étant pas ressorti et m'affaiblissant au plus haut point.

Je grimaçais de douleur en sentant le coup qui m'expulsa au loin, jusque dans une caisse de matériel qui vola en éclat, les copeaux de bois s'éparpillant un peu partout sous l'effet du choc. Mais ce n'était pas parce que j'étais affaibli que j'allais abandonner Joe ! Même si je devais perdre un bras, une jambe ou mon coeur, je n'abandonnerai pas. Je me relevais d'un coup, expulsant le reste des morceaux de la caisse, faisant face à mon opposant qui semblait surpris de me voir toujours debout. Il comprenait en cet instant que s'il voulait se débarrasser de moi, il allait devoir fournir plus d'effort. Nous nous élançâmes l'un vers l'autre à nouveau, frappant de nos poings celui qui nous faisait face. Pour chaque coup donné, c'était un coup reçu. Et nos assauts, rapides, violents, laissaient à chacun une douleur, preuve de notre volonté.

Après plusieurs dizaines d'échanges rapides, nos coups se faisaient lourds, plus lents, davantage sous le signe de la fatigue. Je n'étais plus protégé par mon Logia, et quand bien même, les gants en granite marin de mon opposant rendaient cette défense superflue. Cela faisait un moment que je ne m'étais pas battu à l'ancienne, et sortir mon épée contre un adversaire de cette trempe aurait été inutile, la lame risquant de se briser sous la force de ses attaques. Après un énième coup simultané, moi frappant sa joue gauche, lui touchant ma joue droite, nous nous écartâmes mutuellement de quelques pas, respirant par à-coups, avec difficulté et de façon bruyante. Je le voyais serrer les dents de la même façon que moi. Je sentais que tout comme je l'avais décidé, il allait tout mettre dans le prochain coup, et que celui-ci serait le dernier. Et alors que nous avancions l'un vers l'autre, bras tendu en arrière pour le dernier assaut, nous fûmes brusquement interrompus.


Il suffit ! Je suppose que tu es le mystérieux sauveur dont la prisonnière ne cesse de parler en affirmant qu'il viendra la délivrer, n'est-ce pas ?

Mon regard se tourna naturellement en direction de cette voix nasillarde et qui était on ne peut plus énervante dès la première écoute. Je vis alors en haut des marches un petit homme, peu gracieux mais avec un nez ô combien imposant. Son sourire narquois et hautain, ainsi que la couronne sur sa tête et ses multiples bijoux donnaient de lui l'image d'un roi qui ne méritait pas vraiment ce titre. A plus forte raison lorsque l'on constate que son peuple meurt de fin à quelques centaines de mètres de là. Il était entouré d'une armada de soldats armés de fusils, lances, épées et autres choses du genre. Bref, le comité du parfait petit trouillard incapable de se battre par lui-même. Alors que je ne répondais pas, me contentant de le fixer, et alors que je sentais la douleur des coups reçus se faire plus violente maintenant que le combat était "en pause", il reprit la parole.

Plutôt que de risquer de perdre mon meilleur garde du corps, je te propose un petit défi. Si tu parviens à rester trois jours dans la fosse du château, j'accepterai de vous libérer, toi et la sale petite fouineuse. Qu'est-ce que tu en dis ?

Cela ne sentait pas vraiment bon. Pour que ce roi de pacotille en vienne à me proposer un marché, c'est qu'il craignait que je ne fasse plus de dégâts que ceux qu'il pouvait déjà observer. Il fallait dire que je n'y avais pas été avec le dos de la cuillère. Une bonne partie de la structure extérieure de son château était quelque peu en miette. Je comprenais qu'il veuille cesser les dégâts. Après tout, il était réputé pour être très radin. S'il pensait que je pouvais encore user de mes pouvoirs, il devait craindre que je ne fasse encore monter les frais de réparations de son bâtiment. D'un côté, je ne voulais absolument pas faire plaisir à cette ordure, d'un autre, j'avais conscience du fait qu'il avait Joe sous la main... Et que si l'envie lui prenait, il pouvait ordonner son exécution avant que je n'arrive à elle. Lentement, je portais ma main à mon épée, la sortant de son fourreau pour finalement la jeter par terre, sans dire un seul mot.

Une hors de garde me tomba dessus, alors que le reste se pressait d'aller voir l'état du dernier garde du corps encore en état de parler. Le lancier était mort, et le sniper inconscient pour un bon moment, vu la déformation de son crâne où l'on pouvait reconnaître l'empreinte de mon poing. Néanmoins, on ne prenait pas la peine de vérifier si j'allais bien ou quoi. On se contenta de me pousser rapidement pour faire le tour du bâtiment jusqu'à arriver à une sorte de puits où on m'ordonna de sauter. J'entendis le pugiliste, aux côtés du roi, protester.


Sir... Vous savez ce qui se trouve dans la fosse. Le tuer reviendrait au même.

Un large rictus déforma le visage du souverain alors qu'il rétorqua à son serviteur, avec une voix toujours aussi énervante, mais remplie de satisfaction et de sadisme.

Peut-être, mais ce ne serait pas amusant. Ainsi, la gamine dans les cachots espérera jusqu'au dernier moment que son héros vienne la libérer, en croyant qu'il soit toujours vivant. Son visage déformé par le désespoir juste avant que le couperet ne tombe sur son cou, lorsqu'elle comprendra qu'il ne peut plus venir la sauver, sera des plus amusantes à regarder !

Ainsi donc, il y avait "quelque chose" au fond de cette fosse. Quelque chose qui allait sans doute me tuer... Mais si le boxeur et le roi en étaient sûrs, leurs paroles laissaient sous-entendre que j'étais "censé" mourir par le biais d'une chose... Donc d'un être vivant. Ainsi donc, de mon point de vue, rien n'était figé. S'il s'agissait d'un homme ou d'une créature, je n'aurais qu'à lui expliquer ma vision des choses à l'aide du langage des coups, comme j'avais l'habitude de le faire. Même si j'étais blessé, même si la balle en Kairouseki était toujours dans mon corps, je ne comptais pas abandonner Joe. Si l'autre résidus de fripouille prenait plaisir à voir le désespoir sur le visage des gens, de mon côté, j'allais prendre un plaisir immense en voyant sa tête lorsque, dans trois jours, je ressortirais de cette foutue fosse !

Avec un large rictus, je fixais le pugiliste qui semblait mal à l'aise. Je sautais alors de mon propre chef dans le puits, disparaissant de la vue de mes bourreaux. Contrairement à ce que je croyais, il ne s'agissait pas d'un simple gouffre. En réalité, cela s'apparentait à un toboggan, me faisant glisser, vriller, zigzaguer, avant de finalement terminer ma chute sur un sol dur et légèrement piquant. Bon dieu, qu'est-ce que c'étaient que ces trucs qui me rentraient dans la peau ? Il est bizarre ce sol ! En me relevant, je constatais qu'il s'agissait d'ossements, pour la plupart humains. Voilà qui était plutôt peu encourageant. Quant à l'endroit où j'étais, il semblait assez vaste, comparable à une caverne, avec un seul point d'accès pour la lumière, se trouvant au plafond. J'étais sous le palais, et c'était un système de miroirs qui permettait à la lumière d'arriver en cet unique point, sur un rayon de seulement deux mètres quand la caverne en faisait au total dix à quinze fois plus.

C'est à cet instant que je l'entendis... Un grognement rauque, comme un raclement de gorge bestial. Cela sonnait à mes oreilles comme une mise en garde. Et alors que je me tournais vers la source de ce bruit, je découvrais un oeil qui me fixait avec curiosité, mais également avec méfiance. La même méfiance que celle qui lie un prédateur à sa proie, se demandant si celle-ci va lui résister de façon gênante ou se laisser boulotter tranquillement. Cet oeil reptilien était étrange, presque magnifique à contempler. Et vu sa taille, la créature à qui il appartenait devait bien mesurer dans les quatre à cinq mètres de haut. J'ignorais encore ce sur quoi j'allais tomber... De même que ce monstre ignorait ce à quoi il allait se heurter. Mais j'observais cette pupille avec un air sensiblement fasciné, y retrouvant les iris que je contemplais chaque jour dans le miroir... Avais-je face à moi un reptile mythique ? Je n'allais pas tarder à le savoir...


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Sam 6 Juin - 8:50
Volonté

Je fixais cet oeil qui me jaugeait, dans le noir de la caverne située sous le château. Voilà donc le petit piège dans le contrat passé avec le souverain de cette île. Survivre trois jours dans un trou était à la portée de tout le monde. Survivre trois jours dans un trou habité par un reptile dont j'ignorais la nature et qui devait faire une belle taille était une toute autre paire de manches. Le tout en étant blessé et sans pouvoir utiliser les capacités du Magu Magu no Mi. Il ne manquait plus que j'ai les yeux bandés et les mains attachées dans le dos pour couronner le tout.

Mais pour l'heure, aucun de nous deux ne bougeait. Et contrairement à ce que l'on aurait pu penser, j'étais loin d'être effrayé. Au contraire, j'étais concentré. Concentré sur ma survie, sur la stratégie à adopter pour faire face à cet animal, concentré pour déterminer sa nature et en déduire ses éventuelles faiblesses. Je tournais autour du cercle de lumière unique au centre de la grotte, en même temps que la créature se déplaçait, laissant un sifflement caractéristique des serpents résonner de façon stridente de temps à autres. C'était comme si chacun de nous essayait de savoir à quoi il avait à faire. Serrant le poing, prêt à l'abattre au moindre mouvement hostile du monstre, je fus néanmoins décontenancé lorsque celle-ci se mit... à parler.


Tu as des yeux intéressants pour un humain... Cela fait longtemps que je n'en ai pas vu de tels.

Je cessais de marcher, écarquillant les yeux et laissant ma surprise visible sur mon faciès. Cela suffit à faire "rire" la créature dans un ricanement ponctué de "sssss" et "kssss"" qui commençaient à se faire on ne peut plus énervant. Il se moquait de moi le gros reptile ? Il avait beau être massif, il ne fallait pas pousser sa chance trop loin non plus. Fronçant les sourcils pour reprendre une expression plus sérieuse et essayer de reprendre le dessus, je pris à mon tour la parole, rentrant dans le jeu du prédateur à sang froid.

C'est une remarque plutôt étrange venant d'une créature qui a les mêmes iris que moi...

Contre toute attente, cela fit à nouveau ricaner le monstre de tout son saoul, comme si ce que je venais de dire était d'une hilarité consternante. S'il continuait ainsi, j'allais finir par me vexer. Reprenant son sérieux, mais toujours avec un ton des plus amusés, comme s'il ne me craignait pas, la bête reprit le dialogue.

Les iris ? Tu pensais réellement que je parlais de leur forme ? Tu es amusant gamin. C'est tellement humain de se cantonner à la forme physique des choses.

Et alors qu'il parlait, je voyais bien qu'il continuait à tourner autour de moi, à la manière d'un serpent se rapprochant lentement d'une cible qu'il aurait encerclé avec ses anneaux. Voilà pourquoi je ne cessais d'être en mouvement également, afin de toujours faire face à cette menace potentielle qui ressemblait de plus en plus à un gamin qui s'amuserait avec sa nourriture. Tout en continuant cette danse avec la créature, je continuais à poser des questions pour gagner du temps, mais surtout, des informations.

Et... De quoi parlons-nous alors ? lançais-je avec un petit ton ironique.

De ce qu'il y a dans tes yeux gamin ! On peut y lire... La tragédie, les épreuves, les combats, les victoires... les défaites. Les gains et les pertes, mais surtout... Une rage et une volonté comme j'en ai rarement vu au cours de ma looooongue, très looooongue vie, répliqua le reptile en accentuant bien sur ses derniers mots, comme pour faire sentir tout le poids de son existence.

Et en quoi cela est-il intéressant ? Beaucoup de monde passe par beaucoup d'épreuves que je sache... Ce n'est pas si rare.

Je tenais ces mots avec un air quelque peu décontenancé, ayant du mal à voir où l'animal voulait en venir. Cependant, il se décida enfin à s'avancer, dévoilant une partie de son corps, éclairée par la lumière qui tombait en colonne au centre de la pièce, dans le faisceau au centre duquel j'étais. Il était d'un rouge irisé, se mouvant sur quatre pattes. Sa queue était assez longue, et on pouvait voir l'air se déformer au-dessus de ses écailles, signes qu'il produisait une chaleur corporelle somme toute des plus incroyables. Quant à sa taille, il devait bien mesurer dans les huit à neuf mètres de long. De quoi intimider n'importe qui.

Ce qui est rare, c'est de ressortir de ces drames et épreuves grandi, plus fort, avec une volonté nettement plus... grande que celle du commun des mortels. Je peux lire dans tes yeux gamin que... tu aurais pu faire de grandes choses.

Aïe, ça y était. Cela puait. Lorsqu'il dit "tu aurais pu", j'eus la désagréable sensation que les choses étaient amorcées. Je savais la réponse que j'allais obtenir, mais je posais quand même la question, peut-être par espoir de me tromper, peut-être par masochisme inavoué.

Pourquoi "aurais pu" ?

Le monstre se contenta de rire à nouveau avant de cesser brusquement, se contentant de me fixer. L'air devenait lourd et on sentait la tension s'installer, tandis que nous nous regardions en chiens de faïence. Puis, d'un seul coup, il ouvrit la gueule pour se jeter sur moi d'un coup sec, avec une vivacité propre aux reptiles. Ce n'était pas un Dragon, de toute évidence, mais quelque chose du même genre, la puissance en moins : une Salamandre. La créature fit claquer ses dents dans ma direction, me laissant à peine le temps d'esquiver en me jetant sur le côté. Je sentis bien que la dentition de la créature venait de me niaquer une partie du flanc droit, m'entaillant ce dernier sans pour autant m'arracher de chair. Je grimaçais allègrement en roulant sur le côté, avant de me redresser, tenant mes côtes avec une expression montrant bien la douleur qui me tiraillait. Je levais alors le poing pour lancer un Dai Funka sur le monstre mais, comme on pouvait s'y attendre, rien ne se passa. J'entendis alors la Salamandre rire aux éclats, comme si la situation l'amusait au plus haut point. Qu'est-ce qui la faisait marrer cette saleté ?

Comme je m'y attendais, tu te reposes trop sur un pouvoir dérisoire alors que tu pourrais faire tellement mieux. Quel gâchis. Dire que je pourrais te tuer en un instant. Peut-être est-ce ce que je devrais faire après tout.

Un pouvoir dérisoire ? Le Magu Magu no Mi ? Il était cinglé ce lézard ? Je voyais difficilement comment un tel pouvoir pouvait être décrit comme dérisoire. Et qu'entendait-il par "tellement mieux" ? Plus la bestiole parlait, moins je comprenais ses intentions et le sens de ses mots. Peut-être devais-je me mettre à poser les bonnes questions alors. Essayant de masquer ma douleur, je me redressais et faisait face à celui censé être mon bourreau, m'adressant à lui avec toujours autant de force de caractère.

Et comment pourrais-je faire mieux ?

J'avais totalement occulté la menace de mort dans mes propos. Après tout, s'il voulait réellement me dévorer, sans doute n'y avait-il pas de meilleur moment que maintenant. J'étais blessé, incapable d'utiliser mes pouvoirs, et sans arme. Néanmoins, je ne comptais pas mourir maintenant, loin de là. Je devais encore secourir Joe. J'ignorais comment il me serait possible de me battre contre ce reptile, mais je ne devais pas abandonner, ou même envisager la défaite. La seule chose que j'avais à l'esprit était de sauver ma consoeur révolutionnaire.

Alors que je pensais à cela, notre ami à écaille se jeta à nouveau sur moi de la même manière. Sauf qu'au lieu d'esquiver sur le côté, cette fois-ci, je sautais dans les airs, laissant sa mâchoire claquer sur le vide, avant d'atterrir sur lui en lui assénant un coup de poing avec toutes les forces qui me restaient. Sa tête créa un cratère dans le sol alors qu'il serrait les dents comme je pouvais le faire sous le signe de la douleur. Mais alors que je pensais avoir réussi à le vaincre, il ouvrit à nouveau les yeux en m'envoya contre l'un des murs avec sa queue. L'assaut fut comparable à un coup de fouet, comme si je m'étais pris un tronc d'arbre qui, à mon tour, m'envoya former un cratère dans la roche des alentours. Une gerbe de sang sortit de ma bouche au moment du choc, avant que je ne tombe à genoux sur le sol. Crachant mes poumons et essayant de reprendre mon souffle, je finis cependant par me redresser. Le poing serré, je fixais les iris du monstre qui me contemplait avant de prendre brusquement la parole.


Tu n'as pas besoin des pouvoirs ridicules d'un Fruit du Démon lorsque ta volonté seule te permet d'affronter une Salamandre à mains nues et de ne pas abandonner devant l'imminence de ta mort. Voilà ce qui te permettrait de faire mieux gamin : ta volonté !

Qu'essayait de faire ce lézard au juste ? Était-il du genre à jouer avec sa nourriture ? S'il voulait me bouffer, qu'il essaie, qu'on se batte et qu'on n'en parle plus. Je n'aimais pas trop la tournure des événements. Je n'avais jamais été doué pour parlementer. Joe était davantage bercée dans cet art que moi. Si la bestiole voulait négocier ou avoir un débat philosophique, mon manque de patience risquait de me porter préjudice et de le mettre en de mauvaises dispositions pour me foutre la paix. Mais je n'avais pas de temps à perdre, Joe m'attendait toujours.

Qu'est-ce que tu veux à la fin ?

A nouveau, la créature se mit à rire avant de me fixer de ses iris aussi écarlates que les miens. Son ton se fit plus rauque et perçant que précédemment.

Passer le temps. Je vais te poser quelques questions gamin. Si j'estime que tu vaux le coup d'être laissé en vie, alors il se pourrait que je t'aide à atteindre ton but. Mais si une seule de tes réponses n'est pas honnête ou ne me plait pas, alors je prendrais ta vie sans une once d'hésitation.

Voilà qui avait le mérite d'être honnête, mais de mettre quand même pas mal de pression sur mes épaules. Je savais le monstre capable de m'abattre sans problème. Mais même dans ces conditions, je n'allais pas le laisser m'arracher la vie, même si mes réponses n'étaient pas à son goût. Mais passer par cette voie de la discussion et du quizz était peut-être plus rapide et plus sage pour sauver Joe. Je n'avais pas tant le choix que cela en fait, mais j'étais également curieux de savoir ce que cette grosse bête écailleuse allait bien pouvoir me demander. Avec un rictus carnassier, je tendais la main dans sa direction avec un geste de provocation.

Envoie la sauce, sac à main !



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Dim 14 Juin - 20:07
Être Roi

Souriant à son tour, le lézard ne cessait de me fixer avec ses iris reptiliens, comme une ombre guette sa proie pour décider du moment le plus opportun pour lui foncer dessus. Il avait l'air ravi que je réponde à l'affirmative quant à sa proposition. Je restais cependant suspicieux sur ses réelles intentions, son cheminement étant loin d'être clair. Que cherchait réellement cette salamandre ? Que voulait-il vraiment ? Son but m'apparaissait toujours comme obscur. Même si j'avais affirmé être prêt à répondre à ses questions, je demeurais sur mes gardes. Qui sait ce qui pouvait passer par la tête d'une bestiole pareille.

Alors que je pensais qu'il allait se mettre à parler, il prit une profonde inspiration avant de siffler avec sa langue, laissant celle-ci vibrer et trembler en l'air. A chaque mouvement de celle-ci, les flammes jaillissaient pour former des caractères. Le feu dansait pratiquement pour finir par faire une phrase qui, de toute évidence, constituait la question à laquelle je devais répondre. Voilà un moyen bien particulier de faire un quiz. J'écarquillais légèrement les yeux en le voyant faire, la maîtrise des flammes de ce monstre étant à la fois d'une grandeur et d'une beauté qui aurait pu me laisser sans voix si ma vie n'était pas en jeu.

"Quel est le devoir du soldat ?". Voilà une question des plus singulières. Il voulait que je me lance dans un débat philosophique ou quoi ? Le devoir d'un soldat ? Haussant un sourcil perplexe, je finis par fermer les yeux et pousser un soupir. Je devais préparer soigneusement ma réponse, même si j'avais déjà celle-ci en tête. Après tout, j'étais moi-même bercé dans la guerre depuis que j'étais jeune, et ce contre mon gré. Le devoir d'un soldat ? Comme s'il n'y en avait qu'un seul. Croisant les bras, j'ouvris à nouveau les yeux pour regarder les iris reptiliens de mon interrogateur. Je répondais fermement à celui-ci, avec une voix pleine d'assurance, mais également de conviction, trahissant mon honnêteté et à quel point j'étais convaincu de mes propos.


Protéger le peuple qu'il a juré de servir.

Pas de réaction. Tout ce à quoi j'eus droit, ce fut un long silence, avant qu'à nouveau, les sifflements ne retentissent, de même que le crépitement des flammes qui formèrent de nouveaux caractères et une nouvelle question. "Quel est le devoir du Roi ?". Encore une question métaphorique. Il se foutait de moi ou quoi ? En plus il n'avait émis aucun commentaire. Comment étais-je censé savoir si je m'étais planté ou non ? De plus, sa question m'emmerdait légèrement. Pour moi, le Roi se devait d'être un soldat également, car il agissait pour protéger le peuple qu'il dirigeait. Agir de façon contraire à cette étique était un grave manquement au devoir d'un Roi. Comment allais-je formuler ma réponse. Je soupirais à nouveau, gêné par toutes ces interrogations et réflexions auxquelles je n'étais pas habitué. Je préférais de loin cogner que débattre de philosophie avec un varan cracheur de feu.

Le Roi... Se doit d'être le meilleur soldat de son Royaume. C'est lui qui porte la responsabilité du bien-être de son peuple. Si le Roi est faible de corps, il sera tué et le pays sombrera dans le chaos. Si le Roi est faible d'esprit, il échouera et le pays sera détruit. Il décide de ce qu'il convient de faire pour protéger le Royaume et se doit d'être un modèle pour chaque citoyen.

Étais-je trop fleur bleue ? Et puis pourquoi cette bestiole se souciait-elle de ce que je pensais des rôles de Soldat, de Roi et autres trucs du genre ? Je veux dire... C'est une Salamandre bordel ! Qu'est-ce que ça peut bien lui foutre ?! Alors que je pensais à cela en la regardant droit dans les yeux, le reptile se mit à arborer un large rictus en dévoilant ses dents. M'étais-je trompé ? Allait-il me sauter dessus ?Contrairement à ce que je pensais, il se mit à nouveau à faire siffler sa langue pour former une nouvelle question. Mais il ne disait rien l'espèce de saligaud. Était-il d'accord ? Était-il contre ? M'étais-je planté depuis le début ou non ? Allait-il me tuer ou non ? Qu'il se dépêche bon Dieu, Joe m'attendait toujours dans sa cellule et je ne pouvais pas me permettre de jouer ainsi jusqu'à la fin des temps.

J'observais les caractères tracés par la langue du monstre. "Quel genre de Roi serais-tu ?". Alors là... Cet espèce d'enfoiré m'avait coincé. C'était quoi cette question ? Y avait-il seulement une bonne réponse ? Il était inconcevable que lui et moi ayons la même notion quant à un sujet aussi vaste. Je voyais son rictus s'accentuer alors qu'il attendait ma réponse avec impatience. Le même genre d'impatience que l'on a en attendant que maman apporte le gâteau fraîchement cuit dans le four. L'avait-il fait pour me coincer ? Espèce de lézard vicieux ! Quitte à devoir te mettre sur les écailles, j'allais te donner la réponse qui me correspondait le plus.


Si j'étais Roi ? Je ne serai pas vraiment bon je pense. Je serai intraitable, incapable de compromis, de tempérance, et prompt à anéantir quiconque tenterait de mettre la vie de mon peuple en jeu. Je ferais sans doute en sorte d'être plus fort, plus furieux, plus féroce que quiconque, pour donner à mes citoyens l'envie d'être comme moi. Si j'étais Roi... Pfff... Je serai sans doute le genre d'idiot à vouloir être un Héros. Celui auquel on pense quand on est en difficulté, celui dont la seule pensée suffit à nous rappeler ce pourquoi on se bat, et qui nous permet de tenir quelques secondes de plus.

Alors que la bête s'avançait vers moi, je restais immobile. Il semblait prêt à se battre et je pouvais presque sentir sa soif de sang. Cependant, je ne comptais pas lever le petit doigt tant que je n'avais pas terminé de répondre. Voilà pourquoi il stoppa son avancée lorsque je repris la parole.

Cependant... C'est justement parce que je serais incapable d'être un bon Roi suite à mon caractère... Que je ne gouvernerai pas seul. Je ne connais rien en économie. Je n'ai aucune notion de diplomatie. Je n'ai aucune idée en terme de stratégie d'expansion intérieure et autres trucs du genre. Alors je dirais que je serais le genre de Roi... Qui gouvernerait en étant entouré de personnes de confiance et compétentes dans ces domaines. Afin d'optimiser les chances qu'aurait le peuple à améliorer sa vie.

Restant à sa place, la Salamandre me fixa avec un air sérieux, comme s'il cherchait à juger mes paroles, ou plutôt pour savoir si j'étais sincère. Il y avait peu de chances qu'il laisse une réponse pareille passer. Après tout, il me demandait quel genre de Roi je serais, et je venais de lui répondre que je serais sans doute un Roi incompétent. Il allait sûrement chercher à me mettre en charpie après une telle réflexion. Mais contre toute attente, il se mit à glousser de rire jusqu'à en faire trembler tous les murs de la caverne. Bras croisés, je haussais à nouveau un sourcil perplexe, affichant ma surprise quant à sa réaction. Je pouvais même voir des larmes de rire couler le long de ses joues.

Gamin, cela faisait longtemps que personne ne m'avait fait autant rire. Comme je m'y attendais, tu es unique en ton genre ! Ryuuhahahahaha !

Il continua alors de rire ainsi jusqu'à s'en rouler par terre. Si je voulais le taper, c'était maintenant ! Même si je savais que vu la résistance de ses écailles, cela ne ferait que le chatouiller. Mais pour l'heure, j'avais une autre idée en tête. Savoir pourquoi il se bidonnait autant et ne se jetait pas sur moi.

Le fait que je réponde comme quoi je serais sans doute un souverain des plus incompétents est une chose si amusante que cela ? C'est toi qui m'a demandé de l'honnêteté, sac à main !

A ces mots, il se remit à rire de plus belle, la résonance de sa voix faisant même chuter plusieurs rochers de la caverne. Il s'arrêta alors brusquement en me regardant dans les yeux avec toujours un certain amusement, mais également un sérieux qui se mêlait paradoxalement à son ton moqueur.

Dire que l'on serait un excellent Roi n'est qu'un gage de stupidité gamin ! Mais dire que l'on gouvernerait avec l'aide d'autrui pour combler ses propres faiblesses... C'est l'apanage d'un Roi sage. Pour moi, il ne pouvait y avoir de meilleure réponse. Et comme promis...

Il prit alors une légère inspiration, avant de faire un bruit de crachat. Et en réalité, il cracha bien quelque chose. Un fin faisceau de feu, comparable à un filin incandescent qu'aurait laissé une balle, partit droit sur moi, me traversant de part en part. A la manière d'une balle de pistolet, je sentais le feu traverser mon corps en un dixième de seconde pour ressortir par mon dos. Bordel, qu'est-ce qu'il foutait ! Je crachais une légère gerbe de sang avant de tomber à genoux. Relevant la tête, je fixais le lézard des yeux avec une certaine rancoeur. Pourquoi diable me tirait-il dessus de la sorte alors qu'il avait promis de m'aider si ma réponse lui plaisait ? Il venait de m'infliger une blessure assez sérieuse nom de Dieu.

Tu veux te battre finalement ? Stupide lézard ?!

Il se mit à nouveau à sourire de façon carnassière, avant de me montrer le point d'impact de son crachat enflammé, situé derrière moi. Je voyais le mur de la caverne noirci à l'endroit où son attaque avait frappé. Mais plus qu'autre chose, je voyais un objet au milieu de l'impact du mur. Celui-ci finit par tomber en laissant un bruit métallique résonner dans la caverne. Je reconnaissais avec aisance ce qui n'était rien d'autre qu'une balle écrasée par un impact. Regardant à nouveau l'endroit où il m'avait traversé, je constatais qu'il s'agissait de celui où j'avais reçu la balle en Kairouseki. En expulsant un crachat de feu à grande vitesse, il avait fait sortir la balle en la poussant, via le chemin par lequel elle était entrée. Je fixais alors à nouveau mon corps, laissant ce dernier rougeoyer tandis que du magma suintait de mon corps. Mes pouvoirs étaient revenus. Et pendant que j'étais toujours surpris, la bête reprit la parole sur un ton plus posé.

Rappelle-toi bien d'une chose, Pyras D. Dante : si tu n'honores pas ce que tu as dis ici aujourd'hui, je reviendrais pour t'arracher tous les membres de ton corps. Et cesse de te reposer uniquement sur le pouvoir de ce Fruit du Démon. Tu n'as aucune idée de qui tu es réellement et de ce que tu peux faire.

Oy ! Une minute ! Comment cette bestiole connaissait-elle mon nom ? Et d'abord, de quoi parlait-il ? Qui j'étais réellement ? Ce stupide lézard semblait savoir des choses, mais la manière dont il s'exprimait me laissait sous-entendre qu'il n'allait pas m'en parler si je le questionnais. Et puis, je n'avais pas de temps à perdre avec toutes ces idioties ! Joe m'attendait, et j'avais maintenant la possibilité de la sauver et de mettre fin au règne du tyran de cette île ! Je laissais un poing de magma relié à mon corps creuser un tunnel ascendant pour pouvoir m'échapper, tout en gardant mon mystérieux ami en vue.

Qui es-tu bordel ? Et qu'est-ce que tu ne me dis pas, stupide lézard ?!

Oui, j'avais toujours une façon de poser les questions assez... particulière. Mais à quoi bon tourner autour du pot pendant dix ans pour dire les choses clairement. Et comme je l'avais notifié précédemment, la diplomatie n'était pas un domaine dans lequel j'excellais.

Je me nomme Kerberos, et je ne suis qu'un humble serviteur du Royaume d'Ignitios qui expie ses pêchés en servant de bourreau ici. Si tu veux des réponses à ces questions, je te conseille de récolter des informations sur cette île. Mais il se pourrait que tes interrogations changent ton existence à jamais. A toi de voir ce que tu veux devenir, gamin.

Je ne comprenais rien à ce que ce gros lézard venait de me raconter. Mais pour le moment, tout ce que je savais, c'était que j'avais une dette envers lui, même s'il avait menacé de me changer en steack humain pour son bon plaisir gastronomique. Le fixant droit dans les yeux et comprenant qu'il ne m'en dirait sûrement pas plus, je fermais les yeux et fit un signe de tête pour lui notifier ma gratitude. Il se contenta d'une exclamation amusée, avant de me voir partir en direction des hauteurs... A savoir dans le palais où Joe était retenue. Je l'ignorais alors, mais la rencontre avec Kerberos allait changer beaucoup de chose et constituait le premier pas vers une histoire nettement plus complexe que je ne l'aurais imaginé.

Mais pour l'heure, je devais retrouver Joe...



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Lun 15 Juin - 16:09
Volonté du D

La vie m'avait appris pas mal de choses, notamment de ne jamais faire confiance aux ordures, à plus forte raison lorsque celles-ci ont du pouvoir. Et il fallait le dire, un Roi avait beaucoup de pouvoirs. Le fait qu'il m'ait envoyé blessé, sans arme, dans une fosse où se trouvait une salamandre, me montrait bien que le souverain de cette île n'espérait qu'une chose : que je me fasse dévorer pour pouvoir exécuter Joe bien tranquillement. Si j'avais accepté de me jeter dans ce trou, c'était parce que j'espérais un minimum d'honneur chez ce chien à couronne. Mais je constatais que c'était encore trop demander. Voilà pourquoi je n'allais maintenant pas me retenir pour lui coller mon poing dans la figure et le destituer, peu importe les conséquences que cela pouvait avoir.

Au beau milieu de la salle du trône, située au-dessus de la fosse où résidait le lézard dont les paroles demeuraient toujours un mystère pour moi, une explosion retentit, avant de voir émerger de celle-ci une silhouette. C'était bien sûr ma personne qui sortit de la poussière pour jaillir comme un beau diable dans l'immense salle carrelée. Inutile de dire que cela fit un effet quelque peu inattendu, en particulier auprès des musiciens qui jouaient de la harpe, ce qui signifiait un morceau bien soporifique quelques instants plus tôt. Au moins, j'allais mettre l'ambiance. Mais à voir comment j'étais remonté et combien mon faciès exprimait l'agressivité et la colère, cela n'allait pas être une ambiance bon-enfant.


Toi ?! Comment es-tu sorti de la fosse ?! Que fais-tu ici ?!

Avant même que je ne réponde, une flopée de gardes se jetèrent sur moi. Je courais alors vers le trône en assénant coups de pieds et de poings à tour de rôle, mettant à mal chaque soldat s'approchant de moi en le laissant agonisant sur le sol, la bouche ouverte et les yeux révulsés. Il fallait dire que j'avais les nerfs et que cela faisait un bon échauffement. Juste devant la dizaine de gardes, je cessais alors ma course, me trouvant à peine à quatre ou cinq mètres du "Roi", auquel je m'adressais avec toute l'ironie dont j'étais capable.

Disons juste que la chaudière en bas a fait des siennes et que je préfère la compagnie de ma camarade. Maintenant je te donne exactement dix secondes pour la libérer avant que je ne fasse fondre tes os.

À voir la grosse goutte de sueur qui perlait sur le front de sa majesté, celui-ci ne s'attendait visiblement pas à me voir en vie, comme je pouvais m'en doutait. Cependant, il était acculé. Ses compétences en combat ne devait pas être bien grande s'il se reposait uniquement sur la force de ses gardes qui était, avouons-le, à la portée du premier pirate venu. Mais alors que je pensais cela, un cri retentit pour me faire comprendre que j'avais oublié l'affrontement auquel j'eus droit quelques heures plus tôt.

Un instant ! Personne ne touchera à sa majesté tant que je respirerais toujorus !

Je me tournais sur le côté pour voir à nouveau notre pugiliste, armé de ses gants en granite marin. Il semblait remonté simplement parce que j'avais menacé son supérieur. Pourtant, à voir sa dévotion, je doutais sérieusement qu'il soit un homme aussi mauvais que son maître. J'ignorais pourquoi il continuait à servir ce dernier, mais je n'allais pas laisser ce chien bien dressé me mettre des bâtons dans les roues. Faisant craquer mes doigts ainsi que ma nuque en arborant un rictus carnassier, j'étais assez content de pouvoir prendre ma revanche. Après tout, notre duel s'était conclu un peu trop rapidement à mon goût, et je n'avais jamais été un grand fan des matchs nuls.

Alors que je m'avançais dans sa direction, je repensais aux paroles de Kerberos. Éviter d'utiliser le Magu Magu no Mi dans l'espoir de développer quelque chose de plus "puissant". J'ignorais si le gros lézard avait dit cela pour se moquer de moi et passer le temps, mais j'étais curieux de voir ce que cela pourrait donner. De toute façon, hormis pour faire fondre mon ennemi, mon Logia ne me servait à rien face aux armes de mon adversaire. Dévisageant cet homme déterminé face à moi, je me permis néanmoins de reprendre un air des plus sérieux pour lui poser une question.


Je peux savoir ce qui te pousse à servir cette ordure aussi fidèlement ? Il suffit de l'observer quelques instants pour se rendre compte que ce n'est qu'un lâche qui profite de la misère de son peuple.

Serrant les poings et fronçant les sourcils, alors que j'entendais le Roi lancer un "Hey !" juste derrière nous, je voyais bien que j'avais touché une corde sensible. Le boxeur tremblait, non pas de peur, mais de rage suite aux mots que je venais de prononcer. Il prit la parole de façon assez violente, parlant d'une voix forte et pleine d'émotion.

Je suis un garde royal et lui mon Roi ! Je n'ai pas besoin d'autre raison pour me battre contre ceux qui attentent à sa vie ! Le Roi est l'homme le plus important du royaume ! Et le protéger est mon devoir de soldat !

Voilà une réponse qui aurait pu être parfaite, si le souverain en question ne tenait pas plus du tyran. Notre ami aux gants spéciaux s'élança vers moi pour m'asséner un violent coup de poing sur le visage, enfonçant ce dernier dans ma joue droite. J'étais penché sur le côté, l'impact ayant été on ne peut plus dévastateur, mais mes pieds n'avaient pas bougés. Je n'avais pas esquivé, ni esquissé le moindre mouvement pour cela. J'avais bien senti le choc et la force de mon adversaire, mais cela ne changeait rien. Alors que l'on pensait que j'étais sonné, mon bras gauche attrapa le poignet du soldat, pour retirer son poing, alors que je me tournais vers lui, les sourcils froncés et une expression furibonde sur le visage.

Tes convictions sont nobles... Mais pour ceux qui vivent dans ce pays... Tu n'es rien d'autre que le chien d'un bourreau qui est la cause de leur malheur !

À mon tour, je lançais mon poing dans la figure de mon opposant, à la différence près que cette fois, lui, décolla clairement du sol pour aller s'écraser beaucoup plus loin et créer un impact dans le mur de la salle. Toussant du sang alors qu'il avait un genou à terre, il essayait de se relever, difficilement, avant de me fixer en reprenant son souffle difficilement. Je me tenais toujours droit, le poing fermé, en le regardant fermement.

Quelqu'un comme toi... Ne pourra jamais me battre.

On pouvait voir à mes iris écarlates que je pensais chaque mot que je disais, mais que c'était loin d'être de la condescendance ou tout autre sentiment se voulant dégradant pour mon opposant. C'était une constatation on ne peut plus simple. La différence entre nos convictions était trop grande pour qu'il puisse espérer me faire flancher. Et même s'il croyait en ses mots, il savait sans doute au fond de lui que son maître était un être ignoble. Ce conflit intérieur amenuisait sa volonté et le rendait indubitablement plus faible.

Skeith ! Attrape !

Skeith ? Mon adversaire se nommait ainsi ? Cela n'avait pas dû être facile pour lui à l'école. Mais outre cela, je voyais le Roi lancer une étrange jarre vers son soldat, que ce dernier attrapa au vol. Il écarquilla les yeux un bref instant, avant de les fermer en serrant les dents. Que contenait cette jarre ? Notre ami semblait hésitant quant à consommer son contenu.

Dépêche-toi de tuer cet intrus ! C'est ton rôle de me protéger quoi qu'il t'en coûte !

Se redressant, Skeith se mit alors à vider au goulot l'étrange liquide contenu dans le fût. Je haussais un sourcil perplexe en le regardant faire, pendant que le souverain en arrière plan riait aux éclats, comme si cela signifiait que le combat était gagné pour lui. Je me tournais vers le Roi en me demandant ce que cela signifiait. Et bien sûr, cet idiot trop sûr de lui me dévoila ce qu'il en était.

Il s'agit de "l'eau qui détruit la vie", une eau interdite provenant d'Alabasta ! Elle donne une force surhumaine à celui qui la boit en échange de sa vie ! Avec ce pouvoir, mon garde ne peut pas perdre contre toi vermine !

Cette révélation me fit écarquiller les yeux alors que ma tempe grossissait à vue d'oeil. J'ignorais comment ce minable s'était procuré cette eau, mais une chose était sûre, il venait d'envoyer son soldat le plus fort, mais surtout le plus fidèle, à la mort, sans même sourciller, juste pour se protéger.

Ordure... Je vais te...

Pas le temps de finir ma phrase qu'un coup de poing arrivé d'on ne sait où m'envoya valser à mon tour dans l'un des murs de la salle principale. La puissance du coup était assez impressionnante et aurait sans doute mis K.O un être humain normal sans aucun problème. Mais au milieu des gravats du mur, je me relevais en toussant, pour voir Skeith se tenant droit, les muscles contractés, ses veines ressortant avec exagération, alors que ses yeux étaient révulsés. Les effets de cette eau étaient vraiment impressionnants. Mais alors qu'il me remit un autre coup m'envoyant à nouveau au loin, je ne changeais pas ma façon de penser : il ne pouvait pas me vaincre par la force brute.

Je me réceptionnais dans un salto en dérapant en arrière sur plusieurs mètres, avant de m'élancer à mon tour vers lui, poing en avant. Nos deux mains se rencontrèrent dans une onde de choc violente, nous envoyant chacun de l'autre côté pour nous écraser avec violence dans une colonne du palais. Et alors que nous nous redressions, nous nous élançâmes à nouveau l'un vers l'autre. Lui, boosté par la drogue qu'il venait de prendre, et moi par la rage de le voir ainsi jeter sa vie aux ordures pour la saleté qu'était son Roi. Les coups pleuvaient, et chacun frappait l'autre avec acharnement, chaque coup libérant une onde sonore qui attestait de la violence dont nous pouvions faire preuve. Pourtant, en terme de vitesse et de puissance brute, Skeith était un niveau au-dessus depuis qu'il avait bu cette eau.

Mais à chaque fois que je chutais, je me relevais pratiquement aussitôt. Et malgré le nombre et la puissance des attaques que j'avais reçues, je ne semblais pas prêt d'abandonner, comme si tout cela n'avait aucun effet sur moi. Pourtant, mon sang coulait de mes blessures et mon corps était marqué par le combat, mais à aucun moment on ne pouvait voir de fatigue ou d'hésitation dans mon regard. À me voir me relever tout le temps, j'entendais le Roi pester, se demandant quand est-ce que j'allais mourir. L'entendre ainsi parler alors que son homme le plus dévoué était en train de se sacrifier pour lui, comme s'il s'en fichait éperdument, suffit à refaire monter ma rage d'un seul coup.

Et alors que Skeith s'avança pour me frapper à nouveau, je serrais mon poing avec tout ce que j'avais pour donner un ultime coup, contenant toute ma colère, pour l'acte qu'il venait de perpétrer. Mon poing frappa le sommet de son crâne pour le faire chuter au sol, créant un cratère dans le sol qui ne tarda pas à se fissurer pour laisser le soldat tomber à l'étage du dessous, puis encore du dessous. On pouvait voir à ses spasmes qu'il était toujours en vie, mais qu'il était incapable de se relever, les effets secondaires de l'eau qu'il avait bu se faisant ressentir.

En voyant cela, le Roi se mit à trembler, tombant même sur son royal fessier et reculant en me voyant approcher. Cela n'allait pas le sauver. Je l'agrippais par le col en le fixant avec toute ma rage. Un cri de terreur plus tard et il ne restait plus de lui que la partie inférieure de son corps, le reste ayant fondu sous un manteau de lave. Le monde se porterait mieux sans ce genre de salaud, du moins, c'était mon avis. Quant à ce qu'il convenait de faire maintenant, j'avais ma petite idée. Je me dépêchais de monter les escaliers menant aux cachots pour libérer Joe qui semblait ne pas avoir trop subi pendant son séjour en prison. Il fallait dire que comparé aux tortures des Tenryuubitos, être ici devait lui sembler être une sinécure. Mais je me dépêchais de l'amener à Skeith en lui expliquant ce qu'il en était.

Rapidement, la petite brune qui sauta la scène des émouvantes retrouvailles, car elle n'était pas du genre trop démonstrative, posa ses mains sur le torse du soldat. Elle tenta de manipuler la chaleur pour créer une extrême sudation chez le garde, afin de lui faire évacuer l'eau qu'il avait bu via les pores de sa peau. Nous n'avions aucune certitude que cela pourrait marcher, mais qui sait, peut-être qu'avec de la chance et la volonté de vivre, cet homme réussirait à passer outre ce trauma physique. Quant à ce qui se passa lorsque nous sortîmes du palais, nous eûmes droit à quelques acclamations de la population, heureuse d'être enfin débarrassée du tyran. Nous confiâmes Skeith à un médecin, ce dernier semblant également dubitatif sur son état. J'espérais sincèrement qu'il pourrait survivre, car si le pays venait à avoir un Roi digne de ce nom, alors sans doute cet homme trouverait-il la paix.

Joe et moi finîmes par partirent rapidement, laissant le peuple aux rênes du pouvoir. IL convenait à ce dernier de décider comment le royaume allait évoluer. Monarchie ? Démocratie ? Peu importe, du moment qu'aucun abus ne soit réitéré par les autorités en place. J'avais promis que si jamais les futurs dirigeants venaient à prendre exemple sur leur prédécesseur, il y avait des chances que le volcan-humain revienne régler quelques comptes. Cela en fit trembler certains alors que d'autres s'en réjouirent. Ce fut ainsi que je repartis avec ma camarade, à laquelle je passais un savon pour s'être montrée imprudente. Joe se contenta d'écouter mon sermon en rougissant, mais je savais que ce n'était pas la honte de se faire gronder... Mais la joie de se tenir à mes côtés alors que nous voguions vers notre prochaine destination.



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