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Pas de bras, pas de chocolat [PV Erwin]
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Mar 30 Sep - 23:09




] J'adore les animaux!



Animalia, le paradis des animaux, Un matin comme un autre, je me levais du trottoir sur lequel j'avais passé la nuit, en général je préférais un hôtel, mais quelle différence pour quelqu'un qui ne sent pas de changement entre un lit douillet et le sol sale et dur de la capitale? Aucune, en effet. Enfin si ce n'est la double personnalité qui continuait à me répéter que cela ne convenait pas à ses exigences. Il faisait plutôt beau, encore un peu sombre mais sans doute était-ce du à l'heure matinale, j'avançais dans les rues déjà grouillantes de gens venus promener leurs chiens, chats, serpents, lions ou autres animaux exotiques, me camouflant dans la foule, à la recherche de quelque chose à faire de ma journée, un conflit à résoudre, ou même quoique ce soit qui puisse m'occuper. J'entrais dans une petite échoppe à la recherche de quelque chose qui puisse me revigorer, me présentais devant le maître des lieu assis tranquillement derrière son comptoir de bois verni. La boutique était pleine de tout et de rien, objets de dressage, nourriture pour animaux et d'autres objets qu'on ne pouvait sans doute trouver nulle part ailleurs, mais ce n'était pas ce pourquoi j'étais entré aujourd'hui.

- Trois paquets des cigarettes les moins chères que vous avez s'il vous plait.

Radin!

On ne va pas se ruiner pour quelque chose d'aussi futile que du tabac.


Le gérant me fit les gros yeux, c'est sûr que malgré mes 36 ans passés, j'en faisais toujours 19, et même si rien ne lui empêchait de me vendre l'objet de mes désirs, il avait l'air du vieux grincheux conservateur qui refuserait de vendre ce genre d'articles à des gens de moins de 25 ans, sans compter que la grosse vis qui me traversait la nuque n'inspirait pas plus confiance que mon costume sale qui disait clairement que j'avais passé la nuit dehors.

- Désolé, je ne vends pas de tabac aux gosses.

Je ne dis rien, Je lui fis un grand sourire mais en vérité j'étais irrité.

- Vous savez, je suis plus vieux que j'en ai l'air.

Le gérant sorti une de ses propres cigarettes et l'alluma devant moi, ce que je pris comme un défi, il parlait, la clope au bec.

- Ah oui?! Et t'as quel âge gamin?

je lui fis à nouveau à nouveau un grand sourire qui ressemblait cette fois à une grimace qu'à autre chose, avant de répondre doucement.

- 36 ans?

Le vendeur éclata de rire.

- 36 ans?! HAHAHAHA! Elle est bien bonne celle là. J'suis même sûr que t'as jamais fumé de ta vie!

Il est gonflant, éclate lui la tête sur son comptoir, qu'on en finisse.

Le gérant commença à faire des ronds de fumée, il était de plus en plus irritant, et je ne pus cette fois pas contenir mon énervement quand je repris la discussion.

Si vous le dites. Vous arrivez à faire des ronds? Vous êtes doué!

Je pris ensuite une cigarette dans son paquet sans même lui laisser le temps de protester, je l'allumais en inspirait une grande quantité de fumée. la relâchant ensuite d'un coup, créant comme une sphère flottante de brume grisâtre, je tirais une des aiguilles dont je me servais pour rapiécer mon corps de mon costume, puis je la plantais dans la bulle qui virevoltait toujours au dessus du bar, devant le vendeur qui ne pouvait cacher son étonnement.
Dés quelle entra en contact avec la pointe, la sphère se dispersa comme le ferait de la fumée ordinaire, alors que je me retournais vers le vielle homme, tout sourire.

Oh le vantard!

- Ce n'est pas grand chose, n'importe qui pourrait faire de même.

Le bougre se retourna, prit trois paquets sur l'étagère et les déposa sur le comptoir, visiblement un peu gêné.

- Désolé, je suis de mauvais poil ce matin, j'ai des livraisons à faire et mon crétin de neveux a préféré rester chez lui, il dit qu'il est malade mais il y a probablement une gonzesse caché quelque part, enfin... Je ne veux pas t’embêter avec mes histoires.

Voyant qu'il s'était calmé, je fis de même, je pris une taffe sur la cigarette que je m'étais gracieusement offerte, puis je me dis que comme je n'avais rien de mieux à faire, je pourrai aussi bien proposer mon aide.

- Si ce n'est que ça, je peux peut-être faire une livraison pour vous. dis-je en sortant mon portefeuille.

Le regard du gaillard s'éclaircit, il me fit signe de ranger mon argent.

Laisse ça, c'est pour moi, en revanche je vais te prendre au mot, je dois livrer de la bouffe pour chien à un concours canin à quelques rues d'ici, ce serait bien si tu pouvais t'en occuper.

je n'étais ni joyeux ni en colère, je rangeais tranquillement les trois paquets qui me serviraient de maigre salaire, puis je lui demandais de me donner les sacs que je devais livrer,les mettre sur mon dos, avant de partir tranquillement en lui faisant un petit signe au passage. L'endroit n'était pas dur à trouver, les propriétaires de chien sortaient de la foule dans les rues accompagnés de leurs toutous, je n'avais qu'à suivre leur traces. J'arrivais rapidement au lieu de la compétition, où je déposais les sacs avec d'autres qui devaient avoir étés commandés ailleurs. J'aime beaucoup les animaux, je les trouve... impartial, même si en vérité ils ne m'aiment pas beaucoup depuis que j'ai eu mon "accident", peut-être sentent ils l’agressivité de Lenn à travers moi. Il y avait tous types de chiens sur la place, des petits, des gros, des blancs, des noirs, des tachetés, des poilus, des moins poilus... tous types, vraiment. Je m'approchais d'un animal qui m'avait tapé dans l’œil, un gros chien noir avec un museau fin et des yeux absolument adorables. M'accroupissant, je mettais ma main sur sa tête en souriant, mais mon entrain ne fit pas long feu. En effet, celui ci se mit à grogner fortement, attirant l'attention de son propriétaire, assit quelques pas plus loin. Il s'agissait d'une jeune femme au cheveux ondulés, portant une petite robe à froufrous et qui n'avait pas l'air beaucoup plus vieux que le mien, elle s'approcha en trottinant, son visage fin et harmonieux affichant la confusion. Elle s'accroupit pour se mettre à mon niveaux, je tournais la tête, à la fois parce que sa beauté m'éblouissait et pour éviter qu'elle ne voit mon visage de face et que son embarras ne se transforme en effroi.

- Je suis vraiment désolée, il ne réagit pas comme ça d'habitude!

Je répondis, en souriant d'un air géné, pendant que le chien continuait à grogner, et ce, de plus en plus fort.

Mais c'est qu'elle te plait la gonzesse.

- Ce n'est rien... dites moi plutôt son nom.

C'est alexander, le chien de mon père.

Je commençais à me dérider un peu, mais j'avais toujours peur qu'elle me demande ce que c'était que le gros boût de métal qui pendait de ma nuque, aussi je ne la regardais toujours pas directement.

- Ah ce n'est pas le votre, pourtant je trouve qu'il n'a rien à envier à votre élégance, et ce n'est pas qu'un petit compliment.

- Ah... si mais mon père est mort il y a un an, et du coup je m'occupe de lui, je vous remercie quand même du compliment.


J'étais ébahi. Cette jeune femme parlait de la mort de son père, et on voyait clairement sur son visage que cela l'attristait profondément, mais elle ne perdait pas son sourire, c'était un ange.

- Mais au fait, dites moi, qu'est-ce que c'est que cet objet sur votre cou, est-ce que c'est...

... Un déguisement! C'est ça, c'est un déguisement, regardez, j'ai même des cicatrices partout sur le corps!


Je tournais la tête pour lui montrer, la jeune femme me regarda avec des grands yeux, puis elle se mit à rire d'un éclat, d'un éclat bon sang, j'aurai voulu pouvoir le mettre en bouteille et le garder toute ma vie, même si j'aurai sans doute pu l'échanger contre tout l'or du monde.

Arrête un peu! On a un objectif! Et si cette fille doit être une gêne, je peux aussi la trucider pour m'assurer que tu fasse ta part du boulot.

Si tu fais ça, j'allume un feu et je te tue!

Okay okay! On se calme Don Juan!


Au cours de cette discussion, j'avais complètement oublié le chien qui ne grognait plus, il vrombissait comme une locomotive, aussi bien qu'il était difficile d'imaginer que c'était une créature vivante que faisait un bruit pareil. Quand j'allais continuer mon échange avec sa maîtresse, il fit tomber ma main du haut de son crâne et la mordit fermement, faisant couler un peu de sang, devant le regard de sa maîtresse, horifiée du comportement de l'animal, et le mien, qui ne savait pas comment réagir. Je faignais difficilement la douleur en sortant ma main légèrement rouge de la gueule de l'animal, pendant que la jeune fille se confondait en excuses, et que j'en venais enfin à me demander son nom.

- Je suis vraiment désolé, il sera sévèrement punis, je vous le promet!

- Ce n'est rien, ce n'est rien, il voulait sans doute protéger sa maîtresse, mais nous ne faisons que discuter, je m’appelle Allenn, mais vous pouvez m’appeler All, enchanté de vous rencontrer mademoiselle...

- Alexia! Je m’appelle Alexia!

- Eh bien, Mademoiselle, je suis au regret de vous annoncer que votre père manquait cruellement d'imagination quand il a nommé votre chien!


La jeune femme rit à nouveau, on pouvait difficilement faire plus heureux que moi en cet instant.
En voyant que le sang ne coulait plus et que cela pourrait paraître suspect, Je cachais ma main et demandais gentiment à ma nouvelle amie si elle pouvait aller me chercher une des serviettes que j'avais cru apercevoir prêt du buffet, ce qu'elle fit, rougissante et pourtant toute guillerette.
Je me mit au niveau du chien qui me semblait mignon comme tout il y a quelques instants, mais dont le regard noir me laissait percevoir celui d'un père jugeant son futur gendre, même si je ne le deviendrai évidemment pas. J'approchais à nouveau ma main, mais sans émettre le moindre son, le chien se remit à mordre ma main de toutes ses forces et à tirer, tirer comme un fou malgré toutes mes supplications, jusqu'à faire sauter les coutures que j'avais fais quelques jours plus tôt, au dessus de mon coude. Détachant mon bras du reste de mon corps en faisant couler une quantité cette fois importante de mon sang vicié sur le gazon de la place, le chien se mit à courir pendant que des gens me fixaient, absolument horrifiés, m'obligeant à crier que c'était un costume et que tout cela était prévu, avant de partir à la poursuite du cabot. Je courrais sur la pelouse, réfléchissant au moins aussi vite que je bougeais, si Alexia se rendait compte que j'était un mort-vivant, je pouvais abandonner toute idée de passer plus de temps en sa divine compagnie. Le chien avait dût ingérer un légère quantité de mon sang, et j'osais espérer que cela le fatiguerait et me permettrait de le rattraper le plus vite possible, mais si il en avait bu plus, il fallait que je me dépêche de le saisir pour lui injecter l'antidote, avant qu'il ne souffre de symptômes graves qui l’empêcheraient de participer au concours et attristeraient sans doute celle qui avait ensoleillé ma journée. Je courrai à sa poursuite, jusqu'à ce qu'il ne quitte la grande place, et parte dans les rues pavées. Malgré ma vitesse de course, je n'arrivais pas à le rattraper, et nous attirions l'attention de certaines personnes, ce que je voulais à tout pris éviter. C'est alors que j'aperçus, sous le bras d'un jeune homme qui passait par là, une possible solution à mon problème, une planche à roulette. Je passais rapidement à côté de lui, toujours derrière le roquet noir qui courrait comme une furie, la masse noire ressemblant presque à un corbeau fendant le ciel, puis j'empoignais l'objet de ma main gauche toujours valide.

- Désolé, c'est un emprunt!

Je la jetais au sol et montais dessus rapidement, la rue étant en pente, je prenais beaucoup de vitesse, et commençais à me rapprocher du cabot fuyard qui courrait toujours à pleine jambe, ce qui expliquait qu'il participe à un concours, car son endurance était impressionnante. Malheureusement, difficile de rester stable avec un seul bras, et je me retrouvais fonçant à pleine vitesse vers le tournant qui signait la fin de la rue. Incapable de m'arrêter, mon moyen de transport percuta le trottoir et m'envoya valdinguer contre un mur, la vis à mon cou produisant un son retentissant, je m’étalais par terre pendant que le chien continuait à fuir et à s'éloigner dans les rues.

Pathétique.








spoiler:
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Erwin
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Mer 1 Oct - 0:03
Pas de bras, pas de chocolat [1]


« - Ça sent vraiment le mort ici ! »

Les paroles hurlées d’un homme me réveillèrent de mon lourd sommeil tandis que le sommeil commençait à peine à s’éveiller à l’horizon. J’étais nu comme un vers, allongé sur le ventre dans les draps immaculés de mon lit, au milieu des oreillers qui aidaient le repos de mes vertèbres. Baillant lourdement, je pris soin d’enrouler un drap autour de ma taille tout en observant mes volets ouverts et le vent apaisant s’incruster dans la pièce. Mes paupières étaient encore lourdes du sommeil que ma courte nuit m’avait offerte. Une odeur de pisse finit par me conforter dans l’idée que cette ville n’était décidément pas la plus propre qui existe : la ruelle à côté de moi avait une odeur infecte, et si je n’avais pas été si fatigué par cette soirée d’étude à la bibliothèque du village, j’aurais certainement pris soin de ne pas me laisser déranger par ce genre de désagrément. D’un pas lent, maintenant le drap qui m’entourait le bassin, j’allai fermer la fenêtre et vaporisai un peu de « Brise d’été », un parfum quelconque mis à disposition par l’auberge dans laquelle je me trouvais.

Depuis deux jours déjà, Malia Blake, informatrice et amie, avait pris sous son aile mon petit Miu, si bien que j’avais du continuer mon voyage seul pendant quelques temps. Mais arrivé sur cette île remplie d’animaux, il avait commencé à me manquer affreuse et j’avais tenté de ne pas me laisser abattre en me plongeant dans la passionnante étude de la navigation. Les ouvrages ici, par rapport à ceux disponibles sur Lunas, étaient maigres d’informations. Il n’y avait pas réellement de nouveauté et parfois même quelques erreurs, mais je me contentais de cela.

Continuant ma déambulation dans cette petite pièce, je me dirigeai vers la salle de bain. Elle était assez grande pour accueillir une douche et des toilettes, ainsi qu’un petit lavabo et une glace. J’avais appris à mes dépends la veille au soir que les serviettes n’étaient pas fournies. Avant de partir à la bibliothèque, je m’étais brièvement douché, mais n’avais trouvé à ma disposition aucun moyen de m’essuyer. Discrètement, je m’étais téléporté à une centaine de kilomètre dans la maison de Malia qui dormait à cette heure-là et lui avais emprunté, ayant sûrement laissé des marques de pas mouillés sur le sol, une de ses serviettes.

L’eau était chaude, même si elle me donnait envie de dormir plus encore. Bizarrement, les utilisateurs de fruits du démon avaient cette faiblesse, en étant immergés, de ne plus pouvoir nager. Ils étaient aussi impuissants que de petits oisillons, ayant besoin d’aide pour sortir du liquide en plus importante quantité sur terre.

« - Monsieur Dog, un coup de fil pour vous ! Hurla d’une voix menaçante la gérante de l’endroit qui m’obligea à m’habiller en vitesse, sortant pieds nus de la pièce pour me diriger vers la salle d’appels. »

Je pris l’escargophone et entendis alors se déverser une série d’insultes. Des « Salopard » par-ci, un « Enfoiré » par-là et je crus même discerner un « Chien de mes deux », pensant qu’elle en avait bien deux, mais que ça ne me regardait de toutes les manières pas. Quand elle eut fini de m’insulter, elle finit par lancer, exaspérée :

« - J’espère que tu vas pouvoir te faire pardonner en m’offrant quelques informations croustillantes sur une jeune femme, Alexia… Je n’ai pas son nom de famille, je sais juste que son chien s’appelle Alexander. Apparemment, son père est mort dans de mystérieuses conditions il y a de cela un an. Mon client aimerait savoir si c’est vrai… »

Elle me décrivit alors la jeune femme, me demandant implicitement, pour éviter d’éveiller les soupçons si la ligne était surveillée, de venir chercher une photo dans le but de la reconnaître plus facilement. Quelques minutes plus tard, j’avais en ma possession le dossier de la jeune femme, comprenant beaucoup d’informations personnelles qui n’auraient pas dû entrer en ma possession autrement.

Alors, décidant de ne pas traîner, je sortis tout en prenant ma planche de skate et commençai à arpenter les rues en la faisant rouler sur les chemins plats. Arrivant devant un snack que j’avais visité la veille, je posai le morceau de bois contre la terrasse et allai interroger le gérant… Mais un évènement inattendu survint. Mon regard fut totalement ahuri quand on me vola ma planche, comme si de rien n’était… Enfin, c’était surtout l’apparence de l’homme qui m’intrigua, et en me mettant au milieu de la rue descendante, j’aperçus ce qui semblait être une vis dans son cou. Cet homme allait-il bien ? Je ne pris pas le temps de réfléchir, le dossier toujours dans mes mains, je me mis à courir à la poursuite de ma planche et finis par la retrouver lorsque l’homme se fut encastré dans le mur, ou presque.

« - Mais… ça va pas bien la tête ?! Beuglai-je en le regardant, la photo d’Alexia dépassant du dossier que j’avais dans mes mains tandis qu’un chien semblait narguer l’homme, un bras dans la gueule. »

Un bras ? Là encore, j’étais décontenancé Je ne savais pas trop quoi en penser, mais quand l’animal partit, je ne pus lâcher autre chose qu’un :

« - Celui qui a perdu son bras n’a vraiment pas de chance. »

Suivi d’un regard inquisiteur à mon interlocuteur tout en regardant la roue avant de ma planche qui avait souffert de ces aventures. Laissant le dossier sur le sol à côté de moi, je commençai à tenter de réparer l’engin.
Erwin
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Jeu 2 Oct - 20:02




] Meilleur ami de l'homme peut être, mais pire ennemi du mort-vivant



Étrange épreuve que d'être sonné quand on ne sent rien, on ne s'en rend pas compte, mais notre équilibre est tout de même quelque peu perturbé, et quand l'on tente de se relever, notre main glisse et l'on se rétame à nouveau. Piètre châtiment pour quelqu'un incapable d'avoir mal dira-t-on, mais quand celui ci est pressé, cela reste très problématique. J'étais chanceux malgré tout, car plutôt que de continuer à courir, le chien s'arrêta quelques secondes, comme pour se moquer. Je me relevais finalement, les yeux baissés et les oreilles résonnant encore du bruit qu'avait fait la vis à mon cou en rencontrant le mur, pour voir un dossier posé au sol, à côté d'un jeune homme que je ne connaissais ni d’Ève ni d’Adam. Ah! Mais si! C'était à lui que j'avais piqué la planche à roulettes quelques secondes auparavant! Il faut dire que le fait qu'il soit en train de trifouiller le bidule ne laissait pas beaucoup de place à des interrogations, tant mieux pour moi, j'étais précipité et je n'avais pas trop le temps de comprendre le pourquoi du comment de ce beau bordel qui s'annonçait. Mon sang ne fit qu'un tour, ou plutôt il n'en faisait plus depuis longtemps, je me rendais enfin compte, la photo qui dépassait de ce dossier, c'était un portrait d’Alexia! J'attrapais le col de ce garçon de mon unique main valide, et je me mettais à hurler.

- Qu'est-ce que tu sais de cette fille?!

Cela ne me regardais certainement pas, mais cette femme m'avait séduit au point que je ne réfléchissais plus quand cela la concernait, même si nous n'avions échangé que quelques mots. Lenn ne se fit pas prier pour me le faire remarquer

Je crois que ça ne te regarde pas.

LA FERME!


je lâchais ce garçon qui n'avait absolument rien à voir avec moi, complètement gêné, avant de finalement me rendre compte que je lui parlais avec un bras en moins. Si ce garçon avait une photo d'Alexia, il devait la connaître, et il ne se gênerait pas pour lui raconter qu'il avait croisé un malade manchot si jamais il venait à la croiser. Je m’apprêtais à ouvrir ma mallette pour en sortir un bandage et essayer de camoufler un peu ma manche droite ensanglantée, qui virevoltait au vent, quand je me rendis compte que je l'avais oublié sur les lieux du concours. Cette mallette contenant un nombre de preuve astronomique de toutes les choses que j'avais pu faire jusqu'à présent, je ne pouvais certainement pas laisser Alexia l'ouvrir et en découvrir le contenu. Fort heureusement, la clef était toujours dans ma poche. Je m’adressais à ce jeune garçon que j'avais impliqué dans une histoire dont j'aurai plutôt du le tenir éloigné, un peu gêné, mais en espérant malgré tout qu'il me filerait un coup de main.

- Hum... Comment dire... Si tu as une photo d'Alexia, tu dois bien la connaître, tu es son petit-ami? Pas que cela me regarde, évidemment. HAHAHA

Je me rendais compte que mon rire ne pouvait sonner plus faux, mais j'étais absolument incapable de m’arrêter de rire de la situation grotesque dans laquelle je m'étais mis. Je mettais la main derrière la tête en rigolant et décidais de jouer le benêt.

- A vrai dire, comme tu as du le voir, Alexander m'a volé mon bras et j'aimerai bien le récupérer histoire de ne pas trop attirer l'attention, si tu vois ce que je veux dire... Tu pourrais me filer un coup de main?

En parlant du chien, je jetais un regard dans sa direction... Il s'était sauvé, je n'avais aucune idée d'où mais je devais quand même le poursuivre. Sans rien dire de plus au garçon roux à qui je m'adressais, je partais à sa poursuite, courant à toutes vitesses et espérant le voir saliver un peu plus loin à cause des effets de mon sang. Au bout d'une centaine de mètres, je n'avais plus aucune idée d'où il était parti, et la foule de propriétaires animaliers ne m'aidait pas à le retrouver, j'attirais toujours l'attention. Et pourtant, aussi étrange que cela puisse paraître, je le vis. Je vis ce grand chien noir, élancé comme un lévrier, qui ne semblait toujours pas fatigué le loin du monde, mais il n'y avait plus aucune trace de mon bras perdu. Sans perdre une seconde, je prenais le départ, pour le voir recommencer à courir dès que j'eu moi même démarré ma course, on aurait dit qu'il m'attendait, ou qu'il cherchait à me guider quelque part.
Sale cabot! il se dirigeait vers la place du concours, si je n'arrivais pas à le rattraper avant, mon secret serait certainement découvert, et avec lui s'envoleraient mon espoir de pouvoir en savoir plus sur la belle Alexia!






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Erwin
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Ven 3 Oct - 19:38
Pas de bras, pas de chocolat [2]


« - Je veux juste du sang. »

La jeune fille qui parlait en face de moi avait les cheveux ondulés, châtains. Elle me regardait avec ces yeux caractéristiques des vampires en manque, son agressivité exacerbée à cause du manque de nourriture qu’elle recevait. A terme, elle mourrait certainement. Pourtant, son sourire sadique m’empêchait d’éprouver la moindre once de compassion pour elle. L’homme en blouse blanche à mes côtés s’adossa à un mur, et retira ses gants noirs qu’il mit négligemment dans sa poche. Tout en sortant une cigarette et un briquet, il dit d’une voix agacée :

« - On arrivera jamais à la soigner… »

Soigner quoi ? Mon regard s’attarda un instant sur ses gestes maladroits accompagnés d’une toux qui semblait chez lui plus une habitude qu’autre chose. Après avoir réussi à allumer une cigarette, il rangea son briquet et s’ébouriffa ses cheveux grisonnants. Soufflant un cercle de fumée, il s’amusa un instant à contempler son œuvre qui s’évapora presque instantanément dans les airs. Son attention revint alors sur le sujet de son expérience dont il s’approcha sans prendre de précautions particulières.

Elle était enchaînée. Un détail qui m’avait échappé, malgré le claquement incessant des chaines contre le sol. Je tournai la tête, fronçai les sourcils et abordai un mécontent. Alors qu’il caressait la joue la vampire, celle-ci sembla l’accueillir comme une invitation à boire son sang. Elle n’eut pas le temps de faire un mouvement complet de la tête que déjà celle-ci perdait sa place incontestée jusqu’alors sur son cou.

« - Je suis désolé, mon amour, dit l’homme en rangeant subitement une lame que je n’avais vu sortir de nulle part. »


« - Ah, tu n’as pas de bras. »

Constatation stupide qui sortit de ma bouche comme on évoquait les vérités les plus banales dans notre enfance. C’était agaçant, j’avais envie de me donner une claque, mais ça aurait paru suspect. Tournant mon regard vers le chien, je vis que celui-ci avait disparu, et malgré l’altercation que cet homme sans bras et moi-même venions d’avoir, je pouvais à présent comprendre pourquoi il m’avait emprunté ma planche… Bien qu’elle ne soit pas dans le meilleur état possible. Rien de bien grave à contrario de la situation de cette personne. Peut-être devrais-je l’aider. J’avais pourtant une mission à accomplir, et ce ne fut pas sans surprise que je constatai son intérêt pour celle sur qui je voulais plus d’informations.

« - Je ne suis pas son petit-ami, répondis-je tout en me demandant où ce chien avait bien pu partir. »

Alors il continua à parler. C’était chose étrange que de demander de l’aide à un homme qu’on venait de voler, mais à croire que j’avais la tête de l’emploi. Mon corps tout entier réclamait de l’action, et si Miu n’était pas là, je pouvais me montrer plus imprudent que d’habitude. Que pourrait-il m’arriver au pire des cas ? Je mourrais d’une infection causée par le mort-vivant qui ne semblait pas regretter la perte de son très cher membre autant qu’il aurait dû.

« - D’accord, acquiesçai-je en me levant et en le poursuivant, ma planche sous mon bras droit. »

Je décidai malgré tout de récupérer le dossier et cachai cette fois-ci la photo de la jeune femme pour éviter de croiser quelqu’un d’autre d’intéressé. Mais après tout, que savais-je ? Fille d’un homme anciennement riche mais cependant en faillite personnelle, elle s’en était éloigné durant son adolescence. Lorsqu’il avait eu des affaires louches avec la mafia, il décida de disparaître un peu du devant de la scène. Mais il n’était pas sans se douter que les choses allaient dégénérer, et sa fille non plus. Ainsi, un an auparavant, il était possible que cette « Alexia » ait tué son père pour éviter qu’il ne lui apporte plus d’ennuis.

« - Il est là. »

Pas le père, le chien, pensai-je tandis que je me fascinais de plus en plus pour la créature svelte et fuyarde que nous avions devant nous. Tout à fait mon type. Je n’y allai pas quatre chemins et tentai de l’attirer avec des sifflements, essayant de l’amadouer, mais les choses n’allaient pas être aussi simples. Un groupe d’hommes armés, sûrement des mafieux vu leur accoutrement uniforme et ridicule, comme s’ils étaient des gardes du corps sérieux, s’avança derrière le canidé qui recula brusquement et grogna, lâchant le bras à terre. Il remua la truffe un instant avant de courir dans la direction de l’homme sans-bras et se cacha derrière celui-ci.

« - Il t’aime bien on dirait, cet Alexander.
- Livrez-nous le chien ! »

Je regardai à nouveau le groupe qui nous faisait face. Ils avaient l’air sérieux. Dommage pour eux, ce chien devait appartenir à la belle de cet homme, et il allait sûrement leur foutre une frousse bleue juste avec son accoutrement.
Erwin
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Sam 4 Oct - 23:18




] Excusez moi mais je suis pressé




Ce chien n'était vraiment pas clair, un coup il me mordait et m'arrachait un bras, l'autre il se cachait derrière moi, comme demandant mon aide. Alors que je lui courrais après, était apparue une quinzaine d'hommes armés en costumes noirs, visiblement peu commodes. je fus à la fois surpris et soulagé de voir mon bras par terre, aux pieds de ces hommes, probablement mafieux. Le chien l'avait laissé tomber quand ceux ci lui avaient coupé la route, et ce n'est qu'en les entendant me demander de leur remettre le chien que je comprenais que cette histoire était plus profonde que je ne le pensais. Le canidé s'était réfugié derrière mes jambes, parcourut de forts tremblements, les effets de mon sang commençaient donc à faire effet. Je plongeais la main dans ma veste et en tirait une seringue rempli d'un liquide émeraude que je plantais dans son dos et injectais aussi vite, ne lui laissant pas le temps d'avoir peur ou de comprendre ce qui se passait. Je lui caressait la tête, avant d'enlever la dites veste blanche rayée, ce qui, à une main, se révélait plus ardu qu'escompté. Une fois la veste au sol, j'étais face à ces hommes, tout de noir vêtu à l'exception de ma cravate rouge, pour bras droit un moignon duquel dépassait mon humérus. Les individus louchent sortaient leurs armes, tout sauf rassurés par mon apparence.

- Désolé mais ce chien appartient à une amie. Et le bras qui se trouve au sol, c'est le mien.

Les hommes se dispersaient, comme pour m'encercler, chacun armé d'une lame et d'un pistolet, ils me mirent en joue.

- Dernier avertissement.

Je ricanais.

- Ce serait plutôt à moi de dire ça. Si j'ai enlevé ma veste c'est pour éviter de la tâcher de votre sang.

Le combat commençait! Je tournoyais pour éviter les deux balles que l'on me tirait dessus, et arriver au corps à corps avec l'un de mes adversaires, je lui assénais un violent coup de boule, avant d'attraper sa cravate et de l'envoyer sur un de ses camarades qui m'attaquait avec un katana. Il fallait enchaîner, j'attrapais le pistolet à la ceinture de celui que j'avais lancé et tirais dans la jambe d'un troisième avant de décocher un coup de pied dans la mâchoire d'un autre. Alors que j'étais au cœur de la mêlée, un adversaire en profita pour m'attaquer dans mon angle mort, mais une masse ténébreuse se jeta sur lui pour le mettre à terre, il s'agissait d'Alexander, tous crocs dehors. Profitant du répit qu'il m'offrait, j'éliminais un nouvel adversaire. Voyant que les adversaires restant commençaient à hésiter à passer à l'attaque, j'en profitais pour leur mettre un peu la pression.

- On pourrait continuer mais je pense que vous avez compris que c'est inutile!

Les mafiosis semblaient se concerter du regard, ils se doutaient sans doute qu'ils n'auraient pas le chien avec aussi peu d'effectif, mais ils avaient une image à tenir et une manière de faire, j'avais blessé leurs camarades, il y avait peu de chance que je m'en tire aussi facilement.

- Remettez nous le chien, et on vous laisse tranquille.

- Aucune chance, lâchez l'affaire.

- Puisque c'est ainsi...

Le criminel se jeta ensuite sur mon camarade aux cheveux roux et à la planche à roulette, sans doute pour s'en servir d'otage, pendant qu'à l'horizon je voyais arriver en courant celle que j'aurai voulu éviter de voir dans une telle situation, la belle Alexia.

- Allenn! Alexander!







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Pas de bras, pas de chocolat [3]


« - Je suis désolé, mon amour, dit l’homme en rangeant subitement une lame que je n’avais vu sortir de nulle part. »

Sa réaction m’avait un peu surpris. C’était là sûrement la seule émotion que j’avais été capable de ressentir devant cette scène d’une violence aussi brève qu’intense. Certains pourraient objecter que la violence avait commencé bien avant cela, mais ce n’était là pas le sujet de mes pensées. Mon regard intrigué se portait sur le cou coupé duquel jaillissait des gerbes de sang. La pression libérée avait été telle que la pièce était couverte du liquide vermeil de l’ancienne vampire. Je ne relevai pas le manque d’émotions dans la manière dont le bourreau traitait le corps de la défunte.

Elle était… Avant ça, c’était une jolie femme. J’avais vu des photos. Ses cheveux y étaient clairs, sûrement un problème d’objectif. Mais le plus intriguant y était ses yeux d’une couleur noir comme le charbon. « C’était un signe. » n’avait cessé de répéter pendant deux semaines l’homme qui se tenait en face de moi. Pourtant, elle n’était devenue vampire qu’après ces photos, alors j’étais confus quant à ses paroles. J’avais du mal à saisir où il voulait me mener comme ça.

Alors qu’il marquait un temps d’arrêt, son corps se tourna vers moi machinalement. Ce regard vide d’émotion qu’il me lança me glaça le sang, à tel point que je voulus être ailleurs. Et j’y fus. Où ? Cela n’a que peu d’importance. Ce qui est important, c’est que je revins à ses côtés. Il avait besoin de soutien, j’étais là, c’était la seule chose à faire.

« - Que fait-on maintenant ? Me demanda-t-il sans exprimer aucune surprise devant ma réapparition, alors qu’il n’avait pas bougé d’un centimètre. »

Je haussai les épaules. Qu’est-ce que j’en savais, moi ?


Attention. Trop tard, il avait déjà planté quelque chose dans le chien qui sembla arrêter de trembler. Comme il respirait encore, je ne me formalisai pas trop de ça, mais il faudrait lui demander des explications plus tard. Ah, ils étaient encore en train de chercher des ennuis. Je ne sais pas pour eux, mais si je m’étais retrouvé face à un mort-vivant comme adversaire, je n’aurais pas poursuivi l’expérience plus loin. Acquiesçant intérieurement à cette dernière pensée, je les vis attaquer, ou du moins se faire ‘massacrer’, ‘mettre au tapis sans aucune vergogne’. Ils n’étaient pas contents de se savoir si près de leur but et d’échouer si lamentablement. Et alors que je n’avais rien fait, après avoir échangé quelques paroles avec leur principal adversaire, ils se jetèrent sur moi.

D’accord, j’exagère, l’un d’entre arriva vers moi, les bras écartés, sûrement dans le but de m’écraser… Ou de me faire un câlin, mais aucune des deux options ne me plaisait. Soupirant, je pris le temps de poser le dossier dans mes mains à terre. Puis, tout en lui prenant le poignet à son arrivé, je le mis à terre et lui volai le pistolet qu’il avait à la ceinture. L’action avait été assez rapide. Pour les yeux d’un humain banal, mon mouvement n’était qu’un enchaînement, mais pour moi les étapes étaient trop distinctes. L’arme était enfin braquée sur son crâne, je souris, retirai la sécurité et me fis tout à coup plus menaçant.

« - Poum, tu as perdu, lançai-je en entendant son souffle haletant. »

Il tenta de me supplier, mais je n’avais de toutes les manières aucune intention de lui ôter la vie. Ce n’était pas dans ma nature de faire ça. Lâchant mon prisonnier, je lui indiquai sa bande d’amis encore assez surpris par les deux phénomènes de foire que ce garçon et moi étions. Si les bons combattants ne manquaient pas sur la surface du globe, la plupart d’entre eux étaient concentrés sur Grand Line et sur le Nouveau Monde. Certains avaient d’ailleurs tendance à trouver les Blues trop calmes, et décidaient de s’aventurer sur les mers les plus dangereuses de notre petit monde.

Alexia arriva alors tandis que le chien alla la retrouver avec enjouement… Chose qui ne m’étonna pas outre mesure, si ce n’était le fait que les mafieux semblaient avoir décidés de changer d’approche. Ils se mirent en tête, du moins c’est ce que leurs gestes m’indiquaient, de s’en prendre à la demoiselle en détresse. Quel était leur objectif à la fin ? Pourquoi s’en prendre au chien ? Peut-être pour faire chanter Alexia… Mais non, c’était quelque chose que je m’obligeai à refuser en bloc. Pourquoi ? Parce qu’elle vivait modestement, et que son père, décédé l’an passé… Ah, peut-être pour ça. Le chien était un héritage de son père, si j’avais bien compris toute l’histoire. Est-ce que ça voulait dire qu’il aurait pu cacher quelque chose à l’intérieur de l’animal ?

Décidant que la cruauté animale n’avait rien à faire ici, je m’interposai entre les mafieux et le petit groupe dans mon dos. J’avais utilisé ma téléportation, même si aux yeux de ces personnes le déplacement rapide et la chose que j’utilisais n’étaient pas si différentes. Mon sourire sembla leur offrir une première barrière, mais je crois qu’ils appréhendaient comme moi un retour de bâtons de la part du dénommé Allenn.

« - Allez, les gars. On arrête là, d’accord ? Je pense que vous ne faîtes pas le poids de toutes les manières… Et rendez son bras à ce jeune homme. »

Oui, j’avais pris un peu d’assurance. Une forme d’orgueil totalement assumé, qui pouvait pourtant me rendre détestable aux yeux de certains. L’un des mafieux toussa et sembla se résigner, il prit le bras de mon camarade d’infortune et le lui rendit très prudemment. Les autres pestèrent avant de reculer comme un seul homme. Ah, le dossier était toujours par terre.
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Mer 8 Oct - 0:16




] Ce garçon est louche




La peur, l'effroi. Si ce sentiment n'était pas quelque chose que j'avais l'habitude d'éprouver, le voir, en revanche, était quelque chose de courant, que ce soit quand l'on me regardait, quand je me battais, ou encore quand je libérais Lenn. Toujours était-il que Le garçon qui était avec moi avait envoyé l'adversaire qui se jetait sur lui au tapis sans aucune difficulté, avant de se placer, à une vitesse hallucinante, entre les assaillants et le groupe formé par moi, Alexia et son chien. J'avais eu tort de sous estimer ce type, ce n'était clairement pas n'importe qui. Ce qui m’impressionnait le plus, c'est que je ne l'avais même pas vu se déplacer, il avait disparu de l'endroit où il se trouvait pour se placer devant moi, toujours dans la même position.

Eh bah, c'est pas un rigolo celui là.

En effet.

Je ne m'en serai pas vraiment préoccupé si ce n'était qu'un inconnu, mais le jeune homme avait, dans son dossier, une photo d'Alexia. Pourtant, la jeune femme ne lui avait pas jeté un regard depuis son arrivée, plutôt occupée à fixer mon apparence morbide, ou à vérifier que son chien n'avait rien. C'est donc qu'il ne connaissaient pas? Mais dans ce cas que faisait le garçon avec ce dossier? C'était louche, et je ferai tout pour éviter qu'il ne fasse du mal à celle qui avait tapé dans mon œil unique. Toujours était-il qu'en s'interposant, il avait, avec un sourire rempli d’orgueil qui ne faisait que renforcer l'idée que j'avais, conseillé aux mafieux de se rendre, et de me rendre mon membre manquant, ce que fit l'un des leurs. Je prenais calmement mon bras en main, avant de me diriger vers la jeune fille, toujours estomaquée, je souriais, mais intérieurement, j'avais une peur bleue qu'elle ne me traite comme un monstre. je faisais quelques pas vers elle, elle en faisait un en arrière, décontenancée. Quand j'arrivais à sa portée, ma tête se tourna soudainement vers la droite, je la remettais droite, et ce n'est que quand je recommençais à la regarder, et que je vis sa main déployée, que je compris qu'elle m'avait mis une gifle.

- Ne t'approche plus jamais de moi! dit-elle, les yeux humides, et en se mordant la lèvre inférieure.

Je crois que tu t'es pris un râteau.

Je mettais ma main sur ma joue, à la fois déçu qu'elle ne puisse pas m'accepter comme je suis, ce qui paraissait tout de même normal, et en colère contre moi même, de l'avoir rendu triste.

- Mais...

- Je ne veux pas entendre tes excuses!

- Alexia, ne lui en veux pas, ce n'est pas sa faute.

Hein? Qui avait parlé? J'avais entendu du une voix mais j'ignorais qui pouvait bien l'avoir prononcé, je regardais à gauche à droite, ne voyant personne d'autre qu'Alexia, le chien, les quelques malfrats qui étaient déjà assez loin, ainsi que le garçon rapide comme l'éclair, qui n'avait pas la même voix. Alexia elle aussi cherchait l'origine de ces paroles, je ne perdais donc pas la raison.

- Par ici.

Nous baissions tous deux les yeux, vers le chien noir, cette voix venait définitivement du cabot, je bondissais vers Alexia, avant qu'elle n'ait le temps de dire ou faire quoi que ce soit pour m'en empêcher. L'attrapant en laissant tomber mon bras à terre, je bondissais à nouveau, elle dans mon bras, me regardant de ses grand yeux olives, j’atterrissais à une petite distance de l'animal, et déposais la jouvencelle, avant de me tourner vers le limier parlant, prêt à entamer les hostilités si cela s'avérait nécessaire.

- Quel réflexes! Monsieur le preux chevalier

- Haha, inutile d'avoir peur.

Sur ces mots, le chiens se mit à changer de forme, grandissant, ses oreilles rétrécissaient, tout comme son nez. Je n'en avais vu que quelques uns, mais je reconnus tout de suite une fruit du démon de type zoan. En quelques secondes, il avait repris sa forme définitive, un homme grand et élancé, habillé d'un costume noir, à la mâchoire carrée , ses cheveux coupés courts dont la couleur châtain rappelaient les reflets de ceux d'Alexia. Il remit sa cravate en place.

Eh bah, ça pour un changement

- Merci de votre aide.

Je mettais ma main encore viable devant Alexia.

- Reste bien derrière moi Alexia!

Mais cette dernière m'écarta, avant de se jetter dans les bras de cet étrange personnage, sans que je ne puisse comprendre quoi que ce soit.

- Papa!

Hein? Papa? Son père n'était pas sensé être mort? Est-ce que c'était de sa faute si nous nous étions faits attaquer? Pourquoi m'a t'il arraché le bras si il était capable de penser rationnellement? Tant de questions qui tournoyaient dans ma tête, mais impossible d'y trouver réponse. L'individu se défit des bras de sa fille avant de s'approcher de moi.

- Désolé ma chérie, je t'expliquerai tout plus tard, mais nous devons d'abord te mettre en sécurité. Je vais d'abord remercier ton ami.

Il me tendit sa main ouverte, en signe de paix.

- Merci beaucoup de votre Aide, et désolé de la méprise, je vous ai pris pour un des leurs.

Je lui tendais ma main gauche, la seule qui soit disponible, ce qui dut l'obliger à changer lui aussi, gêné de rencontrer le père de la fille à laquelle j'avais, à ma manière, fait du gringue toute la journée. Je répondais, hésitant.

- Vous êtes tout pardonné mais... je n'aurai rien contre une explication.

Appelle le beau-papa

Celui ci me sourit, pendant que sa fille, toujours désemparée par mon état "décédé", mettait ses mains contre sa poitrine. Je ramassais rapidement le bras que j'avais laissé tomber.

- Vous les aurez en temps voulu, mais j'ai moi aussi une question.

Il se retourna ensuite vers le jeune garçon à la planche à roulette.

- Qui êtes vous?

Il pose les bonnes questions le vioque.






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Jeu 9 Oct - 21:07
Pas de bras, pas de chocolat [4]


Qu’est-ce que j’en savais, moi ? Tout en ronchonnant, je me dirigeais vers les escaliers qui montaient vers le salon, là où une trappe était ouverte. Stupeur. Une jeune fille me regardait avec des yeux terrifiés, elle devait être un peu plus âgée que moi, et se tourna dans la direction opposée pour s’enfuir. Je me téléportai à ses côtés et lui touchai l’épaule, la retenant de manière plutôt violente. Ses cheveux étaient blonds, mais ils ne semblaient pas naturels. Son air terrifié l’enlaidissait, encore une chose qui ne m’intéressait de toutes les manières pas réellement. Qu’elle ait la pâle beauté de la vampire en bas ou même quelques traits similaires à celle-ci, je n’étais en aucun cas responsable de sa santé mentale.

L’homme qui avait fait ce qu’il devait faire remonta sans se presser. Il regarda la jeune fille avec un air désolé, mais elle détourna les yeux, la peur à présent totalement incrustée dans son attitude.

Je veux oublier.

C’est ce que je me disais, le fait de vouloir oublier était tout à fait naturel pour la jeune femme. Pendant un instant, j’avais presque cru qu’elle réussirait à outrepasser le dégoût qu’elle ressentait pour cet homme. Le meurtrier de sa propre mère. Son père. D’un geste malhabile, je la lâchai mais elle ne tenta cette fois pas de s’en aller. Ses pupilles rencontrèrent finalement celle du patriarche.

« - Alexia…, lança-t-il d’une voix caverneuse avant de s’avancer vers elle. »


Dans un premier temps, la fille ne m’avait rien dit. Je n’avais pas de nom de famille, et à l’époque sa teinture avait réussi à la rendre plutôt vulgaire. Erreur de jeunesse, certainement. Mais à présent que le père était en face de moi, et qu’il me posait la question fatidique, je ne savais pas quoi lui répondre. Commençons par le commencement : La voix humaine sortant d’un corps animal m’avait d’abord surpris, puis je l’avais temporairement accepté en me disant que ce n’était certainement pas la chose la plus surprenante que j’avais vu dans ma vie. Quand les mafieux s’étaient barrés, avant que l’animal ne se transforme en être humain, et fasse part d’une apparence plutôt jeune.

A première vue, j’aurais dit qu’il avait tout au plus la quarantaine. Un jeune papa, peu importe l’explication, elle me convenait parfaitement. C’est drôle à quel point on oublie vite les visages. Lui aussi m’avait oublié, mais c’était normal. Son air interrogateur me prit cependant de court, et je dus improviser une réponse insatisfaisante pour combler son attente :

« - Un voyageur… Un simple voyageur. »

Il se dirigea d’un pas menaçant vers moi, et je me rappelai de la façon dont il avait tué de sang-froid sa femme, transformée en vampire lors d’une attaque nocturne après avoir passé plusieurs années à tenter de la ‘sauver’. Si à l’époque j’avais su… J’étais encore bourré de préjugés sur cette condition dans le passé, et malgré mes capacités je n’avais rien fait pour la sauver. Cette pauvre femme qui s’était prise pour un démon…

« - Erwin Dog, je suis un navigateur… »

Ce n’était pas tout à fait un mensonge, je n’avais juste que rarement l’occasion de mettre mon métier en pratique sur un bateau. Alexia se tourna enfin vers moi pour m’observer, et fronçant les sourcils elle lança d’une voix claire et pourtant teinté d’une ombre de crainte :

« - On ne se serait pas déjà vus ? »

Je haussai les épaules, essayant de lui porter peu ou pas d’attention pour éviter que ses mauvais souvenirs ne lui reviennent en mémoire. Me tournant vers le mort-vivant, je ne pris pas la peine de lui dire qu’il avait fait le bon choix en aidant la jeune femme qu’une voix dans mon escargophone retentie, tonitruante. C’était Malia, mon informatrice et celle qui m’avait demandé de faire cette intervention. La plupart des animaux dans la rue se stoppèrent presque immédiatement et semblèrent attirer par le bruit d’origine plus inconnue encore que celle de la voix de l’homme plus tôt, à laquelle ils n’avaient pas tiqué.

« - Erwin ? Putain, Erwin, décroche ! Bordel de Dieu, tu vas prendre ce foutu escargophone avant que je te le foute dans le…
- Je suis là ! L’interrompis-je pour éviter qu’elle n’écorche plus encore mes chastes et innocentes oreilles. Que veux-tu ? Je suis en présence d’Alexia…
- Ce que je veux te dire, c’est que des mercenaires de la Guilde des Rouges-Gorges ont été engagé il y a une heure de cela pour exécuter la jeune femme et kidnapper le chien… Selon mon espion là-bas, le chien serait le père d’Alexia, t’y crois ça ?
- Il est juste en face de moi, répondis-je en faisant un signe de la main aux deux personnes. Si tu parles d’une coïncidence… »

Je ne parlais bien sûr pas que de l’appel de Malia, mais du fait que j’avais rencontré ces personnes auparavant. Quant aux Rouges-Gorges, ils étaient bien sûr notre souci principal à présent… Que fallait-il faire ? Comme si elle lisait dans mes pensées, mon interlocutrice me répondit d’une voix déterminée :

« - Ce ne sera pas suffisant de mettre ces personnes à l’abris… Il faut que tu fasses passer le message aux Rouges-Gorges : Ils ne pourront pas tuer tes clients. Ce n’est qu’une guilde d’arrière-plan, une organisation qui ne possède pas les capacités nécessaires pour t’affronter si tu t’en donnes la peine, j’en suis sûre et certaines… »

Elle ne me faisait bien sûr ces compliments pour faciliter mon acquiescement à cette demande, bien que cela fût inutile dans l’optique où défendre des innocents quand cela était dans mes cordes n’était pas quelque chose que je pouvais refuser.

« - Ah, et ne tues personne, sinon ils risquent de mal le prendre… »

J’acquiesçai d’un simple signe de la tête comme si elle pouvait me voir, et la communication fut rapidement interrompue. Lorgnant sur le groupe en face de moi, je rangeai mon appareil et décidai de parler d’une voix claire pour qu’ils puissent me comprendre aisément :

« - On dirait qu’on va encore devoir se supporter le temps que vous soyez en sécurité. »
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Lun 27 Oct - 12:26




] Ce garçon est louche




Ainsi donc l'étrange garçon à qui j'avais volé la planche était un navigateur? C'était peut-être vrai mais ce n'était pas tout, il n'était clairement pas quelqu'un d'ordinaire, la façon dont il s'était déplacé plus tôt en était la preuves. L'escargophone de ce dernier se mit ensuite à sonner, avant de proférer un flot d'injure qui semblaient dites, bien qu'agressivement, par un ami de notre inconnu qui s'était présenté sous le nom d'Erwin Dog. Semblerait-il qu'une guilde de mercenaire ait-été engagée pour se débarrasser d'Alexia et kidnapper son père, mais évidemment, hors de question que cela arrive tant que je serai en vie, ils pouvaient donc toujours s'accrocher. Mais au fait, pourquoi? Pourquoi ces gens tenaient-ils tant à récupérer l'homme chien qui se trouvait en face de moi? Je tirerai cela au clair, mais pour le moment, l'important était de mettre Alexia à l'abris, je récupérais ma veste au sol et l'enfilais comme je pouvais, avant de ranger ma main déchirée dans une des poches de celles ci, la laissant malgré tout dépasser car n'aillant pas assez de place avec tout ce que j'y rangeais déjà.
L'homme en costume noir se tourna vers moi, l'air assez grave.

- J'espère que nous pouvons encore compter sur votre aide mon cher Allenn.

Je mettais ma main sur ma tête, comme faisant un salut militaire.

- Vous pouvez compter sur mon monsieur!

- Je voulais savoir, que m'avez vous injecté avant de mettre ces brigands en déroute?

Quelque peu surpris par la question, je fouillais dans la poche intérieure de ma veste, nous sans faire tomber la main que l'on m'avait arraché, pour en sortir une nouvelle seringue.

- Voyez vous, même si ça ne m'arrange pas, mon sang est un poison pour les autres... C'est pour ça que vous commenciez à trembler, alors je vous ai donné cet antidote.

Cette fois, c'est mon interlocuteur qui fut surpris, alors que sa fille était de plus en plus interloqué par ma condition, je rangeais la seringue où je l'avais prise, avant de me rapeller que j'avais oublié ma sacoche sur la place du concours. Ramassant la main que j'avais fais tomber, je la rangeais à nouveau dans ma poche, puis j'expliquais la situation.

- En revanche, j'ai oublié une sacoche sur la place, restez avec Erwin, je reviens!

Tu es sûr que c'est une bonne idée de les laisser avec ce type dont on ne connait rien?

La fille qui l'a appelé a dit qu'il devait la protéger, et vu sa vitesse incroyable, je doute que l'on doive s’inquiéter.

Je laissais le père et sa fille et je retournais sur les lieux du concours qui n'étaient alors qu'à quelques dizaines de mètres, pour y trouver, posée là où je l'avais laissée, la sacoche de cuir contenant mes affaires de mèdecin ainsi que mes carnets de médiation. Ouf, personne ne l'avait prise. Je la ramassais de mon unique main, sans que personne ne fasse vraiment attention à moi pour une fois, après tout, je n'était qu'un manchot avec une vis en travers du cou. Attrapant la sacoche et y plaçant la main que je recoudrai plus tard et qui m’empêchait de courir car menaçant constamment de tomber, je repartais vers les personnes que je devais protéger. J'arrivais devant elles, et, après avoir rapidement attaché ma sacoche à ma ceinture, je prenais la main d'Alexia dans la mienne, et lui fit mon plus grand sourire.

- On y va?!

D'abord rempli d'appréhension, son regard croisa le mien, et il se dérida en un instant, j'étais bien le même que celui qu'elle avait rencontré quelques dizaines de minutes plus tôt.

- D'accord!

...Sérieusement, on dirait un amour de cour de récré.




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Ven 31 Oct - 17:44
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« - Alexia…, lança-t-il d’une voix caverneuse avant de s’avancer vers elle. »

Le père de la jeune fille semblait avoir perdu toute humanité, toute émotion, comme si le meurtre qu’il venait de commettre l’avait tué en même temps que sa victime. Ce n’était pas une vie, pas une chance de continuer à aller de l’avant. Il la regarda longuement avant de la coller contre le mur et de la serrer dans ses bras, comme un ultime spasme parcourant son corps. Elle commença alors à hurler qu’elle le haïssait, qu’elle ne pourrait jamais lui pardonner. Et il la serra alors toujours plus fort, jusqu’à ce qu’elle cesse de bouger à son tour, les larmes ayant envahi son visage, le rendant encore plus laid qu’il ne l’était déjà.

Un homme d’une vingtaine d’années entra alors dans la pièce. Il tourna la tête de tous les côtés avant d’apercevoir le père et la fille, puis il les sépara violemment. Après quelques secondes, il inspira profondément et commença à parler. Je n’entendais pas ce qu’il disait. « Parle plus fort », avais-je envie de lui dire, mais rien ne sortait de ma bouche. Lui n’était ni laid, ni beau. Il appartenait à cette catégorie de personne qu’on ne pouvait classer parmi aucun des critères de beauté existants.

« - Fais-moi oublier, Jean… Pitié. »

Le père s’était tourné vers Jean. L’intérêt qu’il porta à celui-ci fut interrompu au moment où la fille commença à hurler, à se débattre, à tenter de partir. Alors qu’elle fut stoppée d’un coup sur la nuque, son corps s’écroula à terre sans que je ne puisse rien faire. Impossible de bouger. Je détestais ça. Je détestais cette faiblesse qui s’était emparée de moi. Jean se tourna alors vers moi et me lança :

« - Tu as fait ce que tu avais à faire, Erwin. Merci pour ton aide. »


Ainsi Allenn était allé chercher quelque chose, une sacoche, et était revenu vers Olivia qui m’avait dévisagé jusque là en continuant son numéro de charme. Je leur souris sans pour autant réellement leur prêter attention. Le danger était bien présent et il allait falloir l’affronter de face si nous voulions les garder en vie plus que quelques jours. Pour cela… Je ne savais pas exactement comment procéder, mais le père d’Alexia semblait savoir comment faire. Il me sourit discrètement tout en daignant pointer du doigt une sorte de manoir, le « Paradis des Animaux » comme il était marqué sur la grande enseigne qui le surplombait. A quoi cela pouvait-il bien correspondre ?

« - C’est un hôtel qui est spécialisé dans les maîtres avec animaux, là-bas on pourra échafauder un plan pour leur faire peur et s’enfuir. »

J’acquiesçai tout en suivant l’homme qui prit la tête du groupe. Il s’attendait bien sûr à ce que sa fille au moins le suive, celle-ci s’étant déjà remise de la plupart de ses émotions. Je le suivis donc avec assiduité, ne cherchant pas à faire mon intéressant ou à traîner derrière : les pas d’un Zoan étaient beaucoup plus lestes que ceux des humains j’avais l’impression. Tout en continuant sa course, il n’aperçut pas les flèches explosives qui venaient d’être tiré dans notre dos.

Je les entendis au moment où elles commencèrent à fendre l’air trop proche de nous, et pensant qu’Allenn allait s’occuper d’Alexia, je pris soin de sauver le père de l’attaque surprise. Au moment où l’explosion vint souffler la poussière dans les rues nous étions déjà éloignés de la scène. Ce qui me surprit particulièrement, ce furent les deux personnes qui en sortirent, arborant avec fierté le symbole des assassins de la Guilde des Rouges-Gorges. Fronçant les sourcils, je me mis en position d’attaque mais le vieil homme fut plus rapide que moi, et prenant sa forme hybride il s’élança vers les personnes qui pouvaient blesser sa fille.

Le premier assassin le stoppa avec une plaque de métal sur le dos de son avant-bras, et l’envoya ainsi valser en arrière. La défense qu’il semblait avoir était plutôt exceptionnelle, pas assez pour m’intimider, mais…

« - Je prends le second, lançai-je en me téléportant devant celui-ci et en lui assénant un violent coup de poing qui l’envoya valser en arrière. »
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Dim 30 Nov - 18:06
Pas de bras, pas de chocolat [6]


C’était comme ça que ça s’était passé. Comme je n’ai pas l’occasion de finir cette histoire, je vais vous vendre le pot-aux-roses, à vous et rien qu’à vous. Tout d’abord, pourquoi ce soudain changement de style ? Car il convient mieux à la situation actuelle qui combine à la fois le souvenir et le moment présent. J’essayais par mes souvenirs de vous raconter une histoire dont je n’oserais au présent pas me vanter. Ces actes barbares devant lesquels je suis resté stoïque ne sont qu’une des nombreuses choses dont j’ai honte. Si je n’ai jamais tenu le couteau entre mes mains, ne pensez-vous pas que je suis tout aussi coupable pour ne pas être intervenu quand j’en avais le pouvoir ? Pourtant, certains indices laissent penser qu’à cette époque je n’étais vraiment moi-même. Ou peut-être étais-je plus moi-même que je ne le suis à présent.

Bref, c’est chose futile que de penser à cela. Il me faut d’abord vous expliquer la manière dont ils en sont arrivés là. Jean était un maître de l’hypnose, une personne capable de modifier les pensées des gens sans qu’ils s’en aperçoivent. Il était discret, incroyablement sobre dans ses gestes, imperceptible dans les pensées. J’avais pensé à la façon dont je pouvais le remercier pour ce qu’il avait fait pour eux à l’époque, mais au final il s’agissait surtout d’effacer un péché.

« - Le combat est terminé. »

C’était l’homme-zoan qui parlait. Son regard s’était tourné vers sa fille, et il semblait s’impatienter quant à l’issue de toute cette mascarade. Apparemment, nous n’étions pas les seuls à nous impatienter. Les Rouges-Gorges se dirigèrent vers nous, du moins ceux qui restaient, mais un son strident retentit dans les airs. De quoi les assommer… Tout comme le père d’Alexia qui tomba à terre. Je me téléportai à ses côtés pour l’emmener plus loin et localisai Alexia pour en faire de même. A ce moment-là, un homme tout vêtu de blanc arriva aux côtés des Rouges-Gorges. Je lui jetai un coup d’œil inquiet et lui m’en renvoyai un intéressé. Il prit la personne en face de lui par la gorge et la souleva comme s’il s’agissait d’une brindille. Ce qui lui dit ne m’arriva pas aux oreilles, mais je compris par son attitude qu’il n’était pas un ennemi.

« - C’est… un vampire. »

La couleur pâle de sa peau semblait converger avec les propos d’Alexia qui recula et faillit tomber du toit. Je lui saisir la main pour qu’elle n’atterrisse pas quelques mètres plus bas et la remontai avec l’aide de son paternel. Elle savait donc reconnaitre un vampire. Celui-ci, après avoir répété la même action sur le Rouge-Gorge restant, s’élança vers nous. Il était certainement aussi rapide qu’un Zoan, mais son visage découvert semblait translucide.

« - Je les ai hypnotisé… »

Les vampires n’étaient pas censé ne pouvoir hypnotiser que la nuit ? Sa voix caverneuse semblait indiquer qu’il n’était pas tout à fait dans un état normal, mais en se tournant vers les deux parents, il laissa échapper un sourire carnassier. Alors, sans tarder, il leur conseilla de changer d’île, de changer d’identité. Personne ne les retrouverait, tout le monde penserait qu’ils seraient morts, et cette fois-ci pour de bon. Cette mascarade avait assez duré, la scène allait changer de décors. Je devais les accompagner jusqu’à leur prochaine demeure. Jean me saluait au passage. « Qui est Jean ? ». Le père fronçait les sourcils : ce nom lui évoquait quelque chose de lointain, mais il s’en déconcentra rapidement. Il allait enfin pouvoir revivre avec sa fille à visage découvert.
Erwin
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