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Quelle vérité ? [Présent-Solo]
Sarab
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Chapitre 1


Chaque histoire a une fin, la mienne ne fait que commencer, ou plutôt a telle déjà existé ? Lors de mon enfance, de nombreux événements m'étaient arrivés, qu'ils soient banals ou importants, chaque étape avait marqué ma vie. Presque tous les jours, avant de dormir, ou lorsque je courais le long des quais, je repensais à mon passé, je ne sais pas si j'étais le seul à le faire, mais pour moi, rien n'était choquant. Je me posai souvent les mêmes questions, pourquoi moi ? Pourquoi pas lui ? Est-ce que si j'aurais fait ça, je serais différent ? Évidemment je ne trouvais pas les réponses, alors chaque jour, je continuais ma route, dans l'obscurité, mais mon père me disait souvent, au pays des aveugles, les borgnes sont roi. Pouvais-je remercier ma cécité tant aux questions essentielles, selon moi, sur la vie et mon destin ? Fallait-il faire comme les autres pour être différent, ou alors se distinguer, pour être normal, la plupart des gens penseraient qu'il vaut mieux être soi-même, que dans le paraître, mais selon moi ce ne sont que des étiquettes. Alors tous les jours, je réfléchissais, sans avancer, à comment continuer sans forcement se perdre, trouver un but, sans forcement avoir un objectif concret. Pour le moment, je ne pensais plus à grand chose, à part la douleur qui envahissait mon corps. Effectivement, il y a de cela quelques minutes, je m'étais combattu contre des chauves-souris, elles ne m'avaient pas fait grand mal, mais je m'étais infligé des blessures involontairement.

Ma peau à vif, le sang coulait le long de mes jambes, mes vêtements en lambeaux, mon esprit à dure épreuve, ma détermination détruite, j'avançais fuyant le néant, cherchant le réconfort dans la connaissance. Je continuais de marcher vers le sentier qui menait vers ma maison, petit à petit je retrouvais mon chemin, les arbres, les pierres, je les avais déjà vus, petit à petit je me sentais en sécurité, loin du danger, de la mort, proche de mes parents, ce sentiment, tout enfant le possédait, même si j'étais âgé, rien de plus beau n'existait que d'avoir sa famille à ses côtés. Alors efforcent d'avancer, très vite j'atteignis ma destination, le sentier de terre battue que j'avais emprunté le matin même, la notion du temps c'était dissipé. Je pouvais apercevoir le soleil disparaître lentement au loin, les rayons chaleureux tapaient sur ma poitrine et mes yeux, réchauffant mon corps, éblouissant ma vue. Bizarrement, les alentours étaient silencieux, d'habitude, l'on pouvait entendre l'agitation du village d'ici, pourquoi n'y avait-il aucun son, le silence est un ami qui ne trahit jamais, perturbais par son abondance, je guettais les environs. A la recherche d'un signe, d'une indication, puis quelques secondes passèrent et une chose inhabituelle arriva, tout le village c'était réuni, ils couraient tous vers moi, je pouvais voir l'inquiétude présent dans chacun de leurs yeux. Soulagé qu'il soit arrivé, je m'écroulai sur le sol, mon corps presque inerte chuta, mes parents étaient les premiers à arriver sur les lieux. Je pouvais sentir leurs bras m'enlaçaient, les larmes coulaient sur ma peau, ils étaient heureux de me retrouver, mais triste de voir mon état. Puis très vite, toute la populace débarquait, observant la scène impuissant, ils voulaient aider, mais ne pouvaient rien faire à part regarder, je fus soulevé, je sentais mon corps lévitait, mes forces s'échappaient lentement, ma conscience fuyait, je finissais dans les abîmes du sommeil.

Lors de mon réveil, je reconnaissais la salle, cette blancheur, cette odeur, cette sensation étrange, quelques secondes passèrent avant que je ne réalise où j'étais. Alors me rendant compte que j'étais dans le bloc opératoire, je sautais du lit, des images récurrentes apparurent à ma vision, celle de John frappant le sol, celle de Jane criant à l'aide. Je ne me sentais pas bien, comme aveuglé par ses souvenirs, mes sentiments devenaient omniprésent, la colère, l'empathie, le regret et l'incompréhension. Je ne pouvais rester dans cette salle une seconde de plus, chaque être humain possède une bête noire, moi, c'était ici, les meubles, les choses faites dans ce lieu, tous me dérangeaient. Alors me précipitant vers l'extérieur de la maison, je croisais mes parents assis dans le salon, sans même leur prêtais attention, je m'extirpais hors de cette maison, fracassant la porte, je terminai ma chute sur le sol pierreux de l'allée. Du sang avait réapparu en dessous de mes bandages, la douleur réapparaissait et je sentais mes côtes, ainsi que mes bras me faire souffrir. J'entendais mon père hurlait, il m'ordonnait de m'asseoir, un peu ironique vu que j'étais déjà à terre. Ma mère quant à elle, se dépêchait de me rejoindre afin de s'assurer que je n'avais rien. Mes parents se doutaient de la raison de mon comportement, mais pour eux, ma santé passait avant tout le reste, alors je restais là, allongé sur les pierres à observer ma mère et mon père, le silence régnait, c'était comme des retrouvailles, même si cela ne faisait que quelques heures que je dormais. Tellement heureux de les revoir, les événements passés m'avait fait tellement douter sur mon destin, sur ma vie et sa continuité. Cependant j'en étais ressortis plus fort, plus humble, plus sage, enfin c'est ce que je me forçais à croire, au final, je ne remarquais presque aucun changement, je mentirais si je disais que cette expérience m'avait appris quelque chose. Évidemment, je me persuadais que c'était le cas, j'étais presque convaincu que c'était le cas, mais en aucun cas, j'en étais sur... Alors regardant mon père, je lui fis signe de m'aider à me relever, je me soutenais grâce à son épaule, lui souriant, nous commençâmes notre marche vers la maison.

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Sarab
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Lun 28 Avr - 19:28














Chapitre 2


Je venais d'entrer dans ma chambre, allongé sur mon lit, je contemplais le plafond à la recherche d'idée et d'explication pour ce qui m'était arrivé. N'en trouvant aucune réelle, un soupire s’échappait de ma bouche, ennuyé par ce que j'avais vu, mais aussi ma transformation, je me demandais si cela était normal ou si, au contraire, j'étais une exception. Mes blessures me faisaient encore mal, mais je le sentais, d'ici demain, je devrais me sentir mieux, alors, pris de fatigue par les événements, je fermais les yeux et commencés mes songes. Le lendemain matin, le soleil c'était levé il y avait longtemps, je pouvais entendre les sons provenant de la cuisine, puis mon odorat affûté distinguait les senteurs de pain chaud et de beurre fondu. Alors pour ne pas rater le petit-déjeuné, je me précipitais hors de mon lit, ayant complètement oublié mes cicatrices, je venais de me refaire mal, mais c'était plutôt superficiel, continuant ainsi ma marche vers le couloir, j'atteignais la cuisine assez rapidement. Saluant mes parents, ils me sourirent généreusement, puis mon père tira la chaise afin que je m'assois, ma mère venait de m'apporter une assiette, ils étaient à mes petits soins, plus inquiet par mon escapade à la mine. Je pouvais le voir dans leurs yeux, ils attendaient une seule chose, des réponses, alors pour ne pas les faire patienter plus longtemps, je pris la parole une fois ma gorge raclée.

    « Désolé... J'aurais dû vous prévenir... J'ai été stupide et puéril... » disais-je lentement.

    « T’inquiète pas mon chéri, on t'aimera toujours, mais s'il te plaît, ne nous refais plus jamais ça ! » s'exclama-t-elle, essayant de me rassurer.

    « Bon alors, T'es parti faire quoi dans la mine ? » mon père répliqua.

    « Bah... » je pris une bouché de pain, puis je me dépêchais d'avaler afin de lui répondre. « Tu sais, y'a longtemps... » disais-je, hésitant à lui dire la vérité, le pourquoi j'étais parti dans cette grotte, je cherchais un moyen de détourner la réponse, mais rien ne me venais. « Je cherchais un trésor. » voilà, je venais de le dire, après tout, ce n’était peut-être pas si idiot que ça, ni même si enfantin, les pirates, c'est ce qu'ils faisaient, donc après tout, je n'avais peut-être pas tort d'y avoir pensé.

    « Ah ! Je vois tu veux pas nous le dire ! Haha, c'est pas grave Kaze, on a tous nos petits secrets ! Haha ! » riait mon père.


Je ne comprenais pas, je lui avais dit la vérité, pourquoi il ne me croyait pas ? C'est pas comme si j'avais l'habitude de mentir, ni de cacher des choses à mes parents, c'était d'ailleurs la première fois que j'étais parti de la maison sans prévenir. Le petit cocon que je m'étais formé depuis tout jeune commençait à se briser, rien que sur une phrase, toutes mes croyances venaient de disparaître. Je ne comprenais pas réellement pourquoi, mais si mon honnêteté était remise en question, même par mes parents, comment étais-je perçu par mes voisins ? Par les gens dehors, ceux qui te regardent de haut-en-bas avant de te parler, ceux qui te demandent « t'es le fils de qui ? », «  tu fais quoi comme métier ? ». Un peu chamboulé par cette découverte, je mangeais tout en réfléchissant, ne me souciant même plus de mon entourage, j'étais comme aspiré dans une autre dimension, le néant. Mais très vite, quelque chose me ramena à la dure réalité de la vie.

    « Roh ! Kaze ! Fais attention un petit peu, s'il te plaît, mon chéri ! » criait ma mère à la vision du beurre sur mes vêtements et de la tartine écrasée contre mon t-shirt.


Baissant la tête lentement, je continuais de mâcher ma nourriture, puis redressant mon menton, je m'excusai envers ma mère avant de me lever et de partir vers ma chambre. Je fermai la porte discrètement, puis je terminai ma bouchée, soufflant, une fois cela fait, je m'installai sur le bureau, sortant toutes sortes de papiers et de stylos. Il y en avait du bleu et du blanc, à encre et à plumes, je réfléchissais sur quoi écrire, puis en train de retranscrire mes idées sur le brouillon, un flash apparu. Je me voyais dans la mine, à courir vers la sortie, je pouvais apercevoir les chauves-souris, le temps défilait rapidement et là, comme au ralenti, je me voyais en train de plisser mes bras, de l'air se formait autour et là, je compris, retournant dans le temps, j'aperçus le coffre en bois, je visionnais le fruit à l'intérieur. Son goût réapparaissait dans ma bouche, alors, gesticulant de la tête afin de sortir de mes pensées, de nouveau dans le monde réel, je regardais mes doigts. Claquant légèrement des doigts, une petite tornade apparue à leurs bouts, d'abord surpris, un sourire se dessina ensuite. Sans même le vouloir, je venais de devenir spécial, plutôt important, tant de gens dans le monde rêvaient de l'être, ils en faisaient des cauchemars, certains mettaient tout en œuvre afin de le devenir. Moi, cela m'était tombé dessus, certaines personnes l'auraient utilisé pour faire le mal, d'autre pour faire le bien, moi, ce sera pour aider, mais avant tout, pour moi.

L'on pourrait penser que j'étais égoïste, mais au fond, tous les Hommes le sont, à quoi bon se priver de quelque chose si, plus tard les regrets et les remords nous hanteraient, je trouvai cela stupide, peut-être n'étais-je pas objectif, mais pourquoi s'empêcher de jouir, si mes voisins, eux, ne s'en seraient pas privés. Alors, au fond de moi, déterminé à avancer, je me levai de ma chaise, puis marchai vers le couloir, j'atteignais rapidement la porte d'entrée et ma voix résonnait dans la maison.

    « Maman, Papa, je sors ! » disais-je avant de franchir le seuil.




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Lun 28 Avr - 19:35














Chapitre 3


Ils étaient affolés, mais ne pouvaient rien y changer, je distinguai mon père derrière moi, devant la porte, me regardant m'éloigner, les blessures semblaient presque guéries, j'avançais vers la maison du maire, lentement. Une fois devant, je frappai sur le bois dur de la porte, le son percutait à l'intérieur, vibrant dans les oreilles de l'homme qui gérait cette ville. Je pouvais entendre les bruits de pas provenant de l'autre côté, il se rapprochait petit à petit, je pris une grosse bouchée d'air frais, je bombai le torse, puis soufflant légèrement, le vent accumulé sortait par mes lèvres. Je me contrôlais, mais même avec cette toute petite force, une minuscule tornade c'était formé avec le vent de mes poumons. Je me rendais compte, avec le temps, que je disposais d'un grand pouvoir, celui qui pouvait rivaliser avec la nature elle-même. Je devais donc y prêter attention et tout faire pour ne jamais perdre mon calme, je ne pouvais même pas imaginer, à l'époque, l'étendue des répercussions que mon pouvoir possédait. La porte s'ouvrit avec un grincement et la silhouette du maire apparu alors à ma vision.



    « Ha ! Kaze ! Tu vas bien ? Qu'est-ce qui t’amène de si bon matins ? » dit-il d'un voix curieuse.


    « Rien de spécial Monsieur, mais pourrais-je m'entretenir avec vous s'il vous plaît ? » répondis-je hâtivement.


    « Tout à fait Kaze, viens, entre et installe toi. » s'exclama-t-il.




Alors tout deux, nous marchâmes vers son bureau, il s'installa dans un énorme fauteuil en cuir et je pris une chaise en bois, il semblait trier ses affaires, des dossiers et pleins de papiers, ils devaient être assez important, mais cela ne me concernait guère. Alors se raclant la gorge, le maire entama quelques questions de formalités, j'y répondais honnêtement, mais il se doutait bien de quelque chose, je ne venais pas pour boire le café ou même une coupe de saké. Il remarqua que j'étais préoccupé, puis repensant à ce qu'il s'était passé à l'intérieur de la mine, le Maire arrêta de papoter pour finement entamer une discussion sérieuse.


    « Mhm... Kaze, je ne sais pas pourquoi tu es venu, mais j'ai la forte impression que c'est à cause de ta petite aventure dans les mines... Ai-je raison ? » dit-il d'une voix roc et plutôt sérieuse.


    « Effectivement, Monsieur le Maire, vous savez tout comme moi que la piraterie grandie, le journal officiel du gouvernement nous cachent des choses, mais nous ne sommes pas stupides. Vous savez aussi que Grand Line est une mer dangereuse, de moins en moins en sécurité, de plus en plus habitée par les navires ornés d'un drapeau noir. Bientôt, nous serons envahi, je pense même que cela se rapproche rapidement... » disais-je habilement.

    « Je vois pas où vous voulez en venir Kaze... » répondit-il perdu.

    « Monsieur le Maire, mon voyage dans la mine a été fructueuse, je possède quelques informations et quelque chose qui pourrait nous aider à défendre cette île... Je ne peux même pas imaginer mes parents, les villageois, les maisons, brûlés, détruits. » disais-je langoureusement.

    « Et bien dite le moi Kaze ! Ne perdons pas plus de temps ! Vous savez tout comme moi qu'un équipage pirate se rapproche de jour en jour de cette île ! Avec à leur tête, Nakata Fenice ! » s'exclama-t-il perdant patience.

Des cris se faisaient entendre, perturbant notre discussion, la porte s'ouvrit avec fracas, le guetteur du port entra dans la pièce, il était essoufflé.
    « Monsieur... » reprenant son souffle, il s'appuyait sur ses genoux. « Des Pi... Des Pirates ! » dit-il apeuré par la situation.



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Lun 28 Avr - 19:45














Chapitre Final


Voilà ma chance, je pouvais désormais, montrer à tout le monde ce que j'avais découvert dans les mines. Alors pressé de faire mon spectacle, je me précipitai dehors, défonçant la porte en bois de la maison du maire. Je ne savais pas très bien utiliser mon pouvoir, mais j'allais vite apprendre dans le feu de l'action, alors courant de toutes mes forces sur les quais, ma vitesse semblait s'accroître au fur et à mesure. Des images rémanents parcouraient mes yeux, celles des tornades aux bouts de mes doigts, alors me concentrant efficacement, du vent se formait sous mes talons. Des bourrasques puissantes me propulsaient en avant, je sentais l'air sur ma peau, mes cheveux ne tenaient plus en place, les alentours devenaient plus que des petits traits, je venais d'augmenter ma rapidité prodigieusement. Envoyé tel un boulet de canon, je planais en direction du port, bien sûr, cela me prenait plusieurs minutes avant, mais ce jour-là, quelques secondes m'avaient suffit à atteindre le quai fait de bois et de pierre. Ce jour-là, allait devenir une étape importante de ma vie, j'allais non seulement me découvrir, mais aussi comprendre certaines raisons qui poussaient les gens à agir de la sorte, alors à l'arrêt sur le bois sec du ponton, je contemplais la vision affreuse du drapeau noir. Un énorme bateau, des mats gigantesques, je pouvais entendre les cris des hommes à bord, ils avaient une rage à en couper le souffle. Plus le temps passait, plus leur coque avançait vers l'objectif qu'ils s'étaient donné, je ne savais pas pourquoi des pirates attaqueraient une île comme celle-ci, elle n'avait rien de spéciale, enfin pour-eux. Car pour moi, c'était mon île, mon honneur, ma gloire, mes parents y vivaient, les gens que je connaissais y vivaient, les rues et les bâtiments, les arbres et le lac formaient ma vie, je ne pouvais les laisser la détruire pour des raisons d'avidités et de renommés.

Très vite, les femmes criaient dans les rues, se précipitant vers leurs maisons où sans doute, elles se sentiraient plus en sécurités, les maris, les mineurs, les voyous, plus personnes n'étaient mis-à-l'écart, tous cherchaient un endroit où se cacher. Et alors que cette vision me chamboulait, voyant que ma vie allait être réduit à néant, je remarquai la silhouette de quelqu'un que je connaissais. Mon père, il se tenait droit, loin de moi, je pouvais apercevoir des larmes coulaient le long de ses yeux, l'inquiétude le rongeait, il ne pouvait presque pas bouger, assistant au débarquement des pirates. Pris de surprise, j'entendis les bottes claquaient sur le bois, des dizaines de bottes, des rires sadiques et le son du fer grinçait à mes oreilles. Ceci était mon tout premier combat, l'adrénaline voyageait à travers mes veines, je sentais chacun de mes membres tremblaient par l'excitation et la peur, cette sensation, elle ressemblait à celle que j'avais eu dans la grotte, cependant, cette fois-ci, c'était contre des hommes. Alors pliant mes genoux pour avoir l'équilibre, je montais mes bras pour avoir une garde convenable, j'étais déterminé à repousser les agresseurs, mais je ne savais pas du tout comment me battre. Les pirates situés en face de moi ce mirent à exploser de rire, me pointant du doigt, puis comme si de rien n'était, tous ceux mirent à marcher dans ma direction. Ils me contournaient, ne cherchant même pas à me faire du mal, ils avançaient, sans se soucier de moi, je restais là, figé de peur, troublé devant la situation.


    « Oi ! » criais-je à haute voix.


    « Quoi gamin ? Ne nous fait pas perdre notre temps... » l'un des pirates répondit.


    « Je vous laisserais pas tout saccager ! C'est mon île ! » disais-je au groupe avec fermeté.


    « Alors comme ça, c'est toi le chef ? » répondit une silhouette gigantesque au milieu du groupe.


Elle semblait s'avancer vers moi, puis je remarquais un détail flagrant, cet homme avait un bandeau noir sur son œil droit. Son armure étincelait, une certaine aura de puissance l'entourait, il semblait rayonner au milieu de la bande de pirate, c'était donc à cela qu'un capitaine ressemblait. Je ne pouvais m’empêcher de me mordre les lèvres, mes jambes étaient prêtes à flancher, même ma détermination venait d'être réduite d'une manière conséquente.


    « O-O-Oui... » disais-je imprudemment.


    « Bon bah j'ai juste besoin de t'éclater pour avoir le contrôle alors ?  Prépare toi gamin ! Je ne me retiendrais pas ! » répondit-il d'une voix assurée.


L'homme fit signe de la main et alors trois des pirates se jetèrent sur moi, ils s'approchaient très rapidement. Pur instinct, mon bras partit dans la direction d'un des forbans, heurtant le côté de son visage, sa tête ricochât contre la coque du bateau et l'homme chuta dans l'eau. Un sourire se dessinait, j'étais joyeux, je n'avais jamais sentit autant d'adrénaline parcourir mon corps, je me croyais presque invincible, jusqu'à ce que la réalité revienne. Je fus propulsé du sol d'environs dix centimètres, mon estomac venait d'être percuté très violemment par l'un des pirates. Retombant sur mes genoux, je m'empêchais de tomber grâce à mon bras, j'avais du mal à respirer, la douleur était intense. Je pouvais sentir mes entrailles se chamboulaient à l'intérieur de mon bide. Pris d'un élan de rage et d'un instinct de survie, je me propulsai hors du sol, d'énorme bourrasques de vents partaient de mes pieds, je me retrouvai assez aisément dans le ciel, loin de la portée de simples pirates. Puis comme si de rien n'était, je balançais ma jambe gauche avec force dans la direction du ponton en bois, une tornade venait d'être propulsée, sa taille était minime, mais sa puissance et sa vitesse, eux, étaient conséquent, alors un affolement général s'appliqua à tous les pirates présents sur le port. Très vite, ils partirent sur la terre ferme, mais c'est avec amusement que les pilleurs remarquèrent la tornade dévier de direction pour finalement terminer dans l'eau. Alors un tonnerre de rire apparu au beau milieu du petit champ de bataille, j'étais plutôt vexé, mes joues devenaient rouges et mes muscles se contractaient, je ne m'attendais pas du tout à ça.


    « Rentre chez toi gamin... Tu risque de te faire mal. » répondit le capitaine des pirates.


Cependant, son regard semblait inquiet, effectivement, je n'étais peut-être pas très doué pour lire les pensées, mais une personne comme moi, il n'avait pas dû en voir beaucoup. Non seulement je possédais un grand pouvoir, mais en plus je n'étais qu'un adolescent. Ses yeux plissés et son air agacé me permettaient de comprendre qu'il ressentait une peur, minime, mais elle existait. Alors je vis l'homme me tournait le dos, ainsi que sa bande, je ne pouvais les laisser faire tranquillement, des images apparaissaient devant mes yeux, celles des maisons en feu, des cadavres sur les pavés, du liquide pourpre coulant le long des dalles. Puis, une vision me rappelait à la réalité, je vis la main du pirate partir en direction du visage de quelqu'un, comme au ralenti, je ne pus distinguer qui c'était, mais bizarrement, je semblais la connaître. Et alors que la paume du capitaine heurtait la joue de l'homme, je vis le corps chutait sur le sol lentement, à travers les quelques trous présent entre la bande de pirates, je distinguais le visage de mon père. Il tombait, s'approchant du sol petit à petit, puis je remarquais son regard, sur moi, je ne le comprenais pas, je paraissais comme un inconnu à ses yeux, ses pupilles humides, vide de sens. Pourquoi mon père ne me reconnaissait pas ? Pris d'un excès de rage et d'un sentiment d'incompréhension, je me précipitai vers le ponton, du vent sortait de mes talons et rapidement j'atteignis le bois dur du quai.

    « Teeeeeeeennnnn...ran ! » criais-je à haute voix.


De l'air se formait tout autour de moi, des bourrasques apparaissaient aux alentours, je positionnais mes mains en avant, les paumes ouvertes vers le groupe de pirates, une tornade commençait à enrober mes poings. Puis comme guidait à l'aveugle, j'avançai mes bras, comme si je voulais frapper le corps d'un ennemi, mais à la place, je percutai l'air. La tornade fut propulsée en avant avec une vitesse folle, elle partait droit devant en direction des forbans, longeant le dock, les clous et vis tremblaient par la puissance du vent. Des petites vagues se formaient en dessous du ponton et très vite la tornade heurta la bande de pirates. Propulsant chaque homme qui s'était mis en travers de sa route, seul le capitaine et mon père restait, comme si le vent les avait ignorés. La tornade avait complètement disparue, laissant certains hommes sur les toits des maisons, d'autres dans la rue, plus loin. Je fixai le capitaine, ma rage c'était calmé, ma respiration c'était accru, mon corps entier vacillait. Je pouvais apercevoir l'hésitation du pirate, il me regardait, cherchant un sens, puis cherchant ses compagnons, il remarqua qu'ils étaient tous éparpillés, affaiblis, mais pas blessés gravement.

    « Partez d'ici... » disais-je doucement.


Le capitaine me regardait, il semblait affolé par les pouvoirs que je possédais, la lueur dans ses yeux avait complètement disparue, criant au retrait, l'homme courait vers son bateau, les pirates se levèrent et firent de même, tous étaient sous le choc. Ils me longeaient tous, je pouvais sentir leurs peurs, le vent glissait dans mes cheveux, le son de leurs pas affolés, un rictus apparaissait sur mon visage. J'entendais l'ancre se lever, les voiles se déférent, les rames sortirent, je voyais la coque du bateau s’éloignait, les vagues l'accompagnaient, je sentais la mer, l'odeur du village. Puis je me levais, marchant vers mon père assis par terre, lui tendant la main, je le regardai.

    « Tu voulais savoir ce que j'avais fait dans les mines... » chuchotais-je calmement.





Sarab
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