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Une mission aux allures de promenade de santé [PV Keld Rigell]
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Dim 6 Avr - 12:19


Une mission aux allures de promenade de santé
feat. Keld Rigell

Toujours sous les ordres de Baba-sama, Shun se retrouve embarqué dans une nouvelle mission avec son mentor. Vu qu’il est désormais Lieutenant et qui plus est son bras droit, il se retrouve lié à cet équipage pour le meilleur mais surtout pour le pire. Cela dit, ce n’est pas comme si cela le dérange outre mesure puisqu’il peut ainsi déverser sa haine sur des pirates en naviguant parmi les « Salopards ». Mais malheureusement pour lui, la Marine ne se résume pas à simplement pourchassé du forban. Parfois, celle-ci se doit d’agir selon les ordres du gouvernement mondial car l’un de ses rôles est et restera toujours d’être son bras armé. Pour l’heure, l’équipage a pour ordre de se rendre sur East Blue et de rejoindre une de ses îles. Il semblerait que la vieille a été chargée de ramener un fruit du Démon qui se trouve en possession du chef de gang local. Autant dire que jouer les coursiers pour le compte de bureaucrate bedonnant n’est pas le genre de mission que l’équipage des « Salopards » aime à accomplir.

Cependant les ordres sont ce qu’ils sont, et c’est donc pour cela que le bateau vogue en direction de ladite île. Toutefois le moral des hommes n’est pas vraiment au beau fixe alors que le vaisseau de guerre aborde le quai du petit port. Une troupe de soldats, menée par Baba-sama et secondée par Shun, met pied à terre avant de prendre la direction du centre-ville. Les rues désertes n’annoncent rien de bon alors que certains volets claquent au passage de la cohorte de Marines. D’après les informations qui ont été fournies par leur supérieur, le groupe se dirige sans grand problème jusqu’à un bâtiment censé contenir l’objet de leur mission. Les ordres sont alors donnés, et chaque homme sait ce qu’il doit faire. Shun reste quant à lui auprès de Baba-sama avec laquelle il entre dans l’édifice en passant tranquillement par la porte d’entrée. Débaroulant à l’intérieur, le duo est plutôt surpris de n’y trouver quasiment personne. Quasiment, parce que les lattes du parquet du premier étage grincent et trahisse la présence d’un ou plusieurs individus. Ils s’engouffrent alors dans les escaliers, la vieille en tête et le jeune Lieutenant sur ses talons. Une fois en haut des marches, ils se retrouvent devant une double porte en bois qui laisse de nouveau échapper du bruit. Ni une ni deux, ils bondissent et défoncent ladite porte dont le bois se brise dans un terrible fracas.

Ils atterrissent alors dans un bureau relativement spacieux mais se retrouvent aussi face à un individu plutôt massif. D’abord surpris par cette entrée fracassante, il reprend très vite ses esprits et ouvre en vitesse un des tiroirs du bureau. Ne lui laissant pas plus de temps pour agir, Shun s’élance et saute par-dessus la table pour attaquer. Ses deux pieds joints s’écrasent sur le torse de l’homme qui se retrouve propulsé contre le mur du fond. Profitant alors de l’impact qui a du sonner l’individu, il se retourne pour constater du tiroir à demi tiré qui laisse entrevoir une arme à feu. Shun s’en saisit et s’approche du criminel, bientôt rejoint par sa supérieur qui avait eu le temps de dégainer pour couvrir son subordonné au cas où. Le duo de Marine fait alors face à l’homme qui récupère doucement de l’attaque et en profite pour l’entraver grâce à des menottes en Kairouseki. Tout simplement parce qu’ils ne savent pas si celui-ci est un maudit ou s’il a eu le temps de manger le fruit qu’ils sont venus chercher.

«Bordel mais vous êtes qui !?»


«Vous êtes en état d’arrestation. Veuillez décliner nom et identité.»


«Je… je ne suis qu’un modeste commerçant, je suis innocent !»


Baba-sama s’accroupit avant de déposer la bouche du canon de son arme contre la tempe du cher monsieur, elle l’appuie ensuite en espérant lui dénouer la langue.

«Les innocents ne gardent pas d’arme cachée dans un tiroir. De plus…»


Dit-elle tout en farfouillant dans l’une de ses poches, elle en ressort un bout de papier plié en quatre.

«… tu sais ce que c’est que ça ?»


L’homme semble avoir deviné la nature de ce que la vieille lui tend, celle-ci l’ouvre donc et l’agite pour lui redonner un semblant de rigidité. Baba-sama échange plusieurs regards entre la feuille et le visage de l’homme lui faisant face, et son sourire ne fait que croitre. Elle retourne donc le feuillet pour le montrer au soi-disant innocent assis le cul par terre.

«C’est drôle on dirait ton portrait craché si tu veux mon avis.»


Plus de doute possible, ni de mensonges car l’affiche n’est rien de moins qu’un avis de recherche de notre bon monsieur ici présent. La photo est d’ailleurs plus que véridique et ressemblante comme deux gouttes d’eau. Toujours debout et en retrait, Shun laisse sa supérieur agir à sa guise sans pour autant quitter des yeux le criminel. Actuellement en train de se mordre la lèvre inférieure suite à sa déconfiture, il adresse depuis le début de l’interrogatoire des coups d’œil furtif et inquiet en direction d’une des imposantes armoires du bureau. Croyant qu’ils étaient là uniquement pour lui, le hors-la-loi est soudain pris d’un désir de confession et de coopération. Il demande, supplie même, avec un certain entrain que le duo de Marine l’arrête et l’emmène sur le champ pour lui faire payer ses crimes. Ses demandes font de plus en plus insistantes alors que Shun suit son instinct et prend la direction de la fameuse armoire. Le meuble en bois massif est pourvu d’une serrure qui condamne ses portes closes, et le Lieutenant à beau tirer dessus rien n’y fait. Il se retourne donc vers le repris de justice menotté au sol en lui tendant la main paume ouverte.

«La clé ! Vite !»


Après quelques secondes sans réponses, c’est Baba-sama qui se met à fouiller l’énergumène mais hélas sans grand résultat. Shun soupire et se place légèrement de côté par rapport à la serrure, il arme le chien du pistolet qu’il tient et vise. Plaçant son autre main pour protéger son visage de possibles éclats, il tire et fait littéralement sauter la serrure pour ne laisser qu’un trou en son lieu et place. La porte s’entrouvre légèrement à cause du choc et de cette liberté de nouveau retrouvée. L’officier l’ouvre donc avec précaution et découvre un amoncellement de bric à brac, mais sur l’une des étagères trône un petit coffre. Shun l’attrape et l’emporte pour le déposer sur le bureau alors que sa supérieure abandonne quelques instants le prisonnier pour rejoindre son subordonné. Et alors qu’ils s’apprêtent à l’ouvrir pour savoir ce qu’il contient, un brouhaha retentit dans les escaliers avant que le reste des soldats ne débaroulent à leur tour dans le bureau. Étant depuis le début posté tout autour du bâtiment pour le sécuriser, le coup de feu de Shun les a avertis et ils ont donc investi les lieux. Les fusils en joue se baissent en voyant que le bruit de détonation n’est qu’une fausse alerte tandis que certains commencent déjà à redescendre au rez-de-chaussée. Le Lieutenant et Baba-sama termine finalement ce qu’ils ont commencé et ouvre donc le coffre qui attend patiemment sur la table. À l’intérieur de celui-ci ils découvrent ce qui doit sans aucun doute être un fruit du Démon, étant donné sa forme plus qu’étrange. Une couleur violette et constitué d’une sorte d’ensemble de gouttes tandis qu’un feuillage vert compose sa pousse. Ayant donc acquis ce qu’ils sont venus chercher, Baba-sama referme le coffre et le confie à son bras droit Shun. Les soldats toujours présents se saisissent du criminel et l’emmène alors qu’ils sont suivis de leur supérieur et du Lieutenant tenant le coffiot sous son bras.

Tout ce beau monde sort finalement du bâtiment alors que certains volets s’entrouvrent juste suffisamment pour observer le fameux spectacle. Et petit à petit en voyant menotté celui qui terrorise depuis un long moment cette ville, les gens craintifs commencent à sortir de leur maisons et cachettes. De plus en plus, les acclamations montent pour remercier les courageux Marines d’avoir enfin capturer leur oppresseur. Reprenant quant à eux leur route, la troupe se fait bientôt aborder par un petit vieillard tout rabougris qui leur propose de venir boire un coup à sa taverne. Celui-ci souhaite les remercier et leur offre même de boire et manger à l’œil. D’abord réticente la vieille décide finalement, devant l’instance du Tavernier et de celle de ses soldats, d’accepter l’offre. Le prisonnier est d’abord sécurisé dans un coin du bar tandis que les hommes s’installent non sans un grand sourire. Le barman et une charmante serveuse commence alors à leur servir des pintes de bière bien mousseuses. Ça boit, ça rit et ça se détend, parce que ce n’est pas tous les jours que l’on peut profiter de la reconnaissance du peuple que l’on vient de sauver. Shun lui aussi se paye une bonne bibine tout en gardant un œil sur le coffre qui a placé juste sous son pied. Mais alors que le Lieutenant observe les soldats profiter de ce repos bien mérité, ses yeux se posent sur leur prisonnier. Celui-ci ne semble pas tirer la gueule comme le font d’habitude les criminels attrapés, on dirait même qu’il sourit ! Hélas le contact visuel est rompu lorsqu’il sent la main de sa supérieure se poser sur son épaule. Celle-ci s’installe à ses côtés et lui tend son verre pour trinquer. Peut-être que Shun avait simplement rêvé…

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Dim 6 Avr - 18:48

Arrivée dans l'île



L'air était frais, agréable, reposant. Le jeune homme se trouvait au gouvernail de son petit navire et la brise marine lui caressait le visage et les cheveux. Il avait pris la barre pour laisser Cloé se reposer vu qu'elle avait manoeuvré toute la journée durant. Ils avaient enfin pu quitter l'île sur laquelle ils se trouvaient mais ils manquaient de provisions. Le jeune homme devait donc garder le cap jusqu'à la prochaine île où ils pourraient faire halte.

Mine de rien, il était ravi, son voyage et ses aventures allaient enfin pouvoir commencer. Il avait vraiment hâte de former un équipage complet pour pouvoir quitter East Blue. Une certaine idée lui germait dans l'esprit à présent qu'il pouvait se déplacer presque librement. Il voulait revoir sa famille. Cela faisait vraiment trop longtemps et ils lui manquaient. Il se surprenait à rêver qu'ils vivaient paisiblement maintenant que la bande de BigJack avait été capturée. Son père avait sûrement pu redorer le blason de la forge des Rigell. Le maudit l'espérait vraiment, mais la place du jeune homme était sur la mer à présent et plus dans une forge familiale. Il soupira en regardant une ligne de terre se dessiner peu à peu sur l'horizon. Il ne voulait pas crier Terre pour ne pas déranger sa belle. De plus, il avait suffisamment vu faire l'équipage de Rey pour pouvoir accoster tout seul ce petit bateau. Il pria une nouvelle fois pour eux, il regarda le ciel et ferma les yeux quelques instants.

Il mit une petite heure à atteindre le port de l'île et le soleil commençait à se coucher. Il avait remonté les voiles depuis un moment maintenant et il perdait de la vitesse, il manoeuvra de façon à bien pouvoir amarrer son navire. Il jeta l'ancre et alla fixer le bateau grâce à un cordage épais. Il griffonna un mot à Cloé lui disant qu'il était parti chercher des provisions et qu'ils quitteraient cet endroit dès le lendemain. Il l'accrocha au mur en face de la porte de la chambre puis il sortit. Il fit signe à ses trois canaris préférés de rester sur le bateau et de le garder en son absence.

Le jeune homme sauta du navire et s'étonna de l'activité encore fleurissante sur le quai à cette heure-ci. En effet, des tas d'hommes un peu louches s'affairaient un peu partout sur le port et étaient surtout localisés non loin d'un bateau de la Marine. Le jeune homme le reconnut aussitôt car il était sacrément impressionnant et portait un énorme drapeau blanc avec le sigle de la Marine. Le jeune homme se dit qu'il devrait sûrement faire profil bas histoire de ne rien risquer. Il n'était pas connu sur cette mer mais il se devait de rester prudent.

Il déambula dans les rues quelque temps à la recherche de boutiques mais il ne trouva rien. Il était arrivé trop tard peut-être, et tous les commerçants avaient dû fermer leur échoppe. Le jeune homme soupira et décida d'aller dans un bar. Il pourrait ainsi acheter un peu à manger et en emporter à Cloé qui devait sûrement dormir à poings fermés. Ils avaient passé une rude journée, Cloé n'était pas novice en navigation, cependant, manoeuvrer un tel bâtiment à deux était vraiment éreintant, surtout pour une jeune femme ne possédant pas trop d'endurance.

Il rentra donc dans le premier lieu de vie qu'il trouva. Manque de chance, il était blindé de Marines. Il déglutit et prit son air sérieux, il tenta de rester serein et se dirigea vers le comptoir.

- Bonsoir, je voudrais deux plats du jour, dont un à emporter. Pourriez-vous faire celui-ci un peu plus tard quand je quitterai votre établissement je vous prie ?

Le tavernier acquiesça et ordonna à son cuisinier de préparer un plat du jour qu'on lui apporta quelques minutes après. Il avait aussi commandé un verre d'eau car la dernière fois qu'il avait bu ne lui avait pas vraiment réussi. Il sourit en repensant aux aventures de Yao, Igmir et lui. Il se demandait comment ils allaient ces deux-là, sûrement encore en train de se fourrer dans des coups foireux. Il réprima un petit rire et commença à manger son repas.

Tout semblait bien se passer dans la salle. Les soldats paraissaient détendus et quelque peu ivres, ils devaient sûrement fêter une mission accomplie avec un franc succès. Le maudit osa se retourner pour jeter un coup d'oeil. Ils étaient vraiment nombreux et semblaient bien s'amuser. Son regard s'attarda par la suite sur un type en costard qui avait les mains dans le dos. Il était assis à côté d'une vieille et d'un gars aux cheveux noirs et aux yeux perçants. Le gars en costume n'avait rien d'un Marine, c'était peut-être leur proie. Il n'avait pas l'air inquiet et semblait sourire en baissant la tête de manière que personne ne puisse le voir.

Le maudit trouva cela louche, mais ce n'étaient en rien ses affaires. Il laissa donc faire et continua de manger. Les minutes passèrent et des cris retentirent au-dehors. Les portes de la taverne s'ouvrirent en fracas laissant entrer un citoyen horrifié s'exprimer. Il peina à reprendre son souffle et finit par crier.

- Vite, aidez-nous ! Un navire brûle sur le port !

Keld lâcha sa fourchette et un frisson lui parcourut le dos. Etait-ce le sien ? Il se leva d'un bond et se précipita dehors, bousculant au passage le pauvre malheureux. Il courut à en perdre haleine vers les quais et s'immobilisa, stupéfait. D'immenses flammes s'élevaient dans les airs créant aussi un amas de fumée nauséabond. Le ciel était devenu noir à cause de la nuit rendant le spectacle encore plus impressionnant et perturbant. Cela lui rappela le Cornellia prenant le feu au large, emportant au passage tout l'équipage de Rey vers un repos éternel. Cette pensée lui fit extrêmement mal. De grosses gouttes de sueur perlaient sur le front du maudit puis il regarda d'où les flammes provenaient.

Elles prenaient leur base du bateau des Marines. Keld fut soulagé de voir que son ketch n'était pas touché. Soudainement, une chose étrange attira l'oeil du maudit. Il put voir une bonne cinquantaine de types en costume attendre alignés et les bras croisés. Il avait un mauvais pressentiment. C'était peut-être la contre-attaque de hors-la-loi envers les Marines. Ces types seraient sûrement peu scrupuleux contrairement aux soldats de la force maritime et des dommages collatéraux ne les gêneraient sûrement en rien.

Le jeune homme réprima un autre frisson, se précipita vers son bateau pour le mettre à l'abri et éviter qu'il ne se fasse toucher par les flammes. Cloé et Kyubey étaient à l'intérieur et il ne devait rien leur arriver. Sur le port, on ne pouvait entendre que le craquement du bois sous les flammes. Tout le reste était sacrément calme. Une pression menaçante s'était installée et cela risquait d'être très dangereux.

Deux ou trois types se dégagèrent de la formation pour suivre le maudit. Keld leva les mains et dit qu'il ne voulait pas de problème et qu'il voulait juste déplacer son bateau pour ne pas le retrouver brûlé. Les gars s'arrêtèrent et laissèrent le jeune homme faire. Ils ne devaient en avoir qu'après les marines, vu leur indifférence à l'égard du maudit. Keld put alors déplacer son navire de quelques dizaines de mètres et accoster sur une plage non loin de là. Il avait évité le pire. Maintenant, il devait garder un oeil sur la scène pour s'assurer qu'il n'arriverait rien à son bateau et son semblant d'équipage.

Il quitta une nouvelle fois son navire et se redirigea vers le port. Il se plaça dans un endroit en hauteur pour observer ce qui se passerait. La tension était vraiment palpable. Il entendit alors des bruits de pas rapides dans la rue. Il y jeta un coup d'oeil et vit que c'étaient les Marines. Les pauvres n'étaient qu'une vingtaine a tout cassé, ils allaient sûrement se faire massacrer. Le jeune homme les regarda se diriger vers le futur champ de bataille en se grattant le haut du crâne.

Allait-il les aider ou tout simplement regarder ?
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Dim 6 Avr - 21:21


Une mission aux allures de promenade de santé
feat. Keld Rigell

Tranquillement installés, les Marines profitent et la détente bat son plein à l’intérieur de la taverne. La plupart des soldats enquille moult bière tant et si bien que certains d’entre eux commencent à être sérieusement éméchés. Au côté de Shun, Baba-sama descend elle aussi plusieurs pintes sans montrer des signes d’ébriété. Elle rigole de plus bel en toisant ses hommes comme étant de vulgaire petit joueur sans endurance. Pas très adepte de la boisson, le Lieutenant a tout juste attaqué sa première bibine, trop sérieux qu’il est pour se détendre dans un moment pareil. C’est donc tout naturellement que le jour commence petit à petit à décliner, baignant la salle d’une couleur orangée. Lorsque finalement les lumières s’allument pour percer l’obscurité de la nuit, la porte d’entrée du bar s’ouvre pour laisser entrevoir un jeune homme. Passant le pas, il se fige soudain en voyant autant de soldats regroupés au même endroit. Un long silence s’établit alors que l’inconnu décide tout de même d’entrer pour ensuite rejoindre le comptoir du bar. Durant son trajet, les rires et les chants reprennent de plus bel alors que Shun ne quitte pas l’individu des yeux. Celui-ci lui lance d’ailleurs un furtif regard après s’être rapidement entretenu avec le tavernier. Le Marine se demande si la réaction qu’il a décelée chez le jeune individu était bel et bien de la surprise ou si celui-ci cache quelque chose. Mais très vite les coups de coudes de ses camarades qui le chambrent sur sa faible descente lui font oublier toutes ces veines suspicions.

Et alors que chacun semble pour une fois profiter des biens faits d’un peu de détente, un citoyen complètement affolé débaroule en trombe dans la taverne. Celui-ci hurle comme quoi un des bateaux du port est en flamme, et le pauvre homme se fait presque immédiatement bousculer par l’inconnu du comptoir. Shun se lève d’un bond alors que son pied reste vissé sur le coffre dont il est responsable. Sa supérieure se lève à son tour alors que les Marines plus très sobres commencent à s’affoler. Frappant du poing sur la table, la vieille rétablie le silence alors qu’un rire mauvais s’élève dans ce silence de mort. Les regards se rivent alors vers l’origine de ces ricanements malsains et découvrent le prisonnier en train de se bidonner à s’en décoller la rate. Dans la salle c’est l’incompréhension la plus totale et un coup de botte sur le criminel ne fait qu’accentuer ses railleries. Celui-ci se redresse finalement en appuyer son dos contre le mur du bâtiment, mais toujours assis sur le sol.

«Est-ce que vous avez vraiment cru que vous alliez vous en sortir comme ça ? Mes hommes ne s’étaient simplement qu’absentés. Et maintenant qu’ils sont revenus, ils veulent le retour de leur chef.»


Pas de chance pour le bonhomme, Baba-sama n’est certes pas saoule mais pas complètement sobre non plus. Légèrement à fleur de peau, sa patience et son caractère de cochon arrivent facilement à leur limite. C’est donc un violent coup de semelle qui encastre la tête du hors-la-loi dans le mur sur lequel il s’appuie. Bien entendu l’attaque l’a complètement sonné, mais heureusement pas tué. Les hommes se regroupent même si dans leur condition actuelle, les plus sobres portent bras dessus bras dessous les plus ivres. Shun quant à lui attrape et fourre sous son bras le coffiot contenant le fruit du Démon. Et c’est donc une troupe plutôt bancale qui rejoint avec hâte le port afin de connaître la nature de tout ce remue-ménage. L’odeur de brûlé arrive assez rapidement aux narines des soldats alors qu’un épais nuage noir recouvre et cache le ciel de sa voûte étoilée. Tout en se rapprochant de plus en plus vers le port, on croirait presque que celui-ci brille comme en plein jour tant les flammes l’illuminent. Les crépitements du feu et le son du bois qui craquent n’annoncent rien de bon alors que la cohorte se retrouve devant un mur d’hommes. Les individus, tous alignés et aux allures sombres, baignent dans l’ombre causée par le brasier du navire des « Salopards ». En bon officier supérieur, la vieille s’avance de quelques pas au-devant de cette ligne de barrage.

«Nous sommes la Marine ! Savez-vous seulement à qui vous vous…»


Ne lui laissant même pas le temps de finir sa phrase, un coup de feu retentit et le projectile atteint Baba-sama en plein torse. Tanguant un instant, elle reprend soudainement ses appuis en faisant face toujours debout devant ses agresseurs.

«Vous croyez vraim…»


Une seconde détonation met de nouveau fin à ses veines menaces, alors que la vieille femme vacille. Derrière elle le temps semble s’être arrêté tant l’action n’a duré qu’un battement de cils. Shun lâche le coffre qui s’écrase dans la poussière afin de réceptionner le corps de son mentor avant qu’il ne touche le sol. Arrivant à la saisir à temps, il se retrouve emporté par l’élan de la chute et tombe à son tour en jouant un rôle de matelas pour sa supérieure blessée. Trop concentré par le sort de son maître, il ne réalise pas le boucan des tirs de fusil qui fusent au-dessus de sa tête. Les Marines, maladroits à cause de l’alcool, ne réussissent pas à se regrouper pour former une ligne de défense et ses camarades tombent alors les uns après les autres sous les salves qui les atteignent. Se dégageant finalement en partie du corps de Baba-sama, Shun se rend alors compte qu’elle n’est pas mourante mais bel et bien morte. Comme le prouvent sa bouche entrouverte, ses yeux vides et fixes à demi-révulsés ainsi que la froideur qui s’échappe désormais de son corps.

Le jeune Lieutenant se sent une nouvelle fois écrasé sous le poids de la mort qui lui enlève tous ceux à qui il tient. Hébété par le choc, le temps semble avoir ralenti sa course devant son regard qui parcourt ce qui l’entoure. Ce n’est plus un combat que les deux camps se livrent mais plutôt une exécution en bonne et due forme. Une balle l’atteint finalement à l’épaule et le choc de l’impact le couche tout en le faisant tourner sur lui-même. Son visage rencontre la dureté du sol alors que la poussière recouvre sa joue. La balle a certes traversé, mais la blessure le fait atrocement souffrir et paralyse son bras. Dégageant difficilement ses jambes de sous le cadavre de son mentor, il rampe vers ce qui reste de ses compagnons tout en regardant à droite et à gauche l’air affolé. Sans vraiment regarder où il va, sa main percute la surface dure et froide du métal. Son regard se focalise vers l’obstacle qui entrave soudain sa route et tombe littéralement nez à nez avec le coffre que contenant ce qu’ils étaient venus chercher. Ce même coffre sur lequel sa supérieure lui avait demandé de veiller. Étrangement cet objet devint à ses yeux la chose la plus précieuse, il se met à alors à se recroqueviller autour de celui-ci comme pour le protéger de toute agression. Hélas son dos se tend brusquement car le voilà atteint d’un second projectile qui a traversé le bas de son dos. Ce nouveau coup semble lui avoir remis les idées en place, et dans un dernier effort Shun ouvre le coffret. Toujours bien à l’abri dans son écrin, le fruit étrange semble être la seule chose capable de le sauver lui et les rares survivants de son équipage toujours vivant.

Le lieutenant ne prend pas le temps de réfléchir à ce que pourrait être sa vie une fois qu’il aura croqué dedans mais il s’en moque. Et c’est donc les yeux humides et les larmes coulant sur ses joues qu’il mord à pleine dent dans ce fruit maudit…

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Dim 6 Avr - 22:53

Combat



Keld assista à la scène sans pouvoir réagir. Tout se passait si vite. La pauvre vieille qui prit la parole s'était fait tirer dessus avant même de pouvoir raisonner les agresseurs. Puis de nombreuses détonations se firent entendre tuant la plupart des soldats dans les parages. Comment pouvaient-ils éviter une cinquantaine de balles tirées en même temps ? C'était tout bonnement impossible. Keld se leva mais une pensée lui traversa l'esprit. Si jamais il aidait ces pauvres marines, il risquerait de mettre en danger Cloé et son bateau. Et cela, il ne le voulait pas. Il hésita quelques instants en regardant la scène d'un oeil horrifié. Son regard se posa sur le cadavre de la vieille qui se mit à bouger sans raison, il y regarda de plus près et vit le jeune homme aux cheveux noirs tendre la main vers une sorte de coffre, il se recroquevilla autour. Il prit une balle dans le dos mais il réussit à ouvrir le coffre. Un des sourcils de Keld se souleva en le voyant mâchouiller quelque chose. Que faisait-il ? Etait-il en train de manger ?

Les tirs s'arrêtèrent et les gars en costumes commencèrent à bouger, se dirigeant dangereusement vers le garçon. L'un d'eux se dégageait du lot car il était plus grand et marchait donc plus vite. Il arriva vers le jeune homme. Il leva la jambe et le frappa dans le dos. Keld fronça les sourcils. Quels lâches ! Il réfléchit quelques secondes. Le maudit pouvait tous les détruire en un seul instant comme il l'avait fait avec les hommes de Marvin. S'il se dépêchait, il pourrait éviter que son bateau ne soit touché. Il pointa deux doigts en direction du grand type et tira une balle de cendres incandescentes. Cela ne le tuerait pas car Keld avait des principes, mais cela l'assommerait pour un bon moment. La balle l'atteignit en plein dans la tempe avant qu'il ne puisse asséner un second coup.

Il sauta ensuite de son perchoir et se présenta devant les types. Il déploya des cendres incandescentes tout autour de lui pour paraître plus menaçant. Les types semblèrent totalement pris au dépourvu, ils lui tirèrent dessus mais toutes les balles le traversèrent. Un sourire se dessina sur le visage du maudit et sans autres mots, il tourna sur lui-même pour déployer plus de cendres. Il se propulsa ensuite sur les ennemis les plus proches et s'en débarrassa en à peine une seconde. Ces gars n'avaient rien d'extraordinaire, ils avaient juste des jouets et savaient s'en servir. Ils n'avaient aucune capacité spéciale.

La foule se dispersa et laissèrent le jeune homme aux cheveux noirs en paix car ils se concentraient désormais sur le maudit. Mais un groupe se détacha et se dirigea vers le bateau du jeune homme. Keld réagit rapidement et alla s'en défaire. Il les mit hors d'état de nuire en peu de temps et revint devant les autres.

- Votre patron est dans la taverne de la ville ! Récupérez vos blessés et partez. Vous ne pourrez rien contre moi !

Un des types fit signe à d'autres qui se dirigèrent maintenant vers le centre-ville. Cependant, ils n'avaient pas l'air de vouloir se retirer. Ils continuèrent d'avancer vers le maudit. Keld voulait que cela s'arrête là mais il ne pouvait s'empêcher de sourire devant la bêtise et l'arrogance de ces gars. Il répéta sa menace cependant, cela ne les arrêta toujours pas. Keld pointa deux doigts vers les types et tira en plein dans la figure de certains. Il s'arrêtèrent enfin.

- Je peux vous toucher, mais ce n'est pas votre cas ! Prenez vos blessés et partez !

Quelques-uns de ces gars s'enfuirent comme des lâches, cependant, les autres restèrent sur leur position. Keld s'avança alors vers eux et il sourit une fois de plus en les voyant reculer. Un des types tira une nouvelle fois entre les deux yeux du maudit mais cela ne l'atteignit pas. Le jeune homme soupira en continuant d'avancer.

- Dernière chance.

Ils ne bougèrent toujours pas. Keld tira de nouvelles salves qui atteignirent toutes leur cible. C'était ironique, avec un pistolet ou un fusil dans les mains, le jeune homme était incapable de viser juste, de même qu'avec une arme blanche. Il n'était doué avec aucun arme. Cela le peinait avant de recevoir ses pouvoirs mais à présent, il s'en fichait. Ses adversaires tombaient comme des mouches, tous assommés. Mais il en avait encore beaucoup à vaincre pour être définitivement tranquille.

Son regard se reposa sur le jeune homme aux cheveux noirs, il espérait qu'il allait bien. Finalement son bateau ne risquait rien pour le moment et il avait bien fait de venir à son secours. Il aurait dû agir plus tôt cependant, cela aurait évité à tous les Marines de se faire massacrer. Il ne lui manquait plus qu'à passer à la vitesse supérieure. Il se dispersa en cendres tout autour du reste des bandits et usa de la même technique lors de son combat avec Ren, cette fois à plus grosse échelle. Ils tombèrent tous les uns après les autres jusqu'à ce qu'il n'en reste plus. Certains avaient dû réussir à s'enfuir mais il s'en fichait, ils allaient sûrement retrouver les autres à la taverne car il les avait visiblement effrayés.

Les cendres disparurent, pour la plupart consumées par leur propre flamme, alors que les autres devenaient de la suie sur le sol en bois. Le maudit se dirigea ensuite vers l'homme à terre près du coffre. Il ne réussit pas à voir s'il était toujours en vie ou non. Il jeta un coup d'oeil aux autres cadavres pour voir s'il n'y avait pas des survivants. Personne. Keld jura et entendit de nouveaux pas précipités dans la rue menant vers leur position.

Une bonne vingtaine de types arrivèrent avec le mec que Keld avait vu plus tôt dans la taverne. Apparemment, il en avait raté plus d'un. Keld était de nouveau prêt à en découdre cependant, il se sentait faiblir. Il avait dispersé trop de cendres pour bien récupérer et continuer à se battre. Quelle plaie pensa-t-il, il n'avait plus assez de jus pour se défendre convenablement. Il manquait encore d'entraînement.

Cela sentait le roussi pour le maudit et pour son bateau. Maintenant qu'ils étaient revenus et plus que remontés, il allait devori se démener avec le corps à corps pour s'en tirer. Il se mit en position et leur fit signe de venir. Cette provocation fit son effet. Le chef dit à ses hommes de s'arrêter et il s'avança les bras largement écartés un grand sourire aux lèvres, apparemment, ils avaient trouvé la clé qui entravait ce gars.

- Mon bon ami, tu es seul contre vingt hommes valeureux et prêts à donner leur vie pour moi. Tout ce que je veux, c'est récupérer ce qui m'appartient ! J'ai du granit marin dans mon arme et je doute que tu y résistes. Sois sage et je ne te ferais rien.

Keld ne savait pas que c'était du bluff, mais il ne prendrait aucun risque, la dernière fois qu'il avait touché du granit marin, cela lui avait transpercé l'épaule. Il leva les mains et laissa ce type s'approcher du coffre près du jeune homme aux cheveux noirs. Il vit qu'il était vide et il se mit à aboyer comme un chien.

- Tu me l'as volé !? Rends le moi chien !

Avant que Keld ne puisse faire quoi que ce soit, le type braqua un pistolet sur lui et tira. Le maudit ferma les yeux mais rien ne se produisit. La balle l'avait traversée sans lui faire de dégâts.
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Lun 7 Avr - 15:39


Une mission aux allures de promenade de santé
feat. Keld Rigell

Mangeant comme le parfait des affamés, la vue de Shun commence à se troubler. D’une part à cause des larmes qui remplissent ses yeux mais aussi à cause des deux blessures par balles qu’il a reçues et qui petit à petit le vident de son sang. Le fruit est devenu horriblement mauvais après la première bouchée, sans compter que cette saveur s’est mélangée au goût métallique du sang qui emplit sa bouche. Pourtant le Lieutenant termine sans broncher l’intégralité de son « repas », qui pourrait même être le dernier. Comme suite à ça, la vue déjà trouble du jeune homme se voile complètement et celui-ci tombe dans l’inconscience. Il ressent malgré tout le coup qu’un des agresseurs lui porte au niveau du dos, souffrant toujours de l’une des balles qu’il a reçue. Enfermé dans ses songes, il crie à en perdre haleine, il aimerait se battre et venger la mort de ses camarades Marine. Mais il est seul, isolé dans un océan de Ténèbres plus noir que la nuit la plus profonde et il fait si froid. Se croyant mort il commence à se détendre, à accepter son sort aussi injuste qu’il soit. Depuis son incorporation il savait que la vie d’un soldat n’est pas rose et que le danger est son pain quotidien. Mais jusqu’à aujourd’hui il avait toujours eu quelqu’un pour l’aider, le guider et le sauver lorsque les choses allaient vraiment mal. Hors en ce jour il fait de nouveau face à cette terrible épreuve, celle de voir mourir ses proches, ses amis, ses frères, encore une fois emportés hors de ce monde. Mais cette noirceur qui jusqu’à maintenant lui faisait peur. Ces ténèbres que contient son cœur. Tout lui semble bien moins horrible, ils l’appellent et l’invite même sur le chemin tortueux de la destruction. Le destin avait été sans pitié avec lui ? Eh bien à son tour il serait sans pitié, il répandra la peur et la terreur dans le cœur des hommes. À cet instant, il lui fallait devenir le tueur qu’il s’était toujours refusé d’être, il allait devenir la Mort.

Les yeux de Shun s’ouvrent alors que le calme est revenu sur le champ de bataille. Il entend des hommes parler mais leurs mots ne sont que bruits à ses oreilles. Puis quelque chose approche, un homme, et ses pas ne s’arrêtent qu’à quelques centimètres du Lieutenant toujours allongés. Reprenant doucement ses esprits, il constate que ses blessures ne le font plus souffrir, mieux encore, qu’elles semblent avoir complètement disparu. Ses oreilles cessent enfin de bourdonner et il comprend que l’homme à sa portée n’est rien de moins que le chef de ceux qui sont responsables du massacre, celui qu’ils avaient il n’y a pas si longtemps mis aux fers. Et tandis que celui-ci semble s’égosiller sur quelqu’un, l’accusant de lui avoir volé le bien que Shun a ingurgité, le Lieutenant se laisse doucement tomber sur le dos pour se retrouver allongé les yeux vers le ciel. Parfaitement immobile la rage commence à bouillir en lui, tant et si bien que le tir de pistolet que l’énergumène assène marque son point de départ. Tout son corps semble admirablement bien répondre tandis que le jeune homme se redresse toujours placé dans le dos du tireur. L’un des hommes prévient finalement son chef en voyant un survivant se relever parmi les cadavres. Le boss se retourne et la terreur s’affiche sur son visage, car devant ses yeux se tient le visage de Shun à moitié recouvert d’une brume épaisse noire. D’un geste vif, les mains du Lieutenant agrippent le crâne de l’homme tandis qu’il commence à enfoncer ses pouces dans les yeux du forcené. Hurlant à la mort alors qu’il se fait littéralement et doucement crever les yeux, de nouveaux tirs retentissent. C’est justement l’individu désormais aveugle qui essaye de vider son chargeur dans l’estomac de son tortionnaire. La douleur assaille une nouvelle fois le jeune homme qui tombe à genoux devant l’homme aux orbites pissant le sang. Celui-ci s’agite de gauche à droite en tirant ce qui lui reste de balles, déboussolé d’avoir désormais perdu ses deux yeux.

Cette fois, Shun est conscient pour voir les ténèbres qui recouvrent son ventre pour en absorber ses blessures. Et c’est simplement après quelques secondes qu’il a de nouveau la force de se relever sans que rien n’y paraisse. Enivré par cette soudaine toute-puissance, il agrippe ce qui reste du chef des bandits et lui brise la nuque sans sommation. Sa colère mélangée à sa rage répand ses ténèbres sur toute la surface du sol qui l’entoure sans qu’il s’en rende compte. En effet, Shun est là, planté sur ses jambes légèrement fléchies à dévisager ce qui reste de Hors-la-loi, les mains crispées et la respiration haletante. Aidées par la nuit, les ténèbres s’élèvent comme une ombre menaçante et grimpante recouvrant le terrain poussiéreux. Peu importe ceux qui l’entourent, amis ou ennemis, il s’en moque. Certains hommes s’enfuient devant cette vision de cauchemar alors que les plus braves, mais aussi les plus inconscients, restent sans bouger tandis que la brume ténébreuse les atteint. Et c’est alors que le Lieutenant se met à hurler, à cracher la haine qu’il ressent en cet instant.

«VOUS ALLEZ TOUS CREVER BANDE DE SALE ENFANT DE PUTAIN !! JE VAIS VOUS DÉCHIQUETER !! VOUS DÉPECER COMME DE VULGAIRES ANIMAUX !!»


Soudain les ténèbres semblent happer tout ce qu’elle a recouvert, écrasant d’une terrible force d’attraction les hommes et les objets. Certains bâtiments se désagrègent, les cadavres de Marines s’enfoncent lentement alors que les êtres humains pris dans ce gigantesque trou noir se font petit à petit absorber par la brume. Tout en respirant fort, Shun s’avance vers ce qui reste du groupe plutôt paniqué de criminels. En chemin il se saisit d’un sabre que porte l’un des soldats morts pas complètement absorbé tout en continuant sa terrifiante avancée. Certains hommes lui tirent dessus mais outre le fait de le ralentir, rien ne semble pouvoir l’abattre tant l’adrénaline coule à foison dans son organisme. Arrivant devant le premier des membres du gang, il lui assène un coup d’épée violent qui le décapite à moitié et il réitère la même chose à tous ceux qui passent à sa portée. Tout comme les Marines, ces hommes sont sommairement exécutés dans un véritable massacre quoique certains d’entre eux arrivent à y échapper lorsqu’ils se retrouvent complètement engloutis par les ténèbres.

Mais alors que la plupart des bourreaux sont soit morts soit avalés, Shun récupère progressivement son calme. La brume qu’il avait déployée se résorbe doucement en lui alors qu’il s’effondre de nouveau, cette fois-ci exténué par de tels efforts. La respiration lourde et rapide, il se retrouve allongé sur le dos à regarder les étoiles scintiller dans le ciel au travers des nuages causés par le feu qui petit à petit s’atténue. Il place sa main tremblotante devant lui, alors qu’elle se recouvre d’une légère brume opaque et noire l’espace d’un court instant. Mon dieu ! Qu’est-il devenu ?...

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Jeu 10 Avr - 18:07

Ténèbres



Keld observa la scène, visiblement abasourdi par ce qui se passait sous ses yeux. Le jeune homme aux cheveux noirs s'était relevé d'un coup et avait empoigné le crâne du chef lui crevant les yeux de ses pouces. Keld afficha une grimace, ressentant quelque peu la douleur du pauvre bougre. Il l'avait peut-être mérité, cependant Keld ne pouvait s'empêcher d'éprouver une certaine empathie. Le garçon se fit ensuite tirer dessus à plusieurs reprises, ce qui le mit seulement à genoux. Keld haussa un de ses sourcils. Il s'était pris une salve de balles mais ne tombait pas raide mort ? Avait-il mangé un fruit du démon ? Peut-être était-ce que contenait le coffre ? Le maudit devait rester prudent, en effet, ce type était devenu dangereux d'un coup. Quelques secondes plus tard, le jeune homme vit qu'une masse noire s'étira jusqu'à ses pieds, par réflexe, il sauta hors de portée de ces ténèbres. Il se rendit seulement compte après quelques secondes que cela venait encore du type aux cheveux noirs.

Ne bougeant plus, il regarda certaines des baraques se disloquer, happées par ce noir intense au sol. Le jeune homme hurlait sa rage, ce qui semblait augmenter grandement ses capacités. Keld se reconnut à cet instant en lui, en effet, il avait perdu tout contrôle sur Nighty Town et avait donné quelque chose de similaire, sans pour autant tuer de personnes. Il avait juste laissé place à sa colère et avait brûlé beaucoup de choses. Il secoua la tête pour retirer ces pensées désagréables de son esprit et continua de regarder ce qui se passait. Les pauvres vivants restants se firent à moitié engloutir dans cette brume et le Marine prit une épée qui traînait là et commença son massacre. Certains des gars se firent complètement avaler tandis que les autres perdaient leur tête. D'autres courageaux tentaient encore de lui tirer dessus en vain. Ils ne faisaient que ralentir leur mort.

Dangereux : c'était le seul mot qui résonnait dans la tête de Keld. Heureusement que ce genre de coup ne l'atteignait pas. Il ne craignait rien des balles ou des coups portés quant à sa condition de Logia. Lorsque le jeune homme aux cheveux noirs se calma, le maudit hésita un instant à lui adresser la parole. Il ne savait pas s'il serait hostile envers lui et ses ténèbres étaient terrifiantes. Il avait comme l'impression qu'elles pouvaient lui faire du mal et préféra garder une certaine distance. Se méfier était la seule chose qui pourrait le tirer de cette affaire pour le moins surprenante. Un long silence s'installa alors et Keld finit par le rompre. L'homme était couché sur le dos, il ne l'avait probablement pas vu, il adopta donc une attitude qui se voulait pacifique. Il leva les mains au ciel et l'interpella.

- Hey, ça va ?, demanda-t-il, méfiant.

Il s'approcha doucement, toujours les mains levées vers le ciel.

- Pour info, tes attaques ne me toucheront pas, j'ai moi aussi avalé un fruit du démon. Les balles ou les coups d'épée et autres armes blanches ne me font rien.

Il n'était pas sûr de lui cependant, ces ténèbres... Vraiment terrifiantes. Il chercha vite fait dans sa mémoire et ne se rappela pas avoir vu de pareils pouvoirs, cependant, devant l'inconnu, il préféra faire attention. S'avançant toujours pour jeter un coup d'oeil à ses possibles blessures, il ne vit que les trous causés par les balles sur ses vêtements. Sa peau s'était visiblement réparée d'elle-même. Un autre logia donc, cependant, c'était étrange de voir qu'il souffrait lorsqu'il prenait ces tirs. Les fruits du démon étaient vraiment diverses et variés, tout comme leurs effets. Il s'arrêta non loin de lui, gardant toujours une certaine distance. Il baissa les mains.

- Je suis désolé pour ta perte., dit-il en regardant les endroits où les morts s'étaient retrouvés précédemment avant d'être happés par la brume noire. Crois-moi, je sais ce que cela fait, j'ai moi-même vécu une expérience similaire très récemment.

Il repensa alors à Dean, son meilleur ami et à l'équipage entier du Cornellia. Marvin... Il allait le retrouver lui et son père pour leur faire payer. Il pensa qu'en jouant sur la compassion, cet homme serait moins enclin à l'attaquer. Allait-il le laisser là après tout ce qu'il avait vécu ? Non, il ne le pouvait pas. Keld avait une nature trop gentille pour le laisser seul par la suite. Peut-être l'embarquerait-il pour le lâcher à une base marine la plus proche. Mais était-il vraiment dangereux ? Il ne pouvait pas risquer la vie de Cloé ni celle de Kyubey. Les événements qui se passeraient après choisiront pour lui. Si cet homme osait l'attaquer, il se défendrait bec et ongles pour se défendre. Quitte à le supprimer malgré ses principes. La vie de ses compagnons était désormais beaucoup plus importante que ses dogmes. Après tout, il était hors la loi maintenant et en face de lui se tenait un marine. il ne savait pas s'il était connu sur cette mer mais il ne pouvait pas prendre de risque. Pouvait-il donner son vrai nom ou devait-il en utiliser un autre ? Il réfléchit quelques instants et le seul qui lui venait à l'esprit était celui de son meilleur ami. Il ne pouvait l'utiliser, ce serait bafouer sa mémoire. Il sourit pour paraître le moins hostile possible et finit par reprendre la parole.

- Je suis Keld Rigell. Un voyageur. Je vais d'île en île afin de parfaire mes connaissances dans la forge.

C'était en partie vrai, il était avant cela apprenti forgeron. Même si ce métier ne l'intéressait pas, cela pouvait être une bonne couverture. Il avait de même décidé d'utiliser son vrai nom car si ce type venait à parler à Cloé avant que Keld n'ait pu la prévenir, cela pourrait avoir de graves incidences. Il n'allait pas le laisser moisir dans cette île pourrie non plus.

- Je possède un bateau et je voyage en compagnie de deux amies. Si tu veux, nous pourrions te déposer à la prochaine base marine.

Il réfléchit quelques instants. Après tout, un marine seul n'oserait attaquer si on lui proposait de l'aide si gentiment et ils n'auraient qu'à le déposer non loin d'une base en faisant bien attention de ne pas se faire remarquer. Il finit par tendre sa main, affichant un expression neutre malgré ses craintes. Cacher ses sentiments était devenu une habitude pour lui.

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Sam 12 Avr - 14:32


Une mission aux allures de promenade de santé
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Le feu, qui jusqu’à maintenant illuminé le champ de bataille, faiblit alors que les nuages de fumée se dissipent peu à peu. La lumière orangée des flammes est alors remplacée par la lueur presque fantomatique des étoiles et de la lune. Allongé à regarder le ciel, Shun reste là, immobile, sa poitrine se gonflant jusqu’à en exploser. Petit à petit son esprit embrumé s’éclaircit et lui fait prendre conscience de ce qu’il vient de faire sous le coup de sa colère. Mais contrairement au premier homme qu’il a tué de ses propres mains le jour du massacre de sa tribu, il est ici sûr de la culpabilité de ceux qu’il a fait périr. Mais cela lui a aussi montré à quel point il est faible, faible au point de n’avoir pu sauver que sa propre vie. Mais à présent qu’il semble doté d’un terrible pouvoir, il va pouvoir remédier à cette fameuse faiblesse. La noirceur des ténèbres l’a de prime abord terrorisé, mais la malédiction du fruit du Démon qui coule désormais dans ses veines lui convient. Grâce à elle, il va pouvoir suivre la voie que son mentor Baba-sama a commencé à tracer. À présent, il sait ce qu’il doit faire au nom de ceux qui sont morts et de ce but qu’il s’est juré d’attendre.

Mais pour l‘heure, Shun n’est qu’un simple Lieutenant et qui plus est seul et perdu sur une île d’Est Blue. S’il doit attendre qu’un autre vaisseau de la Marine accoste, il n’est pas près de quitter cet endroit pour continuer sa route. Bien embêter et toujours cloué au sol, il bouge la tête pour observer ce qui l’entoure. C’est là qu’il se rend finalement compte de la puissance qui réside dans ses nouveaux dons. Des morceaux de bâtiment manquent par ci par là alors que le sol, il n’y a pas si longtemps couvert des cadavres de ses camarades, est étrangement désertique. Cela dit, en y regardant de plus près on dirait bien que les environs ne sont pas totalement vidés de toutes âmes humaines. En effet, planté là, un jeune homme s’avance les bras levés comme pour se rendre ou du moins en signe de non-agression. La tête en arrière au maximum, Shun voit donc, à l’envers, l’inconnu qui s’avance vers lui. Une fois suffisamment proche, le Lieutenant reconnaît immédiatement l’individu qu’il a croisé dans le bar et qui s’est précipité à l’extérieur dès qu’on a crié au feu. Certes, il lui avait semblé que cet homme cachait quelque chose lors de son arrivée à la taverne mais celui-ci s’approche désormais du Marine en prenant de ses nouvelles. Fronçant les sourcils, le jeune soldat finit par lui répondre non sans une certaine méfiance dans le ton de sa voix.

«Cela dépend qui le demande…?»


Shun décèle dans les paroles de son interlocuteur que lui aussi se méfie, et semble comme craintif vis-à-vis du jeune Lieutenant. Pourquoi sinon n’arrêterait-il pas de souligner le fait que tout comme lui, il est un maudit mais est insensible aux attaques physiques ? Cela ne fait que confirmer les doutes du jeune homme sur le fait que l’inconnu cache décidément quelque chose. Hélas, Sun est bien trop vidé de toutes énergies pour tenter de faire le malin ou de chercher à en savoir plus. Surtout que ledit individu essaye de faire preuve d’une certaine compassion pour le Lieutenant, peiné par la perte de ses frères d’armes. Certes cela n’arrange rien, mais le jeune homme salue intérieurement la tentative de lui « remonter » le moral, d’une certaine manière. Son interlocuteur finit tout de même par se présenter comme un forgeron en quête de perfectionnement. Intéressant. Le nom, Keld Rigell, ne lui dit en revanche absolument rien. En même temps Shun n’est pas une base de données sur pattes et autant il connaît les quelques gros poissons qui naviguent sur East Blue, autant les petites frappes ne sont pas gravées dans son esprit. De plus, il est à l’heure actuelle pas du tout en position de faire son difficile ou sa fine bouche. Surtout que le fameux Keld lui propose de l’aide en le déposant à la base de la Marine la plus proche. Bien sûr, le Lieutenant est quelques peu surpris par cette soudaine considération de la part d’un parfait inconnu. Mais celui-ci se rappelle ce que Keld lui a dit un peu plus tôt, qu’il a lui aussi connu une situation identique par le passé. Résolu à ne pas chercher la petite bête à celui qui lui propose gentiment de l’aide, Shun se redresse toujours le cul vissé par terre. Assis, il se dresse ensuite difficilement sur ses cannes, tremblotant comme une feuille. Affichant un sourire malgré la fatigue, il acquiesce doucement en tenant son ventre qui le fait tout de même souffrir malgré que son nouveau pouvoir ait absorbé les blessures.

«Je te remercie citoyen… enfin Keld. J’accepte ton aide avec grand plaisir. J’étais justement en train de me demander comment j’allais bien pouvoir quitter cette île.»


À peine a-t-il terminé sa phrase que l’une des jambes de Shun cède, le faisant tomber à genou une nouvelle fois. Serrant les dents, mais rigolant doucement devant son état si précaire, il enchaîne.

«Par contre, je ne voudrais pas abuser mais un peu d’aide serait la bienvenue. Je crois que tout ce combat m’a totalement épuisé.»


Sa voix paraît juste et assurée, mais au fond de lui le Lieutenant bouillonne encore. Il ne sait pas s’il doit hurler ou s’il doit pleurer, mais pour le moment les idées se chamboulent dans sa tête. Entre cette aide inattendue, ce nouveau pouvoir, et la perte des siens, son corps est comme en pilotage automatique. Ayant déjà affronté la mort une fois, Shun se contente de se reprendre en main et de parer au plus urgent. Pour le moment il doit au plus vite quitter cette île, et par tous les moyens qui sont à sa portée. Toujours genou à terre, sa souffrance et sa fatigue lui permettent de garder les idées relativement claires, tout en attendant patiemment l’aide de son bon samaritain.

«Au fait, moi c’est Shun…»


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Dim 13 Avr - 17:46

Départ



Keld ne se fit pas prier et se précipita vers le jeune homme. Il mit un genou à terre à côté de lui et passa un de ses bras derrière son cou. Il le soutint en mettant son bras derrière son dos et en posant sa main sur sa hanche. Il l'aida ainsi à se relever sans mal. Il avait vraiment dû en baver. Etait-il vraiment un Logia ? Le maudit ne savait pas quoi penser, lui ne ressentait rien lorsqu'il se faisait tirer dessus. Shun ne le saurait probablement pas non plus vu qu'il venait à peine d'ingurgiter ce fruit. Il mettrait sûrement du temps à découvrir la totalité de ses pouvoirs, tout comme Keld. En effet, le jeune homme avait mis un certain temps à comprendre comment fonctionnait son fruit et il lui restait sûrement beaucoup de choses à apprendre.

Les deux hommes se dirigèrent donc vers le ketch. Ils durent descendre du port car Keld l'avait déplacé pour éviter les foudres des types en costard. Pendant le chemin, le maudit leva les yeux et vit qu'il faisait encore nuit. Les étoiles et la lune projetaient une faible lueur tout autour d'eux, mais c'était suffisant pour bien se repérer. Ils devraient attendre quelques heures avant de partir.

Ils finirent par atteindre l'embarcation et se hissèrent dessus. Keld emmena le marine dans la salle commune et le posa sur un vieux canapé.

- Je viens à peine d'acquérir ce bateau et je n'ai pas encore pu changer tous les meubles, c'est le mieux que je puisse faire pour toi, désolé.

Il observa ensuite du coin de l'oeil les trous sur les vêtements de l'homme. Pas de blessures visibles, il ne devait avoir que d'énormes courbatures et s'en remettrait assez vite. Il alla chercher un petit pot et lui posa sur une table.

- Tiens, on appelle ça du baume du tigre, je ne sais pas si ça pourra t'aider mais ça apaiserait peut-être certaines douleurs, c'est uniquement à appliquer sur les muscles. Et avant que cela ne te surprenne, ça chauffe pas mal.

Il le quitta ensuite. Il aurait pu le mettre dans la chambre, mais Cloé s'y trouvait déjà et l'idée de la savoir non loin d'un inconnu l'inquiétait beaucoup. Mais dans l'état où il était, il ne pourrait pas faire grand-chose. Il n'aurait pas non plus voulu la réveiller pour laisser le lit à Shun, elle aurait sûrement été de très mauvaise humeur et cela, Keld n'en avait pas besoin.

La lune descendait de plus en plus dans le ciel et la lumière des étoiles s'étiolait, signe qu'il était temps de se préparer à partir le plus tôt possible. À l'aube, ils auraient pris le large et se dirigeraient vers la prochaine île. Keld alla vérifier les cordages, ils étaient bien attachés. L'équipage de Rey lui avait appris de nombreuses astuces et le maudit était fier de s'en souvenir. Il se balada un peu sur son navire, caressant du bout des doigts le bois qui le constituait. Il finit par s'asseoir en tailleur non loin du gouvernail et médita.

La chaleur que commençait à projeter le soleil d'ambre le tira de sa torpeur. L'aube pointait le bout de son nez, il ne fallait plus perdre de temps. Fort de cette petite sieste, il alla remonter l'ancre. L'océan était tranquille et ne ballottait que faiblement le navire. Il alla tourner le gouvernail et finit par baisser les voiles, utilisant le faible courant d'air marin pour commencer à se dégager de la rive.

Le ketch quitta tranquillement la plage de l'île et Keld jeta un coup d'oeil à la carte, la prochaine île n'était vraiment pas loin, il pourrait gérer le trajet tout seul. Cloé avait fait de petites annotations intéressantes sur le vieux morceau de parchemin. En effet, elle y avait inscrit les zones contrôlées par la Marine et certains pirates. C'était sûrement un reste de l'enseignement de Rey. Keld le remercia intérieurement une fois de plus. La prochaine île faisait partie, par chance, de la zone d'activité militaire, il pourrait y déposer Shun sans s'inquiéter de ce qu'il adviendrait de lui.

Le jeune homme soupira en regardant loin devant lui. Sa méditation l'avait aidé à retrouver de la force. Il repensa à ce qui s'était passé plus tôt. C'était la première fois qu'il se retrouvait autant fatigué après avoir usé de ses capacités. Il manquait d'entraînement et il comptait bien y remédier. Lorsque Cloé se réveillerait, il pourrait enfin recommencer à faire subir à son corps d'énormes tensions. Cela ne le gênait en rien, en effet, il avait l'habitude de s'entraîner avec très peu de sommeil lorsqu'il était dans son île natale.

Ils naviguèrent toute la matinée. Shun devait vraiment être crevé car Keld ne l'avait pas vu sortir de la cabine. Cloé non plus d'ailleurs, après tout, c'était normal, elle s'était forcée à rester debout deux jours entiers pour les mener à cette île. Keld bloqua le gouvernail pour garder le cap et descendit dans la salle commune pour vérifier si rien ne se passait. Il n'y avait rien de suspect. il alla gentiment ouvrir la porte de la chambre de Cloé et vit une boule de couvertures inerte et une petite Kyubey dormir paisiblement dessus. Il referma la porte et jeta un coup d'oeil au canapé, il y vit une mèche de cheveux noirs dépasser de l'accoudoir.

Il pouvait reprendre tranquillement la navigation sans s'inquiéter. Aucun d'eux n'avait bougé. Il débloqua le gouvernail et maintint le cap vers la prochaine île. Ils l'atteignirent en début d'après-midi. Keld amarra le ketch au port et descendit dans le petit village côtier. Il alla ensuite dans la taverne la plus proche pour lui demander s'il y avait des Marines non loin d'ici. Le tenancier lui dit qu'il y avait un groupe qui faisait une ronde et qu'ils devaient être en ce moment même en train de prendre leur dîner au restaurant du coin. Keld le remercia et alla à la rencontre de ces messieurs. Il afficha une mine sereine et sans crainte.

- Excusez-moi de vous déranger, mais c'est assez urgent. Je voyageais sur mon bateau lorsque j'ai trouvé un marine en piteux état lors mon précédent arrêt sur une île.

Les types se levèrent aussitôt. Ils semblaient être de bons gars. L'un d'eux demanda à Keld de le conduire à son navire et c'est ce qu'il fit. Ne sachant pas où se trouvait la prochaine base marine et aussi par souci de sécurité, il préféra s'en remettre à ces gaillards. Il les entendit s'affairer dans la cabine et ressortirent quelques instants plus tard avec Shun. L'un d'eux était parti chercher une civière et ils l'installèrent dessus. L'un des gars le remercia et lui demanda de faire une déposition. Keld n'ayant pas trop le temps griffonna un petit récit sur un morceau de papier, le signa et le tendit au marine. Il était assez pressé, en effet, il devait encore se procurer des provisions pour repartir le plus tôt possible. Il alla voir ses canaris qui dormaient paisiblement dans la cale et récupéra un peu d'argent, il retourna ensuite dans l'île pour aller faire des emplettes.

Il finit par reprendre la mer en plein après-midi. Il se tourna une dernière fois vers le rivage en espérant que ce jeune homme s'en sorte sans trop de séquelles.
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