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Il n'y a pas de fumée sans... Volcan ?!
Pyras D. Dante
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Jeu 28 Aoû - 21:02
Restriction

Si je devais choisir, je dirais sans doute le jour ! Car entre le jour et la nuit, il est plus difficile de repérer un type qui luit comme une lanterne en pleine journée plutôt qu'en pleine obscurité. Si je voulais jouer les ninjas, il était donc préférable pour moi de m'amuser à me balader en ville de jour. Alors pourquoi - diable - pourquoi étais-je sur l'île de Nighty Town ? Ce n'était quand même pas comme si le simple nom de cette bourgade sonnait comme "attention il fait tout noir" pourtant ? Si ? Alors pourquoi étais-je en train d'arpenter ses rues ?

Moi qui aimais la discrétion, la tranquillité... Je me retrouvais dans l'un des endroits où je serais sans aucun doute le moins discret si je venais à m'enflammer comme une pucelle dans un concert de Patrick Truelle. Alors pourquoi - par Jupiter et ses roubignolles - étais-je ainsi en train de déambuler en pleine cité nocturne comme si de rien ? Ce n'était certainement pas pour l'architecture. Elème ressemblait à s'y méprendre à tout ce que je détestais. Des buildings de partout, des endroits tape-à-l'œil, et une animation du style fête et beuverie qui attirait beaucoup de monde. Non pas que je n'aime pas les gens - même si... - mais je devais admettre qu'il était beaucoup plus facile pour moi de ne pas m'énerver quand je n'étais pas poussé dans tous les sens par une pléthore de types bourrés menaçant de vous dégobiller sur les godasses toutes les cinq secondes.

Alors pour enfin venir à la raison de ma présence en ces lieux, il ne fallait pas chercher bien loin. En réalité, il fallait plutôt raisonner à l'envers. Non pas en réfléchissant comme un abruti - aussi paradoxal que ça puisse paraître, car oui, les abrutis réfléchissent bien, c'est même suite à cela que les plus horribles faits historiques ont lieu... Tels que la carrière de certains chanteurs prépuberts - mais en réfléchissant comme une tête brûlée. Plutôt que de chercher un lieu où les Révolutionnaires seraient actifs pour que je puisse les rejoindre, alors qu'ils étaient tels des fantômes insaisissables, il devenait plus censé - du moins à mes yeux - de chercher la proximité de leurs ennemis pour avoir plus de chance de les rencontrer pendant l'une de leurs interventions. En ce sens, la petite île de Nighty Town me semblait un bon point de départ, du fait de son allégeance au Gouvernement Mondial. Bon d'accord, c'était une idée stupide.

Voilà comment une potentielle lanterne ambulante telle que moi se trouvait à se balader dans une ville nocturne, espérant sans trop y croire, voir un affrontement entre Révolutionnaires et Marines, afin de montrer à quel groupe je comptais prêter ma lame. L'écharpe virevoltant derrière moi en battant la mesure du vent, couvrant la moitié inférieure de mon visage, je demeurais silencieux, évitant le plus possible les contacts avec la population. Après tout, si je voulais voir l'Armée Révolutionnaire intervenir, mieux valait que ça ne soit pas suite au bazar sans nom que j'aurais causé en m'emportant une fois de plus. A plus forte raison lorsque je me trouve dans une citée comptant une garnison de Marines assez importante.


Tssss... Encore une idée stupide...

A peine eussè-je prononcé ces mots que je me fis bousculer par un alcoolique notoire qui ne prit pas la peine de s'excuser. Ne pas craquer, ne pas craquer, ne pas cra - oui, me répéter cela en boucle est censé m'aider - quer, ne pas craquer. Prenant une profonde inspiration en posant ma main sur ma poitrine, j'expirais un grand coup pour finalement réussir à garder mon self-control - Malgré une envie flagrante de faire dessoûler l'autre hydrophobe en faisant s'évaporer l'alcool dans son sang suite à une petite saignée et avec le contact d'un liquide chaud du genre brûlant, au point d'emporter son amour de la boisson dans la tombe, en même temps que sa peau, sa chair, ses muscles, ses os et accessoirement sa vie. L'idéal pour me calmer rapidement aurait été que je finisse par croiser un Révolutionnaire qui m'invite à le rejoindre.

C'est avec ce genre d'espoir que le Destin s'amuse pour vous faire tomber de haut et pester contre lui tel un troll de niveau maximum... Car je n'avais pas encore idée du genre de rencontre que j'allais faire, et à quel point celle-ci était loin de mes espérances.


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Sypher Wenham
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Sam 30 Aoû - 17:06


Un Volcan ?

« Ce qui fait la noblesse d’une chose, c’est son éternité. » ► LEONARD DE VINCI



Nighty Town, cette île au phénomène étrange.. Elle était largement réputée pour le nuage sombre qui plane juste au-dessus, n’offrant aucun rayon de soleil à ses habitants. Je n’étais pas très fan de cette île, surtout depuis que j’avais acquis les pouvoirs du Logia de la Sève. L’impossibilité d’être atteint par le moindre éclat lumineux provenant de cet énorme astre me rendait plus faible, et dans le cas d’une éventuelle attaque, ce n’était pas bon. Dans tous les cas, je disposais toujours de mes autres capacités en tant que tireur d’élite mais je ne pouvais malheureusement pas compter intégralement sur celles-ci à chaque fois. Quoi qu’il en soit, ici, je devais faire avec.

J’avais donc été appelé à surveiller la capitale, Eleme, des éventuels bandits appartenant à la Révolution. D’après les informations que l’on m’avait données, plusieurs groupuscules venaient de voir le jour dans certaines zones, mais l’incompétence de la plupart des soldats rendait leur arrestation fortement compromise. De ce fait, pour mes compétences et ma compagnie animalière, on m’avait contacté. Bien évidemment, n’ayant reçu aucun ordre supplémentaire de la part du Gouvernement, j’avais accepté, histoire de m’occuper un petit moment.

« Bon, j’espère croiser ces Révolutionnaires pendant le séjour. »

« Crooooa ? »

« Ouais, tu pourras participer. »

En réalité, Karazu était incapable de rester sur un champ de bataille, bien qu’il pensait le contraire. Du coup, à chaque fois qu’il réagissait de la sorte, je ne pouvais m’empêcher de sourire, un air presque moqueur.

Marchant donc à travers les ruelles faiblement éclairées par quelques lumières incandescentes, je passais près d’un bar qui avait pour réputation d’être assez mal fréquenté. La première personne en sortant était d’ailleurs un vieil ivrogne tenant à peine debout. En sortant, il ne manqua pas de bousculer un jeune garçon à la chevelure blonde, légèrement blanchie, sans prendre la peine de s’excuser. M’approchant des deux personnes, j’attrapai les bras du vieillard par derrière et les collai l’un contre l’autre avant de le bousculer suffisamment fort pour le faire tomber à terre.

« Regardez où vous mettez les pieds, vieil homme. Ça vous empêchera de tomber. »

Mon regard se porta ensuite sur le jeune homme qui semblait désappointé, à la limite même de l’énervement. Déposant lentement ma main sur son épaule, je lui adressai quelques mots.

« Fais pas attention aux gens ici. A part la Marine, peu de gens sont fréquentables. »


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Sam 30 Aoû - 20:04
Pompon


Il existait en ce monde pas mal de choses que je n'aimais pas. Les prédicateurs par exemple, toujours à parler fort pour pas grand chose au contact d'une foule stupide qui répète bêtement tout ce qu'on leur dit. Le coq qui chante dès le matin pour vous obliger à ouvrir un oeil et vous exploser la voix à pousser des jurons en expliquant à quel point vous attendez le jour où il sera empalé sur une broche suspendue à un bon feu. Les moustiques également ! Ces trucs inutiles - car oui, les piafs ne sont tout de même pas assez bête pour n'avoir qu'un type de nourriture... Ou alors ils méritent eux aussi de disparaître - qui passent leur temps à vous ponctionner avec presque autant d'amour que les collecteurs de taxe du Gouvernement Mondial.

Mais voyez-vous, ce genre de chose s'apparente à de simples "nuisances", bref, des trucs qu'on endure, qui nous font pester, mais qu'on supporte malgré tout car "c'est la vie". Dans ma hiérarchie des choses que je détestais, ces quelques machins se placent à la deuxième place. Bref, dans la catégorie "peut me faire péter un plombs à condition que je manque quand même un peu de sommeil". Et au-dessus, dans la top classe des trucs ayant le don de me faire fulminer comme le Vésuve, on trouvait des faits nettement plus importants. Jouer avec mon égo, draguer ma copine devant moi, torturer un animal et les cris d'enfants (car oui, ces trucs sont ô combien énervant et devraient faire l'objet d'une campagne de publicité pour la contraception).

Manque de chance pour la pauvre âme qui venait de mettre sa main sur mon épaule, le contact physique avec un inconnu était dans cette catégorie première de mon énervomètre. Mon sourcil gauche tiqua légèrement lorsque je sentis la pression - au demeurant loin d'être agressive - sur le haut de mon dos. Déjà que je n'aimais pas serrer la main à quelqu'un que je ne connaissais pas - Dieu seul sait où sa main a traîné auparavant ou ce qu'il en a fait quelques instants précédents celui du contact - mais me sentir ainsi touché par un inconnu, comme si nous étions "bons potes"... La familiarité se construisait, selon moi, sur plusieurs années... Ou à défaut, après avoir visité quelques lieux communs, tels que l'entrejambe d'une même petite amie sans avoir essayé au préalable ou à l'issue de cela, essayé d'arracher le coeur de l'autre.

Seulement voilà, je ne connaissais pas le pauvre bougre, animé de bonnes intentions - et l'on sait tous qu'aux dernières nouvelles, ce n'est pas le chemin du Paradis qui en est pavé - qui s'amusait ainsi à jouer les bons samaritains. Néanmoins, alors qu'en temps normal j'aurais manifesté mon mécontentement par un grognement ou un regard assassin, je décidais de ne pas me montrer trop "expressif" sur ce que ce genre de contact m'inspirait. Après tout, notre homme avait réprimandé un alcoolique que j'aurais volontiers fait fondre un instant plus tôt. Les choses s'équilibraient assez à mon sens pour que je pardonne un léger excès de proximité mal placée.

Là où le bas blesse, c'est que si nous aurions pu en rester là et tous vivre dans un monde plein de poneys arc-en-ciel chieurs de caca papillons, notre "ami" eu le malheur de prononcer quelques mots qui me stoppèrent dans mon avancée. Parce que oui, j'avais pris comme -sage- décision de m'éloigner sans gratifier l'individu d'un quelconque merci ou autre formule de politesse, plutôt que de lui tomber dessus en le repoussant de manière quelque peu... véhémente. Seulement voilà, lorsqu'il mentionna le fait que les Marines étaient des gens "fréquentables", je cessais tout net d'avancer et il n'était pas difficile de voir que ce furent ces mots qui furent la cause de mon arrêt brutal.


Alors ça... C'est l'bouquet...

J'avais marmonné ces quelques mots dans mes dents de manière à peine audible, me parlant à moi-même comme pour essayer en vain de me calmer. Mes poings se serrèrent, laissant un bruit de cuir frotté se répandre dans une atmosphère nettement plus silencieuse et plus lourde. Mon visage baissé, ma chevelure blonde retombait devant mon regard alors que je finis par lever ma main droite au niveau de mon menton, afin de tirer vers le bas l'écharpe qui masquait la moitié inférieure de mon faciès. Je me tournais vers mon interlocuteur pour lui faire face, le tout en affichant une expression des plus... contrariées.

Il n'était pas difficile de voir la fureur qui m'habitait alors que je le fixais comme s'il venait de commettre un génocide sur une population de bébés chats. Mes sourcils froncés à l'extrême semblaient animés de spasmes, démontrant toute la vigueur de ma rage, alors que je serrais les dents. Si la colère devait avoir un visage, on aurait sans doute prit le mien, en cet instant, comme exemple pour l'illustrer. Quant à ma voix, ce fut sur un ton des plus catégoriques, nets, tranchants et virulents, que je finis par m'adresser à ce "bon samaritain" avec sans aucun doute, un peu trop de franchise.


En quoi des chiens au service d'un Gouvernement corrompu prêt à sacrifier des familles entières pour cacher ses magouilles et garder la mainmise sur le pouvoir sont-ils respectables ?

Comme toujours, je m'étais quelque peu emporté en m'adressant ainsi à cet homme qui, selon l'évidence de ses déclarations, devait appartenir à la Marine. Dire de telles choses revenait pratiquement à mettre une pancarte lumineuse sur laquelle était écrite "Révolutionnaire en puissance". Enfin, même si c'était le cas, je n'étais pas "tout à fait" révolutionnaire, n'ayant toujours pas réussi à contacter ces fichus planqués. Une chose était sûre, ces derniers étaient parfaitement aptes à jouer à cache-cache avec le Gouvernement Mondial... Même leurs partisans ne parvenaient pas à les trouver. Douce ironie.

Mais pour l'heure, ma colère contre les institutions telles que la Marines, ravivée par les mots de notre grand pourfendeur d'alcoolique, risquait de me coûter cher si je me mettais à faire du zèle. Sauf que, bien entendu, dans cet état, c'était le cadet de mes soucis. Ma nature à me laisser emporter par ma haine avait tendance à amoindrir mon jugement quant au choix de ma manière d'agir en situation conflictuelle. Grand-mère Pyras me répétait tout le temps "Laisse pisser le mouton, c'est un animal qui pisse longtemps"... Expression que l'on pourrait traduire par "Laisse couler". Seulement, dans la situation actuelle, la seule chose qui risquait de couler se voulait écarlate et fumante en plus d'être assez brûlante pour provoquer un incendie.

Pour le moment, mon corps commençait tout juste à rougeoyer alors que de la fumée s'échappait du haut de mon corps, à savoir au niveau de mes épaules, mes bras et ma tête. Bien entendu, la colère est, en plus d'être une bien mauvaise conseillère, comme une magnifique paire d'œillères. Quand elle vous aveugle, vous ne réalisez pas toujours ce que vous faites. C'était actuellement le cas avec les pouvoirs du Magu Magu no Mi, n'ayant pas toujours conscience du fait que ces derniers se manifestaient, tout simplement parce que j'avais la fâcheuse manie de me mettre en rogne pour un rien. Bien que, outre le fait que je vais apparaître comme un type qui rougissait vite et fumait comme un pompier, rien ne laisse encore apparaître ma nature magmatique pour le moment.

Allez savoir pourquoi, j'avais comme l'impression que cela n'allait pas durer.


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Sypher Wenham
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Mer 3 Sep - 15:49


Un Volcan ?

« Ce qui fait la noblesse d’une chose, c’est son éternité. » ► LEONARD DE VINCI



Suite à cette petite altercation, je pus facilement remarquer l’expression colérique du jeune homme à la chevelure blonde, à la vision de son visage crispé, les sourcils légèrement froncés. Apparemment, ma présence ou bien mes simples mots ne lui plaisaient pas. Etait-ce parce que je venais de désigner la Marine comme étant « fréquentable » ? Si c’était le cas, alors ce garçon devait être un de nos plus grands ennemis à première vue : un Révolutionnaire donc. Finalement, c’est en se retournant pour me faire face que celui-ci prononça ses premiers mots –audibles du moins-. C’est à ce moment que je fus certain de ce que j’avançais concernant son identité. Un Révolutionnaire pure souche.

Le regardant sans laisser le moindre sentiment se dégager de mon être, j’attendais une éventuelle bêtise de sa part. Et, avec chance, je pus assister à un intéressant spectacle. En effet, sous la colère grandissante, le jeune blond se mit à chauffer subitement, si bien qu’une sorte de fumée foncée se mit à sortir de pores de sa peau qui elle commençait à rougir de plus en plus. C’était loin d’être une réaction normale, même pour une personne exprimant une certaine haine. Il ne pouvait donc s’agir que d’un fruit du démon. Lequel ? Cela restait encore à savoir. Par réflexe, je me reculai de quelques pas pour ne pas être pris dans une quelconque déflagration ou quelque chose dans le genre.

Sortant mes deux révolvers pour le pointer avec, je pris la parole, affichant un regard sérieux sans aucune crainte apparente.

« Au moindre geste, je tire. »

Pour le coup, il valait mieux pour lui qu’il reprenne ses esprits et se calme car s’en prendre à un agent du Gouvernement n’était jamais une bonne idée. Prenant un ton relativement plus calme, je repris la parole pour continuer ce que j’avais à dire.

« Je ne suis pas non plus d’accord avec les idéaux et les actes secrets du Gouvernement. Malheureusement, je ne suis pas encore assez puissant pour prétendre m’opposer à lui de l’intérieur. Donc pour l’instant, j’ai des ordres, et je dois malheureusement les exécuter. »


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Mer 3 Sep - 18:23
Idéaux


Lorsque j'avais tendance à m'énerver, rares étaient les choses capables de me calmer. Un bon verre de lait au sucre vanillé ? Insuffisant. Une bonne poêlée campagnarde ? Pareil. Peut-être un spectacle de bons comiques ou un bon film par Den Den Mushi vidéo ? Naaan, finalement c'était du pareil au même. La seule chose capable de m'apaiser était sans doute d'extérioriser toute la colère qui m'animait dans ce que certains qualifieraient de feu de joie avec de belles rouges, de belles oranges et de belles jaunes. Une gamme de couleur tricolore à laquelle je ne pouvais déroger, les volcans ne faisant que rarement des éruptions d'autre couleur... Exception faite lors des gastro qu'un homme volcan peut avoir, mais là, c'est encore autre chose.

Pour l'heure, je sentais ma tension monter, alors que ma tempe gauche battait le rythme de manière effrayante, trahissant de manière plus qu'évidente toute la rage qui bouillonnait en moi. Le spectacle d'un homme fulminant au sens propre et figuré avait de quoi décontenancer certains clients de la taverne, une petite partie d'entre eux s'étant déjà dépêchée de prendre la poudre d'escampette. Il fallait dire que l'ambiance était plutôt électrique et l'atmosphère lourde, presque palpable, entre le présumé Marine et moi. Bien que ma chevelure blonde retombait devant mes yeux, masquant mon regard, on pouvait presque sentir mes iris écarlates qui rougeoyaient comme s'ils avaient le pouvoir d'embraser l'établissement de par un simple contact visuel.

Entendant un cliquetis caractéristique des armes à feu, je relevais la tête pour voir que j'étais mis en joue par mon interlocuteur. Contrairement à ce qu'il pensa, cela ne fit rien d'autre que mettre de l'huile sur le feu déjà vivace qui animait mon être, mon corps se mettant presque tout entier à rougir. J'étais à deux doigts d'exploser littéralement dans un déluge de lave, bien que j'use de toute ma patience et du peu de self-control dont je disposais pour me contenir. Ma voix s'échappa de l'écharpe qui couvrait le bas de mon visage, comme pour s'exprimer avec un ton mêlant rage profonde et nostalgie.


Ha... J'avais presque oublié que la Marine avait l'habitude de tirer sur tout ce qui est en désaccord avec elle...

En même temps que je prononçais ces paroles avec un calme trompeur, mon bras droit laissa plusieurs bulles de lave se former, dans un "blub blub" des plus caractéristiques du Magma. La fumée s'échappant de mon dos et de mes épaules se fit encore plus sombre, belle et bien comparable à celle qui s'échappait d'un cratère lors d'une éruption volcanique. Redressant le visage, je fixais mon interlocuteur avec un regard des plus déterminé. Les mots que j'avais prononcés... A n'en pas douter, cet homme comprendrait que je parlais par expérience, et non simplement parce que j'étais d'un "autre camp".

Mais comme je le disais précédemment, rares sont les choses capables de me calmer, en particulier lorsque je me retrouve face à quelqu'un appartenant au groupe ayant fait de ma vie un Enfer. Et pourtant... Il fallait croire que notre Marine était soit un très bon orateur, soit qu'il avait une chance inouïe, car les mots qu'il choisit furent des plus judicieux. En l'écoutant, même si je gardais les sourcils froncés, je ne prenais pas la peine de l'interrompre, essayant de déceler chez lui une quelconque trace de mensonge ou fourberie. Mais mon instinct me hurlait que cet homme croyait en chaque mot qu'il venait de prononcer.

Étrangement, la fumée émanant de mon être diminua jusqu'à disparaître, mon corps reprenant à son tour une apparence et une teinte normale. Était-ce le signe que je me rendais ? Le penser serait mal me connaître. Mais ce Marine venait de susciter mon intérêt, et j'étais d'accord pour dire que dans la vie, à défaut d'être un génie ou un monstre de combat, le principal est d'être quelqu'un d'intéressant.

Me tournant pour faire dos à l'agent de l'ordre, je posais mon index sur le morceau d'écharpe qui recouvrait mon nez afin de l'abaisser, laissant l'entièreté de mon visage à l'air libre. De mon autre main, je sortais de ma poche un cigare pour le mettre à ma bouche. Cela pouvait sembler étonnant de voir un gosse encore mineur s'adonner à ce genre de plaisir, mais je devais avouer que c'était encore l'une des rares choses qui avait le don de me calmer encore plus.

Me retournant vers l'homme au revolver, je levais mon index devant le cigare pour l'allumer d'un simple contact. De la même manière que l'ambiance avait changé, mon visage n'affichait plus la même expression. Cette fois-ci, c'était un sourire confiant et trahissant l'intérêt que je portais aux dires du Marine qui s'affichait sur mon visage, tandis que je le regardais de mes iris écarlates.


Tu prétends vouloir changer les choses de l'intérieur quand tu auras assez de pouvoir pour agir... Je dois t'avouer que je suis curieux de voir ça. Amusé, mais curieux ! Si je n'étais pas aussi radicalement rancunier, peut-être aurais-je suivi le même chemin que toi pour t'y aider... Mais les choses étant ce qu'elles sont... Il semble que nous poursuivions le même but mais par des voies différentes. Cependant...

Coupant ma phrase, j'avançais un pied devant moi pour prendre appui, signe que le combat était imminent. En même temps, mon bras se mit à rougeoyer de manière intense, avant de produire une fulmination typique de celle de la lave, mon épaule produisant les traditionnels "blub blub" alors que le magma apparu de manière évidente comme composant le membre que je brandissais comme pour mettre un coup.

Pour ce qui est de m'arrêter, il semble que nous soyons en profond désaccord... DAI FUNKA !

Alors oui, à l'extérieur, tout semblait beau, animé, joyeux, avec peut-être même une licorne ou deux prête à expulser un arc-en-ciel de son rectum. Mais cette brusque normalité fut interrompue par une soudaine explosion dans une auberge du centre ville. A quoi était due cette colonne de feu s'étant dessinée dans le ciel ? A rien de plus qu'un poing de magma qui, contrairement à ce que l'on aurait pu penser, n'avait pas été lancé contre le Marine qui m'avait fait face, mais vers le sol se trouvant devant moi. J'avais laissé assez de temps entre ma démonstration de "Youhou je suis fait de Magma" et le "Boom" pour que les quelques poivrots présents dans la taverne aient le temps de se dire "Je suis attendu chez mon coiffeur pour mon cours de poney aquatique"... Ce qui avait également laissé assez de temps à mon charmant interlocuteur pour me coller une balle entre les deux yeux et constater que j'étais un Logia si le coeur lui prenait de mettre fin à l'attaque.

Trop concentré sur le calcul délicat du "faire boom mais pas trop pour éviter de tuer des citoyens", je n'avais pas fait attention ou non à un éventuel coup de feu. M'avait-il attaque ou non ? Je n'avais pas vraiment envie de le savoir, alors que je me tenais sur le toit du bâtiment adjacent à l'auberge, profitant de l'explosion de magma pour grimper sur ce dernier. Regardant ce qui restait de l'établissement où j'étais un instant plus tôt, j'étais convaincu que le Marine n'avait pas péri... J'avais un peu tout fait pour lui laisser le temps de prendre ses jambes à son cou comme pour les clients de l'auberge alors bon.

Mais laissait-il tomber la chasse pour autant ? J'hésitais quant à la réponse que je voulais concernant cette question. S'il abandonnait, j'étais tranquille, mais sans doute n'aurait-il pas la volonté d'aller jusqu'au bout de son rêve - qui, avouons-le, m'arrangerait bien s'il se réalisait - alors que, à contrario, s'il persévérait, cela ne pourrait me faire que plaisir, malgré toute la gêne occasionnée par la chose.

L'avenir n'allait pas tarder à m'apporter la réponse à cette question...


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Sam 13 Sep - 20:45


Un Volcan ?

« Ce qui fait la noblesse d’une chose, c’est son éternité. » ► LEONARD DE VINCI



A cet instant, je ne souhaitais guère m’en prendre à ce jeune homme qui semblait haïr le monde entier, ne serait-ce que par le regard qu’il affichait. En général, je préférais prendre les choses avec des pincettes, surtout concernant les criminels, puisque mon objectif n’était pas de les décimer. Loin de là. Ce monde devait devenir meilleur, laissant le plus de liberté possible à quiconque vivant à sa surface. C’est d’ailleurs pour cela que je ne tirai pas de suite, souhaitant attendre une éventuelle offensive de la part du blondinet. Et puis.. La couleur de son corps et ce qui s’en dégageait ne me disait rien qui vaille.. Une certaine chaleur venait se coller contre moi, me rappelant fortement les différentes caractéristiques du feu. Toutefois, s’il y avait bien quelque chose qui me faisait douter quant à cette pensée, c’était la couleur de la fumée qui, très foncée, ne ressemblait pas à celle d’un feu. Je compris d’ailleurs très vite de quoi cet homme était composé une fois qu’il eut terminé son petit discours presque réconfortant. En effet, immédiatement après ça, son bras devint énorme et se changea en une matière visqueuse, flamboyante et recouverte de bulles. Celui-ci partit ensuite rapidement en direction du sol, ayant pour objectif d’atteindre l’auberge se trouvant à seulement quelques dizaines de mètres de notre position.

Toutefois.. Et ce pour mon plus grand « plaisir », je me rendis compte que l’attaque n’avait pas vraiment un but meurtrier. Apparemment, le jeune homme avait pris soin de laisser aux visiteurs et au personnel de l’auberge la possibilité de sortir sans dommage, ce qui était déjà quelque chose de bien. Malheureusement, je ne pouvais rester là sans rien faire. Je profitai donc de son inattention à mon sujet pour tirer trois balles à la suite qui se dirigèrent vers son visage. Comme il semblait plus préoccupé par le contrôle des dégâts, il n’allait sans doute pas avoir la possibilité de voir ces balles et donc de les éviter, ce qui était une bonne chose pour moi. De ce fait, lorsque celles-ci arrivèrent assez près de son crâne, elles laissèrent le gaz s’échapper. Il s’agissait de gaz empoisonné ayant pour objectif de paralyser le criminel un maximum.

Une fois ceci fait, je m’échappai simplement de la zone pour être sûr d’éviter le magma utilisé pour détruire l’auberge, frappant l’air à plusieurs reprises à l’aide de mes pieds, me permettant ainsi de bondir dans les airs et donc me déplacer en toute sécurité. Lui se trouvait sur le toit d’un bâtiment, adjacent à l’auberge. Je fis mon possible pour le rejoindre en passant par derrière, me posant lentement sur les tuiles. Rangeant mes revolvers, je fixais le blondinet de dos, prenant la parole.

« Je ne souhaite pas me battre contre toi. Je ne suis à vrai dire pas là pour ça, même si en règle générale, je serais tenu de le faire. »

Poussant un léger soupir d’ennui, je repris.

« Il y a déjà certaines choses que je souhaite accomplir et.. Ma volonté est inébranlable. Je triompherai de chaque bataille, je ferai tout mon possible pour que le Gouvernement Mondial me reconnaisse comme l’un de leurs futurs piliers. Quoi qu’il m’en coûte. »


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Dim 14 Sep - 11:50
Curiosité


Cela sentait le roussi. Ce n'était pas une manière de parler ou un jeu de mot sur l'apparition brusque de Magma, mais cela sentait clairement le roussi, même s'il s'agissait toujours d'une métaphore. Quoi que, littéralement, on pouvait affirmer que cela sentait bel et bien le roussi aussi, mais c'était encore autre chose. Une fois sur le toit du bâtiment adjacent à notre auberge désormais reconvertie en terrasse en plein air avec chauffage style feu de cheminée sans cheminée, je constatais que quelque chose n'allait pas. J'avais l'habitude de voir diverses déformations du paysage, dues à la chaleur qui émanait de la lave. Mais cette fois-ci, les habituelles ondulations résultant de la présence d'air chaud étaient clairement différentes d'à l'accoutumée.

Plus que de voir le paysage vaciller comme si je me trouvais dans un désert ardent, je sentais ma vue se troubler, n'arrivant plus vraiment à faire le point sur ce que j'observais. Voilà qui se révélait être plutôt handicapant, même si c'était loin d'être un réellement un problème. Après tout, lorsque l'on a à faire à un adversaire plus rapide que soi ou se mouvant dans l'obscurité, il n'y a qu'une seule technique à adopter : faire feu dans toutes les directions d'un coup. Par chance, cela était chose facile lorsque l'on était dépositaire des pouvoirs d'un Logia. Utiliser son élément pour le faire déborder de tous les côtés, que l'on soit fait de Magma, de Foudre, de Feu ou même d'Énergie, c'était le B-A-BA de l'utilisation de ce genre de pouvoir.

Néanmoins, je ne pouvais me résoudre à une telle extrémité. Après tout, j'étais loin d'être dans une base de la Marine, entouré d'ennemis. Je me trouvais en plein centre-ville, en présence de nombreux civils. Si le contact avec mon élément ne les avait que légèrement blessé, peut-être aurais-je envisagé cette option. Néanmoins, tout contact avec la Lave demeure loin d'être anodin ! Si j'utilisais de pareilles méthodes, on pourrait facilement s'attendre à un certain nombre de morts. Me refusant à utiliser ce genre de stratagème correspondant à mon sens davantage aux larbins du Gouvernement Mondial, je restais aux aguets, jusqu'à entendre la voix de mon opposant non-loin de moi.

Réagissant par réflexe, je sortis mon épée, brandissant celle-ci devant moi en faisant volte-face, dans la direction d'où provenait la voix. J'apercevais une silhouette sans plus de détail. Ces effets indésirables provenaient-ils de l'odeur que j'avais senti quelques instants avant de frapper le sol de mon poing ardent ? Ou notre ami possédait-il encore quelques capacités dont la logique et l'usage m'échappaient ? Malgré l'étonnant souhait qu'il émit de ne pas vouloir me combattre, je devais cependant rester prudent. Baissant ma lame sans pour autant la ranger, je tournais la tête sur le côté, fixant le sol avec un rictus somme toute amusé, voire arrogant, avant de prendre la parole.


Pourtant, si tu désires toujours me mettre en état d'arrestation, il te faudra combattre. À toi de choisir quelle volonté t'es la plus appréciable : Ne pas combattre ou m'arrêter. Cependant...

Faisant un moulinet de mon arme, je rangeais celle-ci dans mon fourreau dorsal, avant de fixer à nouveau mon interlocuteur, bien que je n'y voyais pas grand chose. Même si ma vue était affectée par un quelconque effet, je ne devais en aucun cas le montrer, de crainte que cela ne fasse apparaître un état de "faiblesse" pouvant pousser le Marine à opter pour l'arrestation plutôt que pour la discussion paisible.

Écoutant les mots du soldat, je détournais quelque peu le regard. Mes sourcils étaient à nouveau froncés, mais non pas pour afficher un sentiment de colère, mais plutôt de nostalgie et de tristesse. Il ne fallait pas être devin pour constater que les mots du Marine me rappelaient mon passé, notamment vis-à-vis des paroles que je m'apprêtais moi-même à prononcer. Tout en prenant la parole, je me rappelais comment des Agents corrompus du Gouvernement avaient décidé d'ôter ma vie et celle de mon père, juste parce que nous les avions surpris en nous trouvant au mauvais endroit, au mauvais moment. Ces réminiscences douloureuses me hantaient alors que les mots sortaient de ma bouche, pour répondre à ce que venait de dire le jeune homme.


Tu cherches à mettre les pieds dans un monde pourri et rongé par le vice et la corruption. Les idéalistes n'arrivent que rarement à y survivre. Ou ils se font tuer... Ou c'est leur droiture qui ne survit pas, alors qu'ils finissent par devenir eux-mêmes le genre de personne corrompue qu'ils avaient juré de combattre.

De toute évidence, en m'adressant ainsi à mon adversaire de fortune, je reconnaissais qu'il était différent des quelques Marines que j'avais croisés jusqu'ici et qui se targuaient de vouloir monter en grade. La plupart d'entre eux étaient arrivistes, avec des dents assez longues pour rayer le parquet, prêts à tout pour parvenir à leurs fins. Je devais avouer que croiser un soldat se voulant "droit" et désireux de changer les choses était pour moi une première.

Tournant le dos à mon interlocuteur, je me mis à marcher, avant de reprendre la parole. Intérieurement, j'espérais que la conviction de cet homme allait survivre à tout ce qu'il allait endurer, et que la corruption et le vice régnant dans les hauts lieux du Gouvernement, n'allaient pas entacher la pureté de l'esprit qu'il venait de me montrer à l'instant. Levant la main comme pour signaler mon départ, je me dirigeais tranquillement vers le bord du bâtiment, dans la direction opposée au feu de joie de l'auberge.


Je te conseille de garder ton état d'esprit actuel. Si lors de nos prochaines rencontres, je constate que tu as abandonné cet objectif et que tu n'es en rien différent des autres soldats que j'ai croisé jusqu'à maintenant... Alors je n'aurais aucune pitié à laisser ton cadavre couler dans un océan de lave jusqu'à faire disparaître toute trace de ton existence.

Menace ou encouragement ? Il était difficile de faire la part des choses dans ce que je venais de dire. Peut-être parce que j'étais également partagé sur ce que je ressentais. J'ignorais toujours le nom de cet homme, mais je savais que s'il continuait dans la voie qu'il avait choisi, tôt ou tard, je finirais par entendre parler de lui et le reconnaître. Restait à savoir ce qui serait alors dit : Serait-il dépeint comme un "Incorruptible", ou comme un démon profitant de son pouvoir pour assujettir les populations, comme ses supérieurs avant lui ? À cette question, seul l'avenir pourra m'apporter la réponse.

Pour l'heure, il ne restait à savoir qu'une chose : allait-il opter pour le respect de ses mots en me laissant partir, malgré que cela soit contre les directives qu'il avait reçu, mais en accord avec ses paroles, ou allait-il chercher à continuer l'affrontement pour me mettre au fer ? Bien que je lui faisais dos, je n'en restais pas moins sur mes gardes, attendant toute réaction ou paroles de cet homme pour finalement décider si je sautais depuis le toit pour disparaître dans l'obscurité des ruelles environnantes... Ou si je laissais exploser ma fureur dans le cadre de la continuité de notre affrontement.



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